Dans Le jour où, tous les matins du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.
Retrouvez "Le jour où" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-jour-ou
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00:00 - Le César du meilleur acteur. - Et puis on essayera un jour de faire une
00:05 grande cantine gratos. - Yes we can !
00:07 - Serbiensbourg, bonjour. - Il n'y a eu qu'un vainqueur, c'est l'espoir.
00:10 - Europe 1.
00:11 Et à 7h22 sur Europe 1, c'est l'heure du jour où.
00:14 Avec l'ordre de triche à travers les archives d'Europe 1, Laure, vous revenez ce matin
00:18 sur le 10 mai 1968, la première nuit des barricades à Paris.
00:22 La révolte des étudiants commence tout juste à grandir et nous sommes dans les tout débuts
00:26 du mouvement de mai 68 justement.
00:28 Oui, ce soir-là, les étudiants dressent la première barricade dans le quartier latin
00:32 à Paris, rue Le Goff, avec des pavés et des planches de chantier.
00:36 50 barricades sont construites en quelques heures.
00:38 Le journaliste d'Europe 1, Gilles Schneider, est sur place.
00:41 - Eh bien écoutez, la position n'a pas changé depuis tout à l'heure.
00:43 Les policiers en ce moment sont en train de franchir une barricade, c'est-à-dire une
00:47 barricade qui était construite uniquement en pavés.
00:50 Deux clans se font face.
00:51 La police et ses grenades lacrymogènes d'un côté, les étudiants et leurs pavés de l'autre.
00:56 Ce 10 mai 68, l'un des leaders du mouvement, Daniel Cohn-Bendit, appelle les étudiants
01:00 à rejoindre les barricades.
01:02 Tendez l'oreille.
01:03 - Rejoignez les barricades, on n'est plus des bagots, vous êtes tous bateaux de l'inévitable.
01:08 - Cohn-Bendit, Cohn-Bendit, Cohn-Bendit, Cohn-Bendit.
01:11 - Nous sommes obligés de reculer maintenant.
01:15 - Le chercheur de l'époque est là en ce moment, vous l'entendez peut-être.
01:18 - Gilles Schneider, Gilles Schneider, pas d'héroïsme intempestif.
01:21 La répression est si violente que deux jours plus tard, c'est tout le pays qui se met en
01:25 grève générale.
01:26 Parmi ceux qui rejoignent le mouvement étudiant, il y a cet ouvrier de 22 ans, "On est la force
01:31 et les étudiants sont le cerveau", lance-t-il au micro d'Europe 1.
01:34 - Nous, on est la force.
01:35 - Vous, vous êtes la force et eux sont quoi alors ?
01:37 - Eux, c'est le cerveau.
01:38 - Et vous croyez que comme ça, vous pourrez faire quelque chose ?
01:40 - Ah ouais, si, si.
01:41 Avec le bon cerveau, on fait tout.
01:44 Et alors que depuis le début du mois de mai 68, la télévision, sous la coupe du pouvoir,
01:49 parle très peu des manifestations, ce sont les radios et en première ligne Europe 1
01:53 qui couvrent les événements.
01:54 30 ans plus tard, en 98, le journaliste Gilles Schneider dira qu'il n'a pas eu l'impression
01:59 tout de suite de vivre un événement historique.
02:01 - Les premières manifestations, on les prenait les unes après les autres, si vous voulez,
02:05 mais on n'avait pas la sensation d'être dans ce qu'on a appelé plus tard les événements
02:09 de mai.
02:10 C'est à partir de cette date, vers le 25, qu'on a compris qu'on plongeait vers des événements
02:13 et on se demandait comment on allait s'en sortir, où était le bout du tunnel.
02:16 En mai 68, le ministre des PTT va aussi faire couper les radios téléphones utilisés par
02:21 les journalistes dans les voitures d'Europe 1.
02:23 Les reporters vont décider d'aller chez les particuliers pour utiliser leur téléphone,
02:28 tirer le fil le plus près possible des balcons pour que les reporters puissent commenter
02:32 ce qui se passait dans les rues.
02:34 - Merci Laure Dautrich et la réalisation sonore signée comme tous les jours Sébastien