• il y a 8 mois
Dans le cadre des travaux du groupe égalité-diversité, une dizaine de collègues livrent leur parcours et leurs expériences à la communauté de travail. Merci à toutes et à tous pour ce moment de partage.
Transcription
00:00 -Ca fait ou pas ? -Ouais, ouais, ouais.
00:02 -Ca fait.
00:03 -Tiens, maintenant, je vais avoir une parole impeccable.
00:09 Et voilà. Et donc, on va pas se mentir, c'est pas facile.
00:11 Après, on y arrive. Et ce qui m'a beaucoup aidée,
00:14 c'est donc à la fois le soutien de la famille,
00:16 le soutien des amis ou de parents.
00:18 Et je dis "parents", pas que les mères,
00:20 parce que... Enfin, notamment l'exemple de Jean.
00:22 Voilà, il y a aussi des pères qui sont très investis
00:23 dans l'éducation de leurs enfants ou qui élèvent seuls leurs enfants.
00:26 Et voilà, de pouvoir échanger avec des collègues ou des amis
00:29 sur ces cas-là.
00:30 Donc à titre personnel avec des amis, mais également au bureau.
00:33 Et moi, ce que j'apprécie énormément au CRI,
00:35 c'est tous les échanges qu'on peut avoir aussi à la salle café.
00:38 Donc là, maintenant, mes filles sont adolescentes,
00:39 donc c'est pas les mêmes problèmes.
00:40 Là, je peux partir sans avoir de baby-sitter,
00:42 elles se gardent toutes seules.
00:44 Mais c'est d'autres problématiques.
00:45 Et finalement, de pouvoir échanger avec des parents
00:47 qui vivent la même chose,
00:49 à la fois, c'est très déculpabilisant
00:50 et ça permet de se dire qu'on reste dans la norme
00:53 et qu'il y a rien de catastrophique ou de gravissime.
00:56 Et donc voilà. Donc moi, j'encourage toutes les femmes
00:58 qui n'oseraient pas se lancer dans des postes
01:02 à ne pas se mettre trop de freins.
01:04 En tout cas, bien identifier les freins.
01:06 (Propos inaudibles)
01:08 -Je voulais dire que j'ai eu la chance en ce moment
01:10 de participer à un programme qui s'appelle "Les talentueuses".
01:12 Et on a travaillé, la semaine dernière,
01:14 sur les croyances limitantes
01:16 et sur le fait qu'en tant que femme, on a souvent tendance,
01:19 ou en tant qu'être humain, mais là, c'était spécifiquement les femmes,
01:22 à voir tout ce qui nous manque
01:24 et tout ce qu'on ne sait pas bien faire
01:25 et tout ce qu'il faudrait améliorer,
01:27 alors que là, elle nous expliquait
01:28 qu'il fallait plutôt s'appuyer sur nos forces
01:30 et finalement, d'abord, valoriser nos forces,
01:33 avoir conscience de ce qu'on sait bien faire et nos forces
01:35 et les valoriser et les augmenter
01:37 avant d'essayer de progresser dans les faiblesses.
01:42 Donc voilà, ça, c'était quelque chose que je voulais partager avec vous
01:44 et je suis à votre disposition si vous voulez qu'on en discute
01:46 et que je vous montre certains supports de formation.
01:51 Et par rapport à concilier la vie pro et la vie perso,
01:54 alors, aux CERIS, à la DRAF et aux CERIS en particulier,
01:56 je trouve que c'est très adapté.
01:58 Le télétravail, ça a apporté vraiment un grand plus
02:01 quand on a des besoins de pouvoir se recentrer,
02:05 de se reconcentrer chez soi
02:08 et ça, c'est un point vraiment positif.
02:12 -Donc, j'ai fini. Je vais passer la parole à Jean.
02:14 (Rires)
02:18 -Voilà, donc, vu qu'on avait parlé...
02:20 Il était question de faire un groupe de paroles,
02:23 un groupe d'échanges et voilà, nous, on est...
02:25 Moi, je suis très ouverte et je pense qu'aux CERIS,
02:27 on est très ouverts.
02:28 Si vous avez besoin d'échanger sur les enfants,
02:30 comment gérer les enfants, comment gérer la vie pro,
02:32 est-ce qu'on envisage une mobilité ou pas, voilà.
02:35 Je ne sais pas.
02:37 Bon, Jean ?
02:38 De manière incognito.
02:40 -Un petit peu moins incognito, je suis un peu moins contre-jour.
02:44 Bonjour, donc, moi, c'est Jean.
02:45 (Rires)
02:47 Je ne te répète tout.
02:49 (Rires)
02:50 Non, en fait, je voulais témoigner ma situation personnelle.
02:54 C'est... J'ai été longtemps...
02:57 Moi, pendant toute la partie convalescence de mon épouse,
03:01 qui a eu un cancer, il y a une...
03:03 Maintenant, qui est décédée, mais peu importe.
03:05 Et donc, j'ai été, pendant 9 ans, aidant familial.
03:08 Et à la même époque, j'étais chef de Pôle en DDT
03:13 sur la gestion des aides européennes,
03:15 donc un poste assez sensible et compliqué à gérer.
03:19 Et en même moment, donc, j'avais mes dernières enfants,
03:22 qui avaient un an,
03:23 donc il a fallu gérer à la fois, concilier le travail au bureau,
03:28 qui est un travail assez prenant,
03:30 une situation familiale où je devais soutenir
03:33 moralement, psychologiquement et physiquement mon épouse,
03:35 et à la fois gérer la scolarité et le quotidien de 5 enfants,
03:40 qui étaient à l'époque en bas âge.
03:42 Donc, ça a été très, très compliqué, je ne vous le cache pas,
03:46 avec des nuits très courtes,
03:49 où vous faites la nuit,
03:50 ce que, au niveau familial, vous ne savez pas faire le jour,
03:53 parce que vous êtes pris par le travail, etc.
