"Je ne veux pas d'un scandale à la Orpéa" : Sarah El Haïri, la ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles annonce un grand programme de contrôle dans les micro-crèches.
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00:00 C'est France Bleu Paris.
00:01 Nous sommes mardi, aujourd'hui le 26 mars, France Bleu Paris 8h15.
00:04 Comme chaque matin, vous réagissez à l'actualité.
00:06 Et ça y est, la ministre de l'Enfance est assise en studio.
00:09 Elle vient de poser son café sur la table.
00:10 Vous l'interpellez, vous discutez avec elle en direct.
00:13 Est-ce que vous avez confiance dans les micro-crèches ?
00:15 Est-ce que vous aimez ces toutes petites structures pour les bébés ?
00:18 Ou alors est-ce que vous avez eu de mauvaises expériences ?
00:20 On partage avec vous votre quotidien ce matin sur France Bleu Paris.
00:24 01 42 30 10 10.
00:26 Et d'abord, la parole à la ministre.
00:27 Bonjour Sarah El Haïry, ministre de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles.
00:31 On parle des crèches parce que vous annoncez, vous ministre,
00:34 des contrôles dans les micro-crèches, un grand programme de contrôles.
00:38 Et vous dites carrément, et c'est là qu'on s'inquiète un peu,
00:41 je ne veux pas d'un scandale à la hors-PA.
00:44 Est-ce que c'est si grave que ça ?
00:46 Est-ce que nos bébés sont en danger dans les micro-crèches ?
00:48 Non. Soyons très clairs.
00:49 Quand je dis je ne veux pas de scandale à la hors-PA,
00:52 c'est que je pense qu'il ne faut pas avoir de drame ou de scandale
00:54 avant de lancer des contrôles.
00:55 Je crois que plus que jamais, pour construire et pour garantir
00:59 cette confiance entre les parents et les structures, et surtout les enfants,
01:02 il est nécessaire d'avoir des grandes campagnes de contrôles par prévention.
01:06 Moi je préfère largement qu'on puisse identifier
01:09 peut-être des difficultés ou des risques,
01:11 et qu'on en tire les conclusions et on change la situation
01:14 pour qu'il n'y ait pas de drame, que de réagir d'ailleurs à votre antenne
01:18 après un drame en disant "on se désole, mais maintenant on va faire quelque chose".
01:22 Je ne veux pas de ça. Je veux qu'on prenne de l'avance.
01:24 - Sarah El Haïry, il y a quand même eu des alertes,
01:27 il y a eu ces livres-chocs, notamment à la rentrée,
01:29 c'est vrai que ça rappelle hors-PA,
01:31 on parlait de crèches privées avec des couches rationnées,
01:33 avec des repas rationnés, des personnels épuisés,
01:37 donc ça existe, vraiment, est-ce que vous avez des retours là-dessus ?
01:39 - Bien sûr que ça existe ! - C'est grave !
01:41 - C'est très grave et c'est pour ça que nous avons fait évoluer la loi.
01:44 Quand il y a eu le premier rapport sur les micro-crèches,
01:48 - L'année dernière ? - Il y a plus d'un an, exactement.
01:50 On en a tiré quoi comme action ? Parce que bon, on n'a pas attendu.
01:54 On a fait changer la loi, d'abord, pour permettre,
01:56 par exemple, ce que je suis en train de faire en ce moment,
01:57 c'est-à-dire une campagne de contrôle sur les groupes.
02:00 Donc on ne va pas contrôler individuellement une crèche,
02:03 on va essayer de comprendre si, est-ce qu'il y a un système,
02:06 est-ce qu'il y a des règles de management, de rationnement,
02:10 est-ce que toutes les conditions de travail pour les salariés sont de qualité,
02:14 ou est-ce que c'est une, malheureusement, ça peut arriver et ça existe,
02:18 une action individuelle spécifique.
02:20 Moi, ce que je souhaite mettre en évidence,
02:22 c'est s'il y a le moindre risque que ce soit organisé,
02:25 alors j'aurai une fermeté sans nom,
02:28 et c'est là où j'ai dit que j'engagerais la responsabilité des uns et des autres,
02:31 si je venais à voir qu'il y avait un système.
