• il y a 6 mois
Jeudi 4 avril 2024, SMART BOURSE reçoit Gustavo Horenstein (Responsable Recherche Macro et Allocation d'Actifs, Dorval AM) , Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) , Caroline Delangle (Responsable Cross Asset Solutions, Federal Finance Gestion) et Nicolas Goetzmann (Responsable de la stratégie Macroéconomique, Financière de la Cité)

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00:00 [Générique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart pour rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct
00:16 pour la grande édition sur Bsmart TV, émission que vous retrouvez chaque soir en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24 Au sommaire de cette édition ce soir, lors des décisions qui approchent pour les banques centrales et pour la Banque Centrale Européenne,
00:30 notamment à une semaine de la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne, le marché constate que les intérêts entre la Fed et la BCE sont peut-être en train de diverger.
00:42 A ce stade, du côté de la Banque Centrale Européenne, on peut noter que les arguments en faveur d'une baisse de taux, ou en tout cas qui permettent de préparer le terrain
00:50 à des baisses de taux, s'accumulent. On a vu encore des chiffres de prix à la production aujourd'hui avec une baisse plus marquée que prévue sur un mois pour cet indicateur.
01:00 A l'inverse, l'inflation américaine réserve peut-être moins de bonnes surprises à ce stade pour la réserve fédérale américaine avec des données d'activité
01:10 qui restent somme toute solides, même si on peut ici et là commencer à voir des signes de craquellement ou en tout cas de normalisation du rythme d'activité ou encore du marché du travail américain.
01:21 Nous aurons d'ailleurs demain la publication du rapport mensuel emploi aux Etats-Unis pour avoir une idée peut-être un peu plus précise de ce qui se passe sur le marché du travail américain à ce stade.
01:31 En tout cas, la Fed, et Jérôme Pouel l'a répété cette semaine, n'est pas pressé de baisser ses taux, même si Jérôme Pouel continue de garantir ou en tout cas d'assurer qu'il y aura un réglage de la politique monétaire au cours de cette année 2024.
01:46 Les marchés sont donc dans l'attente de ces prochaines statistiques et de la communication de la BCE la semaine prochaine.
01:53 Des marchés qui ont bouclé un premier trimestre très performant en matière de hausse pour les actifs risqués notamment.
02:00 Quels vont être les enjeux de ce deuxième trimestre qui sera marqué sans doute par les premières baisses de taux de la part des grandes banques centrales ?
02:07 Ce sera un des sujets de discussion avec nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:11 Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir, quart d'heure thématique, comme chaque soir, nous nous focaliserons sur la classe d'actifs des produits structurés
02:18 qui a connu un énorme regain d'intérêt l'an dernier. Ce regain d'intérêt n'est peut-être pas encore terminé.
02:25 Nous en parlerons avec une spécialiste, Caroline Delangle, qui est responsable des solutions CrossAsset chez Fédéral Finance Gestion et qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
02:45 Des marchés dans l'attente des prochaines statistiques et notamment du rapport emploi aux Etats-Unis.
02:50 Le résumé de cette séance plutôt calme avec Pauline Grattel.
02:54 La Bourse de Paris digère les nombreuses données sorties aujourd'hui et le discours de Jérôme Powell hier qui déclare toujours que des baisses de taux seront appropriées à un certain stade cette année
03:07 mais qu'il n'y a pas d'urgence pour l'instant. En attendant le rapport mensuel sur l'emploi américain qui sortira demain, les investisseurs ont tout de même pris connaissance des inscriptions hebdomadaires au chômage
03:19 qui augmentent plus que prévues à 221 000 pour la semaine écoulée.
03:24 Du côté des grands marchés, les indices actions en Europe évoluent sans tendance aujourd'hui.
03:29 Après la remontée des derniers jours, les taulons se stabilisent et se détendent légèrement. Le disant américain retombe à 4,30% contre plus de 4,4% hier.
03:41 Du côté des métaux précieux, l'once d'or continue à battre des records et dépasse les 2 300 dollars.
03:49 Côté zone euro, les investisseurs prennent connaissance des dernières données clés avant la décision de la BCE dans une semaine.
03:57 Les prix à la production industrielle ressortent en recul d'un pour cent sur le mois de février, alors que le consensus tablait sur une baisse plus mesurée de 0,6%.
04:08 Sur un an, ils sont ainsi en repli de 8,3%.
04:12 Du côté de l'activité, pour la première fois depuis presque un an, c'est le retour de la croissance en zone euro.
04:19 En tout cas, selon les enquêtes PMI définitives pour le mois de mars, l'indice composite repasse la barre des 50 à 50,3% en mars pour la première fois depuis mai 2023.
04:31 Côté mouvement de marché, le secteur automobile se porte bien en Europe.
04:36 Volvo Cars est en tête du Stoxx 600.
04:39 L'entreprise annonce que ses ventes ont augmenté de 25% en mars par rapport à l'an dernier, à presque 79 000 voitures.
04:48 C'est un record historique.
04:50 Toujours dans le domaine des voitures, Renault est en tête du CAC 40.
04:54 HSBC indique que même si Renault est en hausse de près de 30% depuis le début d'année, le titre peut encore progresser.
05:02 Les analystes relèvent leur objectif de cours de 47 à 57 euros.
05:07 D'ailleurs, l'action Renault est à son plus haut niveau depuis 2019.
05:12 Dans la suite des actualités des sociétés, Saint-Gobain rachète Bailey, une entreprise canadienne spécialiste des ossatures en métal, pour 600 millions d'euros.
05:23 Saint-Gobain renforce sa présence dans ce pays, puisque Bailey compte 12 usines.
05:28 En 3 ans, c'est la troisième acquisition du groupe au Canada.
05:32 Demain, les investisseurs prendront connaissance du très attendu rapport sur l'emploi de mars aux États-Unis,
05:39 établi par le département du travail. En zone euro, les ventes de détail de février sont aussi attendues,
05:45 ainsi que la production industrielle française et les commandes à l'industrie allemande pour le même mois.
05:51 Tendance, mon ami. Chaque soir, les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel en ouverture de Smartbourse sur Bsmart.
06:08 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:11 Thierry Leclerc est à nos côtés, président et cofondateur d'AlphaJet Fair Investors.
06:15 Bonsoir Thierry.
06:16 Bonsoir Grégoire.
06:17 Merci d'être là. Merci à Gustavo Reinstein d'être avec nous également. Bonsoir Gustavo.
06:20 Bonsoir.
06:21 Vous êtes responsable de la recherche macro et de l'allocation d'actifs chez Dorval Asset Management.
06:25 Et Nicolas Gottesman qui nous accompagne également. Bonsoir Nicolas.
06:28 Bonsoir.
06:29 Ravi de vous retrouver. Vous êtes responsable de la stratégie macroéconomique à la financière de la Cité.
06:33 Parlons peu, parlons bien Nicolas. On est à une semaine de la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne.
06:38 Je crois que les banquiers centraux ont d'ailleurs à peu près toutes les données clés possibles pour former leur décision jeudi prochain, le 11 avril.
06:47 Quelle tournure peut prendre cette réunion d'avril Nicolas ?
06:52 Et quel terrain de compromis peut-on attendre en matière de communication notamment ?
06:58 Puisque le marché s'attend à un nouveau statu quo de la part de la Banque Centrale Européenne pour ce meeting.
07:03 Mais j'ai quand même du mal à imaginer que ce statu quo va rassembler une unanimité totale au sein du Conseil des Gouverneurs.
07:10 Je pense effectivement qu'il y a des discussions en interne avec quelques gouverneurs qui souhaiteraient effectivement baisser les taux immédiatement dès la prochaine réunion.
07:19 Tout en sachant que la majorité ne va pas dans ce sens là.
07:24 Donc soit cette équipe minoritaire qui n'a plus d'oeuvres arrive à obtenir une majorité et l'emporte tout de suite.
07:30 Mais encore une fois c'est très peu probable.
07:32 Et dans ce cas là il est donc plus probable d'obtenir quelque chose qui soit à peu près satisfaisant pour tout le monde.
07:37 C'est à dire d'orchestrer une communication qui puisse paraître un peu plus d'oeuvres que ce qu'on a eu jusqu'à présent.
07:43 Pour laisser entendre au marché que ça y est ils sont prêts, qu'ils vont y aller en juin.
07:47 Qui permettra d'avoir une réaction de marché qui permettra également d'assouplir les conditions financières européennes.
07:52 On est plutôt dans ce cadre là.
07:55 Éventuellement d'avoir une deuxième baisse de taux dès le mois de juillet.
07:58 Ça paraît quand même assez peu probable pour le moment.
08:01 Mais il est quand même intéressant de voir que les prises de position de ces dernières semaines
08:06 montrent que l'équipe qui souhaite la baisse de taux est en train de s'agrandir de façon intéressante.
08:12 De qui parle-t-on concrètement Nicolas ?
08:14 Je pense que le poids lourd de ce changement de cap c'est François Villauras et Gallo.
08:18 C'était vraiment le plus intéressant.
08:21 Depuis le mois de décembre dernier on voit qu'il avait commencé à attaquer assez clairement
08:26 les arguments qui étaient développés par l'équipe des hauks.
08:30 Des orthodoxes.
08:32 Des orthodoxes.
08:34 De façon assez mécanique et je pense assez efficace.
08:37 On a eu un discours je pense très fort de la part de Piero Cipollone,
08:41 le membre du board italien qui vient d'arriver,
08:45 qui faisait son premier discours de politique monétaire avec des mots durs,
08:49 mais avec une critique assez claire de ce qui a pu se passer par le passé au sein de la zone euro.
08:54 On doit être prêt à bouger rapidement.
08:56 C'est ça et de montrer qu'il est vraiment utile d'agir rapidement
09:00 pour ne pas endommager trop lourdement les capacités de production de la zone euro à long terme
09:05 et les capacités de croissance du continent.