03:55 Donc, ça a été très, très pesant, je ne veux pas vous le cacher,
03:59 avec, certes, côté travail,
04:02 des adaptations qui m'avaient été offertes par ma direction de l'époque,
04:06 quand bien même le poste avait été à responsabilité et prenant.
04:10 Voilà, donc, je ne vous cache pas que ça a été très, très compliqué.
04:14 Depuis, donc, la situation a évolué, les enfants ont grandi,
04:18 et là, au jour d'aujourd'hui, je suis papa célibataire
04:20 depuis 4 ans, mais bientôt 4 ans,
04:23 avec des enfants à gérer qui sont en phase compliquée d'adolescence,
04:28 je ne vous le cache pas, donc ma grande a 20 ans,
04:29 mais les dernières ont 12 ans.
04:31 Et donc, ce qui fait que le travail est...
04:36 Moi, j'ai la chance d'être au CERISE avec un travail
04:39 qui concilie à la fois,
04:41 qui est plus adapté à la situation personnelle,
04:46 où le télétravail faisant,
04:49 je peux être disponible à la fois le mercredi de manière allégée
04:53 sur ma vie de famille,
04:54 dans la mesure où les enfants sont tous au collège,
04:57 donc ça se concilie très bien avec le télétravail,
05:00 et surtout, la difficulté, c'est d'organiser les rendez-vous familiaux, etc.
05:05 Et le télétravail a été pour moi très moteur,
05:08 dans la mesure où, à partir de 17h, vous êtes totalement libre
05:10 et vous êtes à proximité de votre...
05:14 Comment j'allais dire ? De la vie de famille,
05:16 et on n'a pas les délais de route,
05:18 il faut savoir que les délais de route, parfois,
05:20 quand on a un emploi du temps assez compliqué à gérer,
05:24 et très précis, où chaque grain de sable
05:27 peut créer du stress et remettre en cause le déroulé,
05:31 ce qui fait que le délai de route étant beaucoup plus court,
05:34 c'est plus facile à organiser la vie de famille.
05:39 Donc voilà, je ne veux pas m'apesantir ni quoi que ce soit,
05:42 je ne cherche pas de larmes de crocodile autour de personne,
05:45 la situation est ainsi, et ma résilience,
05:49 et surtout, mon adaptation fait que j'ai tout géré,
05:52 je vais faire tout, il n'y a pas de souci,
05:54 mes enfants vont bien, moi aussi, psychologiquement,
05:57 je ne suis pas encore atteint de syndrome post-traumatique.
06:03 Donc voilà.
06:05 Mais voilà, moi, j'ai la chance et on a la chance,
06:06 moi, j'estime avoir eu la chance au égard au statut de fonctionnaire
06:11 et surtout de la conciliation de mes hiérarchies successives,
06:14 parce que j'ai changé de poste à plusieurs fois depuis ces événements,
06:19 d'avoir une conciliation entre la vie de famille et le travail
06:25 de manière très adaptée à la situation que j'ai gérée.
06:29 Pour rebondir sur l'égalité homme-femme,
06:31 parce que mon témoignage, je veux en faire partie,
06:34 je veux faire part aussi, j'allais dire, de préjugés inverses,
06:39 parce qu'on dit toujours égalité homme-femme
06:41 et on met toujours en avant les difficultés des femmes
06:43 sur le développement de carrière.
06:46 Moi, j'ai eu l'inverse.
06:48 J'ai eu des situations cocasses, voire pas si cocasses que ça.
06:52 C'est le cas basique, vous voyez, vous êtes papa,
06:55 vous avez des filles, moi, j'ai quatre filles et un garçon,
06:58 vous allez dans des toilettes publiques.
07:01 Vous allez quoi, dans les toilettes des filles
07:02 ou les toilettes des garçons pour aller faire uriner vos filles ?
07:07 Vous allez dans les toilettes des femmes,
07:10 vous sortez, vous regardez,
07:11 vous croisez des regards de suspicion de pédophilie.
07:16 Et côté homme, vous avez l'inverse.
07:20 Donc, vous voyez, ça, c'est des situations
07:22 pas faciles à vivre au quotidien,
07:23 surtout quand vous avez des enfants bas âge.
07:27 Vous voyez, donc, parfois, ça paraît simple,
07:31 mais au quotidien, quand vous vous êtes confrontés à ça
07:34 et vous n'êtes pas prêts,
07:35 parce que vous n'êtes jamais prêts dans ce genre de situation,
07:37 vous prenez des claques.
07:39 Bon, après, voilà, il faut aussi prendre de la hauteur,
07:42 relativiser et expliquer la situation.
07:44 La maman n'est plus là ou pas là, elle n'est pas disponible.
07:47 Vous faites et vous adaptez.
07:50 Et pour ça, il faut rebondir.
07:52 Voilà, moi, c'est ce que je disais toujours,
07:53 c'est rebondir, ne pas s'enfoncer,
07:58 parler avec son entourage.
08:00 Moi, j'ai malheureusement la famille qui n'est pas très à proximité,
08:03 mais voilà, je me suis entouré, on avait des amis,
08:05 on a toujours des amis, j'ai toujours un environnement d'amis
08:09 qui sont toujours prêts à m'aider, etc.
08:11 Et ça, c'est hyper important.
08:13 Et je répète, on a la chance de la fonction publique
08:16 d'avoir des possibilités d'adapter plus facilement
08:19 que si on était dans le privé ou dans certains corps de métier,
08:23 de s'adapter et de concilier la vie de famille en pareille situation.
08:27 Et je remercie mes hiérarchies successives
08:31 qui m'ont écouté et qui ont bien compris
08:33 les difficultés que j'ai rencontrées
08:36 et qui m'ont permis de faire pire des cas,
08:40 pas faciles à gérer,
08:42 et les accidents de la vie que je ne souhaite à personne.