02:33 - Ça veut dire quoi ? - Moi, je ne veux pas prendre le risque qu'il y ait,
02:35 par exemple, dans les règles managériales, un exemple.
02:38 Mais ça peut toucher le privé, le public, l'associatif.
02:40 Attention, statut ne fait pas vertu.
02:42 - Oui, micro-crèche, ça peut être public aussi, mais c'est surtout du privé.
02:45 - C'est tout le monde. - Alors, un exemple, qu'est-ce que vous faites ?
02:47 Vous constatez un manquement dans une micro-crèche, vous faites quoi ? Vous fermez tout ?
02:51 - Soyons très clairs. S'il y a un manquement,
02:53 moi, je peux engager avec un article A40,
02:55 saisir le procureur de la République,
02:57 soit il n'est pas hyper grave,
02:59 et là, on fait une injonction pour corriger.
03:02 Typiquement, il n'y a pas de salle de pause pour les professionnels.
03:05 On sait que la qualité d'accueil dépend de la qualité des conditions de travail des professionnels, on le sait.
03:08 Et donc, s'il n'y a pas de salle de pause pour les professionnels et qu'on l'a identifié,
03:13 on va laisser, parce qu'il n'y a pas de danger imminent pour les enfants,
03:16 le temps pour la structure de prendre les décisions et mettre en œuvre
03:20 ce qu'il faut pour qu'il y ait cet espace de pause.
03:23 Mais si ce n'est pas fait,
03:24 ou si la situation est grave parce que je vois qu'il y a une alerte,
03:27 alors on fermera si c'est nécessaire.
03:29 Et je sais que c'est très dur de dire ça en ce moment,
03:31 mais je ne me paierai pas de mots,
03:33 parce que c'est la sécurité des enfants qui est en jeu,
03:37 et puis je vais aller plus loin.
03:38 Les enfants, ils ne nous racontent pas quand ils rentrent d'une crèche.
03:40 Ils ne te disent pas ce qui s'est passé.
03:41 C'est des nouveaux-nés, ils ne savent pas encore parler,
03:43 et bien c'est à nous de les protéger.
03:45 Il y a des mastodontes dans le secteur des crèches privées,
03:48 je pense à Babylou,
03:49 il y a la Maison Bleue, Petit Chaperon Rouge, People and Baby.
03:53 Je vous repose la question, Sarah Elahi,
03:54 est-ce que vous en avez un dans le viseur ?
03:56 Un, deux, trois, où vous avez eu des alertes ?
03:58 Soyons très clairs,
03:59 moi je ne vais pas faire de chasse aux sorcières,
04:01 je ne veux pas de ça, je fais exactement le contraire.
04:04 Mais vous avez eu des alertes ou pas d'un groupe particulier ?
04:07 Il y a des alertes chez tout le monde,
04:08 et c'est normal,
04:09 et c'est même le rapport de l'IGAS que j'ai rendu public,
04:13 parce que je ne veux pas de "Fantasme",
04:16 qui a rendu un nouveau rapport,
04:17 et il est public,
04:18 encore une fois, je ne veux pas de fantasme,
04:20 je veux de la vérité, de la transparence.
04:21 Le rapport dit quoi ?
04:22 Il dit que dans les micro-crèches, il y a des dérogations.
04:25 C'est vrai, les dérogations c'était pour permettre de créer des places,
04:27 on sait à quel point aujourd'hui c'est difficile d'avoir une place.
04:29 Des dérogations, moins de personnel, et personnel moins qualifié aussi.
04:32 Moins qualifié, mais il y a moins d'enfants,
04:34 et pourquoi on avait donné ces dérogations ?
04:35 C'était pour permettre par exemple l'installation de micro-crèches
04:38 dans le monde rural.
04:39 Aujourd'hui, les micro-crèches se sont plutôt concentrées dans les grandes villes.
04:42 D'ailleurs, ici à Paris, il y a 10 fois plus de micro-crèches que partout en France.
04:46 Et encore une fois, ce n'est pas un sujet "attention micro-crèches",
04:50 c'est un sujet "quelles règles, quel management, quelle qualité de formation".
04:53 Moi j'ai envie de faire bouger maintenant ces règles dérogatoires
04:56 vers le droit commun, ça veut dire quoi ?
