ARTE - L'histoire du détecteur de mensonges

  • il y a 6 mois
Au début du XXe siècle, des chercheurs médiatisent une découverte passionnante : ils ont
mis au point une machine capable de déceler le mensonge. Connu sous le nom
de "détecteur de mensonges", l'appareil était présenté comme un outil infaillible
de lutte contre la criminalité. Au lieu de cela, le détecteur de mensonges est devenu
un outil de peur et d'intimidation.

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00:00 ♪ ♪ ♪
00:06 (sonnerie)
00:09 ♪ ♪ ♪
00:15 - We've all lied at some point.
00:18 We've all tried to figure out
00:20 when someone else is lying to us.
00:24 We use these visual clues,
00:25 whether it's looking people to avert their eyes
00:28 or blushing or they shift their body weight,
00:31 giving off these tells, essentially.
00:33 ♪ ♪ ♪
00:38 - C'est une aspiration aussi vieille que le monde.
00:41 Au cours des premières décennies du 20e siècle,
00:44 trois chercheurs que tout oppose ont prétendu
00:46 qu'en décryptant des indices donnés par le corps humain,
00:49 ils pouvaient démasquer un imposteur,
00:51 détecter un mensonge et faire éclater la vérité.
00:56 ♪ ♪ ♪
01:02 ♪ ♪ ♪
01:08 ♪ ♪ ♪
01:14 Mais il s'avérera que l'utilisation
01:16 de ce puissant outil peut conduire à des abus tragiques.
01:20 ♪ ♪ ♪
01:25 ♪ ♪ ♪
01:30 ♪ ♪ ♪
01:35 ♪ ♪ ♪
01:40 Au fil du temps, le détecteur de mensonges
01:43 acquérera une puissance et une portée
01:46 que même ses créateurs n'auraient jamais pu imaginer.
01:49 Il sera testé chaque année sur plusieurs millions d'Américains,
01:53 bouleversant des milliers de vies.
01:55 ♪ ♪ ♪
02:01 ♪ ♪ ♪
02:07 ♪ ♪ ♪
02:10 ♪ ♪ ♪
02:15 ♪ ♪ ♪
02:20 ♪ ♪ ♪
02:22 Le détecteur de mensonges est un phénomène typiquement américain
02:26 qui mêle criminalité, science, médias et charisme.
02:31 Il se nourrit du doute et engendrera les soupçons
02:35 et la jalousie qui finiront par détruire la vie
02:38 de ses inventeurs.
02:41 ♪ ♪ ♪
02:46 ♪ ♪ ♪
02:52 ♪ ♪ ♪
02:55 ♪ ♪ ♪
02:59 - Attention!
03:01 Présentement!
03:03 Attention aux jambes!
03:05 Portez-vous!
03:07 Présent!
03:09 Présent!
03:11 Présent!
03:13 Présent! Un, deux, trois, quatre, cinq, six!
03:16 Retournez à gauche!
03:18 Présent!
03:20 (explosion)
03:23 - John Larson n'est pas un policier comme les autres.
03:26 Âgé de 29 ans et originaire de la Nouvelle-Angleterre,
03:29 il vient d'arriver en Californie.
03:31 Il entre dans la police de Berkeley en 1920
03:34 et se révèle rapidement le plus mauvais tireur du service.
03:37 Il est en outre si mauvais conducteur
03:40 que dans la même journée, il envoie à la casse
03:43 deux voitures de police.
03:45 Mais le pire aux yeux de ses collègues plus âgés,
03:48 c'est qu'il n'est pas le seul policier du pays
03:51 titulaire d'un doctorat.
03:53 Il passe son temps libre à suivre des cours
03:56 de psychiatrie criminelle et écrit un livre
03:59 sur les techniques de prise d'empreintes digitales.
04:02 (en anglais)
04:16 Au début des années 1920, la police ne dispose
04:19 d'aucun outil scientifique
04:21 et son comportement est rarement irréprochable.
04:24 La plupart des affaires sont résolues sur la base d'aveux,
04:29 dont un nombre effroyable est arraché
04:32 grâce à des passages à tabac.
04:35 (en anglais)
04:38 (en anglais)
05:05 Un autre développement pour John Larson,
05:08 son patron, August Vollmer, le chef de la police de Berkeley,
05:12 est un précurseur dans l'utilisation
05:15 de méthodes de travail scientifiques humaines et intègres.
05:20 (en anglais)
05:22 La technologie naissante la plus révolutionnaire
05:39 est sans doute ce que les scientifiques appellent alors
05:42 le test de détection de mensonges.
05:44 (en anglais)
05:46 August Vollmer sait que la fabrication
06:07 d'un détecteur efficace relève de la prouesse scientifique.
06:11 Mais dès 1921, il confie le projet à John Larson.
