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Transcription
00:00 J'ai loupé des rencontres avec des réalisateurs, avec des producteurs,
00:05 parce que j'avais très, très, très, très mal
00:07 et que je n'étais pas du tout dans la conversation
00:09 et que j'étais là sans être là, en fait.
00:11 Donc, je sais qu'il y a des rôles que je n'ai pas eus à cause de ça.
00:16 J'ai commencé à avoir des douleurs d'endométriose assez tard.
00:20 Je devais avoir une trentaine d'années,
00:22 tout simplement parce que j'avais décidé d'arrêter ma pilule à ce moment-là.
00:26 On entendait tout plein de choses sur les pilules et tout,
00:29 et ça m'avait un peu fait flipper.
00:31 Donc, j'ai eu des règles plus abondantes.
00:33 Et donc, à ce moment-là, la maladie,
00:37 les ménodules se sont beaucoup plus propagées
00:39 et les douleurs sont arrivées.
00:42 Au début, c'est arrivé vraiment progressivement.
00:44 Je devais au début un petit peu mal
00:47 et tous les mois, un peu plus, un peu plus, un peu plus,
00:49 jusqu'à ce que si je ne prenais pas d'antidouleurs,
00:53 je ne pouvais pas sortir de mon lit.
00:54 J'étais sur un tournage, parfois.
00:56 J'étais assise comme ça avec ma bouillotte
00:58 et au moment de faire le clap et dire "action",
01:01 OK, là, je me levais.
01:02 Et de temps en temps, j'avais mes coéquipiers comédiens
01:06 qui me rattrapaient.
01:08 Ce qui s'est passé, c'est que quand on m'a dit
01:11 que j'étais atteinte d'endométriose,
01:13 après, j'ai été un peu laissée comme ça.
01:16 Je suis rentrée chez moi et j'ai fait "OK, bon, d'accord".
01:19 C'est par la suite, en fait,
01:21 où j'ai été prise en charge vraiment comme il fallait.
01:23 Et ça, c'est grâce à Laetitia Milot.
01:26 Je lui ai dit carrément "écoute, je n'ai jamais mal à la dictoire,
01:28 je ne sais pas qui aller voir, quoi faire".
01:30 Et c'est elle qui m'a donné les contacts des bonnes personnes.
01:34 Je suis allée voir des professionnels,
01:35 des spécialistes en tout cas d'endométriose
01:38 qui, là, m'ont opéré parce que j'avais des nodules
01:40 qui commençaient à attaquer les autres organes.
01:42 Ils m'ont donné un traitement pour justement ne plus avoir de règles.
01:45 Sauf que pour tomber enceinte, ce n'est pas forcément évident.
01:47 Quand on a eu envie d'avoir un enfant,
01:51 la seule chose à faire en premier,
01:53 c'est justement d'arrêter ce traitement-là.
01:55 Donc, les règles reviennent.
01:57 On a essayé pour que je tombe enceinte naturellement,
01:59 mais on ne pouvait pas essayer trop longtemps
02:03 parce qu'avec les règles, la maladie se propage.
02:06 C'est dangereux, en fait.
02:07 On a essayé quelques mois,
02:09 et puis comme on voyait que ça ne prenait pas,
02:12 je ne tombais pas enceinte,
02:13 avec les médecins, on a décidé de faire une five.
02:16 Parce que si j'essayais encore trop longtemps,
02:18 là, la maladie, elle se propageait encore plus.
02:20 Les douleurs sont revenues après mon accouchement,
02:23 mais vraiment de plus belle.
02:25 Là, ce n'était plus possible.
02:27 J'étais obligée de rester dans mon lit, je ne pouvais plus.
02:29 Il y a deux ans, j'ai subi une hystérectomie.
02:32 Ça a été un choix très compliqué
02:34 parce que c'est irréversible.
02:36 On fait ça, je sais que je ne pourrai plus jamais avoir d'enfant.
02:39 Mais en tout cas,
02:41 je n'ai plus de douleurs.
02:43 On a encore un peu de mal à croire les femmes qui ont mal.
02:45 J'aimerais bien que ça avance, que ça évolue,
02:49 mais après, les hommes,
02:51 c'est souvent les hommes qui ne nous croient pas.
02:55 Parce que les hommes n'ont pas ces douleurs-là tous les mois,
02:59 plusieurs jours par mois.
03:02 Donc, ils ne savent pas à quel point c'est contraignant au quotidien.
03:06 Il faut faire bouger un peu la mentalité des mecs.
03:09 Aujourd'hui, qu'on en parle ouvertement,
03:11 c'est un grand pas.
03:13 Il faut qu'on continue.
03:15 C'est bien.
03:16 Sous-titrage ST' 501
03:18 [SILENCE]

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