04:58 Que ce soient les mêmes règles pour tout le monde.
05:00 Donc autant de personnel qu'ailleurs dans une autre crèche ?
05:02 Autant de personnel, de la formation un peu plus accrue que ce qu'on a aujourd'hui,
05:07 mais ça veut dire quoi ?
05:08 Il faut accompagner ça.
05:09 Je vais vous dire pourquoi il faut accompagner.
05:11 Parce qu'aujourd'hui, on manque de 10 000 professionnels.
05:12 - Oui, c'est ce que j'allais dire.
05:13 Ça risque aussi de plomber finalement l'accueil des enfants.
05:16 - Moi j'ai comme objectif et comme mission de créer 200 000 places.
05:19 Aujourd'hui, il manque 200 000 places.
05:21 Il y a 160 000 femmes qui ne retournent pas au travail
05:23 parce qu'elles n'ont pas de mode de garde.
05:24 Enfin c'est quand même lunaire.
05:26 Et donc, pour recréer des places, il faut deux choses.
05:30 De l'argent, et on en a, puisque je suis à la veille d'un investissement massif
05:34 de 6 milliards d'euros.
05:35 Au moment où l'argent public est rare et précieux,
05:38 on investit dans l'enfance et la petite enfance.
05:41 - 6 milliards pour la petite enfance ?
05:42 - 6 milliards pour la petite enfance.
05:43 C'est un investissement comme on n'a jamais fait.
05:44 Mais parce qu'on manque, mais cruellement.
05:47 Aujourd'hui, on arrive à des inégalités.
05:49 C'est-à-dire que tu peux, tu ne peux pas, tu as les moyens, tu n'as pas les moyens.
05:51 C'est quand même fou à ce point-là.
05:52 Et parce qu'il y a cette urgence, on va investir.
05:54 Mais, un, on n'investira pas à n'importe quel prix de la qualité.
05:57 Ça c'est non.
05:58 Ça c'est absolument non.
05:59 Et puis deux, il y a un enjeu qui est, si on augmente la qualité d'accueil,
06:03 les conditions de travail, alors les jeunes vont venir.
06:06 Si on garde des qualités de travail qui sont dégradées,
06:08 parce que tu es sous nombre,
06:10 parce que tout le monde n'est pas qualifié,
06:12 parce qu'il n'y a que des jeunes ou il y a trop d'intérim,
06:14 alors tu t'épuises.
06:16 Et donc tu t'en vas.
06:17 Moi, je veux fidéliser ceux qui sont encore là, je ne veux pas les laisser partir.
06:20 Et pour ça, il faut les reconnaître.
06:22 Première action que j'ai faite, revaloriser les salaires.
06:24 Première action.
06:25 - Ça vient de prénoncer.
06:26 - Ça vient de prénoncer.
06:27 Le ministre de la Petite Enfance, 150 euros en moyenne net
06:31 pour les salariés des crèches,
06:33 quels que soient d'ailleurs les statuts, mais des crèches.
06:36 - Alors les syndicats, on les a entendus ce matin, disent que ce n'est pas suffisant.
06:39 - Écoutez, soyons honnêtes.
06:41 Les employeurs, ils peuvent continuer à augmenter plus.
06:44 Moi, je vous dis qu'aujourd'hui, on augmente l'État.
06:46 L'État finance une augmentation de salaire.
06:48 Enfin, ça fait quand même longtemps qu'on n'a pas vu ça.
06:50 Moi, je veux bien qu'on me fasse la leçon sur "ce n'est pas suffisant".
06:52 Mais en attendant, qui a fait ?
06:53 Qui a fait cette augmentation ?
06:54 Bah, personne avant.
06:55 Donc, la leçon, c'est bien. Les actions, c'est mieux.
06:58 - Madame la ministre Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'Enfance,
07:02 est en direct avec nous sur France Bleu Paris.
07:04 Il y a quelqu'un qui a une question pour vous.
07:05 Madame la ministre, elle s'appelle Émilie Philippe.
07:07 Elle est du collectif "Pas de bébé à la consigne".
07:09 Elle défend la qualité d'accueil pour les jeunes enfants.
