• il y a 7 mois
Jeudi 14 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Taieb (Gérant-analyste, Sycomore AM) , Bastien Drut (Responsable de la stratégie et de la recherche économique, CPR AM) , Didier Borowski (Responsable Recherche Politiques Macroéconomiques, Amundi Institute) et Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute des marchés.
00:13 Chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition, si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV.
00:19 A retrouver évidemment chaque soir en replay sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25 Au sommaire de cette édition ce soir, les investisseurs ont préconnaissance des dernières données américaines clés
00:31 avant la réunion de la réserve fédérale américaine la semaine prochaine.
00:35 Parmi les données du jour, des indices de prix à la production ou encore de vente au détail.
00:40 Les prix à la production qui ont plutôt surpris à la hausse, comme on l'avait vu sur les derniers rapports de prix à la consommation aux Etats-Unis.
00:46 Quand les ventes au détail, elles, pardon, ont plutôt surpris à la baisse.
00:53 Du côté des marchés, l'ambiance reste constructive. On est à la veille de l'échéance mensuelle sur les marchés dérivés.
00:59 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous intéresserons à ce que nous disent les outils d'intelligence artificielle sur la situation des marchés aujourd'hui.
01:18 J'annonce mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour avec Pauline Grattel.
01:23 À Paris, la tendance est à la hausse et le CAC vole de record en record depuis quelques jours, dépassant ainsi dans la journée les 8200 points
01:32 portés par plusieurs valeurs à de nouveaux pics historiques.
01:36 Hermès, Airbus, Schneider Electric, Safran, Air Liquide et Essilor Luxottica.
01:41 Le secteur du luxe en général progresse aujourd'hui. LVMH de 1,5% et Kering et Hermès de 2%.
01:49 Du côté des indicateurs, les yeux des investisseurs étaient rivés sur les États-Unis, où ils ont pris connaissance des prix à la production industrielle américaine en février,
01:59 qui augmentent de 0,6% sur un mois contre 0,3% en janvier. Le consensus attendait ce chiffre à 0,3%.
02:09 Sur un an, la hausse s'établit à 1,6%, là aussi supérieure aux attentes.
02:15 Les ventes de détail aux États-Unis rebondissent moins fortement que prévu, +0,6% en février, après un repli d'1,1% le mois précédent.
02:26 À la une, dans l'actu des sociétés, dans le secteur de l'énergie, KKR lance une OPA de 3 milliards de dollars sur Encavis,
02:34 qui possède plus de 80 fermes éoliennes et 200 parcs solaires en Europe. KKR propose 17,50 euros par action, soit 30% de prime par rapport au cours de clôture.
02:45 Encavis s'envole ainsi à Francfort de 26% et signe la plus forte hausse du jour au sein du Stoxx 600.
02:53 Toujours dans l'énergie, Engie acte sa sortie du capital de GTT. Engie annonce le succès du placement par Morgan Stanley et Natixis,
03:02 avec un mécanisme de vente à terme de près de 2 millions d'actions GTT qu'Engie détenait, au prix de 137 euros par action.
03:10 Engie conservera les 5,4% du capital de GTT jusqu'en septembre 2025, date de débouclage prévu pour l'opération.
03:19 Le titre de GTT est en baisse de 4% et Engie progresse.
03:24 Biomérieux publie des résultats en ligne avec les attentes. L'entreprise spécialiste du diagnostic in vitro fait état d'un EBIT contributif en baisse de plus de 8% en 2023 à 610 millions d'euros.
03:39 Le chiffre d'affaires ressort en hausse de 2,4% à 3,6 milliards d'euros. En revanche, le bénéfice net du groupe recule de plus de 20%,
03:49 pénalisé par des amortissements et des dépréciations d'actifs incorporels. Le titre de Biomérieux recule de 1,5% après cette publication.
03:58 Demain, journée d'échéance mensuelle sur les marchés. Le contrat futur CAC 40 février expirera à 16h.
04:06 Les investisseurs prendront connaissance de l'inflation définitive en France pour le mois de février.
04:11 En début d'après-midi, l'indice Empire State de la fête de New York, la production industrielle ainsi que l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan
04:20 sur la confiance des consommateurs américains seront publiées demain.
04:24 Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel sur Bsmart.
04:31 *Musique*
04:41 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marchés.
04:44 Alexandre Taillab est avec nous, gérant chez Cicomore Asset Management. Bonsoir Alexandre.
04:48 - Bonsoir Grégory.
04:49 - Didier Borowski nous accompagne également, le responsable de la recherche politique macro chez Amundi Institute. Bonsoir Didier.
04:54 - Bonsoir Grégory.
04:55 - Et Bastien Dru à nos côtés également. Bonsoir Bastien. Ravi de vous retrouver. Vous êtes responsable de la stratégie et de la recherche chez CPR Asset Management.
05:03 Je le disais en introduction, on a eu les investisseurs ont pris connaissance des dernières données américaines clés avant la réunion de la fête la semaine prochaine, Bastien.
05:12 Quelle va être un peu la balance des risques que va observer et constater la réserve fédérale américaine entre les données d'activité, les données de prix et d'inflation ?
05:23 Et qu'est-ce qui peut bouger ou non dans le discours de la fête la semaine prochaine ?
05:27 - Une vaste question. Mais bon, là, on est obligé de reconnaître cette semaine que les chiffres d'inflation étaient un petit peu au-dessus de ce qui était attendu,
05:36 que ce soit pour les prix à la consommation ou tout à l'heure les prix à la production,
05:41 qui vont faire que le Corpici, qui est la variable de pression qui est suivie par la Fed, va peut-être rester où elle est pour le mois de février.
05:53 Donc elle était à 2,8% en glissement annuel en janvier, elle va peut-être y rester.
05:58 C'est quand même une petite probabilité pour que ça passe à 2,7%, mais voilà, c'est pas une grande probabilité.
06:04 Et donc un peu moins de progrès sur le front de l'inflation, ce qui a amené des changements d'anticipation de marché sur ce que justement la Fed va faire.
06:13 Donc moins de baisses de taux qui sont anticipées.
06:15 Mais ce qui est assez frappant, je dirais quand même sur les derniers jours, peut-être sur les deux dernières semaines,
06:21 c'est que du côté de l'activité, on a des données qui sont un peu moins bonnes que prévues.
06:27 - C'est-à-dire ? Est-ce qu'on a pu voir ?
06:29 - Par exemple, aujourd'hui, on a les ventes au détail, qui sont sorties en dessous des attentes.
06:35 Le chiffre en lui-même n'était pas forcément mauvais aujourd'hui, donc il y avait un petit rebond en février.
06:39 Mais il y a eu des révisions des mois précédents, notamment pour le mois de janvier, où là on a une très forte révision.
06:45 Le chiffre pour le mois de janvier, c'est le plus mauvais depuis un an.
06:49 - Il pèse de plus de 1% en ce moment.
06:50 - Oui, il pèse de plus de 1% en janvier.
06:52 Et sur les cinq derniers mois, il y a quand même quatre mois de contraction des ventes au détail réelle.
06:58 Ce qui fait que la consommation commence assez mal l'année aux Etats-Unis.
07:01 Donc là, les chiffres ne sont pas forcément très bons.
07:04 Et puis après, il y a le job report de la semaine dernière, dont on peut discuter pendant des heures.
07:11 - Parce que c'est un job report qui est très compliqué à lire et à comprendre.
07:15 - En ce moment, les statistiques de l'emploi sont très difficiles à lire aux Etats-Unis.
07:20 Et en particulier, le rapport sur l'emploi.
07:22 Le rapport sur l'emploi, il y a deux enquêtes.
07:25 Il y en a une qui est en enquête auprès des entreprises et une auprès des ménages.
07:28 Pour schématiser, pour caricaturer, il y en a une qui reste à peu près bonne
07:31 et l'autre qui devient franchement mauvaise, l'enquête auprès des ménages.
07:36 Là, ce qui me frappe, c'est l'écart entre les deux.
07:39 L'écart, il est extrêmement fort.
07:42 Sur les trois derniers mois, l'enquête entreprise dit qu'il y a eu 700 000 emplois créés.
07:47 Sur l'enquête aux ménages, le nombre de personnes qui se disent employées a baissé de 900 000.
07:53 Et un tel écart, dont j'ai vérifié, ça n'arrivait qu'une fois dans l'histoire.
07:58 Ça n'arrivait qu'en avril-mai 2020, au pire de la crise Covid,
08:02 au moment où les statistiques ne voulaient pas dire grand-chose.
08:06 Mais sinon, depuis la Seconde Guerre mondiale, un tel écart entre les deux enquêtes n'est jamais arrivé.
08:11 Quel gros signal ?
08:12 Comme d'habitude, les économistes disent "c'est entre les deux".
08:16 Mais je pense qu'il y a quand même des raisons de penser que c'est un peu plus vers l'enquête aux ménages.
08:21 Ça, ça se discute.
08:23 Et après, pourquoi je dis ça ?
08:25 Il y a peut-être une raison pour laquelle les créations d'emplois,
08:29 dans l'enquête auprès des entreprises, sont peut-être sur-estimées.
08:33 Parce qu'il y a eu une explosion des créations d'emplois sur les deux dernières années,
08:40 avec des auto-entrepreneurs.
08:42 Et vraiment, c'est très significatif par rapport à toutes les années précédentes.
08:46 Et ce que fait l'institution du Bureau du Travail aux Etats-Unis,
08:52 c'est de faire l'hypothèse que les entreprises créées cette année
08:55 créeront autant d'emplois que sur les années précédentes.
