• il y a 8 mois
Au moment où la campagne pour les élections européennes entre dans le dur, le député européen Emmanuel Maurel, troisième sur la liste menée par Léon Deffontaines pour le PCF, explique pourquoi les propositions défendues par sa liste se distinguent de toutes les autres offres politiques : relocalisation de la production industrielle, promotion du "Made in France", lutte contre les traités de libre-échange qui ruinent l'agriculture française, défense des services publics, recherche de la paix comme seul objectif pour régler les conflits internationaux.
Autant d'exigences où l'Union européenne a un rôle central à jouer.
Avec Jean-Jacques Régibier, journaliste.

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue au Parlement européen de Strasbourg. Bonjour Emmanuel Morel.
00:04 – Bonjour.
00:05 – Merci d'être sur le plateau de l'humanité.
00:07 – Merci à vous.
00:08 – Élections européennes, je ne vais pas vous la prendre, c'est parti.
00:11 Les listes sont désormais en piste pour la compétition, les mythiques se succèdent,
00:15 les émissions, les polémiques, les premières polémiques,
00:18 les sondages commencent à pleuvoir bien entendu.
00:21 Vous, vous connaissez la démocratie européenne.
00:24 Ben, sont pleins, on peut le dire, quand même en ce moment.
00:27 Rythme effréné, vous êtes, Emmanuel Morel, député sortant,
00:31 vous êtes candidat en troisième place sur la liste du rassemblement
00:35 mené par Léon Lefontaine pour le PCF,
00:39 vous êtes membre du GRS, fondateur, gauche républicaine et socialiste.
00:43 D'ailleurs, j'ouvre juste une petite parenthèse pour ceux qui nous suivent,
00:46 Léon Lefontaine va bien être là, mais pas au moment où on enregistre cette émission,
00:51 c'est-à-dire le mercredi, sinon il aurait été évidemment sur ce plateau,
00:54 on espère l'avoir une prochaine fois.
00:56 En quelques mots, j'allais dire, Emmanuel Morel,
01:00 j'allais dire, quel est l'esprit qui a prévalu à la constitution de cette liste ?
01:05 Quelle est la philosophie un peu générale ?
01:07 D'abord, vous l'avez dit, c'est une liste de rassemblement.
01:09 C'est pour ça que j'insiste toujours sur le fait que ce n'est pas une liste que du Parti communiste.
01:14 D'abord, je n'y serai pas, moi je ne suis pas communiste, je ne l'ai jamais été,
01:17 mais au contraire, c'est une liste qui a fait l'effort,
01:20 et ça on peut le mettre au crédit de Fabien Roussel et de Léon Lefontaine,
01:23 de tendre la main à d'autres formations de gauche,
01:26 qui ne se reconnaissaient pas forcément dans le paysage politique,
01:28 mais qui trouvaient que la démarche, notamment celle de Fabien,
01:31 au moment de la présidentielle, était intéressante sur le fond.
01:34 Et donc vous avez, et cette liste…
01:36 – Sonia Richel, que vous avez soutenue pour la présidentielle.
01:38 – Que j'ai soutenue à la présidentielle de 2022.
01:40 Mais cette liste qui est intéressante, c'est que vous avez des dirigeants communistes,
01:45 des élus d'autres formations de gauche, la gauche républicaine socialiste
01:48 que je représente avec d'autres camarades, mais aussi l'engagement,
01:51 le mouvement qui est fondé par Arnaud Montebourg, les radicaux de gauche,
01:54 et bien d'autres, et puis le plus important,
01:56 et je crois que c'est vraiment ça qu'il faut avoir en tête,
01:59 c'est la représentation du monde du travail sur la liste.
02:01 On dit trop souvent que les ouvriers, les employés,
02:05 restent insuffisamment représentés sur les listes, et notamment de gauche,
02:10 ça se confirme à chaque élection, ben là on a fait un pari,
02:13 et ce pari c'est d'avoir plus d'un tiers de la liste
02:15 avec des représentants du monde professionnel et des syndicalistes.
02:19 Pour moi c'est la plus grande fierté, c'est la raison pour laquelle
02:22 on va appeler notre liste "gauche unie pour le monde du travail",
02:24 car vraiment la vocation de cette liste,
02:27 c'est de représenter les intérêts du monde du travail qui souffre,
02:31 qui souffre de la politique de Macron en France,
02:32 mais qui souffre aussi des politiques européennes menées depuis des décennies,
02:36 qui ont appauvri considérablement le continent.
02:38 Et donc il y a vraiment une volonté de rassemblement,
02:41 une volonté de représentation des travailleuses et des travailleurs,
02:45 et puis au-delà, il y a une ligne politique qui est singulière quand même à gauche.
02:48 Plus largement dans toutes les listes, mais à gauche en particulier.
02:52 Et l'idée vraiment, le fil rouge en quelque sorte de cette campagne,
02:56 c'est celui de la souveraineté.
02:57 On reprend la main, on reprend le contrôle sur un certain nombre de politiques
03:01 qui nous échappent, qui nous ont échappés,
03:03 et sur lesquelles on a des choses à dire.