09:08 Qu'est-ce qui retient encore ou qu'est-ce qui fait que ce meeting du mois d'avril
09:13 n'arrive pas à former un consensus pour une baisse de taux maintenant ?
09:19 Tout en étant obligé de signaler qu'elle viendra en juin
09:23 pour quand même générer des effets de marché qui permettront justement
09:27 de baisser les taux sans les baisser.
09:29 La communication qui a été utilisée depuis le mois de décembre, c'est vraiment la question des salaires
09:33 tout en indiquant que les données qui sont relatives aux salaires pour le Q1 2024
09:38 ne seront disponibles que le 7 juin, c'est-à-dire le lendemain de la prochaine réunion.
09:44 Mais ils auront sans doute des données intermédiaires.
09:46 Mais il y aura des données préliminaires sur les salaires.
09:48 L'application totale des chiffres du PIB européen qui prennent la compensation par salarié
09:52 sera le 7 juin, le lendemain de la réunion.
09:55 Ils auront des données intermédiaires mais pas des données définitives à ce moment-là.
09:59 Mais c'est ce qui était prétexté à ce moment-là pour pouvoir justifier le fait de ne pas baisser les taux tout de suite.
10:06 Ce point-là avait été critiqué par François Villoy de Gallo en disant qu'on n'avait pas besoin de toutes les données
10:10 pour prendre une décision, ce qui était aussi intéressant.
10:14 D'autant plus que les données qu'on a autres montrent d'une part qu'on a une croissance qui est constamment révisée à la baisse
10:20 même si le chômage n'est pas encore touché et on a un profil d'inflation qui est quand même satisfaisant.
10:25 Aujourd'hui même si on prend une règle de Taylor, ce qui est quand même le truc le plus assez sévère
10:31 et que vous considérez qu'il n'y a absolument zéro output gap,
10:34 c'est-à-dire que comme si la zone euro était à son plein potentiel aujourd'hui,
10:37 si vous prenez les données d'inflation qui ont été publiées hier, vous êtes déjà largement en dessous du taux de 4%.
10:41 C'est-à-dire que vous êtes dans une situation où aujourd'hui il n'y a pas grand-chose qui puisse justifier la position de la BCE
10:47 et qu'il serait vraiment opportun de leur part d'y aller.
10:50 Peut-être qu'ils pêchent un peu, c'est le fait de ne pas avoir communiqué suffisamment
10:53 sur la possibilité d'avoir le mois d'avril ouvert à une baisse de taux et que ça, ça peut être un problème.
10:57 Et c'est vrai que les dernières données d'inflation ont particulièrement surpris à la baisse.
11:01 On l'a vu avec les premières estimations qui ont été publiées ces derniers jours.
11:05 On attend un minimum une communication beaucoup plus accommodante de la part de la BCE.
11:11 Gustavo, d'accord avec ce point.
11:13 Est-ce que ça peut d'ailleurs déjà générer des effets de marché avant même que la BCE ne délivre ses premières baisses de taux ?
11:19 Et puis comment vous regardez le chemin qui semble diverger entre la BCE et la Fed aujourd'hui ?
11:25 Je crois que sur les banques centrales, et ça c'est vrai pour la Fed et pour la BCE,
11:30 ce qui est important du point de vue des marchés financiers,
11:33 ce n'est pas vraiment ce qu'elles annoncent en tant que tels ou ce qu'elles vont faire,
11:38 mais simplement la conditionnalité de leur action.
11:40 Cette idée qu'on a développée il y a déjà plusieurs mois,
11:44 mais qui maintenant je pense que c'est vraiment ça qui a accompagné les marchés,
11:46 c'est le retour du put des banques centrales.
11:48 Et ça c'est toujours vrai.
11:50 Malgré les hésitations de la BCE, on sait que si la situation devient extrêmement douloureuse,
11:54 vraiment très très difficile, ils baisseront les taux.
11:57 C'est vrai aussi pour la réserve fédérale américaine,
11:59 parce que l'inflation est déjà suffisamment basse, même si elle n'est peut-être pas encore à la cible,
12:03 même si les salaires sont peut-être encore un peu gênants du point de vue de la BCE.
12:07 Mais si vraiment il y avait un choc extrêmement dur sur la croissance,
12:11 ils pourraient agir immédiatement.
12:13 Donc cette conditionnalité, elle est là, elle existe,
12:15 et je pense que les investisseurs sont persuadés qu'elle est là.
12:18 Et c'est ça qui fait que finalement...
12:20 Que les actifs risqués notamment se comportent aussi bien ?
12:22 Exactement. Quelle que soit finalement la communication précise,
12:25 mais aussi l'inversion de la courbe des taux, qui est quand même extrêmement importante,
12:28 qui fait d'ailleurs que les conditions financières, en tout cas, si on fait une moyenne de tout ça,
12:32 ne sont pas si serrées que le seul taux court semble l'indiquer.
12:37 Donc il y a quand même déjà une action importante.
12:41 Après, bon, on ne va pas nous promettre éternellement,
12:43 à un moment il faut effectivement délivrer,
12:45 mais il n'y a pas besoin, je pense, de précipitation particulière,
12:48 même du point de vue de la BCE.
12:50 Ça pourrait être perçu comme inquiétant si on avait une surprise la semaine prochaine
12:54 avec une BCE qui baissait ses taux alors qu'elle ne l'avait pas signalé auparavant ?
13:00 Il faudrait, en tout cas, il serait obligé de l'expliquer,
13:02 parce que ça serait effectivement plutôt une surprise,
13:04 et donc il faudrait expliquer pourquoi il le fait maintenant,
13:07 quelle est l'explication particulière.
13:10 Je ne me souviens plus, peut-être, est-ce qu'il y a une mise à jour des...
13:14 Non, c'était mars. Non, non, non, c'était la réunion précédente.
13:18 La prochaine sera en juin. Voilà.
13:20 Oui, c'est un meeting intermédiaire.
13:22 Pour ne pas agir, la seule chose qui pourrait faire agir,
13:24 c'est s'il révisait de manière très très très forte la croissance ou l'inflation,
13:29 où là, effectivement, il pourrait en tirer les conséquences.
13:32 C'est pour ça que le mois de juin, la plupart des économistes attendent le mois de juin,
13:35 ça semble assez logique.
13:37 Donc, à part communiquer pour laisser la porte ouverte,
13:40 continuer à dire que tout ça c'est meeting par meeting,
13:42 en fonction des données, etc.
13:44 Et puis, le mois de juin, je pense que tout le monde s'attend à ça.
13:47 Et comme tout le monde s'y attend, pourquoi surprendre les gens ?
13:49 On peut en faire ce que les gens attendent.
13:51 Divergence avec la Fed, est-ce que l'écart se creuse peut-être un peu plus
13:55 au regard notamment des dernières données économiques, côté américain, côté européen ?
14:00 Au regard d'un discours de Jérôme Poel hier, effectivement,
14:03 qui garantit toujours qu'il y aura une recalibration du réglage de la politique monétaire aux Etats-Unis,
14:08 mais qui reste quand même très prudent sur le calendrier.
14:14 Il n'y a pas de garantie absolue que juin soit peut-être le moment de la baisse de taux pour la Fed.
14:19 Non, la question du put des banques centrales est encore plus forte pour la réserve fédérale américaine,
14:23 puisque là, l'inflation, en effet, on n'y est pas complètement.
14:26 Effectivement, les derniers chiffres n'étaient pas très bons.
14:28 Mais, très honnêtement, d'un point de vue macroéconomique,
14:31 on est suffisamment proche pour que s'il y a un problème,
14:33 encore une fois, il n'y a pas des baisses de taux qui ne posent aucun problème.
14:37 Il n'y a pas de problème d'arbitrage complexe à faire entre la croissance et l'inflation.
14:42 Si vraiment ça va mal, ils baisseront les taux.
14:45 Je pense que c'est simplement ça que Jérôme Powell essaie de garder vivant,
14:49 l'existence de ce put.
14:51 S'il y a un problème, on baissera les taux.
14:53 S'il n'y a pas de problème...
14:54 - Baisse de taux assurantielle.
14:55 On est là, en assurance.
14:57 - Si c'est nécessaire, mais on ne va pas le faire si ce n'est pas nécessaire,
14:59 si les situations ne l'exigent pas.
15:01 Pour l'instant, rien n'exige une panique du point de vue de la réserve fédérale.
15:08 La croissance est plutôt satisfaisante,
15:11 même si encore une fois il y a bien des éléments de ralentissement.
15:14 Ici ou là, on verra les chiffres d'emploi vendredi, demain.
15:18 Mais du point de vue de la Fed, c'est plutôt confortable d'attendre
15:21 et de laisser vivante cette idée du put au cas où.
15:24 - Divergence Fed-BCE, qu'est-ce que vous en dites à ce stade Nicolas ?
15:28 Le marché voit 3-4 baisses de taux du côté de la BCE cette année.
15:32 On est plutôt entre 2 et 3 maintenant pour la réserve fédérale américaine.
15:36 - Effectivement, la Fed a plaisu le temps
15:38 parce que sa croissance est quand même beaucoup plus confortable.
15:40 Quand on regarde les chiffres de la zone euro,
15:43 j'avais remarqué qu'il y avait un point qui était intéressant,
15:46 c'était de voir la totalité de la croissance de la zone euro depuis la fin 2019.
15:49 L'apport de l'Allemagne, si on prend les chiffres trimestriels,
15:52 c'est 1 milliard d'euros et la construction italienne,
15:55 c'est-à-dire le super bonus italien, c'était 15 milliards.
15:57 C'est-à-dire que la construction italienne apporte 15 fois plus à la zone euro
16:00 que l'ensemble de l'économie allemande.
16:02 Ensuite, si je prends la croissance de la zone euro,
16:05 si j'enlève tous les éléments exceptionnels,
16:07 la croissance nominale est de 0,8% depuis la fin 2019.
