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00:00 [Musique]
00:18 Bonsoir à tous, bienvenue dans Made in Africa, votre magazine économique 100% africain.
00:22 Ce numéro sera consacré au marché de l'optique, un marché en plein essor sur le continent
00:27 porté par des entreprises internationales leaders du secteur qui parient sur le marché africain,
00:33 mais aussi par des entrepreneurs locaux qui n'hésitent pas à se lancer dans ce business.
00:37 Un business qui ne manque pas de clients.
00:39 La part de la population mondiale qui souffre de problèmes de vue et a besoin de porter des lunettes
00:45 ne cesse d'augmenter et représente déjà plus de 4,5 milliards de personnes.
00:51 Au sommaire ce soir, enquête sur le secteur de l'optique en Côte d'Ivoire,
00:55 vous allez découvrir les coulisses de ce business avec l'étape de commande des verres,
01:00 puis celle de l'atelier de montage où les verres sont taillés pour être adaptés
01:04 aux différentes montures mises en vente sur le marché.
01:07 Un marché convoité où se mêlent opticiens agréés, mais aussi vous allez le voir, cabinets d'optique illégaux.
01:13 Puis dans notre second reportage, nous partirons à la rencontre d'un entrepreneur véritable passionné d'optique,
01:19 Charles Tanoue, il est à la tête d'un groupe qui compte 8 magasins regroupés dont 3 enseignes.
01:24 Cela fait plus de 20 ans qu'il est dans le secteur, nous l'avons suivi dans son quotidien riche en défis.
01:30 C'est un marché colossal, le marché de l'optique.
01:33 Un marché qui représentait dans le monde en 2021 environ 100 milliards d'euros et augmente chaque année.
01:40 Une dynamique que l'on peut observer également en Côte d'Ivoire où de nombreux opticiens ouvrent leurs portes.
01:45 Alors comment fonctionne ce business ? Comment sont fabriquées nos paires de lunettes ?
01:49 A qui faire confiance au moment de s'acheter une monture ?
01:52 Marché de l'optique, un secteur en plein essor.
01:55 Un reportage signé Yannick Efoumi et Romane Emili Kofi.
01:58 A la clinique médicale Trade Center, c'est jour de consultation.
02:06 Bonjour mesdames, bonjour, asseyez-vous.
02:10 Accompagnée par sa mère, Ouatara Maïva, 16 ans, a rendez-vous au cabinet de cet ophtalmologue.
02:16 Cela fait plusieurs semaines que l'adolescente souffre de problèmes de vue.
02:21 Maïva s'il te plaît, tu t'installes au fond.
02:24 Alors, on va vérifier déjà ta vision sans les lunettes et ensuite on va vérifier avec les lunettes.
02:35 Tu peux fermer ton oeil gauche s'il te plaît ?
02:38 Allons-y.
02:40 O
02:41 P
02:42 F
02:43 T
02:44 O
02:45 A la fin c'est plutôt un G mais bon ça va.
02:48 Après l'examen, l'ophtalmologue rend son diagnostic.
02:52 Elle a une hypermétropie, elle a aussi un astigmatisme, c'est deux problèmes de vision qui sont combinés
02:59 et on a constaté à l'examen qu'elle a aussi une allergie au niveau des yeux.
03:03 Donc on va traiter cette allergie-là et puis par la suite on lui prescrira ses lunettes de correction.
03:08 Pour une consultation dans cette clinique privée, il faut compter 17 500 francs CFA.
03:14 Prise en charge à 80 % par son assureur, la jeune fille ne paiera que 2 800 francs CFA.
03:21 Voilà.
03:23 Je vous en prie.
03:25 Munie d'une ordonnance, direction un cabinet d'optique situé à quelque part.
03:31 Bonjour mesdames, soyez les bienvenues chez Klein de Helsi. Installez-vous je vous en prie.
03:41 Elles sont reçues par Elodie Yassi Souoni, la directrice de l'établissement.
03:47 L'opticienne analyse l'ordonnance et la correction prescrite, puis c'est le moment de passer au choix de la monture.
03:55 Demain devant le miroir, juste devant le miroir, je vais t'aider.
03:59 Je peux faire laquelle ?
04:04 Celle-là.
04:05 Tu fais celle-là, donc je donne celle-là.
04:07 La facture s'élève à 120 000 francs CFA, à raison de 78 000 francs CFA pour la monture, 60 000 francs CFA pour les verres antireflets et 10 % de réduction.
04:19 Maïva obtiendra bientôt ses nouvelles lunettes. Fini les problèmes de vue.
04:27 Dans le monde, 2 personnes sur 3 ont besoin d'équipements optiques. Verres, montures, lentilles de contact, corriger sa vue n'a jamais été aussi simple.
04:38 Mais encore, faut-il se rendre chez un professionnel du secteur.
04:41 En Côte d'Ivoire, on compte près de 610 opticiens agréés pour une population de 27 millions d'habitants.
04:48 Un marché encore embryonnaire, mais qui prend son essor.
04:51 Avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 20 milliards de francs CFA, c'est un marché convoité, où les cabinets d'optiques illégaux ont parfois pignon sur rue.
05:02 MedinAfrica lève le voile sur le business de l'optique en Côte d'Ivoire.