08:59 Alors qu'il y a beaucoup d'auto-entrepreneuriat,
09:01 et récemment, il y a une surestimation du nombre de créations d'emplois.
09:07 Et ça, je commence à y croire de plus en plus, à cette histoire.
09:12 J'ai vu par exemple que cette semaine, pour l'état de Californie,
09:19 il y a eu des révisions massives des créations d'emplois.
09:23 Le Job Report sort tous les mois, mais la réalité, on la connaît souvent un an après.
09:28 - Oui, c'est un des chiffres les plus révisés de la planète.
09:30 - Donc on connaît la réalité très très longtemps après.
09:33 Et là, ce qui vient de sortir par exemple pour l'état de Californie,
09:36 c'était qu'on pensait jusqu'à maintenant qu'entre septembre 2022 et septembre 2023,
09:44 il y avait eu 325 000 créations d'emplois.
09:46 Ça a été révisé à 50 000.
09:48 Donc en gros, on pensait qu'il y avait vraiment beaucoup de créations d'emplois.
09:50 - Ça change un peu l'histoire, effectivement.
09:52 - L'histoire, elle change complètement.
09:54 - Mais cette divergence, la Fed va y être attentive, vous dites ?
09:57 C'est le moment où la Fed peut être attentive à ce genre de signaux un peu divergents ?
10:01 - Je pense de plus en plus, mais jusqu'à maintenant,
10:05 la Fed était un peu dans l'obligation de toute façon de regarder les deux
10:08 et de dire "Si on regarde les créations d'emplois, il y en a,
10:12 elles ne sont pas mauvaises quand on regarde le chiffre en lui-même".
10:15 Et je pense que de plus en plus, les membres du FOMC vont devoir s'orienter
10:19 vers une autre lecture peut-être du marché du travail.
10:23 - Didier, est-ce que ce que vous observez et constatez
10:26 de la dynamique conjoncturelle de l'économie américaine
10:28 sur l'activité, sur les prix,
10:30 est-ce que ça reste consistant avec l'idée que la Fed
10:33 pourra baisser ses taux une première fois,
10:36 dans la deuxième partie de cette année ou en fin de première partie de cette année ?
10:40 - Oui, au mois de juin, ça me paraît même hautement probable.
10:43 - D'accord, hautement probable.
10:44 - Et pour les raisons que Bastien vient d'évoquer, c'est-à-dire que l'inflation,
10:47 au jour d'aujourd'hui, d'abord le taux est très au-dessus du taux neutre.
10:49 On peut discuter du niveau du taux neutre, mais je pense qu'il y a un consensus
10:52 pour dire qu'on est avec des conditions monétaires qui sont objectivement restrictives,
10:54 si on compare à un taux neutre. Ça, c'est le premier élément.
10:56 Deuxième élément, l'inflation est un peu plus élevée, en effet,
10:59 et ça a été dit que ce qui était prévu. Ceci dit, la tendance, elle est à la désinflation.
11:03 Et le niveau d'inflation, aujourd'hui, ne nécessite pas d'avoir des taux réels aussi élevés.
11:07 Ça, c'est un premier élément. Et puis, l'autre élément très important,
11:10 c'est ces signes de tassement du côté de la consommation des ménages.
11:13 L'énigme, c'était le second semestre de l'année dernière. Il faut être clair.
11:15 Personne, il y a un an, n'a vu venir le second semestre de l'année dernière.
11:19 Le T2, y compris d'ailleurs, si on inclut le T2,
11:22 c'est-à-dire qu'une croissance très au-dessus du potentiel de l'économie américaine.
11:25 Donc, le fait qu'on ait enfin le ralentissement de la consommation sur lequel on tablait plus tôt,
11:30 ce serait assez naturel. Qu'on ait de façon associée un marché du travail
11:34 qui se porte un peu moins bien, ce serait aussi de façon...
11:37 Alors, ça ne veut pas dire qu'il y a une récession qui arrive.
11:39 Ça veut dire qu'il faut se préparer à une période où l'économie américaine va sans doute,
11:42 après une année exceptionnellement forte en termes d'activité,
11:46 connaître une croissance très en deçà du potentiel cette année.
11:48 D'accord. Donc, il y a toujours l'idée d'un atterrissage.
11:50 Parce que le débat du moment, c'est plus hard ou soft lending.
11:53 C'est soft lending ou no lending ?
11:55 Oui. Alors, il y a ce que j'appelle une querelle des narratifs sur l'économie américaine.
11:59 Parce que personne ne sait exactement ce qu'est la croissance potentielle.
12:02 On a des estimations. Il y a un grand débat sur la productivité.
12:05 On pourra revenir dessus. Mais il y a un grand débat sur les raisons
12:07 de l'accélération de la productivité aux États-Unis.
12:09 Et selon les hypothèses qu'on fait sur la productivité dans les années qui viennent,
12:12 si elle se stabilise à un niveau plus élevé que sur les 20 ou 25 dernières années,
12:15 ou si elle retombe sur sa moyenne historique, on n'a pas du tout la vision...
12:19 Pas la même histoire non plus.
12:20 De ce que doit être la bonne politique monétaire, des démarches de manœuvre de la Banque centrale, etc.
12:24 Donc je crois qu'il faut raison garder sur ça.
12:26 Il y a en effet des divergences de vues, notamment sur les implications
12:30 de l'intelligence artificielle dans les années qui viennent.
12:32 Je pense que la Réserve fédérale n'a pas de doctrine dans la matière.
12:34 Elle va être extrêmement attentiste et regarder ce qui se passe en termes pratiques.
12:37 Parce que s'il y a une variable qu'on ne sait pas prévoir, je crois qu'il faut vraiment...
12:40 La productivité ? Ah bah oui.
12:41 La productivité, c'est la bête noire des économistes.
12:43 C'est déjà un cauchemar à calculer. Alors, à prédire...
12:46 Il y a des biais de calcul. Elle n'a jamais été prévue.
12:49 Les phases de ralentissement et d'accélération n'ont jamais été prévues.
12:52 Et donc il faut être modeste par rapport à cette productivité.
12:54 Mais on observe quand même les tendances. Après, on arrive à raconter des histoires.
12:57 Je vais prendre un exemple. Il y a sur la productivité...
13:00 Et ça reboucle complètement avec l'idée aussi des démarches de manœuvre de la politique monétaire.
13:04 Parce que si on adhère à l'idée que la productivité va rester élevée
13:06 quand bien même il y aura un ralentissement de l'activité économique,
13:08 ça veut dire qu'on peut avoir plus de désinflation, à salaire qui ne va pas être plus totalement.
13:12 Et plus de désinflation induite parce que les coûts salariaux unitaires seraient bien contenus,
13:16 ça veut dire peut-être plus de marge de manœuvre pour revenir à un taux neutre
13:18 qui, soit dit en passant, est peut-être plus élevé que le taux neutre...
13:21 S'il y a plus de potentiel, bien sûr.
13:23 ...que le taux neutre que les investisseurs, les agents ont en tête.
13:25 Donc l'idée qu'il y a sur la productivité, c'est qu'on est peut-être face à une courbe en J
13:29 sur la productivité qui est renseignée par des chercheurs américains.
13:31 C'est que quand on a des vagues de progrès techniques, dans un premier temps, on les mesure très mal.
13:36 On mobilise des facteurs de production. On n'a pas de production.
13:39 C'est intangible dans un premier temps, l'output.
13:42 Et dans un premier temps, une chute de la productivité.
13:45 Et ensuite, on commence à voir les gains de productivité.
13:48 C'était ce qu'on avait vu au début des années 90, au milieu des années 90,
13:51 avec le fameux paradoxe de Solow, beaucoup d'investissement, pas de productivité.
13:54 Et puis la surprise des gains de productivité...
13:55 On a des ordinateurs partout, mais on ne les retrouve pas dans les chiffres agrégés de la productivité.
13:59 Et là, c'est un peu... En tout cas, on ne peut pas exclure cette hypothèse
14:02 qu'on est soit face à une courbe en J, ou dans un premier temps,
14:04 on a eu 2021-2022, alors il y a eu des effets Covid aussi,
14:07 mais on a eu des efforts de restructuration dans certaines entreprises.
14:10 Et on commence à en voir les bénéfices induits d'une adaptation à des chocs technologiques nouveaux, etc.
14:15 Et si tel est le cas, on peut très bien avoir une jambe qui dure.
14:19 On pourrait surestimer les gains de productivité à court terme,
14:21 mais on pourrait quand même avoir une jambe de productivité qui surprenne à la hausse
14:24 et qui change la donne dans l'équation macro, entre...
14:28 - Ce qu'on voit sur quelques trimestres aujourd'hui,
14:30 en termes de gains de productivité et uniquement aux États-Unis, Didier...
14:34 - Il y a peut-être quelque chose...
14:35 - Non, mais c'est un signal. On est tenté effectivement d'en faire un signal un peu plus qu'un signal faible,
14:41 où ça reste, comme vous dites, c'est le cauchemar des économistes, la productivité, etc.
14:46 Deux, trois trimestres ne font pas une tendance...
14:48 - C'est vrai, mais je crois qu'il faut prêter...
14:50 - ...comme on a pu l'observer dans les années 90.
14:51 - Il faut prêter attention à ce qu'il advient de cette courbe en J dans les grands chocs technologiques,
14:55 parce que c'est un des grands chocs technologiques qu'on connaît déjà depuis plusieurs années.
14:58 Et il faut forcer de reconnaître qu'on ne peut pas complètement exclure l'hypothèse
15:02 qu'on soit face à une courbe en J avec des pertes et maintenant des gains
15:05 qui rattrapent ces pertes de productivité qu'on avait vues.
