Les bulots vont-ils bientôt disparaître ? - Comment va la planète

  • il y a 6 mois
Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2024-03-24##

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Transcript
00:00 - Sud Radio, comment va la planète ?
00:03 - Bonjour Moradai Tabouche.
00:04 - Bonjour Jean-Marie.
00:05 - Fondateur de la plateforme 2° de plus, chaque dimanche ou presque sur Sud Radio,
00:09 vous sillonnez la planète à la recherche de ce qui vous remonte le moral.
00:12 - Et ce qui me met la patate ce dimanche Jean-Marie, c'est une sortie en mer,
00:16 mais pas n'importe laquelle, une sortie pêche.
00:19 Allez, il est temps de partir au bûlot.
00:24 Vous l'avez compris, nous sommes sur le port de Grandville.
00:27 Le soleil vient de se lever et à bord de l'Astragal,
00:30 on s'agit pour aller ramasser ce coquillage dont je raffole le bûlot.
00:35 À la barre, le capitaine Johan Le Guilinel, 36 ans, il suit le sillon familial.
00:42 - J'ai appris le métier avec mon grand frère, il y a une dizaine d'années maintenant.
00:47 J'ai commencé avec lui et je suis resté dans le métier depuis parce que c'est un métier que j'aime bien.
00:52 À bord, deux équipiers dont son neveu qui prépare les appâts pour attirer les bûlots.
00:57 Ce sont des morceaux de crustacés, de poissons, tourteaux, grondins, roussettes, frais ou congelés.
01:03 Les bûlots en raffolent et nous aussi.
01:06 C'est parti, Johan relève les premiers casers.
01:11 Ce sont d'étranges cloches lestées de ciment.
01:14 D'un geste précis, il les tend à Damien qui les ouvre, vide les bûlots dans une machine qui les nettoie.
01:21 L'opération prend à peine quelques minutes.
01:24 - On a une filière de 50 casiers. Il y a un moyen que ce soit pas mal, ça devrait être pas mal.
01:29 À bord, les bûlots sont triés. Les juvéniles sont tous rejetés à la mer, tri sélectif.
01:36 - Les bûlots, pour qu'ils arrivent à une taille de capture, on va compter 3-4 ans.
01:41 Pour qu'ils atteignent les 4,5 cm de longueur minimum pour qu'on puisse les prendre.
01:47 Le cahier des charges est strict. Pour garantir le repos biologique du bûlot, la pêche est interdite en janvier.
01:54 C'est la période de reproduction. Les jours de pêche sont également limités.
01:59 - La pêche au bûlot, c'est 5 jours/semaine, sachant qu'il y a une époque où c'était ouvert 7 jours sur 7.
02:05 Mais ça a fait partie des premières mesures en termes de restriction de pêche pour la ressource.
02:12 - On a diminué le jour de mer, notamment les 2 jours de week-end qui ont été fermés en premier.
02:19 - Jean-Marie, savez-vous comment on appelle les bûlots ? - Non, dites-moi.
02:24 - On l'appelle le calicoco, le bavou, le torillon ou encore le chucherole.
02:28 - Je ne savais pas. - C'est une manne pour 70 pêcheurs normands.
02:31 Mais cette manne se réduit à mesure que la température augmente.
02:36 - On a des inquiétudes, effectivement. On s'est aperçus que l'eau se réchauffait de plus en plus essentiellement l'été.
02:46 Il faut savoir que le bûlot a tendance à se cacher plus la température monte.
02:50 Mais si l'eau reste trop chaude trop longtemps, il reste enfoui dans le sable.
02:55 Et il ne ressort pas pour s'alimenter et finit par mourir.
03:00 L'été dernier, les pêcheurs de Grandville ont ramassé 14 tonnes de bûlots contre 60 d'eux l'année d'avant.
03:07 Une chute vertigineuse.
03:10 Alors, il arrive parfois que l'Astragal soit accompagnée par le bateau du laboratoire dirigé par Laurence Egron-Massé.
03:17 Son boulot, experte en bûlots.
03:19 - On va mesurer toutes les tailles de l'échantillon du plus petit jusqu'au plus gros.
03:23 Donc ça nous donne des indicateurs sur la distribution de taille et sur les rendements de pêche d'une année sur l'autre.
03:30 On va suivre ces tendances pour voir l'état du stock.
03:33 Un travail à long terme.
03:35 D'année en année, les chiffres confirment l'influence du changement climatique sur la ressource qui baisse régulièrement.
03:42 - Je pense que dans les nouvelles générations, il y a une vraie prise de conscience pour peut-être faire autrement, être dans des pratiques plus durables.
03:50 Je pense que c'est en train de changer.
03:53 - Il y aura peut-être de moins en moins de bûlots chez nous ici, à la différence d'une zone plus nord où là, le bûlot sera mieux pour se développer.
04:01 La distribution géographique spatiale risque de bouger.
04:05 Migrer, c'est pas une espèce qui migre. Le bûlot est assez sédentaire.
04:10 Laurence a posé ses propres casiers, les remontent pour analyser les pontes qui contiennent de futurs bûlots.
04:16 - Alors un casier à bûlots avec plein plein de pontes à l'intérieur.
04:20 Au bout de 2-3 mois de développement, une quinzaine, une vingtaine de petits bûlots vont sortir de chaque petit sac et qui aura déjà l'apparence d'un bûlot.
04:30 Après 10 heures de mer, Joanne et son équipe reviennent le bateau plein.
04:33 Cotas oblige, ils doivent limiter leur prise.
04:36 Vendus à la criée du lendemain, les bûlots, crus ou cuits, se retrouveront sur les étals des poissonniers dans la foulée.
04:44 - C'est 810 kilos par jour maximum parce qu'on est froid à bord. C'est le Cotas et on doit y être.
04:51 Mais pour préserver la ressource et la filière, les Cotas évoluent.
04:54 Aujourd'hui, le même équipage n'a plus le droit qu'à 648 kilos par jour.
04:59 Le bûlot devient plus rare. Mais vous connaissez l'adage "tout ce qui est rare, Jean-Marie, est cher".
05:05 A la criée, on peut le trouver en période de fête à près de 13 euros le kilo.
05:10 Mais à Paris, les prix flambent, je l'ai vu, jusqu'à 45 euros le kilo.
05:15 Ça tend pour la planète.
05:17 - Oui, c'est dommage parce qu'en plus c'est délicieux les bûlots, non ? Avec un petit peu de mayonnaise.
05:20 - Ah, excellent. - C'est formidable. Merci beaucoup Morada et Tabouch.
05:23 On vous retrouve un prochain dimanche dans le Grand Matin Week-end sur Sud Radio.
05:26 D'ici là, tous vos conseils, tous vos reportages, toutes vos analyses sur la plateforme 2° de plus.
05:31 A bientôt. - A bientôt.

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