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00:00 Dans les rues de Kinshasa, impossible de ne pas entendre le Lingala, l'une des quatre langues nationales.
00:07 "Nous sommes des Congolais, on doit parler Lingala, c'est la langue de notre pays."
00:13 Le français, lui, reste perçu comme la langue de l'enseignement et de l'administration.
00:18 Pour le populariser, certains artistes ont fait de la poésie française un outil de vulgarisation.
00:24 Comme ici, dans cette concession du quartier limité.
00:28 "Comme l'or du baptême ou du Christ, celui-ci est mon poète bien-aimé en qui j'ai mis toute l'addiction,
00:33 l'incarnation de Orphée ou de Césaire et je lui dis, Elial, Elial, et l'Islam est votre ami."
00:42 Le temps d'un atelier de slam, le collectif Tetra joue avec les mots, les rimes et la diction.
00:48 "Je chante en français mais ça ne me pousse peut-être pas à parler français.
00:51 Mais quand j'écoute du slam en français, le slam c'est le parler comme vous le dites,
00:54 la poésie orale, alors quelqu'un qui parle en français, alors j'ai peut-être ce besoin-là de comprendre ce que la personne dit.
01:00 Et puis voilà, il y a même le petit français que je connaissais qui revient."
01:05 Des performances aux textes engagés sur la situation politique ou la guerre dans l'Est du pays.
01:11 "Nabéti kélélona, kélélona, mboka yaba koko, nabéti koko ko, waki sese sepo."
01:17 Mais surtout, ces trois passionnés de littérature ne cessent de semer au fil des vers
01:22 des références à leurs auteurs congolais préférés comme Zamenga Batukezanga et européens comme Jean de La Fontaine.
01:29 "Le corbeau et les rainards, moi j'étais les fromages.
01:31 Les gens, j'ai étudié ça et c'est un peu très intéressant de prendre ces références-là et mettre dans les textes et le développer.
01:38 On ne dit pas qu'ils ont toujours raison, on peut les développer, les contredire et trouver quelque chose de plus intéressant encore."
01:43 "Encore de l'ordre !"
01:45 En tenue de religieux pour prêcher leur amour des lettres, ils enchaînent les textes avec face à eux un public conquis devenu de fervents fidèles.
01:55 "Je vous salue, Islam, petit frère de la poésie, qui est trahi avec vous, vous êtes baigné entre tous les arts.
02:01 Et le fruit de vos entrailles sont Benjamin, Massia, Fernando, Koussindio, Obed, Bossa.
02:05 Sainte poésie, mère des émotions."