Midi News (Émission du 27/03/2024)

  • il y a 6 mois
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous.
00:00:03 Voici le programme de Midi News.
00:00:05 Nouvelle vague de menaces visant des établissements scolaires dans la capitale.
00:00:09 Menaces graves, des menaces évidemment prises très au sérieux par les forces de sécurité,
00:00:14 par nos renseignements.
00:00:15 Et puis hier, dans l'eau, vous voyez ces images qui nous parviennent de l'évacuation
00:00:20 d'un établissement scolaire, d'un lycée, à cause d'une alerte à la bombe.
00:00:23 Donc un contexte évidemment extrêmement inquiétant dont nous allons parler.
00:00:28 Et puis justement, dans ce contexte, est-ce une nouvelle défaite de l'État ?
00:00:31 Quel symbole envoyer avec le départ du proviseur de l'établissement scolaire Maurice Ravel ?
00:00:36 Proviseur qui avait été, vous le savez, menacé de mort après avoir demandé à une étudiante d'ôter son voile.
00:00:41 Symbole de soumission, de renoncement.
00:00:43 Notez-le, à partir de 13h, Didier Lemer sera avec nous,
00:00:46 professeur qui avait été menacé et placé sous protection dans son établissement de Trappes.
00:00:51 Le maire d'Orléans ne décolère pas.
00:00:52 Serge Grouard dénonce non pas tant l'arrivée de migrants SDF dans sa ville,
00:00:56 mais le fait de ne pas voir le bout du tunnel, d'être mis à l'écart de tout le processus de transfert de Paris vers Orléans.
00:01:03 Les services de l'État, rendez-vous compte, ne jugent pas nécessaire d'en informer le maire principal concerné.
00:01:09 Et puis tout autre sujet. Écoutez.
00:01:12 *Musique*
00:01:20 Dans le journal Le Parisien, les héritières d'Ethie de Piaf révèlent avoir été contactées
00:01:25 pour autoriser la reprise et l'utilisation de l'hymne à l'amour.
00:01:28 Alors ça ressemble à une confirmation pour une reprise d'Aya Nakamura aux Jeux Olympiques.
00:01:33 On en parlera et tout d'abord place au journal.
00:01:35 Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:37 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:38 Et à la une de ce journal, le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel à Paris a quitté ses fonctions.
00:01:43 Il avait été menacé de mort après une altercation avec une élève qui refusait de retirer son voile islamique.
00:01:49 L'établissement affirme qu'il est parti pour des raisons de sécurité,
00:01:52 mais le rectorat parle plutôt de convenances personnelles.
00:01:55 Les précisions de Yaël Benhamou.
00:01:58 Il se voulait garant de la laïcité au sein de son établissement,
00:02:01 mais pour sa sécurité, il quitte ses fonctions.
00:02:04 Il y a un mois, le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris
00:02:07 demande à une étudiante en BTS d'ôter son voile islamique.
00:02:10 L'histoire est diffusée sur les réseaux sociaux.
00:02:13 Il reçoit alors des menaces de mort.
00:02:15 Il faut prendre conscience de la gravité de ce qui se passe.
00:02:20 Nous sommes inquiets pour la sécurité de notre collègue,
00:02:24 dont le seul crime serait simplement d'avoir fait son métier et d'appliquer la loi.
00:02:31 Selon un message adressé aux parents et enseignants,
00:02:34 le proviseur a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité.
00:02:37 Le rectorat parle de convenances personnelles.
00:02:41 Ça donne clairement une impression de minimiser les choses.
00:02:45 Ça ne rend pas hommage au courage et au travail de ce chef d'établissement.
00:02:50 Un jeune homme de 26 ans a été interpellé dans cette affaire.
00:02:54 Il doit être jugé le 23 avril à Paris pour menace de mort sur Internet.
00:02:59 Dans l'enquête sur la disparition de Lina,
00:03:02 la garde à vue des trois individus interpellés hier a été levée ce matin.
00:03:06 Il s'agit d'un couple et d'un homme seul interpellés hier.
00:03:09 Ils ont été interrogés sur des incohérences d'emploi du temps
00:03:11 le jour de la disparition de l'adolescente.
00:03:13 Lina a disparu le 23 septembre dernier alors qu'elle se rendait à pied
00:03:17 à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, dans le Barin.
00:03:21 Un homme de 20 ans soupçonné de plusieurs viols,
00:03:24 activement recherché à Grenoble.
00:03:26 Depuis janvier dernier, il aurait agressé neuf femmes,
00:03:29 âgées de 20 à 27 ans.
00:03:30 L'individu a les cheveux roux.
00:03:32 Il serait vêtu de noir et se déplace en trottinette.
00:03:34 Écoutez les précisions de Stéphane Giannelli-Cello.
00:03:38 Il est secrétaire départemental du syndicat de police Allianz
00:03:40 et il parle d'un prédateur.
00:03:42 Comme tout prédateur, je dirais presque qu'il zone.
00:03:46 Voilà, il zone à la recherche d'une personne esselée,
00:03:53 relativement seule, qui passerait dans un endroit plus ou moins sombre.
00:03:58 Alors de là à dire que c'est un périmètre restreint
00:04:01 ou un périmètre élargi, je vais rester vague.
00:04:04 Mais bon, voilà, c'est Grenoble et ses alentours très proches.
00:04:07 Et puis la flamme olympique a trouvé son point de chute pour les JO.
00:04:11 Elle va élire domicile au Jardin des Tuileries
00:04:14 pendant toute la quinzaine des Jeux en plein cœur de la capitale.
00:04:17 Un endroit choisi en raison de sa facilité d'accès pour le public.
00:04:22 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi sur CNews.
00:04:25 Moi, je vous dis à tout à l'heure.
00:04:26 À tout à l'heure, Michael.
00:04:28 Alors, il ne s'agit pas d'être alarmiste, mais d'être lucide.
00:04:31 On va en parler évidemment avec nos invités.
00:04:33 C'est véritablement une vague de menaces sur différents établissements.
00:04:38 Je salue tout d'abord évidemment le professeur Kevin Bossuet.
00:04:41 Merci d'être là. Bonjour à vous, Elisabeth Lévy.
00:04:43 Merci d'être avec nous pour Midi News, tout comme Olivier D'Articol.
00:04:47 Bonjour à vous.
00:04:48 Je salue Philippe Bilger.
00:04:49 Merci de votre présence.
00:04:51 Et c'est vrai qu'on pense aujourd'hui, évidemment, à tous ces élèves,
00:04:54 à tous ces... pour certains, des étudiants, mais beaucoup de collégiens,
00:04:58 à ses parents d'élèves, évidemment, au personnel scolaire.
00:05:02 Regardez, il y a quelques instants, sur le réseau social X,
00:05:07 c'est le porte-parole de la police nationale qui affirme
00:05:09 que les menaces d'attentats et d'actes malveillants
00:05:12 contre les établissements scolaires à travers les espaces numériques
00:05:14 des établissements sont prises très au sérieux par l'Éducation nationale,
00:05:18 mais également, évidemment, par les services de police et les élus.
00:05:21 130 établissements, 130 établissements scolaires ont été la cible
00:05:24 de telles menaces à travers la France ces dernières semaines.
00:05:28 Et ça continue là, ces dernières heures.
00:05:32 Mais on est parti de menaces pour certains établissements.
00:05:37 On a commencé par Paris, ensuite, ça a été le Nord, le Sud,
00:05:40 là de nouveau, dans la capitale.
00:05:42 Vous allez voir hier les établissements d'évacuation d'un collège dans l'Aude.
00:05:48 Alors, Kévin Bossuet, c'est quand même un contexte...
00:05:50 Enfin, on a du mal à imaginer comment on peut aller à l'école
00:05:54 dans une telle atmosphère.
00:05:56 Ça devient très compliqué.
00:05:57 Depuis la mort de Samuel Paty, on a toujours en tête le risque islamiste.
00:06:02 Mais c'est vrai qu'avec ces menaces, ce risque nous revient en boomerang.
00:06:10 On se demande si un jour, il ne va pas y avoir un véritable attentat
00:06:16 dans un établissement scolaire.
00:06:17 Ça a déjà été le cas avec Dominique Bernard,
00:06:19 mais ça n'a pas encore touché d'élèves.
00:06:22 Concrètement, moi, depuis vendredi dernier, la messagerie sur l'ENT,
00:06:28 l'ENT, c'est l'espace d'échange avec les professeurs et les élèves,
00:06:32 est bloquée pour éviter, en effet, l'envoi de menaces à caractère terroriste.
00:06:38 Et de manière générale, on se rend compte à quel point aujourd'hui,
00:06:40 l'école est attaquée.
00:06:42 L'école est attaquée parce qu'elle représente les valeurs de la République,
00:06:45 parce qu'elle représente la transmission d'une valeur essentielle,
00:06:48 qui est la valeur de laïcité.
00:06:49 Et c'est vrai qu'on est dans un contexte extrêmement anxiogène.
00:06:52 Les élèves en parlent au quotidien parce qu'ils sentent bien cette menace monter.
00:06:56 Ils sentent bien qu'on est une cible, nous, l'école.
00:07:00 Et il y a plein de gens qui m'en parlent autour de moi,
00:07:02 parce que l'école, c'est ce qu'il y a de plus cher.
00:07:03 Et s'en prendre ainsi, au cœur même de la République,
00:07:07 c'est, pour beaucoup de Français, une meurtrissure.
00:07:11 Et ça leur fait prendre conscience du péril qui est en train de nous gangréner,
00:07:15 année après année.
00:07:16 Autrefois, on disait, Elisabeth Lévy, que l'école était le sanctuaire.
00:07:20 Aujourd'hui, malheureusement, c'est presque tout l'inverse.
00:07:22 Elle n'est plus de rien, ni des idéologies, ni du progressisme, ni de rien.
00:07:27 Et certainement pas pour la littérature et pour la transmission des œuvres, malheureusement.
00:07:32 Mais en fait, moi, je voudrais quand même…
00:07:33 Moi, je suis d'abord très en colère de ce qui est en train de se passer.
00:07:35 On parlera de Ravel après.
00:07:37 Je dois dire que j'ai un sentiment de honte et de défaite.
00:07:41 Parce que ce qui est en train de se passer est la preuve que notre politique,
00:07:45 si vous voulez, gentillette, si vous voulez, qui, en permanence, nous disons,
00:07:48 oui, le terrorisme, bien sûr, le terrorisme, si vous voulez,
00:07:51 mais après quelques déclarations comme ça, sur l'islamisme,
00:07:57 c'est-à-dire sur l'idéologie qui est en train d'imprégner, si vous voulez,
00:08:01 les cerveaux d'une… probablement une moitié de la jeunesse musulmane.
00:08:05 Ça n'est pas rien.
00:08:06 Et au lieu, si vous voulez, de prendre le problème à bras-le-corps,
00:08:09 on se couche tout le temps, on exfiltre les profs en loose day.
00:08:13 Ça se passe dans beaucoup… Vous savez très bien, on vous le raconte,
00:08:15 on me le raconte, il y a des professeurs qui sont menacés,
00:08:18 personne ne dit rien, hop, on les fait partir,
00:08:20 même s'ils ont acheté des appartements, s'ils sont installés.
00:08:23 Si vous voulez, on est en train de reculer, les gens ne sont jamais…
00:08:26 les coupables sont très peu sanctionnés.
00:08:28 – Alors attendez, là, vous parlez évidemment de ce qui se passe, Maurice…
00:08:32 – Pas que la Maurice Ravel, toutes ces menaces, toutes ces menaces, écoutez…
00:08:36 – Oui, oui, là, on est sur le plan de la sécurité, là, il n'y a pas de recul.
00:08:39 – C'est pas ce que vous estimez que…
00:08:41 – Pourquoi est-ce que toutes ces menaces arrivent là ?
00:08:44 Parce qu'il n'y a personne en face,
00:08:46 parce que ni la société pour mener le combat culturel et idéologique,
00:08:51 ni l'État pour mener le combat sécuritaire.
00:08:53 Et je racontais à Kévin, en 62, si vous voulez,
00:08:57 le président Kennedy a envoyé des milliers de soldats
00:09:00 pour protéger un étudiant noir.
00:09:02 Si nous devons mettre des militaires avec nos professeurs,
00:09:06 eh bien nous devons le faire.
00:09:07 – Quelle défaite alors ? Imaginez parce que…
00:09:09 – Non, la défaite, ce serait de continuer à céder.
00:09:12 – Mais quand même, l'image de ces forces de sécurité
00:09:14 qui tournent autour des établissements dans un pays comme la France,
00:09:18 c'est dire qu'on est dans un pays presque
00:09:19 où il va falloir accompagner pour certains des élèves jusqu'à l'école.
00:09:23 Si ce n'est pas une forme de chaos et de défaite, qu'est-ce que c'est ?
00:09:26 – Ah ben c'est une défaite absolue.
00:09:28 Mais là, pour aller directement dans le sens que vous avez évoqué, Sonia,
00:09:34 moi je m'interroge, est-ce qu'il s'agit de la multiplication de ces menaces ?
00:09:39 Est-ce qu'il s'agit d'un dessin cohérent, collectif ?
00:09:43 Une entreprise de déstabilisation et d'intimidation ?
00:09:47 Ou est-ce qu'on profite, en effet, comme le dit très bien Elisabeth,
00:09:51 d'une sorte de "je ne peux pas accepter",
00:09:55 on tente de faire des choses contre cela ?
00:09:58 Est-ce que c'est des initiatives isolées qui profitent de la facilité
00:10:04 de ces menaces qui font de toute manière peur
00:10:07 avant même qu'elles, tragiquement, elles se concrétisent ?
00:10:10 Là, je ne sais pas.
00:10:11 – D'autant que je voudrais préciser, parce qu'hier, Sophie Audugé,
00:10:14 qui était sur notre plateau, qui est responsable de SOS et éducation,
00:10:17 s'alerte aussi de plusieurs, comment dire, adresses électroniques,
00:10:21 mais pas seulement, qui circulent, d'élèves, de parents d'élèves,
00:10:25 et donc, comment dire, on peut deviner l'origine,
00:10:29 on peut deviner aussi parfois, voilà, beaucoup de choses
00:10:32 qui, dans un contexte comme le nôtre, avec ce qui se passe au Proche-Orient,
00:10:35 est explosif.
