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La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la reconversion de l'ancien ministre de la Santé vers la chirurgie esthétique

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00:00 Et c'est vous, Aziliz, le corps d'Urget, qui prenait le pouvoir pour commencer.
00:04 On va parler de la reconversion d'Olivier Véran, de neurologue à ministre à médecin esthétique.
00:11 Il a annoncé se reconvertir dans la médecine esthétique à la célèbre clinique des Champs-Elysées,
00:15 connue pour accueillir régulièrement des influenceurs notamment.
00:19 Il s'est expliqué à l'AFP.
00:20 "Il m'a paru extrêmement compliqué de reprendre la neurologie au CHU
00:24 parce que la discipline a très fortement évolué sur le plan thérapeutique."
00:28 Et il ajoute "il y a quand même un pourcentage de Français qui souffrent.
00:32 C'est 15% de la population adulte française qui a recours à des soins de médecine esthétique
00:36 et ça ne doit pas être dénigré."
00:39 Vous êtes convaincue ?
00:41 Pas tellement.
00:42 En fait, ce qui est intéressant quand même, c'est que,
00:43 évidemment, le premier reproche qui lui a été fait, notamment par la gauche,
00:48 c'est de dire "il se tourne vers une activité lucrative".
00:50 Bon, admettons, et après tout, il a le droit de vouloir gagner de l'argent.
00:53 Mais c'est vrai que quand c'est un ancien ministre de la Santé
00:57 à qui il a été reproché d'avoir mal géré la crise sanitaire,
01:01 il y a eu quand même des rapports accablants, notamment aux affaires sociales.
01:05 Et aujourd'hui, on se dit, il quitte le public pour aller dans une clinique privée.
01:11 Il quitte également un service de neurologie où on manque de médecins.
01:15 Et il préfère se tourner vers de la médecine,
01:18 qui n'est quand même pas une médecine où on apporte un soin essentiel.
01:22 C'est une médecine de luxe pour des personnes.
01:26 Alors, il dit qu'une calvitie précoce, ça peut faire souffrir.
01:30 J'entends.
01:32 - Est-ce qu'il y a Christophe ? - Non.
01:34 Non, non, ça c'est l'idéologie victimaire.
01:36 - Je ne vais pas souffrir. - Moi, j'en souffre pas.
01:38 Admettons, mais même moralement et politiquement,
01:43 je trouve que c'est très grave et ça pose des questions sur aussi
01:46 qui sont les hommes qui nous gouvernent
01:47 et est-ce qu'ils ont un véritable intérêt,
01:49 non seulement pour leur fonction et pour les Français ?
01:51 Mais quand il dit, ça s'entend quand même quand il dit,
01:54 parce qu'il a quand même été ministre après avoir été neurologue,
01:59 et il dit, voilà, la discipline a fortement évolué.
02:02 Il ne prendrait pas ce temps, cette journée libre,
02:05 d'abord pour se remettre à niveau et puis pour exercer.
02:07 Et admettons, de suivre quelqu'un en neurologiste,
02:09 il faut plusieurs jours par semaine, etc.
02:11 Il y a d'autres déserts médicaux en France.
02:12 Il pourrait très bien donner cette journée en tant que médecin généraliste.
02:15 Mais je pense que c'est moins lucratif pour le coup que la médecine esthétique.
02:17 Et vous avez vu le deuxième argument ?
02:19 Parce qu'il a, le premier argument, en effet,
02:21 vu l'évolution sur le plan thérapeutique de la neurologie.
02:25 Mais le deuxième argument, il dit, je le cite,
02:27 "Je me suis très vite rendu compte, en discutant notamment avec quelques patients,
02:31 que l'étiquette de ministre que j'ai sur le front
02:34 perturbait la relation thérapeutique".
02:36 Fin de citation.
02:37 Là, moi, je me demande s'il prend les Français pour des imbéciles.
02:39 Parce que ça veut dire quoi ?
02:41 Pour soigner les calvities, refaire les seins et les liposuctions,
02:45 là, il n'y a pas de problème thérapeutique.
02:47 Non mais il y a un moment où quand même,
02:50 un tout petit peu de dignité ne nuirait pas pour la politique.
02:55 La politique, la politique avec une majuscule.
02:58 Je veux dire, au fond, une dignité politique, une noblesse politique.
03:01 On a besoin, on a besoin de noblesse en politique.
03:04 Et donc, on a besoin que ceux qui l'incarnent, la politique,
03:06 et bien, fassent montre d'un peu de grandeur d'être.
