Le ton est rapidement monté, ce jeudi 21 mars, à l’Assemblée nationale. Auditionnée par la commission d’enquête portant sur le renouvellement des fréquences de la TNT, Rachida Dati s’est emportée contre une série de questions de l’élu insoumis Aurélien Saintoul.
Rapporteur de ce cénacle spécial, le député des Hauts-de-Seine a enchaîné les flèches contre la ministre de la Culture, posant, parfois, des questions - et des relances - sans rapports apparents avec l’objet de la commission. À la question de savoir si elle a « eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier » et si ce conciliabule a « un lien » avec sa nomination rue de Valois, Rachida Dati s’est arrêtée.
Rapporteur de ce cénacle spécial, le député des Hauts-de-Seine a enchaîné les flèches contre la ministre de la Culture, posant, parfois, des questions - et des relances - sans rapports apparents avec l’objet de la commission. À la question de savoir si elle a « eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron et Vincent Bolloré en septembre dernier » et si ce conciliabule a « un lien » avec sa nomination rue de Valois, Rachida Dati s’est arrêtée.
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00:00 J'ai une légitimité. Vous souhaitez la mettre en cause depuis le début de cette audition ?
00:04 Je n'accepte pas. À chaque fois, ça va trop loin. Voilà.
00:08 [Musique]
00:22 – Avez-vous échangé avec M. Bolloré ou avec M. Bolloré,
00:26 Vincent Bolloré, Yannick Bolloré ou Arnaud Puyfontaine
00:28 au sujet des chaînes du groupe Canal+ avant ou après votre nomination en rue de Valois ?
00:32 – Je n'ai pas échangé avec M. Bolloré.
00:34 Je n'opposerai pas les médias privés et les médias publics.
00:37 J'assume totalement de rencontrer l'ensemble des acteurs de l'audiovisuel.
00:43 – Merci. Pour ma part, je n'oppose rien non plus. Je pose des questions.
00:46 Avez-vous eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron
00:49 et Vincent Bolloré en septembre dernier ?
00:51 J'entends par d'autres canaux, par d'autres moyens
00:54 que l'article du Monde qui a pu être consacré.
00:59 – Je n'étais pas ministre de la Culture.
01:02 – Ce n'était pas ma question. Veuillez répondre à ma question, s'il vous plaît.
01:05 – Je n'étais pas ministre de la Culture,
01:07 donc je n'étais pas dans l'agenda ni présidentiel ni ministériel. Voilà.
01:13 – Je vais me permettre de vous rappeler que vous avez prêté serment
01:15 et que je vous ai posé une question précise.
01:17 Avez-vous eu connaissance de la rencontre entre Emmanuel Macron
01:20 et Vincent Bolloré en septembre dernier par d'autres moyens
01:23 que l'existence d'un article de presse du Monde sur le sujet ?
01:28 – Je n'ai aucune connaissance des rencontres du président de la République
01:32 avec les personnes qu'il souhaite rencontrer.
01:37 – Estimez-vous qu'il existerait un lien entre cette rencontre et votre nomination ?
01:44 – Mais c'est... Mais... Enfin moi... Là, ça devient très personnel.
01:50 Non mais ça devient très personnel, M. le rapporteur.
01:53 Enfin moi, je prends aussi à témoin les députés. Moi, je veux bien.
01:56 Mais là, vous allez trop loin, M. le rapporteur, je vous le dis. Voilà.
02:00 Non, ce sont des questions qui soupçonnent des choses. Voilà.
02:06 Donc moi, j'ai prêté serment, je réponds clairement.
02:08 Vous m'auditionnez comme ministre de la Culture, je réponds à ces questions.
02:13 Là, je vais vous dire, la croisade, les attaques, les collusions ou autres,
02:16 je ne suis pas là pour répondre à ça. Voilà. Parce que là, c'est du soupçon.
02:20 Donc, vous mettez en cause ma légitimité, M. le rapporteur.
02:23 Vous mettez en cause ma capacité. Vous mettez en cause ma compétence.
02:29 Je ne pourrais pas être nommé uniquement, simplement,
02:31 je serais l'objet d'un contrat entre deux hommes pour que je puisse exercer une fonction.
02:39 Non mais, je vous pose la question et je prends à témoin les parlementaires.
02:43 Est-ce que j'ai besoin que quelqu'un se rencontre en disant
02:46 il faut l'apprendre ou pas ? Vous mettez en cause...
02:48 Non, non, non, M. le rapporteur.
02:50 Moi, je suis une responsable politique, engagée politiquement.
02:53 J'ai fait mes preuves politiquement, j'ai une légitimité.
02:56 Vous souhaitez la mettre en cause depuis le début de cette audition, je n'accepte pas.
03:01 À chaque fois, ça va trop loin. Voilà.
03:04 Donc moi aussi, j'ai le droit d'avoir, aussi d'être absolument pas contente de ce type de questions.
03:09 Parce que le soupçon n'est pas acceptable.
03:11 Dites-moi pourquoi il suffirait que deux hommes parlent de moi pour pouvoir me nommer ?
03:15 Pourquoi ? Quelle est votre idée derrière la tête, M. le rapporteur ?
03:19 Ça serait quoi ? Qu'ils auraient conclu ensemble et que je serais le prix de ce contrat ?
03:26 Non, écoutez, ça va...
03:27 C'est pas acceptable. Je vous réponds, ça n'est pas acceptable.
03:29 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
03:35 [SILENCE]