15:07 Et ça changerait radicalement la donne, mais on ne peut pas conclure définitivement là-dessus.
15:10 Et c'est la raison pour laquelle on navigue à vue, les banques centrales naviguent à vue,
15:13 et vont agir sans doute de façon très précautionneuse.
15:16 Mais oui, pour répondre à la question, une baisse des taux en juin,
15:18 elle serait légitime compte tenu de ce qu'on a dit sur la crise économique.
15:21 - Elle pourrait être justifiée ?
15:22 - Elle pourrait être justifiée, ça ne veut pas dire que la Fed baissera très agressivement ses taux d'ici la fin de l'année.
15:26 Nous, on anticipe -100 points de base, mais la Réserve fédérale va se laisser des marges de manœuvre
15:30 pour pouvoir juger au fil du temps si ses hypothèses sont satisfaites.
15:35 - Dans cette querelle des narratifs, j'aime bien l'expression de Didier,
15:39 c'est que que joue le marché aujourd'hui, Alexandre, et effectivement, dans le narratif macro,
15:45 qu'est-ce que vous retenez, vous, et qu'est-ce qui pourrait être la décision de la Fed,
15:50 alors peut-être pas la semaine prochaine, mais effectivement au cours des prochains meetings,
15:53 et notamment du meeting du mois de juin, qui semble être le point de rendez-vous donné à tout le monde.
15:59 - En général, j'essaie de regarder les composants de l'inflation, que ce soit les prix à la production ou les prix à la consommation.
16:04 Là où la politique monétaire de la Fed doit avoir un effet, c'est sur l'immobilier,
16:08 et pour l'instant, on le voit cet effet. Le problème, c'est qu'il y a une inertie qui est très très forte.
16:13 Donc on a commencé une tendance de baisse sur les prix de l'immobilier,
16:16 mais elle est longue à se mettre en place, donc elle continue de soutenir l'inflation,
16:20 et on le voit sur la composante Shelter, finalement, on a une croissance des prix qui est en ralentissement,
16:26 mais on est passé de +6 à +5,70, donc c'est long à se mettre en place.
16:31 Sur les prix à la production d'aujourd'hui, finalement, la composante qui tire les prix à la production vers le haut,
16:36 la Fed, elle peut pas y faire grand-chose, c'est les coûts de l'énergie.
16:39 Donc là, elle peut monter les taux autant qu'elle veut, de toute façon, ça ne bougera pas,
16:43 et d'ailleurs, on le voit sur le prix des matières premières, le Brent qui essaye de repasser les 45 dollars.
16:48 Ça commence un petit peu à bouger, et typiquement, un risque dont on parlait beaucoup en 2022,
16:52 et dont on parle un peu moins aujourd'hui, c'est la Russie, que je regarde toujours avec une grande attention.
16:56 Ensuite, sur la partie Fed, sur la décision de la Fed, oui, comme le disait très bien Didier,
17:06 le simple niveau des taux, directeur, à 5,5, justifie qu'elle envoie un message de "je réduis de 25 points de base,
17:13 parce que l'inflation a ralenti, même si je ne suis pas encore à mon objectif,
17:17 je sais que j'ai un effet qui va se mettre en place dans le futur sur l'immobilier,
17:21 j'ai globalement un marché du travail qui a tendance à se desserrer, même si c'est progressif,
17:26 donc elle a la voie pour le faire.
17:28 Il aura plus de confiance la semaine prochaine, Jérôme Poel, que ce qu'il n'avait à l'occasion du meeting précédent de fin janvier.
17:36 Son témoignage au congrès.
17:38 Je ne sais pas, peut-être qu'il y aura une phrase différente, qui va être soulignée par tous les observateurs.
17:45 Dans la dynamique de la confiance, il aura gagné un peu plus en confiance par rapport au...
17:49 Normalement, je pense qu'il a un peu plus de place avec ces derniers indicateurs qui viennent de sortir.
17:54 Maintenant, ce qu'il faut voir, et ceux qui ont tendance à dire "il n'y a pas d'urgence à baisser les taux",
18:00 je suis totalement d'accord avec eux, il n'y a pas d'urgence à le faire aujourd'hui,
18:03 mais je pense que la Fed va vouloir le faire en partie en préventif,
18:07 en revanche, là où ce serait une erreur, c'est de rentrer pour moi dans un cycle de baisse de taux dès le mois de juin,
18:13 parce que ce n'est absolument pas nécessaire.
18:15 Je pense que c'est là où certains observateurs mettent le haut-la en disant "attention, c'est trop tôt".
18:19 Effectivement, je suis d'accord, il n'y a pas besoin de le faire.
18:22 Donc, 25 points de base et une pause en attendant de voir si la tendance se poursuit,
18:26 finalement, de faire ce qu'on dit, d'être "data-dependent", ça me paraît être le plus logique.
18:32 Et c'est facile d'expliquer au marché qu'on va faire une baisse de taux, mais que ce ne sera pas un cycle de baisse de taux ?
18:36 Parce que le marché, lui, il factorise beaucoup de choses.
18:39 Quand la Banque Centrale commence à baisser ses taux, tout le monde sait qu'il y en aura d'autres,
18:43 que ça peut aller loin, plus vite que ce qu'on imagine, etc.
18:46 J'ai entendu ça de nombreuses fois, depuis qu'on discute du pivot et des baisses de taux.
18:51 J'aimerais que ce soit le centre de son discours de la semaine prochaine.
18:55 Et en fait, il commence un petit peu à le faire.
18:57 Comment on va communiquer cette baisse de taux ? Est-ce qu'elle revêt au marché ?
19:00 Là, si on se rappelle de ce qu'a dit Bostitch de la Fed, c'est un cut et une pause, c'est clair.
19:07 Et Powell, il dit que la bonne santé de l'économie nous permet d'appréhender cette problématique de manière prudente.
19:14 Il commence à préparer le terrain. J'aimerais bien qu'il insiste là-dessus au prochain meeting.
19:20 - Jouin, c'est un rendez-vous pour tout le monde, pour la Fed et la BCE.
19:23 Ça semble être ce que le marché nous dit aujourd'hui.
19:26 Bastien, est-ce qu'il y a des raisons, ou pour quelles raisons, est-ce que ce calendrier pourrait se désynchroniser ?
19:32 - Se désynchroniser ? - Oui.
19:34 - Pour l'instant, il est bien synchronisé quand même. - Oui, c'est pour ça.
19:38 - Pour quelles raisons ? C'est difficile à dire. Je ne vois pas pourquoi soudainement la BCE accélérer.
19:44 Donc là, ils ont quand même, la semaine dernière, signé la carte quand même bien de télégraphie.
19:48 - C'est bien signalé, là. - La date de juin, le conseil de gouverneur de juin.
19:52 Ça serait quand même un peu contre-productif, disons, quelques jours après, de revenir sur cette communication.
19:59 Et je ne pense pas que dans les chiffres qu'on va avoir, il y ait de quoi accélérer le calendrier de baisse de taux.
20:08 Là, quand on regarde, parce qu'ils disent qu'ils regardent les salaires avant tout, cette dernière frein avant les baisses de taux.
20:16 Quand on regarde le "wage tracker" de Indeed, on ne voit pas une décélération des salaires qui soit si forte que ça.
20:25 Je ne pense pas que, quand ils regardent ce type d'indicateur, ils se disent "il faut qu'on se dépêche pour accélérer".
20:30 Et puis de toute façon, l'économie européenne a finalement relativement bien tenu le choc.
20:35 Dans le sens où il n'y a pas eu de contraction d'activité très substantielle.
20:40 On flirte avec le zéro en termes d'activité. Le marché du travail...
20:44 - Non, mais on retarde très bien le rame d'investissement, on retarde quand même le redémarrage économique, dynamique, privé.
20:50 - Beaucoup d'acteurs privés aimeraient pouvoir... - Oui, mais ce n'est pas dans le mandat forcément de la BCE.
20:56 La BCE, son mandat premier, rappelons-le, c'est la stabilité des prix.
21:03 Et puis tout le reste vient ensuite. Il y a d'autres choses qui peuvent entrer dans son mandat, mais ça vient ensuite.
21:07 Et donc là, pour le moment, il reste cantonné à ces indicateurs d'inflation, de salaire, de marché du travail.
21:15 Quand on parle de création d'emplois, par exemple. Et tout ça ne justifie pas du tout d'accélération du calendrier de baisse de taux de la BCE.
21:24 Alors après, on entend certains membres du Conseil des gouverneurs qui font des petites sorties, qui évoquent le meeting de la réunion d'avril.
21:33 Mais visiblement, c'est pour des mauvaises raisons. - C'est pour mieux garantir le mois de juin, quoi !
21:37 - C'est pour des mauvaises raisons. - C'est pour s'assurer que ça se fera au mois de juin.
21:40 - J'ai entendu qu'il y avait aussi l'argument de la fierté de précéder la Fed. J'ai entendu ça.
21:48 Je me dis, si on en arrive là, c'est vraiment qu'on sort complètement du cadre.
21:53 - Même si ils maintiennent en juin. - Oui, voilà, c'est le 6 juin.
21:56 - Ça compte pas, ça. - Ah oui, mais si c'est le même mois.
21:59 - D'accord, en décalage de meeting. Je ne sais pas s'il y a un commentaire à rajouter là-dessus, Dizip.
22:06 - Je dirais qu'il y a un élément qu'il faut quand même répéter, c'est les coûts salariaux unitaires en zone euro
22:11 qui ne plaident pas pour une accélération à ce jour de la baisse des taux.
22:14 Parce que c'est ça aussi, il y a une querelle entre les membres de la Banque Centrale Européenne.