03:05 Au niveau européen c'est particulièrement vrai.
03:07 Au moment où la Commission décide, à rebours de toute logique,
03:11 de revenir à l'austérité budgétaire,
03:13 au moment où on a besoin de plus d'argent pour les hôpitaux,
03:16 plus d'argent pour l'éducation nationale, plus d'argent pour les services publics,
03:19 là il y a une contestation forte.
03:21 À un moment où on se dit, il faut relacraliser la production,
03:24 on est trop dépendant du sud-est asiatique,
03:26 on est trop dépendant du reste du monde,
03:28 et bien on a une Commission européenne qui multiplie,
03:30 on en a parlé ici, les accords de libre-échange.
03:32 Bref, reprendre la main, reprendre le contrôle,
03:35 c'est le fil rouge de cette campagne, et on va essayer de se faire entendre.
03:38 C'est compliqué parce qu'il y a plein de listes,
03:40 c'est compliqué aussi parce que même si la campagne basse en plein,
03:43 comme vous le disiez, l'intérêt des Français est encore limité,
03:47 c'est à nous de le réveiller, de le susciter.
03:49 – Alors, vous avez énuméré en réalité des têtes de chapitres,
03:54 j'allais dire, que vous allez développer évidemment au cours de la campagne,
03:59 le Made in France, la relocalisation,
04:01 alors on a l'impression que cette question de la relocalisation
04:04 de nos industries, de nos activités,
04:07 vous avez fait allusion à la Chine il y a quelques secondes,
04:10 tout le monde partage ça aujourd'hui.
04:11 Moi j'écoutais ce matin Jordan Bardella, ici,
04:15 vous l'avez peut-être entendu à l'intérieur de l'hémicycle,
04:18 qui disait "mais voilà, il faut relocaliser",
04:21 tout le monde a envie de relocaliser et tient ce discours.
04:23 – Bah les gentils…
04:24 – Non mais allez-y, je veux dire, qu'est-ce qui vous distingue
04:27 et qu'est-ce que vous répondez à ça ?
04:29 – Déjà il y a la cohérence sur le long terme,
04:32 parce qu'il y a des gens comme Bardella et d'autres
04:35 qui redécouvrent cette question à l'occasion des élections de 2024,
04:39 mais il y a des militants, et j'en fais partie,
04:42 qui depuis des années, des décennies même,
04:44 alertent sur les conséquences dramatiques
04:47 de la multiplication des traités de libre-échange.
04:49 Moi vous savez, je me souviens en 2014,
04:51 quand je suis arrivé au Parlement européen,
04:52 il y avait une grande campagne dans la société
04:56 contre le traité d'accord avec les États-Unis,
04:57 qui s'appelait le TTIP, vous connaissez bien.
05:00 Je peux vous dire qu'en commission de commerce internationale,
05:02 la commission où je siège, on était une poignée,
05:05 je dis bien une poignée, à s'insurger contre ce traité
05:08 et alerter sur les conséquences de ce type d'accord.
05:10 Et là, le Front National n'était pas là.
05:13 Mais c'est vrai aussi pour beaucoup de gens à gauche.
05:15 – Oui, je suis allé, oui.
05:17 – Il y avait une forme de naïveté par rapport à ces questions.
05:21 Aujourd'hui, elles reviennent au centre du sujet,
05:24 mais enfin, il ne faut pas être dupe.
05:25 Il y a une inflexion par exemple dans le discours de la commission,
05:28 mais il y a loin entre les discours et les actes.
05:31 Vous avez d'un côté des commissaires qui sont sensibles
05:34 à la petite musique sur la relocalisation,
05:36 mais qu'est-ce qu'ils font ? Quelle conclusion ils en tirent ?
05:37 C'est précisément de passer encore plus d'accords de libre-échange
05:41 avec des pays qui sont seuls à l'intérieur.
05:43 – On en sort, on en sort Kenya, Chili…
05:45 – Kenya, Chili, Nouvelle-Zélande, le Canada avant,
05:47 – Le Mercosur qui se pointe.
05:48 – Le Mercosur qui vient, et alors là, je pense que dans la campagne…
05:51 – Mercosur, c'est toute l'Amérique latine.
05:52 – Oui, alors dans la campagne, il faudra débusquer l'hypocrisie des macronistes.
05:56 Parce que vous avez M. Macron et Mme Ailleurs,
05:59 sa représentante dans cette élection, qui dit "mais nous,
06:01 bien sûr, on va s'opposer au Mercosur".
06:03 J'étais en commission à Bruxelles la semaine dernière,
06:05 en commission Commerce international, et on avait la représentante de la commission
06:08 qui nous dit "bah, non, personne n'a demandé à ce que ça s'arrête,
06:11 nous on continue, les négociations battent leur plein".
06:15 Et elle dit, et c'est là que c'est vicieux, "on va attendre les élections,
06:18 et puis on fera voter le Mercosur après".