06:16 Pour relever cet immense défi,
06:27 le policier ne dispose que de matériel emprunté
06:30 et d'un unique assistant, un lycéen de la région.
06:34 ♪ ♪ ♪
06:36 - Depuis des décennies, des scientifiques européens
06:55 et américains cherchent des indices
06:57 prouvant qu'un individu ment.
06:59 Ils mesurent sa fréquence et sa profondeur respiratoire,
07:03 sa tension artérielle ou le temps qu'il met à répondre
07:06 à une question.
07:08 Les résultats obtenus sont plus ou moins satisfaisants,
07:11 mais aucune mesure ne permet à elle seule
07:13 de détecter un mensonge de manière fiable.
07:16 John Larson fabrique alors un appareil unique
07:19 qui regroupe plusieurs instruments de mesure.
07:23 ♪ ♪ ♪
07:27 ♪ ♪ ♪
07:31 ♪ ♪ ♪
07:35 ♪ ♪ ♪
08:00 Au printemps 1921, le détecteur est prêt à être testé.
08:06 Auguste Vollmer envoie John Larson enquêter
08:09 sur une série de vols au College Hall,
08:12 une résidence pour étudiantes
08:14 de l'Université de Californie à Berkeley.
08:17 L'affaire est banale.
08:19 Une résidente vole de l'argent, des bijoux et des vêtements
08:22 à ses camarades.
08:24 Mais si le policier parvient à la résoudre,
08:27 les conséquences seront considérables.
08:30 Il soumet chacune des jeunes femmes à un test.
08:34 Après la première série d'interrogatoires,
08:42 John Larson pense tenir la coupable.
08:45 Variation soudaine de la tension artérielle,
08:48 du rythme cardiaque et de la respiration.
08:51 Hélène Graham cache manifestement quelque chose.
08:55 Interrogée à plusieurs reprises,
08:57 elle finit par avouer les vols et quitte la ville.
09:00 John Larson appelle son appareil
09:02 le cardiopneumopsychographe,
09:04 mais les journalistes lui trouvent un nom plus accrocheur.
09:08 La presse présente l'affaire du College Hall
09:13 comme un véritable triomphe.
09:15 Elle témoigne du potentiel révolutionnaire
09:18 du détecteur de mensonges.
09:20 Mais lorsque les vols reprennent après le départ
09:23 d'Hélène Graham, le doute s'immisce
09:26 dans l'esprit de l'inventeur.
09:28 Depuis son exil, la jeune femme lui explique
09:31 dans une lettre pourquoi elle a fini par avouer.
09:34 Elle avait bien quelque chose à cacher,
09:36 mais ce quelque chose n'avait rien à voir
09:39 avec les vols au College Hall.
09:41 Cette jeune femme avait une histoire très inquiétante.
09:44 Elle avait été sexuellement abusée tôt dans sa vie.
09:47 Et en peur que cette machine
09:49 allait découvrir ses secrets,
09:52 elle a fait des missions pour tenter de supprimer les questions.
09:56 Un polygraphe est un instrument très blanc.
09:59 Les émotions humaines et les autres variables extranières
10:04 causent des entourages physiologiques.
10:07 C'était un des problèmes dans le cas du College Hall.
10:12 Larson n'a jamais vraiment été sûr
10:15 que Hélène Graham avait commis le crime.
10:18 C'est le premier cas, et dès le début,
10:21 toutes les ambiguïtés sont là.
10:23 Le souvenir de cet épisode restera gravé
10:27 dans la mémoire de John Larson jusqu'à la fin de sa vie.
10:31 Au cours de l'enquête, il avait interrogé à plusieurs reprises
10:35 l'une des victimes des vols, Margaret Taylor.
10:38 Il a découvert qu'elle avait des sentiments pour lui et pour elle,
10:42 et ils se sont mariés.
10:44 Les journaux, comme vous pouvez l'imaginer, aimaient ça.
10:47 Suite à l'affaire du College Hall,
10:54 le couple quitte Berkeley et s'installe à Chicago.
10:57 John Larson prévoit d'y étudier la psychiatrie,
11:00 tout en explorant de nouveaux champs d'application
11:03 pour son détecteur de mensonges
11:05 à l'Institut de recherche sur les enfants et les adolescents.
11:09 Il continue de perfectionner son invention,
11:12 mais les enjeux étant trop importants,
11:15 il hésite encore à l'utiliser dans le cadre d'enquêtes criminelles.
11:19 "À ce stade de développement, écrit-il,
11:22 "aucun test ne peut permettre de déceler de façon certaine
11:26 "que quelqu'un ment."
11:28 Tout le monde, néanmoins, ne partage pas ses scrupules.
11:34 À l'automne 1922,
11:36 John Larson reçoit une lettre d'un certain William Marston.
