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00:00 tout de suite un vecteur qui permet de toucher un public très large
00:03 puisqu'on s'appuie en fait sur des recherches et ces recherches elles sont publiées dans des revues un peu confidentielles
00:11 dans des gros livres donc à un moment donné eh bien il faut diffuser un peu plus largement, rendre accessible un public plus jeune
00:18 toutes ces recherches pour qu'on puisse comprendre ce qui se passe.
00:22 Donc déjà c'est le problème de la diffusion de ces infos et de ces recherches.
00:28 Voilà d'aller vers un autre public qui ne va pas lire des
00:32 travaux de recherche
00:35 confidentiels ou difficiles d'accès.
00:36 Et pour vous en tant que scientifique c'était facile d'aborder ce sujet par l'image ?
00:40 Ah ben c'était passionnant parce que justement on fait autre chose et puis c'est très stimulant de rendre accessible nos recherches
00:47 à un public beaucoup plus large.
00:49 Et vous à titre personnel vous en lisez des BD sur les grands sujets de société, l'actu etc ?
00:54 Oui oui j'avoue que quand j'ai pas le temps de lire le gros livre je prends la version BD.
00:58 Bon alors c'est pas tout à fait pareil quand même il faut quand même
01:01 garder l'idée que c'est bien de lire des livres, que ça complète, que ça permet d'aller un peu plus loin.
01:06 En tout cas pour se familiariser avec un grand sujet c'est peut-être un premier pas.
01:10 C'est un premier pas, soit si on n'a pas le temps d'aller plus loin, soit c'est un premier pas qui donne envie
01:15 d'aller lire d'autres choses après.
01:18 Et ben on se donne envie d'aller lire autre chose après ce matin
01:21 ensemble au 03 80 42 15 15. Est-ce que vous en lisez des BD d'actualité sur ces grands sujets de société
01:28 qui nous occupent au quotidien dans vos programmes de France Bleu Bourgogne, notamment dans le 6/9 ?
01:33 On vous attend tout de suite et puis on se retrouve tout de suite avec notre invité.
01:36 Ici matin, revient dans un instant.
01:41 Tous les samedis partez à l'aventure avec Guillaume Pierre.
01:45 Dans les hauteurs du Jura, pousser les portes de l'atelier d'un artisan pipier.
01:49 Puis remonter le temps avec un vieux grimoire pour une recette secrète.
01:53 - Des pains d'épices ? Il y a des pains d'épices partout !
01:56 - 3 ingrédients, farine, miel et sucre.
01:59 - Je vais me régaler.
02:01 Se régaler et surtout se préparer à jouer des coudes au roller derby.
02:05 - Je trouve que je me débrouille pas mal.
02:07 La tête à l'endroit, le samedi à 19h sur France 3 Bourgogne Franche-Comté et sur la plateforme France.tv
02:16 Nés à Besançon de parents sud-américains, les frères Castrobalbi baignent dans la musique depuis tout petit.
02:22 - Il y avait de la musique tout le temps à la maison, on se réveillait avec ça en fait.
02:25 Une passion qui les unit depuis toujours.
02:28 - Au lieu qu'il y ait une jalousie et une compétition qui s'installent, il m'a poussé vers le haut.
02:34 Retour sur la terre de leurs ancêtres pour deux grands concerts.
02:38 Entre deux continents, l'histoire des frères Castrobalbi.
02:44 Ce soir à 22h50 sur France 3 Bourgogne Franche-Comté.
02:48 Et déjà disponible sur la plateforme France.tv
02:51 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille.
03:00 - Il est 7h47, le racisme est toujours une réalité en France.
03:05 C'est même une mécanique de la haine, décryptée et déclinée dans une bande dessinée qui pose clairement la question
03:10 comment devient-on raciste ?
03:12 On est toujours avec Carole Rénaud-Palligot, l'une des trois auteurs dans ce 6/9.
03:15 - Tout le monde s'en fout du racisme.
03:17 Ça c'est l'une des premières phrases du bouquin, elle vient du tonton d'Ismaël Méziane,
03:21 le dessinateur et donc auteur qui se met en scène dans l'histoire.