07:12 Vous connaissez, dans les crèches, dans les hautes garderies aussi.
07:15 On est allé la voir. Elle demande justement, elle parle du personnel.
07:17 Elle demande plus de monde. On va l'écouter.
07:19 - Sur la question de l'amélioration du taux d'encadrement
07:21 dans les modes d'accueil collectif
07:23 et le fait de tendre à un professionnel pour cinq enfants
07:26 qu'on ne voit pas apparaître dans les premières annonces qui ont été faites
07:29 et qui nous semblent vraiment indispensables
07:31 pour rendre les métiers plus attractifs et améliorer les conditions d'accueil.
07:34 Donc, quand ce nouveau taux d'encadrement est prévu d'être mis en œuvre ?
07:38 - Votre réponse, madame la ministre ?
07:40 On en parlait à l'instant de ce taux d'encadrement.
07:42 Plus d'encadrants, il en faut plus. C'est pourquoi ?
07:44 - La réponse, en fait, je l'ai déjà donnée pour une raison toute simple.
07:47 Je souhaite aller des règles, aujourd'hui, des micro-crèches
07:50 vers les règles des crèches.
07:52 Donc, c'est un pour cinq adultes.
07:54 Encore une fois, par contre, il faut l'accompagner.
07:56 Si aujourd'hui, je dis de manière un peu précipitée,
08:00 je veux le rendre obligatoire aujourd'hui,
08:02 vous savez ce qui va se passer ?
08:03 Il y a des crèches qui vont fermer et des parents qui vont se retrouver sans solution.
08:06 Moi, je ne suis pas quelqu'un qui est...
08:08 Je ne suis pas dans l'immobilisme, jamais.
08:10 Je suis quelqu'un de courageux et je pense qu'il faut faire cette évolution.
08:13 Mais je pense qu'il faut la faire avec intelligence
08:15 et donc avec les professionnels en se donnant juste un calendrier.
08:18 Parce que si je n'ai pas les professionnels pour encadrer,
08:20 eh bien, on va simplement fermer et on va mettre des familles dans la difficulté.
08:23 Donc, on aligne moins de dérogations pour les micro-crèches
08:26 pour améliorer l'accueil des enfants.
08:28 Et la qualité de formation.
08:29 Un autre problème, Madame la Ministre,
08:31 faire garder son enfant.
08:33 C'est le premier frein aujourd'hui.
08:34 C'est horriblement cher.
08:36 Quand on n'a pas de passants en crèche publique,
08:38 c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui nous écoutent, sans doute,
08:40 des papas, des mamans, peut-être qui élèvent leurs enfants tout seuls,
08:43 leur bébé tout seul, qui sollicitent les grands-parents,
08:46 qui se saignent.
08:47 C'est notre cas. Nos grands-parents ne sont pas en Île-de-France et à Paris.
08:50 Eh bien, c'est extrêmement difficile.
08:52 Très difficile. Et qui se saignent, donc, parfois, tous les jours, tous les mois,
08:55 pour faire garder leurs enfants.
08:56 Il n'y a pas quelque chose qui cloche, quand même.
08:58 On parle d'un besoin fondamental, faire garder son enfant.
09:00 Moi, je vais aller même plus loin.
09:01 Aujourd'hui, il y a des écarts de prix énormes
09:03 entre ce qui est conventionné, ce qui ne l'est pas, ce qui est tarification libre.
09:08 Sauf que tu es tellement heureux, quand tu peux,
09:10 parfois, d'avoir une place,
09:12 que tu fais un effort financier énorme.
09:15 Moi, ce que je souhaite, et c'est ce que je suis en train de mettre en place,
09:18 c'est qu'il n'y ait plus d'écart entre le mode de garde assistante maternelle
09:22 et le mode de garde crèche collectif.
09:24 Ça veut dire quoi ?
09:25 Ça veut dire que le reste à charge, pour la famille,
09:27 doit être le même, qu'on choisisse le mode d'accueil individuel
09:30 ou le mode de garde collectif.
09:32 On est en train de refaire une réforme.
09:33 Je suis en train de la faire, en ce moment même.
09:35 Elle sera opérationnelle dès 2025.
09:37 Donc, c'est après-demain. C'est le début de l'année prochaine.