11:40 Diplômé en droit et en psychologie,
11:42 cet homme de 29 ans est le président
11:45 du département de psychologie de l'Université américaine de Washington
11:49 et l'inventeur de ce qu'il a appelé le détecteur de mensonges Marston.
11:54 ...
12:00 ...
12:06 ...
12:12 William Marston estime pourtant
12:15 que son invention est quasiment infaillible.
12:18 ...
12:23 ...
12:29 ...
12:35 En 1922, Marston tente de faire accepter
12:38 comme preuve juridique les résultats de ses tests.
12:41 Prenant connaissance par la presse des travaux de John Larson,
12:45 il adresse à ce dernier une lettre lui demandant plus de détails.
12:49 John Larson répond gentiment à l'inventeur très déterminé
12:53 que son dispositif n'est pas fiable.
12:56 Trop tard, Marston et son invention
12:59 vont s'immiscer au coeur d'une affaire de meurtre très médiatisée.
13:03 ...
13:06 Selon la police, James Fry a avoué
13:09 avoir tué un éminent médecin noir.
13:12 L'intéressé déclare quant à lui que ses aveux
13:15 lui ont été arrachés par la ruse.
13:18 ...
13:24 ...
13:28 ...
13:33 ...
13:38 Le juge rend sa décision en concluant qu'un jour, peut-être,
13:42 les détecteurs de mensonges permettront de savoir
13:45 quels témoins disent la vérité.
13:48 Mais pour l'instant, ajoute-t-il, c'est le travail du jury.
13:53 Quelques mois plus tard,
13:55 la cour d'appel donne raison à John Larson.
13:58 Le détecteur de mensonges de William Marston
14:01 n'a pas été validé par la communauté scientifique
14:04 et n'a donc pas sa place dans un tribunal.
14:07 ...
14:13 ...
14:19 ...
14:23 James Fry passera 18 ans en prison.
14:27 L'effet collatéral des ambitions de Marston aura détruit sa vie.
14:32 ...
14:35 ...
14:41 ...
14:47 ...
14:51 Le rêve de révolutionner la justice est mort.
14:55 Et le détecteur de mensonges semble voué à disparaître.
14:59 Pourtant, pour l'appareil et ses créateurs,
15:03 l'aventure ne fait que commencer.
15:06 ...
15:10 -It's January 31st, 1928.
15:12 Dr. William Marston tests his latest invention,
15:15 the love meter.
15:16 He's going to find out
15:18 whether blondes or brunettes react more to love.
15:21 -En 1928, Marston présente au monde
15:24 une version très différente de son détecteur de mensonges.
15:28 Il l'a rebaptisé le "compteur d'amour".
15:31 ...
15:37 ...
15:41 -C'est après une série de déboires
15:43 que Marston a décidé de revoir son invention.
15:46 Suite à la désastreuse affaire Fry,
15:48 il a remisé au placard son détecteur de mensonges,
15:51 cessé toute activité juridique
15:53 et perdu son poste à l'université américaine.
15:56 Sa nomination comme simple enseignant à l'université Tufts
16:00 n'a fait que confirmer sa déroute professionnelle.
16:03 Un esprit plus timoré, ce serait à sagie.
16:06 Marston, lui, sans tête à chercher les ennuis.
16:10 ...
16:23 -Son épouse, Elizabeth Holloway Marston,
16:26 est son égale dans tous les sens du terme.
16:29 Avocate accomplie, elle a également joué un rôle crucial
16:32 dans la conception du détecteur Marston.
16:35 Le couple est lié par de très nombreux goûts communs
16:38 et non conventionnels.
16:40 Depuis un certain temps à Boston,
16:42 il forme une coterie avec des amis adeptes du polyamour.
16:47 La proposition de Marston
16:49 n'est donc pas aussi excentrique qu'il y paraît.
16:52 Elizabeth l'accepte et Olive Byrne s'installe chez eux.
16:57 On raconte aux voisins qu'elle est veuve
16:59 et travaille chez le couple comme gouvernante.
17:02 Mais les rumeurs vont bon train
17:04 et Marston perd son poste de professeur.
17:07 Voyant que sa carrière universitaire est ruinée,
17:10 il recommence à travailler sur son appareil
17:13 rebaptisé "le compteur d'amour".
17:16 A l'instar de John Larson, il s'intéresse à l'utilisation
17:21 de l'appareil en tant que capteur d'émotions.
17:24 Mais si le parcours du policier
17:26 la conduit jusqu'à un centre de redressement pour mineurs
17:30 à Chicago, Marston, pour sa part, se retrouve à Hollywood.
17:34 "Carl Laemmle a célébré son 30e anniversaire dans les films."
17:37 En 1928, ces tests comparatifs effectués sur des femmes blondes,
17:41 rouses ou brunes attirent l'attention de Carl Laemmle.
