• il y a 8 mois

Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.

Retrouvez "Le jour où" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-jour-ou

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Transcription
00:00 - Le César du meilleur acteur. - Et puis on essayera un jour de faire une grande cantine.
00:04 - Gratto. - Yes we can !
00:05 - Serbiensbourg, bonjour. - Il n'y a eu qu'un vainqueur, c'est l'espoir.
00:09 - Europe 1.
00:10 - Et à 7h23 sur Europe 1, c'est l'heure du jour où.
00:12 - Le 26 mars 1962, les accords d'Evian sont signés depuis 8 jours, la guerre d'Algérie est donc officiellement terminée.
00:19 Quand éclate à Alger ce jour-là la fusillade de la rue Disly.
00:24 Des soldats français, l'ordre de Riche, ouvrent le feu sur des citoyens français opposés à l'indépendance de l'Algérie.
00:30 Ce massacre du 26 mars va achever l'Algérie française.
00:35 - Oui, nous avons retrouvé dans les archives d'Europe 1 un document exceptionnel qui a été à l'époque censuré à la télévision française.
00:41 Le reporter d'Europe 1, René Duval, est le seul à l'époque à filmer l'événement au plus près.
00:46 On voit et on entend l'armée française tirer sur des manifestants pacifiques et les manifestants crier "ne tirez pas, halte au feu".
00:53 Écoutez.
00:54 Les rafales se poursuivent, les cadavres jonchent le sol.
01:05 Dans ce document on entend aussi un militaire supplier un lieutenant de l'armée française d'arrêter les coups de feu.
01:20 Au nom de la France, halte au feu. Ce jour-là, même si aucun chiffre officiel n'a été donné,
01:25 les historiens diront qu'il y a eu une cinquantaine de morts et 200 blessés.
01:29 Une première rafale est partie sans que l'ordre ait été donné.
01:33 Et ensuite il y a eu une panique générale, raconte sur Europe 1 le journaliste Julien Besançon, quelques heures après la fusillade.
01:39 - Aussitôt, on a tiré des balcons, des fenêtres, des toits.
01:44 Les hommes, les femmes se marchaient dessus, arrachant leurs vêtements, abandonnant sur la chaussée leurs chapeaux, leurs lunettes, leurs chaussures.
01:50 Il y en a encore jonchées dans les mars de sang à l'heure actuelle.
01:53 Et le journaliste d'Europe 1 René Duval, qui était en première ligne, revient 40 ans plus tard sur cette fusillade
01:59 et sur le profil des soldats qui ont tiré.
02:01 - Au début de la rue Disly, il y avait ce barrage de tirailleurs algériens, de supplétifs.
02:07 Et eux qui croyaient que la guerre était finie, ils étaient vraiment à cran avec les insultes que leur lançaient les pieds noirs.
02:14 La tension était grande et on aurait lancé un pétard, la fusillade aurait éclaté.
02:19 - Ce drame est comme une tâche indélébile de notre histoire, c'est une situation impardonnable pour la République,
02:25 a dit le président Macron dans un discours il y a deux ans.
02:29 - Merci beaucoup Laure d'Autriche pour cette page d'histoire et ce document exceptionnel, redécouvert dans les archives d'Europe.

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