05:15 Commune de Cocody, quartier du lycée technique. Nous nous rendons dans les bureaux du groupe Essilor Luxottica.
05:23 Essilor, leader mondial des verres de prescription, est installé en Côte d'Ivoire depuis une quinzaine d'années.
05:30 Morgane Tafano, directeur de la région Afrique subsaharienne, supervise les équipes qui s'attellent au traitement des commandes de verres.
05:39 Une fois que la commande est validée, le système va directement sélectionner l'usine adéquate, que ce soit principalement en Europe, mais également aussi en Afrique du Nord,
05:50 principalement pour des verres sur mesure.
05:54 Quand ce n'est pas un verre sur mesure et que c'est directement en stock, dans ces cas-là, on a ici une quantité de stock, par exemple,
06:02 là on va venir sélectionner un verre qui est déjà créé, qui n'a plus qu'à tailler et à centrer au niveau de l'atelier de montage.
06:18 L'atelier de montage, c'est le lieu où sont taillés les verres pour être adaptés aux montures.
06:24 Un travail minutieux dont Chitu Mahamadou, responsable de l'atelier, détient le secret.
06:31 On contrôle l'équipement au niveau du fronto, ce que je viens de faire.
06:35 Le fronto permet de voir la puissance sur les verres, si ça correspond réellement à l'ordonnance qu'on reçoit avec le client.
06:45 Après cette phase, on passe à l'étape du contrôle au niveau du lecteur.
06:49 Ce lecteur, ça nous permet de prendre déjà la forme de la monture.
06:54 Le palpeur vient lire la forme de la monture. C'est cette forme-là qui sera finalement taillée sur ce verre.
07:04 Résistance au choc, transparence, l'entreprise détient plus de 8000 brevets qui fait d'elle un leader dans la technologie des verres.
07:14 Au niveau mondial, Essilor réalise un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros.
07:20 Un chiffre d'affaires multiplié par 25 en seulement 30 ans et une croissance annuelle de 11%.
07:27 En Afrique subsaharienne, l'entreprise est présente dans 9 pays avec 2 locomotives, le Kenya et la Côte d'Ivoire.
07:36 Si on est présent ici depuis maintenant une quinzaine d'années, c'est pour développer et rayonner aussi dans la sous-région à partir de la Côte d'Ivoire.
07:46 Que ce soit via, déjà, au premier abord, aider les opticiens à avoir des produits de qualité.
07:52 Parce que si en effet l'opticien a des difficultés à se fournir vis-à-vis d'un fournisseur,
07:59 tout ceci va amener la difficulté vis-à-vis du consommateur final à avoir une bonne vision avec des bons produits.
08:06 Pour accroître son influence sur le marché, Essilor mise sur la qualité des produits.
08:12 Des produits fournis aux opticiens dans des délais assez courts, 9 jours en moyenne pour des verres sur mesure.
08:19 Retour chez Klein Deuil Optique. Dans le cas présent, quelques heures seulement auront suffi pour que les verres commandés pour Maéva, déjà en stock, soient livrés chez l'opticienne.
08:34 J'apprécie tout de suite la qualité des verres de chez Essilor Sivo par la clarté du verre.
08:40 Le verre est très clair, très transparent.
08:43 Dans la majorité des cas, les verres sont taillés directement chez l'opticien, puis assemblés sur la monture.
08:51 Maéva peut à présent disposer de ses lunettes.
08:54 A la fin de la journée, Elodie Yassi aura vendu trois paires de lunettes dans ce magasin du plateau.
09:02 Si certains n'hésitent pas à mettre le prix fort dans les enseignes d'optique pour avoir de bonnes lunettes, d'autres ne peuvent pas s'offrir ce luxe.
09:10 Plateau, avenue franchie d'espérée. Une avenue qui regorge de magasins d'optique d'un autre genre.
09:19 Ici, chacun fait son business comme Idriss.
09:25 Cela fait plus de 20 ans qu'il tient sa petite entreprise dans cette galerie commerçante où les magasins tiennent sur 4 mètres carrés.
09:34 Alors qu'il inspecte sa marchandise, une cliente fait son entrée.
09:38 - Bonsoir, madame, bonne arrivée. - Merci.
09:40 - A quoi me pouvez-vous aider ? - J'ai une ordonnance pour un verre pharmaceutique.
09:44 - D'accord, je peux voir. - Ok.
09:51 En lisant l'ordonnance, il déchiffre immédiatement les besoins de sa cliente.
09:56 - J'ai vu votre prescription. C'est une paire de lunettes qui vous permet de voir de loin et de près.
10:02 - D'accord. - Maintenant, vous avez un souci aussi avec le soleil, avec la lumière.
10:07 - Bon, les messieurs ont mentionné là-dessus. - D'accord, c'est bon.
10:10 - C'est bon ? - Oui, ça va.
10:12 - D'accord, je vais vous aider à faire le choix de monture. - D'accord, pas de souci.
10:15 On se croirait chez un opticien, sauf qu'Idriss n'a reçu aucun agrément pour exercer.