08:46 Voilà, je ne sais pas.
08:48 Ça me larme, ça ne sert à rien.
08:49 Je répète, j'assume.
08:51 Mais voilà.
08:53 Voilà.
08:55 Je ne sais pas, j'ai fait tomber le flanc, là.
08:58 J'ai pompé en violence.
09:00 - Non, c'est génial. - On est amis.
09:02 Donc voilà.
09:05 - C'est sportif.
09:07 - C'est sportif.
09:09 Surtout qu'ils sont sportifs aussi.
09:11 Je ne parle que...
09:13 Non, non, c'est gérer le planning de tout le monde.
09:17 Voilà.
09:18 Voilà.
09:20 Bon, j'ai pompé en blanche.
09:23 - Après, ils n'ont pas le micro ouvert, du coup.
09:26 - Je te donne ma place.
09:29 - Passez-moi.
09:32 - Je te la donne ma place à personne.
09:35 - Bonjour.
09:38 - Bonjour.
09:41 Donc, moi, je vais poursuivre le déplacement
09:44 de l'environnement générationnel,
09:47 puisque mon témoignage, en fait,
09:51 c'est un témoignage des dents familiales,
09:54 mais auprès de mes parents.
09:57 Donc, en fait, je ne vais pas redire
10:00 ce qui a pu être dit par Émilie et par Jean,
10:03 mais je voudrais vraiment insister sur l'environnement
10:07 de l'organisation du travail au sein...
10:10 Alors, ça a évolué dans le temps,
10:13 puisque mon histoire s'est étalée
10:16 sur quelques années quand même.
10:19 Mais j'ai vu apparaître le télétravail
10:23 avant les périodes de la pandémie
10:26 et des confinements.
10:29 J'ai vu apparaître le cycle F
10:32 qui permettait effectivement
10:35 plus du télétravail,
10:39 d'organiser la prise des rendez-vous,
10:42 la logistique, tout ce genre de choses
10:45 qui peut être un peu compliquées,
10:48 d'autant que géographiquement,
10:51 la famille est à une centaine de kilomètres de Lille.
10:55 Donc, tout ça, c'est sa facilité.
10:58 Et puis, ça ne m'a pas freiné
11:01 dans l'évolution de ma carrière.
11:04 J'ai pu faire évoluer ma carrière
11:07 avec les événements externes
11:11 qui ont été la réorganisation territoriale
11:14 de l'État,
11:17 la création de la région
11:20 qui est associée à l'ex-Nord-Pas-de-Calais et l'ex-Picardie,
11:23 puis ma position qui a évolué vers le Caudiller.
11:27 Tout ça, ça a facilité au niveau organisation.
11:30 Mais ce que je ressens aussi,
11:33 ce qui a été dit par les collègues précédemment,
11:36 mais ce que je ressens vraiment très profondément,
11:39 c'est le soutien, la bienveillance
11:43 de la part des collègues
11:46 au sein du service,
11:49 entre les services et même au niveau de la direction
11:52 et des équipes de direction successives
11:56 et je le répète, cette histoire a duré quand même plusieurs années
11:59 avec un renouvellement des équipes de direction,
12:02 mais il y a quelque chose
12:05 que je rattache,
12:08 j'ai un peu de mal à l'expliquer,
12:11 alors là on remonte à des décennies.
12:15 J'avais à l'époque un mandat au sein de la représentation du personnel
12:18 à l'époque des CET et CHSCT
12:21 et j'avais eu l'occasion
12:24 de parler à un, je ne sais même plus si c'était déjà un IGAPS
12:27 ou si c'était encore un IGIR,
12:31 mais je lui avais parlé de l'esprit agriculture.
12:34 C'est vraiment quelque chose qu'on ne retrouve pas,
12:37 j'ai eu l'occasion de discuter avec nombre de collègues
12:40 d'autres administrations et il y a vraiment une identité
12:43 d'un esprit agriculture qu'on retrouve
12:47 entre les collègues au fil de la vie professionnelle
12:50 et je dois dire que vraiment
12:53 c'est un profond de reconnaissance pour l'ensemble des collègues
12:56 que j'ai pu côtoyer au fil de ma carrière
12:59 et c'est des appuis qui m'ont permis d'avancer
13:03 dans mon histoire personnelle,
13:06 personnelle et professionnelle.
13:09 Voilà, on ne va pas faire plus long,
13:12 je vais laisser la place aux autres témoins.
13:15 Qui tourne ?
13:19 C'est une année olympique ?
13:22 Il faut garder la flamme.
13:25 Il se passe la flamme.
13:28 Merci, du coup, il ne faut pas que je sois trop près, c'est ça ?
13:31 Non, je pense que vous avez passé le son.
13:35 Vous me dites si le son est trop fort ou pas assez fort.
13:38 Moi, je voulais juste parler d'un sujet qui est passé pour moi
13:41 et qui était alors complètement tabou,
13:44 c'était la procréation médicalement assistée, la PMA.
13:47 C'est un sujet qui est passé pour moi
13:51 et qui était alors complètement tabou,
13:54 c'était la procréation médicalement assistée, la PMA.
13:57 C'était pour mon aîné, donc il y a maintenant plus de 17 ans,
14:00 elle a 16 ans,
14:03 et c'était à une époque où j'étais jeune ISPV
14:07 à l'ADGAL et j'étais chargée d'études rage
14:10 et plan d'urgence contre les épisodes aussi
14:13 au Bureau de la Santé Animale,
14:16 où toutes les grossesses étaient perçues
14:20 et je me souviens que mes collègues avaient peur de le dire
14:23 et moi, dire que j'allais entrer dans un protocole de PMA,
14:26 je ne voulais absolument pas,
14:29 j'avais très peur des conséquences sur d'éventuelles futures mobilités.