00:10:36 Donc vraiment, aussi, mettons-nous à la place, d'ailleurs nous le sommes,
00:10:39 ces parents d'élèves et ces élèves.
00:10:41 – Oui, c'est vrai, mais nous avions des signaux avant l'affaire Maurice Ravel,
00:10:46 c'est qu'il y a une… les écoles sont ciblées par les islamistes.
00:10:53 Après, ce que je ne comprends pas dans ce qui vient de se passer,
00:10:56 c'est comment on peut avoir une réponse aussi ferme sur la baïa,
00:11:01 avec une quasi-unanimité politique et un soutien très fort dans la population,
00:11:06 avec une société qui tient face sur le sujet de la baïa,
00:11:09 et là, vivre quelques semaines après un tel effondrement
00:11:15 sur ce qui vient de se passer à Ravel, et qui peut donner,
00:11:18 j'ai envie de dire, un effet d'aubaine,
00:11:20 qui peut donner l'envie aux islamistes de pousser plus fort encore,
00:11:24 puisque la réponse n'a pas été… elle n'a même pas été à la hauteur,
00:11:27 elle a été indigne.
00:11:28 – On va en parler, parce que c'est vrai que les situations sont liées.
00:11:32 Avant d'aller justement à l'établissement Maurice Ravel,
00:11:35 et nous y sommes, je voudrais indiquer sur le contexte de menaces,
00:11:37 ce qui s'est passé exactement la nuit dernière,
00:11:39 c'est une vingtaine d'écoles et d'établissements scolaires
00:11:42 qui ont été visées par de nouvelles attaques,
00:11:43 donc via ce qu'on appelle les ENT, les espaces numériques de travail.
00:11:48 Un message de vigilance a été transmis à l'ensemble des chefs d'établissements,
00:11:52 directeurs d'écoles et inspecteurs, une procédure de signalement a été mise en place
00:11:55 pour bloquer les comptes et signaler chaque incident.
00:11:58 Encore quand même une question, dans ce cas-là,
00:12:00 principe de précaution, de surprécaution élémentaire,
00:12:03 on ferme les établissements, ou alors,
00:12:06 on se dit qu'il ne peut pas y avoir de parenthèses dans l'enseignement,
00:12:09 on continue en surprotégeant les abords de ces établissements.
00:12:13 Fermer les établissements, ce serait une victoire pour les islamistes.
00:12:16 La transmission des valeurs républicaines doit continuer.
00:12:20 La transmission de la valeur de la laïcité doit continuer.
00:12:24 Alors évidemment qu'il y a un principe de précaution,
00:12:26 évidemment qu'il faut sécuriser les professeurs et sécuriser les élèves,
00:12:31 mais fermer les écoles, ce serait renoncer.
00:12:34 Et il ne faut pas faire ça.
00:12:35 Encore une fois, il ne faut pas avoir peur.
00:12:38 La menace est certes présente, mais la menace ne nous atteindra pas.
00:12:43 Nous sommes un grand pays, nous sommes une grande nation.
00:12:47 Il faut être fier de nos valeurs.
00:12:48 Et malheureusement, il y a certains hommes politiques
00:12:50 qui ont tendance à s'excuser quand il s'agit de mettre en avant certaines valeurs.
00:12:55 Mais il ne faut plus s'excuser.
00:12:57 Il faut continuer à lutter, continuer à se battre.
00:12:59 Moi, je me souviendrai toujours après le bataclan
00:13:02 d'un membre d'une famille des victimes qui nous a dit
00:13:05 "il faut rester debout, il faut rester éveillé".
00:13:08 Parce que le but des islamistes, c'est d'insouffler la peur.
00:13:11 Moi, quand je suis dans ma salle de classe, je refuse d'avoir peur.
00:13:15 Je traite tous les pans du programme.
00:13:17 Et le jour où je n'y arriverai plus, je renoncerai à mon métier.
00:13:21 - On l'entend, Kévin, et c'est tout à votre honneur.
00:13:22 Mais il faut aussi comprendre la peur de certains, l'angoisse.
00:13:25 Et vous le savez aussi, elle est la boule au ventre à l'école.
00:13:27 - Non mais ce n'est pas ça.
00:13:28 Nous avons parlé à des professeurs.
00:13:30 Moi, ça m'est arrivé de parler à des professeurs
00:13:33 dont le cas n'a pas forcément été médiatisé.
00:13:36 Quand les menaces commençaient à se faire très précises,
00:13:39 que la protection policière durait des fois une journée, deux journées,
00:13:42 que la DGSI leur disait "voudrait mieux que vous déménagez, excusez-moi".
00:13:46 Oui, je veux dire, moi, je ne demande pas aux gens d'être des héros.
00:13:48 Mais je voulais juste vous dire, je ne sais pas si vous êtes au courant,
00:13:51 il y a un rapport, il se trouve qu'il y a une commission parlementaire
00:13:55 qui a été demandée par Michael Paty, vous savez.
00:13:58 Et cette commission au Sénat a rendu un rapport justement
00:14:02 sur les pressions sur les enseignants.
00:14:04 Et ce qu'ils disent, c'est que maintenant,
00:14:06 ils disent d'abord que ce qu'on voit, que les incidents déclarés
00:14:09 sont la partie émergée de la Hispérie.
00:14:11 Et ils disent que maintenant, c'est dans tout le territoire
00:14:13 et dans tous les types d'établissements.
00:14:15 - Nous l'écouterons justement la sœur de Samuel Paty, Michael Paty.
00:14:18 Dans quelques instants, nous allons aller aussi
00:14:20 à l'établissement de la cité scolaire Maurice Raval.
00:14:23 Notre journaliste nous y attend.
00:14:24 Mais tout d'abord, les titres avec vous, cher Michael.
00:14:26 - En enquête sur la disparition de Lina Lagarde
00:14:28 à vue des trois individus interpellés hier a été levé ce matin.
00:14:32 Ils ont été interrogés sur des incohérences d'emploi du temps
00:14:34 le jour de la disparition de l'adolescente.
00:14:36 Le proviseur de la cité scolaire Maurice Raval à Paris
00:14:39 a quitté ses fonctions.
00:14:40 Il avait été menacé de mort après une altercation avec une élève
00:14:44 qui refusait de retirer son voile islamique.
00:14:46 Un départ qui suscite l'indignation de la classe politique.
00:14:49 Et puis la flamme olympique a trouvé son point de chute
00:14:51 pour la période des JO.
00:14:52 Elle va élire domicile au jardin des Tuileries
00:14:54 pendant toute la quinzaine des Jeux en plein cœur de la capitale.
00:14:57 Un endroit choisi pour sa facilité d'accès au public.
00:15:01 Merci Mickaël.
00:15:02 A tout à l'heure, je vous rappelle qu'à partir de 13h,
00:15:04 il nous rejoindra.
00:15:05 C'est le professeur Didier Lemer qui avait été menacé.
00:15:08 Et plus que ça.
00:15:10 Il avait eu énormément de problèmes, qui a aussi tenu.
00:15:14 Et puis finalement, il a fini par tourner la page.
00:15:17 C'était Atrap. Il a dénoncé, il dénonce depuis très longtemps
00:15:19 l'emprise et l'entrisme islamiste à l'école.
00:15:22 Il nous rejoindra pour nourrir ce débat.
00:15:25 Mais tout d'abord, c'est la question, en fait.
00:15:26 Est-ce une défaite de l'État ?
00:15:28 Et plus largement, quel symbole envoyer après le départ
00:15:31 du proviseur de l'établissement scolaire Maurice Ravel ?
00:15:34 Proviseur qui a donc été menacé de mort
00:15:35 après avoir simplement demandé à une jeune femme d'ôter son voile.
00:15:40 Nous sommes avec notre journaliste Augustin Donatieux.
00:15:42 Tout d'abord, Augustin, sur place,
00:15:44 je voulais dire, qu'est-ce qui ressort de ce que vous entendez
00:15:47 des personnes que vous interrogez
00:15:49 quand ils ont appris justement le départ de ce proviseur ?
00:15:52 Eh bien déjà Sonia, depuis ce matin,
00:15:57 cette démission du proviseur du lycée Ravel
00:15:59 dans le 20e arrondissement de la capitale, juste derrière moi,
00:16:02 est dans la tête de tous les élèves.
00:16:04 Ils ont reçu hier un mail que nous avons pu consulter,
00:16:08 un mail les informants de la démission de leur directeur
00:16:11 pour, je cite, "des raisons de sécurité".
00:16:14 Mais depuis cette démission, eh bien, deux versions s'affrontent
00:16:17 en quelque sorte dans les couloirs de l'établissement.
00:16:19 Entre les élèves, il y a ceux qui ne comprennent pas
00:16:22 que ce dernier ait démissionné,
00:16:23 que cette histoire ait pris tant d'ampleur,
00:16:25 que ce directeur ait reçu des menaces de mort.
00:16:29 Un directeur très à cheval sur les principes de laïcité
00:16:31 dans son établissement et qui appliquait la loi
00:16:34 à l'entrée de ce dernier.
00:16:36 Et il y a les autres personnes qui, en quelque sorte,
00:16:40 se réjouissent de son départ et qui affirment,
00:16:42 face à notre caméra, que ce dernier avait frappé
00:16:45 l'une de leurs camarades. Écoutez-les.
00:16:47 On trouve ça bien qu'il ait démissionné
00:16:50 parce que ce n'est pas mon proviseur.
00:16:53 Il ne faut pas menacer la mort de quelqu'un pour si peu.
00:16:56 Après, s'il a démissionné,
00:16:59 c'est qu'il se sentait peut-être en danger ou pas, je ne sais pas.
00:17:01 Les menaces de mort ne sont pas du tout venues de cette fille
00:17:04 ni de sa famille et je trouve ça hyper grave
00:17:06 d'instrumentaliser les gens comme ça.
00:17:07 Elles sont venues de gens comme partout, la désinformation,
00:17:09 ça peut être n'importe qui.
00:17:10 Ça se trouve, c'est son voisin qui était énervé contre lui
00:17:12 et qui en a profité.
00:17:14 Moi, ça ne me fait rien.
00:17:16 Dans tous les cas, s'il voulait partir, il n'avait qu'à partir.
00:17:19 Enfin, je m'en fous un peu.
00:17:23 Alors, un proviseur a été nommé en intérim
00:17:26 pour remplacer celui qui est parti
00:17:28 pour des raisons de sécurité officiellement.
00:17:30 Le corps enseignant que nous avons tenté d'interroger
00:17:32 reste silencieux à l'exception d'une professeure de musique.
00:17:36 Et pour cause, pourquoi ce corps enseignant ne prend pas la parole ?
00:17:39 C'est parce que lui-même n'est pas sur la même longueur d'onde
00:17:41 et il y a des distensions parmi les professeurs.
00:17:45 Merci beaucoup, Augustin Donadieu.
00:17:47 Ce que nous dit Augustin est très important.
00:17:48 D'abord, je trouve que les quelques réactions
00:17:50 que l'on vient d'entendre sont tristes.
00:17:52 Affligeants.
00:17:53 Affligeants, c'est le mot, vous avez entièrement raison.
00:17:56 Ça demande à rétablir la vérité.
00:17:59 Cette étudiante en BTS n'a pas été frappée.
00:18:01 Il faut le rappeler.
00:18:03 L'une des personnes qui a menacé de mort sur les réseaux sociaux,
00:18:07 ce proviseur, est traduite en justice.
00:18:10 Le procès aura lieu dans quelques semaines,
00:18:15 fin avril de mémoire.
00:18:16 C'est certainement très impressionnant.
00:18:18 Donc, il faut revenir dans ces moments-là aux faits.
00:18:22 À la réalité des faits.
00:18:24 Et Olivier Pardonian, les faits ce sont aussi,
00:18:26 et Augustin nous l'a dit, des professeurs qui,
00:18:29 pour peut-être beaucoup de raisons, n'ont pas envie de s'exprimer.
00:18:33 Une professeure a accepté finalement de répondre, d'exprimer.
00:18:36 Mais je trouve que le fait que beaucoup ne s'expriment pas,
00:18:38 alors je peux comprendre la peur,
00:18:40 mais là, est-ce que c'est un manque de soutien ?
00:18:42 Est-ce que ce sont, comme l'a dit Augustin, des lignes ?
00:18:44 Apparemment, ils ne pensent pas.
00:18:45 Ils n'ont pas écouté Sonia.
00:18:47 Franchement, c'est le même scénario.
00:18:50 Évidemment, attention, je ne dis pas la même fin tragique,
00:18:52 mais le même scénario que pour Samuel Paty.
00:18:55 Je vous pose juste une question, Kévin.
00:18:57 Sur le fait générationnel,
00:18:58 est-ce que les jeunes profs sont sur la question de la laïcité,
00:19:02 qui pour ma génération, on l'avait chevillé au corps ?
00:19:05 Est-ce qu'il y a un phénomène générationnel ?
00:19:07 Alors, si vous voulez, au niveau syndical, au niveau social,
00:19:12 les vieux professeurs sont plus actifs,
00:19:15 mais sont davantage attachés à la laïcité.
00:19:17 Quand on s'intéresse aux plus jeunes,
00:19:19 ils sont évidemment contaminés par l'idéologie woke.
00:19:23 Ils font des procès en islamophobie tous les quatre matins.
00:19:27 Et en effet, c'est un véritable problème.
00:19:29 D'ailleurs, il y a un sondage qui a été sorti il y a quelques semaines
00:19:32 qui a montré que 20 % des professeurs dans le secondaire
00:19:36 étaient pour le port de tenue religieuse au sein de l'espace scolaire.
00:19:39 Alors moi, pour fréquenter beaucoup de professeurs,
00:19:43 dans tout, pas forcément dans mon établissement,
00:19:46 mais dans l'ensemble des établissements,
00:19:47 je vois bien qu'il y a une peur qui est là,
00:19:50 mais il y a aussi une part importante d'idéologie.