16:10 Evidemment, ce n'est pas du tout les chiffres.
16:12 On est plutôt proche des 10% pour les États-Unis.
16:14 Ce qui est intéressant, c'est de regarder l'évolution
16:16 de la croissance nominale américaine,
16:18 juste pour voir à quel point la politique monétaire est efficace ou non.
16:20 Parce qu'il y a eu beaucoup, notamment sur les dernières semaines,
16:22 de critiques sur le fait que finalement,
16:24 la politique monétaire n'aurait plus autant d'effets qu'avant,
16:26 étant donné que quand on regarde l'évolution de la croissance nominale,
16:29 en fait, elle reste très forte aujourd'hui,
16:31 comparativement au niveau de taux qui est atteint aujourd'hui.
16:35 Mais en fait, quand on décompose le PIB américain,
16:38 on se rend compte, si je prends les secteurs les plus sensibles aux taux d'intérêt,
16:40 c'est-à-dire si je prends l'investissement résidentiel
16:42 et la consommation de biens durables,
16:44 qui sont par exemple des voitures qu'on achète à crédit.
16:46 Si je prends cet élément-là, en fait, en nominale,
16:48 on est déjà en négatif sur une année.
16:50 Donc là, on est en négatif.
16:51 Si je regarde ensuite l'ensemble du secteur privé,
16:53 on est à 4,7.
16:56 Donc en fait, on est exactement revenu au niveau qu'on avait après pandémie.
16:59 Et par contre, si je prends les éléments qui sont les moins sensibles,
17:01 qui sont dépendants plutôt de la politique du gouvernement,
17:03 c'est-à-dire les dépenses publiques,
17:05 plus les dépenses privées mais dans les structures,
17:07 c'est-à-dire là où on a des subventions,
17:09 dans le cadre de l'IRA, le Chips Act,
17:11 tout ce qui recouvre la politique industrielle américaine,
17:14 là, j'ai un taux de croissance de 13%.
17:16 Donc c'est absolument colossal.
17:18 Et en fait, ce qu'on voit, c'est que finalement,
17:20 le ralentissement qui est provoqué par la Fed dans les secteurs
17:22 qui sont les plus sensibles aux taux d'intérêt
17:24 est largement compensé par ce qui se passe
17:26 par la politique même du gouvernement.
17:28 Donc il y a une vraie action de la politique monétaire
17:30 sur les secteurs qui sont censés réagir à la politique monétaire.
17:33 Mais ça, vous ne le voyez pas forcément dans le schéma du PIB.
17:35 Et donc ce qui est intéressant, c'est que je pense que du point de vue de Jérôme Poirier,
17:37 parce que ces éléments-là, en fait, ne sont pas détaillés en termes de croissance,
17:40 mais vous voyez l'inquiétude qu'ils peuvent avoir
17:42 justement sur les questions des investissements en structure,
17:44 sur les dépenses publiques, parce qu'en fait, finalement,
17:46 ce n'est pas que ça sabote leur travail,
17:48 c'est que le PIB reste plus fort que eux ne l'ont fait.
17:50 Et là, aujourd'hui, ils sont dans une situation inconfortable.
17:52 C'est qu'on est revenu au niveau, sans doute, où ils voudraient être.
17:54 Et ils auraient besoin d'appuyer plus encore sur le frein,
17:56 et donc de mettre à risque l'économie américaine,
17:58 juste parce qu'on a des deux secteurs qui sont soutenus très largement par le gouvernement.
18:02 Et ce secteur-là est encore très incertain,
18:05 parce que c'est une année électorale, donc ça pourrait être bouleversé par la suite.
18:08 Et ce serait quand même mal avisé de venir freiner encore plus l'économie américaine,
18:11 enfin le reste de l'économie américaine, dans un moment comme ça.
18:14 Donc je pense qu'effectivement, ils ont...
18:16 Enfin, comme vous l'avez dit, si jamais quoi que ce soit se passe sur le marché de l'emploi,
18:19 on aura une réaction immédiate de leur part.
18:21 - C'est un pout sur l'économie.
18:24 - Oui, sur l'emploi.
18:26 - Que la Fed veut ancrer dans la tête des investisseurs.
18:29 - Et ça, ils le répètent, c'est vraiment de dire que le volet emploi maximal de la Fed
18:33 est pris beaucoup plus au sérieux qu'il ne l'était précédemment.
18:36 - Bon. Que vous inspirent ces considérations, ce débat de politique monétaire ?
18:39 Permanent, un sujet inépuisable, évidemment,
18:43 mais quand on est investisseur d'action, et Gustavo le soulignait d'une certaine manière,
18:48 j'ai l'impression que les marchés actions se sont un peu désensibilisés quand même de ces questions.
18:52 Ça reste une question importante pour le bon de market,
18:54 pour les marchés obligataires, pour les traders obligataires, etc.
18:57 Mais bon, le marché actions, j'ai l'impression qu'il y ait 5 ou 6 baisses de taux de la Fed,
19:01 comme on l'anticipait en fin d'année, ou qu'il n'y en ait plus que 2 ou 3,
19:04 finalement, il vit sa vie, et sa vie, elle est plutôt à la hausse.
19:09 - Oui, parce qu'il y a des éléments qui permettent d'alimenter aussi cette hausse des marchés actions.
19:15 Après, on ne va pas dire que c'est complètement...
19:19 Les investisseurs actions ignorent complètement, évidemment, ce qui se passe,
19:23 mais c'est vrai que c'est plutôt le sens de l'histoire.
19:27 Le sens de l'histoire, c'était qu'on avait un peu plus de 10% d'inflation il y a un an et demi.
19:33 Aujourd'hui, on flirte légèrement au-dessus des 2, ce qui est plus ou moins la cible.
19:38 Donc on sait qu'il va y avoir un assouplissement des politiques monétaires.
19:42 - Effectivement, en général, les banques centrales, et notamment les très grosses, évitent de surprendre.
19:48 Donc ça fait atterrir tout ça assez normalement en juin.
19:53 Là, je pense qu'on a eu des échos du gouverneur de la Banque de France,
19:59 qui a aussi bien infléchi son discours.
20:02 Il a parlé plusieurs fois du printemps, et que le printemps, c'était jusqu'au mois de juin.
20:07 - Et des petits pas. Mieux vaut commencer un peu plus tôt pour en faire peut-être le moins possible.
20:11 - Exactement. - Et arriver à un taux terminal un peu plus élevé.
20:15 - Tout à fait. - Si c'est ce dont la zone euro a besoin.
20:19 - Et effectivement, une série de baisses de taux, voire une baisse de 50 points de base, etc.,
20:27 ça sera plus tôt là, signe que ces histoires de soft landing, finalement, ont disparu des écrans radar,
20:34 et qu'on est sur un autre scénario.
20:36 Donc voilà, le chemin, il est tracé. Et donc, ça veut dire quoi ?
20:40 Ça veut dire que la politique monétaire va s'assouplir, et que, c'est ce qu'on a vu tout à l'heure,
20:45 les PMI commencent un petit peu à se redresser gentiment.
20:48 Là, on a passé la barre des 50 en zone euro.
20:51 Donc, il commence à y avoir une amélioration cyclique.
20:55 Je voyais que les investisseurs qui sont sondés par les banques, les grandes banques,
21:00 se réchauffaient aussi sur la macro européenne, ce qui n'était pas arrivé depuis deux ans.
21:05 Donc là, il y a un net.
21:07 Quand ils interrogent les investisseurs, il y a plus de 28% d'investisseurs qui sont sur une amélioration.
21:15 Qui s'est traduit, d'ailleurs ? La poule et l'œuf.
21:19 Qui fait quoi ? C'est-à-dire que les valeurs cycliques ont surperformé les valeurs défensives depuis le début de l'année,
21:27 et ça s'est accéléré sur le mois de mars.
21:29 Donc, on est à peu près à 9% de hausse sur les valeurs cycliques, à peu près la moitié moins pour les valeurs défensives.
21:36 Est-ce que c'est ça qui a fait que les investisseurs changeaient leur… ?
21:41 Rien tel que les prix pour faire varier les sentiments.
21:44 Ça marche parfois comme ça aussi.
21:46 Après, ce qu'on ne peut pas dire, c'est la somme de tout.
21:49 Oui, complètement.
21:51 Moi, ça me semble…
21:53 Et ce biais cyclique du marché en Europe, notamment sur la partie actions, il vous convient ? Il est légitime ?
21:58 Et comment on réfléchit au régime de marché post-première baisse de taux ?
22:03 Est-ce que ça change quelque chose ?
22:05 Une fois que les baisses de taux sont délivrées, est-ce que le marché fonctionne différemment ou pas ?
22:10 Oui, est-ce qu'il fonctionne différemment ?
22:14 Est-ce qu'on vend la nouvelle ? Est-ce qu'il y a des rotations qui se mettent en place ?
22:19 Est-ce qu'on est prêt à ça ? Est-ce qu'on se prépare à ça ?
22:21 Donc, on reprend le fil.
22:23 On a dit la première baisse des taux qui devrait, on parle encore au conditionnel,
22:26 on en saura plus évidemment jeudi prochain, mais qui devrait intervenir en juin.
22:30 Donc, on est trois mois avant, enfin deux mois et demi.
22:34 Le marché commence à le prendre en compte et donc il va un peu plus vers les valeurs cycliques.
22:41 Tout ça, c'est vraiment un scénario.
22:44 Le scénario qui n'était plus du tout habitué, c'est ce qu'on a eu depuis deux ans
22:48 avec des taux qui sont passés de 0 à 4 % en quelques mois et à une cadence…
22:54 Tout ça, pour le coup, beaucoup d'investisseurs n'étaient plus du tout habitués à cet environnement-là.
23:00 Mais donc, dans l'autre sens, avec un mouvement graduel, je pense que tout le monde sait faire,
23:04 il n'y a pas de problème et donc ça s'explique aussi.