10:21 La différence est que nous, on est dans le commerce, et l'opticien, c'est une formation qu'il a suivie,
10:26 puis c'est tout dans une cabinette optique. C'est grâce à eux aussi qu'on vend les lunettes,
10:31 puisque c'est une collaboration. Une fois que le client me remet son ordonnance,
10:35 je peux aller vers un opticien agréé pour qu'il puisse m'aider à confectionner le verre dans la monture.
10:41 Parce que notre spécialité, c'est la vente des montures.
10:45 Idriss prétend donc s'adresser à des opticiens agréés pour obtenir les verres de ses montures.
10:51 Pour des questions de confidentialité, nous ne sommes pas autorisés à le suivre.
10:56 Quelques minutes plus tard, Idriss revient avec une paire de lunettes.
11:01 - Tu vas essayer. - Merci.
11:06 - Je pense que je vois bien mieux. - Vous voyez bien ?
11:12 Aucune traçabilité des verres pour garantir leur provenance et leur qualité,
11:16 mais un simple test de vision pour s'assurer que les verres conviennent.
11:20 Des verres vendus cinq fois moins cher que dans une grande enseigne d'optique.
11:27 La cliente paraît satisfaite.
11:29 Les verres plus la monture, c'est 40 000 francs.
11:32 Aussi, c'est une grande maison d'optique, la vente peut faire 250 000 francs.
11:36 Avant, c'était là-bas que je faisais. Je suis venue ici, j'ai vu que pratiquement c'est le même type de verre.
11:41 Je vois mieux, je n'ai pas de problème. Voilà pourquoi je suis ici.
11:45 Quant à notre commerçant, il vient de faire une bonne affaire.
11:49 Idriss reçoit en moyenne 5 à 6 clients par jour et peut dégager des bénéfices journaliers de 60 000 francs CFA.
11:56 - À la prochaine. - Merci.
11:59 Ainsi, depuis plusieurs années, les acteurs de l'informel feraient perdre au secteur de l'optique plusieurs millions de francs CFA.
12:08 Certains vont plus loin encore en ouvrant des cabinets d'optique non agréés qui ont pignon sur rue.
12:14 Face à ce phénomène, les autorités sont bien décidées à réagir.
12:19 Ce matin, à Angers, nous retrouvons le Dr Aosi Bozu, directeur général de la police sanitaire de Côte d'Ivoire, pour une opération baptisée « Zéro Clinique Illégale ».
12:36 Si l'établissement n'est pas autorisé, on fait l'essaisie ici, il y a lieu de faire l'essaisie.
12:40 Et on commence la procédure de fermeture de cet établissement.
12:43 Il s'agit pour cette opération d'amener tous les établissements sanitaires privés à avoir une autorisation du ministère de la Santé.
12:52 Il s'agit donc d'estimer les illégaux du système.
12:58 Allez les gars, moi je m'en débranche.
13:04 Nous embarquons avec le chef de la police sanitaire en direction de la commune d'Abobo, où pullulent les fausses cliniques en tous genres.
13:11 Il y a des cabinets d'optique qui font des consultations, qui font des prescriptions.
13:16 Et bien évidemment, comme ce sont des cabinets d'optique, ils vont lever.
13:20 Et ça, ça met en danger ceux qui fréquentent ces cabinets-là.
13:26 Et le véritable danger, c'est le risque de ses cités.
13:32 Donc ce que nous espérons, c'est de trouver tout ce qui est fraude et infraction en matière de réglementation concernant la santé oculaire.
13:39 Arrivé sur les lieux, les agents de police sanitaire se dirigent vers le cabinet suspect.
13:46 Le cabinet d'optique répéré par la police sanitaire est ouvert, mais il n'y a personne à l'intérieur.
13:57 Soudain, un jeune homme fait irruption. Il s'agit peut-être du patron.
14:02 Bonjour monsieur.
14:04 Bonjour.
14:06 Bonjour.
14:08 Bonjour.
14:10 Est-ce que vous êtes le responsable d'ici?
14:13 Oui, il est le responsable.
14:15 Appelez-le.
14:20 Appelez-le, dites-lui que la police de la santé est là.
14:24 La police de la santé?
14:26 Oui.
14:27 Le vrai patron est injoignable.
14:30 Les agents de la police sanitaire procèdent tout de même à l'inspection des lieux.
14:33 Ça c'est le type d'établissement que nous trouvons souvent.
14:40 C'est un établissement, on prend un petit local quelque part, on achète des lunettes, on achète du matériel et on devient ophtalmologue.
14:49 L'établissement n'a aucune autorisation, possède du matériel ophtalmique et un registre de consultation, prescrit des médicaments et vend des verres.
15:00 Au regard de tant d'irrégularités et d'infractions, une saisie du matériel et la fermeture de l'établissement s'imposent.
15:09 Il n'était pas question pour nous de partir d'ici en laissant ce cabinet ouvert, en laissant le matériel pour continuer, en laissant ouvert pour qu'il continue de faire les dégâts.
15:19 Donc d'abord, nous procédons à la fermeture.
15:23 Nous avons vidé tout ce matériel que nous gardons, nous lui avons laissé une convocation au cas où il viendrait de lui-même.
15:29 Mais s'il ne vient pas, on saisira le procureur et il sera recherché pour répondre à ses actes.
15:34 A ce jour, 78 cabinets d'optique illégaux ont été fermés et 23 personnes interpellées pour répondre de leurs actes devant la justice.
