Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de BFMTV ce mardi soir.
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00:00 Fabien Roussel, vous faites partie de ceux qui ont donc voté contre.
00:03 Oui.
00:04 Pourquoi ?
00:05 D'abord, il faut expliquer ce sur quoi nous avons dû nous exprimer.
00:11 Et le Premier ministre l'a dit, nous nous sommes exprimés sur l'accord qui a été
00:17 signé entre la France et l'Ukraine il y a quelques jours.
00:22 Et cet accord prévoit deux choses sur lesquelles nous nous sommes opposés.
00:28 La première, c'est l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN et dans l'Union Européenne.
00:32 Et la deuxième, il y a un article sur un accord de coopération militaire qui annonce
00:39 un accord de coopération militaire non-exhaustif dans ses livraisons, c'est-à-dire sans limite.
00:45 C'est ce qu'a expliqué le président de la République quand il nous a reçus à l'Elysée.
00:50 Et c'est donc pour nous un soutien à l'Ukraine qui va au-delà de ce qui a été jusqu'à
00:55 maintenant, c'est-à-dire sans ligne rouge, sans limite.
00:58 Nous, nous avons toujours défendu le soutien à l'Ukraine, dénoncé l'agression russe
01:03 contre l'Ukraine, violation du droit international.
01:06 C'est pour ça que nous avions voté la résolution il y a deux ans.
01:10 Mais aujourd'hui, les lignes rouges qui avaient été définies par le président de la République
01:16 pour éviter que la France entre en guerre contre la Russie, ces lignes rouges ont sauté.
01:20 Mais ces lignes rouges sont restées les mêmes, non ? C'est aider militairement l'Ukraine.
01:24 Non.
01:25 3 milliards d'euros pour 2024.
01:26 Non, justement, c'est tout le débat.
01:28 Et c'est bien pour ça que l'heure est grave et que le vote d'aujourd'hui, le débat
01:32 que nous avons eu aujourd'hui, il est important, il ne doit pas être caricaturé d'ailleurs.
01:36 L'heure est grave parce que le président de la République a décidé de faire sauter
01:41 ces lignes rouges, il nous l'a dit quand il nous a reçus à l'Elysée, j'y étais.
01:44 Donc je lui ai posé la question.
01:46 Vous parlez concrètement de quelles lignes rouges ?
01:47 Les lignes rouges, c'est la possibilité, en fait c'est ce qu'il y a derrière ces
01:51 deux mots "ambiguïté" et "stratégique".
01:53 Ça veut dire que la France, dans son soutien à l'Ukraine, ne met plus de lignes rouges.
01:58 Ça peut aller jusqu'à l'envoi de troupes.
02:00 Il l'a dit, il a verbalisé ça.
02:02 Ça, ça a été mis de côté depuis Sébastien Lecornu a précisé les choses, parle maintenant
02:08 d'une implication industrielle, directe, mais pas d'envoi de combattants sur le sol ukrainien.
02:13 Mais quand vous dites que le soutien à l'Ukraine doit se faire sans aucune limite, que l'envoi
02:20 d'armes doit se faire sans aucune limite non plus, c'est-à-dire y compris avec des armes
02:25 utilisées par l'armée ukrainienne pouvant atteindre le sol russe, et donc faire en sorte
02:31 que pour cette raison-là, Poutine décide de dire que la France devient belligérante,
02:37 co-belligérante dans ce conflit, c'est un risque avéré et que le président de la République
02:42 est prêt à assumer que la France entre en guerre contre la Russie.
02:46 Ça, c'est le sujet.
02:48 Aujourd'hui, il y a un pas supplémentaire qui a été franchi dans l'escalade militaire
02:52 par la France, c'est que la France assume le risque d'entrer en guerre avec la Russie.
02:59 Nous disons non.
03:00 Non et non.