03:11 Bon ben, je vous trouve un peu excessive parce que vous le brancardez
03:14 parce qu'il va vers l'archéologie esthétique.
03:16 Mais vous ne dites rien quand des politiques ou des anciens politiques
03:18 deviennent avocats d'affaires.
03:20 Ils font beaucoup plus d'argent en faisant des apports...
03:22 Mais ce n'est pas l'argent que je stigmatisais là.
03:24 Ah oui, c'est donc la vitrine sociale de cette chirurgie esthétique.
03:26 Mais attendez, on n'a pas parlé d'argent.
03:28 Pourquoi est-ce qu'il quittait des besoins ?
03:30 Il ne se sent plus capable d'être neurologue.
03:34 Il est dépassé par sa discipline, il a perdu la main.
03:36 Il dit qu'il a relation avec les patients et les problématiques,
03:40 alors que ce ne serait pas le cas pour un médecin esthétique ?
03:43 D'abord, ça sera peut-être plus facile à gérer
03:45 parce que l'engagement quand on est neurologue,
03:47 il vaut mieux quand même pas se planter
03:48 et mettre toutes les chances du côté du patient.
03:50 Par ailleurs, dans la chirurgie esthétique,
03:51 il y a aussi la chirurgie réparatrice.
03:53 Il y a ceux qui ont des accidents, qui sont des grands brûlés.
03:55 C'est peut-être vers cela qu'il va se destiner.
03:57 - Il y a la clé qui s'est changée. - Il fait une formation.
04:00 Les arguments sonnent faux, Christophe.
04:02 Vous le sentez bien que les arguments sonnent faux.
04:04 Je trouve que cette interdiction faite aux politiques de tout,
04:08 les conflits d'intérêts partout,
04:09 on n'a plus le droit d'avoir telle famille,
04:10 on n'a plus le droit d'avoir telle activité, etc.
04:13 On n'a plus le contrôle du patrimoine en totale transparence
04:16 si vous avez une voiture un peu trop...
04:17 Et puis maintenant, ils n'ont plus le droit de faire des métiers
04:19 pour continuer à rester dans la vie civile.
04:20 Moi, je vais vous dire ce qui me scandalise vraiment,
04:23 c'est les fonctionnaires qui, quand ils deviennent députés,
04:25 tranquille, ils peuvent redevenir fonctionnaires des années après.
04:28 Aucune obligation.
04:29 Ils ne perdent pas leur clientèle.
04:30 On ne les oblige pas à démissionner.
04:32 Moi, je pense qu'un fonctionnaire qui devient député,
04:34 il devrait démissionner, prendre son risque.
04:36 Je suis d'accord avec ça.
04:38 C'est vrai qu'on accable trop les hommes et les femmes politiques.
04:41 On les accable de tous les maux.
04:44 On les contrôle tout le temps.
04:45 On les suspecte tout le temps.
04:47 On leur interdit tout.
04:48 On rit d'eux.
04:50 On ne sait plus par quel bout persécuter nos hommes et nos femmes politiques.
04:55 Non, mais c'est vrai.
04:56 C'est vrai que ça devient insupportable.
04:59 Mais ceci étant dit, on peut quand même constater
05:02 que le gaullisme est quand même très loin
05:05 et que dans un pays dans lequel il y a des déserts médicaux,
05:09 quelqu'un qui a été ministre de la Santé,
05:11 le fait que l'hôpital public ne lui dise pas tant que ça,
05:15 parce que malheureusement, il doit savoir ce que c'est,
05:17 et ça l'amuse plus de gagner quand même, sans doute, un peu d'argent.
05:22 Il n'y a pas de mal, mais voilà.
05:25 Est-ce qu'il va faire des injections de Botox à la clinique des Champs-Elysées ?
05:28 C'est vrai qu'il le fasse très bien.
05:31 Il n'en a rien à foutre, etc.
05:32 Il assume en effet, cette histoire est tout à fait crédible.
05:35 Il n'est plus capable d'être neurologue parce que ça a beaucoup changé.
05:39 Pourquoi pas ?
05:40 Oui, ça, ça s'entend.
05:41 Mais enfin, comme par hasard, si vous voulez,
05:43 ça émane de la Macronie, qui est quand même un peu le parti
05:48 où on s'autorise tout.
05:49 Vous n'avez pas vu vous retenir là ?
05:50 Excusez-moi de vous dire, sans tout,
05:53 mais sans vraiment, sans...