17:45 A la tête des studios Universal, Carl Laemmle cherche
17:49 un nouveau moyen de mesurer la réaction du public à ses films.
17:54 ♪ ♪ ♪
17:59 - Larson was in fact using his device to hook up people
18:03 and gauge audience reactions for these films
18:05 that were being screened.
18:07 ♪ ♪ ♪
18:10 There's not a lot of detail, but we do know that there were
18:12 edits made to some scenes that were deemed too emotional
18:16 or too scary or too violent.
18:19 ♪ ♪ ♪
18:23 - Mais au lieu d'asseoir son succès, Marston réussit
18:26 une fois de plus à lasser son employeur.
18:29 À la fin de l'année 1929, il est licencié par les studios
18:33 Universal où le métier qu'il a inventé est confié
18:37 à un jeune homme ambitieux.
18:40 ♪ ♪ ♪
18:42 Leonard Keillor a fait du chemin depuis l'époque où,
18:45 adolescent, il était l'apprenti de John Larson
18:48 dans les services de police de Berkeley.
18:52 En 1923, lorsque ce dernier part à Chicago, Keillor suit
18:56 son patron, August Vollmer, qui a été nommé à Los Angeles
19:00 pour y assainir la police.
19:03 Sur place, le jeune homme entreprend de retravailler
19:06 le prototype conçu par John Larson.
19:10 Alors que Larson était obsédé par les limites de l'appareil
19:14 et s'inquiétait des injustices auxquelles il pouvait conduire,
19:18 Keillor l'utilise sans compter.
19:22 Testant de vrais suspects et accumulant ce qu'il nomme
19:26 des victoires.
19:29 ♪ ♪ ♪
19:32 La presse célèbre le jeune inventeur
19:45 et sa machine futuriste.
19:47 Lorsque les studios Universal se lassent de Watt,
19:51 de Williams, de Marston, le nom de Leonard Keillor
19:55 s'est donc imposé tout naturellement.
19:58 Mais le séjour de Keillor à Hollywood sera de courte durée.
20:02 - Help! Help!
20:04 - Estimant que son travail dans l'industrie du cinéma
20:08 le détourne de son véritable objectif, l'ancien policier
20:12 part s'installer dans la capitale américaine du crime.
20:16 ♪ ♪ ♪
20:20 ♪ ♪ ♪
20:24 ♪ ♪ ♪
20:27 - Lorsque Keillor arrive à Chicago au début de l'année
20:52 1930, les règlements de compte entre gangs sont devenus
20:55 monnaie courante. On en compte 500 depuis le début de la
20:58 prohibition, sans qu'aucun n'ait abouti à une condamnation.
21:01 Pourtant, même dans la capitale du crime, le massacre
21:04 de la Saint-Valentin marque les esprits. L'indignation
21:07 de l'opinion publique conduit ainsi à une nouvelle approche
21:10 de la lutte contre la criminalité.
21:14 ♪ ♪ ♪
21:17 Le Laboratoire scientifique de recherche criminelle voit le jour
21:34 à l'Université Northwestern de Chicago à l'automne 1929.
21:37 Il rassemble des spécialistes en empreinte digitale,
21:40 en balistique, en photographie de scènes de crimes,
21:43 en analyse graphologique et en toxicologie.
21:46 ♪ ♪ ♪
21:49 Keillor en devient l'expert en matière de détection
21:52 de mensonges grâce à une nouvelle machine qu'il a
21:55 lui-même conçue.
21:57 ♪ ♪ ♪
22:00 ♪ ♪ ♪
22:03 Keillor a également ajouté une nouveauté.
22:27 Deux électrodes placées sur les paumes des mains
22:30 du sujet interrogé.
22:32 Keillor donne à son dispositif le nom de polygraphe,
22:47 un terme générique qui désigne tout appareil enregistrant
22:50 simultanément plusieurs paramètres.
22:52 Mais il prend soin de faire breveter son invention
22:55 et s'en approprie le nom.
22:57 Pour la plupart des gens, polygraphe devient
23:00 rapidement synonyme de détecteur de mensonges.
23:03 ♪ ♪ ♪
23:06 Alors même que Keillor vend son appareil à la police
23:09 et à des détectives, il développe parallèlement
23:12 une nouvelle application très lucrative et promise
23:15 à un bel avenir.
23:17 ♪ ♪ ♪
23:20 ♪ ♪ ♪
23:23 - Si une enquête criminelle ne conduit souvent
23:49 qu'à un seul interrogatoire avec le détecteur de mensonges,
23:52 dans les deux années qui suivent son arrivée à Chicago,
23:55 Keillor teste plus d'un millier de caissiers de banques
23:58 et d'employés de grands magasins.
24:00 Il partage ses honoraires avec le laboratoire
24:03 et cette activité annexe devient bientôt
24:06 sa principale source de revenus.