14:32 Donc, voilà, toute seule,
14:35 et à l'époque, nous n'avions aucun aménagement horaire,
14:39 et à l'époque, nous n'avions aucun aménagement horaire,
14:42 aucune autorisation d'absence possible.
14:45 Donc, pour rappeler ceux qui ne savent pas ce que c'est,
14:48 c'est, voilà, pour être éligible, à cette époque,
14:51 il fallait être en couple, hétérosexuel, marié ou paxé,
14:55 il fallait être en couple, hétérosexuel, marié ou paxé,
14:58 et avoir déjà deux ans d'infertilité
15:01 et avoir déjà deux ans d'infertilité
15:04 et avoir déjà fait des premiers traitements hormonaux.
15:07 Donc, quand on arrive à entrer en protocole,
15:11 on est déjà assez physiquement et moralement éprouvé
15:14 et le début du protocole,
15:17 c'est plutôt une échographie dans un centre d'échographie agréé
15:20 très tôt le matin, un jour sur deux,
15:23 tout le temps de la période de stimulation,
15:27 et c'est une prise de sang un jour sur deux.
15:30 Donc, un matin, on a l'échographie,
15:33 le lendemain matin, on a la prise de sang dans un laboratoire agréé,
15:36 et tous les après-midi, il faut récupérer les résultats,
15:39 appeler son médecin et adapter la dose d'hormones
15:43 qu'on va s'injecter tous les soirs,
15:46 d'après-midi à heure fixe.
15:49 Donc, moi, pour cacher ça, je partais à 6h30 le matin chez moi,
15:52 j'étais à 7h30, soit en train de faire une écho,
15:55 soit en train de faire une prise de sang,
15:59 j'essayais d'arriver au travail dans les mêmes heures qu'habituellement,
16:02 je passais mon appel au médecin, comme je partageais un bureau,
16:05 j'allais le faire soit dans une salle de réunion vide,
16:08 soit n'importe quelle salle que je trouvais vide,
16:11 je m'en cachais,
16:15 je l'ai caché dans les toilettes pour que personne ne le voie,
16:18 donc au niveau hygiène, ce n'était pas super,
16:21 et physiquement, c'est extrêmement lourd comme traitement,
16:24 c'est fatigant, c'est douloureux,
16:27 et en fin de stimulation, on a même du mal à marcher.
16:31 Donc, moi, je me dis que les grosses avancées,
16:34 c'est que déjà, les conditions d'hégébilité de la BMA ont évolué,
16:37 donc c'est à la fois un couple ou une femme seule, non mariée,
16:40 ça peut être un couple formé de 2 femmes,
16:44 il n'y a plus de conditions de mariage ou de pax,
16:47 donc ça, c'est déjà une bonne chose,
16:50 et puis, il y a eu une circulaire en 2017
16:53 du ministre de la Fonction publique
16:56 qui permettait les autorisations d'absence
16:59 pour se rendre aux examens médicaux pour la femme,
17:03 et qui permettait au conjoint de se rendre à 3 de ces examens médicaux,
17:06 et je pense que c'est vraiment fondamental,
17:09 parce que dans cette salle d'attente de 2 femmes,
17:12 dans cette salle d'attente de l'échographie agréée,
17:15 quand on voit qu'il y a des femmes qui se rendent seules
17:19 pour faire une écho pour décider d'une réduction embryonnaire,
17:22 moi, je trouve que moralement, être seule et pas accompagnée
17:25 de son conjoint, c'était quand même très dur pour elles,
17:28 ça se voyait.
17:29 Donc, il y a déjà ce volet-là où je trouve que c'est un énorme progrès
17:33 depuis 2017, et puis, à la partie télétravail,
17:36 les jours où on a du mal à marcher tellement on a mal au ventre,
17:39 je pense que là, c'est vraiment indispensable
17:44 que la personne puisse être en télétravail,
17:46 et ça évite les arrêts, donc je trouve que tout le monde est gagnant.
17:50 Ce télétravail, il y a peut-être des progrès à faire sur,
17:53 est-ce que c'est 3 jours fixes, ou est-ce qu'on peut,
17:56 sur une semaine donnée, en prendre plus, et puis en prendre moins
17:59 quand ça va mieux ?
18:00 Je sais que sur les cycles France-Agrimer, par exemple,
18:04 ça s'est permis, parce qu'on a cette flexibilité-là,
18:07 c'est encore permis dans tous les cycles, en tout cas pas au Maza,
18:10 et puis surtout, je pense que là où on a des progrès à faire encore,
18:15 c'est le fait que toutes ces maladies qui mènent à l'infertilité,
18:18 elles sont taboues, on n'en parle pas,
18:21 elles peuvent être très douloureuses et invalidantes,
18:24 et ça se répète régulièrement,
18:26 et que ce soit avant ou même après les grossesses,
18:29 parce qu'une fois que la PMA est passée,
18:31 ça peut redémarrer à la grossesse d'après,
18:35 et surtout, c'est des maladies qui ne se traitent pas forcément facilement,
18:40 donc c'est quelque chose qu'on a avant, qu'on a après,
18:43 et dont on ne parle pas.
18:45 Et je trouve que là-dessus, il y a eu plein de progrès
18:50 sur la flexibilité télétravail, sur les autorisations d'absence,
18:56 sur le fait que maintenant la grossesse n'est plus une catastrophe,
18:59 mais sur ce côté tabou,
19:02 je pense qu'on y gagnerait à en parler.
19:05 Voilà pour mon témoignage.
19:07 - C'est tout à fait l'ambiance aussi ?
19:13 - Oui, tout à fait.
19:15 - On va repasser la parole à Amiane.
19:18 On vous repasse la parole du coup ?
19:23 - Oui.