05:55 Il y a quand même régulièrement avec cette famille politique,
05:58 parfois on écarquille les yeux en se disant...
06:00 Mais c'est dans toutes les familles politiques, Charles.
06:02 Quand même, on se dit, ils ont tout.
06:03 Le dernier ministre qui faisait des implants capillaires,
06:04 c'était Jérôme Cahuzac, ça nous ramène au sujet précédent.
06:07 Regardez, qu'est-ce qu'il a fait quand il a été condamné par la justice
06:12 dans un procès immonde, d'ailleurs, où on lui a roulé dessus ?
06:15 Il a été travailler aux urgences de l'hôpital de Bonifacio.
06:20 Il n'est pas devenu un gogo dancer, je ne sais où.
06:24 Vous voyez ce que je dis ?
06:25 Il a fait un truc âpre, difficile, sérieux.
06:29 Voilà, donc c'est quand même deux approches.
06:31 Moi, franchement, la seule chose que je dirais,
06:33 c'est vraiment que le gaullisme, c'est-à-dire une certaine idée de tout ça,
06:38 est vraiment très loin de cette famille politique.
06:41 La réaction du docteur Jérôme Marty, il dit,
06:43 quand on connaît la crise sanitaire que l'on vit avec des patients
06:45 qui mettent des mois pour obtenir des rendez-vous,
06:47 que ces choses-là sont les conséquences des politiques qu'a menées M. Véran,
06:50 on a quand même le courage de rester dans son métier.
06:53 Le symbole, effectivement, est rude.
06:56 Ce que je retiens, c'est que quand on est ancien ministre,
06:58 on n'a pas la liberté de faire ce qu'on veut.
07:00 Oui, c'est quand même un problème.
07:01 Il faut critiquer, on peut trouver ses métiers.
07:03 Il va le faire, mais au prix de mout.
07:07 Non, mais on attaque trop les politiques, ça c'est vrai.
07:10 Et les anciens politiques ?
07:11 Ils offrent parfois une certaine prise aussi pour ça.
07:14 Non, mais au vu de son bélan sur le sujet,
07:17 et puis même simplement d'avoir porté la crise sanitaire,
07:20 en fait, il a un devoir que je juge moral,
07:22 parce que quand on est politique, on ne fait pas n'importe quel métier.
07:26 Et oui, je suis désolée de défendre une certaine idée de la politique,
07:31 et puis même de ce métier de médecin,
07:32 quand on prête le serment d'hypocrate,
07:33 en fait, ce n'est pas d'aller injecter du Botox
07:36 dans les lèvres de n'importe quelle influenceuse.
07:38 Quand Dominique Deville-Pint fait une carrière d'avocat internationale
07:40 avec des clients sur lesquels il y a un certain mystère,
07:42 ce n'est pas pire ?
07:44 Ça, je peux pas dire.
07:45 Oui, mais il n'a pas été ministre de la Santé.
07:46 Jusqu'où on pousse la morale ?
07:48 Mais ce n'est pas la même chose.
07:49 Non, je suis désolé.
07:50 Ça dit quand même un peu quelque chose,
07:52 sans qu'on veuille accabler l'intéressé.
07:54 Ça dit quand même un peu quelque chose.
07:55 Puis il faut dire aussi que très souvent,
07:57 la médecine esthétique n'aide pas les gens qui la subissent.
08:00 C'est vrai, c'est un vrai sujet.
08:02 Le procès, c'est un vrai sujet.
08:04 Non, mais sur Instagram, on voit sur Instagram les ratés.
08:07 Et beaucoup d'énonces bilatérales.
08:09 C'est un autre sujet, Charles.
08:10 Les jeunes femmes de Dubaï qui finissent par avoir toutes la même tête
08:13 à force d'aller toutes voir le même médecin.
08:15 Vous parlez aussi des cartes extrêmes, peut-être.
08:17 Mais vous savez ce que ça veut dire ?
08:18 À qui il deviendra aussi pour les soigner les panches ?
08:20 On aime tellement la politique, en fait, sur ce plateau,
08:22 on a ça en commun, tous les quatre.
08:23 On aime tellement la politique qu'on les voudrait plus grands qu'ils ne sont.
08:27 Voilà. Et ça, on sera d'accord là-dessus, Christophe.
08:30 Oui, Bruno Le Maire n'a pas le droit de faire des livres,
08:32 il n'a pas le temps, il est ministre.
08:33 Lui, il n'a pas le droit de changer de métier.
08:34 Il avait droit à un avocat, c'était moi.
08:36 [Rires]

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