22:18 Certains, à juste titre, regardent les coûts salariaux unitaires qui sont quasiment au plus haut historique,
22:21 comme le disait Bastien. Il n'y a pas de signe très tangible encore de la baisse des salaires.
22:24 Et un argument contre la baisse des taux d'intérêt en avril, c'est qu'il va leur falloir voir au moins
22:29 la statistique du premier trimestre, qui sera publiée en avril.
22:32 On va voir si ça ralentit un peu plus nettement qu'au quatrième trimestre.
22:35 Il y a une amorce de baisse, mais enfin c'est très timide.
22:37 Attendons de voir le T1, et je pense que ça les confortera dans l'idée qu'ils ont une marge de manœuvre pour commencer.
22:42 Et là encore, commencer à baisser les taux, ça peut être aussi du "wait and see" après,
22:46 c'est-à-dire en fonction des données qui tombent.
22:48 - Si on parle d'Europe et on parle de potentiel économique en Europe, au-delà de la conjoncture,
22:54 où est-ce qu'on en est des réformes structurelles ?
22:57 Il y avait encore une série d'eurogroupes écofines la semaine dernière.
23:00 On a eu à nouveau des tribunes sur l'union des marchés de capitaux.
23:04 Je crois que ça a été Bruno Le Maire il y a quelques mois ou quelques semaines, etc.
23:07 On a senti qu'il y avait quand même une volonté ici et là de remettre quand même un peu sur la table
23:12 certains travaux, enfin je vais dire en cours, non, même pas,
23:15 mais qui ont été stoppés, suspendus depuis des années maintenant.
23:18 - Alors de ce côté-là, c'est un peu déprimant, parce qu'il y a énormément de bonne volonté,
23:21 toute l'expertise est sur la table.
23:23 On répète ad nauseum les nécessités d'avancer dans certaines directions,
23:27 et notamment dans la mobilisation de l'épargne excédentaire en Europe,
23:30 parce qu'on a quand même une épargne qui est gigantesque, qui n'a pas mangé,
23:33 et qu'il faut d'urgence pouvoir brancher vers des projets d'investissement.
23:37 Donc on a un vrai problème de tuyauterie en Europe.
23:40 Il n'est pas nouveau, il était en antifé maintenant depuis 10 à 15 ans, et on ne progresse pas.
23:44 - Vous avez parlé d'un produit d'épargne européen maintenant.
23:46 - Oui, alors ça c'est la proposition qui est très intéressante de Bruno Le Maire,
23:49 qui était il y a quelques semaines, mais là, dans le comité de l'eurogroupe,
23:52 on n'en parle pas. Il y a l'idée que quelques petits pays,
23:55 que le pays européen pourrait se coaliser autour d'un projet bottom-up,
23:58 où on commencerait à plusieurs pays à créer un produit d'épargne européen,
24:01 et puis qui même... - Oui, c'est ça.
24:03 - Mais on n'en parle plus. Donc peut-être qu'il est en cours de négociation,
24:06 mais on n'en parle plus dans le comité de l'eurogroupe.
24:08 Mais c'est une urgence, parce que les problématiques budgétaires
24:12 sont beaucoup plus importantes que la problématique monétaire aujourd'hui.
24:14 En Europe comme aux Etats-Unis, c'est le grand dossier des prochaines années,
24:17 parce qu'on a des charges d'intérêt qui commencent à gratter.
24:20 - La question de la soutenabilité va se reposer. - Oui.
24:22 - Inévitablement. - On a un nouveau poste qu'on avait oublié,
24:25 qui s'appelle les charges d'intérêt. À partir du moment où les taux d'intérêt
24:27 ne reviennent pas au niveau d'avant, progressivement, avec la maturité de la dette,
24:30 on va voir le poste des charges de la dette commencer à grimper
24:32 au moment où l'inflation ralentit. Donc ça veut dire qu'on va avoir
24:34 moins de degrés de liberté en termes de politique budgétaire.
24:36 Et ça, c'est l'éléphant dans la pièce, pour prendre l'expression anglo-saxonne,
24:39 bien plus que la politique monétaire. Et ça, l'absence de marge de manœuvre
24:43 en termes de politique budgétaire, la nécessité de réduire
24:45 certains postes de dépenses, les besoins d'investissement gigantesques
24:47 ne pourront pas être adressés par l'argent public.
24:51 Ça, il faut le marteler. Et donc, ça veut dire qu'il faut utiliser,
24:55 immobiliser d'urgence les parmiens privés.
24:57 - J'imagine que c'est compliqué à trois mois d'une élection majeure en Europe
25:02 de fixer ou de figer des décisions, de frontonner des décisions
25:06 sur le plan politique. - Bien sûr, mais c'est toujours compliqué.
25:09 - Mais je sais, oui. - On n'aura pas de commission
25:11 avant le mois de novembre prochain. - C'est ça.
25:13 - Entre les élections de mois de juin et la formation des nouvelles administrations,
25:17 il n'y a pas de nouvelle commission avant les mois de novembre.
25:19 - À la limite, j'utiliserais l'argument inverse.
25:21 Compte tenu de l'incertitude politique, il faudrait que les États européens
25:23 accélèrent très vite le calendrier pour annoncer des choses qui soient crédibles.
25:27 Malheureusement, le diagnostic est là, les rapports et l'expertise sont là.
25:30 Tout a été écrit, réécrit et ré-réécrit.
25:33 Et en dépit de cela, on ne voit pas, c'est le plan d'action qui manque.
25:37 Le plan d'action crédible qui permette de se dire que les 10 000 milliards d'euros
25:40 qui dorment sur les comptes bancaires, comme le disait Bruno Le Maire il y a peu de temps,
25:44 soient enfin canalisés vers des projets d'investissement.
25:47 Parce que c'est ça qui va être le nerf de la guerre pour le financement.
25:50 - Oui, j'entends bien. - De l'intelligence artificielle,
25:52 de ce qu'on veut faire de l'écosystème qu'on veut créer de l'intelligence artificielle,
25:55 et du financement de la transition énergétique dans une période où la politique budgétaire va être sous train.
26:00 - Je crois que c'est trop tard pour accélérer le calendrier.
26:02 On est dans la campagne cette fois, et c'est la campagne politique,
26:05 et ce n'est plus le temps des éléments techniques et structurels.
26:09 Venons au marché, Alexandre.
26:11 Qu'est-ce qui peut...
26:13 Bah, déjà, comment vous comprenez effectivement la dynamique des actifs risqués, des marchés actions ?
26:20 Voilà, c'est 17 records en 11 semaines pour le S&P 500.
26:24 Alors évidemment, quand on est au sommet, chaque avancée supplémentaire est un nouveau record.
26:28 Donc là, on est sous le... dans l'ambiance record, mais c'est assez partagé.
26:32 On le voit au Japon, on le voit en Europe, sur les grands indices boursiers, aux États-Unis également.
26:37 Qu'est-ce qui peut éventuellement contrarier cette dynamique à ce stade, si c'est la question qu'il faut se poser ?
26:44 - On le voit, il y a des mauvaises nouvelles économiques qui peuvent contrarier clairement cette tendance.
26:50 Après, on a quand même un marché, notamment aux États-Unis, il ne faut pas l'oublier,
26:54 qui est un petit peu, je vais dire même plus que jamais, possédé par le retail, par les investisseurs particuliers.
27:00 Et les investisseurs particuliers, mais comme beaucoup d'investisseurs, achètent ce qui monte.
27:05 Donc on se retrouve avec des valeurs qui ne font que monter tous les jours,
27:08 jusqu'au jour où ce groupe d'investisseurs décide de prendre les profits.
27:12 Donc ça peut être aussi simple que ça.
27:14 Un début de prise de profit qui commence à faire dérailler le marché, tout simplement.
27:17 Vous ajoutez à ça une semi-mauvaise nouvelle économique comme on a pu avoir aujourd'hui,
27:22 et vous avez un marché qui baisse.
27:24 Donc ça, c'est une possibilité, mais faute de nouvelles économiques, le marché continue de progresser.
27:28 Enfin, globalement, tout va bien, la croissance économique se porte bien, plus aux États-Unis qu'en Europe,
27:34 mais on l'a très bien dit, l'Europe est plutôt bien tenue.
27:36 Donc il n'y a pas de gros nuages à l'horizon qui feraient qu'on devrait sortir de toute urgence.
27:42 Ensuite, il y a quand même différentes strates, et c'est assez rigolo, assez intéressant à regarder.
27:49 Typiquement aujourd'hui, dans un marché qui baisse, les fameux GAFA, qui sous-performaient depuis le début d'année,
27:56 on se disait "enfin, ça y est, c'est le broadening, on va pouvoir faire du stock picking".
28:01 - La diffusion, ça se diffuse.
28:02 - Aujourd'hui, ils sur-performent.
28:03 Donc en fait, ça devient des valeurs défensives, ce qui est quand même très paradoxal à dire.
28:09 Et donc, en fait, on a, je pense, une tendance et des choses à aller chercher dans les différents marchés,
28:17 qui sont intéressantes.
28:18 Typiquement, vous avez parlé du Japon.
28:20 Sur le Japon, oui, on a un nouveau record, mais en termes de valorisation, un, on n'est pas si cher que ça,
28:25 et deux, il y a quand même beaucoup de valeurs qui sont en retard et qui sont très intéressantes.
28:29 En Europe, l'euro stocks, on est à 14 de PE.
28:33 On n'est pas très cher.
28:34 Par rapport à la moyenne historique, on n'est pas très cher.
28:37 Donc aux Etats-Unis, il y a quelques valeurs qui ont tiré, comme ça, pendant la fin 2022, 2023,
28:42 et même début 2024, le marché, mais il y a quand même d'autres choses à aller chercher.