15:47 Entre un marché illégal dangereux pour la santé et des enseignes d'optique aux coûts parfois inaccessibles pour certains clients, une poignée d'acteurs a décidé de miser sur les prix bas pour satisfaire la demande.
15:59 Chez La Paire, on mise sur la simplicité, pas de monture de grandes marques et des verres plus basiques.
16:07 La Paire de Lunettes est à partir de 19 000 francs CFA, des prix défiant toute concurrence.
16:14 Nous avons différents leviers pour tirer le plus bas possible nos prix de vente.
16:18 D'abord en ne vendant que nos propres marques.
16:21 Nous groupons La Paire à 55 agences à travers l'Afrique, nous sommes capables de bénéficier d'économies d'échelle parce que nous commandons en grande quantité.
16:28 Nous essayons aussi de diversifier nos différents fournisseurs qui sont principalement en Asie.
16:34 En faisant tout ça, nous sommes capables d'avoir des lunettes à des prix très abordables.
16:39 Objectif de l'enseigne, rendre les lunettes accessibles au plus grand nombre.
16:44 Le groupe La Paire, présent dans 7 pays africains, ambitionne de multiplier par 10 son nombre de magasins dans les 5 prochaines années.
16:51 Preuve que le marché de l'optique est prometteur pour les acteurs du secteur.
16:56 De retour sur le plateau de Made in Africa et pour débattre ce soir,
17:07 j'ai le plaisir d'accueillir Irak Wadiou, secrétaire général du conseil supérieur des métiers de l'optique de Côte d'Ivoire.
17:13 Avec lui, Dr Aoussi Bozou, chef de service polysanitaire au ministère de la santé et de l'hygiène publique.
17:20 Et M. Morgan Tafano, directeur régional Afrique subsaharienne de Essilor Luxottica.
17:27 Messieurs, bonsoir et bienvenue dans Made in Africa ce soir.
17:30 Déjà les chiffres sont effarants, on parle de 100 milliards dans le monde de ce marché, 20 milliards en Côte d'Ivoire.
17:36 Et on voit le besoin, 2 personnes dans le monde sur 3 ont besoin d'équipements optiques pour pouvoir voir.
17:43 Est-ce que, Morgan Tafano, vous croyez que ces mêmes chiffres là également sont valables en Afrique ?
17:50 Bien sûr, bien sûr, en Afrique on a à peu près les mêmes taux de prévalence.
17:54 Et puis aussi un développement de la démographie, un développement de la pyramide des âges qui joue énormément aussi sur les problèmes visuels.
18:03 Bien entendu, on est sur des ratios à peu près identiques sur le continent africain.
18:07 Alors concrètement, nous sommes sur le continent africain, vous représentez une association qui concerne tous les professionnels du secteur de l'optique.
18:15 Alors dites-nous, est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a des problèmes qui sont plus récurrents en Afrique que d'autres, en Côte d'Ivoire en particulier ?
18:23 Oh oui, effectivement.
18:25 On parle de problèmes de vue.
18:27 Oui, problèmes de vue, déjà on a beaucoup de problèmes, surtout au niveau des défauts visuels.
18:31 Il y a la myopie, il y a l'hypermétropie et puis la stigmatise qui est beaucoup récurrent en Côte d'Ivoire.
18:35 Cela est dû au fait, il y a un manque d'éducation au niveau de santé oculaire pour la population qui ne va pas régulièrement faire des consultations de routine chez les ophtalmologues.
18:48 C'est important ?
18:50 Oui, c'est important, c'est très important.
18:53 Au niveau de la rentrée scolaire, les parents doivent, avec les enfants, aller voir les ophtalmologues en consultation pour véritablement voir si l'enfant a des petits problèmes de vue.
19:02 C'est là que j'ai su le résultat scolaire de l'enfant.
19:07 Alors, Dr Bozou, vous êtes chef de service de police sanitaire, on vous a vu notamment dans le reportage tout à l'heure en train de faire une descente sur le terrain.
19:18 Quelles sont finalement les conditions pour ouvrir un cabinet d'optique sans poser de problème à la loi, dans le respect de la réglementation ?
19:26 D'abord, la question a deux volets. Il y a le métier d'opticien qui a ses conditions d'exercice et il y a un test réglementaire inarrêté qui définit les conditions d'exercice du métier d'opticien.
19:41 Dans lequel il y a deux, il y a l'opticien du métier avec des spécifications, les spécialistes auront les limites de chacun, et l'opticien optométriste, chacun avec son cahier de charge.
19:53 Et donc, le ministère de la Santé a un arrêté qui définit les conditions pour l'exercice, notamment avoir déjà un diplôme, il y a un diplôme spécifique à avoir, dans une école agréée.
20:07 Et d'un second plan, il y a l'ouverture du cabinet qui aussi répond à des conditions spécifiques.
20:14 Donc voici là les conditions qu'il faut remplir.
20:18 Alors, ça coûte cher d'ouvrir un cabinet d'optique ?
20:20 L'installation d'un cabinet d'optique avec toute la réglementation en place et puis le matériel au point en avoisine les 150 000 €.
20:27 Est-ce que vous, on croit suffisamment en votre métier pour vous accompagner ?