06:20 Bah justement, moi je pense qu'il faut donner un carton rouge à ce type de pratique,
06:24 et montrer bien l'hypocrisie générale de ces dirigeants
06:30 qui se moquent en réalité de la vie du peuple.
06:32 Bah nous, on est aussi pour porter cette voix, une voix forte,
06:35 qui conteste cette logique, et qui plaide, vous avez parlé de "Made in France",
06:38 mais pour une relocalisation massive des activités industrielles et agricoles.
06:43 Les deux.
06:44 Vous savez que par exemple en matière agricole, c'est très important de le dire,
06:47 la France a totalement les moyens aujourd'hui d'être autosuffisante.
06:51 Mais c'est des choix qui n'ont pas été faits.
06:53 En matière industrielle, c'est la même chose.
06:55 Et quand vous pensez qu'au moment du Covid,
06:58 on s'est rendu compte que dans un pays comme la France,
07:01 on n'était plus capable de fabriquer du Doliprane,
07:03 ou des masques, ou du matériel médical de première nécessité,
07:06 bah je peux vous dire qu'il y a besoin de relocaliser massivement.
07:10 Alors sur les accords internationaux,
07:12 on a toujours l'habitude de dire "ouais mais vous comprenez,
07:14 les accords internationaux c'est compliqué, c'est le commerce,
07:17 on n'y comprend rien etc.", pas vrai !
07:18 Si vous prenez les mobilisations des agriculteurs,
07:22 ça a été un thème très très fort, presque le thème le plus fort,
07:26 les agriculteurs disant qu'on les prenait à la gorge avec ces accords-là.
07:31 Donc c'est un thème d'actualité.
07:33 Non seulement c'est d'actualité,
07:34 mais il y a quand même quelque chose qu'il faut reconnaître,
07:37 c'est que l'Union Européenne a sacrifié sciemment le monde agricole,
07:43 et ça depuis des années.
07:44 Pourquoi ? Parce qu'elle considérait que c'était plus intelligent,
07:47 et plus efficace d'exporter des machines outils, des voitures,
07:51 des produits à haute valeur ajoutée, et puis d'importer le reste.
07:55 C'est-à-dire soit les biens manufacturiers élémentaires depuis la Chine,
07:59 soit les produits agricoles depuis des pays
08:01 où ils n'utilisent pas les mêmes produits,
08:03 ils n'ont pas les mêmes contraintes que nos agriculteurs,
08:05 et ça coûte moins cher.
08:06 C'est sûr que si vous importez de la viande de bœuf depuis une mer qu'aux sourds,
08:11 produit issu de la déforestation,
08:13 là-bas les salariés agricoles sont payés quoi ? Rien du tout.
08:15 C'est cette concurrence déloyale qui a des conséquences désastreuses.
08:20 Or moi je pense qu'il ne peut pas y avoir de continent européen digne de ce nom
08:24 si on n'a pas une agriculture prospère, une agriculture qui va bien.
08:28 Aujourd'hui ce n'est pas le cas,
08:30 et la question de la souveraineté alimentaire et de la souveraineté agricole,
08:34 ça sera au cœur de notre campagne parce que franchement,
08:37 on est dans un moment un peu clé, décisif, et il ne faut pas se louper.
08:41 Et pour ne pas se louper, il faut voter pour les bons représentants au Parlement européen.
08:44 – Alors là on parle de l'indépendance alimentaire,
08:47 on parlait aussi tout à l'heure de l'industrie,
08:48 de tous les produits manufacturés qui sont fabriqués ailleurs, etc.
08:51 On cite la Chine, elle est partout maintenant.
08:52 – Ah oui, il n'y a pas que la Chine bien sûr.
08:54 – Elle est partout.
08:55 Et j'allais dire, est-ce qu'il y a une possibilité entre guillemets "européenne"
08:59 de faire que cette concurrence déloyale qui nous arrive aussi
09:02 par l'intermédiaire de ces importations,
09:05 on puisse y mettre un coup qui fasse que du coup, entre guillemets,
09:08 ça ne soit pas plus difficile de produire ici que d'aller produire en Chine
09:14 pour engranger des bénéfices supplémentaires ?
09:16 Quelle est la méthode ? Qu'est-ce que vous préconisez ?
09:19 – Il y a quelque chose de très simple, vous savez, ce que font tous les autres pays.
09:22 Les États-Unis, le Brésil, la Chine, augmenter les droits de douane.
09:27 – Ben voilà.
09:28 – Vous avez la taxe carbone, mais qui est trop faible aujourd'hui,
09:31 c'est un compromis qui était quand même assez faible.
09:33 Ou vous pouvez là aussi, par exemple, je ne sais pas, l'acier chinois ou l'acier turc,
09:37 manifestement, il fait une concurrence incroyablement déloyale à l'acier européen.
09:41 Si on ne veut pas que toutes les aciéries en Europe disparaissent,
09:44 on augmente les droits de douane.
09:45 Ce que font les Indiens par exemple, vous savez,
09:46 les Indiens qui sont très protectionnistes,
09:48 ils ont à cœur de protéger leur industrie, leur savoir-faire.
09:51 Ben on devrait faire pareil.