24:09 Keillor réussit à imposer son polygraphe alors même
24:14 que les méthodes d'interrogatoire sont sur le point
24:17 de changer radicalement.
24:19 Tout commence en 1931 par la publication
24:22 d'une étude gouvernementale sur les irrégularités
24:25 commises par la police.
24:27 ♪ ♪ ♪
24:30 Bien qu'ils entendent parler de passage à tabac
24:36 depuis des années, les Américains n'en sont pas moins sidérés
24:39 par les horreurs dénoncées dans le rapport Wickersham.
24:43 ♪ ♪ ♪
24:46 ♪ ♪ ♪
24:49 Suite à la publication du rapport Wickersham,
25:00 la Cour suprême décrète enfin irrecevables
25:03 les aveux obtenus par la violence.
25:06 ♪ ♪ ♪
25:09 Depuis 10 ans, très peu de services de police
25:20 se sont intéressés aux détecteurs de mensonges.
25:23 Selon les propres mots du maire de New York,
25:26 Jimmy Walker, une bonne vieille matraque
25:29 est bien plus efficace que les nouvelles méthodes scientifiques.
25:33 Mais maintenant que la violence est soi-disant bannie
25:36 des salles d'interrogatoire, le polygraphe
25:39 commence à retenir l'attention des forces de l'ordre.
25:43 ♪ ♪ ♪
25:46 ♪ ♪ ♪
25:49 ♪ ♪ ♪
25:53 ♪ ♪ ♪
25:57 ♪ ♪ ♪
26:00 ♪ ♪ ♪
26:27 Comme l'explique son concepteur, la réussite de cette méthode
26:31 dans l'obtention d'aveux repose en grande partie
26:34 sur l'effet psychologique induit par l'appareil.
26:38 - You know George Evans?
26:40 - No.
26:42 - Most people don't understand how powerful
26:46 a psychological wedge is in the interview process.
26:51 People will see this instrument,
26:54 and it causes them to just crater
26:57 and go ahead and confess.
27:00 - No. Did you kill George Evans?
27:03 - No.
27:06 ♪ ♪ ♪
27:09 ♪ ♪ ♪
27:12 ♪ ♪ ♪
27:15 ♪ ♪ ♪
27:19 ♪ ♪ ♪
27:23 ♪ ♪ ♪
27:50 - Lorsque Keillor intègre le laboratoire
27:53 de recherche scientifique, il est l'un des seuls opérateurs
27:56 de polygraphes du pays, et le département qu'il dirige
27:59 est presque considéré comme secondaire.
28:01 Et pourtant, au bout de deux ans, son chiffre d'affaires
28:04 dépasse celui de tous les autres services réunis,
28:07 et en 1933, il se voit attribuer une récompense
28:10 pour son civisme et sa contribution remarquable
28:13 à la ville de Chicago.
28:15 Des policiers viennent de tout le pays
28:18 pour suivre son enseignement, et de retour chez eux,
28:21 font l'éloge de son invention.
28:23 Keillor devient la coqueluche des médias,
28:26 en grande partie grâce à une femme
28:28 qu'il a connue en Californie.
28:30 Catherine Applegate l'a rencontrée alors qu'il amusait
28:33 des amis avec son détecteur de mensonges.
28:36 Ils se sont mariés peu après son installation à Chicago,
28:39 une ville taillée sur mesure pour le jeune couple.
28:43 ♪ ♪ ♪
28:45 ♪ ♪ ♪
28:49 ♪ ♪ ♪
28:53 ♪ ♪ ♪
28:57 ♪ ♪ ♪
29:01 ♪ ♪ ♪
29:05 ♪ ♪ ♪
29:09 Un homme, cependant, ne se laisse pas impressionner.
29:12 John Larson, qui ne travaille qu'à quelques kilomètres
29:15 de leur domicile, évolue dans un monde radicalement différent.
29:19 Plus la célébrité de Keillor grandit,
29:34 plus Larson éprouve de ressentiments.
29:38 - Dans certains des commentaires de Larson,
29:40 on voit ce genre de désir qu'il a pour ce que Keillor,
29:44 en particulier, a fait, de sorte de malutiliser la science
29:47 de son point de vue.
29:49 - Larson a vraiment senti que Keillor l'avait trahi.
29:52 Il l'avait trahi, le détecteur de mensonges,
29:55 et il l'a transformé en un type d'outil d'intimidation.
29:58 Et il a vraiment commencé à dénigrer Keillor.
30:02 ♪ ♪ ♪
30:05 (cris des oiseaux)
30:08 ♪ ♪ ♪
30:11 - Dans la guerre silencieuse qui l'oppose à son rival,
30:14 Larson se trouve un allié inattendu.