20:32 Actuellement, c'est notre combat, l'accompagnement. Permettre à ce que nos opticiens puissent être accompagnés financièrement par des banques et même par l'État des Côtes d'Ivoire en termes de finances.
20:40 C'est un combat que nous menons, le Conseil supérieur des métiers de l'optique.
20:44 Juste pour clarifier ce que disait le Dr Bozou, opticien lunetier et opticien optométriste, c'est quoi la différence rapidement ?
20:53 L'opticien lunetier, depuis la conception jusqu'à la livraison de l'équipement, l'optométriste, il est aussi à la conception.
21:03 Mais lui, sa particularité se trouve au niveau du contrôle de vue, des réfractions. Il est plus porté sur la réfraction.
21:11 Mais l'opticien, lui, il ne fait pas de réfraction.
21:14 La question pour vous, c'est quoi la réfraction ?
21:17 La réfraction, c'est un test visuel.
21:21 Donc ça peut être fait en effet chez l'optalmologue ou chez l'optométriste.
21:24 L'optométriste, il se trouve en magasin d'optique.
21:26 On reste avec vous, Essilor, vous êtes leader mondial dans votre domaine en matière de verre optique.
21:33 Vous êtes installé en Côte d'Ivoire depuis à peu près une quinzaine d'années.
21:37 Comment est-ce que vous voyez la croissance du marché ?
21:40 Alors c'est un marché qui croît, déjà par sa démographie.
21:45 Plus elle est importante, en effet, plus ça joue sur le besoin en visuel.
21:52 C'est un marché, nous on pense quand même qu'il y a de la création de magasins d'optique.
21:57 On estime entre 10 et 15 par an, à peu près.
22:01 Mais après la question, c'est…
22:03 Est-ce qu'il rejoint une association ? Pas forcément.
22:05 Est-ce qu'il rejoint une association ou pas ? Il y a aussi des nouvelles associations qui se développent.
22:08 Donc ça montre aussi la dynamique du marché.
22:13 Et puis après, l'élément qui n'est pas évident sur le marché, c'est cette création-là qui peut parfois ne pas être de qualité.
22:21 Plutôt tourner sur de l'informel.
22:23 Donc c'est un vrai sujet.
22:25 C'est un vrai combat qu'on mène tous.
22:27 Alors vous, vous êtes sur l'ensemble de la chaîne de valeur finalement.
22:30 Vous êtes aussi dans les montures.
22:32 Alors concrètement, dites-nous, comment c'est structuré votre activité ?
22:38 Vous importez les verres en Côte d'Ivoire ?
22:40 Exactement.
22:42 On conçoit, donc on a une recherche et développement qui travaille sur différents types de verres.
22:47 On va ensuite produire les verres dans différentes usines à travers le monde.
22:52 Et ensuite, on vient les distribuer.
22:54 Donc en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, on importe.
22:56 Que ça soit, comme je l'ai dit dans le reportage, d'Europe ou d'Afrique du Nord.
23:02 Et on importe ici pour accompagner ensuite les opticiens qui vont les revendre sur le marché.
23:07 Question. Est-ce que vous avez des difficultés pour importer les verres ?
23:11 Ah, ça dépend, comme tout le monde je crois. En effet, les importations ne sont jamais évidentes.
23:16 Est-ce que dans votre secteur, vous bénéficiez de facilités ?
23:20 Alors en effet, dans la zone, et notamment appliquée en Côte d'Ivoire, il y a une exonération de TVA sur les verres optiques.
23:27 Donc ça, c'est un support donné par l'État.
23:31 Donc voilà. Après voilà, on est malheureusement très peu à importer officiellement des verres.
23:39 On a une concurrence en face qui importe de façon illégale des verres frauduleux.
23:46 Donc c'est un petit peu le sujet. Après, ça reste quand même un dispositif médical.
23:50 Donc l'importation de verres optiques dans les règles de l'art, oui en effet, c'est parfois un challenge pour mes équipes.
23:55 Est-ce que ça prend du temps de commander des verres ?
23:57 En général, ça dépend. Il y a des verres qu'on peut avoir directement, sur place.
24:03 Il y a des verres personnalisés qu'il faut attendre pratiquement deux semaines.
24:08 Deux semaines pour avoir.
24:09 Est-ce que vous avez le sentiment que les Ivoiriens ont pris l'habitude de se rendre chez les opticiens ?
24:14 Est-ce que cette habitude-là est grandissante ou alors vous avez encore quelques difficultés à capter de nouveaux clients ?
24:19 La difficulté reste toujours au niveau du maintien des clients.
24:24 Parce que nous sommes face à un marché informel qui est très représenté ici en Côte d'Ivoire.
24:30 Donc c'est vraiment compliqué.
24:34 Je ne sais pas, mais c'est lui qui vous a posé la prochaine question.
24:36 En parlant du marché informel, concrètement, est-ce que vous pouvez nous donner l'état des lieux ?
24:42 Dans ma position de police sanitaire, ce que nous voyons plutôt, c'est le développement du marché informel qui se fait.
24:49 Avec son cortège d'activités illégales.
24:56 Alors, soit il s'agit de personnes qui ouvrent des cabinets d'optique, mais qui n'ont aucune qualification.