09:53 – Ils achètent l'industrie française en plus.
09:56 – Alors dans l'acier, c'est en effet le cas,
09:58 mais pourquoi ?
09:59 C'est parce qu'on a des dirigeants qui laissent faire.
10:01 Quand vous pensez, il y a les Indiens, on peut prendre l'exemple américain,
10:04 quand vous pensez que nous les Français,
10:05 on a vendu une partie d'Alstom à General Electric, les Américains,
10:10 et qu'on demande aujourd'hui, quelques années après, à EDF de racheter.
10:13 C'est-à-dire que, en gros, pour les Américains, c'est une super opération.
10:16 On leur a vendu pas cher, ils leur vendent très cher.
10:19 Pour nous les Français, c'est deux fois la facture.
10:21 Vous savez, ce genre de choses, on marche sur la tête.
10:23 J'insiste quand même sur un autre point qu'il ne faudrait pas oublier.
10:26 Il y a la concurrence avec le reste du monde,
10:28 mais il y a la concurrence intra-européenne.
10:30 – C'est ça, ça va nous poser la question.
10:32 – Et là, il y a une vraie difficulté, c'est que la compétition,
10:35 la concurrence, ça fait partie des fondamentaux de l'Union européenne.
10:38 Et ça, pour la plupart des groupes de la majorité,
10:41 c'est-à-dire la droite, les socialistes et les libéraux,
10:44 – Pas question d'y toucher.
10:45 – C'est très difficile d'y toucher, même les verts d'ailleurs souvent.
10:48 Ben nous, on s'inscrit totalement en faux contre cette logique
10:51 et on va mener la bataille contre les délocalisations internes.
10:54 Vous avez encore aujourd'hui, alors là il y a une boîte,
10:56 c'est Pépito qu'on veut délocaliser en République tchèque,
10:59 mais on pourrait prendre Weirpool,
11:01 toutes ces usines qui sont parties à l'Est parce que la main-d'œuvre
11:04 était beaucoup moins… ça, c'est pas possible que ça continue comme ça.
11:07 Donc, il y a une réflexion profonde et un combat à mener
11:10 contre les délocalisations, la concurrence interne,
11:14 et pour ça, il faut quand même des élus qui soient déterminés et volontaires.
11:18 – La paix, c'est aussi un grand thème de votre campagne naissante.
11:24 Ça veut dire quoi aujourd'hui, la paix ?
11:27 D'abord, petit un, vous êtes un des seuls groupes qui le dit clairement
11:30 dans son programme, ce qu'on veut c'est la paix.
11:33 Tout le monde ne dit pas ça aujourd'hui.
11:34 – Ben non, loin de là.
11:35 – Loin de là, et qu'est-ce que ça veut dire concrètement aujourd'hui la paix ?
11:39 On va passer les situations en vue, concernant l'Ukraine par exemple,
11:43 tout simplement, qu'est-ce que vous préconisez ?
11:46 Qu'est-ce qui fait qu'on puisse mettre derrière ce mot de paix,
11:51 quelque chose d'universel auquel tout le monde aspire ?
11:54 On peut penser des choses concrètes qui aboutiraient
11:57 à ce qu'effectivement on y arrive.
11:59 – Alors d'abord, on n'a pas l'impression que tout le monde y aspire.
12:01 – Oui, absolument.
12:01 – Quand on écoute les débats, parce qu'il y a une sorte de concurrence,
12:05 de rhétorique ultra-belliciste qui fait froid dans le dos.
12:09 C'est-à-dire que tout le monde…
12:11 – Le public ici au Parlement.
12:12 – Ben, surtout au Parlement, tout le monde s'improvise
12:14 comme un Churchill aux petits pieds.
12:17 Mais la réalité de la guerre, ceux qui la subissent, ils savent ce que c'est.
12:21 Et je pense que dans cette période très particulière
12:24 où on redécouvre la guerre, même si en réalité elle n'a jamais cessé,
12:27 les continents sont déchirés par la guerre, dévastés par la guerre,
12:29 mais en Europe, c'est vrai que c'est plus, on va dire, c'est plus nouveau.
12:35 Moi, je considère que la paix, en tant que militant politique,
12:37 la paix ça reste le souverain bien, le bien précieux.
12:41 Et le rappeler inlassablement, c'est très important
12:43 dans une campagne politique.
12:45 Après, on est face à une situation, on ne doit pas nier la réalité.
12:47 La réalité, c'est qu'on a un pays qui est agressé,
12:50 on a un pays qui est agresseur, la Russie agresse l'Ukraine,
12:52 et qu'il faut aider l'Ukraine.
12:54 Et on le fait, parce que ça aussi, ça m'énerve,
12:56 j'ai l'impression, il y en a qui disent "mais vous laissez tomber l'Ukraine".
12:59 Mais l'Europe, c'est 150 milliards d'aides financières,
13:02 c'est une aide humanitaire, c'est une aide militaire,
13:04 de beaucoup d'États membres, la France pas suffisamment, mais elle le fait.
