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00:00 Dans mon ouvrage des écrivains et du sport, j'ai souhaité mettre en valeur 14 parcours de grands écrivains et grandes écrivaines,
00:08 avec le point de départ qui est celui de la pratique sportive.
00:13 Donc comme vous le voyez à l'instant sur la couverture du livre, on retrouve Hemingway, Jack Kerouac, Blondin, Agatha Christie et Colette par exemple.
00:21 Ça fait partie des quelques auteurs parmi les 14.
00:24 Et le point de départ, ça a été d'analyser leur pratique sportive.
00:28 Ensuite dans un second temps, également de voir si leur pratique sportive a eu un impact ou non dans leurs différents ouvrages.
00:35 Si on prend, allez au hasard, un écrivain francophone, Albert Camus, lui par exemple, c'est le football qui l'intéressait particulièrement et qu'il a pratiqué à haut niveau.
00:47 Oui tout à fait.
00:49 Alors Albert Camus, il commence enfant, enfin enfant, il joue comme beaucoup d'enfants dans la cour d'école pour commencer.
00:55 Puis en 1927, il s'inscrit au club de Montpensier et il commence par être gardien de but.
01:02 Dès l'année suivante, il est déjà transféré pour adapter un terme plus moderne au club du RUA, donc le club universitaire d'Alger.
01:11 Il est débauché de son premier club pour jouer avec ce club universitaire d'Alger et il va jouer plusieurs années.
01:17 Malheureusement, à l'âge de 17 ans, il est atteint de la tuberculose et il doit arrêter de jouer.
01:22 Cependant, il va continuer à avoir cette passion du football puisqu'on le voit, il y a plusieurs images d'archives où il assiste à des matchs de football.
01:30 On va retrouver aussi dans ses écrits, je pense à La Peste notamment ou au Premier homme, un certain nombre de scènes où le football a une importance.
01:39 Donc c'est aussi par ce biais là qu'on peut découvrir sa passion.
01:43 Oui, parce qu'il y a les équipes rivains qui pratiquent un sport et ceux qui écrivent sur le sport, qui le magnifient.
01:49 Quels sont les grands textes qui, selon vous, rendent hommage au sport ? Qu'est-ce que vous nous conseillez de lire ?
01:55 Il y en a beaucoup. Alors, ce n'est pas simple de faire un choix.
02:00 Il y a par exemple le courir de Jean Eschnoze qui revient sur Émile Zatopek notamment.
02:06 Donc là, on est sur le thème évidemment de la francophonie.
02:10 Mais sinon, on va retrouver par exemple aussi chez les Anglo-Saxons, je pense à David Peace avec son roman 44 jours.
02:20 Ou alors, il y a également d'autres auteurs comme Nick Hornby sur Carton Jaune qui évoque sa grande passion du football et plus précisément même sa passion pour le club d'Arsenal.
02:31 Ou à l'époque où il aime Arsenal, il y a évidemment les Français, notamment je pense à Thierry Henry et Patrick Vira dont d'ailleurs les prénoms de ses propres enfants s'appellent Henry et Patrick en hommage à ces deux footballeurs.
02:44 Est-ce que le sport peut avoir un impact, la pratique d'un sport peut avoir un impact sur le travail littéraire ?
02:51 Alors, il y a beaucoup d'auteurs et d'autrices, notamment actuellement, je pense spontanément à Cécile Coulombe
03:00 qui est une jeune autrice française qui pratique beaucoup la course à pied et qui explique très simplement que parfois, elle va courir parce qu'il y a une idée dans le développement de son roman qui bloque.
03:14 Elle n'arrive pas à véritablement transformer ce qu'elle imagine dans le texte et une bonne course à pied, généralement, ça fluidifie l'esprit quand on revient derrière son ordinateur ou son cahier.
03:27 Et c'est beaucoup de témoignages dans ce sens-là qu'on peut retrouver d'ailleurs, même dans les écrivains que je cite dans le livre, on a déjà cette chose-là où le sport parfois permet,
03:40 quand on est bloqué sur une ligne, sur une phrase, sur un texte, on a l'impression qu'en tout cas l'esprit est beaucoup plus clair une fois qu'on a pratiqué une bonne séance de sport.
03:49 Elle n'est pas française mais elle a un lien particulier avec la France, c'est Agatha Christie qui est par ailleurs une grande sportive. Racontez-nous rapidement.
03:58 C'est souvent peut-être le parcours le plus étonnant dans le livre pour le public.
04:04 Agatha Christie, ses liens déjà avec la France et la langue française, c'est surtout que pendant sa jeunesse, elle va vivre un peu en France, notamment à Pau, à Paris ou à Dinard.
04:14 D'ailleurs, elle va apprendre à nager à Dinard, c'est une petite anecdote déjà sympa.
04:19 Mais la plus grosse surprise, d'ailleurs, vous pouvez le voir sur la couverture du livre, c'est sa passion du surf puisque c'est celle que vous pouvez voir sur la page derrière, devant sa grande planche de surf.
04:29 Elle va se mettre au surf lors d'un voyage autour du monde où elle accompagne son premier mari.
04:36 Elle découvre le surf d'abord en Afrique du Sud et elle aime beaucoup ça.
04:42 Il faut penser aussi qu'elle a grandi dans une station balnéaire en Angleterre et donc elle a une grande passion pour l'eau.
04:48 Elle adore nager et donc elle découvre le surf qu'elle ne connaît pas et elle tente de surfer avec son mari.
04:55 Ça leur plaît beaucoup et puis le tour du monde se poursuit et ils atterrissent à Hawaï dans un deuxième temps.
05:01 Et là, le surf n'est plus du tout ce qu'ils imaginent puisque déjà les planches sont beaucoup plus lourdes, beaucoup plus grandes.
05:07 Et surtout, on doit surfer debout et là, il y a beaucoup de chutes, évidemment, quand on n'est pas habitué.
05:12 Elle raconte ça de manière assez amusante où l'un et l'autre vont beaucoup tomber avant de réussir à se maintenir sur la planche.
05:20 C'est vrai que c'est souvent peut-être l'anecdote la plus marquante du livre ou en tout cas l'une des plus marquantes
05:26 puisqu'on imagine assez peu Agatha Christie sur une planche de surf puisque les images qu'on a souvent d'elle sont d'une dame plutôt âgée
05:34 et pas vraiment forcément ultra sportive. Donc c'est plutôt amusant de voir ça.
05:40 Merci, merci beaucoup Julien Legal de nous montrer que le sport et la littérature ne sont pas incompatibles,
05:47 qu'on peut avoir à la fois la tête et les jambes.
05:50 On reste en France avec Steve Boulanger.