28:47 - Mais cette diversification, elle paye ou pas encore ? C'est ma question.
28:50 Est-ce que la hausse, la participation s'élargit, comme vous disiez ?
28:55 Est-ce que ça se diffuse ?
28:57 Est-ce qu'on est payé, récompensé pour aller prendre un peu de risques en dehors, effectivement,
29:03 de quelques top méga-cap ?
29:05 - Ça commence à se diffuser.
29:07 On peut prendre quelques exemples.
29:09 Typiquement, je parlais des GAFA depuis le début de l'année, enfin, sur les Magnificent Seven, pardon.
29:14 - Oui, vous dites encore les GAFA.
29:15 - Oui.
29:16 - C'est un peu "old", hein ?
29:17 - Les GAFA, c'est parce que je prends les quatre.
29:18 - Ah oui !
29:19 - C'est parce que je prends les quatre.
29:20 - On va peut-être revenir des sept aux quatre.
29:21 - Voilà.
29:22 - D'accord.
29:23 - Sur les Magnificent Seven, il n'y en a que deux qui surperforment depuis le début de l'année.
29:26 Mais par contre, il y a le reste des valeurs technologiques américaines qui surperforment très bien,
29:31 qui font très bonne performance.
29:33 Typiquement, une entreprise comme Salesforce, qui n'est pas dans ces Magnificent Seven, se débrouille très bien.
29:40 Pareil au Japon.
29:42 Alors maintenant, chaque groupe de valeurs a un nom de base-band.
29:45 - Bah oui !
29:46 - L'essai de Samouraï.
29:48 Sony, ça sous-performe.
29:51 Nintendo, ça sous-performe.
29:54 Donc, il y a d'autres valeurs à aller chercher.
29:56 En Europe, on a une diversification.
29:58 On pense au luxe.
29:59 Mais il n'y a pas que le luxe.
30:00 Sur la santé, ça continue de fonctionner.
30:02 L'auto, c'est quand même pas mal depuis le début de l'année.
30:04 Donc, on a pas mal de choses à aller chercher.
30:07 Uniquement, c'est le petit bémol, en large cap, aujourd'hui.
30:11 - Alors, le facteur taille est encore très discriminant.
30:14 - Le facteur taille est encore très discriminant.
30:16 Et alors, je n'ai pas la réponse.
30:18 Peut-être que mes camarades l'ont, à la question.
30:20 Qu'est-ce qu'il faut pour que les small caps sur-performent ?
30:23 Ne serait-ce qu'un petit peu.
30:25 Ça peut être des baisses de taux dans un contexte économique relativement favorable.
30:30 Mais pour l'instant, à moins de leur trouver un petit groupe avec un petit nom sympa...
30:34 - Oui, c'est ça.
30:37 - Le Granola, cette Samouraï, cette Magnifique, etc.
30:41 - Il faut provoquer le destin avec un nouveau nom.
30:43 - Oui, c'est ça, oui.
30:44 - Sur les small caps, ça finira par redémarrer.
30:49 Mais je crois que c'est encore difficile de voir une sur-performance des small caps
30:55 tant qu'on n'a pas une vraie reprise de l'économie.
30:59 Personnellement, les chiffres de croissance, je n'y crois pas du tout aux États-Unis.
31:04 On en a déjà parlé sur ce plateau.
31:06 Le fait que l'activité économique progresse moins vite que ce qu'indique le PIB.
31:11 Il faut regarder le revenu intérieur brut.
31:13 Les ISM ne sont pas cohérents avec les chiffres de croissance qu'on voit.
31:16 Tant qu'on n'aura pas un vrai redémarrage de l'activité économique,
31:23 on aura vraiment beaucoup de mal à voir une sur-performance des small caps aux États-Unis.
31:29 Ce que je pourrais dire aussi là-dessus, c'est que oui, au bout d'un moment,
31:34 le fait que la fête baisse ses taux, ça pourra évidemment aider les petites entreprises.
31:40 Mais quand on regarde par exemple l'enquête NFIB qui est sortie cette semaine...
31:44 - Le moral des patrons de PME.
31:47 - Le moral des patrons de PME.
31:49 Il y a une petite question dedans qui est "Quel taux d'intérêt vous payez sur vos prêts de court terme ?"
31:54 On reste sur du 8 à 9 %.
31:56 - Ce n'est pas 25 points de base.
31:59 - Même si la fête baissait de 25 points de base,
32:01 les charges d'intérêt ont dû monter pour ces entreprises-là en particulier.
32:04 Toutes les entreprises n'ont pas la même structure d'endettement, ça c'est très clair.
32:08 Le cash détenu n'est pas le même entre les large caps dont on parlait tout à l'heure et les PME.
32:12 Enfin, on va dire les small caps, les petites entreprises.
32:15 Et donc, dans ce contexte-là, c'est difficile d'attendre un vrai redémarrage des small caps.
32:22 Et puis, juste pour terminer, et après je te laisse la parole,
32:26 c'est pour avoir un vrai redémarrage aussi de l'activité aux Etats-Unis,
32:31 il faudrait qu'on retrouve du crédit bancaire.
32:34 Et là, le crédit bancaire aux entreprises, en général,
32:38 il fait zéro depuis plus d'un an maintenant.
32:41 Et on ne voit pas du tout...
32:42 Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de demande ou parce que l'offre est trop peu intéressante ?
32:47 Il y a des conditions de crédit qui ont été resserrées,
32:49 et puis aussi parce qu'il n'y a pas de demande, tout simplement.
32:52 Et donc, les deux font que, on a des stocks de crédit bancaire aux entreprises aux Etats-Unis
32:58 qui font zéro depuis maintenant plus d'un an et on ne voit vraiment pas de redémarrage de ça.
33:02 Et tant qu'on n'a pas un vrai redémarrage du cycle de crédit bancaire,
33:06 c'est difficile d'attendre que l'activité reparte vraiment
33:09 et donc que les small caps ne surperforment.
33:11 C'est une séquence. Il y a une séquence à respecter.
33:13 Ça viendra, mais c'est peut-être encore redémarré.
33:17 Avec peut-être une divergence Etats-Unis/Europe,
33:19 parce qu'aux Etats-Unis, je pense que les Américains ont mangé leur pain blanc,
33:22 ils ont mangé en grande partie leur épargne,
33:24 même si on a des débats sur le niveau d'épargne qui reste.
33:27 En Europe, on a toujours beaucoup d'épargne,
33:29 et puis le scénario qui nous paraît le plus raisonnable,
33:31 c'est celui de voir un lent redémarrage au second semestre,
33:34 et puis l'année prochaine vers, soit disant,
33:36 de croissance potentielle entre 1 et 1,5.
33:38 Donc si ça s'accompagne de la baisse des taux d'intérêt de la Banque Centrale Européenne,
33:42 ça peut donner des premiers signes d'espoir sur une petite reprise cyclique.
33:46 Alors rien de très fort, mais une petite reprise cyclique.
33:49 Et compte tenu modulo des valorisations, qui sont extrêmement faibles,
33:52 le risque est de plus en plus asymétrique, favorablement.
33:54 C'est-à-dire qu'il y a moins de risques que vous allez voir.
33:56 Donc la moindre bonne nouvelle, mentalement, est toujours la driver importante.
34:00 Est-ce qu'il est dangereux de se positionner de façon précoce,
34:03 compte tenu du fait que le pire de notre point de vue est quasiment passé sur le cycle européen,
34:07 même si on n'anticipe pas un redémarrage très marqué,
34:09 en termes de valorisation, je dirais simplement,
34:11 il y a un avantage à l'Europe et les small caps européennes peuvent retenir l'attention.
34:15 L'euro n'est pas cher.
34:16 Les investisseurs internationaux sont très sous-investis d'actions européennes.
34:20 Donc il peut y avoir un moment, une fenêtre, un peu plus tard,
34:23 qui soit bénéfique aux actions européennes.
34:25 Et il n'y a pas besoin, pour justifier ça, d'un bout en Europe.
34:28 Ça me paraît être important de le dire.
34:30 En termes de relatifs, si on raisonne aussi en termes de valorisation relative, il y a de l'intérêt.
34:33 Un peu plus de stockage, de reprise cyclique, une consommation qui tient.
34:37 Je dirais un mot de la Code japonaise, parce qu'on a beaucoup parlé de ça.
34:39 Oui, on va en parler.
34:40 Et donc, je pense qu'il y a quelque chose d'important,
34:41 parce que les salaires négociés au Japon sont finalement assez élevés,
34:43 voire pour la deuxième année consécutive.
34:45 Donc ça, ça va être très favorable à la demande interne.
34:47 Et jusqu'à maintenant, la Code japonaise a été beaucoup tirée sur la période récente
34:49 par l'exportation, par tout ce qui est lié à l'exportation.
34:52 Et donc là, il y a peut-être une rotation à surveiller sur le domestique japonais,
34:56 qui lui aussi peut bénéficier du fait qu'avec des pouvoirs d'achat qui est au rendez-vous,
35:01 on a des salaires réels qui augmentent, enfin, au Japon,
35:04 ça peut être un facteur de soutien qui peut se redémarrer, puis valeur domestique.
35:08 Puisque tout le monde découvre ou redécouvre la Code japonaise,
35:12 Alexandre, ça m'intéresse, est-ce qu'il y a un tilt plus domestique, peut-être,
35:15 pour imaginer la poursuite de la hausse du Nikkei ou des indices japonais ?
35:21 Et puis quand même, il faut qu'on dise un mot de la Banque centrale japonaise,
35:23 qui est attendue, là aussi, la semaine prochaine avec un meeting.