09:39 Qui s'appelle la réforme du complément de mode de garde,
09:42 pour que, quel que soit le choix individuel de mettre son enfant,
09:46 le reste à charge soit le même.
09:50 Et donc, ce soit plus soutenable.
09:52 Il faut qu'on puisse payer pareil,
09:53 que ce soit chez une assistante maternelle ou une crèche.
09:55 Pourquoi ?
09:56 Parce qu'en général, il faut dire la vérité,
09:58 on ne choisit pas.
09:59 C'est très rare qu'on puisse se dire
10:01 « Non, mais c'est ma décision libre et consentie. »
10:04 La vérité, c'est qu'on va là où on trouve un accueil, un accompagnement.
10:08 Et c'est pour ça qu'aujourd'hui,
10:10 il y a encore trop d'écarts financiers.
10:12 Pour éviter ces écarts, je suis en train de réformer
10:14 et d'augmenter le soutien aux assistantes maternelles.
10:16 Et ça pèse forcément sur le budget des ménages.
10:19 Les auditeurs ont la parole sur le sujet des crèches.
10:23 Vous pouvez interpeller, on le rappelle,
10:25 la ministre chargée de l'Enfance, Sarah El Haïry.
10:27 La jeunesse et les familles, 01423010.
10:29 C'est toute la force de France Bleu Paris.
10:31 Faire les remontées du terrain.
10:33 Laila, bonjour.
10:34 Oui, bonjour.
10:35 Laila, vous travaillez pour un groupe privé, vous,
10:37 et vous dites que l'augmentation de salaire,
10:39 pour l'instant, on n'avait pas vu la couleur.
10:41 Non, elle a été annoncée,
10:43 mais visiblement, elle a été bloquée par la CNAF.
10:46 Il y a un vote qui doit être fait le 1er avril, on attend.
10:51 Pour l'instant, il n'y a rien de validé
10:53 sur l'augmentation de salaire annoncée par Mme El Haïry.
10:55 Donc, on rappelle l'augmentation de 150 euros net
10:57 dans le secteur privé pour les crèches.
10:59 Votre réponse, Laila ?
11:01 Juste pour apporter cette information complémentaire,
11:04 l'augmentation a été validée.
11:06 Elle sera confirmée par le vote de la CNAF.
11:08 Vous avez raison.
11:10 Sauf que nous avons déjà l'accord des organisations.
11:12 Il se trouve que je les ai tous reçus.
11:14 Et il y a une étape interne à la CNAF qui est déjà passée
11:17 parce que l'État a décidé de valider et de consolider
11:20 plus de 250 millions d'euros
11:22 qui financent les 66% d'augmentation de salaire.
11:25 Parce que, encore une fois, qui fait l'augmentation ?
11:27 L'employeur.
11:28 Mais pour les aider, et pour que cette augmentation aille vite,
11:31 l'État, et c'est quand même assez historique et assez nouveau,
11:34 prend en charge une partie de l'augmentation de salaire.
11:36 Et c'est ça la nouveauté.
11:38 Laila, vous êtes convaincue depuis Vitry-sur-Seine ?
11:40 Est-ce que oui ? On va être augmenté de 150 euros bientôt.
11:44 150 euros net en moyenne pour aujourd'hui les salariés.
11:49 Et pourquoi ?
11:50 En réalité, je vais être très claire.
11:52 Il y a des employeurs, parce que cet engagement,
11:54 je l'ai pris même avant d'être ministre,
11:56 qui ont décidé de faire cette augmentation dès le 1er janvier.
11:58 Et je me suis engagée que l'aide soit rétroactive.
12:01 Donc maintenant, chaque employeur prend sa responsabilité.
12:03 Moi, je mets les moyens financiers.
12:05 Si les employeurs veulent le faire, ils peuvent.
12:07 Ils ont la garantie qu'on reviendra en arrière pour accompagner.
12:09 Mais il ne faut pas changer la responsabilité des uns et des autres.
12:13 Moi, je mets les moyens.
12:14 Maintenant, chaque employeur doit pouvoir le faire.
12:16 Après le vote de la CNAF, c'est vrai,
12:18 ce sera accessible à tout le monde.