13:08 Moi, je ne suis pas contre qu'on aide l'Ukraine, au contraire.
13:10 Et bien sûr qu'on doit tout faire pour contester cette prétention de la Russie
13:15 à vouloir élargir son espace territorial,
13:17 au détriment des peuples qui n'ont rien demandé, qui ne veulent pas ça.
13:21 Mais pour autant, ce que je veux dire, et ce qu'on dit,
13:24 c'est qu'on ne doit jamais abandonner l'objectif de la négociation future.
13:29 Et que parler aujourd'hui de paix, ça n'est pas contre-intuitif,
13:34 ça n'est pas contradictoire avec la réalité,
13:36 c'est indiquer un objectif et un chemin.
13:38 Parce que moi, ce qui m'affole,
13:42 c'est les conséquences des discours "va-t-en-guerre"
13:44 d'un certain nombre de dirigeants,
13:46 qui nous mènent tout droit vers un conflit d'envergure mondiale,
13:49 ou en tout cas européen.
13:51 Quand M. Macron ne s'en demandait rien à personne,
13:53 au hasard d'une conférence, il nous dit "on est prêts à envoyer des troupes",
13:56 quand M. Attal dit hier à l'Assemblée "ça sera sans limites",
14:01 je m'excuse, mais là, on est sur quelque chose
14:03 qui va bien au-delà de ce qu'on doit faire.
14:07 Je rappelle que la France n'est pas belligérante,
14:09 on n'est pas en guerre contre la Russie.
14:11 Et d'ailleurs, moi je m'insurge contre mes collègues ici,
14:13 qui disent "on mène la guerre", "on fait la guerre",
14:15 ben non, on ne fait pas la guerre.
14:16 Bien sûr qu'il faut soutenir l'Ukraine,
14:19 bien sûr qu'on aide l'Ukraine, mais on ne fait pas la guerre.
14:21 Et la France, singulièrement,
14:22 qui n'a pas la même histoire que la Pologne,
14:25 que la Bulgarie ou la Roumanie, parce qu'à l'arrière,
14:27 ou les Pays-Baltes, eux, je comprends qu'ils aient peur de la Russie.
14:30 Ils ont été envahis par la Russie à plusieurs reprises,
14:33 mais nous, ce n'est pas notre cas.
14:34 Et donc, la voix singulière de la France,
14:36 qui est une voix à la fois de fermeté,
14:38 mais aussi de convergence des diplomaties,
14:41 elle doit aujourd'hui s'imposer.
14:43 Or, qu'est-ce qu'on a ?
14:44 On a des gouvernants qui jouent avec les mots.
14:46 Mais les mots, quand il s'agit de la guerre et de la paix,
14:49 ça a son importance.
14:50 Donc, la modération, la prudence, la lucidité,
14:55 dont ne font pas preuve nos dirigeants,
14:57 je trouve ça très préoccupant.
14:58 Donc il faut, aujourd'hui, des élus
15:00 qui soient en capacité de porter un message clair
15:03 et un message lucide.
15:05 – On a cette situation-là.
15:07 Il va falloir effectivement expliquer
15:10 comment ce qu'on est en train de dire là,
15:12 ce que vous êtes en train de dire là,
15:14 va pouvoir être partagé, puisque comme vous êtes…
15:17 la situation que vous êtes en train de nous décrire,
15:18 c'est qu'on est loin du compte, là, tout de suite.
15:21 Comment ça va pouvoir être partagé
15:24 de manière à ce qu'on essaie de jouer un rôle ?
15:26 Sachant que l'Europe, on est quand même bien obligé
15:29 de le reconnaître, son poids diplomatique,
15:33 aujourd'hui, dans le monde,
15:35 est quand même pas extraordinaire.
15:37 On va parler sans doute aussi de Gaza, maintenant,
15:39 de ce qui se passe dans les territoires palestiniens.
15:42 On a parlé plusieurs fois de cette question-là.
15:45 La force diplomatique de l'Europe, aujourd'hui,
15:48 est extrêmement faible.
15:49 Est-ce que c'est le constat que vous faites aussi ?
15:51 – Alors déjà, l'Europe, en tout cas certains pays d'Europe,
15:54 ont délégué tout ce qui était politique européenne
15:57 de sécurité, de défense et de diplomatie à d'autres,
16:00 en l'occurrence aux États-Unis d'Amérique.
16:02 Je veux dire, on a quand même, pour plein de raisons,
16:05 des raisons historiques, des raisons politiques,
16:08 des États membres, aujourd'hui, qui font plus confiance
16:11 à M. Biden et à l'OTAN que à nos propres capacités à nous.
16:15 Ça, c'est quand même… ça fait partie du débat.
16:17 Parce que moi, je considère que l'autonomie stratégique
16:20 de l'Union européenne, c'est quelque chose de fondamental.
16:23 Mais là aussi, il ne faut pas se payer de mots.
16:24 Ça veut dire qu'il faut couper le cordon obédical avec les États-Unis.
16:27 Or, ils ne le font pas.
16:29 Ensuite, le problème, c'est qu'il faut trouver des messages convergents.