19:26 Ce sont les témoignages des agents de CIVEP,
19:30 donc c'est le CIVEP de Dunkerque.
19:35 Madame Alvarez Maria Beatriz,
19:40 chef d'équipe vétérinaire espagnole en cycle capitainerie.
19:45 Dans mon cas, le cycle de capitainerie,
19:50 seule à Dunkerque et ne pas avoir de famille ici,
19:55 ne permet pas à ma fille de Neuvent de vivre avec moi.
19:58 Par contre, elle reste en Espagne
20:01 et je ne peux la voir qu'à mes congés.
20:04 Il est difficile, voire impossible,
20:07 de trouver une personne pour s'occuper d'elle la nuit.
20:11 Monsieur Lefebvre Sylvain, agent contractuel en couple,
20:16 marié sans enfant, vivant en location à la campagne,
20:20 en cycle de capitainerie.
20:23 Le fait de travailler en cycle de capitainerie
20:27 me permet d'accéder à de nombreuses activités.
20:30 Je pratique beaucoup de sport.
20:32 Cela me permet de pouvoir m'y rendre tous les jours.
20:35 Mon autre passion étant le cinéma,
20:38 j'ai l'occasion de participer à des séances régulièrement en journée.
20:43 La conciliation avec ma vie privée est parfaite.
20:48 J'étais directeure d'un restaurant
20:51 avant d'intégrer mes fonctions au CIVEP,
20:54 et j'ai des journées de travail de 15 heures par jour
20:57 sur 5 jours par semaine.
20:59 Le fait de répartir mes horaires entre le jour et la nuit
21:03 a considérablement amélioré ma situation sociale,
21:07 que ce soit avec ma famille ou mes amis.
21:10 En résumé, me concernant,
21:13 j'ai trouvé mon équilibre en lien avec mes horaires de travail.
21:17 Monsieur Le Thurme-Roger, agent transversal.
21:23 Bonjour. J'ai la chance, avec l'accord de mon chef de service,
21:27 François-Xavier Ducrot,
21:29 de pouvoir suivre le cycle F
21:33 pour la réalisation de mes heures de travail.
21:36 Ceci me permet de prendre mon mercredi après-midi
21:40 pour apprendre à jouer au bridge.
21:43 Cet après-midi représente une bonne copure dans la semaine
21:47 et participe à mon équilibre de vie.
21:52 Je remercie Virginie Hennepik qui a récolté tous ces témoignages
21:56 et qui font des retours positifs du cycle de travail et des horaires.
22:02 Oui, le premier, c'est une particularité.
22:08 Je vois qu'il y a aussi Frédéric Bertrand
22:11 qui est connecté et qui fait partie des civils de Calais-Dunkerque.
22:15 Il veut peut-être dire un mot.
22:19 Bonjour à tous.
22:22 -Merci, Frédéric. -Bonjour.
22:25 Je n'avais pas prévu d'intervenir.
22:28 Les cycles capitainerie sont des cycles très particuliers
22:32 avec un rythme unique au sein du ministère de l'Agriculture.
22:36 On a une population de vétérinaires
22:40 qui a majorité d'origine étrangère.
22:43 C'est vrai que les situations...
22:46 Il y a une vétérinaire sur Calais d'origine italienne
22:50 qui a laissé sa petite-fille de 12 ans en Italie.
22:53 Malheureusement, c'est un choix.
22:57 On n'impose pas aux gens de venir et de se séparer de leur famille.
23:02 Comment faire pour que ces femmes puissent avoir leurs enfants régulièrement ?
23:11 On s'adapte en essayant.
23:14 C'est pareil pour les vétérinaires sans enfants.
23:19 On adapte les choses pour que nos vétérinaires
23:24 puissent avoir des périodes assez longues
23:27 pour repartir dans leur pays et revoir leur famille
23:30 pendant assez longtemps.
23:33 C'est vrai qu'on essaie de s'adapter là-dessus.
23:37 On y est attentifs.
23:41 Voilà.
23:44 - Vas-y, allez.
23:47 - J'ai été recruté il y a une dizaine d'années
23:50 en tant que travailleur handicapé.
23:53 Entre-temps, j'ai déclaré une maladie génétique
23:57 invalidante dégénérative qui ne tue pas.
24:02 J'ai eu 2 ans d'arrêt de travail.
24:05 Je viens de reprendre il y a 3 mois.
24:08 Je suis en mi-temps thérapeutique depuis 3 mois.
24:12 Et encore 3 mois, peut-être un peu plus.
24:15 On verra ensuite.
24:18 Pendant ce travail, je me suis séparé de ma compagne.
24:21 Je suis papa célibataire, une semaine sur deux.
24:24 Comme je disais, la semaine de travail où j'ai mes enfants,
24:28 c'est compliqué, même si on est en mi-temps thérapeutique.
24:34 J'ai les enfants, le travail, tous les rendez-vous publics.
24:38 C'est une idée d'extrême fatigabilité.
24:41 Il y a un sujet "tabou" dans le monde du travail.
24:49 Les travailleurs handicapés ne parlent pas toujours de leur handicap.
24:54 C'est un souci où il n'est pas connu.
24:58 C'est embêtant.
25:01 Par exemple, on me demande quelque chose.
25:04 Je dis "non, je ne veux pas".
25:07 Mon interlocuteur entend "non, je ne veux pas".
25:11 C'est très compliqué.
25:14 Ça amène des gros problèmes de dialogue.
25:19 C'est à côté de l'organisation du travail.
25:22 Pour revenir sur les personnes en soutien de famille,
25:28 là, c'est la personne malade.
25:31 C'est un peu pesant.
25:35 Sur le moral, ça commence à vaciller.
25:38 Il y a des semaines où on ne sait pas comment faire.
25:44 - Merci, Sébastien.