00:19:52 - Mais, Jean-Philippe Robin, pardonnez-moi,
00:19:53 l'a dit dans son livre,
00:19:54 "Enseignants inspecteurs de l'éducation nationale",
00:19:56 il a dit "Une partie des enseignants",
00:19:57 je ne sais pas, moi, je ne veux pas quantifier,
00:19:59 et beaucoup parmi les plus jeunes ne veulent pas,
00:20:03 en fait, voir la laïcité comme étant un outil et garantie.
00:20:06 - Déjà, ils ne savent pas définir ce qu'est la laïcité,
00:20:09 parce que souvent, il y a des problèmes de culture personnelle là-dessus,
00:20:12 même chez les professeurs d'histoire géographique.
00:20:14 Et ensuite, il y a une idéologie.
00:20:16 Pour beaucoup, laïcité stricte, c'est islamophobie.
00:20:19 Ça pose problème.
00:20:20 - Est-ce qu'on peut simplement écouter cette professeure,
00:20:21 parce que c'est un témoignage assez rare qui a accepté...
00:20:23 - Elle a peut-être parlé.
00:20:24 - Voilà, exactement.
00:20:25 Alors, que pense-t-elle du départ ?
00:20:26 Parce que juste, le rectorat dit que c'est une retraite anticipée.
00:20:31 - Non, respectons, ça se trouve, c'est ça.
00:20:34 C'est peut-être le proviseur qui n'a pas voulu.
00:20:36 - Mais nous, ce qu'on interroge, ce n'est pas sa décision à lui,
00:20:39 c'est est-ce qu'il a reçu le soutien nécessaire
00:20:41 pour ne pas aboutir à une telle décision ?
00:20:43 - C'était quand même quelqu'un, dans son papier de ce matin,
00:20:47 une source proche, donc je suppose que c'est quelqu'un qui disait
00:20:50 qu'en fait, ça n'était pas réellement le souhait du proviseur.
00:20:54 Ce qu'on peut dire, c'est que probablement,
00:20:55 s'il avait eu un soutien sans faille,
00:20:57 s'il avait eu une protection physique,
00:20:59 eh bien, peut-être que ce proviseur aurait préféré aller...
00:21:01 - Il manque une phrase dans le communiqué du rectorat.
00:21:04 C'est le fait que ce proviseur a été menacé par des islamistes.
00:21:08 - Si cette phrase est intégrée, la formule convenance personnelle peut...
00:21:13 - Alors, écoutons cette enseignante.
00:21:17 - Nous, on trouve ça bien qu'il ait démissionné
00:21:20 parce que ce n'est pas mon proviseur.
00:21:22 - Il ne faut pas menacer de mort quelqu'un pour si peu.
00:21:25 Après, s'il a démissionné, c'est qu'il se sentait peut-être en danger ou pas, je ne sais pas.
00:21:31 - Les menaces de mort, elles ne sont pas du tout venues de cette fille
00:21:33 ni de sa famille et je trouve ça hyper grave d'instrumentaliser les gens comme ça.
00:21:37 Elles sont venues de gens comme partout, la désinformation, ça peut être n'importe qui.
00:21:40 Ça se trouve, c'est son voisin qui était énervé contre lui et qui en a profité.
00:21:44 - Bien, vous l'avez compris, c'est une erreur.
00:21:45 Ce sont les réactions en grande partie des élèves.
00:21:48 Voyons justement cette professeure.
00:21:50 - Notre proviseur a appliqué la loi, c'est-à-dire qu'il a demandé à une élève d'enlever son voile.
00:21:55 Voilà. Et donc, c'est très bien.
00:21:58 Voilà. Donc, je suis désolée, effectivement, qu'aujourd'hui, il est obligé d'arrêter ses fonctions.
00:22:05 Ce n'est pas normal.
00:22:06 Il y a une pression d'en faire.
00:22:08 Il est sur les réseaux sociaux, mis à mort sur les réseaux sociaux.
00:22:12 C'est inadmissible.
00:22:13 - Et à l'instant, on apprend que Gabriel Attal, le Premier ministre, recevra cet après-midi
00:22:20 le proviseur du lycée Maurice Ravel menacé à mort.
00:22:23 Donc, à Matignon, Gabriel...
00:22:24 Non, attendez, il y a des signes.
00:22:26 Quand on parle de soutien, là, je voudrais quand même insister.
00:22:29 - Oui, mais ce soutien, d'abord, excusez-moi.
00:22:31 - Donc, le Premier ministre va recevoir ce proviseur.
00:22:33 - Non, mais c'est très bien. Mais écoutez...
00:22:34 - Il ne l'aurait pas fait, on aurait dû regarder.
00:22:36 - Pardonnez-moi, permettez-moi quand même de ne pas m'en contenter.
00:22:40 Parce que ça, on l'a déjà vécu, le soutien.
00:22:43 On l'a vécu après Samuel Paty.
00:22:45 Et ce soutien est tout à fait sincère.
00:22:47 Mais en fait, si on ne change pas de braquet, un, sur le diagnostic.
00:22:51 Sur le diagnostic, c'est très important.
00:22:53 C'est ce que dit souvent Marcel Gaucher, c'est que notre problème en France,
00:22:56 c'est qu'on ne sait pas la situation dans laquelle on est.
00:22:58 Mais deux, sur la réponse.
00:23:00 Je crois que la laïcité, ça ne suffit pas.
00:23:01 Il faut dire clairement, voilà, en France, c'est comme ça.
00:23:05 Si ça ne vous plaît pas, vous pouvez tout à fait choisir d'autres pays.
00:23:10 Mais en France, on accepte la critique de la religion.
00:23:12 - Et ça ne suffit pas ?
00:23:13 - Apparemment, pour ceux qui le disent, ceux qui s'élèvent...
00:23:16 - Pourquoi ça marche en Suède ?
00:23:17 - Ça ne suffit pas.
00:23:18 Peut-être que ce n'est pas la même immigration, la même intégration,
00:23:22 le même modèle d'assimilation.
00:23:23 - Ce n'est pas le même État.
00:23:25 C'est surtout pas le même État.
00:23:26 - Vous avez raison.
00:23:27 - Tout de même, lorsqu'on est face à l'incurie d'un État, en général,
00:23:31 on ne peut pas se permettre de chipoter.
00:23:33 Moi, je trouve important que le Premier ministre,
00:23:36 dont on estimait hier qu'il devait intervenir,
00:23:40 reçoive le proviseur.
00:23:43 Alors, je suis frappé tout de même, Sonia, par quelque chose qui est surprenant.
00:23:49 C'est que Kévin a très bien dit tout à l'heure à quel point
00:23:53 il fallait être fier d'exercer un très beau métier et courageux dans son exercice.
00:23:59 Mais au fond, de plus en plus, on confronte certaines personnalités
00:24:04 et pratiques libres et courageuses à la déroute absolue des hiérarchies,
00:24:11 des institutions et des pouvoirs.
00:24:13 - Écoutez, apparemment, c'est une affaire grave.
00:24:16 - Oui, mais vous avez raison.
00:24:17 - Mais Sonia, si on avait un autre sujet, je pourrais l'appliquer à beaucoup de faits.
00:24:23 - Alors, on va en parler.
00:24:24 Est-ce que c'est une forme très bien d'entacte ?
00:24:27 Le Premier ministre va le recevoir.
00:24:28 - Moi, je me demande ce qu'il va lui dire.
00:24:30 - Non, mais imaginons, nous sommes dans le huis clos du bureau à Matignon.
00:24:35 Vous êtes un proviseur.
00:24:36 Vous partez parce que vous avez ce contexte.
00:24:38 Vous êtes Premier ministre.
00:24:40 Qu'est-ce que vous dites ?
00:24:41 - Revenez. On aurait dû vous garantir.
00:24:44 On vous a garanti.
00:24:45 - Mais vous avez raison.
00:24:46 - Jongle le récord.
00:24:47 - À part le symbole, je ne crois pas que Didier Le Maire, à l'époque,
00:24:53 avait été reçu par le Premier ministre.
00:24:55 - On lui posera la question.
00:24:56 - Il va y avoir une baisse.
00:24:57 - Il faut se le signaler.
00:24:59 Elle était là.
00:25:00 - Non, mais attendez.
00:25:01 - Je suis d'accord.
00:25:02 - Je ne vais pas compter les déplacements des ministres.
00:25:03 - Je ne sais pas ce qui s'est passé.
00:25:04 Ayons du respect pour l'autorité hiérarchique.
00:25:06 Ayons du respect pour le rectorat.
00:25:08 - Le rectorat, c'est pas simple.
00:25:11 - Le rectorat est respectable, en tout cas.
00:25:14 - Attendez.
00:25:15 - Je crois en sa version.
00:25:16 - Vous croyez comme ça ?
00:25:17 - Oui.
00:25:18 - Après, moi, je veux bien y croire.
00:25:20 - Moi, je crois.
00:25:21 Parce que ça vient très bien le proviseur qui a décidé,
00:25:23 proche de la retraite, de jeter l'éponge et qui a trouvé
00:25:26 qu'il y avait un problème.
00:25:27 - Je vais dire ce que j'ai dit, Kévin.
00:25:29 Convenance personnelle, ça, on ne peut pas en préjuger.
00:25:32 Mais le communiqué du rectorat, passé sous silence...
00:25:37 - On va continuer à en parler.
00:25:39 - Le réel.
00:25:40 - En fait, on dit la même chose.
00:25:41 On est tous atteints et tristes d'une telle situation.
00:25:44 A tout de suite, une courte pause.
00:25:46 - Beaucoup d'actualités autour de l'école,
00:25:52 vous l'aurez compris aujourd'hui.
00:25:53 On vous a parlé tout à l'heure de ces menaces d'attentat
00:25:55 qui se poursuivent.
00:25:56 Une vingtaine d'établissements scolaires visés désormais
00:25:59 dans la capitale.
00:26:00 Et puis, il y a ce qui se passe à l'établissement,
00:26:03 on va aller citer scolaire Maurice Ravel,
00:26:05 où ce proviseur a quitté ses fonctions.
00:26:08 Et on a appris il y a quelques minutes
00:26:09 que le Premier ministre, Gabriel Attal,
00:26:11 allait le recevoir cet après-midi à Matignon.
00:26:14 On va évidemment y revenir après vos titres, cher Michael.
00:26:17 - Un homme de 20 ans, soupçonné de plusieurs viols,
00:26:20 activement recherché à Grenoble depuis janvier dernier.
00:26:24 Il aurait agressé neuf femmes âgées de 20 à 27 ans.
00:26:27 L'individu a les cheveux rouges, serait vêtu de noir
00:26:29 et se déplace en trottinette.
00:26:31 6,5 milliards d'euros, c'est le montant de la facture
00:26:34 des catastrophes climatiques pour les compagnies d'assurance
00:26:37 en 2023, 3e année la plus marquée en termes de sinistre climatique
00:26:41 après 1999 et 2022.
00:26:44 Et puis, les recherches sont suspendues à Baltimore
00:26:46 au lendemain de l'effondrement d'un pont.
00:26:48 Les autorités américaines estiment qu'il y a désormais
00:26:51 peu de chances de retrouver les 6 disparus.
00:26:53 Joe Biden s'est engagé à reconstruire le pont au plus vite.
00:26:56 - On poursuit le débat avec nos invités.
00:27:02 Cette information, effectivement, le Premier ministre Gabriel Attal
00:27:05 qui va donc recevoir le proviseur de l'établissement Maurice Ravel.
00:27:09 Bien sûr que c'est un signal, c'est très positif.
00:27:11 Mais connaissant quand même l'implication du Premier ministre
00:27:14 sur ce sujet-là, moi, la question reste,
00:27:16 que va-t-il lui dire ?
00:27:18 Que peut-il lui dire maintenant qu'il est parti, partant ?
00:27:21 - Mais il ne lui dira probablement pas de revenir.
00:27:25 Mais il pourra, je l'espère, ensuite,
00:27:28 après l'entretien qu'il aura avec ce proviseur,
00:27:32 dire ce qu'il pense véritablement au rectorat.
00:27:35 Parce qu'il avait déjà eu des reproches à faire
00:27:39 lorsqu'il était ministre.
00:27:41 Il les a faits.
00:27:42 Et donc, il est fondamental que le Premier ministre
00:27:45 montre que la volonté qu'il avait manifestée
00:27:48 de garder sous l'esprit, en quelque sorte,
00:27:51 la rue de Grenelle, et mon Dieu, avec Béloubet,
00:27:54 c'est plus que jamais nécessaire, va être sauvegardé.
00:27:57 - Nous étions restés sur l'image de l'élève qui reste
00:27:59 d'un établissement et le proviseur qui part.
00:28:02 C'est cette image-là qui était insupportable.
00:28:04 Donc le fait qu'il soit reçu à Matignon,
00:28:06 où l'éducation a suivi, selon le mot du Premier ministre
00:28:10 Gabriel Attal, depuis Grenelle,
00:28:12 est d'abord quelque chose de très positif
00:28:14 en termes de soutien, de message.
00:28:16 - Symboliquement, c'est hyper important.
00:28:18 Moi, je fais partie de cette communauté éducative
00:28:21 et le fait que le Premier ministre rencontre
00:28:24 ce proviseur, pour moi, c'est essentiel.
00:28:26 Et en fait, il est dans la continuité de tout ce qu'il a fait
00:28:29 à la tête de l'éducation nationale,
00:28:31 de l'interdiction de la Habaïa à une vision de la laïcité
00:28:33 qui était très stricte.
00:28:35 Et c'est ce devoir d'exemplarité que j'aime chez Gabriel Attal.
00:28:37 - Regarde ces images.
00:28:38 - J'aimerais juste dire une chose, Sonia.
00:28:40 Parce que moi, j'ai été choqué par une élue
00:28:43 de la France insoumise, Danielle Simonet,
00:28:45 qui, le jour où il y a eu cette altercation
00:28:49 au sein du lycée avec cette jeune fille voilée,
00:28:52 a remis en cause sur Twitter le témoignage du proviseur,
00:28:56 qui n'a pas soutenu cet usard noir de la République,
00:28:59 qu'il y ait des rumeurs, qu'il y ait de la calomnie
00:29:02 quand ça vient de gens qui sont complètement extérieurs,
00:29:05 mais que ce soit le fait d'une députée...
