• il y a 7 mois

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00:00 C'est le 6/9, France Bleu Mail.
00:03 8h moins le quart, on se fait mercredi matin sur France Bleu et France 3.
00:06 C'est l'heure d'accueillir l'invité du 6/9, Yann Lastenet, avec lequel nous allons évoquer
00:09 un traitement de pointe contre le cancer et les pathologies neurologiques.
00:13 Unique en Sarthe et même dans les pays de la Loire, la radiochirurgie permet de traiter
00:18 certaines tumeurs au cerveau, mais aussi d'autres maladies.
00:22 Bonjour Docteur Johan Pointreau.
00:24 Bonjour.
00:25 Vous êtes oncologue, radiothérapeute au centre de cancérologie de la Sarthe.
00:29 Vous avez une nouvelle technique de soins rendue possible par le CyberKnife,
00:33 ce robot de pointe présent depuis un peu plus d'un an au Mans.
00:37 Expliquez-nous d'abord comment ça marche.
00:39 Alors effectivement, le CyberKnife est un robot de radiothérapie qui permet de faire
00:43 des traitements qu'on appelle en conditions stéréotaxiques, c'est-à-dire des traitements
00:46 avec une précision inframillimétrique.
00:48 Et ce robot permet de traiter des pathologies cancéreuses dans son développement initial.
00:52 Alors jusque-là, c'était toutes les parties du corps, mais là, la nouveauté, on va dire,
00:57 c'est la récolte mise en place pour les maladies du cerveau, les cancers mais pas que.
01:01 Exactement.
01:02 Donc on traitait déjà des métastases cérébrales avec ce robot, et le principe de la radiothérapie,
01:08 c'est souvent de délivrer plusieurs séances pour traiter la maladie.
01:12 Là, la technologie qu'on a développée, c'est ce qu'on appelle de la radiochirurgie,
01:16 c'est-à-dire un traitement en une seule séance, et qui peut permettre de traiter,
01:20 comme vous le disiez, des métastases cérébrales, donc des tumeurs cérébrales qui sont développées
01:24 en venant d'un autre tumeur, un cancer du sein, un cancer du poumon,
01:27 et l'objectif, c'est de traiter cette métastase avec une dose élevée, mais en une seule séance.
01:33 Et dans le cadre de métastases cérébrales, on va le réserver aux tumeurs qui sont plus résistantes
01:37 à la radiothérapie, et notamment des tumeurs qui viennent de certains cancers,
01:40 comme le rein ou le mélanome.
01:42 Et maintenant, pour d'autres pathologies.
01:44 Justement, voilà, on parle de cancers, mais pas que.
01:46 Exactement.
01:47 Donc on a développé aussi ce principe de radiochirurgie pour des tumeurs bénignes,
01:51 que peuvent être les méningiomes ou les neurinomes.
01:54 Il faut nous expliquer ça.
01:55 Ces pathologies sont des tumeurs qui sont bénignes, donc qui ne sont pas cancéreuses,
01:59 mais qui peuvent entraîner des symptômes, et donc on va les traiter de manière précoce,
02:02 afin de les détruire en totalité, et éviter aux patients d'avoir une chirurgie, par exemple.
02:06 Quel type de douleur, par exemple ? Des douleurs faciales ?
02:10 Exactement. Ensuite, il y a toute la pathologie fonctionnelle,
02:13 qui sont les douleurs de la face, qu'on appelle les pathologies de type névralgie du trigemot.
02:17 En fait, c'est un nerf qui naît du cerveau, et qui va faire la sensibilité de la face sur différents territoires.
02:22 Et les patients vont avoir des douleurs de la face, soit continues,
02:26 soit avec des pics douloureux, parfois très intenses.
02:29 Des douleurs qui sont extrêmement importantes, et qui nécessitent des traitements médicamenteux,
02:33 plus ou moins supportés, voire des interventions chirurgicales.
02:35 Et là, l'objectif, c'est de proposer une alternative thérapeutique.
02:38 Quels sont les bénéfices pour les patients ?
02:40 Alors, les bénéfices pour les patients, c'est que c'est un traitement en une seule fois,
02:43 qui est non-invasif, donc il n'y a pas d'intervention chirurgicale, c'est un traitement externe,
02:47 et qui va être planifié de manière conjointe avec l'équipe de neurochirurgie du CHU d'Angers.
02:52 On va en reparler, mais ça veut dire quoi ?
02:54 Ça veut dire que le patient, il entre le matin, il sort le soir ?
02:57 Alors, le traitement se fait en deux temps.
02:59 La première fois, le patient est adressé par le neurochirurgien ou le neurologue
03:02 à la consultation d'oncologie radiothérapie.