16:32 Je reviens sur l'exemple de Macron.
16:34 Il parle de l'envoi de troupes.
16:36 Le lendemain, même pas le lendemain, le jour même,
16:38 tous nos partenaires, Italie, Allemagne, Espagne,
16:41 ils disent "mais nous, on ne se sent pas du tout concernés par cette prise de parole".
16:46 Vous voyez, ça c'est à force d'avoir une démarche précipitée,
16:49 improvisée et "va t'en guerre", on se retrouve,
16:53 paradoxalement, venant de la France,
16:55 complètement à côté de ce qu'il faudrait pour une diplomatie qui converge.
17:01 Donc voilà, ça c'est quand même la priorité numéro un.
17:05 La deuxième priorité aussi, je reviens sur les mots, c'est très important.
17:08 Moi je suis, mais je ne supporte plus toutes ces comparaisons historiques foireuses.
17:14 – On trouve tout un histoire où il suffit de piocher.
17:16 – Avec des gens qui n'y connaissent rien.
17:18 Parce que comparer par exemple Le Pen à Daladier, ça n'a aucun sens.
17:21 – Ça n'a aucun sens pour les historiens.
17:22 – Un publicain, un homme de gauche, enfin on se retrouve tout ce qu'on veut.
17:25 – L'histoire où il suffit de les piocher.
17:26 – Donc moi je suis pour qu'on bannisse définitivement
17:29 du débat d'aujourd'hui les comparaisons historiques foireuses.
17:31 Ça n'est pas Munich et ça n'est pas 1938 ou 1913, comme j'entends très souvent.
17:38 Mais ça c'est un combat de tous les jours.
17:41 Parce qu'on peut dire aussi que chez certains de vos collègues,
17:43 notamment des éditorialistes, il y a des facilités de langage
17:47 qui consistent à balancer comme ça des énormités sans que personne ne les reprenne.
17:50 – Personne ne valide là, aucun historien sérieux ne valide cette démarche.
17:53 – Mais évidemment, mais les historiens sont les premiers navrés
17:56 par le cours qui est en train de prendre le débat.
17:59 Donc ça c'est très important aussi parce que les Français, je vois bien,
18:02 les Français, il suffit d'aller dans un déjeuner familial, ce qu'on fait tous.
18:06 Vous avez d'un côté, les gens ne veulent pas la guerre,
18:09 et alors encore moins qu'on envoie des Français en Ukraine,
18:12 et en même temps ils ont bien compris qu'il y avait une politique impérialiste de la Russie
18:16 et que cette politique, il fallait la condamner et s'y confronter.
18:19 Donc on est sur une ligne de crête et nous on assume cette ligne de crête,
18:22 mais il ne faut surtout pas, au nom d'une rhétorique,
18:25 et pour des raisons bassement électoralistes, vous avez bien compris qu'en gros,
18:29 tout ce qu'est en train de faire le gouvernement depuis quelques jours, c'est quoi ?
18:31 C'est d'installer un climat d'inquiétude pour mobiliser un électorat qui est en train de fuir,
18:36 pour leur dire c'est nous ou le chaos, c'est nous ou le Rennes, c'est nous ou Poutine.
18:40 Tout ça, ce n'est pas à la hauteur de ce qu'attendent les gens.
18:44 Et ça, il faudra, je pense, le dénoncer avec force.
18:46 J'ai vu que Mme Maillard, son premier discours de campagne,
18:51 il n'y avait aucune proposition, c'est incroyable d'ailleurs,
18:55 aucune mention de son bilan, mais ça je peux comprendre
18:57 parce que le bilan des libéraux ici au Parlement, ce n'est pas brillant,
18:59 et tout sur cette histoire, c'est nous ou le chaos.
19:02 Ce n'est pas à la hauteur de l'enjeu et les Français vont s'en rendre compte.
19:05 On a dit qu'il y a un autre gros thème central qui ne touche pas directement l'Europe,
19:09 mais rappelons quand même qu'Israël est un pays associé à l'Union européenne,
19:13 qui concerne effectivement ce qui se passe à l'heure actuelle en Israël,
19:17 à Gaza, dans les territoires occupés de Cisjordanie,
19:21 qui inquiète, qui mobilise, on le voit aussi ici en France,
19:24 qui mobilise du monde partout dans le monde,
19:26 en Europe, partout en Europe, en France aussi,
19:30 il y a des mobilisations dans ce domaine-là.
19:32 C'est-à-dire, encore une fois,
19:33 quel rôle, qu'est-ce qu'on peut dire qui soit acceptable par tout le monde,
19:38 en quoi la diplomatie européenne peut un peu essayer de jouer un rôle quelconque
19:43 dans une affaire aussi complexe, aussi difficile,
19:48 qui dure depuis des décennies, qui dure depuis la création en réalité de départ.
19:53 – Disons depuis 1967 au moins.
19:54 – C'est ça, voilà, ça s'aggrave depuis,
19:58 c'est de moins en moins faisable de sortir de la difficulté du chaos et de ce cercle.
