• il y a 8 mois
Le gouvernement envisage la fin du remboursement à 100% sur le coût des ALD, les affections de longue durée. Des modifications ne peuvent se faire qu'à la marge pour Christian Sylvain, le président de l'ordre des médecins de Haute-Saône.

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Transcription
00:00 Il est 8h moins le quart et on débat tous ensemble de nos frais de santé.
00:04 Le gouvernement envisage la fin du remboursement à 100% sur les frais de santé des maladies de longue durée.
00:09 Alors la santé coûte-t-elle trop cher aujourd'hui ?
00:12 Êtes-vous prêts à payer un peu plus de votre poche ?
00:16 Venez témoigner dès maintenant au 03 84 22 82 82 pour discuter avec l'invité d'ici matin, Alexandre Lepers.
00:23 Le docteur Christian Sylvain, bonjour.
00:25 Bonjour.
00:26 Vous êtes le président de l'Ordre des médecins de Hauts-de-Saône. Le gouvernement cherche en effet des économies du côté de l'assurance maladie.
00:33 Mais peut-on justement faire ces économies sur le dos de la santé ?
00:38 Alors il n'est sans doute pas exclu que les économies soient possibles dans certains domaines de la santé.
00:45 Après ce que j'ai entendu surtout c'est que les ALD, les infections de longue durée, pourraient être revues et évaluées dans le cadre de ces mesures d'économie.
00:58 Avec le gouvernement qui se penche sur ces ALD, remettront-ils en cause certaines d'entre elles le remboursement des ALD qui concernent 20% des assurés
01:06 et qui représentent deux tiers des remboursements de l'assurance maladie.
01:09 On se rappelle donc de cette phrase de Bruno Le Maire sur la fin de la gratuité, "la gratuité est intonnable".
01:14 C'est pour vous, voilà, vous comprenez cette phrase de Bruno Le Maire qu'il a prononcée dans les colonnes du JDD ?
01:20 Je l'entends, je ne peux pas dire que je la comprends.
01:25 Les ALD sont une mesure sociale qui a été mise en place il y a déjà longtemps et qui a permis d'éviter à certains de se trouver dans des difficultés majeures dans la prise en charge de leur santé.
01:40 Il y a quand même encore aujourd'hui un certain nombre de patients qui n'ont pas de mutuelle.
01:46 Or, tout le monde sait que la Sécurité Sociale ne prend pas en charge la totalité des frais liés à notre santé.
01:53 Et donc, cet ALD permet effectivement de sécuriser la prise en charge de patients en difficulté.
02:00 On peut comparer ça éventuellement peut-être aux allocations familiales,
02:04 parce qu'on aurait pu penser qu'il aurait fallu éventuellement lier la prise en charge à 100% à des niveaux de revenus, par exemple.
02:13 Ce qui aurait effectivement, à mon sens, été une erreur et ce qui n'est pas acceptable.
02:18 On sent en tout cas une certaine inquiétude, docteur.
02:20 Je vous propose d'écouter notamment le témoignage de Lucie.
02:24 Bonjour Lucie, vous nous entendez ?
02:26 Oui, bonjour.
02:28 Vous nous appelez de Pont-de-Rouade et pour participer au débat,
02:31 vous vous redoutez aussi à la fin de ce remboursement, enfin du possible remboursement à 100% sur vos frais de santé ?
02:37 Oui, tout à fait.
02:39 Parce que, j'ai vu des mots, monsieur, que nous avons des petites retraites, surtout moi, très petite,
02:45 et que mon mari et moi sommes concernés par cette chose.
02:51 Alors, je ne vois pas, déjà qu'ils nous vont doubler les tranches des médicaments,
02:57 les médicaments, les soins à affirmer, tout ça, depuis le premier de ce mois-ci.
03:05 Ce qui fait que, quand on est malade comme nous, ce n'est pas une grippe, comme chez le docteur.
03:11 On prend, ils nous donnent une boîte de cachets, ça nous fait 2 euros, tant pis, là c'est bien, c'est normal.
03:17 Là, ce n'est pas le cas, ce n'est pas 2 euros.
