Scandale des bizutages à l’armée: un militaire expérimenté s'exprime

  • il y a 6 mois
Scandale des bizutages à l’armée: un militaire expérimenté s'exprime.
Transcript
00:00 Ici, on pense vraiment pour des moins que rien.
00:04 Je ne vais pas aller jusqu'au mot nazi, mais presque.
00:08 J'ai 35 ans d'armée. Je suis toujours actif à l'heure actuelle.
00:18 Le bizutage, vous l'avez connu ?
00:20 C'était plus des jeux plus enfantins, mais en tout cas,
00:24 pas avoir autant de perversité ni de violence ou de dégradation.
00:31 Je crois que depuis quelques années, il y a eu un changement à la défense,
00:38 un changement dans la mentalité de certains individus.
00:41 On ne peut certainement pas inclure la totalité de la défense,
00:45 parce qu'il y a des pompes pourries.
00:48 C'est comme dans n'importe quel département ou n'importe quelle entreprise
00:54 qui a plus de 25 000 hommes.
00:57 Mais c'est malheureux qu'on va mettre tout le monde dans le même panier.
01:00 Il faut punir les gens.
01:02 Il faut remettre la justice militaire et il faut remettre les enquêtes internes.
01:08 Et ça doit être pris en compte par la commission de la défense au sein du Parlement.
01:15 Ce qui s'est passé au 4e bataillon Génie à Mais, ça vous étonne ?
01:19 Non, pas du tout.
01:21 Vous avez déjà eu vent dans d'autres casernes de cas similaires ?
01:25 De la violence, de la torture, des personnalisations.
01:29 Vraiment des choses qui ne sont certainement pas dignes du militaire belge.
01:36 Parce que l'étranger, par exemple, a une autre image de notre armée.
01:42 La force aérienne qui est très forte dans le largage à basse altitude.
01:46 Nos commandos, les parachutistes qui sont champions du monde de saut.
01:51 Enfin, voilà.
01:52 On a plein de militaires qui représentent notre pays à l'extérieur.
01:56 Et là, ici, on passe vraiment pour des moins que rien.
02:00 Je ne vais pas aller jusqu'au mot nazi, mais presque.
02:07 Je veux dire, l'alcool, que l'on afflore, ça dépend bien entendu de certains individus.
02:11 Il y en a qui se lâchent, le jeudi surtout, le jeudi après-midi, il y en a qui se lâchent, oui.
02:16 En fait, ça vient d'une tradition.
02:20 C'est une tradition que ça se passe le jeudi, parce que le vendredi matin, par exemple, en FBA,
02:25 on avait un cross-bataillon.
02:27 Et donc, en fait, on faisait le décrasseur à gel à veille.
02:29 Donc, c'est là qu'on se permettait de boire un verre.
02:31 Moi, personnellement, je ne bois pas d'alcool, donc voilà.
02:35 Mais ça ne m'a jamais dérangé d'aller boire un coup avec les autres.
02:39 Vous pouvez boire de l'eau, vous pouvez boire des limonades, n'importe quoi.
02:43 C'est à votre choix. C'est vous qui décidez.
02:46 Vous n'avez jamais ressenti cette pression sociale de dire "vous devez boire quand vous allez..."
02:52 Ah si, si, si, si, si, oui, oui, bien sûr.
02:55 J'ai pu aussi avoir la chance de former des gens.
02:57 Je ne me suis jamais permis de rentrer dans leur intégrité, de les violenter.
03:03 On n'est pas là pour ça.
03:05 On est là pour leur apprendre à savoir se défendre et défendre les territoires ou défendre n'importe quoi.
03:11 C'est peut-être une image, mais non, c'est comme ça.
03:14 On doit leur apprendre et au fur et à mesure du temps, on va leur inculquer la notion de combat,
03:21 qu'est-ce que c'est que la guerre.
03:24 Et ça, c'est notre but.
03:26 Notre but à nous n'est pas de torturer les gens.
03:29 Loin de là, j'aime mon département.
03:31 Ça fait 35 ans que je travaille là.
03:34 Si jamais je n'avais pas vraiment la passion de mon métier, il y a longtemps, je recrutais.
03:39 Vous l'avez dit juste avant, on pourrait jusqu'à aller dire que certains militaires sont néo-nazis.
03:45 Oui.
03:46 Les termes sont forts quand même.
03:48 Non.
03:49 C'est la réalité.
03:50 C'est la réalité.
03:51 C'est de la constatation.
03:53 Il ne faut pas se leurrer.
03:55 Il ne faut pas se cacher les yeux.
03:56 Arrêtons de nous cacher les yeux.
03:59 Enfin, l'affaire Cunning, ce n'est pas la seule.
04:04 Celui-là est un petit peu plus fou sur les bords, mais pareil, on en a plein.
04:11 Les mesures qui ont été prises par la ministre Ludivine de Dundor sont suffisantes pour vous ?
04:15 Elle ne devrait pas se limiter à May.
04:17 Elle devrait aller à Marchand-Fermen, à Arlon, à Tournai, même du côté néerlandophone.
04:24 Nos copains flamands, des Morgan ou de Atlas, ils ont lancé l'affaire ici à May.
04:32 Mais qu'eux aussi ne se cachent pas derrière leurs gazettes, il faut aller voir aussi dans leur caserne.
04:37 C'est le même principe.
04:39 Merci.
04:44 [SILENCE]

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