23:07 Donc, ce mouvement de retour vers les cycliques qu'on a commencé à avoir en mars.
23:11 Est-ce que c'est bon pour les marchés ? Moi, je pense que oui, parce que jusqu'ici,
23:14 on parlait et à juste titre beaucoup des fameux Magnificent Seven ou des 7 Magnifiques en français.
23:22 Et là, on l'a bien vu en mois de mars, juste les indices de base, donc là, je reste aux États-Unis.
23:31 Le S&P, il a eu aussi une version équipondérée.
23:35 Les 500 sociétés équipondérées ont progressé de 4 %, le S&P 500 traditionnel +3 et le Nasdaq +1.
23:43 Donc, c'est un marché qui trouve un relais de croissance…
23:47 - Qui se diffuse, qui s'élargit.
23:49 - Qui se diffuse, qui s'élargit. Et en fait, pour aller encore plus loin,
23:53 est-ce que ça va impliquer un effondrement, que les investisseurs vont sortir des 7 Magnifiques ?
24:00 Je ne pense pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que les résultats vont rester encore très très forts.
24:06 Juste pour avoir un chiffre en tête, on attend à peu près 4 % de hausse des résultats au premier trimestre,
24:14 sur les sociétés du S&P 500. Si on enlève les 7 Magnifiques, on est à -2.
24:21 Donc, c'est +38 % la croissance des 7 Magnifiques.
24:25 Donc, ça continue quand même de tirer très fort. Il va y avoir un vent très important qui souffre dans leur voile,
24:31 qui porte le marché. Et donc, comme la situation macro, ce qu'on vient de dire précédemment,
24:36 cyclique, s'améliore, ça se diffuse sur des secteurs plus traditionnels, et c'est très sain, très bien.
24:43 Et ça peut donc donner un relais de croissance au marché pour avoir aussi une bonne année,
24:48 puisqu'on a tendance à oublier que l'année 2023 avait quand même été très bonne sur les actions.
24:53 Et donc là, un relais de croissance sans un effondrement. En tout cas, c'est mon scénario de ce qui a tiré le marché en 2023.
25:02 Gustavo, est-ce que ce que vous voyez sur le marché, notamment du point de vue des actifs risqués,
25:07 est-ce que ça reflète l'idée d'une amélioration cyclique, conjoncturelle, un peu globale, un peu mondiale également,
25:15 de la Chine à l'Europe et aux États-Unis ? Et qu'est-ce que les baisses de taux peuvent changer ou non dans cette logique de marché ?
25:26 Est-ce que des baisses de taux délivrées, est-ce que ça entretient encore ce souffle porteur pour les actifs cycliques ?
25:33 Ou est-ce que beaucoup est anticipé et il y a une logique souvent dans les marchés qui est de vendre la nouvelle à un certain stade ?
25:40 Oui, les deux sont vrais simultanément. Il est tout à fait possible que... Parce que fondamentalement, il y a quelque chose de très positif.
25:47 C'est-à-dire qu'on a à la fois une attente assez large d'une baisse de taux prudente probablement, mais qui arrive au mois de juin, du côté de la BCE.
25:54 La Fed, encore une fois, c'est une autre histoire, mais pour la BCE, ça semble assez clair.
25:57 Avec des PMI qui rebondissent, avec une économie qui va un peu mieux, on a les deux à la fois.
26:01 Tous ces décalages... Il se trouve qu'on se retrouve dans cette configuration où on a à la fois l'économie qui s'améliore et puis les taux qui vont baisser.
26:12 Partant de très bas en Europe, du Natoni qui a duré au moins 18-24 mois.
26:16 Parce que fondamentalement, c'est la désinflation qui avait été signalée. C'est ça, on passe de 10% d'inflation à 2%.
26:20 Ce mouvement, c'est quand même énorme. Donc forcément, on est dans ce moment assez agréable.
26:27 C'est vraiment l'inverse de la stagflation. On a la réaccélération et en même temps la baisse des taux.
26:36 C'est tellement bullish qu'effectivement, je me mets à douter de moi-même.
26:40 Mais bon, en tout cas, c'est ça qui pousse beaucoup le marché, qui fait cette diffusion.
26:44 Et je suis d'accord, cette diffusion qui a enfin lieu. Ça fait un certain temps qu'on l'attendait.
26:48 La question de l'équipondération, c'est ce qui nous tient à cœur chez les grands chefs d'Orban.
26:53 Parce que voilà, on suit dans nos fonds internationaux le Michel Imond et l'équipondéré.
26:57 On joue vraiment cette idée de la diffusion. Et c'est ce qu'on est en train de voir.
27:02 Et c'est intéressant de noter que même quand on regarde les grands indices,
27:05 les indices l'Eurostock 50 fait la course en tête dans les grands indices internationaux, même mieux que le Nasdaq.
27:12 Et c'est pas que ASML, les banques...
27:16 Mais à commencer par les banques, oui !
27:19 Les banques font un extraordinaire pas pour. Et qui montrent quand même qu'il n'y a pas que les 7 magnifiques,
27:24 qu'il n'y a pas que ces grands champions, qui sont toujours des grands champions.
27:29 Et je partage l'idée, il n'y a pas de raison de s'effondre comme ça, tout seul.
27:34 Et les baisses de taux à venir, je veux dire, peuvent continuer d'entretenir ce mouvement.
27:39 Il n'y a pas de raison qu'on change de régime ou de schéma de marché qui est un avant-après.
27:45 Rien ne l'écause. C'est pas qu'il y a un effondrement d'ici la prochaine réunion du mois de juin de l'économie.
27:50 Ça descend indépendamment. Et c'est un peu ce qu'on attend en Europe.
27:54 C'est une baisse des taux en Europe uniquement à cause de la désinflation.
27:57 Pour de bonnes raisons en tout cas.
27:59 Oui, c'est ça.
28:00 Parce que la croissance est faible, mais neuf et bi pas plus à partir de maintenant.
28:02 Non, au contraire, c'est très favorable plutôt pour les cycliques, pour les actifs risqués.
28:06 Et ce qui est intéressant, et on l'avait déjà noté, c'est que tout ce mouvement est très favorable aux actions,
28:11 mais pas forcément aux taux longs. Effectivement.
28:14 Parce que la courbe est déjà inversée, que les taux longs sont déjà chers, notamment en Europe.
28:18 Et donc vraiment c'est une année où les actions vont faire bien bien mieux que les taux, même ajustés du risque.
28:24 On était reparti en 2024, après la tentative de 2023, comme c'est le retour du bon market.
28:32 Je ne sais plus ce qu'on disait, mais bon disque bac.
28:34 Bon disque bac.
28:35 Le rendement est de retour, mais en termes de performance à la fin de l'année, effectivement.
28:40 On voit beaucoup de clients et bon, Dorval est plutôt connu, effectivement, pour l'ADN des actions.
28:45 Donc, on me disait, monsieur le chef, vous êtes gentil, mais là, c'est vraiment le retour des obligations.
28:49 Ok, bon, très bien.
28:51 Mais non, en fait, c'était parce que les gens disaient, bah oui, mais parce que les taux vont baisser.
28:54 D'accord, les taux vont baisser, mais c'est les taux courts.
28:57 Les taux courts, c'est les actions qui vont gagner, pas les taux longs.
29:01 Comment vous regardez de manière plus globale la question du polycymix aujourd'hui, Nicolas,
29:07 que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe ?
29:10 On attend toujours des banques centrales qu'elles nous apportent une forward guidance,
29:13 une guidance, une communication anticipée sur ce qu'elles vont faire en matière de politique monétaire.
29:19 Est-ce qu'on a une forme de fiscal guidance ?
29:21 Et qu'est-ce que vous comprenez de ce que les décideurs politiques, de politiques budgétaires,
29:26 apportent comme perspective aujourd'hui au marché ?
29:30 Le polycymix, c'est important.
29:32 Alors, pour les Etats-Unis, je pense que ce qui va être...
29:35 Alors, ce n'est pas forcément pour le polycymix, mais on va avoir l'ouverture au deuxième semestre de cette année 2024
29:40 de la nouvelle revue de politique monétaire américaine.
29:43 Donc, tout le travail d'étude va être réalisé, on va dire, pendant...
29:46 Donc, le deuxième semestre de cette année et le premier semestre de l'année 2025
29:50 pour un résultat qui sera communiqué à la mi-année de l'année 2025.
29:54 Je pense que les questions ont déjà... Enfin, les débats ont déjà commencé.
30:00 Il y a certaines propositions qui ont déjà été faites.
30:03 On a vu notamment Ben Bernanke qui avait déjà parlé du modèle australien,
30:06 de passer à un modèle où on aurait une inflation comprise entre 2 et 3 %.
30:10 On a des propositions sur une cible nominale,
30:13 qui a d'ailleurs été citée par Jerome Powell il y a quelques mois dans un discours FMI,
30:17 qui était intéressante parce qu'il disait que ça permettait aussi d'intégrer dans la cible
30:22 tout ce qui est supply shock.
30:23 Et comme on a... Enfin, véritablement, c'est les problématiques qu'on a connues sur les dernières années.
30:27 Ce ne serait pas forcément inintéressant d'avoir ce type de cible.
30:30 Mais toutes les cibles, pour l'instant, qui sont évoquées,
30:33 sont des cibles qui sont plus agressives que celles qu'on a aujourd'hui.
30:36 Plus agressives, c'est-à-dire ?
30:37 Qui tendent à supporter encore davantage,
30:40 enfin, encore plus la croissance que ce qu'on avait eu dans les années précédentes.
30:43 Donc, c'est vraiment...
30:44 On est prêt à accepter un régime de croissance nominale ou d'inflation ?
30:47 C'est toujours cette idée de...
30:48 De tolérer plus d'inflation que le 2 % strict qui était l'objectif jusqu'à présent ?
30:52 Je pense que c'est vraiment cette idée d'économie à haute pression.