30:17 À la fin des années 1930, William Marston
30:21 s'est éloigné des milieux universitaires,
30:24 juridiques et cinématographiques.
30:26 Il a eu deux enfants avec Elisabeth,
30:29 puis deux autres avec Olive, et ils vivent tous ensemble
30:32 dans la banlieue nord de New York.
30:35 ♪ ♪ ♪
30:45 Sa vie a beau être un tissu de mensonges,
30:48 Marston a le don d'apparaître comme le champion de la vérité.
30:53 Le détecteur de mensonges est à son image,
30:57 bluffant, énigmatique et adaptable à l'infini.
31:01 Il ne peut donc rester les bras croisés
31:04 alors que Keillor s'en approprie l'invention.
31:07 (clics)
31:10 (en anglais)
31:13 Même si le livre est en quasi totale contradiction
31:23 avec l'idée que Larson se fait du polygraphe,
31:26 ce dernier accepte d'en écrire la préface.
31:29 La version des deux hommes pour Keillor
31:32 l'emporte sur leur réticence.
31:35 Mais pas pour longtemps.
31:38 ♪ ♪ ♪
31:43 ♪ ♪ ♪
31:48 ♪ ♪ ♪
31:51 Gillette était contente de faire des advertisements.
32:04 Mais ils voulaient vérifier avec d'autres experts
32:07 avant de continuer cette campagne.
32:10 Ils ont approché John Larson.
32:12 Il a fait des expériences réelles
32:15 et a mesuré leurs réponses
32:17 et n'a trouvé aucune différence avec Gillette et les marques rivales.
32:21 - L'alliance de convenance est morte.
32:24 Non seulement Larson refuse le pot de vin,
32:27 mais il dénonce Marston au FBI.
32:30 Marston parvient à échapper aux poursuites pénales,
32:34 mais il n'a pas été encore en mesure
32:37 de faire de la preuve de son ingratitude.
32:40 - Je suis un peu déçu.
32:42 - Marston parvient à échapper aux poursuites pénales,
32:46 mais il s'est encore une fois brûlé les ailes.
32:49 En 1941, il entame une nouvelle carrière
32:59 en créant un personnage de bande dessinée
33:02 qu'il soumet à la société Detective Comics,
33:05 mieux connue sous le nom de DC Comics.
33:09 - Le personnage qu'il a créé est totalement innovant
33:13 et extrêmement populaire.
33:16 Les livres de comics, en 1940,
33:23 vendaient des centaines de millions de copies.
33:26 En 1941-1942, Marston était au top du monde.
33:34 - Wonder Woman possède une arme ultra-puissante,
33:38 connue de tous ceux qui ont suivi la carrière de son créateur,
33:42 un lasso en or capable de soutirer la vérité
33:45 à tous les coupables.
34:02 - William Marston ne profitera cependant que quelques années
34:06 du phénoménal succès de Wonder Woman.
34:09 Il contracte la polio en 1944,
34:12 apprend l'année suivante qu'il a un cancer,
34:15 et meurt au printemps 1947.
34:18 Il est alors riche, célèbre et généralement considéré
34:24 comme le père du détecteur de mensonges.
34:28 (musique douce)
34:31 - Les Américains n'ont pas fini de célébrer la fin
34:44 de la Seconde Guerre mondiale qu'ils entrent déjà en conflit
34:48 avec un ennemi d'un genre nouveau.
34:52 (musique douce)
34:55 (bruit de la végétation)
35:21 - Six mois après que l'anéantissement d'Hiroshima
35:24 a fait l'appelé au monde le programme nucléaire américain,
35:27 Leonard Keeler est affecté à l'usine ultrasecrète
35:30 d'enrichissement d'uranium, Dockridge, dans le Tennessee.
35:34 Sa fonction est de vérifier la loyauté, l'intégrité,
35:44 la fiabilité, la stabilité mentale
35:47 et les aptitudes des employés.
35:50 Si le programme se concentre d'abord sur des personnes
35:54 triées sur le volet, très vite, les 5 000 membres du personnel
35:58 sont soumis à un test tous les six mois.
36:02 La peur et la suspicion s'infiltrent
36:07 dans la psyché nationale.
36:09 Le polygraphe va bientôt connaître son heure de gloire,
36:13 Leonard Keeler également.
36:15 À l'été 1948, ce dernier se laisse entraîner
36:18 dans le premier procès-spectacle de la guerre froide.
36:22 ...
36:26 ...
36:30 ...
36:34 ...
36:37 ...
36:42 Les membres de la commission des activités anti-américaines
36:46 souscrivent aux réquisitoires de Whitaker Chambers
36:49 contre Alger Hiss.
36:51 Ils le font sans grande conviction, à une exception près.
36:55 Le tout nouveau député Richard Nixon méprise l'accusé
36:58 et oeuvre sans relâche à sa chute.
37:01 ...