35:28 Est-ce qu'un mouvement de la Banque centrale du Japon,
35:31 comme on n'a plus vu depuis des décennies, c'est-à-dire sortir des taux négatifs déjà,
35:36 et donc monter ces taux d'intérêt jusqu'à zéro,
35:39 est-ce que c'est quelque chose qui peut contrarier à cette espèce de sortie de l'ornière
35:44 qu'on observe au Japon ?
35:46 - Ça peut créer des rotations, effectivement.
35:48 - Ça peut créer des rotations.
35:49 Et le point sur la rotation, effectivement, de revenir vers des valeurs plus domestiques,
35:53 c'est tout à fait ça, c'est-à-dire que dans mon allocation japonaise d'aujourd'hui,
35:56 je reviens sur des valeurs plus domestiques, typiquement.
35:58 Ça, c'est le premier point.
35:59 Sur la Banque du Japon, effectivement, les négociations salariales qui sont en cours,
36:05 on a déjà une petite preview dans les grands groupes, type Toyota, Nintendo, etc.
36:10 C'est quand même des augmentations de salaire de 5 à 10 % en moyenne.
36:13 C'est vraiment pas neutre.
36:15 En revanche, il faut bien comprendre que 70 % de la force de travail au Japon est dans les PME.
36:20 Donc, elles seront probablement moins généreuses que ces grands groupes.
36:23 Donc, en moyenne, on devrait tomber sur 4 à 5 %,
36:27 ce qui risque de ne pas plaire à la Banque du Japon.
36:29 Donc, elle va effectivement annoncer quelque chose.
36:33 - À pas plaire ? J'en sais rien.
36:35 Après 30 ans de déflation, peut-être qu'elles peuvent supporter 5 % de hausse de salaire.
36:41 - Tout à fait.
36:42 - Surtout, ce qui m'étonne, c'est que le discours depuis le début de l'année...
36:46 - Ça peut être le déclencheur qui permet et autorise finalement la BOJ à sortir de ses taux négatifs.
36:50 - Jusque-là, on avait l'impression qu'ils mettaient en avant plutôt la croissance.
36:53 Ils surveillaient la croissance.
36:54 Et puis là, d'un coup, ils se mettent à surveiller l'inflation,
36:56 à avoir des discours un petit peu restrictifs.
36:58 Le risque de ça, c'est qu'on voit la macro japonaise qui est un petit peu en train de se tasser.
37:03 Donc, ça, plus le fait que la BOJ soit un peu plus restrictive,
37:10 il faut bien se rendre compte que la BOJ est à l'envers de toutes les banques centrales.
37:16 Et pourquoi le Japon a été redécouvert il y a un an et demi, deux ans au maximum,
37:21 c'est au départ que la Chine était devenue ininvestissable.
37:25 Or, la Chine est dans la dynamique inverse.
37:27 Une macro qui arrête de se dégrader, et une banque centrale qui a la place de détendre sa politique monétaire.
37:33 Donc, en fait, la deuxième rotation, j'en ai bien peur, c'est de prendre du profit.
37:37 Je pense que le Japon, en partie, est un bon candidat pour prendre du profit,
37:41 et de remettre un petit peu sur la Chine, ou un peu comme sur les small-cap, le pire a l'air d'être passé.
37:46 Donc, plus de domestiques au Japon, et une partie qu'on peut réallouer peut-être,
37:50 enfin, que les marchés peuvent réallouer.
37:52 En tout cas, l'on y en, que ce soit en actions ou en devises, ne semble pas être un gros risque aujourd'hui.
37:59 L'enjeu pour la BOJ, est-ce que c'est dès la semaine prochaine déjà, Bastien ?
38:03 Est-ce qu'il y a déjà une communication à avoir ?
38:05 Il y a encore eu des fuites aujourd'hui sur le fait que...
38:08 Ah oui ? Le qui prépare le terrain, là ?
38:10 Oui, là, ça commence à faire beaucoup.
38:12 Mais après, que celui qui ne s'est jamais fait prendre à contre-pied par la Banque du Japon...
38:16 Donc, oui, effectivement, c'est bien parti pour qu'il sorte des taux négatifs la semaine prochaine.
38:21 Ce que tu disais, Alexandre, était intéressant sur les 5% de salaire,
38:26 parce que, ce que disait Ueda, c'est que c'était un cycle vertueux de prix-salaire,
38:32 alors que nous, avec 5% d'évolution de salaire en Europe, on dit "attention, c'est un cycle vicieux".
38:38 Donc, c'est marrant de voir vraiment l'antagonisme entre la Banque du Japon
38:43 et toutes les autres banques centrales développées du monde.
38:45 Donc, oui, il y a de grandes chances qu'il sorte des taux négatifs la semaine prochaine.
38:51 Bon, et puis, s'ils ne le font pas la semaine prochaine, ça sera en avril, de toute façon, ça va être refait.
38:55 Et après, ce qu'il faut voir, c'est que la Banque du Japon ne peut pas aller vraiment très loin.
39:01 Parce que, quand on a un bilan qui est chargé comme celui de la Banque du Japon,
39:05 il y a 100% de PIB rien qu'avec les obligations souveraines.
39:10 Et ce qu'avait dit Ueda, c'était que s'il remontait les taux de 1 point de pourcentage,
39:15 ça faisait des moins-values de quasiment 10 points de PIB.
39:20 Donc, j'arrondis, mais ça ferait des moins-values qui seraient absolument énormes.
39:27 Donc, de toute façon, la Banque du Japon n'ira pas beaucoup plus loin que ça.
39:33 Mais ce petit mouvement-là et le fait que, peut-être qu'il touche la politique de contrôle de la courbe des taux,
39:41 c'est-à-dire qu'il relâche un petit peu, il laisse un peu le taux de 10 ans vivre un peu plus sa vie,
39:48 ça peut amener le Yen à s'apprécier un peu plus que ce qu'on a vu.
39:52 Parce que ce qui est intéressant, et pourquoi, j'étais tout à fait d'accord avec ce que disait Alexandre sur pourquoi le Nikkei a bien progressé,
40:00 ce qu'il faut voir, c'est que la dichotomie en 2022-2023 entre la Banque du Japon et toutes les autres banques centrales des pays développés,
40:07 ça a fait baisser le taux de change réel, effectif, enfin le taux de change, ça a fait baisser de 15 à 20%,
40:12 ce qui est un choc monstrueux, quoi.
40:14 Et ça, ça a vraiment aidé l'économie japonaise énormément.
40:20 Et c'est en partie ce qui a fait progresser le marché d'action japonais ces deux dernières années.
40:26 Et plus d'IBP venant du Japon pour le système global des marchés, c'est un dollar ?
40:33 C'est bien balisé, tout le monde y est prêt ?
40:36 On m'avait tellement expliqué qu'il y avait des positions de carré accumulées depuis je ne sais combien d'années sur le...
40:43 Ça n'a pas changé radicalement les supports de carré.
40:46 On parle de 10 mois de base, c'est bien anticipé, c'est préannoncé.
40:50 À un moment, on essayait de se faire peur avec l'idée que la Banque du Japon, en montant les dos, allait pouvoir faire...
40:56 Mais je pense que ce qui peut être plus risqué pour la politique, en provenance de la politique de la Banque du Japon,
41:02 ce n'est pas vraiment la sortie des taux négatifs, c'est beaucoup plus la sortie du contrôle à court détour.
41:07 Parce que si on se retrouvait, en faisant un peu de fiction, avec un taux de 10 ans japonais qui allait à 1,50 dans 3 mois,
41:16 là, ça pourrait peut-être changer un peu les dynamiques d'investissement des investisseurs institutionnels japonais.
41:22 Là, ça pourrait commencer à changer les choses.
41:24 Mais le mouvement de sortie des taux négatifs, non, ça ne change rien.
41:28 Non, mais on nous expliquait que ça allait aussi permettre peut-être à des investisseurs japonais
41:32 de pouvoir réinvestir sur du taux chez eux, et peut-être moins d'exporter leur épargne pour acheter nos obligations européennes.
41:40 On n'y est pas, la séquence n'est pas celle-là.
41:42 Et puis, deuxièmement, il y a deux éléments. Il y a l'élément qu'a mentionné Bastien,
41:45 le fait que les pertes en capital pour la Banque centrale, mais aussi pour le secteur bancaire, seraient gigantesques,
41:48 si la Banque centrale japonaise allait beaucoup plus loin.
41:50 Donc, il n'y a pas de marge de manœuvre pour aller beaucoup plus loin en termes de hausse de taux d'intérêt.
41:53 Et puis, un deuxième facteur plus conjoncturel, c'est que nous, on s'attend à un repli de l'inflation en deçà de la cible de la Banque centrale japonaise, au second semestre.
41:59 Donc, la fenêtre d'opportunité. Tenter, c'est maintenant, pour revenir, ne serait-ce que sortir de cette fameuse politique de taux négatifs.
42:05 Mais, dans tous les cas, ils vont devoir maintenir une communication extraordinairement prudente,
42:08 compte tenu de leur cycle, et compte tenu du fait qu'ils vont avoir un ralentissement de l'inflation,
42:12 selon toute vraisemblance, dans la deuxième partie de l'année.
42:14 Donc, la prudence s'impose.
42:16 Alors, en effet, en termes de CARI, ça ne change rien, a priori, sur les positions de CARI.
42:20 Toutes choses égales, par ailleurs, c'est vrai que ça peut donner un peu de boost au Yen,
42:23 enfin, je veux dire, parce que le Yen est très sous-évalué, je crois qu'on l'a dit.