03:24 Il dit à son tonton "j'aimerais bien écrire une BD sur le racisme, sur ces clichés que je subis au quotidien"
03:30 et la première réaction de son oncle du coup c'est "tout le monde s'en fout", c'est vrai ça ?
03:34 - Alors c'est un peu caricatural.
03:37 C'est-à-dire que c'est vrai que c'est pas un sujet très drôle à aborder,
03:39 qu'on a envie de s'emparer à travers une BD peut-être.
03:43 Donc voilà l'avertissement de l'oncle, mais c'était aussi une petite boutade pour démarrer la BD.
03:49 - Est-ce qu'il y a une certaine banalisation qui se cache derrière cette phrase ?
03:53 - Alors banalisation je crois pas, parce que quand on regarde l'évolution de ces dernières années,
03:57 on est au contraire plus sensible au racisme.
04:00 On laisse moins passer les propos, on est plus concerné en fait.
04:06 Donc voilà, il y a une vigilance qui s'opère et on en parle plus,
04:12 et on punit plus aussi, on a une législation qui s'est mise en place.
04:16 Donc on va plutôt du bon côté, mais on est loin quand même d'avoir résolu tous ces problèmes.
04:23 - Cyril le disait, le racisme est une mécanique, c'est le sous-titre du bouquin,
04:28 je le donne in extenso, "comprendre la mécanique de la haine pour mieux s'en préserver",
04:33 ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est un système qui est entretenu ?
04:37 - Alors en fait c'est un petit peu différent, c'est-à-dire que c'est des mécanismes qu'on met en oeuvre
04:42 sans vraiment en prendre conscience.
04:44 On observe un individu et on va avoir tendance tout de suite à partir de la couleur de la peau,
04:49 à partir de sa tenue vestimentaire, à le ranger dans des cases, dans des boîtes.
04:55 Celui-là c'est un arabe, c'est un juif, c'est un...
04:59 - Et pourquoi on fait ça ?
05:00 - Alors en fait on appelle ça, c'est un phénomène que les sociologues appellent la catégorisation.
05:04 On a envie d'ordonner un peu les choses, on dit tiens ça c'est une table, ça c'est une chaise,
05:10 et ces catégories, eh bien on les applique aussi aux êtres humains.
05:14 Mais là ça commence à poser problème, parce que d'abord on range la personne
05:19 sans lui demander son avis, dans une boîte, ensuite on va lui attribuer des stéréotypes,
05:24 ceux-là ils sont comme ceux-ci, ceux-là ils sont comme ceux-là...
05:28 - C'est aussi pour se sentir dominant ?
05:30 - Alors oui...
05:31 - Ça sert des privilèges, c'est ce que vous dites...
05:33 - Oui, disons que globalement quand on étudie toutes les formes de racisme,
05:37 on trouve souvent des questions de domination.
05:40 Quand un pays veut dominer et coloniser par exemple un autre,
05:44 eh bien il ne va pas dire que ces autres ils sont égaux ou ils sont géniales.
05:48 On va avoir tendance à dévaloriser, à apporter des jugements négatifs,
05:53 en disant nous on est supérieur, nous on apporte la civilisation et eux etc.
05:57 Donc vous voyez, dès qu'il y a des rapports un peu de domination,
06:00 eh bien ça génère des représentations dépréciatives sur les populations
06:04 qu'on veut dominer pour justifier ce qui n'est pas toujours justifiable d'un point de vue moral.
06:09 - Et c'est aussi pour entretenir des privilèges ?
06:12 - Oui, alors il y a des intérêts...
06:14 - Du plus petit nombre généralement, c'est pas le plus grand nombre...
06:16 - Il y a des intérêts, après il faut décrypter, il faut prendre des exemples
06:20 pour voir qu'il y a des intérêts politiques, des nations qui veulent dominer,
06:24 des intérêts économiques, des gens qui veulent s'enrichir à travers...
06:27 Bon je reprends l'exemple de la colonisation parce que tout le monde le connaît,
06:30 c'est bien des intérêts économiques, s'emparer de territoires,
06:33 - De ressources...
