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Emmanuel Macron a reconnu qu'Amélie Oudéa-Castéra avait "eu raison de s'excuser" après son "propos maladroit" sur la scolarisation de ses enfants dans le privé

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Transcription
00:00 La question du conternement de la carte scolaire dans l'école publique, c'est quelque chose qu'on connaît bien.
00:06 Moi je travaille dans un collège de l'éducation prioritaire, le collège La Durantière à Nantes.
00:10 On est un des collèges les plus évités de tout le département de la Loire-Atlantique.
00:15 70% des familles qui sont sectorisées sur notre établissement contournent notre établissement.
00:21 Alors pour une raison simple, c'est que justement, on est dans un établissement qui accueille un public avec des difficultés.
00:27 Ces difficultés, c'est des difficultés scolaires et sociales.
00:31 Et les difficultés scolaires, pour les résorber, il faut avoir des enseignants bien formés, titulaires,
00:37 remplacés quand ils doivent participer à des formations ou quand ils sont en arrêt maladie.
00:42 Toutes choses qui n'existent pas dans un collège comme le mien.
00:46 Donc il se trouve que dans un établissement comme celui-là, on voit par exemple arriver,
00:50 c'était le cas des évaluations, en tout cas ça s'est révélé lors des évaluations de 6ème à la rentrée dernière,
00:55 on a 4 élèves sur 90 qui ont une maîtrise du français et des mathématiques reconnue comme satisfaisante.
01:01 Donc dans ces conditions, vous pensez bien que tout ce tapage fait autour d'une ministre
01:07 qui devrait avoir en charge la prise en charge sérieuse de l'amélioration des apprentissages des élèves dans l'école publique,
01:13 de la reconnaissance de l'engagement des personnels dans l'école publique,
01:17 considérer que cette ministre a un passé comme celui-là, pour nous est un énorme problème.
01:24 C'est plus qu'un passé, c'est un passif.
01:25 Et je pense qu'un ministre devrait au moins, quand il prend la charge d'un ministère aussi prioritaire
01:31 que celui qui a été présenté ici par, enfin la priorité présentée par Emmanuel Macron,
01:35 un ministre devrait au moins avoir une forme d'attention particulière pour le service public,
01:40 ce qu'elle n'a pas eu dans la séquence des 5 jours écoulés.
01:42 – Même si elle a le droit, comme 20% des élèves français, d'avoir mis ses enfants dans le privé.
01:52 Est-ce que c'est une raison pour ne pas être une bonne ministre de l'éducation ?
01:58 – Je ne juge pas de ça, et puis vous avez dit qu'il pouvait y avoir une part de privé dans ces choix-là,
02:02 et surtout je ne juge pas les parents d'élèves qui peuvent être amenés parfois à faire ce choix.
02:07 Parce qu'on peut entendre qu'une famille soit inquiète du climat scolaire
02:11 qui règne dans un établissement comme le mien,
02:13 où par exemple on a eu 60 conseils de discipline en deux ans.
02:16 En revanche, ce que je trouve très problématique,
02:18 c'est qu'une personnalité qui a des responsabilités,
02:20 et des responsabilités éminentes, ne soit pas exemplaire à ce sujet-là,
02:24 et surtout ait des déclarations qui dénoncent l'état du service public
02:28 avant même de montrer qu'elle va s'engager pour l'améliorer.
02:32 Alors moi je vous dirais quand même une chose, c'est que dans ces conditions,
02:36 les parents d'élèves et les personnels de mon établissement
02:39 se sont mobilisés d'une façon remarquable pendant deux années
02:43 pour demander le classement en REP+ de l'établissement.
02:46 Il en a tous les indicateurs, la REP+ c'est l'éducation prioritaire renforcée.
02:50 Le ministère à qui on a demandé plusieurs fois rendez-vous,
02:52 alors il s'agissait de M. Papendia, il s'agissait de M. Gabriel Attal,
02:56 il va s'agir désormais peut-être de Mme Oudéa Castera,
02:59 le ministère ne nous a jamais reçus.
03:01 Alors vous comprenez bien qu'on a le sentiment à l'éducation nationale,
03:05 tout personnel confondu je crois,
03:07 que nous ne sommes pas entendus par le ministère en règle générale.
03:10 Que l'intérêt des élèves n'est pas entendu par le ministère.

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