30:55 Il y a toute une histoire de ça qui a commencé en 2012-2013 aux États-Unis,
30:59 avec des économistes internes à la fête qui montraient que,
31:02 suite à ce qui s'était passé en 2008, on avait eu quand même...
31:04 Enfin, cette faible demande avait eu des effets sur les capacités de production du pays.
31:08 Alors que, généralement, les banques centrales ont plutôt tendance à croire
31:10 que la politique monétaire est neutre sur le long terme.
31:12 Là, le résultat, c'était "En fait, non, c'est pas neutre.
31:14 En fait, on est en train de détruire les capacités de production du pays."
31:16 À partir de là, on a eu quelques discours.
31:19 Il y en a eu notamment un de Janet Yellen, qui date de 2016,
31:21 qui montrait justement qu'un régime d'économie à haute pression
31:23 pouvait éventuellement parvenir à faire l'effet inverse.
31:26 C'est-à-dire que si on place la demande à un niveau supérieur,
31:28 on pourrait augmenter les capacités, donc le potentiel économique du pays.
31:32 C'est plus ou moins ce qui a été fait pendant la période Covid.
31:34 On voit que le résultat aujourd'hui, en tout cas...
31:37 Je ne vais pas siffler la fin de la partie aujourd'hui,
31:39 mais quand on voit les résultats qui ont été accomplis,
31:41 pour l'instant, on peut dire que ça a plutôt pas mal marché.
31:44 Les résultats sont quand même très satisfaisants.
31:46 Et donc, on est plutôt dans une poursuite de cette logique-là,
31:48 toujours dans l'objectif, encore une fois,
31:50 d'augmenter les capacités de production du pays,
31:53 d'avoir une croissance qui tient debout,
31:55 d'avoir des salaires qui progressent,
31:56 et aussi une condition géopolitique qui n'est pas tout à fait neutre,
31:59 c'est de garder la Chine derrière les États-Unis.
32:01 Si c'est la philosophie qui prévaut, ça veut dire qu'il n'y a pas devant nous
32:05 l'idée d'une restriction budgétaire à venir côté américain ?
32:09 Alors, du côté Biden, non.
32:11 Du côté Trump, a priori, quand on voit ce qu'il a fait
32:13 lors de son premier mandat, je dirais non.
32:15 Quand on regarde les personnes qui sont autour aujourd'hui,
32:17 on peut se méfier un petit peu.
32:20 Mais encore une fois, quand on voit son inclination naturelle à avoir des...
32:23 On voit quand même comme il avait engueulé Powell à l'époque
32:25 parce qu'il avait des taux trop élevés,
32:26 et les déficits qu'il a commis lors de sa présidence,
32:29 on se dirige plutôt qu'il est plutôt dans cette même logique.
32:32 On peut se méfier quand même parfois des gens qui sont autour de lui,
32:35 qui ont des visions un peu plus différentes,
32:37 et un peu type Bundesbank, on va dire.
32:41 Le marché semble assez bienveillant sur ces questions de déficit et de dette aujourd'hui.
32:45 Ça fait les gros titres, en Europe, en France,
32:48 on a passé une semaine, on est en plein dedans.
32:51 Aux Etats-Unis, quand même, aussi,
32:53 on découvre que les Etats-Unis peuvent tourner avec un déficit à 6% du PIB,
32:57 peut-être pour encore plusieurs années.
32:59 C'est assez nouveau dans le paysage global.
33:01 Et les marchés obligataires
33:04 semblent accepter pour l'instant cette idée assez facilement.
33:09 Je trouve en tout cas, Thierry, je ne sais pas ce que vous en pensez.
33:12 - Enfin, simplement, je n'ai pas un avis.
33:17 Mais de ma fenêtre, je vois quand même qu'il y a énormément de débats
33:22 sur le déficit français.
33:25 Je n'ai jamais vu autant dans les médias, grand public, etc.
33:31 Donc, ça inquiète quand même.
33:33 Je pense qu'au niveau de l'opinion,
33:38 il y a quand même...
33:39 Les images qui sont toujours employées,
33:41 c'est un ménage qui ne peut pas vivre structurellement en dépensant plus que...
33:45 Je pense qu'à quelques mois des élections européennes,
33:50 ça imprime quand même.
33:52 - Il y a un enjeu politique.
33:54 Mais le marché dit qu'il n'y a pas de problème.
33:56 - Oui, mais à un moment, si l'opinion...
34:00 D'une façon ou d'une autre, ça va quand même revenir...
34:04 Le marché n'est pas complètement en lévitation permanente.
34:09 Et surtout, la base de l'économie,
34:14 c'est quand même le taux sans risque.
34:16 Donc, là, pour le coup, en France, en Europe, c'est le boom.
34:19 Les Allemands, pour le coup, ils n'ont pas trop de sujets.
34:22 Mais quand on regarde, nous, de ce côté-là du Rhin,
34:25 on a quand même des petits sujets d'inquiétude.
34:27 Bon, c'est normal, on a eu une période de dépenses extrêmes,
34:32 à juste titre, avec le Covid.
34:35 Maintenant, on se retrouve vraiment dans le dur.
34:37 Et là, je pense qu'il y a quand même une prise de conscience
34:44 que je ne percevais pas jusqu'ici.
34:46 Et je pense que ça peut se diffuser aux politiques,
34:49 peut-être donc aux...
34:51 Après, les banques centrales sont indépendantes des politiques.
34:55 - Mais ça peut guider l'action publique.
34:57 - En tout cas, moi, mon avis,
35:00 on parle toujours de soutenabilité de la dette.
35:02 Là, à un moment, les banques centrales,
35:05 elles vont devoir aider les Etats d'une façon ou d'une autre.
35:08 Et on sait très bien que les taux qu'on a eus
35:10 ne sont pas soutenables, ne serait-ce que pour les Etats.
35:12 La France, ils vont dépenser 85 milliards d'euros d'intérêt,
35:17 pas cette année, mais l'année prochaine.
35:19 Enfin, ça devient très nettement le premier poste pour l'Etat,
35:23 devant l'éducation, devant la défense.
35:25 Donc là, à nouveau, il y a un vrai sujet qui se diffuse.
35:28 Je ne sais pas exactement comment ça va remonter aux banques centrales,
35:32 enfin, aux banques centrales si elles vont devoir baisser leur taux,
35:35 tout tôt ou tout tard.
35:36 - Maintenir un coût du capital acceptable.
35:38 - Un coût du capital acceptable.
35:40 Enfin, on ne peut pas se permettre que l'Etat,
35:42 donc à nouveau, le taux sans risque,
35:44 soit, commence à être justement risqué.
35:46 Donc, c'est ça l'enjeu.
35:48 Comment ça va se finir ? J'en sais trop rien.
35:50 Mais il y a quand même aussi, juste, il y a des risques,
35:54 que ça se finisse mal.
35:56 Là, je parle dans les 10 ou 15 ou 20 prochaines années.
36:00 Peut-être que quand on regardera cette époque-là,
36:03 dans 10, 15 ans, on se dira, mais qu'est-ce qu'ils faisaient, quoi ?
36:07 Enfin, il y avait un enjeu écologique, un enjeu digital.
36:12 Il y avait des investissements à faire.
36:14 Ils ne les ont pas faits.
36:16 Ils entretenaient leur système.
36:18 Donc, et...
36:20 - Je comprends.
36:22 - Donc, tout ça, il y a beaucoup de questions, enjeux.
36:24 Je ne sais pas comment ça se terminait.
36:26 Et il y a un risque que ça puisse...
36:29 - Il y a un endroit où c'est allé très vite et où ça s'est terminé très mal,
36:32 c'est en octobre 2022, au Royaume-Uni,
36:34 et 45 jours entre l'accession de Lystreuse au poste de Premier ministre
36:38 et son départ.
36:39 - Sa démission. Tout à fait.
36:40 - Ça a été un concentré de stress test de ce que ça peut donner.
36:45 Comment vous expliquez, Gustavo, ce que j'appelle la bienveillance des marchés
36:48 vis-à-vis de ces questions de déficit, de dette qui s'accumulent ?
36:51 Alors, il y a le temps des marchés, le temps des dettes et des déficits
36:54 et des investissements, bien sûr.
36:56 Mais c'est vrai qu'on n'a pas l'impression qu'il y ait une piqûre très forte
37:01 de la part des marchés aujourd'hui sur ces sujets-là.
37:04 - Oui, oui. Parce qu'il explique peut-être d'ailleurs pourquoi il y a une pression médiatique
37:07 et on en parle beaucoup.
37:08 C'est parce que précisément, on n'en parlerait pas du tout.
37:10 Parce que comme ça ne se voit pas ailleurs et qu'il n'y a aucune pression particulière,
37:13 c'est plutôt dans l'opinion publique.
37:17 - Est-ce que le marché considère qu'on est dans un régime de domination budgétaire,
37:19 de fiscale dominance ?
37:20 - Il y a plusieurs choses.
37:21 D'abord, l'interprétation de ce qui s'est passé au Royaume-Uni, c'est complexe
37:24 parce qu'en fait, la raison qui explique l'énorme volatilité,
37:28 ce n'est pas simplement l'annonce budgétaire,
37:30 mais c'est surtout des produits allevés sur le marché obligataire anglais
37:34 par des fonds de pension.
37:36 - Des modèles qui n'étaient pas prêts à ce genre de volatilité sur le marché obligataire.
37:42 - D'ailleurs, l'intervention de la Banque centrale a réussi à simplement calmer
37:44 en relativement peu de temps, le temps de dénouer ces opérations.
37:49 Ce qui ne veut pas dire pour autant que les annonces du gouvernement de Lyssros
37:53 à l'époque n'avaient pas participé, mais c'était déjà un moment ultra stressé
37:56 pour le marché obligataire, globalement quand même.
37:59 - C'est vrai. Il y avait une concomitance de phénomènes qui disaient que ce n'était pas le moment.