42:25 - C'était gentil, hein. - Donc, il faut ouvrir les yeux.
42:27 - 750, pas 147. - Mais ça ne va pas changer la donne.
42:29 - C'est pas le renfort. - Ça ne va pas changer la donne, parce qu'on parle de 10 points de base.
42:32 Et ce qui compte, c'est ce qui vient après.
42:34 Et on comprend qu'ils n'ont pas de marge de manœuvre pour faire des chocs majeurs, ou surprendre beaucoup les marchés.
42:38 Donc, ils vont déjà... Donc, il peut y avoir un peu d'appréciation du Yen.
42:41 Donc, ça légitime les positionnements sur la Cote japonaise, sans se couvrir sur le change,
42:45 que le risque est asymétrique à la hausse.
42:47 Enfin, ça ne va pas être un "game changer" sur la valorisation du Yen,
42:50 compte tenu du fait qu'ils ont peu de marge de manœuvre pour agir.
42:53 - Tout changerait l'effectif du Japon, et au plus bas depuis les années 70.
42:58 - D'accord. - Pour dire à quel point...
43:00 - C'est plus ou moins... - Ouais, c'est... - Ah ouais. - Quel point c'est pas cher.
43:02 - Donc, mesurer, pondérer des échanges commerciaux par rapport aux grands partenaires commerciaux.
43:07 Le Japon n'a jamais été aussi compétitif, du point de vue de vise en tout cas.
43:11 - Exactement. - Ce qui explique d'ailleurs les exportations, hein, soit dit en passant.
43:14 - Ouais, ouais. - Une grande partie de l'histoire japonaise récente,
43:16 elle est liée aux exportations et pas à la demande domestique.
43:19 - Est-ce que la Chine, effectivement, vous le disiez tout à l'heure,
43:22 est-ce qu'on peut en dire un mot ? Alors, il n'y a pas d'obligation à être investi en Chine,
43:26 je le dis à chaque fois, aujourd'hui. - Non. - Non mais...
43:28 Je le rappelle. Mais c'est quand même un marché qu'on aime bien regarder,
43:31 parce que ça peut être intéressant quand même à suivre.
43:34 Je sais pas, un indice un peu large a dû reprendre dans une dizaine de pourcents, c'est ça, Alexandre ?
43:39 - Oui, surtout il y a trois secteurs qui sont rentrés en bull market.
43:45 Je rappelle, bull market, c'est 10% de hausse.
43:48 Il y a la tech. - Chinoise ? - Oui.
43:51 La tech chinoise qui a repris 20% depuis les plus bas.
43:53 Il y a les renouvelables et les matériaux de base. - D'accord.
43:58 - Donc voilà, là où la Chine se présente quand même comme un...
44:01 - C'est assez cohérent avec le profil du modèle chinois, quoi.
44:04 - Donc ça, je pense que ça coïncide quand même avec un retour très prudent
44:12 de certains investisseurs en dehors de Chine.
44:14 Et donc c'est pour ça que je parlais de rotation. - De rotation, ouais.
44:18 - Surtout, il y a un discours de la PBOC qui nous dit que ça y est,
44:25 globalement, le gouvernement chinois commence à réfléchir,
44:29 à relâcher un petit peu la réglementation sur les valeurs de tech.
44:33 Donc enfin, on y arrive.
44:35 C'est-à-dire qu'on a passé un an et demi ou deux ans à penser
44:39 que le gouvernement chinois avait vraiment la volonté d'être détesté
44:42 par tous les investisseurs internationaux.
44:44 Et là, quand même, ils en reviennent un petit peu.
44:46 Donc on est vraiment au tout début, et effectivement, vous l'avez bien dit,
44:51 on n'incite absolument pas à investir en Chine, il n'y a pas d'obligation.
44:54 Mais voilà, ça peut être le début d'un démarrage de quelque chose.
44:58 La grosse différence avec ce qu'on disait, je pense, il y a quelques années,
45:05 la Chine, à mon sens, pour les problèmes structurels qu'elle a,
45:09 notamment de démographie, ne peut plus être un investissement stratégique.
45:14 C'est forcément un investissement tactique,
45:16 où vous avez un peu le nez dans le guidon, c'est du court terme.
45:19 Donc voilà, c'est pour moi la différence majeure aujourd'hui sur ce marché.
45:23 On s'arrêtera là pour ce soir, messieurs.
45:25 Merci beaucoup d'avoir été les invités de Planète Marché.
45:27 Alexandre Tailleb, gérant chez Cicomore Asset Management.
45:30 Didier Borowski, responsable de la recherche politique Macro chez Amundi Institute.
45:34 Et Bastien Drull, responsable de la stratégie et de la recherche de CPR Asset Management.
45:39 Le dernier quart d'heure de Smart Bourges, chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
45:52 Et nous retrouvons chaque mois Jean-Jacques Kohanna,
45:55 consultant indépendant et membre du board de la FinTech AI4Alpha,
45:59 pour savoir ce que nous dit justement l'intelligence artificielle de la situation des marchés,
46:05 avec cette question que vous vous posez ce mois-ci, Jean-Jacques.
46:08 L'inflation est-elle vaincue ?
46:10 Question légitime au regard de l'appétit des marchés pour le risque,
46:15 comme si le sujet de l'inflation était effectivement définitivement relégué derrière nous.
46:20 Oui, bonjour Grégoire. Absolument.
46:23 En fait, nous avions, pour faire le fil, pour suivre le fil de nos discussions,
46:29 nous discutions la dernière fois du RISCON et des marchés qui étaient en tendance,
46:36 dans une tendance très positive.
46:39 Cela s'est confirmé, pour faire le point sur les performances des indices boursiers.
46:47 On est à 7% hors rendement du cash, au-dessus du rendement du cash,
46:55 sur le S&P 500, depuis même pas un trimestre.
47:00 En 11 semaines.
47:01 Voilà, absolument.
47:02 On est à 10% sur les marchés européens et on est quasiment à 17% sur le Japon.
47:08 Donc des performances très flatteuses.
47:12 Et puis ce qui est intéressant, c'est qu'on a une diffusion du RISCON.
47:17 Ah, ça vous le voyez avec des outils de marché ?
47:22 Oui.
47:23 C'est la grande question que je pose à tout le monde.
47:24 Est-ce que ça sort un peu des 20 grandes méga-cap mondiales ?
47:28 Alors déjà, en fait, cela se diffuse au marché émergent, qu'on n'avait pas auparavant.
47:34 Donc maintenant, ils sont en territoire positif depuis le début de l'année,
47:37 ce qui n'était pas le cas.
47:39 C'est un peu tôt pour en déduire une tendance, mais c'est intéressant à noter.
47:46 D'autre part, en fait, on a toujours une sous-performance des petites capitalisations.
47:50 On y reviendra, on rebouclera avec les taux tout à l'heure là-dessus.
47:54 Mais elles sont en tendance positive.
47:58 Et puis globalement, tous les secteurs, tous les types de styles sur les actions sont en tendance positive.
48:04 Fonctionnent.
48:05 Évidemment, les valeurs de croissance et les grandes valeurs boursières dominent au sein des marchés boursiers.
48:17 Il n'en est pas moins qu'en fait, on a toute une série de secteurs, de valeurs qui leur emboîtent le pas.
48:26 Même le compartiment matière première semble commencer à vouloir se réveiller, Jean-Jacques.
48:32 Ce qui n'était pas le cas au moment de notre précédente discussion.
48:35 Oui, voilà. Alors la nouveauté, c'est qu'en fait, sur les matières premières, il y a un réveil.
48:39 Peut-être qu'on a fait un plus bas local sur les matières premières.
48:43 Cela a commencé par l'or.
48:46 Et puis, en fait, on voit le cuivre qui s'est réveillé et le pétrole aussi.
48:53 En fait, et cela est conforté aussi par des indicateurs fondamentaux,
48:57 puisque la croissance est meilleure qu'attendue.
49:00 Rappelons aussi que l'OPEP a baissé ses quotas de production.
49:08 Et dans ce cadre, le marché peut être en déficit par rapport entre la production et la consommation sur l'année 2024.
49:18 Avec une demande qui ne cesse de progresser, on le rappelle.
49:20 Voilà, donc il y a un contexte.
49:23 Et puis, en toile de fond, on a une très bonne performance des marchés du crédit.
49:27 Une détente des primes de risque qu'on avait constatées la dernière fois.
49:30 Cela continue à des niveaux qui sont vraiment très importants
49:34 et qui traduisent un engouement spéculatif pour l'ensemble des actifs risqués.
49:39 D'où cette question, Jean-Jacques.
49:41 Les banquiers centraux parlent de détente des conditions financières.
49:44 Tout ce qu'on vient de décrire.
49:46 C'est un vent trop puissant pour permettre à la Banque centrale américaine de baisser ses taux,
49:50 comme le marché l'anticipe peut-être dès le mois de juin.
49:54 C'est une réflexion qui vient au sein même du Conseil des gouverneurs et du board de la Fed,
49:58 chez certains banquiers centraux,
50:00 qui s'inquiètent que cette détente des conditions financières
50:03 ravive d'une certaine manière le vent de l'inflation.
50:06 Alors exactement. Le revers de la médaille de cet engouement spéculatif,
50:11 c'est qu'on voit premièrement des matières premières qui ont aujourd'hui,
50:17 semblent avoir fait un point bas.
50:21 Et deuxièmement, on voit avec la hausse par exemple des cryptomonnaies,
50:26 dont il faut parler désormais,
50:29 puisqu'on a 70% de hausse sur le Bitcoin,
50:32 et 70% de hausse grosso modo, peut-être un petit peu moins,
50:36 mais sur l'Ethereum et sur l'ensemble du complexe crypto,
50:41 qui traduisent deux choses.