00:29:07 Je pense que cette députée n'a rien compris
00:29:10 au processus qui a mené à la mort de Samuel Paty.
00:29:13 Et je trouve ça grave.
00:29:14 - Je voudrais simplement commenter...
00:29:15 Ça, c'était les images que vous voyez, c'était le 5...
00:29:18 - Mars. - Alors pas celle-ci.
00:29:19 C'était le 5 mars dernier.
00:29:21 Donc c'était quand Nicole Belloubet et Gabriel Attal
00:29:24 s'étaient déplacés à l'établissement Maurice Ravel.
00:29:27 5 mars !
00:29:28 - Bien sûr, mais...
00:29:29 - Et depuis, c'est un continuum de menaces pour ce proviseur.
00:29:32 C'est ça qu'on occupe quand même.
00:29:33 - Et justement, je pense qu'il faut faire attention...
00:29:35 Ça ne s'arrête pas à la porte de l'école.
00:29:37 Dans le rapport dont je vous ai parlé,
00:29:39 il y a plusieurs recommandations,
00:29:41 dont celle, si vous voulez, en gros,
00:29:44 de s'en prendre un peu aux parents.
00:29:45 Alors ils veulent leur faire signer des chartes.
00:29:47 Je ne suis pas sûre que tout ça soit très important.
00:29:49 Mais l'une, l'un des problèmes aujourd'hui de l'école,
00:29:53 et notamment en particulier de l'école publique,
00:29:55 si vous voulez, c'est le rôle des parents
00:29:57 dans tous les domaines d'ailleurs.
00:29:58 Ce n'est pas seulement là-dessus.
00:30:01 Mais là, vous avez souvent des parents
00:30:03 qui relaient exactement, comme dans le drame
00:30:09 qui aboutit à Samuel Paty.
00:30:12 Mais si vous voulez, encore une fois,
00:30:14 si on centre simplement nos efforts sur l'école,
00:30:18 on oublie ce qui se passe autour.
00:30:19 - Mais on va en parler.
00:30:20 - Il y a des gens pour répondre à la question de Philippe.
00:30:22 Je ne suis pas sûre que ce soit coordonné.
00:30:25 Mais on a partout ces entrepreneurs identitaires.
00:30:28 Hugo Michon, je crois que vous avez déjà reçu,
00:30:30 on parle très bien.
00:30:31 Il y a ces entrepreneurs identitaires,
00:30:33 ces gens, si vous voulez, qui eux,
00:30:35 mènent un combat idéologique.
00:30:37 Si on ne le mène pas, nous, on est foutus.
00:30:39 - Mais on est d'accord que la bataille
00:30:40 est sur le plan culturel.
00:30:41 Vous avez entièrement raison,
00:30:42 que la laïcité, point, comme on dit, ne suffit pas.
00:30:44 On va y revenir d'ailleurs tout à l'heure
00:30:46 avec Didier Le Maire qui va nous rejoindre,
00:30:48 ce professeur menacé qui a dû quitter aussi,
00:30:51 qui a été en tous les cas mis sous protection
00:30:53 dans son établissement à Trappes.
00:30:55 Mais tout d'abord,
00:30:56 alors est-ce que c'est un signe d'impuissance ?
00:30:58 Nous sommes en pleine opération dite "Place Nette".
00:31:01 Et voici ce qui s'est passé à Nice.
00:31:03 À Nice, on en parle déjà depuis plusieurs jours.
00:31:05 Là aussi, c'est un continuum de menaces,
00:31:07 de violences plutôt, dans le quartier des Moulins.
00:31:10 Mardi après-midi, donc hier,
00:31:12 une quarantaine d'individus se sont affrontés
00:31:14 dans une violente rixe qui a fait plusieurs blessés.
00:31:16 Un membre de force de l'ordre a également été blessé.
00:31:19 La veille, fusillade, fusillade,
00:31:22 au bas d'une barre d'immeubles.
00:31:24 Enchaînement d'hyper-violences et en même temps,
00:31:26 une, comme si je puis dire, une communication
00:31:28 pour dire "Regardez, on fait Place Nette",
00:31:30 juste à côté, Marseille, Avignon, etc.
00:31:33 Le sujet vous est résumé par Maxime Leguet et Aminata Demphal.
00:31:37 Cette place des Amaryllis, dans le quartier des Moulins à Nice,
00:31:41 est devenue le théâtre d'affrontements
00:31:43 sur fond de trafic de stupéfiants.
00:31:45 Des scènes d'une violence inouïe.
00:31:48 Sur les affrontements, les personnes résidentes de la cité
00:31:51 excédées par la situation liée au trafic de stupéfiants,
00:31:55 mais également, se sont joints à ce groupe de résidents
00:31:58 des dealers d'autres points,
00:32:00 qui se sont livrés à un lâchage sur de jeunes individus
00:32:03 venus pour la majeure partie du Maghreb,
00:32:05 en situation irrégulière.
00:32:07 Lors de ces affrontements,
00:32:09 quatre personnes ont été retrouvées blessées,
00:32:11 dont un grave, un policier,
00:32:13 a également été légèrement touché à la jambe par un projectile.
00:32:16 Une quarantaine d'individus, tous vêtus de noir,
00:32:19 en capuché, en cagoulé, ou avec des caches-coups,
00:32:23 ont débarqué avec des couteaux, des marteaux.
00:32:29 Des violences qui pourraient être la conséquence
00:32:32 des heurts qui ont éclaté lundi soir.
00:32:34 La CRS 81 a rejoint les effectifs de police
00:32:37 déjà déployés sur place.
00:32:39 Il y a certains résidents du quartier des Moulins
00:32:42 qui ont voulu "chasser" ou régler leurs problèmes
00:32:48 avec des mineurs isolés, des mineurs non accompagnés.
00:32:52 Et là encore, les policiers sont intervenus
00:32:54 et là encore, bien sûr, les situations se retournent contre nous.
00:32:57 Hier, le préfet des Alpes-Maritimes s'est rendu sur place
00:33:00 pour délivrer un message de fermeté.
00:33:03 Il promet de poursuivre les interpellations
00:33:05 et les saisies de drogue.
00:33:07 En un an, plus de 30 kilos ont déjà été interceptés
00:33:09 dans le quartier des Moulins.
00:33:11 C'est vrai que les interpellations se font après.
00:33:14 C'est toujours la même question.
00:33:15 Quel arsenal judiciaire et quelle suite ?
00:33:17 Mais quand vous voyez de telles images, Philippe Bigère,
00:33:19 il y a vraiment une forme de résignation.
00:33:22 En même temps, Sonia, vous l'avez très bien dit,
00:33:27 il y a un contraste absolu à Nice d'abord
00:33:30 entre l'opération Place Nette
00:33:32 et ces images de violence collective absolument insupportables.
00:33:37 Ce qui me frappe, c'est que nous sommes dans une ville
00:33:41 où le maire et ceux qui l'assistent n'ont pas la moindre timidité
00:33:47 pour mettre en œuvre les processus de défense qui sont nécessaires.
00:33:52 Et pourtant, ça n'a pas d'effet.
00:33:54 Il y a quelque chose d'angoissant dans le fait que
00:33:57 même une politique cohérente et efficace, apparemment,
00:34:01 n'a pas d'incidence sur cette violence
00:34:04 qui aujourd'hui surgit pour tout et n'importe quoi,
00:34:08 et notamment à cause de la drogue.
00:34:10 On a entendu certains parler de l'armée.
00:34:12 Je sais, l'armée dont ce n'est pas le rôle, ce n'est pas la mission,
00:34:14 ce ne sont pas les prérogatives.
00:34:16 Quand on n'a plus ou peu de solutions à proposer comme éventail,
00:34:20 on se dit, qu'est-ce qui encore représente l'autorité ultime absolue ?
00:34:24 Il y a encore des représentants des syndicats de police
00:34:30 qui disent qu'à partir du moment où on mobilise des moyens,
00:34:34 que ces moyens sont pérennes, territorialisés,
00:34:37 avec les effectifs, les moyens adéquats,
00:34:40 nous arrivons à obtenir des résultats.
00:34:42 Il faut que la réponse judiciaire soit après très forte.
00:34:45 La question d'un parquet national dédié à cette question-là,
00:34:49 comme il en existe un sur le terrorisme,
00:34:51 est parfois posée, je ne sais pas si ça a sa forme d'efficacité dans la réponse ou pas.
00:34:56 Je ne suis absolument pas sur l'idée, c'est foutu, c'est plié.
00:35:00 Vous avez entendu là que certains habitants allaient s'en prendre à des...
00:35:03 Vous vous rendez compte qu'on est dans un processus de...
00:35:06 Justement, quand l'État se retire, il y a beaucoup de processus qui peuvent...
00:35:10 Olivier, on était à la même émission hier soir, sur le plateau de Saint-Paul.
00:35:14 - On est arrivés. - On avait la même idée.
00:35:16 - La nuit n'a pas été là-dessus. - Il nous a diffusé un extrait...
00:35:21 - Vous voulez les entendre, Bruno Le Maire ? - Oui.
00:35:24 On rappelle juste le contexte. Entendu au Sénat,
00:35:26 commission d'enquête sur les narcotrafiquants,
00:35:28 qui ont les moyens de certains États, qui ont des sous-marins,
00:35:32 et il veut maintenant, lui, dit-il, le ministre,
00:35:35 sortir du cadre actuel judiciaire,
00:35:39 pour un cadre renforcé, presque d'exception, comme le terrorisme.
00:35:42 - Je vais répondre justement à Olivier. - On va l'écouter.
00:35:44 - Pardon, mais si vous voulez, l'idée qu'en mettant des policiers dans les cités,
00:35:49 en gros, il y a des points de deal, on va régler le problème...
00:35:51 - Oui, ça vient de se faire à Vénitieux. - Est-ce que je peux finir ma phrase ?
00:35:54 - Je te dis juste que ça vient de se faire à Vénitieux.
00:35:56 - Non, mais ça se fait pour combien de temps ? Mais bon sang !
00:35:59 Je veux dire, à chaque... Pardon.
00:36:02 Il y a des cartels de la drogue qui n'ont pas autant de moyens que les États,
00:36:06 qui en ont plus. Il n'y a aucun pays démocratique, aujourd'hui,
00:36:09 qui ait réussi à régler ce problème.
00:36:11 Donc, ce n'est pas en mettant des policiers dans les cités qu'on va le régler.
00:36:14 - Il vous répond. - Aussi.
00:36:16 - Et on écoute d'abord Bruno Le Maire. - Je ne te dis pas que c'est la solution
00:36:19 qui règle tout, mais c'est une partie de la solution.
00:36:22 - Non, mais là où il a raison, attendez... - Et surtout, il faudrait les multiplier.
00:36:25 - Elisabeth, là où il a raison, pardonnez-moi, c'est qu'aussi, il y a des habitants.
00:36:30 C'est-à-dire qu'à un moment, c'est en pleine nuit, la fusillade a éclaté.
00:36:33 C'est-à-dire qu'à un moment, si au moins, je sais que c'est rien,
00:36:36 c'est un pansement sur une jambe de bois, mais là, au moins, même momentanément,
00:36:39 que ça s'arrête, on en est là. Mais vous avez raison.
00:36:42 - Je ne dis pas le contraire. - C'est un défaiteisme.
00:36:44 - Je ne dis pas que ça fera du mal. - Après, tu as raison sur l'autre dimension.
00:36:47 - Je ne dis pas que ça fera du mal, je dis juste que... - C'est mieux que rien.
00:36:50 - On en est là. - On finit toujours comme ça.
00:36:52 - Écoutons Bruno Le Maire. - C'est vrai.
00:36:54 - Mis à part les déficits, il parle des narcotrafics.
00:36:56 - Oui, il énergise. - Périmètre.
00:36:59 - L'idée est de s'inspirer de la jurisprudence sur le terrorisme,
00:37:02 qui fonctionne très bien. Le niveau de menace, pour moi, est similaire.
00:37:05 Il demande la même détermination et la même capacité à s'affranchir
00:37:11 d'un certain nombre de règles que nous avons respectées jusqu'à présent
00:37:14 et dont jouent les narcotrafiquants.
00:37:17 C'est ma position de ministre de l'Économie et des Finances.
00:37:20 Je connais les réticences de certains sur les libertés publiques,
00:37:23 je peux les entendre, mais pour moi, il faut appliquer au narcotrafic
00:37:27 la même jurisprudence qu'au terrorisme.
00:37:30 Savoir s'affranchir de certaines libertés publiques
00:37:34 pour protéger la liberté collective de nos compatriotes face à cette menace.
00:37:39 - Alors, Élisabeth Lévy, à son habitude, me faisait une remarque de bon sens.
00:37:42 C'est vrai que pour avoir très souvent interviewé,
00:37:45 je ne compte plus les interviews avec Bruno Le Maire ou d'autres ministres,
00:37:48 on n'a jamais eu un tel discours lors d'une interview.
00:37:51 En fait, il faut être dans une commission d'enquête.
00:37:53 Et vous devez dire, je le jure, pour tout dire.
00:37:55 C'est-à-dire, c'est rassurant, mais...
00:37:57 - Et plus il s'approche d'une ambition présidentielle,
00:38:00 plus il dit la vérité.
00:38:02 Encore un effort, et peut-être sera-t-il totalement opposé à Emmanuel Macron.
00:38:07 Mais ça, c'est le autre chose.
00:38:09 Mais là, ce qui me paraît important, Sonia, c'est que,
00:38:12 j'irais même, si vous le perrenez, plus loin que lui, il a totalement raison,
00:38:17 il faut sortir le narcotrafic de l'état de droit,
00:38:21 mais je dirais même, globalement, pour les insécurités du quotidien
00:38:26 et le lien défectueux entre police, enquête et magistrature,
00:38:31 il faudrait accepter de réviser notre état de droit.
00:38:35 - Et dans quel sens ?
00:38:36 - Le lien entre la menace terrorisme et la drogue, pour moi...
00:38:41 - Et il l'a dit, hein.
00:38:42 - Oui, il l'a dit, mais pour moi, c'est pertinent.
00:38:44 Parce que, pour revenir sur les écoles, regardez ce qui s'est passé à Nîmes.
00:38:47 Vous avez des écoles qui ont été délocalisées à cause du trafic de drogue.