25:04 Vous verrez bien que quelqu'un qui n'a aucune qualification ne peut pas respecter aucune règle.
25:09 Souvent, il n'y a pas de cabinet du tout, mais ces activités sont menées en foraine, en race campagne, dans les villes,
25:17 avec des individus qui se font passer pour des ONG.
25:22 Donc ils font des activités foraines dans la population, au contact même de la population.
25:27 Et puis, tout est fait comme si le métier d'opticien, c'était un métier libéral, qu'on pouvait faire comme on veut.
25:34 Alors qu'en réalité, il s'agit bien d'une profession sanitaire.
25:37 Il s'agit bien d'une profession sanitaire, avec des règles.
25:40 Et ce que je ne voulais pas souligner, mais que je veux souligner maintenant, c'est que, après avoir eu son diplôme d'opticien,
25:46 on a besoin d'autorisation du ministère de la Santé pour exercer.
25:51 Pas seulement pour ouvrir une cabine, mais pour exercer déjà son métier.
25:53 Et cette autorisation est donnée sous la forme d'une carte professionnelle, qui est renouvelable chaque année par le ministère de la Santé.
26:01 Mais ce qui est encore plus grave, c'est que bien souvent, on se trouve avec des opticiens,
26:08 oui, qui sont autorisés, mais qui ne font pas les activités qui sont réservées à leur profession.
26:16 Vous voyez que le métier d'opticien dans la réglementation, je vous l'ai dit…
26:20 Ils font une grosse réglementation et du suivi.
26:22 Alors, j'ai quelques questions.
26:24 Vous dites qu'il y a une croissance aujourd'hui de l'informel.
26:27 Nous, on évalue ça à peu près avec les chiffres qu'on a eus à 80%.
26:30 Est-ce que vous pensez que ça peut être ça à l'échelle nationale ?
26:32 80% ?
26:34 Mais ce que je peux dire, c'est que ça ne me surprendrait pas, parce qu'on voit beaucoup de choses.
26:39 D'accord. Donc, ça c'est une chose.
26:41 La deuxième des choses, à quelle fréquence est-ce que vous faites des descentes à peu près ?
26:46 Les descentes ne sont pas spécifiques au métier de l'optique.
26:50 Comme nous travaillons en général par district, donc par zone, nous découvrons dans chaque district,
26:58 on en voit de plus en plus, les cabinets d'optique.
27:01 À chaque descente, on n'a pas moins de 5, 6, une dizaine en tout cas.
27:05 Alors, si je veux bien conclure, ça signifie qu'un cabinet qui est dans l'informel est forcément illégal.
27:12 Parce qu'il faut une autorisation.
27:15 Donc, s'ils n'ont pas d'autorisation du ministère de la Santé,
27:20 s'ils ne sont pas passés par les procédures établies par l'ADEPS et qu'ils n'ont pas obtenu leur autorisation,
27:25 ce n'est pas possible qu'ils soient informels, dans notre cas, ça signifie également illégal.
27:29 On a vu tout à l'heure aussi le défi du coût, 160 000 francs en moyenne pour une paire de lunettes.
27:35 On a vu des acteurs comme Lapère qui cassent les prix.
27:39 Première question, est-ce qu'ils sont bienvenus, des acteurs comme Lapère,
27:44 dont la politique est une politique de domination par les coûts,
27:48 vous utilisez des expressions marketing.
27:50 Alors, votre avis, Irak Wadiou ?
27:53 Alors, dans un premier temps, il faut savoir que nous les opticiens qui sommes installés en Côte d'Ivoire,
27:58 nous ne refusons pas la concurrence.
28:00 Il faut que la concurrence se fasse de manière saine et que la concurrence même est bienvenue
28:05 parce qu'elle nous permet de pouvoir améliorer nos services,
28:08 elle permet de pouvoir faire des innovations, ça et là.
28:12 Dans l'intervention de Lapère, ils ont fait mention de prendre les montures en Asie.
28:18 Les montures se font avec plusieurs matériaux.
28:22 Il y a des matériaux qui respectent les normes internationales,
28:26 il y a d'autres matériaux qui ne respectent pas les normes internationales.
28:28 Donc là, il faut chercher à mieux comprendre,
28:31 c'est quel type de matériaux qui sont mis à disposition des populations.
28:37 Alors, premièrement, on parle de 610 opticiens pour 27, 28, peut-être 30 millions d'habitants.
28:43 Je trouve que c'est peu.
28:45 Une population, je ne sais même pas si on a 10% de population qui est assurée.
28:49 Donc, le pouvoir d'achat n'est pas toujours aussi fort que pour ceux qui sont souvent dans de beaux costumes.
28:56 Donc, la population a des besoins.
28:58 Concrètement, il faut quand même qu'on parle de la question des coûts.
29:02 Chez vous, Morgane Tafano, disons-nous clairement,
29:06 quels sont les éléments qui rentrent dans les coûts de fabrication de verres et de lunettes en général ?
29:13 En effet, il existe une grande diversité de types de qualité de verre.
29:19 Nous, on est sur l'ensemble de la pyramide, la chaîne de valeur,
29:23 aussi bien que ce soit sur des produits en très gamme,
29:26 qui est extrêmement important parce qu'on a des gens ici qui ont des faibles revenus,
29:32 qu'il faut pouvoir aussi adresser.