03:19 Donc, tous les mois, tous les mois, tous les mois, jusqu'à la fin de notre vie,
03:25 que nous avons des traitements, et que nous participons, donc, un petit peu aussi, voilà, je ne sais pas comment vous dire.
03:32 Donc, pour vous, c'est non, il ne faut pas, il faut toujours avoir ce remboursement à 100% lucide de vos frais de santé.
03:38 Ah, oui, oui.
03:39 Oui, parce que, bon, moi, je parle pour moi, mais on a encore un tout petit peu,
03:44 on est encore un peu privilégié par rapport à certaines personnes, qui, eux, vraiment, ne se soigneront plus.
03:52 Et peut-être que ça viendra pour nous aussi, parce que, vous savez, avec tout ce qu'ils nous ont déjà augmenté,
03:59 l'électricité, le gaz, le machin, et puis j'en parle des meilleurs, voilà.
04:04 Et, ben, écoutez, le gouvernement est très bien de commencer à faire des économies par rapport à leur travail.
04:10 Oui, ça serait très, très bien aussi. Il montrerait l'exemple à la population.
04:14 D'abord, donc, le gouvernement lui-même qui ferait des économies, selon vous, Lucie.
04:17 Ça serait très bien, ça serait très bien.
04:19 C'est un témoignage, je vous relance, docteur Christian Sylvain.
04:22 Merci, Sylvie, de nous avoir, d'avoir témoigné avec nous ce matin.
04:25 C'est un témoignage que vous entendez beaucoup, docteur Christian Sylvain.
04:27 Je rappelle, vous êtes président de l'Ordre des médecins de Haute-Saône.
04:30 C'est un témoignage que j'entendais lors de mon activité, puisque je suis retraité moi-même actuellement,
04:36 et j'entends parfaitement ce que dit cette dame.
04:39 Je voudrais simplement rappeler qu'il y a d'autres systèmes de sécurité qui ont quand même été mis en place
04:47 pour les gens qui ont le plus de difficultés, en dehors des infections de longue durée.
04:53 Je vais appeler ça la CMU, puisque ça a changé de nom, mais c'est les gens qui comprennent tous ce que ça veut dire.
04:59 Qui est un autre système qui permet effectivement la prise en charge intégrale des soins,
05:04 dans certaines circonstances, en particulier de revenus insuffisants.
05:09 Donc les ALD, c'est quelque chose d'un petit peu à part, même si effectivement,
05:14 c'est surtout pour les gens qui ont le moins de moyens qu'elles sont importantes.
05:19 C'est lié à des pathologies très préciées.
05:22 Il y a une liste de 30 maladies qui ouvrent droit, après étude de dossier,
05:27 à une infection de longue durée au niveau des organismes sociaux.
05:30 C'est très particulier.
05:32 Sans entrer dans les détails, il y a possibilité de faire entrer d'autres maladies qui ne sont pas dans la liste,
05:37 qu'on appelle des ALD hors liste.
05:39 Mais principalement, c'est une liste de 30 maladies qui sont responsables de soins de longue durée,
05:46 plus de 6 mois, et coûteux, pour lesquels une demande peut être effectuée par le médecin traitant.
05:53 - Pour continuer le débat et la discussion, Dr. Christian Sylvain, nous avons plusieurs auditeurs qui nous appellent au standard.
05:58 Nous avons Bernard de Chagé qui est avec nous. Bonjour Bernard, vous nous entendez ?
06:03 - Oui, bonjour à tout le monde.
06:05 - On entend la liste évoquée par le Dr. Christian Sylvain.
06:08 Pour vous, on pourrait quand même faire des exceptions et arriver à des remboursements un peu plus limités ou pas, dans votre cas par exemple ?
06:15 - Oui, écoutez, moi je suis malade ALD.
06:19 Je commencerais par la conclusion, comme disait Coluche,
06:23 "il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade".
06:26 C'est clair. On ne peut pas limiter.
06:30 Bien sûr, on est pris en charge, soit disant à 100%,
06:34 mais il reste de nombreuses contraintes.
06:38 Il y a des franchises, il y a des dépassements d'honoraires chez les spécialistes,
06:43 parce que qui dit ALD ?