37:06 L'affaire se résume à une question.
37:10 Lequel de ces deux hommes ment ?
37:13 La plupart des Américains s'opposent à Nixon.
37:17 Ils font confiance à Hiss,
37:19 tout comme les présidents Roosevelt et Truman ont cru en lui.
37:23 Mais le 16 août 1948, alors que l'audition se termine,
37:27 l'accusé tombe dans le piège soigneusement préparé
37:30 par le jeune député.
37:32 "La commission se heurte à un problème difficile",
37:35 lui dit Richard Nixon.
37:37 "Je me demande si, dans ces circonstances,
37:40 vous seriez prêt à passer au détecteur de mensonges."
37:43 ...
37:49 ...
37:59 Richard Nixon garantit à Alger Hiss
38:02 que le test sera conduit par Thiller en personne.
38:05 Mais l'accusé connaît la loi
38:07 et la transcription de ses objections et faux fuyants
38:10 fait deux pages.
38:12 Le test ne se fera pas.
38:14 Nixon n'en a que faire, car sa manœuvre a réussi.
38:18 Il a décrédibilisé à jamais son adversaire.
38:21 Comme il le dira plus tard,
38:23 "Je ne connais rien aux polygraphes.
38:26 "Je sais seulement qu'ils font une peur bleue aux gens."
38:29 ...
38:33 Lorsqu'un grand jury déclare qu'il a eu raison depuis le début,
38:37 des millions d'Américains tombent de haut
38:40 et l'inquiétude s'installe.
38:42 ...
38:50 ...
38:59 À peu près à l'époque où il est entraîné dans l'affaire Hiss,
39:03 Leonard Thiller joue son propre rôle
39:06 dans un grand film hollywoodien
39:08 aux côtés de l'une des stars les plus célèbres du moment.
39:11 "Appeler North 777" raconte une affaire récente
39:15 dans laquelle Thiller a contribué
39:17 à libérer un homme condamné à tort pour meurtre.
39:20 ...
39:27 Il est à présent aussi célèbre
39:29 que les principaux acteurs judiciaires du pays.
39:32 ...
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39:47 ...
39:53 ...
39:57 ...
40:01 Mais sa conversion de Joliet en libérateur
40:04 commence à peine qu'elle est déjà interrompue
40:07 par la multiplication de ses problèmes personnels.
40:10 ...
40:12 Son mariage bat de l'aile
40:14 et il engage un détective privé pour suivre sa femme.
40:18 ...
40:29 Problèmes conjugaux, alcoolisme et paranoïa
40:33 sont des fléaux courants dans sa profession.
40:36 ...
40:46 ...
40:56 ...
41:06 ...
41:13 Fin 1948, Leonard Thiller,
41:16 qui a fait du polygraphe un élément incontournable
41:19 de la vie américaine,
41:21 est victime d'une grave attaque cérébrale.
41:24 Il meurt le 20 septembre 1949 à l'âge de 45 ans.
41:28 ...
41:35 John Larson a assisté à la déchéance de son rival
41:38 depuis la ville de Logansport, dans l'Indiana,
41:41 où il occupe le poste de directeur médical
41:44 de l'hôpital psychiatrique d'État.
41:46 ...
41:48 Si sa capacité à améliorer la vie de ses patients
41:51 est appréciée de tous,
41:53 ses tentatives d'utilisation du polygraphe
41:56 dans un cadre thérapeutique se sont révélées peu fructueuses.
41:59 ...
42:05 ...
42:15 Mais cet homme sérieux et tranquille
42:17 est rongé par la jalousie qu'il ressent
42:19 à l'égard de son ancien rival.
42:21 Il rassemble compulsivement des coupures de presse,
42:24 des courriers et des rapports
42:26 afin d'écrire un livre qui, pense-t-il,
42:28 révélera enfin les intentions frauduleuses de Thiller.
42:31 Il prévoit de l'intituler
42:33 "masking the lie detector",
42:35 démasquer le détecteur de mensonges
42:37 et espère qu'il sonnera le glas de sa propre création.
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44:07 En cas de situation problématique,
44:09 de plus en plus d'Américains
44:11 sont confrontés au détecteur de mensonges.
44:14 Mais à la télévision, dans les films et les bandes dessinées,
44:17 l'appareil ne commet jamais d'erreurs.
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45:37 -Cette réputation d'infaillibilité a contribué
45:40 à une très large diffusion du détecteur de mensonges.
45:43 En réalité, l'instrument est un instrument de la vie.
45:46 L'instrument est capricieux,
45:48 et ses résultats peuvent facilement être mal interprétés.
45:51 Seul un petit pourcentage d'opérateurs
45:54 a bénéficié d'une formation professionnelle,
45:57 et les abus sont légion.