38:05 - Le retour des "Bondagees and Tees" je crois que c'était un peu exagéré.
38:08 Ça a participé peut-être, mais je pense que c'est surtout des aspects techniques.
38:12 - En tout cas, ils en parlent encore.
38:14 Le patron d'ICI.BO dans sa dernière interview au Financial Times,
38:17 l'organisme indépendant qui fait les trajectoires défistées budgétaires,
38:21 il parle de ce moment à la trosse.
38:22 - Il est payé pour ça.
38:23 - Oui, oui, oui.
38:24 - Il a lu son job.
38:25 - Les gens qui sont payés pour ça ont bien imprimé le sujet.
38:28 - Je m'attends à la prochaine publication de la Banque des Règlements Internationaux
38:30 pour dire que tout va bien dans le secteur financier.
38:32 Non, ils sont payés pour aller voir la prochaine catastrophe.
38:35 Ils vont la trouver en cherchant bien. On trouve toujours quelque chose.
38:38 C'est comme cette idée que les marchés ne prêtent pas tous les risques.
38:41 Sinon, ça vaudrait zéro.
38:42 Non, ce n'est pas ce qu'il faut.
38:44 - En tout cas, il faut pondérer les risques.
38:46 - Il faut les pondérer un peu. Ça ne marche pas de cette manière-là.
38:49 Sur les aspects budgétaires, la remarque est intéressante.
38:52 Le taux sans risque, c'est quoi en Europe ?
38:55 C'est ça la question depuis le début qui nous fait hésiter.
38:59 C'est le Bound, c'est le taux de la Banque centrale européenne
39:03 qui devient la Banque centrale de tout le monde.
39:05 Du coup, il n'y a pas de risque particulier français par rapport aux autres,
39:08 ni italien d'ailleurs.
39:10 C'est cette complexité-là qui est vraiment liée à la zone euro.
39:13 Puisqu'aux Etats-Unis, on ne se pose pas la question de cette manière-là.
39:15 Aux Etats-Unis, on ne se demande pas du tout
39:17 est-ce qu'il faut que les taux d'intérêt américains montent
39:19 pour couvrir ou pour dédommager les investisseurs
39:22 d'un risque de défaut américain.
39:24 Ça semblerait absurde, complètement absurde.
39:26 Du coup, c'est vraiment tout complètement lié à la zone euro.
39:29 Et je pense que depuis la crise de l'euro,
39:31 on a quand même beaucoup progressé en Europe
39:33 qui fait que ce risque-là spécifique, il est très très très faible.
39:36 Je n'irai pas jusqu'à dire nul, on ne sait jamais.
39:38 Mais c'est quand même très très très très faible.
39:41 - Est-ce que les marchés vont demander de la consolidation budgétaire ou pas ?
39:45 - Pas vraiment, mais je pense que le gouvernement se l'auto-inflige.
39:49 Et c'est d'ailleurs le principal problème quelque part
39:51 de l'état des finances publiques.
39:53 C'est qu'elle oblige le gouvernement, les gouvernements
39:56 à faire des politiques pas forcément à bon moment ou trop rapidement.
39:59 Donc il faut essayer d'avoir une position crédible
40:01 sans appuyer trop fort sur le frein.
40:04 Mais ce n'est pas le marché obligataire en lui-même
40:07 qui va créer une énorme pression.
40:08 Parce que le marché obligataire ne s'inquiète pas
40:10 du risque de défaut d'un pays européen aujourd'hui.
40:13 Donc je ne crois pas que ce soit ça l'enjeu principal.
40:15 - Vous m'avez répondu sur les Etats-Unis Nicolas,
40:17 mais pas sur l'Europe, sur cette question du policy mix,
40:21 du fiscal guidance, de la domination fiscale peut-être aujourd'hui.
40:25 Le fait que la BCE est soumise aux décisions budgétaires des Etats.
40:30 - Sur le sujet français, il y avait un truc qui était...
40:32 Effectivement les 15 derniers jours étaient absolument fascinants
40:34 de voir l'attention portée sur le niveau de déficit.
40:37 On a l'impression que chaque Français connaît exactement
40:39 le niveau d'endettement sur PIB, le niveau de déficit.
40:41 Par contre personne n'a idée du côté...
40:43 On se concentre exclusivement sur le côté passif.
40:46 Personne n'a idée de ce qui se passe du côté actif.
40:48 La croissance, est-ce que c'est normal que depuis 2008
40:50 on a 40% de croissance ou moins ?
40:52 Est-ce que cette question-là elle est abordée ou pas ?
40:54 Et surtout quand on regarde comment ont été créées les règles européennes,
40:58 notamment du déficit, donc c'est 3% d'endettement, 60% de dette.
41:01 Et dans les origines, et vous voyez ça même dans les textes de la BCE,
41:04 l'idée c'était d'avoir 5% de croissance nominale
41:07 alignée par la BCE.
41:09 On n'a pas cette 5% de croissance nominale,
41:11 on a seulement en moyenne depuis 10 ans, on a 3%.
41:13 Donc évidemment avec 3% de croissance nominale,
41:15 de faire 3% de déficit c'est beaucoup plus compliqué.
41:17 Donc tout le monde est en dehors des clous.
41:19 Et la France particulièrement.
41:20 Et le cas de la France est aussi assez intéressant,
41:22 parce que si vous regardez la croissance des dépenses publiques
41:24 par exemple entre la France et l'Allemagne en disant
41:26 l'Allemagne c'est toujours le bon élève et la France est super nulle
41:28 de ce côté-là, en fait on voit que depuis 10 ans
41:30 on a 50% de croissance de la dépense publique en Allemagne
41:32 contre 30% en France.
41:33 Et donc il y a un côté un peu fascinant,
41:35 l'Allemagne y arrive parce qu'il y a une croissance plus forte
41:37 tout simplement, et donc évidemment c'est plus facile
41:39 dans ces conditions-là.
41:40 Et la France a pas mal baissé ses impôts sur les dernières années,
41:42 ce qui fait des revenus fiscaux un peu moindres.
41:44 Mais en fait la variable principale
41:47 pour pouvoir corriger une problématique de dette
41:49 est d'abord la croissance nominale,
41:51 donc ce que fait une banque centrale.
41:52 Et donc cette question-là, je ne dis pas évidemment
41:54 qu'il ne faut pas faire n'importe quoi
41:56 avec les dépenses publiques et tout ça, la question n'est pas là.
41:58 Mais encore une fois, la principale variable,
42:00 celle qui peut vous permettre de changer les choses,
42:02 c'est vraiment du côté actif et du côté de ce que fait une banque centrale.
42:04 Si vous vous concentrez sur le niveau de dépense,
42:06 encore une fois, vous regardez ce qu'avait fait l'Allemagne,
42:08 en fait l'Allemagne a dépensé beaucoup plus que nous,
42:10 et malgré ça, ils ont un niveau d'endettement qui est beaucoup plus faible.
42:12 Vous voyez que ce n'est pas là qu'il faut agir.
42:14 - Ce ne sont pas les mêmes niveaux. Le niveau de départ,
42:16 ça compte aussi, j'imagine Nicolas.
42:18 - Évidemment que ça a un impact.
42:20 - À plus de 100% de dette sur PIB, on ne peut pas agir
42:22 de la même manière que pour les 60.
42:24 - Si vous voulez régler structurellement les choses,
42:25 si vous regardez les niveaux comparables d'endettement
42:27 par rapport au PIB, vous retournez à ce qu'on avait connu en 45,
42:29 notamment le UK à ce moment-là, qui était au-delà des 100% très largement,
42:34 et ils sont revenus à 40% en 90,
42:36 et ils n'ont fait aucun effort budgétaire de ce côté-là.
42:39 La seule chose qu'ils ont changé, c'est qu'ils avaient une croissance nominale
42:41 qui était plus forte, c'est tout.
42:43 - Pourquoi l'or monte ?
42:45 Une fois qu'on a dit tout ça !
42:47 C'est quand même la question d'actualité,
42:49 et j'avoue que ce n'est pas une question que je pose très souvent.
42:51 On regarde toujours l'or, mais c'est vrai que l'or n'était pas un actif
42:55 particulièrement intéressant en termes d'investissement ces dernières années,
42:58 et là, depuis le début de l'année, c'est un actif qui est regardé de plus en plus.
43:03 - Et au sommet historique ?
43:06 - Oui.
43:08 Je n'ai pas forcément une explication.
43:10 Il y a bien sûr les questions géopolitiques et les banques centrales,
43:14 mais qui ne plaident pas forcément pour avoir un niveau de l'or au plus haut.
43:18 Simplement, nous, on regarde ce qui se passe du côté des marchés actions,
43:22 et là, depuis quelques semaines, on voit qu'il y a un mouvement très fort
43:26 sur les minières orifères et argentifères,
43:30 et donc on a des performances de 20-30% depuis début mars.
43:37 Qu'est-ce qui s'est passé ?
43:39 L'or a pris 15% depuis mi-février, l'argent a pris 21% depuis mi-février également,
43:46 et donc les compagnies qui extraient l'or du sol ou l'argent du sol
43:54 ont bénéficié de ça dans la foulée et de manière très importante.
43:59 Et en fait, il y a des configurations de marchés qui sont singulières,
44:04 et là, il se trouve qu'on a des étoiles qui se sont alignées pour ce secteur-là.
44:09 Il faut que, un, les cours progressent, c'est le cas, ce que je viens de dire.
44:15 Ensuite, deuxièmement, il faut que la performance de l'argent soit supérieure à la performance de l'or.
44:26 On regarde beaucoup le ratio or/argent, c'est ça ?
44:28 Exactement, donc ça c'est le cas aussi, puisqu'on a +21 contre +15.
44:33 Et troisième étoile qui doit être alignée pour avoir une configuration parfaite,
44:38 c'est que les entreprises junior, qu'on appelle les plus petites,
44:42 surperforment les grosses, puisque les plus petites ont un effet de levier opérationnel plus important que les grosses.