25:47 Je vais laisser la parole à Anne-Sophie Pourcher
25:51 sur l'enseignement agricole.
25:55 - Concernant l'enseignement agricole,
25:58 il y a dans les textes, comme dans l'éducation nationale,
26:01 des textes qui demandent de travailler l'égalité fille-garçon.
26:05 Notamment dans le cadre de l'éducation à la sexualité.
26:09 Voilà, parce qu'on parle de...
26:13 Aujourd'hui, il y a cette obligation de former,
26:17 trois heures par année scolaire, les jeunes,
26:20 à l'éducation à la sexualité, dont l'égalité fille-garçon.
26:25 Et parallèlement, depuis quelques années,
26:28 les chercheurs se sont intéressés à ce qu'on appelle
26:32 les compétences psychosociales, plus centrées sur l'individu.
26:36 Donc il y a une évolution.
26:39 Maintenant, l'égalité fille-garçon,
26:42 ça va tendre à parler non pas de fille et de garçon,
26:45 mais à parler d'élève.
26:48 A partir du moment où on parle de fille et de garçon,
26:51 on fait déjà le clivage entre les deux.
26:54 C'est comme nous, on a papa et maman au travail,
26:57 mais nous sommes parents.
27:00 On peut mettre l'individu au centre
27:03 et arrêter de travailler sur le homme-femme
27:07 et de redonner les mêmes droits à l'individu.
27:13 Peu importe que ce soit une fille et un garçon,
27:16 ce qui est intéressant de travailler avec eux,
27:19 c'est le respect de l'autre, de remettre de l'humain,
27:23 parce que l'autre a des besoins différents.
27:26 On peut avoir une fille et un garçon et avoir les mêmes besoins.
27:30 D'emblée, quand on met ce clivage entre les deux,
27:34 ça devient un peu compliqué, parce qu'on les met en opposition.
27:38 On a l'impression que c'est l'un contre l'autre,
27:42 l'un qui va être plus ce que ci, l'autre qui va être plus ça.
27:45 En fait, non, les deux peuvent être d'égal à égal.
27:49 Quand on parle d'égalité d'individu,
27:54 ce qu'il faut se rendre compte,
27:57 c'est que quand on parle de respect de l'autre,
28:01 c'est aussi le respect des émotions.
28:04 Quand vous travaillez les émotions avec certains spécialistes,
28:08 au début, ce qu'ils vous disent, c'est qu'il y a quatre émotions primaires.
28:12 Vous avez la peur, la joie, la colère et la tristesse.
28:16 Elles ont un sexe dans l'imaginaire collectif.
28:21 Elles sont genrées par la société.
28:25 La colère et la joie appartiennent aux hommes,
28:29 et la peur et la tristesse aux femmes.
28:32 Les femmes ont peur des araignées, elles sont tristes, dépressives.
28:36 Par contre, les hommes ont le droit d'être joyeux,
28:40 de crier, d'éclater, de rire à un match de foot.
28:43 Si vous voyez des femmes rigoler, ou autres, ce sont des hystériques.
28:47 C'est un peu le collectif. Une femme en colère est hystérique.
28:51 Un homme a le droit, c'est normal, c'est son choix.
28:55 Rien que par ça, on met déjà,
29:00 dans la société,
29:04 une séparation entre les sexes.
29:07 Pourquoi un petit garçon ne pourrait pas être triste ?
29:10 Pourquoi un homme n'a pas le droit de pleurer ?
29:14 Ils ont le droit de pleurer, comme nous, c'est pas que les femmes.
29:18 Ils ont le droit d'avoir peur, d'avoir des craintes.
29:21 Les femmes ont le droit d'être joyeuses,
29:24 et elles ont le droit d'être en colère, d'exprimer leur colère.
29:27 C'est ça aussi, dans les établissements scolaires,
29:30 qui est intéressant de travailler. C'est d'autoriser à être soi,
29:35 à être une personne, et pas uniquement par rapport
29:38 à ce que ça peut être sur ces émotions-là.
29:41 Et puis, on a, justement,
29:45 par rapport à cette tristesse,
29:48 on ne reconnaît pas l'homme ou le garçon
29:53 qui a des soucis moraux,
29:57 qui est embêté par une maladie,
30:00 qui a des aidants à la maison.
30:03 On va reconnaître ça à la fille, et au garçon, on va le reconnaître.
30:08 C'est vers ça qu'il faut tendre dans les établissements scolaires
30:12 et dans notre société, de redonner de l'humain,
30:16 de l'individu.
30:19 Et on a aussi, dans cette posture
30:22 de l'individu, de la personne,
30:25 on a des gens qui ont besoin de confort,
30:29 de faire plaisir, d'être dans le contrôle.
30:32 Il y a des gens qui ont besoin de savoir
30:35 comment les autres vont faire, que les choses vont être gérées.
30:39 Et ça, qu'on soit un homme ou une femme, c'est pareil.
30:42 Quand on a des enfants, il y a souvent,
30:46 qu'on soit un papa, une maman, qu'on soit parents,
30:49 on a des enfants pour faire les devoirs.
30:52 Des fois, c'est un peu compliqué, parce que c'est "Maman, je vais prendre un yaourt,
30:56 Maman, je vais faire pipi avant de faire les devoirs, et nous, on est là,
31:00 on râle, on râle, on râle." Mais cette personne-là, votre individu,
31:05 il a besoin d'avoir du confort avant de se mettre à la tâche.
31:09 C'est pareil pour les adultes. Il y a des adultes,
31:12 avant de commencer le matin, eux, ils vont commencer par aller boire le café,
31:15 parce que c'est ça qui va leur permettre d'être serein, d'être rassuré,
31:18 et d'aller vers la possibilité d'être plus effectif,
31:24 parce que c'est ce qui les rassure. Il y en a d'autres, ça va être le contrôle,
31:27 ça va être votre enfant qui va préparer son cartable
31:30 et qui va prendre tous les livres pour la semaine,
31:33 comme c'est aujourd'hui, va prendre tous ses livres au cas où.