06:45 Le généraliste ne vous soigne plus, après on passe à l'étage au-dessus.
06:49 Les déplacements, les VSL, toutes ces choses-là,
06:55 si on n'est pas pris en charge, on ne vit plus.
06:58 Alors cet aspect pécuniaire, il est très important,
07:03 parce que si on rajoute du stress à nos soucis de maladie,
07:09 je ne sais pas comment on va s'en sortir, très franchement.
07:12 - On sent le repas.
07:13 - M. Lemaire, pour moi ce qui est intenable,
07:16 c'est dans son rôle dans leur gouvernement,
07:18 qu'on commence par faire des économies au sujet des retraites
07:21 et des salaires de nos sénateurs, de nos députés.
07:25 - Vous rejoignez le témoignage, Bernard ?
07:27 - Là, on se sentira concerné, peut-être pour faire des baisses nous aussi.
07:30 - Il faut viser du côté du gouvernement avant de vous réécouter,
07:33 pour terminer cette discussion, Dr. Christian Sylvain.
07:36 Je vous propose aussi d'écouter dans la fouelée le témoignage de Jérôme,
07:39 qui est avec nous. Bonjour Jérôme.
07:42 - Bonjour.
07:43 - Vous êtes aussi du même avis, et pour vous, il n'y a pas de possibilité
07:46 d'assouplir et de payer une partie de votre poche
07:49 pour le remboursement des frais de santé ?
07:51 - Non, c'est une honte, parce que je vois ma fille qui a eu un SHU,
07:54 c'est un syndrome hémorragique et urémique dû à une maladie,
07:58 les steaks hachés, les fromages au lait cru, si vous avez entendu.
08:01 Cette maladie, elle nous tombe dessus,
08:03 et derrière, quand on doit être soigné, on a des frais médicaux,
08:07 et des frais médicaux qui vont peut-être arriver plus tard dans la vie de nos enfants,
08:11 mais on les dégénéralise, et c'est une honte de vouloir faire des économies
08:14 sur le dos de ces malades.
08:16 - Une honte pour vous Jérôme.
08:18 On sent les constats, très merci pour votre témoignage Jérôme,
08:20 on entend les constats très clairs,
08:22 docteur Christian Sylvain, président de l'Ordre des médecins de Hautsonne.
08:25 Pour terminer cette discussion, on sent que c'est impossible,
08:29 financièrement c'est tout simplement un enjeu aussi, d'abord financier,
08:32 on ne peut pas limiter les remboursements, en tout cas c'est impossible visiblement.
08:38 - Je ne vais pas m'aventurer sur un terrain politique,
08:41 je suis président d'un conseil de l'Ordre,
08:43 je ne suis ni syndicaliste ni politicien,
08:45 des décisions concernant la prise en charge de la santé de la population appartiennent aux politiques,
08:53 je maintiens que pour ma part il ne faut pas toucher aux ALD,
08:59 sauf marginalement, effectivement, on sait très bien que certaines ALD peuvent,
09:05 avec les progrès de la médecine, de la santé, demain être guérissables,
09:10 et effectivement à ce moment-là elles ne font plus partie des maladies
09:15 pour lesquelles on doit envisager des traitements longs et coûteux.
09:18 - Donc à l'épape.
09:19 - Un exemple très récent, c'est qu'on peut voir disparaître le diabète par exemple,
09:26 dans certaines circonstances avec de nouveaux médicaments de traitement de l'obésité.
09:30 Donc est-ce que demain ces diabètes-là devront continuer à être pris en charge à 100% ?
09:34 C'est une question que les politiques et les services spécialisés au niveau de la CNAM,
09:39 en discussion avec le syndicat médical, devront résoudre.
09:41 - On pourra peut-être aborder dans la suite et donc continuer, on pourra revenir sur ce débat.
09:45 Merci beaucoup en tout cas à Dr Christian Sylvain d'avoir participé à cet échange ce matin.
09:49 - Je vous en prie, c'est moi qui vous remercie.
09:51 - Merci beaucoup Président Delors des médecins de Hautsonne,
09:54 on remercie aussi tous les auditeurs qui ont appelé pour participer à cet échange constructif à Stéphane ce matin.

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