44:47 Et c'est le cas également depuis début mars.
44:51 Ça veut dire quoi ? C'est une vraie tendance qui se met en place ?
44:53 C'est une tendance qui s'est mise en place depuis quelques semaines,
44:56 et quand on a cette configuration technique, c'est favorable.
45:01 Après, on vient de prendre 30%, donc évidemment, j'enfonce des portes ouvertes,
45:07 mais il vaut mieux le faire avant qu'après.
45:09 Mais en tout cas, est-ce que c'est trop tard ?
45:11 Est-ce que le risque, c'est de se dire "comme ça a monté de 30%, j'y vais pas maintenant" ?
45:16 Non, là quand on a cette configuration technique qui est rare,
45:20 c'est un signal très fort, très puissant, qui...
45:24 Donc, à nouveau, je n'ai pas de vision stricto sensu sur l'or ou l'argent,
45:29 par contre, sur les valeurs cotées, on en a très peu en Europe,
45:34 mais sur le marché américain, il y a Pan American Silver, pour l'argent,
45:39 donc plus de 30% sur un mois, on a Barry Gold aussi...
45:43 Newmont, d'autres aussi.
45:44 Voilà, et donc on a de quoi faire quand on regarde à l'échelle mondiale,
45:49 et là, je vous dis, à la minute où on se parle, on a une configuration très favorable,
45:54 donc nous, effectivement, vous l'avez compris, on regarde ça de près,
45:58 on est là pour ça, pour détecter les mouvements et les accompagner,
46:02 et puis quand ça se retourne, on prend nos bénéfices, tout simplement.
46:06 - Là, il y a un sacré momentum, en tout cas.
46:09 - Exactement.
46:10 - Merci beaucoup à vous trois.
46:12 On s'arrêtera sur ces considérations autour des minières orifières et argentifères
46:16 avec Thierry Leclerc, qui était à nos côtés,
46:18 président d'Alphajet, Fair Investors,
46:20 Gustave Ornstein, responsable de la recherche macro
46:22 et de l'allocation d'actifs de Dorval Asset Management,
46:24 et Nicolas Götzmann, responsable de la stratégie macro à la financière de la cité.
46:28 - Merci.
46:29 [Musique]
46:39 - Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir,
46:41 c'est le quart d'heure thématique.
46:42 Le thème ce soir, c'est celui des produits structurés,
46:45 et nous en parlons avec une spécialiste, Caroline Delangue,
46:48 qui est à mes côtés en plateau,
46:50 responsable des solutions CrossAsset chez Fédéral Finance Gestion.
46:54 Bonsoir Caroline.
46:55 - Bonsoir Thierry Leclerc.
46:56 - Merci beaucoup d'être avec nous.
46:57 Je parle sous votre contrôle, mais 2023, de ce que j'ai compris,
47:01 a signé le grand retour, en tout cas un grand regain d'intérêt
47:05 pour cette classe d'actifs, on va la considérer comme une classe d'actifs,
47:08 que sont les produits structurés.
47:11 La question étant, évidemment, que peut-on attendre de 2024
47:14 pour ces solutions d'investissement.
47:16 Quand vous regardez l'environnement de marché de ce début d'année,
47:19 est-ce que vous considérez que c'est un environnement de marché
47:22 qui reste favorable aux produits structurés, et pourquoi ?
47:25 - Oui, alors oui, comme vous disiez, 2023,
47:28 ça a vraiment été l'année des structurés.
47:31 La question c'est, qu'en est-il de 2024 ?
47:33 En effet, nous on pense que c'est encore un contexte
47:37 qui va être pertinent pour cette classe d'actifs.
47:40 Alors, pourquoi ?
47:41 Déjà, première raison, c'est le nouveau paradigme d'auto.
47:45 C'est sûr qu'en période d'auto positif,
47:49 c'est quand même un impact très favorable pour cette classe d'actifs,
47:53 même si on est tous d'accord, on a un consensus de marché
47:57 qui est quand même plus sur la baisse des taux en 2024,
47:59 mais ce n'est pas grave, on va quand même rester sur des niveaux...
48:02 - On ne reviendra pas à l'environnement précédent.
48:05 En tout cas, il en faudra beaucoup pour qu'on y revienne,
48:07 et ce n'est pas ce qui est prévu.
48:08 - Exactement, on sera sur des choses quand même
48:10 qui vont rester très sympathiques pour structurer,
48:13 pour faire des produits structurés.
48:14 Donc ça, c'est le premier point.
48:16 Et si vous me permettez peut-être de revenir un peu aux fondamentaux,
48:19 finalement, comment est construit un produit structuré ?
48:22 - C'est important, c'est quoi ?
48:23 C'est deux composantes.
48:25 On a d'abord une composante obligataire,
48:28 donc on dit la composante de financement.
48:30 C'est vraiment là qu'on aura le disponible pour aller acheter quoi ?
48:34 Pour aller acheter la deuxième composante,
48:36 qui est la composante optionnelle.
48:38 C'est ça qui va délivrer la formule de performance pour le client.
48:42 On comprend bien que plus les taux montent,
48:45 plus le disponible pour acheter cette option est important,
48:48 et plus on va pouvoir offrir des produits structurés
48:51 avec des beaux niveaux de rendement à nos clients.
48:55 Donc ça, c'est le premier point.
48:58 Mais, alors ça c'est le premier point,
49:00 je veux dire, c'est les paramètres de marché.
49:02 Maintenant, qu'en est-il de l'environnement,
49:04 on va dire un peu de marché.
49:05 Si on regarde les marchés actions par exemple,
49:08 c'est un exemple,
49:09 c'est vrai qu'on est dans un environnement,
49:12 on a encore des records sur les marchés actions.
49:14 Alors si on regarde le marché américain,
49:16 c'est l'euphorie sur le Nasdaq,
49:18 c'est vraiment les valeurs technologiques
49:21 qui sont les locomotives des marchés.
49:23 En Europe, ça se comporte bien aussi,
49:25 j'ai tendance à dire les granola aussi,
49:28 qui sont un peu le pendant des cèdres magnifiques.
49:31 Mais bon, il ne faut pas oublier quand même
49:32 qu'on est dans un environnement qui reste anxiogène,
49:35 on a le contexte géopolitique tendu,
49:37 on a les élections,
49:39 qui vont quand même amener de la volatilité.
49:41 Et ça, on en reparlera.
49:43 Et ça, c'est un paramètre de marché aussi important
49:45 pour la structuration de produits.
49:47 Notamment sur le marché actions,
49:49 on y reviendra en détail.
49:51 Donc ce qu'il faut garder en tête,
49:53 c'est quand même qu'on est dans un climat un peu incertain.
49:56 Et c'est pour ça que les produits structurés,
49:58 ça peut répondre favorablement à cet environnement-là.
50:01 Pourquoi ?
50:02 Il faut rappeler la philosophie, je pense.
50:05 Pour moi, il y a un point, je dis souvent...
50:07 On parle de produits à formule,
50:08 de produits à capital garanti ou à capital protégé,
50:11 on peut garantir à minima une partie du capital.
50:14 Peut-être qu'il y a des produits qui permettent
50:16 de garantir un peu plus qu'une partie du capital aussi,
50:18 en tout cas la quasi-totalité.
50:20 Mais c'est cette idée-là.
50:21 On protège une partie du capital
50:23 et on vous expose à la performance
50:25 de l'actif sous-jacent dans la meilleure mesure possible.
50:29 Exactement.
50:30 On parle d'ailleurs de convexité.
50:32 C'est-à-dire qu'on va essayer de...
50:34 Limiter le risque de perte.
50:35 Limiter le risque, de le calibrer en tout cas.
50:37 Et de s'exposer finalement à l'indice sous-jacent.
50:40 En fonction...
50:41 Et moi, ce que j'aime beaucoup,
50:42 c'est que finalement, on peut presque se faire
50:44 un produit sur mesure en fonction de ses anticipations.
50:47 Parce que voilà, si on est...
50:49 On croit dans le marché action, on est bullish,
50:51 on va aller faire un produit d'indexation.
50:53 Si par contre, on se dit, ben voilà,
50:55 on va quand même être un peu plus attentiste
50:57 et on va avoir un rendement récurrent,
50:59 même si le marché est un petit peu baissier ou stable,
51:02 eh ben, on va pouvoir faire ça aussi.
51:04 Et même, on peut même construire des produits aujourd'hui
51:06 qui jouent la baisse des taux, par exemple.
51:08 Faire un autocoll sur les taux qui jouent la baisse des taux,
51:11 c'est tout à fait possible.
51:13 Donc, c'est vraiment cette convexité,
51:15 cette sur-mesure, un peu le côté tout-terrain
51:19 du produit structuré qui est très intéressant aujourd'hui.
51:21 Il y a un autre point qu'on peut remarquer quand même,
51:25 c'est que si on regarde dans le rétroviseur,
51:26 ben finalement, on a pu proposer des produits structurés
51:30 dans tous les environnements de marché.
51:32 Si on regarde dans l'univers de taux négatifs,
51:35 eh ben oui, on a pu aussi offrir des produits performants
51:38 pour nos clients.
51:39 Alors, on y reviendra sûrement,
51:41 c'est le fameux marché des autocolls
51:43 qui a pris des parts de marché très importantes.
51:46 Et alors, comme vous le disiez...
51:48 Donc, les autocolls, disons un mot maintenant, Caroline.
51:51 Les autocolls, c'est des produits qui peuvent être rachetés
51:54 ou rappelés par l'émetteur sous certaines conditions
51:58 en fonction de la performance, notamment du sous-jacent.
52:01 C'est ça, Caroline ?
52:02 Oui, tout à fait.
52:03 Il faut qu'il y ait un événement qui soit atteint,
52:07 qui soit déclenché.
52:08 Et dans ce cas-là, le produit est rappelé
52:10 par anticipation avec un coupon.
