• il y a 9 mois
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Ce jeudi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou s'intéresse à la montée en puissance du télétravail qui s'installe de plus en plus en France.
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Transcription
00:00 - Bonjour Nicolas Bouzou - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa - Bonjour Nicolas
00:04 Alors on revient sur ce chiffre qui ressort d'une enquête de l'APEC, l'Association pour l'emploi des cadres.
00:09 Cette enquête nous dit Nicolas qu'un cadre sur deux démissionnerait, il quitterait son emploi si on lui supprimait le télétravail.
00:16 - Ouais c'est pas rien, c'est une étude très intéressante qui a trois enseignements.
00:19 La première chose, depuis le Covid, le télétravail fait partie de la vie normale des cadres.
00:23 Les deux tiers d'entre eux pratiquent le télétravail au moins un jour par semaine.
00:27 Deuxième enseignement, il est difficile pour les entreprises de revenir en arrière.
00:31 En effet Dimitri, vous le disiez, 45% des cadres démissionneraient si le télétravail était supprimé dans leur entreprise.
00:37 Mais quand on regarde les jeunes, ce sont 60% des jeunes qui démissionneraient dans un tel cas.
00:42 Troisième chose, les cadres voient bien les limites du télétravail, comme le manque de travail en équipe,
00:47 parfois même le risque d'être mal vu de sa hiérarchie,
00:50 mais pour 70% d'entre eux, les avantages l'emportent sur les inconvénients.
00:54 La conclusion de tout ça, c'est que le télétravail est devenu l'équivalent d'un acquis social,
00:59 quasiment au même titre que la retraite ou les congés payés, on ne reviendra pas en arrière.
01:03 - Si une entreprise propose un poste, elle est obligée d'y inclure du télétravail ?
01:09 - Écoutez, aujourd'hui, 10% des entreprises mentionnent le télétravail dans leurs offres d'emploi.
01:13 - Oui, c'est relativement peu encore.
01:15 - Je ne parle pas des cadres, je parle de tous les emplois.
01:18 En Allemagne ou au Royaume-Uni, on est à plus, on est à 15%, donc on imagine que ça puisse encore progresser en France.
01:24 Mais ce que j'observe, c'est une tension aujourd'hui entre les travailleurs, pour qui c'est un acquis social,
01:29 et les entreprises, qui veulent replayer de la voile sur le sujet.
01:33 Écoutez, franchement, je vois des entreprises tous les jours, plusieurs fois par jour,
01:38 - C'est un vrai sujet.
01:38 - Et il n'y en a pas une qui ne m'explique pas qu'on est allé trop loin en matière de télétravail
01:43 et que c'est un frein pour le travail en équipe.
01:44 Il y a donc un conflit entre la demande forte des salariés
01:47 et ce que les entreprises perçoivent comme étant leur intérêt.
01:49 - Bon, alors qui a raison, il faut bien un juge de paix.
01:52 Le télétravail, sur le plan de l'efficacité, ça donne quoi ?
01:55 - A priori, c'est plutôt bon.
01:56 On dispose d'un certain nombre d'études, et ce que montrent ces travaux,
02:01 c'est que les salariés, en tout cas, eux, se disent plus productifs en télétravail.
02:04 Il y a une grande étude qui a été réalisée par Cisco en 2022,
02:08 elle révélait que 60% des salariés français étaient plus productifs
02:12 et produisaient un travail de meilleure qualité en télétravail.
02:14 C'est particulièrement vrai pour les plus jeunes.
02:17 Le télétravail contribue au bien-être des employés,
02:20 ça réduit les temps de trajet, ça permet un meilleur équilibre
02:22 entre la vie professionnelle et la vie personnelle,
02:25 en plus de la qualité du travail.
02:26 Mais je vais vous dire, Dimitri, ce qui est certain,
02:28 c'est qu'il n'y aura pas de retour en arrière,
02:31 et qu'on aime le télétravail ou pas,
02:32 c'est aux entreprises d'adapter leur management
02:35 et leur façon d'évaluer les collaborateurs à cette évolution qui est gravée dans le marché.
02:38 - La signature Nicolas Bouzou, qui est en présentiel dans le studio de Repin ce jour.
02:42 - Absolument.
02:43 - Merci beaucoup Nicolas, c'était en 2022.

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