Endométriose : Lorie nous parle de son hystérectomie

  • il y a 6 mois
Dans "Revivre" publié aux éditions Robert Laffont, Lorie raconte son combat contre l'endométriose et l'adénomyose. Pour mettre fin à la douleur, la chanteuse a subi une hystérectomie, une ablation de l'utérus. Une décision qui n'a pas été évidente à prendre mais qu'elle ne regrette pas.
Transcript
00:00 Je ne regrette pas du tout, parce qu'aujourd'hui j'ai plus mal et je revis.
00:05 Salut tout le monde, c'est Lourie.
00:09 Aujourd'hui je vais vous parler de mon livre "Revivre".
00:11 Dans ce livre on parle d'endométriose, d'adhéndomiose, d'hystérectomie
00:15 et plein de belles choses avec plein d'espoir.
00:18 On m'a dit que j'avais de l'endométriose.
00:19 Un jour, en remontant du bloc opératoire, parce que je venais de faire une grossesse extra-utérine,
00:25 d'un côté je suis soulagée parce que je me dis "Ah ouais, ok".
00:29 Donc toutes ces grosses douleurs que j'avais, c'était pas rien.
00:33 D'un autre côté, je commençais à flipper et à me dire "Putain mais c'est quoi cette maladie en fait,
00:37 qu'on ne peut pas soigner, qu'on peut juste stopper la propagation ?
00:42 Je pourrais avoir des difficultés pour avoir des enfants et tout ça."
00:44 L'endométriose, on a des douleurs pendant les cycles, pendant les règles.
00:48 Donc les deux moments où on est vraiment tranquille dans la vie d'une femme,
00:52 c'est pendant la grossesse, parce qu'on n'a plus de règles,
00:55 et à la ménopause, parce qu'on n'a plus de règles.
00:57 Quand je tombe enceinte, c'est génial, parce que vraiment, plus de douleurs,
01:03 plus... c'était... je retrouvais une vie "normale" entre guillemets.
01:08 Quand j'ai accouché et que les règles sont revenues, ça a été pire qu'avant.
01:13 Donc ça a été un peu le retour du boomerang.
01:16 Ça a été vraiment pire, et de pire en pire à chaque mois.
01:21 J'étais jeune maman, fatiguée, et en plus de ça,
01:24 j'étais encore plus épuisée par cette douleur.
01:27 J'avais mal du matin jusqu'au soir.
01:30 Je me levais le matin, j'avais mal.
01:32 Je restais debout, j'avais mal.
01:34 Je restais assise, j'avais mal.
01:35 J'allais aux toilettes, j'avais mal.
01:37 Pendant les rapports avec mon compagnon, j'avais mal.
01:40 J'essayais de jouer avec ma fille.
01:41 Je me mettais assise par terre, j'avais mal.
01:44 À quatre pattes, j'avais mal.
01:45 Je la portais dans mes bras, j'avais mal.
01:47 En fait, j'avais mal tout le temps, tout le temps, tout le temps.
01:49 Je refais des examens, et on m'annonce que j'ai de l'adénomiose,
01:52 en plus de l'endométriose,
01:54 parce que j'aime bien faire les choses à fond, en fait.
01:56 Quand j'y vais, j'y vais à fond dans tous les domaines.
02:00 L'adénomiose, c'est un peu la cousine de l'endométriose,
02:03 sauf que l'endométriose, c'est vraiment...
02:05 Les nodules sont à l'extérieur de l'utérus,
02:08 alors que l'adénomiose se trouve vraiment dans l'utérus.
02:13 L'endométriose, on peut toujours, par une opération,
02:16 on fait une celluloscopie, on fait trois petits trous dans le ventre,
02:19 on nettoie, on enlève les nodules qui ne vont pas.
02:23 Pour l'adénomiose, on ne peut pas les enlever, en fait,
02:25 parce qu'ils sont dans l'utérus.
02:27 Donc le seul moyen d'y remédier, c'est d'enlever l'utérus.
02:31 On m'a rapidement parlé de hystérectomie,
02:33 mais en même temps, on me parlait aussi d'autres solutions.
02:37 J'avais pratiquement déjà tout essayé,
02:39 mais je m'étais dit, "Ah, pourquoi pas ?
02:41 "Allez, il faut que je réessaye."
02:43 Pour moi, l'hystérectomie, ce n'était pas tout de suite.
02:45 Au départ, je n'y croyais pas trop, en fait.
02:47 Peut-être parce que je n'en avais pas envie.
02:49 À un moment, mon compagnon me dit,
02:51 "Mais regarde dans quel état t'es.
02:53 "Ce n'est plus possible, tu ne peux pas rester comme ça,
02:55 "avec la douleur. Il faut faire quelque chose."
02:57 Ça a été une décision pas évidente,
03:00 parce que c'est une opération irréversible.
03:04 Puis c'est vrai qu'on sacralise tellement cet organe
03:08 que je pense qu'inconsciemment, c'était ancré, en fait.
03:12 Quand le chirurgien, mon professeur m'appelle
03:15 pour me donner la date de l'opération,
03:17 même si j'avais bien réfléchi avec mon compagnon,
03:22 même si on savait, on en avait longuement discuté,
03:26 on savait qu'on ne voulait plus d'autres enfants, tout ça,
03:28 je raccroche et là, je fais une crise de panique.
03:31 Je me suis fait aider.
03:33 J'ai une amie qui est psy et qui me fait,
03:36 quand j'en ai besoin, des hypnoses, des EMDR et tout ça.
03:39 Ça marche très bien sur moi.
03:41 Pendant la séance, je me suis rendue compte
03:44 que mon inconscient, c'est fou, tout ce qui est inconscient,
03:48 notre corps, notre tête, c'est très bien fait et c'est assez magique.
03:53 Mon inconscient avait lié mon utérus à ma fille, logique.
03:58 Si on allait m'enlever mon utérus,
04:00 c'est comme s'il allait se passer un truc avec ma fille.
04:02 C'est comme si on allait me l'enlever,
04:03 c'est comme si il allait lui arriver un truc, quelque chose.
04:05 Il a fallu travailler là-dessus.
04:07 L'opération s'est très bien passée,
04:09 même si j'étais "prête" à faire cette opération.
04:16 J'ai quand même versé une petite larme
04:19 au moment où l'anesthésiste m'a dit,
04:21 "Allez, c'est bon, on y va."
04:23 Je suis allongée dans le bloc opératoire.
04:26 J'ai dit, "Allez, allez, allez, injectez-moi le produit rapidement,
04:29 que ça se termine."
04:31 Je ne regrette pas du tout,
04:33 parce qu'aujourd'hui, je n'ai plus mal et je revis complètement.
04:38 J'ai retrouvé une vie normale,
04:40 une vie sans douleur,
04:42 une vie où je peux faire des choses,
04:44 où je peux refaire du sport,
04:45 où je peux jouer avec ma fille.
04:46 Je peux avoir des rapports avec mon compagnon,
04:49 sans stresser, sans être crispée.
04:52 C'est une vie normale, complètement normale.
04:54 mail.

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