52:12 Et on vous paye, voilà, l'intégralité de la performance...
52:14 Et le capital, dans ce cas-là, est garanti.
52:16 Voilà, c'est ça.
52:17 Plus la performance qui aurait été celle
52:19 si le produit avait été jusqu'au bout de sa vie.
52:21 Tout à fait.
52:22 Et après, forcément, soit...
52:24 Aujourd'hui, on est dans un contexte de taux négatifs,
52:27 donc on peut proposer en plus du capital...
52:29 Positif, aujourd'hui.
52:30 Positif, pardon.
52:31 Du capital garanti.
52:32 Mais dans l'environnement qu'on a connu,
52:34 on devait mettre un peu de capital à risque
52:36 pour avoir des perspectives de rémunération intéressantes.
52:41 Mais pour autant, ça peut rester aussi assez défensif.
52:45 Où va la demande aujourd'hui ?
52:47 Effectivement, vous dites que l'avantage de cette classe d'actifs,
52:49 c'est qu'on peut faire du sur-mesure en fonction de chaque profil.
52:52 Mais quand vous regardez les flux, la collecte sur ces produits-là,
52:55 est-ce qu'il y a la volonté de chercher des produits
52:58 plus offensifs aujourd'hui ?
52:59 Est-ce qu'on est encore sur quelque chose de très défensif ?
53:02 Oui.
53:03 Peut-être que je commencerais par un chiffre
53:05 pour illustrer un petit peu l'état du marché.
53:07 En 2023, on l'a dit, année déstructurée,
53:10 en offre publique, en France,
53:12 le marché déstructuré, c'est 37 milliards d'euros.
53:15 Donc, c'est des parts de marché qui ont été en augmentation de 17%
53:18 par rapport à 2022.
53:20 Donc, c'est vraiment important.
53:22 Là, depuis le début de l'année 2024,
53:24 nous, on est persuadés que cette dynamique va continuer.
53:27 Donc, on a peu de recul sur les chiffres,
53:29 mais on a quand même quelques éléments.
53:31 On serait entre 7-8 milliards d'euros depuis le début de l'année, là,
53:35 sur plus de 400 produits.
53:37 Donc, quand même, c'est une dynamique qui est intéressante.
53:41 Alors, où va la demande, pour répondre à votre question ?
53:44 On a encore beaucoup de demandes sur du capital garanti,
53:48 parce qu'on peut le faire, taux positif.
53:51 Alors, on voit des choses très simples.
53:53 C'est aussi le message, c'est qu'on a un retour
53:56 à la simplification, parce que, dans un environnement comme ça,
54:00 on n'a plus besoin, forcément, d'aller développer
54:02 de l'ingénierie sophistiquée pour dégager du rendement.
54:05 Donc, de simples émissions vanilles,
54:08 avec une clause de collabilité, par exemple,
54:10 à capital garanti, ça fonctionne très, très bien aujourd'hui.
54:13 Des produits plus visibles, c'est des produits,
54:15 on en a déjà parlé, mais qui ont pâti, à un moment,
54:17 d'une image un peu négative, côté black box, boîte noire, etc.,
54:20 dans des environnements et des configurations
54:22 de marchés différentes.
54:23 Voilà, c'était un autre monde.
54:24 Donc, là, on n'est plus du tout obligé d'aller
54:26 structurer de cette manière-là, avec autant de complexité.
54:30 - On peut faire des choses très simples,
54:32 et c'est l'occasion de faire des choses
54:34 qu'on n'a pas pu faire, qu'on aurait aimé faire.
54:36 - Oui, j'entends.
54:37 - Par exemple, chez Fédéral Finances Gestion,
54:39 on a lancé un fonds, l'année dernière,
54:41 dans le cadre de l'épargne salariale.
54:43 Donc, un fonds à capital garanti.
54:45 - Pour l'épargne salariale.
54:46 - Pour l'épargne salariale.
54:47 Et ça, c'est... On avait toujours voulu le faire,
54:49 on n'avait pas pu, et...
54:50 - Parce que trop compliqué, trop complexe,
54:52 les produits qu'on ne pouvait pas mettre dans la main
54:54 des salariés.
54:55 - Parce que les cours n'étaient pas là.
54:56 - Oui.
54:57 - Parce que, oui, il y avait une éducation aussi à faire.
54:59 Malgré tout, la promesse, elle est claire, elle est lisible,
55:03 mais ce sont quand même des produits d'ingénierie,
55:05 derrière, assez sophistiqués.
55:06 - Bien sûr.
55:07 - Donc, voilà, il y a aussi ce travail de pédagogie.
55:10 Donc, voilà, c'est des choses qu'on a pu développer.
55:14 Donc, ça, c'est vrai que capital garanti, simplification,
55:18 c'est une attente, enfin, c'est quelque chose qu'on voit.
55:21 Un autre point, c'est tout ce qui est produit structuré de taux,
55:25 ce qu'on appelle sous-jacent "fixed income".
55:27 - Oui.
55:28 - C'est vrai qu'il y a des conditions aujourd'hui
55:30 qui sont très intéressantes pour ces produits-là.
55:32 Je pense notamment... Alors là, on va jouer un scénario
55:36 qui est celui de la repentification de la courbe des taux.
55:40 Alors, bon, on est aux prémices...
55:42 - Les taux courts vont baisser à un moment,
55:44 et donc, on va retrouver de la pente sur la courbe des taux.
55:46 - Voilà. Et ça, on peut le jouer, peut-être,
55:48 pas à échéance un an, deux ans, mais sur du plus moyen terme.
55:52 Eh bien, ça, ça va être des produits qu'on va pouvoir structurer
55:55 qui sont très intéressants aujourd'hui. Pourquoi ?
55:57 Parce que, finalement, dans les modèles de pricing,
56:00 dans les traders qui vont créer les options,
56:02 la pente, elle est encore complètement inversée.
56:04 - Ah, bien sûr. - Donc, ça veut dire quoi ?
56:06 Ça veut dire qu'il y a des affaires à faire sur ce marché-là.
56:09 - Bien sûr. - Parce que ces options-là,
56:10 aujourd'hui, elles ne coûtent rien.
56:12 Donc, c'est des affaires qu'on peut faire sur le primaire
56:14 pour structurer des nouveaux produits,
56:16 mais aussi sur le secondaire. - Racheter des produits.
56:18 - Faire des restructurations de produits qui ne délivraient plus.
56:21 En les modifiant de façon intelligente,
56:23 eh bien, ça crée de la valeur et ça ramène du rendement.
56:27 Et c'est vrai que c'est des choses que notre clientèle institutionnelle,
56:29 notamment, regarde beaucoup en ce moment.
56:32 - Une dernière question, Caroline,
56:34 et Fédérale Finance Gestion, qui appartient au groupe Arkea IS,
56:40 est très, comme beaucoup d'autres, mais très en pointe,
56:43 en tout cas très sensible aux questions extra-financières.
56:46 C'est un push de marché général, mais chez vous notamment.
56:49 Est-ce que produits structurés et investissements responsables,
56:52 ça fonctionne ? Est-ce que ces produits sont compatibles
56:54 avec les critères et les exigences de plus en plus importantes,
56:58 extra-financières, qui guident, aujourd'hui,
57:01 un grand nombre d'investissements et d'investisseurs ?
57:03 - Oui. Alors, intuitivement, c'était pas évident
57:06 de combiner produits structurés,
57:09 parce que qui dit produits structurés, on le dit,
57:11 dit sophistication, dit recours aux produits dérivés,
57:16 optionnels, produits complexes.
57:18 C'était pas forcément compatible avec la démarche des labellisations, etc.
57:24 Et en fait, nous, ça fait, en tant que filiale d'Arkea,
57:27 ça fait quelques années qu'on travaille le sujet,
57:30 parce qu'on était convaincus, on avait la conviction
57:32 qu'on pouvait combiner les deux.
57:34 Et c'est chose faite, et c'est possible.
57:37 Alors, sur deux aspects, en fait, ce qu'on va regarder,
57:40 c'est qu'il faut travailler le sous-jacent de la formule.
57:43 Donc, nous, on a développé une gamme d'indices
57:47 alignés avec les accords de Paris sur le climat.
57:50 Les indices PAB, qu'on a créés avec des providers d'indices.
57:54 Donc, ça, c'est le premier point.
57:55 Il faut vraiment une approche sur les sous-jacents.
57:58 Et le deuxième point, et c'est pas le plus simple,
58:00 c'est aussi revoir le montage, c'est-à-dire comment on gère ces fonds-là.
58:04 Parce qu'aujourd'hui, si on va avoir une approche responsable
58:08 au sens large, il faut aussi revoir, j'allais dire bouleverser,
58:12 alors le terme peut être fort, mais c'est positif,
58:15 bouleverser sa façon de gérer les fonds,
58:17 en allant non plus faire des contrats d'échange,
58:19 mais plutôt investir directement dans les titres
58:22 qui composent nos indices thématiques.
58:24 Et une fois qu'on a réussi à faire ça,
58:27 on devient éligible à la labellisation.
58:30 Et donc, nous, ça a été le cas sur notre gamme
58:32 de fonds à formule Autocoll.
58:34 On est la première gamme en France à avoir eu un label
58:39 sur ce type de produit.
58:41 Un label quoi ? ISR ?
58:43 Alors, c'est pas le label ISR, c'est le label Towards Sustainability,
58:46 le label Belge et le label Luxflag.
58:49 Merci beaucoup Caroline.
58:51 Merci pour nous avoir partagé avec nous votre expertise
58:53 sur cette classe d'actifs des produits structurés
58:56 qui a le vent en poupe depuis plus d'un an maintenant.
58:59 Caroline Delangue, responsable Cross Asset Solutions
59:02 chez Fédéral Finances Gestion, était avec nous l'invité
59:04 de ce quart d'heure thématique de SmartPons.
59:06 [Musique]

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