Terrorisme: Thibault de Montbrial décrit une nouvelle menace intérieure composée par "des gens recrutés, formés et coordonnés par des anciens de Daesh sortis de prison"

  • il y a 6 mois
A quatre mois des Jeux olympiques, la France est à nouveau en alerte maximale face à la menace d'attentats, dans la foulée de l'attaque de Moscou menée, selon Emmanuel Macron, par un groupe jihadiste à l'origine de "plusieurs tentatives" récentes sur le sol français. Alors qu'il s'apprête à organiser cet événement sportif planétaire à Paris du 26 juillet au 11 août, le gouvernement français s'est distingué de ses voisins européens en multipliant les réunions et les annonces pour montrer qu'il prend la menace au sérieux.

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Transcript
00:00 Parce que vous avez rappelé la menace endogène, très rapidement, c'est la menace de gens,
00:04 c'est ce qu'on a depuis 3-4 ans, des individus dont on pense qu'ils sont seuls,
00:09 dans les enquêtes on se rend compte en réalité qu'ils ne sont jamais seuls,
00:11 mais qui décident de passer à l'acte avec des moyens rudimentaires,
00:14 le couteau, le hachoir, éventuellement la voiture, qui peut faire beaucoup de dégâts.
00:18 Les attaques projetées, on en a parlé, et on sait maintenant qu'on est de nouveau exposé à des choses
00:23 qui peuvent être très compliquées. Et puis en fait, il y a un troisième type d'attaque
00:27 dont finalement assez peu de gens parlent, qui sont les attaques françaises, donc endogènes, mais structurées.
00:32 C'est-à-dire là on ne parlerait plus de type qui serait tout seul avec des moyens rudimentaires,
00:36 mais de gens qui seraient recrutés, formés et coordonnés par des anciens de Daesh
00:42 qui sont sortis de prison, ce qui est le cas de la majorité, de l'immense majorité même,
00:46 des gens qui ont été en prison de retour de Syrie, qui ont, parce qu'il ne faut pas le cacher,
00:50 du prestige dans certains quartiers, vraiment, et qui donc pourront rassembler et former,
00:56 entraîner, etc., des gens donc avec des moyens de passer à l'attaque.
00:59 - Et ils peuvent se former en France sans que les services de renseignement les voient ?
01:03 - Oui, bien sûr. C'est tout le sujet. Les services de renseignement les voient régulièrement,
01:07 mais il suffit d'une fois. Et là encore, quand vous parlez avec les gens du renseignement en province,
01:12 renseignement territorial, etc., c'est quelque chose qui est très inquiétant,
01:17 d'autant plus que, et ça c'est quelque chose aussi qu'il faut avoir à l'esprit,
01:20 c'est qu'avec la guerre d'Ukraine, il y a énormément de matériel qui est envoyé aux Ukrainiens.
01:25 Il y a beaucoup de ce... une partie, une fraction de ce matériel qui est détourné.
01:29 Et aujourd'hui, sur le Darknet, c'est-à-dire l'Internet frauduleux,
01:34 il y a des armes de guerre qui sont plus seulement des fusils,
01:37 mais qui sont également des missiles anti-chars et des missiles antiaériens,
01:40 qui sont en vente à des prix qui sont, on va dire, très raisonnables
01:43 pour des organisations qui ont un tout petit peu de moyens.
01:45 Et l'un des risques, et ça c'est une grande crainte du renseignement,
01:48 c'est que des outils de cette nature, qui pour l'instant n'ont jamais été employés
01:51 sur le territoire français, soient employés dans une attaque spectaculaire,
01:55 qui serait spectaculaire par son résultat, mais aussi par sa signification,
01:58 c'est-à-dire la capacité, qui jusque-là n'existe pas, n'a pas été démontrée,
02:02 mais ce qui serait une nouvelle capacité, c'est l'accès de groupes terroristes islamistes
02:06 à du matériel de guerre qui serait détourné de l'Ukraine.

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