"Il faut oser le bonheur": L'aventurier et conférencier Philippe Croizon réagit au classement parrainé par l'ONU qui place la France au 27e rang des pays les plus heureux du monde

  • il y a 6 mois
Le Rapport mondial sur le bonheur dans le monde, publié ce mercredi par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations unies, place la France au 27e rang des pays les plus heureux du monde. La Finlande, le Danemark et l'Islande constituent le podium

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00:00 Bonsoir à vous Philippe Croison, aventurier, conférencier, auteur de "Tout est possible".
00:04 Je rappelle que vous avez été amputé de vos quatre membres après avoir été foudroyé en mars 94 à l'âge de 26 ans.
00:12 Quand vous voyez ce sondage, la France à la 27e place dans ce classement du bonheur, c'est quoi votre réaction ?
00:20 Ça me fait sourire, ça me fait sourire parce que je pense qu'il faut oser le bonheur.
00:24 Si on ne va pas le chercher, on peut l'attendre très très longtemps.
00:27 Vous l'avez très bien dit, j'ai pris trois décharges de 20 000 volts.
00:30 Depuis, je suis devenu distributeur d'énergie positive.
00:32 C'est plutôt cool.
00:33 Je fais à peu près une centaine de conférences par an où je veux distribuer mon énergie,
00:37 offrir cette force en disant que c'est possible.
00:40 Mon leitmotiv, c'est "Tout est possible".
00:41 Et c'est vrai que quand j'ai eu mon accident, il y a eu une longue période où j'ai été triste.
00:47 J'attendais que la société passe pour moi parce que j'ai vraiment cru en ça.
00:50 Et j'ai vécu sous le seau de pauvreté pendant des années.
00:52 Et un jour, je me suis pris en main, enfin entre guillemets,
00:55 et je me suis dit "Allez, vas-y mon gars, c'est à toi de bouger".
00:57 Et aujourd'hui, je vis du fruit de mon travail
00:59 parce que j'ai eu un vieux rêve de vouloir traverser l'amortisseur d'âge.
01:02 99% des gens me disent "Philippe, c'est pas possible, tu ne peux pas faire ça".
01:05 Et pourtant, il y a 1% qui a cru.
01:07 Et pour moi, c'est ça le bonheur, c'est de travailler avec le monde
01:09 et de faire changer un petit peu notre image de notre société, la faire évoluer.
01:12 Et ça, c'est important.
01:13 Mais il faut aussi aller le chercher le bonheur, c'est ce que vous dites.
01:17 Il faut aller le chercher.
01:17 Et franchement, quel pays ?
01:19 À l'époque, en 1994, mon accident a coûté 1 million d'euros à la société.
01:23 1 million d'euros pour me sauver la vie.
01:25 Et donc, dans quel pays on m'aurait sauvé la vie à ce prix-là, à ce tarif ?
01:28 Aujourd'hui, ça ne coûterait pas près de 3 millions d'euros pour me sauver la vie.
01:30 Vous voyez ?
01:31 Donc moi, j'aime mon pays et j'adore le dire.
01:33 J'aime dire que j'aime mon pays profondément
01:36 et je pense qu'il faut être fier de le dire.
01:37 Parce qu'on vit dans un beau pays, on a tout.
01:39 On a tout, on a juste oublié qu'on a tout.
01:41 Et vous l'avez très bien dit tout à l'heure, on est des râleurs.
01:43 Donc on a tout, on a oublié, on râle.
01:46 On veut la petite cerise en plus sur le gâteau.
01:48 – Donc c'est toujours mieux chez le voisin,
01:51 ça c'est propre à la France, les râleurs.
01:53 C'est ce que ça vous inspire ?
01:55 – Je fais souvent, quand je fais une conférence, je dis aux gens,
01:58 je dis "arrêtez-vous chez vous".
01:59 Vous savez, en général, je vois des managers ou des choses comme ça,
02:01 je leur dis "arrêtez-vous, vous arrivez chez vous, arrêtez-vous".
02:03 Mettez-vous sur votre paillasson et regardez.
02:05 Regardez tout ce que vous avez, vous avez juste oublié.
02:08 Et ça, c'est peut-être aussi une maladie française,
02:10 c'est toujours mieux chez le voisin.
02:12 Et dans la prairie d'à côté, l'herbe est toujours un peu plus verte.
02:15 Et ça, c'est peut-être une maladie qu'il faut arriver à guérir.
02:17 Et c'est pour ça que je dis qu'il faut oser le bonheur.
02:19 Dans quel pays j'aurais pu créer une application
02:21 comme on vient de créer une application qui s'appelle "VIP",
02:23 "Virer un portant de parking"
02:25 où on référence tous les lieux accessibles pour les personnes handicapées,
02:29 pour les personnes âgées, pour les gens avec des poussettes.
02:31 Vous voyez, tout ça c'est grâce à quoi ?
02:33 Parce que je vis en France et ça c'est vraiment chouette, non ?
02:36 – Est-ce que vous avez des moments de "rechute"
02:40 parce que c'est vrai qu'on est…
02:41 votre parcours ne peut que forcer l'admiration franchement.
02:44 On se dit mais quelle force de la nature ce Philippe Croison.
02:48 Est-ce qu'il y a quand même des moments où vous avez vous aussi
02:50 des coups de déprime sur votre situation ?
02:53 – Non, vous savez, il n'y a pas de super-héros dans la vie.
02:56 Toutes les aventures que j'ai menées,
02:58 tout ce qu'on a réussi jusqu'à maintenant,
02:59 c'est parce qu'il y avait une équipe autour de moi.
03:00 C'est parce que j'ai osé demander un coup de main,
03:02 aller voir les gens et les interpeller,
03:04 et peut-être même les provoquer pour qu'ils viennent avec moi dans mes aventures.
03:07 Donc il n'y a pas de super-héros de temps en temps,
03:09 oui effectivement ça m'arrive de craquer.
03:11 Mais quand j'ai envie d'un objectif, quand j'ai envie d'un rêve,
03:14 je me mets au travail.
03:15 Vous savez, il y a deux personnes qui m'ont élevé,
03:17 ma grand-mère et ma mère.
03:18 Ma grand-mère dans le sérieux, elle a connu une guerre,
03:20 "souviens-toi où tu viens, souviens-toi de tes racines",
03:22 et ma mère qui m'a toujours élevé dans la bêtise.
03:24 Donc j'ai les deux personnages là,
03:26 je suis très sérieux quand je veux travailler,
03:27 et pas très loin, dès qu'il y a une bêtise à faire, je ne suis pas très très loin.
03:30 Donc c'est ce que je propose à chaque fois quand je fais mes conférences.

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