20:04 Comment est-ce qu'on peut faire aujourd'hui pour essayer,
20:07 même ici au Parlement européen,
20:09 où on a l'impression que ça a un petit peu bougé tout de même.
20:11 – C'est ce que j'allais vous dire, au Parlement ça bouge quand même.
20:14 La dernière session, on a voté en faveur d'un cessez-feu immédiat et permanent.
20:22 Ce n'était pas le cas il y a trois mois.
20:25 La condamnation, la poursuite de la colonisation en Cisjordanie,
20:30 aujourd'hui dans l'hémicycle, je pense que c'est quasiment majoritaire.
20:32 Ça bouge un peu, le problème c'est nos moyens de pression sur Israël.
20:36 Parce qu'Israël n'écoute même pas les États-Unis,
20:38 qui est quand même leur lieu grand pourvoyeur, et d'armes et d'argent,
20:43 leur allié historique, donc l'Union européenne c'est compliqué.
20:46 Mais moi je trouve quand même que progressivement,
20:50 on arrive à une position, qui est une position claire de condamnation absolue
20:54 de la riposte israélienne aux attentats du 7 octobre,
20:58 qui est une riposte plus que disproportionnée.
21:00 Aujourd'hui on est dans un carnage, un massacre,
21:03 avec même, je crois que c'est l'ONU qui parle de risque génocidaire.
21:07 Donc il faut continuer la mobilisation là-dessus.
21:10 Mais il y a un corollaire à ça, et je voudrais vous alerter là-dessus,
21:13 parce que je pense que c'est important dans cette campagne.
21:16 Il y a aussi en Europe et dans le monde occidental,
21:19 une résurgence insupportable de l'antisémitisme.
21:22 Et moi je le condamne parce que je vois, y compris ce qui est arrivé hier,
21:26 à une dessinatrice de Libé, qui fait un dessin en soutien aux Palestiniens,
21:30 et qui se prend un tombereau d'injures vraiment dégueulasses,
21:34 de gens qui n'ont pas compris.
21:36 Ça c'est quand même choquant,
21:37 quand on voit que les actes antisémites en France c'est plus de 1000%,
21:41 il y a la nécessité de dire "halte au feu".
21:44 C'est pas évident parce que là aussi,
21:48 il y a une ligne de crête.
21:50 J'en discutais avec Fabien Roussel qui revient d'Israël-Palestine.
21:54 Nos relais dans le camp de la paix, ils sont pas très nombreux.
21:57 Le camp de la paix israélien, traditionnellement,
22:00 il y avait quand même une gauche israélienne forte en faveur de la paix.
22:03 – Il y a des manifestations mais enfin…
22:04 – Alors voilà, ce que j'allais dire, mais c'est vrai que c'est un peu plus ténu.
22:07 Mais il y a quand même des grandes manifs de gens qui veulent virer Netanyahou.
22:10 Et d'une certaine façon, je veux dire, moi mon espoir,
22:13 je le place en eux, tous ces jeunes Israéliens et Israéliens
22:16 qui veulent dégager ce gouvernement qui est en grande partie responsable de la situation,
22:20 y compris de la situation sécuritaire de ce pays.
22:22 Parce que M. Netanyahou qui était obsédé par la Cisjordanie,
22:25 qui prétendait protéger ses concitoyens,
22:27 a été incapable de prévoir ce qui s'est passé le 7 octobre.
22:31 Donc il y a une nécessité absolue de virer Netanyahou et ça clique,
22:36 vraiment avec un gouvernement d'extrémistes insupportable.
22:39 Mais je compte sur eux et puis nous, il y a notre rôle de diplomatie,
22:44 il faut le dire un peu plus fort, il y aura une résolution encore demain.
22:47 Alors on vote beaucoup de résolutions, et sur l'Ukraine et sur le Gaza,
22:49 on a parfois le sentiment qu'on n'est pas très efficace.
22:52 Mais moi j'y crois quand même, que cette unanimité qui se construit,
22:58 elle contribue à peser nos rapports de force.
23:02 – Alors on a chaluté, comme on dit, à plusieurs sujets importants.
23:06 – On chalute.
23:09 – On a la bonne maille de filet, on n'est pas sûrs,
23:12 on ne va pas racler au fond avec des bateaux.
23:13 – C'est un sujet, les méga bateaux.
23:16 – Avec des bateaux industriels.
23:19 – Quels sont vos objectifs ? Alors actuellement, vous dites quoi ?
23:22 Vous dites "notre liste, il faut qu'elle passe la barre à quelle hauteur" ?
23:28 – Moi je pense que Léon Desfontaines a dit que son objectif,
23:30 c'était qu'on soit la première liste de gauche.
23:33 Moi je pense qu'il faut surtout arriver dans cette campagne
23:37 à marquer notre singularité.
23:39 – C'est ça, sur les points dont on parle.
23:41 – Elle est évidente pour moi, peut-être moins évidente pour vous,
23:45 il faut convaincre les électeurs, c'est ça le principal problème.