29:35 Et on a du très haut gamme.
29:36 Dr Bozou, c'est quoi les risques qu'il peut y avoir, selon vous, si on n'utilise pas des verres de qualité ?
29:42 Alors déjà, il faut savoir que les verres sont prescrits d'abord par l'ophtalmologue
29:47 pour corriger un problème de santé concernant les yeux.
29:51 Et donc, le risque quand les verres ne sont pas de bonne qualité,
29:55 c'est déjà d'aggraver ou bien de créer d'autres problèmes.
30:01 Ouverture de points de vente informels, donc illégaux, qu'est-ce que les trafiquants ont en cours ?
30:06 Alors, ils font des consultations.
30:09 Ah, en plus ?
30:11 Ah oui. Ce qui est d'abord interdit même aux opticiens qui sont officiellement reconnus,
30:15 ils font des consultations de sorte que quand ils finissent la consultation,
30:20 ils ont même des colis, souvent qu'ils ont, qui viennent du marché noir,
30:24 qu'ils donnent en toute aisance à leur patient.
30:27 Vous imaginez, déjà avec les verres, on a des problèmes.
30:30 Si on ajoute des médicaments qui sont faux pour les yeux encore, c'est la catastrophe.
30:34 Et en général, c'est que les personnes en cours, les victimes, c'est la cécité.
30:39 Maintenant, je vous ai dit, les autres, quand on les épingle,
30:42 on les met en discussion de la justice pour qu'elles puissent répondre à leurs actes.
30:45 Le docteur Aoussi Bozou, je rappelle que vous êtes chef de service de police sanitaire
30:49 au niveau du ministère de la Santé et de l'hygiène publique.
30:52 Et à ce titre, vous êtes officier de police judiciaire.
30:57 Merci pour tout.
30:59 Alors, on vient de le voir à la fin du premier reportage,
31:02 le marché de l'optique en Côte d'Ivoire, dont tous les cas bas sont pleins.
31:06 Un business sur lequel a misé l'entrepreneur que nous allons vous présenter maintenant.
31:10 Charles Tannoy a fait ses études en France, puis a décidé de revenir en Côte d'Ivoire
31:15 pour capitaliser sur son expérience et son savoir-faire.
31:18 Charles Tannoy, un leader dans le marché de l'optique.
31:21 Un reportage signé Yannick Effoumi et Oscar Nouvel-Sangant.
31:26 Ce matin-là, au plateau Boulevard Closel,
31:30 Charles Tannoy est de passage dans l'un de ses magasins d'optique.
31:34 L'occasion de superviser le travail de ses employés,
31:38 mais aussi de rencontrer les clients, comme cette femme.
31:42 Dans ce genre de situation, Charles laisse de côté sa veste de patron
31:47 et enfile celle de l'opticien.
31:51 - Très bien, photo grandir, reflet. Je vois que c'est légèrement au pied.
31:55 Comment vous utilisez vos lunettes ?
31:57 - Généralement quand je lis. Quand je travaille sur mon laptop, généralement.
32:03 Il suffit juste de quelques minutes à Charles
32:07 pour connaître les besoins de la cliente en verre et monture.
32:11 - Alors, nous démarrons dans ce genre de prestations,
32:16 en monture, plus verre photogré, anti-lumière bleue.
32:21 Nous pouvons nous retrouver avec un prix forfaiteur de démarrage à 120 000.
32:26 Et en photo grandir, anti-reflet, monture plus verre sans anti-lumière bleue,
32:32 toujours en photo gré, anti-reflet, à 90 000.
32:35 - Vous allez faire un petit pas en arrière.
32:38 Et peu importe le coût, le plus important selon lui,
32:42 demeure la qualité du produit.
32:45 Reyssa Ognianou n'en est pas à sa première visite chez Sdol Optique.
32:50 Elle figure parmi les fidèles clients de la maison.
32:53 - La première fois que je suis venue ici, j'ai eu satisfaction.
32:57 Et j'ai été recommandée par quelqu'un que je connais, qui a apprécié ces lunettes.
33:01 Donc je suis revenue et pour cette deuxième fois, je suis encore satisfaite.
33:06 Voilà ce qui a motivé mon choix.
33:08 - Sdol existe depuis l'an 2000.
33:12 La première enseigne d'optique ivoirienne conforme aux standards occidentaux.
33:16 24 ans après sa création, Charles Tanoué a réussi à en faire une référence
33:21 sur le marché de l'optique en Côte d'Ivoire.
33:24 C'est l'histoire d'un entrepreneur qui s'est formé et a fait ses premiers pas professionnels en France.
33:32 L'histoire d'un opticien mais aussi d'un manager
33:36 qui a fait le choix de rentrer en Côte d'Ivoire
33:40 et de développer un secteur encore embryonnaire dans le pays.
33:43 En 2000, il ouvre son premier cabinet d'optique au Plateau.
33:47 24 ans après, il est à la tête du groupe Sdol
33:51 qui compte 8 magasins regroupés dans 3 enseignes.
33:54 International Optique, Optique 2000 et une nouvelle marque Discount.
33:59 Nous avons suivi Charles dans son quotidien au cœur de son business.