00:38:51 Vous avez des élèves qui ont été protégés par la police
00:38:54 à cause du trafic de drogue, dont tout à l'heure, Sonia,
00:38:56 quand vous disiez à juste titre qu'il y a des élèves qui arrivent à l'école,
00:38:59 la peur au ventre, il y a certes la menace islamiste,
00:39:01 mais il y a aussi ce problème de drogue.
00:39:03 Et à un moment donné, il va peut-être falloir être dur, être ferme,
00:39:06 parce que pour l'instant, on ménage la chair de l'autobus,
00:39:08 et il n'y a strictement rien.
00:39:10 Les hommes politiques ont la trouille.
00:39:12 - Mais dites-moi, ils ont la trouille qu'il y ait des scènes d'émeute, de chaos...
00:39:18 Moi, je les vois déjà, ces scènes de chaos.
00:39:20 - Mais moi, j'aimerais quand même que Philippe...
00:39:22 Non, mais c'est intéressant, parce que là, on touche...
00:39:24 On est dans le dur de notre discussion.
00:39:26 - Je risquerais d'être trop long, ma chère Émilie Davies.
00:39:29 - Mais alors, parce que ce qui est intéressant, c'est de savoir...
00:39:31 Non, mais jusqu'à quel point nous acceptons...
00:39:34 Moi, je suis d'accord que pour certaines choses,
00:39:36 notre état de droit est fou, parce qu'il ne...
00:39:38 - Mais qu'est-ce que ça veut dire, notre état ?
00:39:39 L'état de droit, c'est un corpus de loi, de juridiction, de juré, je prends en soin.
00:39:43 - Et je vais vous donner ma réponse.
00:39:44 - Quand on dit, on n'est pas exigeant d'en sortir, c'est de l'adapter.
00:39:47 Mais aujourd'hui, si vous voulez, c'est toujours une question d'équilibre.
00:39:50 Aujourd'hui, cet état de droit se conçoit d'ailleurs lui-même
00:39:54 comme protégeant les individus qui seraient toujours menacés par le méchant État
00:39:59 et ne permettant jamais à la collectivité qui, elle, est menacée de se protéger.
00:40:03 Ce que j'essaye de vous dire, parce qu'hier, Pascal citait par exemple les exemples du Salvador.
00:40:08 Ce que j'essaye de savoir, c'est comment...
00:40:10 - Alors, je ne sais pas. Par raison de par raison.
00:40:12 - On ne peut pas rester hémocratique, on ne peut pas... Voilà.
00:40:14 - Ce que j'essaye de savoir, c'est quelles seraient les quelques mesures d'exception.
00:40:18 - Mais déjà, vous venez de donner la première mesure qui serait un changement radical de philosophie.
00:40:25 L'état de droit n'est pas seulement destiné aux transgresseurs.
00:40:30 Il devrait d'abord consacrer à sauvegarder la majorité des zones étrangères.
00:40:35 - Vous voulez des exemples ? Une garde à vue, etc., qui dure beaucoup plus longtemps...
00:40:38 - Je fais un justice au quotidien.
00:40:39 - Pardon Olivier. Pardonnez-moi, pardonnez-moi.
00:40:40 Par exemple, en mesure d'exception, une garde à vue pour ces personnes
00:40:43 dure comme une garde à vue pour des suspects de terrorisme.
00:40:46 - Ça fait 4 jours, 16h, 24h...
00:40:48 - Voilà une mesure qui paraît tomber sous le...
00:40:50 - Et assez simple.
00:40:52 - Les titres, avec vous, cher Michael.
00:40:54 - Dans l'enquête sur la disparition de Lina, la garde à vue des 3 individus interpellés hier a été levée ce matin.
00:41:01 Ils ont été interrogés sur des incohérences d'emploi du temps le jour de la disparition de l'adolescente.
00:41:06 Emmanuel Macron et le président brésilien Lula se sont entendus pour lever près d'un milliard d'euros
00:41:12 pour l'Amazonie, une enveloppe destinée à la protection de l'environnement
00:41:15 mais aussi au développement économique de ces régions.
00:41:18 Et puis les députés de Thaïlande approuvent la loi sur le mariage homosexuel,
00:41:21 une avancée importante et une première en Asie du Sud-Est,
00:41:24 même si le texte doit encore passer devant le Sénat.
00:41:27 - Le mariage, peut-être qu'il y a une chanson animée à l'amour
00:41:31 qui pourrait célébrer ce tel cérémonie.
00:41:33 Quelle transition !
00:41:35 - Elle est très bonne.
00:41:36 - À vous.
00:41:37 - Au moins, elle nous permet d'écouter Edith Piaf.
00:41:41 - Piaf ?
00:41:42 - Dans ce monde de brutes.
00:41:44 - Qui a été attaqué à son époque pour sa fille, ses mœurs.
00:41:47 - Ah bah oui.
00:41:48 - Mais pas pour Fabois.
00:41:49 - Mais c'est pas pour ses mœurs qu'elle a été attaquée à Yanaka Mora quand même.
00:41:52 - C'est pas pour Fabois.
00:41:53 - Bon, en tous les cas, ça ressemble à une confirmation.
00:41:56 Puisque dans Le Parisien, on a appris que les héritières d'Edith Piaf ont été sollicitées
00:42:00 pour donner leur accord à une reprise, une réutilisation.
00:42:05 Je ne sais pas, ce n'est pas un tube pour moi, c'est un hymne.
00:42:08 Qu'est-ce que l'on pourrait dire ?
00:42:10 C'est un étendard.
00:42:11 Et donc, qu'est-ce que je pourrais dire de plus ?
00:42:15 - Et bien voilà.
00:42:18 - Peut-être la vie en rose aussi.
00:42:19 - Ah oui, on ne sait pas parce qu'elles ont été interrogées.
00:42:23 Qu'est-ce que vous préférez ?
00:42:25 - Les deux.
00:42:26 - Ah, l'hymne à Yanaka Mora.
00:42:27 - Ah, sérieusement, vous, à chaque fois qu'on joue, il faudrait une autre, une autre, une autre.
00:42:29 - C'est mon côté partageux.
00:42:30 - Moi, je préfère Barbara, je ne sais pas.
00:42:32 Edith Piaf, je l'aime.
00:42:33 Ah, Barbara, j'adore.
00:42:34 - Ah non, mais vous n'allez pas...
00:42:35 Ah non, non, attendez, attendez.
00:42:36 - On a une polémique sur Ayana Kamara, vous n'allez pas me préférer.
00:42:39 - On ne touche pas à Kiam.
00:42:40 - On ne touche pas à Kiam, on ne touche pas à Barbara.
00:42:42 - Vous avez lu la déclaration ? C'est ça qui m'agace.
00:42:45 - Je n'ai pas lu.
00:42:46 - C'est qu'il faut qu'on nous fasse...
00:42:48 Ça montre bien qu'il y a dans ce débat autre chose qu'un débat sur une chanteuse.
00:42:53 C'est qu'il faut nous expliquer que la France, c'est...
00:42:57 Qu'il n'y a pas d'identité française en dehors...
00:43:00 - Mais c'est ça qu'on dit dans cette phrase.
00:43:02 - Pour clore le sujet.
00:43:03 - Regarde ce qu'a écrit.
00:43:04 - Est-ce qu'on peut se dire qu'on peut aimer Nakamura ou pas ?
00:43:08 Il est totalement possible de ne pas aimer.
00:43:10 - Ah moi j'aime pas.
00:43:11 - Totalement possible de contester le choix du président en en préférant un autre.
00:43:15 Tout en disant que le tombereau de racisme, de haine,
00:43:20 qui s'est déferlé contre elle sur les réseaux sociaux...
00:43:22 - Mais est-ce qu'on a le droit de dire autre chose ?
00:43:24 Est-ce qu'on a le droit de dire autre chose ?
00:43:26 Est-ce qu'on a le droit de dire que ce choix, ça n'a absolument pas du racisme ?
00:43:30 Que moi, en fait, je ne la connaissais même pas.
00:43:33 Ce qui témoigne de mon âge, de mon grand âge.
00:43:36 Donc, j'ai découvert ses paroles un peu éberluées, je ne comprends rien,
00:43:41 témoigne encore de mon grand âge quand j'ai lu ses paroles.
00:43:44 Maintenant, elle chantera certainement très bien, Piap.
00:43:46 Ce que j'essaye de vous dire, c'est que quand il l'a choisie,
00:43:49 le président ne la choisit pas simplement parce qu'elle a une belle voix et qu'elle a du succès,
00:43:53 il l'a choisie au nom de son idéologie que Mathieu Bocoté appellerait diversitaire.
00:43:58 Et c'est ça qui m'agace.
00:44:00 Oui, mais la France, et aussi Madame Nakamura.
00:44:04 Enfin, il ne faut pas partir du principe que la France est seulement blanche et catholique.
00:44:08 Moi, je suis très attaché aux racines chrétiennes de la France.
00:44:11 Mais vous voyez bien que derrière, il y a des propos venant de l'extrême droite qui sont profondément racistes.
00:44:16 Je n'aime pas les chansons de cette dame.
00:44:18 Je n'aime pas sa voix, mais je me battrai toujours pour qu'elle puisse chanter les chansons qu'elle souhaite chanter.
00:44:25 C'est la liberté.
00:44:26 Mais mon cher Kevin, je vous préfère dans votre posture classique, qui défend le secteur A.
00:44:31 Là, il cause à ses élèves.
00:44:33 En réalité, Sonia, pour répondre aux reproches de racisme,
00:44:40 je dénie le fait que ceux qui ne souhaitaient peut-être un autre choix
00:44:47 et qui dénoncent l'aberration du président qui veut surprendre à tout prix, soient des racistes.
00:44:54 Ah non, ils ne le sont pas.
00:44:56 Mais ceux qui disent qu'ils retournent sur le marché de Bamako, ils le sont.
00:45:00 Donc, évidemment, vous avez entièrement raison, c'est totalement inacceptable.
00:45:04 C'est totalement intolérable.
00:45:06 On a le droit d'aimer ou de ne pas aimer.
00:45:08 On va se mettre d'accord sur ?
00:45:11 Sur l'hymne à l'amour.
00:45:13 Et on se retrouve dans quelques instants.
00:45:15 Alors, l'amour.
00:45:20 On est désarmés face à ça.
00:45:22 Et pourtant, il faudrait être armés par rapport au sujet dont on va parler.
00:45:25 Restez avec nous.
00:45:27 Je vous l'ai dit, passer après ça, il faut le faire.
00:45:33 On n'est pas à l'abri peut-être d'une bonne surprise.
00:45:35 Pardonnez-moi, l'hymne à l'amour, c'est l'amour à ceux qui résistent,
00:45:38 c'est l'amour aux hussards de la République
00:45:40 et c'est l'amour au professeur qui va venir, Didier Le Maire.
00:45:42 Voilà la transition, à tout à l'heure.
00:45:44 Et pour vous, chère Sonia !
00:45:48 Un jour, Sonia, il faudra m'entendre.
00:45:50 Faites gaffe, vous me sentez trop bonne.
00:45:52 Merci d'être avec nous.
00:45:55 L'école à la une de l'actualité.
00:45:57 On l'a appris tout à l'heure, le Premier ministre Gabriel Attal
00:45:59 va donc recevoir dans l'après-midi
00:46:01 le proviseur de l'lycée Maurice Ravel,
00:46:03 menacé de mort.
00:46:05 On écoutera d'autres réactions d'élèves
00:46:07 suite à ce départ du proviseur.
00:46:10 Et nous sommes, et je l'en remercie, avec Didier Le Maire.
00:46:13 Bonjour à vous.
00:46:14 Merci d'être là.
00:46:15 Essayiste, professeur de philosophie,
00:46:17 vous aviez été fortement menacé au lycée de Trappes.
00:46:21 Vous vous dénoncez depuis très longtemps, Didier Le Maire,
00:46:23 évidemment, l'antrisme islamiste à l'école.
00:46:25 On va en parler après le journal.
00:46:27 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:46:28 Rebonjour, Sonia.
00:46:29 Bonjour à tous.
00:46:30 Vous l'évoquez à l'instant, le proviseur de la cité scolaire
00:46:33 Maurice Ravel, à Paris, a quitté ses fonctions.
00:46:35 Il avait été menacé de mort après une altercation
00:46:38 avec une élève qui refusait de retirer son voile islamique.
00:46:40 Un départ qui suscite l'indignation de la classe politique.
00:46:44 Les gardes à vue des trois individus interpellés hier
00:46:47 levés dans l'enquête sur la disparition de Lina,
00:46:50 cette adolescente de 15 ans, a disparu le 23 septembre dernier
00:46:53 alors qu'elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche.
00:46:57 Les précisions dans cette commune du Barin
00:46:59 de notre journaliste Régine Delfour.
00:47:01 Les trois gardes à vue dans le cadre de l'enquête
00:47:04 sur la disparition de Lina ont été levés cette nuit,
00:47:07 faute d'éléments incriminants, selon une source proche du dossier.
00:47:11 Trois personnes avaient été placées en garde à vue hier matin.
00:47:14 Un homme avait été interpellé à son domicile
00:47:17 et un couple qui avait été convoqué à la gendarmerie
00:47:20 a été placé dès son arrivée en garde à vue.
00:47:22 Ces trois personnes avaient été entendues au préalable par les gendarmes
00:47:25 mais des incohérences avaient été relevées lors de leurs auditions
00:47:29 et ces gardes à vue devaient permettre aux enquêteurs
00:47:31 de procéder à des vérifications mais aussi de fermer des pistes
00:47:35 sur la disparition de Lina.
00:47:37 Lina a disparu le 23 septembre alors qu'elle quittait le domicile
00:47:40 de sa mère de Plaine pour se rendre à Saint-Blaise-la-Roche
00:47:43 pour prendre un train pour Strasbourg, rejoindre son petit ami.
00:47:47 Des témoins avaient vu Lina sur cette départementale
00:47:51 entre 11h15 et 11h30 mais à 11h22, le téléphone de Lina a cessé d'émettre
00:47:56 malgré de nombreux moyens déployés, notamment des battues
00:48:00 avec des équipes sinophiles mais aussi de nombreux points d'eau
00:48:04 qui ont été sondés.