06:35 - De ressources, développer des cultures qu'on ne peut pas développer en Europe, etc.
06:39 Acheter à des prix évidemment le plus bas possible,
06:42 faire travailler même gratuitement la main d'oeuvre.
06:44 Bon, vous voyez, ça se génère comme ça dans des rapports de domination.
06:48 Mais c'est pas seulement des histoires européennes ou noires-blancs,
06:52 ça peut se déclencher aussi avec des gens qui ont des caractéristiques très similaires.
06:59 Donc c'est pas la différence qui va créer le racisme,
07:02 mais c'est à un moment donné la volonté de se différencier d'un autre groupe
07:07 pour des enjeux économiques, politiques, culturels...
07:11 - Ce qui ressort aussi dans la BD, c'est une fois de plus l'auteur Ismaël Méziane
07:16 avec sa conjointe, et qui elle aussi a des réflexions un peu à ses propres dépens,
07:25 mais parfois ça vient aussi de l'entourage le plus proche.
07:28 - Bien sûr, en fait si on catégorise, c'est parce que ces catégories sont dans la société.
07:34 Si on demande à des jeunes enfants de décrire leur copain qui a une peau noire,
07:38 l'enfant ne va pas en rendre ce critère sensible.
07:43 Et puis en grandissant, il va entendre parler des noirs.
07:46 "Ah bah oui, celui-là c'est un noir."
07:48 Donc la catégorisation commence à s'opérer parce que les catégories circulent dans la société.
07:54 - Comment il faut réagir quand on a une discussion comme ça un peu compliquée
07:57 avec tonton ou maman ou papa ?
07:59 Vous dites qu'il y a trois types d'attitudes,
08:03 il y a les collabos, les attentifs, les résistants face au racisme.
08:07 - Oui, alors là c'est quand on analyse les grandes formes de racisme qu'on a connues.
08:11 Alors soit on peut y participer, c'est-à-dire trouver des intérêts à dominer,
08:15 profiter économiquement d'une situation.
08:18 Soit on peut dire "oh là là, ça ne me regarde pas, moi je ne suis pas concerné".
08:22 Soit, et on a plein d'exemples dans l'histoire,
08:25 de gens courageux qui ont sauvé des juifs pendant l'occupation,
08:28 qui ont défilé aux États-Unis quand il y avait la ségrégation raciale jusqu'en 1965.
08:34 Et puis il y a les associations antiracistes aujourd'hui.
08:37 C'est le MRAP qui a organisé des choses autour de cette BD cette fois-ci.
08:42 Donc le mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.
08:46 Mais il y a aussi d'autres associations.
08:49 Donc il y a aussi toujours cette partie de la population qui dit "non, stop".
08:54 Et surtout, le problème c'est la catégorisation, mais c'est les stéréotypes
08:58 qui là sont très douloureux, parce que la personne en souffre
09:02 quand elle est dévalorisée, quand on la range, on lui assigne une identité qu'elle n'a pas choisie.
09:08 Il y a plein de mécanismes qu'il faut prendre le temps de comprendre.
09:12 Parce que l'idée de la BD, et du petit livre qui va avec,
09:15 parce qu'il ne faut pas oublier de lire des livres aussi.
09:17 - La BD existe en livre aussi.
09:19 - Voilà, il y a la version en livre.
09:21 L'idée c'est que si on comprend ce qui nous amène vers le racisme,
09:27 on peut mieux identifier les problèmes.
09:29 Et quand on identifie les problèmes, on peut lutter.
09:32 On dit "ah, attention, ça c'est un stéréotype,
09:34 ah là je vais trop vite quand je catégorise cette personne,
09:37 je l'enferme dans sa boîte en disant "il est comme ceci" alors que je ne l'ai même pas parlé".
09:40 C'est tout ça dont on peut prendre conscience.
09:43 Et puis l'empathie que peut dégager aussi le fait de comprendre
09:47 ce que la victime subit et sa souffrance.
09:50 - On continue bien avec tous ces stéréotypes.