46:00 -En pratique, il n'y avait pas beaucoup de communistes,
46:03 de spies aux Etats-Unis.
46:05 Mais il y avait des gens avec des secrets à cacher.
46:09 Des secrets qui pourraient les rendre vulnérables.
46:12 ...
46:14 ...
46:16 Et l'une des parties la plus tristes
46:18 de la histoire du détecteur de mensonges
46:20 se trouve dans cette période,
46:22 où le détecteur de mensonges est utilisé pour dénoncer les homosexuels,
46:25 en particulier dans le département de l'État.
46:28 Ce qu'on a appelé "la purge des pervers"
46:31 répond à la "lavander scare", la peur des homosexuels.
46:35 Tout au long des années 1950,
46:37 c'est surtout la chasse aux sorcières
46:40 contre les communistes qui fait les gros titres.
46:43 Mais les homosexuels constituent des cibles bien plus faciles.
46:47 En acceptant de se soumettre au détecteur de mensonges,
46:50 les accusés se voient offrir une chance de laver leur honneur,
46:54 mais très peu réussissent ce fameux test.
46:57 Rien qu'au département d'État,
47:00 un millier d'employés perdent leur travail
47:03 et l'étiquette qui leur colle désormais à la peau
47:06 les expose à l'ostracisme.
47:08 John Larson ne peut que constater
47:26 l'usage dévoyé qui est fait de son invention.
47:29 Jamais il n'aurait imaginé de telles dérives
47:32 à l'époque où, à Berkeley,
47:34 son invention suscitait un fol espoir.
47:37 Il écrira d'ailleurs...
47:39 "Je ne m'attendais pas à cela.
47:41 "En raison de facteurs incontrôlables,
47:43 "cet outil scientifique est devenu en pratique
47:46 "un monstre de Frankenstein
47:48 "que je combats depuis plus de 40 ans."
47:51 Le livre qu'il continue d'écrire, "Sa seule arme",
47:55 compte désormais 9 000 pages.
47:58 Alors qu'il revoit son manuscrit,
48:01 il meurt d'une crise cardiaque en septembre 1965
48:05 à l'âge de 74 ans.
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48:29 - Dans les décennies qui suivent l'adoption par les banques
48:56 et les grands magasins du polygraphe de Leonard Killer,
48:58 la contagion a gagné toute l'économie américaine.
49:01 Dans les années 1980,
49:03 la moitié des commerces de détail
49:05 font passer des tests à leurs employés.
49:08 Aucun garde-fou ne vient freiner cette propagation fulgurante.
49:12 La situation atteint son paroxysme
49:14 lorsqu'un ordre du président Reagan
49:16 conduit à une augmentation spectaculaire
49:18 du nombre de fonctionnaires
49:20 devant être soumis à un test.
49:22 À une écrasante majorité,
49:25 les Américains s'insurgent.
49:26 Reagan fait machine arrière.
49:35 Et en 1988, en réaction à l'indignation générale,
49:39 le Congrès adopte une loi
49:41 qui interdit la réalisation de tests polygraphiques
49:44 dans le secteur privé.
49:46 Du jour au lendemain,
49:48 l'utilisation du détecteur de mensonges chute de 90 %.
49:53 Pour autant, malgré toutes les controverses,
49:55 le dispositif se révèle trop utile pour être mis au rebut.
49:59 Et ni le gouvernement, ni les forces de l'ordre,
50:02 ni les agences de sécurité nationales
50:04 ne sont concernées par la nouvelle loi.
50:08 Pour aller au coeur de la question,
50:10 le polygraphie peut fonctionner mieux
50:12 que ce que beaucoup d'hommes veulent admettre,
50:15 mais parfois, il ne fonctionne pas
50:17 aussi bien que ce que nous espérons qu'il fonctionne.
50:34 Largement utilisé aux États-Unis depuis un siècle,
50:37 le polygraphe n'a que très peu séduit le reste du monde.
50:42 -Ce polygraphie parle d'une manière particulière
50:45 dont les États-Unis ont essayé
50:47 de résoudre des problèmes sociaux très contentieux.
50:50 Ils ont mis au point des jugements,
50:53 pas aux êtres humains, mais aux machines.
50:57 -Les Américains ont voulu croire
50:59 qu'il y avait une seule vérité,
51:02 une vérité qui représentait qui nous sommes.
51:05 Et nous avons l'abilité de nous y approcher
51:10 et d'utiliser cette technologie pour déterminer ce qu'elle est.
51:13 -Le polygraphie prend un problème
51:15 qui ne peut pas être contrôlé
51:17 et le transforme en quelque chose
51:19 qui, au moins dans votre imagination,
51:21 peut être contrôlé.
51:24 -Il peut y avoir une certaineté,
51:26 et les Américains cherchent cette certaineté.
51:30 ...
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52:07 ...
52:37 ...

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