50:43 Premièrement, une recherche, un appétit pour le risque,
50:47 pour les actifs alternatifs et notamment les devises alternatives.
50:51 Et deuxièmement, une certaine défiance, il faut le dire,
50:55 pour les devises traditionnelles et la manière dont elles sont gérées,
51:01 c'est-à-dire des dettes souveraines qui sont en partie hors de contrôle,
51:08 et des déficits qui ne s'en passent au contrôle.
51:11 Et puis une complaisance des banques centrales,
51:14 par rapport à ce contexte de déficit,
51:17 puisque évidemment, ça va ensemble.
51:19 En fait, nous savons que l'expansion budgétaire et l'expansion monétaire,
51:25 ou au contraire les restrictions monétaires, vont de pair.
51:28 Or aujourd'hui, il semble que finalement,
51:30 cette expansion budgétaire hors de contrôle,
51:33 ne soit pas contrôlée en contrepartie par des banques centrales plus restrictives.
51:41 Et c'est le constat que font non seulement peut-être les investisseurs sur l'or,
51:47 mais aussi et surtout, j'allais dire, les investisseurs sur les crypto-monnaies,
51:52 avec un engouement spéculatif qui est aujourd'hui évident,
52:01 notamment au travers des investissements dans l'ETF.
52:05 Rappelons que c'est le plus grand lancement jamais réalisé d'un produit ETF
52:10 dans l'histoire.
52:12 - Tout sous-jacent confondu. - Tout sous-jacent confondu.
52:14 - On est à combien de milliards déjà ? - 8 milliards, il me semble-t-il.
52:16 - D'accord. - Donc c'est considérable.
52:18 - Et il y en a plusieurs des ETF qui ont été lancés. - Absolument.
52:21 - Oui, c'est ça. - Absolument.
52:23 Donc finalement, les banquiers centraux ne peuvent pas échapper à ce constat
52:28 de l'engouement spéculatif, de la recherche de financement aujourd'hui
52:33 qui est ample sur les marchés.
52:36 Le financement est fluide sur les marchés.
52:40 Et cela va de pair aussi avec une inflation qui est persistante,
52:46 qui est étonnamment persistante.
52:49 Donc par exemple, on est à 3,1% en inflation cœur sur la zone euro.
52:54 Ça fait des mois qu'on nous dit que ça va aller vers les 2%, peut-être,
52:58 mais ça y va très lentement.
53:00 - Et puis c'est 10 à 3 quand même. - Oui.
53:03 - Oui, oui. - Mais on pensait y aller très rapidement.
53:07 Il faut rappeler qu'on est sur des glissements annuels.
53:11 Et donc en réalité, même si on passe de 10 à 3,
53:14 eh bien en fait l'inflation, elle est élevée aujourd'hui
53:18 parce que les taux restent plus élevés que l'objectif.
53:22 Et l'objectif de la BCE, il est à 2%, rappelons-le.
53:27 Il n'y a pas de double objectif.
53:29 Cela complexifie la tâche de la BCE.
53:33 Qu'en est-il des États-Unis ?
53:35 Les États-Unis, on est à 2,8%, donc un petit peu mieux,
53:39 mais on est quand même loin des 2%.
53:42 Et donc en réalité, le gros dilemme des banques centrales,
53:45 c'est qu'elles ont laissé planer des doutes.
53:48 Et on va dire qu'elles ont suscité un espoir de baisse de taux
53:53 en fin d'année dernière. - Bien sûr.
53:56 - Et notamment par le fameux meeting du 13 décembre,
54:00 qui est maintenant, cette date devient connue.
54:03 Donc en fait, 13 décembre 2023,
54:07 il y a eu une inflexion majeure de politique monétaire de la Fed
54:14 et de discours de politique monétaire avec les fameux "dot points".
54:18 Et en réalité, ce qu'on voit aujourd'hui,
54:21 c'est que les faits ne valident pas finalement
54:25 - Ils sont allés trop vite en besogne.
54:27 - Oui, ils sont allés trop vite en besogne.
54:30 Se rajoute à cela le problème de l'élection présidentielle américaine
54:35 qui va venir et la nécessité pour la Fed d'apparaître neutre
54:40 et de ne pas être un acteur de cette élection présidentielle
54:44 qui s'annonce compliquée, politiquement j'entends.
54:48 Et donc, ils doivent probablement délivrer une partie de leurs promesses.
54:53 Je ne pense pas qu'ils puissent complètement se dédier.
54:57 - Le signal envoyé a été trop fort.
55:00 On ne peut pas revenir en arrière sur l'idée qu'il y aura
55:03 un premier mouvement de baisse de taux en 2024.
55:06 - Absolument. C'est mon point.
55:09 Cependant, on était sur 170 points de base de baisse de taux
55:13 anticipés sur 8 meetings, ce qui fait à peu près un an.
55:16 On est, ce qui paraît complètement ridicule,
55:19 - Encore en tout début d'année.
55:21 - En tout début d'année.
55:23 Et aujourd'hui, on est à 100 points de base.
55:26 Et on est en droit de s'interroger sur est-ce que ces 100 points de base
55:30 d'attente de baisse de taux, c'est-à-dire 4 baisses de taux
55:33 pour une année glissante, sont crédibles au regard
55:36 de l'environnement macroéconomique et du contexte spéculatif
55:41 que nous venons de décrire.
55:43 - Ce qui est fascinant, c'est que plus les investisseurs
55:46 ont réduit leurs anticipations de baisse de taux,
55:49 plus les actifs risqués ont performé, d'une certaine manière.
55:52 Alors oui, c'est quand même...
55:54 En tout cas, ce repricing n'a pas...
55:56 On n'a pas le sentiment qu'il y a eu un impact sur,
55:59 comme vous dites, cette spéculation autour des actifs...
56:02 - Alors oui, on en parlait.
56:04 En réalité, on avait l'impression, en fin d'année dernière,
56:07 que les actifs risqués étaient intimement liés aux taux.
56:10 Et en réalité, il y a eu une déconnexion cette année,
56:13 assez claire, c'est-à-dire que les taux sont remontés
56:16 et pourtant, les actifs risqués se sont très bien comportés.
56:19 Donc ils se sont plutôt déconnectés
56:21 de cet environnement de taux.
56:23 A noter quand même que la déconnexion est moins forte
56:26 du côté des petites capitalisations...
56:28 - Ah oui, oui. C'est très connecté aux taux, toujours.
56:31 - ...qui sont plus sensibles au financement.
56:34 Donc on voit très bien que c'est ce segment-là
56:37 qui a besoin des baisses de taux.
56:39 On voit très bien que c'est finalement l'économie réelle
56:42 et les...
56:43 Les petites capitalisations, mais aussi les entreprises de la rue,
56:47 j'allais dire, qui ont besoin d'avoir plus de financement,
56:51 plus de crédit, et donc qui ont besoin de la baisse de taux.
56:55 Et bien, ce qui est inquiétant,
56:57 c'est qu'elles ne vont peut-être pas bénéficier
57:00 de ces baisses de taux autant qu'on pouvait les compter
57:03 en début d'année.
57:04 Alors, je ne pense pas que la Fed soit en position
57:07 de se dédire, mais je ne pense pas non plus
57:10 qu'elle soit en position aujourd'hui de délivrer
57:13 4 baisses de taux d'ici la fin de l'année,
57:16 compte tenu du contexte macroéconomique,
57:19 du contexte macrofinancier qui est sous nos yeux.
57:23 Ce serait un signal terrible, en fait, de laxisme
57:27 sur la gestion de leur devise, la gestion de leur dette,
57:31 la gestion des déficits.
57:33 Et cela enverrait un message spéculatif
57:36 monumental aux acheteurs de cryptos.
57:40 - Les banques centrales vont laisser filer l'inflation.
57:43 - Absolument, et cela alimenterait des bulles spéculatives
57:46 qui, plus tard, seront dangereuses lorsqu'elles imploseront.
57:50 - Raphaël Bostic, le patron de la Fête d'Atlanta,
57:53 a cette crainte.
57:54 Lui, il veut une baisse de taux en juin,
57:57 et ensuite une pause.
57:58 Et on attend de voir.
57:59 Parce qu'il craint ce qu'il appelle
58:01 l'exubérance refoulée.
58:02 Et c'est ce qu'il veut.
58:03 Parce qu'il craint ce qu'il appelle l'exubérance refoulée.
58:06 Pent-up exubérance.
58:07 Et donc de voir des marchés de la spéculation débridée
58:10 qui repartiraient tout de suite.
58:12 - Alors, c'est la crainte que nous pouvons formuler.
58:15 Une baisse de taux n'est pas égale à 4.
58:17 Et qu'est-ce qui va se passer quand on va passer
58:21 de 4 baisses anticipées à 3, puis à 2, puis à 1 ?
58:26 - Passer de 6 à 3 et passer de 3 à 1.
58:28 Effectivement, comment ça va se faire ?
58:30 Voilà. Et c'est ça la question maintenant
58:32 de ce deuxième trimestre.
58:34 - Merci beaucoup Jean-Jacques.
58:35 Merci d'être avec nous régulièrement
58:37 pour nous faire profiter de votre expertise sur les marchés.
58:39 Avec en plus les outils de l'intelligence artificielle
58:42 développés par la FinTech.
58:43 AI4Alpha, vous êtes membre du board
58:45 des consultants indépendants.
58:46 Jean-Jacques Oana qui est avec nous,
58:48 l'invité de ce dernier quart d'heure de Smartbourse ce soir.
58:50 ♪ ♪ ♪