34:04 Portrait d'un passionné d'optique.
34:07 Le quartier des affaires abrite le premier magasin d'optique de l'enseigne Sdol,
34:10 créé par Charles Tanoué en l'an 2000.
34:13 Si l'entrepreneur préfère déléguer et rester en bac office pour mieux administrer l'entreprise,
34:18 il a décidé ce matin de se rendre sur le terrain.
34:21 Sa visite commence par l'atelier de montage.
34:25 Il a fait un tour de la maison,
34:28 il a fait un tour de la maison,
34:31 il a fait un tour de la maison,
34:35 il a fait un tour de la maison,
34:37 et notre bébé, notre petit robot.
34:40 Vous n'êtes pas encore décidé à enlever le plastique.
34:44 Charles retrouve son premier bureau.
34:48 C'est ici que son business a démarré en Côte d'Ivoire.
34:52 Mais c'est à plus de 5000 km de là que sa vocation d'opticien est ennue,
34:56 avec des études en France.
34:59 Il n'y a pas d'école d'optique,
35:03 il n'y a pas d'école d'optique en Côte d'Ivoire.
35:05 Moi je suis, je dirais un peu la génération éco-martiale,
35:11 c'est-à-dire année blanche 1989-90.
35:16 C'est à ce moment-là que j'étais à la...
35:19 Moi je suis un ancien du classique,
35:22 je salue tous mes anciens frères Caïmans.
35:25 Et ensuite j'étais à l'université au Feubruilly,
35:30 et quand il y a eu l'année blanche, je suis parti en France et je me suis totalement réorienté.
35:34 Un diplôme d'opticien lunetier obtenu à Paris,
35:38 puis un diplôme de management,
35:41 suivi de 8 ans d'expérience dans le secteur de l'optique en France,
35:44 ponctué par un poste de directeur à seulement 26 ans.
35:48 Lorsqu'il rentre au pays pour ouvrir son premier magasin d'optique,
35:53 les enseignes locales de l'époque sont en fait des comptoirs.
35:58 Il décide alors d'apporter une touche moderne,
36:00 calquée sur les standards occidentaux.
36:03 J'ai d'ailleurs travaillé dans la grosse entreprise,
36:07 une grosse boîte à grande opticale,
36:10 qui fait partie du groupe Hall, leader mondial de la lunette,
36:13 où les magasins étaient comme des supermarchés.
36:16 Moi j'étais en poste à la Défense,
36:19 4ème magasin de France en chiffre d'affaires,
36:22 et on était dans une logique supermarché.
36:27 Donc avec des milliers et des milliers de montures,
36:31 et le client a un accès direct au produit, il peut essayer.
36:35 Donc je me suis inspiré de mes différentes expériences.
36:39 Son projet en Côte d'Ivoire a vu le jour grâce à un financement personnel
36:44 de 14 millions de francs CFA,
36:46 un apport familial de 12 millions de francs CFA
36:49 et un complément bancaire de 30 millions de francs CFA.
36:52 Des investissements payants,
36:57 Charles Tanoué est aujourd'hui à la tête du groupe Sdol,
37:01 8 magasins, parmi lesquels le géant international Optic 2000.
37:06 C'est en juin 2017 que l'enseigne française Optic 2000
37:12 ouvre une franchise à Abidjan,
37:14 sous l'impulsion de Charles, qui en est le représentant légal.
37:19 Néché au sein du centre commercial Place de la Riviera-Palmerey,
37:23 la franchise vient de recevoir un lot de montures et de verres.
37:28 Qu'est-ce que vous avez reçu comme marque ?
37:30 On a reçu comme marque du Douesse et du Cosmo-Polydène.
37:34 Ah superbe, waouh !
37:37 Très finement réalisé.
37:41 Ces lunettes viennent directement d'Optic 2000 France.
37:46 Optic 2000 c'est le leader français de l'optique.
37:49 On a été approvisionné, c'était fin décembre,
37:55 mais il faut un petit temps pour rentrer en stock.
37:59 Et donc ces produits-là sont disponibles depuis à peu près une dizaine de jours.
38:04 On est approvisionné à peu près tous les 4 mois.
38:09 A travers ce partenariat, Charles bénéficie de nombreux avantages
38:15 tout comme l'enseigne française qui élargit son marché en s'installant en Afrique.
38:19 Je bénéficie de l'image d'Optic 2000, de la notoriété, de l'investissement en publicité.
38:26 Je bénéficie de tout ce qui est formation, parce qu'ils ont un gros carnet de formation,
38:32 que ce soit en management, que ce soit en technique même optique,
38:37 ou en technique visuelle, et ils nous accompagnent.
38:44 C'est ça l'intérêt.
38:45 Et surtout, on a accès aux produits Optic 2000, qui sont les MDD Mark Distributeur,
38:51 qui sont des produits de qualité française et que nous avons à bon prix.
38:58 Pour eux aussi, l'avantage c'est d'avoir une présence sur le continent africain.
39:04 Je suis heureux aussi que la Côte d'Ivoire ait été choisie à travers ma personne
39:11 pour cette aventure commerciale qu'ils font en Afrique.
39:16 Une aventure commerciale, mais pas seulement.
39:19 Pour Charles Tanoué, l'Optic 2000 est un exemple.