12:19 Mais encore une fois, j'invite tous les employeurs à le faire
12:21 pour fidéliser leurs salariés, parce qu'ils en ont besoin.
12:23 Parce que c'est majoritairement des femmes.
12:25 Laila, puisqu'on vous tient ce matin,
12:26 vous qui travaillez dans un groupe privé,
12:28 bonheur d'aller travailler chaque jour au sein de ce groupe privé,
12:32 où vous sentez une tension au quotidien
12:34 parce qu'il n'y a pas assez de personnel ?
12:36 C'est un peu comme partout.
12:38 Ça dépend des crèches, ça dépend des conditions.
12:40 Moi, j'ai la chance de travailler dans un groupe très structuré
12:43 qui a fait ce qu'il avait à faire en termes d'augmentation de salaire.
12:46 Elle travaille chaque jour pour ça.
12:48 Maintenant, on attend les 150 euros de la CNAF.
12:50 En ce qui concerne le groupe privé où je travaille,
12:53 je travaille depuis 10 ans, je suis très satisfaite.
12:55 Parce qu'il y a une vraie tête à gauzine,
12:56 il y a un vrai accompagnement qui est fait auprès des professionnels,
12:59 pour qu'on ait des formations et qu'on fasse un accueil de qualité.
13:02 On n'est pas lâchés dans la nature, on est écoutés, on est accompagnés.
13:05 Léila, est-ce que vous pouvez nous dire quelles formations vous avez ?
13:07 Parce que moi, j'ai aussi besoin de faire connaître les formations
13:09 dans le monde de la petite enfance.
13:11 Aujourd'hui, il y a plein de profils.
13:13 On peut être éducateur de jeunes enfants,
13:15 on peut avoir un CAP petite enfance, on peut être puéricultrice.
13:18 Moi, j'ai commencé en tant qu'APE,
13:21 comme on dit dans le jargon.
13:23 En plus, j'ai passé la formation de puériculture.
13:26 Grâce à l'accompagnement de ce groupe privé pour lequel je travaille,
13:30 j'ai pu obtenir le diplôme d'éducatrice de jeunes enfants.
13:33 C'est génial. C'est pour ça que je voulais aussi mettre en lumière les passerelles.
13:36 Ils accompagnent à la progression, à l'évolution.
13:39 Ils m'ont proposé un poste de direction, ils me proposent des postes tout le temps.
13:41 Léila, vous êtes la meilleure ambassadrice de votre groupe.
13:43 Merci Léila, c'est bien. On inverse les questions.
13:45 Du coup, c'est la ministre qui pose les questions.
13:47 C'est un échange utile.
13:49 Vous pouvez, vous êtes ici à la maison.
13:51 Je pense que c'est important aussi.
13:53 Aujourd'hui, on dit qu'il y a la crise de la tractivité des métiers de la petite enfance,
13:56 mais on ne les connaît pas, on les connaît peu.
13:58 C'est aussi l'occasion, quand il y a des auditeurs qui sont des professionnels,
14:01 qui nous racontent. Vous savez, c'est un métier qu'on fait avec passion.
14:04 Ça demande beaucoup d'énergie. C'est un magnifique métier de s'occuper des enfants.
14:07 Mais il faut dire les choses.
14:09 Aujourd'hui, il est peut-être moins connu, extrêmement caricaturé.
14:12 Il est stigmatisé aussi.
14:14 Moi, je ne veux pas qu'on reste dans ça. Je veux que les gens puissent témoigner.
14:16 C'est pour ça qu'on prévoit aussi un choc de la tractivité, mais le mot est fort.
14:19 Merci Léila de nous avoir appelés ce matin.
14:22 Merci à vous, Madame la ministre Sarah El Haïry, d'être venue dans nos studios France Bleu Paris.
14:26 Vous êtes déléguée chargée de l'enfance, de la jeunesse et des familles.
14:29 Cette annonce à ce grand programme de contrôle dans les micro-crèches.
14:33 Cette exercice plaisant d'interagir avec celles et ceux qui travaillent directement au sein des structures.
14:39 On vous salue, les professionnels de la petite enfance qui écoutent chaque matin France Bleu Paris.
14:43 On sait que vous êtes nombreux.