23:49 Mais je crois qu'il y a vraiment un enjeu, c'est-à-dire que tous ces thèmes dont on parle,
23:53 la souveraineté industrielle, la souveraineté alimentaire, la souveraineté numérique,
23:57 on en a déjà parlé ici, la souveraineté culturelle, on en a parlé aussi ici,
24:01 ça c'est des thèmes que je trouve relégués au second plan dans la plupart des programmes.
24:05 Or pour moi c'est essentiel, le fait qu'on reprenne la main sur notre destin,
24:09 qu'on soit en capacité de peser sur le cours des choses, c'est absolument essentiel.
24:12 Donc il va falloir se battre et puis surtout, il va falloir installer dans cette campagne européenne,
24:17 au-delà de la scénographie qui essaye de promouvoir le président de la République
24:23 et son opposant principal Marine Le Pen, qu'on parle des questions économiques et sociales.
24:27 Parce que vous vous rendez bien compte que…
24:28 – On a commencé par ça.
24:29 – Nous, ici oui, mais eux n'y ont pas du tout intérêt.
24:33 Parce que sur l'économie et sociale, le RN, soit il n'a rien à dire,
24:36 soit il vote avec la droite traditionnelle,
24:38 et pour les macronistes, ils ne vous en parlent même pas,
24:40 ils sont largement responsables d'un certain nombre de catastrophes
24:43 dont héritent aujourd'hui les européens.
24:45 Donc il faut remettre les questions sociales et économiques au cœur du débat européen
24:49 parce que c'est l'essentiel.
24:51 Il ne faudra pas se perdre dans des débats accessoires.
24:53 – Et puis il y a un autre point évidemment, j'allais dire,
24:56 peut-être l'un des plus fondamentaux suite à ce que vous venez de dire,
24:59 c'est comment convaincre les électeurs d'aller voter tout simplement.
25:01 Parce que les faits tels qu'on les voit depuis maintenant des années,
25:05 c'est que précisément l'abstention augmente,
25:11 et les élections européennes ne sont pas traditionnellement
25:14 des élections où on se bouscule dans les bureaux de vote.
25:16 – Oui alors, encore que c'est moins vrai,
25:18 parce que vous avez vu que les dernières législatives,
25:19 on avait moins voté que pour les européens, ce qui est navrant.
25:23 – Alors comment faire ? Parce que c'est bien ça la question,
25:25 tout le monde dit que la clé de la guerre est là quand même.
25:27 – Il faut vraiment que…
25:29 D'abord, on peut se prononcer aux européennes aussi
25:31 par rapport à la situation nationale.
25:33 Si on n'a pas envie de ce duo de marionnettes entre Le Pen et Macron,
25:38 c'est aussi une façon de le dire.
25:39 Mais surtout, il faut le rappeler inlassablement,
25:42 tout ce qu'on vote ici, ça a des conséquences dans la vie des gens.
25:45 Quand hier il y a eu le vote sur les méga camions de 60 tonnes
25:48 qui pouvaient circuler sur nos autoroutes,
25:50 ça a des conséquences concrètes pour notre environnement.
25:53 Quand on vote aujourd'hui un texte sur l'étiquetage des produits,
25:57 parce qu'il y a beaucoup de fraude, beaucoup de contrefaçons,
26:00 ça a des conséquences concrètes.
26:02 Tout à l'heure, ça va vous paraître accessoire,
26:04 on a voté un texte sur les jouets pour les enfants,
26:07 les matériaux dans lesquels on fabrique,
26:10 le respect de la santé, de la sécurité,
26:12 pour tous les parents de France, c'est important.
26:14 Et donc, il y a plein de sujets du quotidien qui sont évoqués ici
26:19 et qui ont une importance centrale dans notre vie.
26:22 Donc, je sais bien que le Parlement européen, ça peut paraître lointain,
26:25 ça peut paraître technique, ça peut paraître parfois opaque,
26:28 mais en réalité, c'est des sujets vitaux pour la France et les Français
26:32 dont on discute dans ce Parlement.
26:33 Et moi, je pense, peut-être, il ne faut pas que j'oublie ça aussi,
26:37 parce que moi, je me sens comme le représentant
26:39 de la France au Parlement européen.
26:42 Ce qui est très important, c'est qu'à chaque session,
26:44 on se dit "qu'est-ce qui est bon pour mon pays
26:46 et singulièrement pour les travailleurs de ce pays,
26:48 et qu'est-ce qui n'est pas bon ?"
26:49 Ça, c'est un réflexe qu'on a, on n'est pas nombreux à avoir,
26:52 et j'espère qu'on sera de plus en plus nombreux.
26:53 C'est pour ça qu'il faut qu'on envoie le plus d'élus possible
26:56 à Strasbourg lors du prochain mandat.
26:58 – Merci, et Mme Morel, bonne campagne.
27:00 – Bonne journée à vous.
27:01 – Au revoir, et bien sûr, on continuera bien sûr à parler de cette campagne,
27:07 et puis à parler aussi des résultats,
27:08 vous serez tous là au moment d'en parler.
27:11 Au revoir, merci à tous, à bientôt.

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