03:04 On va faire le même jour le scanner de planification de la radiothérapie,
03:07 une IRM dans le centre spécifique pour planifier le traitement, afin d'être extrêmement précis.
03:12 Il faut imaginer qu'on va traiter une cible qui fait à peu près la taille d'un demi-grain de riz,
03:15 à l'intérieur du cerveau.
03:17 Et puis le patient va revenir une deuxième fois pour sa séance,
03:19 qui va durer environ une heure, et va repartir comme il est arrivé, en espérant sa douleur.
03:24 Il est 7h48, notre invité ce matin est le docteur Johan Pointreau,
03:27 oncologue radiothérapeute au centre de cancérologie de la Sarthe.
03:30 Ça évite aussi aux patients de la Sarthe des longs déplacements,
03:33 parce que jusque là, ce type de soins n'était pas prodigué dans notre département, c'est bien cela ?
03:37 Exactement, ce traitement est développé essentiellement sur des machines un peu différentes du Cyberknife,
03:42 qu'on appelle des Gamma Knife, et qui sont disponibles essentiellement à Lille et Marseille historiquement.
03:47 Les patients étaient envoyés dans ces centres pour avoir le traitement,
03:50 et donc là on a proposé une nouvelle offre de soins qui permet un maillage territorial,
03:54 et d'apporter un bénéfice aux patients de la Sarthe, mais également aux patients de la région d'Angers.
04:00 Combien de patients vont être traités par ce protocole ?
04:04 Le projet c'était de traiter les patients sept années,
04:08 on a fait déjà six patients depuis le début de l'année, dont trois en début de semaine.
04:12 L'objectif c'est de traiter entre 20 et 30 patients cette année,
04:15 pour bien mettre en place le process de traitement,
04:19 et puis ensuite à terme, on espère avec l'ensemble des techniques radiochirurgicales,
04:23 incluant les pathologies cancéreuses, de traiter entre 80 et 90 patients par an.
04:27 Vous l'avez dit, ce protocole de soins se fait en coopération avec le CHU d'Angers, pourquoi ?
04:33 Parce que ce sont des traitements qui sont extrêmement précis,
04:36 avec la nécessité d'avoir une anatomie bien définie,
04:39 on va définir le nerf, on va définir la cible, on va définir les organes,
04:42 et donc ce traitement se fait en collaboration,
04:44 c'est-à-dire que je vais planifier le traitement avec le neurochirurgien,
04:47 on va valider le traitement ensemble,
04:49 parce que c'est un traitement qui est extrêmement précis,
04:52 et qui est soumis à des autorisations, qui est délivré par l'agence régionale de santé.
04:56 Parce qu'il peut y avoir des risques, il ne faut pas se tromper évidemment, c'est une grande dose...
05:00 Voilà, c'est une très grosse dose, ce qu'il faut comprendre,
05:02 c'est qu'on ne peut pas se permettre de faire une très grosse dose,
05:04 parce qu'on traite un tout petit volume, ça c'est très important,
05:06 et ce qui est aussi important, c'est que les personnes comprennent,
05:09 et quand on les voit à la consultation, qu'ils viennent pour se faire traiter d'une maladie non cancéreuse,
05:13 même si on a un centre de cancérologie, donc il y a toute une pédagogie à faire,
05:16 et puis il faut expliquer aux patients qu'on peut se permettre de faire cette grosse dose,
05:19 parce qu'on a une machine qui est précise au dixième de millimètre,
05:22 et puis parce que la planification est extrêmement encadrée
05:25 avec le neurochirurgien et l'équipe de radiophysique.
05:27 - En collaboration avec le CHU d'Angers, vous parliez de neurochirurgien,
05:31 il n'y en a pas au Mans, ça veut dire que c'est aussi une nouvelle façon d'appréhender la médecine,
05:35 dans un département, on le sait, qui manque à la fois de médecins généralistes,
05:38 mais aussi de spécialistes ?
05:40 - Absolument, donc il n'y a pas de neurochirurgie au centre hospitalier du Mans,
05:43 et donc on collabore déjà sur les autres tumeurs cérébrales avec le CHU d'Angers,
05:46 je pense que ça montre aussi la force du maillage territorial et du maillage régional
05:50 pour proposer une nouvelle offre de soins,
05:52 et puis ça continue notre philosophie qui est la collaboration publique-privée,
05:55 qu'on a déjà démontrée au sein du centre de cancérologie de la Sarthe.
05:58 - Merci beaucoup Docteur Johan Pointereau, oncologue, radiodérapeute
06:01 au centre de cancérologie de la Sarthe, merci d'avoir accepté.