00:48:06 A ce jour, aucune trace de Lina n'a été retrouvée.
00:48:09 Dans le reste de l'actualité, Gabriel Attal réunit
00:48:12 l'ensemble du gouvernement pour un séminaire
00:48:15 autour des finances publiques.
00:48:17 L'objectif, vous l'avez compris, faire des économies
00:48:19 et cela pourrait passer par une nouvelle réforme
00:48:21 de l'assurance chômage.
00:48:23 Le Premier ministre devrait présenter ses mesures ce soir
00:48:26 à partir de 20h à la télévision.
00:48:29 Et puis Emmanuel Macron a décoré de la Légion d'honneur
00:48:32 le chef Raoni, figure internationale de la défense de l'Amazonie.
00:48:36 Il a demandé à la Fédération pour le président français
00:48:39 de montrer son intérêt pour cette région.
00:48:42 En accord avec le président brésilien Lula,
00:48:45 1 milliard d'euros vont être levés pour venir en aide à l'Amazonie.
00:48:48 Voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité
00:48:51 à 13h sur CNews.
00:48:53 La suite des débats, tout de suite avec vos invités.
00:48:55 - Et la suite des débats se concentre sur l'école.
00:48:58 Plusieurs informations, vous le savez, depuis ce matin,
00:49:01 c'est la poursuite des menaces contre différents
00:49:04 membres de la capitale, des menaces qui sont prises très au sérieux,
00:49:07 à la fois par les services de police et de renseignement.
00:49:10 Et c'est aussi l'émotion, l'émoi, après l'annonce du départ
00:49:14 du proviseur du lycée Maurice Ravel, qui a été menacé de mort,
00:49:17 vous le savez, suite à la remarque qu'il a faite à une élève.
00:49:22 Il voulait qu'elle ôte son voile.
00:49:25 Après un continuum de menaces, ce proviseur est parti.
00:49:28 Alors l'aversion, si je puis dire, officielle entre les quatre du rectorat,
00:49:32 c'est qu'il est parti pour des raisons de convenance personnelle
00:49:35 et qu'il était à l'approche de la retraite.
00:49:37 Ce serait donc une retraite anticipée, mais évidemment,
00:49:39 dans ce contexte, c'est une décision qui interroge.
00:49:42 Est-ce une défaite, une forme de soumission ?
00:49:44 Didier Le Maire, on a rappelé, j'ai rappelé tout à l'heure
00:49:47 que vous avez été vous-même extrêmement menacé,
00:49:50 d'ailleurs mis un moment sous protection policière.
00:49:53 Vous dénoncez depuis très longtemps.
00:49:56 Et vous dites que la première cible des islamistes, c'est l'école.
00:49:59 Je veux dire que là, la preuve, malheureusement, on l'a aujourd'hui.
00:50:02 Oui, c'est l'école de la République, c'est l'école de l'émancipation.
00:50:06 C'est celle qui permet de devenir citoyen.
00:50:09 Et c'est donc la première cible, je pense, pour les islamistes aujourd'hui,
00:50:13 c'est de fracturer cette école.
00:50:15 En fracturant l'école, on fracture la nation.
00:50:17 On monte une communauté des individus qu'on assigne à une identité
00:50:22 contre la communauté nationale.
00:50:24 Quand vous avez vu, je ne veux pas du tout, comment dire,
00:50:28 jeter l'eau propre sur le rectorat,
00:50:32 mais quand vous avez vu la réaction du rectorat,
00:50:34 est-ce que vous y voyez une forme, comment dire,
00:50:37 un manque de soutien, pour ne pas dire plus ?
00:50:40 Ou est-ce que vous attendez de savoir ce qu'il en est
00:50:44 pour la décision de ce responsable ?
00:50:47 Pour moi, dès le départ, c'est un manque de soutien,
00:50:49 puisque l'élève, même si elle est démissionnaire,
00:50:52 aurait dû être exclu de manière définitive de l'établissement.
00:50:56 Cette démarche n'a pas été entreprise,
00:50:58 et le proviseur aurait dû être protégé,
00:51:01 ce qui n'a pas été le cas.
00:51:03 Comment on peut l'expliquer, dans le pays de Samuel Paty,
00:51:08 de Dominique Bernard ?
00:51:10 Comment on peut encore ?
00:51:12 C'est quoi, c'est une inaction ? C'est une lâcheté ?
00:51:15 Qu'est-ce qui peut motiver ça ?
00:51:17 Je pense qu'il y a plusieurs raisons,
00:51:19 mais la principale et peut-être la plus générale,
00:51:24 c'est celle de la perte de sens de la mission des services publics
00:51:28 dans tous les domaines, que ce soit l'école, la justice,
00:51:32 la police, la santé.
00:51:35 Nos représentants, aujourd'hui, ont oublié
00:51:39 que ces services publics sont le ciment de la nation.
00:51:43 Et c'est la raison pour laquelle, finalement,
00:51:45 les serviteurs de la République,
00:51:47 les serviteurs des services publics, ne sont pas soutenus.
00:51:51 Je voudrais vous faire écouter, Didier Lemaire,
00:51:54 des réactions de certains.
00:51:56 Ce sont ceux qui ont accepté de parler.
00:51:59 Certains élèves ont accepté de parler.
00:52:01 Certains, d'ailleurs, à visage couvert.
00:52:03 Et ce qui frappe, c'est qu'ils, même de leur part,
00:52:06 ils estiment que le départ de ce proviseur est tout à fait normal.
00:52:10 Ils ne prêtent pas plus attention. Écoutez-les.
00:52:13 Nous, on trouve ça bien qu'il ait démissionné,
00:52:17 parce que ce n'est pas un bon proviseur.
00:52:20 Il n'a pas menacé de mort quelqu'un pour si peu.
00:52:23 Après, s'il a démissionné, c'est qu'il se sentait peut-être en danger ou pas.
00:52:28 Les menaces de mort ne sont pas du tout venues de cette fille,
00:52:31 ni de sa famille.
00:52:32 Et je trouve ça hyper grave d'instrumentaliser les gens comme ça.
00:52:34 Elles sont venues de gens comme partout, la désinformation.
00:52:36 Ça peut être n'importe qui.
00:52:37 Ça se trouve, c'est son voisin qui était énervé contre lui
00:52:39 et qui en a profité.
00:52:41 Comment vous réagissez, Didier Lemaire ?
00:52:44 Je crois qu'on a là une illustration de l'effet de la rumeur.
00:52:48 Qui, finalement, rend impossible la reconnaissance de l'honneur
00:52:54 de ce proviseur et de sa probité.
00:52:56 Est-ce que ça vous rappelle certaines réactions que vous avez vous-même connues ?
00:53:02 D'abord, l'assassinat de Samuel Paty n'a été possible que parce que
00:53:08 cette rumeur a enflé et qu'elle a même été relayée par une partie
00:53:13 des fonctionnaires de l'éducation nationale qui ont accusé à tort
00:53:17 le professeur.
00:53:19 Et donc, ça a été la porte ouverte dans laquelle les islamistes
00:53:23 se sont engouffrés.
00:53:25 Pour ma part, cette rumeur aussi, elle a enflé après la publication
00:53:29 de ma lettre aux enseignants dans l'Obs, après l'assassinat de Samuel Paty.
00:53:33 Elle a été relayée au sein de mon établissement.
00:53:36 Elle a été relayée également par des élus qui m'ont attaqué,
00:53:40 y compris en distribuant des tracts au mépris des règles de la République
00:53:45 dans le lycée, me mettant en cause.
00:53:48 Écoutons justement la sœur de Samuel Paty, Mikaël Paty,
00:53:51 qui appelle au réveil, au sursaut, et puis à la responsabilité
00:53:54 aussi de l'État. Écoutons-la.
00:53:57 Le 3 décembre 2020, à la lecture du rapport de l'Inspection générale
00:54:01 de l'éducation du sport et de la recherche.
00:54:03 Ce rapport s'intitule avec une sobriété forcée et anonyme
00:54:07 "Enquête sur les événements survenus au Collège du Bois-Dôme,
00:54:10 Conflans-Saint-Honorine".
00:54:12 "J'offre à mon frère la plus simple dignité, celle que cette enquête
00:54:15 soit menée en son nom.
00:54:17 Ici, on parle de gérer un trouble, l'origine du trouble étant le cours
00:54:20 sur la liberté d'expression de Samuel Paty.
00:54:23 La formulation choisie trahit l'intention véritable de ce travail.
00:54:26 Il s'agit non de faire la lumière sur les responsabilités
00:54:28 et les éventuelles erreurs des uns et des autres dans cette affaire,
00:54:31 mais avant tout de dédouaner l'institution de toute responsabilité éventuelle."
00:54:36 Quand vous entendez un tel discours, d'abord, je trouve qu'il y a
00:54:39 une gémérité dans vos discours, dans votre courage, dans votre manière
00:54:44 d'aborder ce défi immense pour nous. Comment vous réagissez à cela ?
00:54:48 Oui, elle dit que nous sommes face à une démission finalement
00:54:51 de nos représentants politiques.
00:54:53 Et cette démission, elle a été documentée dans,
00:54:56 en ce qui concerne Samuel Paty, dans deux ouvrages qui lui ont été consacrés.
00:55:00 L'un de David Dinota et l'autre de Stéphane Simon,
00:55:04 qui montrent la mécanique à l'œuvre avant l'assassinat
00:55:10 qui a eu lieu dans l'éducation nationale.
00:55:13 Je vais laisser tout le monde répondre.
00:55:15 Je vous en prie, mais vous allez le faire tout de suite.
00:55:18 Juste un point, parce que c'est vrai qu'on parle souvent de professeurs,
00:55:21 mais il y a aussi les proviseurs, les chefs d'établissement.
00:55:24 Vous l'avez souvent dit, Didier Le Maire, ils sont souvent ciblés,
00:55:27 menacés, visés, et on en parle peu. On parle souvent plus des enseignants
00:55:31 parce qu'ils sont en contact direct.
00:55:33 - Oui, tout à fait.
00:55:34 Mais ils sont à un poste de responsabilité, d'autorité également.
00:55:38 C'est pour ça que le symbole...
00:55:40 Est-ce que vous diriez que c'est une forme de soumission,
00:55:43 comme ça, de partir, pas de sa part à lui, attention,
00:55:46 mais d'avoir laissé partir, de le laisser partir ainsi, ce proviseur ?
00:55:49 - Oui, c'est la victoire de la rébellion sur l'autorité, sur la règle,
00:55:55 et de façon générale, sur la loi.
00:55:57 Les chefs d'établissement sont en première ligne pour faire appliquer les textes.
00:56:02 Et donc, ils sont les premiers visés.
00:56:04 - Est-ce que... - Philippe Édiger.
00:56:06 - Didier Le Maire, je me reproche vraiment, à l'époque où vous étiez en plein,
00:56:12 au cœur de la cible et de la polémique, d'avoir sous-estimé ce que vous représentiez,
00:56:18 alors que vous étiez, à l'époque, ce qu'on peut appeler communément
00:56:23 un lanceur d'alerte. Est-ce qu'au fond, vous l'avez été à partir d'une expérience longue, déjà,
00:56:31 ou est-ce que vous aviez senti d'emblée les prémices ?
00:56:34 Et si vous me permettez d'ajouter un mot, vous ne croyez pas qu'au-delà de la lâcheté
00:56:39 des instances et des hiérarchies, il y a cette terrible tradition française
00:56:44 que celui qui dénonce le scandale est malfaisant,
00:56:48 alors que celui qui le crée doit être sanctifié ?
00:56:52 - Alors, pour ma part, j'ai toujours eu un positionnement extrêmement clair
00:56:58 vis-à-vis de mes élèves à Trappes, qui était celui de les considérer
00:57:01 comme des élèves comme les autres. Mais cela n'a plus été possible
00:57:04 après les attentats, parce qu'eux-mêmes étaient en demande.
00:57:07 Ils étaient en demande de positionnement. Ils cherchaient à comprendre
00:57:11 dans quel camp se placer. À partir de là, j'ai pris conscience,
00:57:15 c'était mon moment socratique, que je devais connaître leur monde,
00:57:19 le monde qui m'échappait. Je suis rentré dans des associations à Trappes,
00:57:23 j'ai exploré le terrain, et c'est là que j'ai découvert que partout,
00:57:26 dans toutes les familles, il y avait des enfants qui connaissaient
00:57:30 quelqu'un qui était parti en Syrie. Ça a été les années entre 2015 et 2018.
00:57:37 Ensuite, les choses se sont accélérées. Les élèves ne se sont plus positionnés
00:57:43 de la même façon. Ils ont pris, pour la plupart, malheureusement,
00:57:47 le camp qui est celui de... - Je me risque à une comparaison
00:57:52 par rapport à une chose que vous avez énoncée il y a quelques minutes.
00:57:57 Moi, je vois un fil qui relie ce proviseur et le moment de solitude
00:58:04 qu'il a dû vivre de manière intense et qui va être en partie réparé
00:58:09 cet après-midi à Matignon, avec le cri de ce magistrat en commission d'enquête
00:58:15 vivant la même solitude et se faisant pour le coup retoquer
00:58:20 par son ministre tutel, le cri d'un chef de service des urgences
00:58:25 avec les brancards dans les couloirs. L'État, pour ces trois personnes,
00:58:31 devrait être en soutien immédiat. Immédiat. Or, on les sent dans une solitude
00:58:37 ravageuse pour notre société. - Mais il faut dire pourquoi.
00:58:40 Pourquoi, quand il y a cet antrisme islamiste, l'État... Je ne parle pas
00:58:43 du Premier ministre actuel. Je dis pourquoi, depuis des années,
00:58:46 et nous avons connu deux chocs terribles, Samuel Paty et Dominique Bernard,
00:58:49 c'est vrai qu'on parle très souvent de Samuel Paty, il a raison,
00:58:52 il y a aussi la famille "On pense à elle" de Dominique Bernard.