31:36 On a des collègues, des collaborateurs, c'est pareil,
31:40 il faut qu'ils aient toujours toutes leurs affaires, c'est ce qui les rassure.
31:43 Et quelquefois, on a tendance à dire "oui, c'est un homme, il est plus organisé,
31:47 ou c'est une femme parce qu'elle sait que ce soir, elle va gérer les enfants."
31:51 Mais non, c'est tout le monde, quel que soit l'individu.
31:54 Et il y a quelque chose qu'on oublie,
31:58 c'est qu'on oublie souvent de se mettre dans les baskets de l'autre,
32:01 dans le basket du parent, dans les baskets de l'aidant.
32:04 C'est-à-dire que quand on demande aux gens de donner toutes les difficultés qu'ils ont
32:09 et de passer à son voisin et de lui demander "en gros, vis ma vie"
32:13 avec mes baskets, avec mon sac à dos,
32:17 quelquefois, on se rend compte que la collègue d'à côté, le collègue,
32:21 a une énorme responsabilité et c'est difficile.
32:25 Et pouvoir échanger justement sur ces choses-là, c'est ça aussi qui est intéressant.
32:29 Et donc, en 2022, il y a une instruction interministérielle
32:34 qui a demandé que d'ici 2030, on ait des générations d'enfants,
32:40 des générations de jeunes, en fait, qui soient formés
32:43 ou qui renforcent leurs compétences psychosociales.
32:46 Alors, les compétences psychosociales, ce sont des compétences qui ne sont pas innées.
32:49 C'est se mettre en capacité, c'est avoir l'être critique,
32:52 c'est savoir faire des bons choix, savoir gérer ses émotions,
32:56 savoir résoudre des problèmes.
32:58 Et en fait, nous, les adultes, on est là pour aider nos enfants,
33:04 aider les élèves, en fait, mais c'est bien aussi qu'on puisse
33:07 s'entraider en tant qu'adultes à faire grandir ses compétences psychosociales.
33:13 Donc, cette instruction, elle demande à ce que les établissements scolaires,
33:17 à ce que les crèches et les parents et autres,
33:19 soient formés aux compétences psychosociales pour renforcer les leurs,
33:23 mais aussi qu'ils aident les jeunes à se construire,
33:27 à avoir en fait cette autonomie.
33:29 C'est comme le matin, quand vous l'emmenez vos enfants à l'école
33:33 et qu'il n'a pas préparé ses baskets, son sac, il a oublié la piscine,
33:38 il a oublié ci, il a oublié ça.
33:40 Et comment on peut faire que le départ, le matin, à la maison, se passe bien ?
33:45 Parce qu'en fait, quand on commence déjà à courir,
33:48 qu'on soit avec un ou plusieurs enfants,
33:51 quand on commence à courir pour rattraper les affaires de l'un et de l'autre,
33:54 on n'a pas l'autonomie, on ne l'a pas aidé dans l'autonomie,
33:57 parce que ça va plus vite quand on prépare les affaires en tant que parent,
34:01 mais effectivement, de redonner la capacité d'agir à ses enfants,
34:05 c'est aussi très important.
34:07 Quand je suis professeure, c'est pareil.
34:09 Si je dis "Valérie, tiens-toi bien",
34:12 je vais dire Martine, excuse-moi, je ne m'appelle pas ton prénom,
34:17 Martine, arrête de parler à ton voisin,
34:20 est-ce que tu peux te tenir correctement ?
34:22 C'est moi, adulte, qui me rend responsable du comportement de l'autre.
34:25 Je porte le fardeau, je porte la problématique des autres,
34:28 alors qu'en fait, qu'est-ce que tu peux faire
34:32 pour éviter de parler à ton voisin sans cesse ?
34:35 Est-ce que tu peux garder ce que tu as à dire pour la récréation,
34:38 pour ta collègue ?
34:40 Qu'est-ce qui va me montrer que tu écoutes ?
34:43 C'est-à-dire, c'est mettre l'autre face à ses responsabilités,
34:47 face à sa capacité d'agir, parce que moi, mon travail,
34:50 ma vie, ma vie d'adulte, c'est de faire court.
34:53 Ce n'est pas de me rendre responsable des problématiques
34:56 et des difficultés des autres. C'est de redonner du sens.
34:59 Et dans ce développement des compétences psychosociales,
35:03 il y a des choses qui peuvent être mises en place,
35:06 ça s'appelle des ateliers parentalités aussi,
35:09 donc je pense que là, c'est un petit peu plus
35:12 ce qui va nous concerner, nous, à la DRAF,
35:15 mais il faut savoir que dans les établissements scolaires,
35:19 les ateliers parentalités, parce qu'on parle du bien-être
35:22 des élèves à l'école, il ne faut pas oublier le bien-être
35:25 des salariés, parce que quand on arrive avec plein de choses
35:28 à la maison, sur le dos, on a du mal à laisser le sac
35:31 à l'entrée de la DRAF, on est dans le bureau avec plein de sacs,
35:35 et les ateliers parentalités, c'est ce qui peut permettre
35:38 de travailler avec les parents,
35:41 pour redonner aux enfants, à vos enfants,
35:44 à votre famille, à votre mari, votre conjoint aussi,
35:48 vous pouvez aider aussi pour faire la vaisselle,
35:51 mais essayer de redonner à votre entourage, en fait,
35:54 ses compétences psychosociales,
35:57 cette capacité d'exprimer les émotions,
36:00 et puis, nous, quand on influe sur la personne,
36:03 on lui influe un comportement
36:07 qui va nécessiter
36:10 une rapidité d'action.