00:58:55 Pourquoi l'État a peur et pourquoi la menace aujourd'hui se fait plus prégnante
00:58:58 à l'école pour vous, Didier Le Maire ? - Je m'interroge, je me demande
00:59:03 si ce n'est pas aussi une question de fonctionnement démocratique,
00:59:06 dans la mesure où les hommes politiques poursuivent avant tout leur carrière
00:59:10 et ils font passer souvent leurs intérêts personnels avant l'intérêt général.
00:59:14 Leur rapport au bain date de 2004 et malheureusement, les ministres
00:59:18 de l'Éducation nationale n'en ont pas tenu compte depuis cette date.
00:59:21 - Alors vous avez raison, mais il y a aussi des gens qui partagent
00:59:25 tout simplement pas notre point de vue en l'occurrence, il y a aussi
00:59:28 des islamo-gauchistes, des extrêmes gauchistes qui trouvent que la laïcité,
00:59:32 c'est vraiment très mal, mais en fait, il y a une chose que je voudrais savoir.
00:59:35 J'essaye de me représenter, si vous voulez, comment le processus se passe.
00:59:39 Qu'est-ce qui aurait dû se passer, en réalité, pour la protection
00:59:43 de ces professeurs ? Qui prend la décision ? Est-ce que c'est la police ?
00:59:46 - Première chose, vous avez raison. - Qu'est-ce qui aurait dû se passer ?
00:59:49 - C'est la protection de l'intégrité physique. - Et est-ce que l'éducation...
00:59:53 Parce que je viens de voir un communiqué, là, sur notre écran, qui me rend folle.
00:59:57 "L'Éducation nationale ne laisse jamais, n'abandonne jamais ses agents."
01:00:01 Ben oui, ben voyons. - Est-ce que vous pouvez, alors, peut-être,
01:00:04 en quelques mots, et on vous laisse évidemment tout le temps, nous raconter
01:00:07 comment vous, je sais que ça va vous replonger dans des moments extrêmement,
01:00:10 quand même difficiles, Didier Le Maire, pour vous, pour votre famille,
01:00:13 mais nous rappeler ce long tunnel de l'isolement ?
01:00:16 - Oui, en effet, je me suis senti très seul et j'ai reçu très peu de soutien
01:00:21 parce qu'une certaine presse m'a calomnié, a mis en cause ma parole en permanence.
01:00:28 C'était assez difficile, effectivement, de faire face à des accusations
01:00:33 qui étaient pour la plupart, vraiment, fantaisistes.
01:00:39 Pour moi, ça s'est passé de la façon suivante, c'est-à-dire qu'à partir du moment
01:00:43 où ma lettre dans l'Obs a été publiée, la ville s'est mise en ébullition,
01:00:47 les renseignements territoriaux m'ont averti, j'ai été placé sous escorte policière,
01:00:52 c'est-à-dire que j'étais accompagné de mon domicile par quatre policiers armés
01:00:58 jusque dans mon établissement. Certains dans la police m'ont demandé
01:01:05 de ne pas aller en cours parce qu'ils estimaient que la sécurité n'était pas suffisante.
01:01:10 Je n'ai pas renoncé parce que je ne voulais pas être invisible.
01:01:16 - Vous étiez dans les classes ?
01:01:18 - Je voulais mettre en contradiction, justement, l'éducation nationale.
01:01:22 On m'a proposé d'emblée un poste ailleurs, avec très peu d'heures,
01:01:25 un poste très confortable. Je l'ai refusé, j'ai dit "je veux rester à mon poste"
01:01:30 jusqu'au moment où cela n'a plus été tenable, en février.
01:01:34 J'ai été mis sous protection policière permanente et j'ai dû quitter mes fonctions d'enseignant.
01:01:41 - J'ajoute, et vous avez été certainement remis en cause,
01:01:45 ce que vous décrivez, la réalité de la menace très grave que vous viviez.
01:01:49 Je me souviens, pour vous avoir interrogé, interviewé, comme d'autres,
01:01:53 je recevais des messages en me disant "attention, ne le reçois pas,
01:01:57 ce n'est pas crédible, donc il faut quand même se rendre compte
01:02:01 de tout l'écosystème qu'il y a autour, parfois dans les médias, pour nous faire...
01:02:05 Alors, évidemment, quand on nous dit cela, vous avez logiquement la place,
01:02:11 vous êtes un lanceur d'alerte à l'Université de la République,
01:02:13 donc c'est tout à fait normal, mais rendons-nous compte quand même
01:02:15 des multiples pressions autour, pour ne pas entendre un langage de vérité,
01:02:19 et en plus que vous tenez avec nuance, avec respect,
01:02:22 et sans du tout vouloir mettre le feu à quoi que ce soit.
01:02:25 Vous avez toujours, je vous en remercie, puisque Didier Le Maire,
01:02:28 depuis des années, le même discours, construit, argumenté, recherché.
01:02:32 Je veux dire, ce n'est pas commun.
01:02:34 On devrait normalement sanctuariser et aider, soutenir toutes ces personnes.
01:02:37 Je suis d'accord avec cela.
01:02:39 Moi, j'ai une très grande admiration pour votre parcours,
01:02:41 pour votre courage, pour votre pédagogie, la manière dont vous expliquez les choses,
01:02:47 et moi, je me reconnais dans votre témoignage.
01:02:49 Vous avez maintenant un peu plus de recul, puisque vous n'êtes plus en activité.
01:02:53 Moi, je suis encore au front tous les jours,
01:02:55 et parfois, je me pose une question.
01:02:58 Est-ce qu'on est encore utile, sur certains territoires,
01:03:01 et est-ce que le pari n'est pas perdu, sur certains territoires, finalement,
01:03:05 d'essayer d'appliquer cette laïcité ?
01:03:07 Alors, est-ce que pour vous, est-ce que le pari est perdu, par exemple, à Trappes,
01:03:11 ou est-ce qu'on peut encore faire quelque chose, et si oui, comment ?
01:03:15 Je ne peux pas vous répondre dans le détail,
01:03:17 mais je dirais que la question de la refondation de l'école est posée,
01:03:21 non seulement parce que les performances de notre école sont très médiocres,
01:03:26 mais c'est aussi l'école, il faut le savoir, c'est l'école la plus injuste,
01:03:30 c'est celle qui renforce le plus les inégalités,
01:03:33 et qui les reproduise et les renforce.
01:03:35 - Et les accentue, oui. - À force de mesures égalitaires.
01:03:38 - À force de mesures, effectivement.
01:03:40 On vit dans un système un peu à la soviétique,
01:03:43 avec à la fois un mensonge,
01:03:46 une attitude qui se veut bienveillante de la part des enseignants qui surnotent,
01:03:52 mais en fin de compte, la violence, finalement, des parcours scolaires est terrible.
01:03:58 Les phobies scolaires à l'école ont été multipliées par je ne sais combien.
01:04:03 - Mais ce n'est pas du tout bienveillante, surnoter,
01:04:05 c'est un manque de respect et de bienveillance absolument terrifiant.
01:04:09 - Je trouve que votre réponse, moi, ça m'a éclairé,
01:04:12 comme je vous ai demandé tout à l'heure, pourquoi ce manque de soutien, etc.
01:04:18 J'ai tendance à y voir parfois de l'idéologie,
01:04:21 mais je pense qu'il y a aussi une forme d'indifférence,
01:04:24 de désintérêt, de je pense à ma carrière, à mon parcours,
01:04:27 à ce qui peut me faire arriver.
01:04:29 C'est tout aussi coupable et tout aussi inquiétant.
01:04:32 Et heureusement, parfois, il y a des mains qui se tendent,
01:04:35 il y a des initiatives qui se créent.
01:04:37 Et c'est le cas avec, je vais vous laisser parler,
01:04:39 ce n'est plus un projet, vous m'en parliez pour tout dire,
01:04:42 nos téléspectateurs, il y a quelques semaines, quelques mois,
01:04:44 et c'est devenu maintenant, ça a pris corps.
01:04:46 Alors, de quoi s'agit-il ?
01:04:47 Et on voit à l'instant vos objectifs et vos actions, Didier Le Maire.
01:04:51 - Alors, j'ai décidé, parce que j'ai été contacté
01:04:56 par de nombreux enseignants qui ont eux-mêmes été menacés
01:05:00 et qui se sont trouvés seuls,
01:05:02 j'ai décidé de créer une association pour les défendre,
01:05:06 Défense des Serviteurs de la République.
01:05:08 Et cette association, elle défendra non seulement les enseignants,
01:05:12 mais tous les fonctionnaires, tous les lanceurs d'alerte,
01:05:16 les élus, les citoyens qui sont menacés
01:05:18 pour défendre les principes de la République.
01:05:20 - Même les magistrats.
01:05:21 - Y compris les magistrats.
01:05:22 - Ah ben !
01:05:23 - Cette association, j'ai pris le temps de la construire.
01:05:27 À vrai dire, il s'agit de l'association
01:05:30 que m'a léguée en quelque sorte Georges Ben Soussan,
01:05:33 voir et dire ce que l'on croit, que j'ai transformée.
01:05:36 Et nous avons, d'abord, il a fallu trouver des grands noms du barreau.
01:05:42 Donc nous avons Gilles-William Goldenadel,
01:05:45 Thibaut de Montbrial, Caroline Valentin
01:05:48 et d'autres avocats qui ont rejoint ce pôle
01:05:51 pour défendre juridiquement ces personnes menacées.
01:05:55 Nous les défendrons aussi moralement
01:05:57 parce qu'il ne faut pas qu'elles restent dans le statut de victime
01:06:00 et qu'elles restent seules.
01:06:02 Et nous les défendrons aussi financièrement et matériellement
01:06:04 comme nous pourrons le faire.
01:06:06 - C'est vraiment une initiative très importante.
01:06:08 Vous avez cité Georges Ben Soussan, il faut s'en rendre compte,
01:06:11 c'était il y a 40 ans les territoires perdus de la République.
01:06:14 - Non, c'était en 2000.
01:06:16 - 2000 ?
01:06:17 - C'était il y a 20 ans.
01:06:18 - Il y a 20 ans.
01:06:19 - Pas 40 quand même !
01:06:20 - Ça nous vieillit quand même.
01:06:21 Jean-Pierre Robin, vous l'avez cité tout à l'heure.
01:06:23 Et là, je me reporte à vous parce que vous avez en tête...
01:06:26 - Non, non, Jean-Pierre Robin.
01:06:27 - Le premier rapport qu'on avait remis,
01:06:29 qui a été surtout planqué dans un tiroir.
01:06:31 - 2004.
01:06:32 - Il ne s'est pas fait insulter lui aussi ?
01:06:34 - Si vous leur offrez un...
01:06:36 - C'est incroyable, c'est pour ça que...
01:06:38 Pourquoi cette initiative est très importante ?
01:06:40 D'abord financièrement, c'est pas rien,
01:06:42 quand vous devez vous défendre, moralement aussi,
01:06:44 psychologiquement, donc vous avez une sorte de cordon
01:06:46 pour entourer toutes ces personnes.
01:06:48 - Oui, j'ai compris que je ne pouvais pas me contenter
01:06:53 de m'indigner et de lancer en permanence des alertes,
01:06:59 que cela allait me laisser finalement isolé
01:07:03 et qu'il fallait agir.
01:07:08 Et agir comment ?
01:07:09 En mobilisant finalement la société civile,
01:07:12 tous nos concitoyens, autour de la défense,
01:07:15 puisque l'État faillit à sa mission,
01:07:17 autour de la défense des serviteurs de la République.
01:07:20 Et c'est comme ça que j'ai eu cette idée
01:07:22 et que j'ai réalisé cette association
01:07:25 qui aujourd'hui est opérationnelle
01:07:27 et qui d'ailleurs va élargir à la défense
01:07:31 de la liberté d'expression,
01:07:33 aussi au développement des connaissances
01:07:35 sur ce qui fracture la nation.
01:07:38 Nous prévoyons un colloque international
01:07:41 qui sera le premier en France sur les islamismes
01:07:44 le 15 mai prochain à la région Ile-de-France.
01:07:47 Donc nous allons nous occuper finalement
01:07:50 de tous les aspects de ce combat pour la République.
01:07:55 Impossible d'avoir des grands avocats de gauche républicains.
01:07:59 Attendez Philippe Bidjerre, on va déjà remercier
01:08:01 parce qu'il va rester avec nous,
01:08:02 on va remercier pour l'initiative Didier Le Maire.
01:08:04 Donc on peut aller sur internet,
01:08:06 on peut retrouver cette initiative.
01:08:08 Comment on fait pour vous contacter
01:08:10 si on est dans cette situation ?
01:08:12 C'est défense-et-deserviteurs-de-la-république.org
01:08:15 Parfait, je vous remercie.
01:08:16 On va continuer à en parler Philippe Bidjerre avec vous tous.
01:08:19 On va se rendre dans un établissement de l'Aude.
01:08:24 Et là vraiment, cette série, cette vague de menaces,
01:08:28 hier elle a conduit à un confinement.
01:08:31 Je veux dire, des collégiens qui vont la boule au ventre,
01:08:35 des parents d'élèves qui pendant un certain temps
01:08:37 n'ont pas de nouvelles de leurs enfants
01:08:39 parce qu'il y a eu des menaces extrêmement graves et circonstanciées.
01:08:41 Vous allez voir, c'est génial.
01:08:43 Merci d'être avec nous, on vous le disait,
01:08:46 l'école au cœur de l'actualité.
01:08:47 Nous allons nous rendre dans quelques instants
01:08:49 et peut-être qu'on peut déjà voir les images hier
01:08:52 de ce qui s'est passé dans ce lycée,
01:08:54 cet établissement scolaire dans l'Aude
01:08:56 où il y a eu une menace d'alerte à la bombe,
01:08:59 où il y a eu une sorte de confinement
01:09:02 avec de nombreux forces de sécurité sur place.
01:09:05 Alors il n'y a même pas besoin de dire qu'elle a été l'angoisse,
01:09:07 l'inquiétude à la fois des personnels, des élèves, des parents.
01:09:11 Évidemment, on va en parler.
01:09:13 Tout d'abord, le rappel des titres avec vous, Michael.
01:09:15 Plus de 170 Français et 70 étrangers évacués d'Haïti
01:09:19 par l'armée française.