36:13 Si je vous demande tous de fermer le point là,
36:16 comme ça, et de me faire ouvrir,
36:19 la plupart des gens vont prendre mon point
36:23 et vont essayer de me l'ouvrir par la force,
36:26 parce que je vais demander vite, il faut ouvrir,
36:29 mais on pourrait aussi dire "est-ce que tu peux ouvrir le point ?"
36:32 Et quand on veut quelque chose de vite,
36:35 vite et rapidement, en tant que parent,
36:39 en tant que collègue, on essaie d'aller un peu
36:42 par la force, parce qu'il faut aller plus vite,
36:45 et quelques fois, un tampon de 10 secondes
36:48 et de se dire "est-ce que tu pourrais me donner ça ?
36:51 Est-ce que tu pourrais me rapporter l'heure ?"
36:55 Ça va donner la même efficacité,
36:58 la même exigence,
37:01 la même fermeté pour vous,
37:04 par contre, pour l'autre, vous allez être dans l'encouragement
37:07 et vous allez lui laisser aussi le choix d'agir à sa façon
37:11 et de faire que le résultat sera satisfaisant
37:14 pour l'autre, d'égal à égal.
37:17 Je te respecte en tant que personne, mais je me respecte
37:20 parce que j'ai une obligation de rendu, je dois t'emmener à l'école
37:23 pour 8h, ou au niveau du travail, je dois rendre ce rapport à l'heure.
37:27 Ce qui est intéressant
37:30 de travailler dans ces ateliers parentalité,
37:33 c'est de vous dire
37:36 que les enfants ne comprennent pas
37:39 les phrases de l'enfant
37:43 les phrases négatives.
37:46 Si je vous demande tous de fermer les yeux,
37:49 si vous voulez bien jouer le jeu, je vais vous lire 3 phrases
37:52 et on va échanger.
37:55 "Ne cours pas dans le couloir !
37:59 Mais arrête de frapper ton frère !
38:02 Ne lance pas ta gomme !
38:05 Ne vois pas l'éléphant rose !
38:08 Ouvrez les yeux.
38:12 Ne vois pas l'éléphant rose !
38:15 Pourquoi ? Parce que le cerveau, le "ne pas", ne le connaît pas.
38:18 C'est-à-dire que quand vous êtes avec vos enfants, vous leur dites
38:21 "Ne touche pas à ça, ne cours pas",
38:24 le cerveau se voit courir.
38:27 Le cerveau fonctionne comme ça.
38:31 Avec l'âge de ne pas, on sait ce que ça fait.
38:34 Mais ce qu'il faut savoir, c'est que nos adolescents,
38:37 aujourd'hui, quand on leur dit "je ne veux pas que tu fumes",
38:40 on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
38:43 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
38:47 Alors, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
38:50 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
38:53 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
38:56 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
38:59 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:03 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:06 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:09 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:12 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:15 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:19 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:22 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:25 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:28 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:31 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:35 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:38 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:41 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:44 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:47 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:51 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
39:54 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
39:57 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:00 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:03 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:07 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:10 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:13 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:16 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:19 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:22 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:26 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:29 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:32 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:35 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:38 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:42 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:45 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:48 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:51 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
40:54 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
40:58 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:01 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:04 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:07 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:10 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:14 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:17 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:20 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:23 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:26 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:30 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:33 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:36 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:39 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:42 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:46 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:49 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:52 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
41:55 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
41:58 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
42:02 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
42:05 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
42:08 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
42:11 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
42:14 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
42:18 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
42:21 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
42:24 Et là, on leur dit "je ne veux pas que tu fumes,
42:27 je ne veux pas que tu fumes, je ne veux pas que tu fumes".
42:31 Et nous, en fait, le système de formation que moi j'ai eu,
42:38 en fait, il est basé sur la bienveillance et la fermeté.
42:41 C'est-à-dire le cadre, en fait.
42:43 Le cadre, il est là, on ne peut pas y déroger.
42:46 Maintenant, comment on fait l'intérieur du cadre
42:49 pour vivre ensemble, pour coopérer ?
42:52 Et c'est ça qui est important, parce qu'effectivement,
42:55 on ne peut pas vivre sans cadre et sans limite.
42:58 Maintenant, comment on fait pour faire vivre ça
43:01 dans les micro-sociétés que sont la famille,
43:05 la micro-société qui est le travail, et aussi chacun ?
43:11 Et je reviens sur cette notion d'exemple, en fait.
43:15 Quand vous avez un enfant, un bébé qui vous sourit,
43:19 ce n'est pas parce qu'il vous reconnaît, en fait.
43:22 C'est parce qu'ici, il a des neurones miroirs, en fait.
43:26 C'est ce qui fait que quand vous souriez à l'enfant,
43:29 il vous sourit, en fait.
43:31 Si vous n'avez aucune expression faciale devant un enfant,
43:34 il va être perdu, il n'aura pas d'expression,
43:37 il va chercher, en fait.
43:39 C'est quand vous baillez, quelqu'un baille.
43:43 C'est tous ces réflexes-là.
43:45 C'est comme quand vous jetez un papier dehors,
43:48 dans la rue, vos enfants vous voient faire,
43:51 ils reproduisent la même chose, puisque vous êtes leur modèle.
43:55 C'est comme quand vous avez un enfant qui est en train de crier,
43:58 mais arrête de crier, et que vous criez en même temps,
44:02 il dit "pourquoi je vais arrêter de crier aussi ?"
44:05 C'est tout ça aussi qu'il faut être intéressant à travailler tous ensemble.
44:08 -Merci. On va conclure, puisqu'on a des problèmes de vidéo.
44:12 Moi, je tenais à remercier la direction de leur présence,
44:16 aussi de leur implication sur le sujet.
44:21 Je tenais à tous vous remercier, tous vos témoignages,

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