01:09:20 Le Quai d'Orsay précise qu'il s'agit de personnes
01:09:23 en situation de vulnérabilité qui ont été transférées
01:09:26 aujourd'hui à bord d'hélicoptères vers Fort-de-France.
01:09:29 6,5 milliards d'euros, c'est le montant de la facture
01:09:33 des catastrophes climatiques pour les compagnies d'assurance en 2023.
01:09:36 Il s'agit de la troisième année la plus marquée
01:09:38 en termes de sinistre climatique après 1999 et 2022.
01:09:42 Et puis 150 000 billets distribués gratuitement
01:09:46 pour les Jeux olympiques aux résidents de Seine-Saint-Denis.
01:09:50 L'annonce a été faite hier par le département.
01:09:52 Parmi ces billets, près de 30 000 sont consacrés
01:09:55 à la cérémonie d'ouverture.
01:09:57 Ces images datent d'hier, fin de matinée, dans l'aude,
01:10:06 à un établissement scolaire.
01:10:08 Parmi d'autres, je vais dire malheureusement,
01:10:10 mais celui-ci, vous voyez avec une intervention
01:10:12 des forces de l'ordre, alerte à la bombe,
01:10:15 confinement et puis évacuation.
01:10:19 Il faut se rendre compte, on a commencé il y a quelques jours
01:10:21 la semaine avec des menaces et des mails vraiment terribles,
01:10:26 horribles de décapitation, envoyés dans des lycées parisiens,
01:10:30 puis ça a été dans le nord, puis c'est dans le sud hier.
01:10:34 Didier Le Maire, on ne connaît pas la nature,
01:10:36 c'est peut-être une forme d'instrumentalisation, on ne sait pas.
01:10:38 En tous les cas, on sait que pour propager la terreur,
01:10:40 j'allais dire malheureusement, le but est atteint.
01:10:43 Quand vous voyez ces images d'un établissement scolaire
01:10:46 avec ses personnels de sécurité, probablement des élèves appaurés,
01:10:50 à quoi ça fait référence ? Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:10:53 Nous vivons une période de trouble.
01:10:57 Le chaos s'installe dans notre pays.
01:11:01 On ne peut que dire cela.
01:11:04 C'est vrai que ce sont des images qui font froid dans le dos.
01:11:07 Je vais vous dire, quand j'ai vu ces images,
01:11:09 je ne savais pas au départ, je pensais qu'on était aux Etats-Unis
01:11:12 avec une NM fusillade.
01:11:15 Alors, fort heureusement, attention, c'est une alerte.
01:11:19 Ensuite, il y a eu les démineurs, etc.
01:11:21 Mais ça m'a fait penser à d'autres pays que la France.
01:11:24 – Non mais rappelez-vous, il y a aussi une sorte d'effet de contagion
01:11:27 qui dit aussi quelque chose sur l'état d'abêtissement de notre société.
01:11:31 Rappelez-vous quand ça s'est passé dans les gares.
01:11:34 Vous vous rappelez, il y avait même un couple
01:11:36 qui avait tout simplement fait une alerte à la bombe
01:11:38 pour ne pas rater son train quand même.
01:11:40 Non mais ça a l'air drôle, mais j'imagine que
01:11:43 quand vous étiez vous-même dans le train, ça l'était moins.
01:11:46 Et il y a aussi cet effet-là, des gamins complètement nourris
01:11:50 aux réseaux sociaux, à TikTok, c'est-à-dire à des mots de deux syllabes
01:11:54 et encore, et à des phrases de trois mots et encore,
01:11:57 qui trouvent ça vachement marrant.
01:11:59 Mais si, il y a aussi ça, je suis désolée,
01:12:01 mais non, il n'y aurait pas un effet de contagion.
01:12:04 – Non mais Elisabeth, je suis parfaitement d'accord avec vous.
01:12:07 – Ah bon ? – Sauf que là, déjà on ne sait pas.
01:12:10 – Non, on ne sait pas du tout.
01:12:11 – Et ensuite… – Attention, c'est des mails très structurés.
01:12:13 – C'est pour ça. – Je ne parle pas de celui-là,
01:12:14 je parle de l'effet de contagion.
01:12:15 – Attention quand même, parce que là, c'est une situation
01:12:17 qui est compliquée et qui peut être gravissime.
01:12:20 Et ensuite, moi je suis désolé, la conséquence,
01:12:22 c'est que les islamistes sont en train de gagner,
01:12:24 puisqu'ils sont en train d'instaurer un climat de terreur
01:12:28 au sein de l'école.
01:12:29 Et j'aimerais revenir sur ce que j'ai dit tout à l'heure.
01:12:32 J'ai dit, un attentat terroriste n'a jamais touché les élèves.
01:12:35 C'est faux, parce qu'il y a eu l'école juive d'Ozar Athora,
01:12:38 et c'est vrai que j'avais oublié cela, et il faut aussi le mettre en avant.
01:12:43 Et moi, j'aimerais juste dire une anecdote.
01:12:44 Tous les ans, on fait un exercice PPMS.
01:12:47 Notamment, les élèves, on les entraîne à se confiner ou à fuir
01:12:51 quand il y a un éventuel intrus au sein d'un établissement scolaire.
01:12:55 Moi, je vois au cours de ces deux dernières années,
01:12:58 c'est la première fois où les élèves me disent
01:13:00 « est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ? »
01:13:02 alors qu'il y a encore quelques aînés, ils prenaient cela à la rigolade.
01:13:05 C'est-à-dire que même eux ont conscience de la menace islamiste
01:13:08 et ça participe aussi à ce climat anxiogène.
01:13:10 La question, c'est comment réagir ?
01:13:12 Est-ce qu'on vit, comme on dit avec cette phrase,
01:13:14 avec la menace comme si on avait le choix ?
01:13:16 Est-ce que c'est une habitude ? Est-ce que c'est une résignation ?
01:13:18 Didier Lemer.
01:13:19 Moi, je crains la banalisation de ces phénomènes.
01:13:23 On finit par s'habituer.
01:13:25 Mais sur les causes, il n'est pas à exclure non plus
01:13:30 qu'il y ait une instrumentalisation de certains pays
01:13:33 et on profite pour déstabiliser la France.
01:13:36 Complètement. Tous ces scénaristes sont sur la table.
01:13:39 Je préfère parler des conséquences.
01:13:41 Mais est-ce qu'on peut, entre la formule de Kevin,
01:13:43 les islamistes sont en train de gagner
01:13:45 et le diagnostic que je partage,
01:13:47 il y a une banalisation qui est très préoccupante,
01:13:50 est-ce qu'on peut encore avoir un discours
01:13:53 affirmant le fait qu'on n'est pas sans réponse,
01:13:56 sans moyen, sans détermination
01:13:59 pour relever le gant, pour ne pas baisser la tête
01:14:02 et obtenir des résultats ?
01:14:04 Parce que sinon, on est dans un récit
01:14:06 qui, pour le coup, pourrait d'ouvrir un processus.
01:14:09 Je pense qu'on a des ressources considérables
01:14:12 pour y faire face.
01:14:13 Est-ce que vous pouvez le dire juste après ?
01:14:15 Parce que je voudrais montrer ce chapelet,
01:14:18 ce continuum de menaces qu'il pèse sur l'établissement.
01:14:20 Il est résumé par Yael Benhamou.
01:14:22 Et juste après, votre analyse.
01:14:23 Après, j'aurais répondu à Olivier.
01:14:25 Bien sûr.
01:14:26 Il se voulait garant de la laïcité au sein de son établissement.
01:14:30 Mais pour sa sécurité, il quitte ses fonctions.
01:14:33 Il y a un mois, le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris
01:14:36 demande à une étudiante en BTS d'ôter son voile islamique.
01:14:39 L'histoire est diffusée sur les réseaux sociaux.
01:14:42 Il reçoit alors des menaces de mort.
01:14:44 Il faut prendre conscience de la gravité de ce qui se passe.
01:14:48 Nous sommes inquiets pour la sécurité de notre collègue
01:14:52 dont le seul crime serait simplement d'avoir fait son métier
01:14:57 et d'appliquer la loi.
01:15:00 Selon un message adressé aux parents et enseignants,
01:15:03 le proviseur a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité.
01:15:06 Le rectorat parle de convenance personnelle.
01:15:09 Ça donne clairement une impression de minimiser les choses.
01:15:13 Ça ne rend pas hommage au courage et au travail de ce chef d'établissement.
01:15:19 Un jeune homme de 26 ans a été interpellé dans cette affaire.
01:15:22 Il doit être jugé le 23 avril à Paris pour menace de mort sur internet.
01:15:27 Elisabeth Lévy.
01:15:29 Oui, je voulais répondre à Olivier.
01:15:31 Ce que je veux dire, c'est très bien, oui.
01:15:33 On a certainement les moyens de relever le gant,
01:15:35 mais pas avec nos discours un peu lénifiants.
01:15:37 Je ne parle pas de voix.
01:15:38 Je ne parle certainement pas avec quelque chose
01:15:41 qui est en train de nous plomber collectivement,
01:15:44 qui est le déni.
01:15:45 Il faut quand même à un moment qu'on ait le courage de nommer ce qui se passe.
01:15:50 Il y a aujourd'hui, et ce n'est pas seulement en France,
01:15:53 c'est en Belgique, c'est en Hollande, c'est en Suède,
01:15:55 c'est partout dans le monde,
01:15:57 certaines expressions de l'islam qui sont malheureusement en train de gagner du terrain,
01:16:01 qui ne refusent en quelque sorte tout ce qui n'est pas musulman.
01:16:06 Vous avez des gamins français élevés, si vous voulez,
01:16:09 pas seulement par leurs parents, parfois ça échappe à leurs parents,
01:16:12 élevés par une espèce de microclimat qui leur dit
01:16:15 "les musulmans contre le reste".
01:16:17 Elisabeth, vous avez tellement raison.
01:16:19 J'ajoute quelque chose.
01:16:20 N'y voyez pas une manière d'atténuer ce que vous dites, mais de compléter.
01:16:24 Je rappelle souvent, et ce n'est pas pour être, vous savez,
01:16:27 quel sont mes combats, si je puis dire, à la modeste place.
01:16:30 Les musulmans, et souvent les pays musulmans,
01:16:33 sont aussi des victimes de cet islamisme,
01:16:35 cet islam radical politique, appelez-le comme vous voulez.
01:16:37 C'est pour ça que j'ai dit certaines expressions de l'islam.
01:16:40 On constate d'ailleurs, et c'est marrant parce que j'allais vous le dire,
01:16:43 que dans le fond, le problème qu'ont connus les pays du Maghreb,
01:16:47 notamment dans la fin du siècle dernier,
01:16:51 ces problèmes-là, aujourd'hui, si vous voulez,
01:16:53 on a l'impression que nos sociétés sont mises au défi,
01:16:56 exactement comme l'ont été...
01:16:57 - Mais que vous dit un Boalem sans salle ?
01:16:59 - Voilà.
01:17:00 - Il vous dit, mais moi je... - Absolument !
01:17:02 - Qui est formidable, qui ouvrait les yeux,
01:17:04 et parlez aux... - Oui.
01:17:06 - Vous dites le Maghreb, mais parlez aux Algériens
01:17:08 qui ont connu la Dessinée noire. - Bien sûr, évidemment.
01:17:10 - Des milliers et des milliers, des milliers, 100 000,
01:17:12 ou peut-être plus, de morts, justement, du terrorisme islamiste.
01:17:15 - Oui, oui.
01:17:16 - Ils ne supportent pas la moindre offensive.
01:17:19 Ils ne laissent pas faire.
01:17:21 - Mais on est beaucoup plus faible.
01:17:23 Et là, je ne parle pas simplement de l'État de droit,
01:17:25 parce que je ne veux pas qu'on renonce à notre droit,
01:17:27 mais on est beaucoup plus faible, idéologiquement, politiquement,
01:17:30 je ne sais pas qu'est-ce que... - Alors, est-ce que la bataille
01:17:31 est à mener, d'un point de vue culturel ?
01:17:33 On dit beaucoup laïcité, Didier Le Maire,
01:17:35 la bataille de la laïcité, quand même, on va dire
01:17:37 que c'est une spécificité française, mais est-ce que c'est
01:17:39 une bataille plus grande, évidemment, culturelle,
01:17:41 sur notre histoire, sur ce qu'on doit mettre en avant
01:17:44 et faire ces fameux Français de désir ?
01:17:46 - Je pense qu'il faut faire de la pédagogie,
01:17:48 déjà réexpliquer ce que sont les principes républicains,
01:17:51 en quoi l'égalité, la liberté, la fraternité
01:17:55 sont les conditions de notre contrat social
01:17:58 et de notre vie ensemble.
01:18:00 Je crois que ce sont des principes qui sont mal compris,
01:18:04 ou parfois négligés, oubliés.
01:18:07 - En tout cas, l'invocation permanente de la laïcité
01:18:11 n'est absolument pas une arme efficace.
01:18:13 - Moi, j'aimerais rebondir sur ce qu'a dit M. Le Maire.
01:18:16 - Elle est nécessaire, mais pas suffisante.
01:18:19 - La pédagogie ne sert à rien si l'école de la République
01:18:23 ne retrouve pas le rôle d'ascenseur social.
01:18:25 Quand vous allez dans les banlieues,
01:18:27 vous avez des gamins qui veulent réussir,
01:18:29 qui veulent gagner de l'argent, qui veulent avoir des statuts
01:18:31 dans cette société, et c'est aussi un moyen
01:18:34 de les extraire du communautarisme et parfois de l'islamisme.
01:18:38 Je ne dis pas qu'en faisant ça, on va tout régler.
01:18:41 Mais si on peut faire en sorte que certains gamins
01:18:45 suivent la voie de la République à travers une ascension sociale personnelle,
01:18:49 ça vaut le coup. C'est là-dessus qu'il faut insister,
01:18:52 et je crois que vous l'avez très bien dit tout à l'heure.
01:18:54 - Vous permettez une critique là-dessus ?
01:18:56 Il ne faudrait pas laisser penser, si vous voulez,
01:18:58 que ceux qui sont endoctrinés, c'est parce qu'ils sont pauvres,
01:19:01 malheureux, et c'est pour... - C'est pas ce qui a été dit.
01:19:04 - Non, mais je dis juste qu'il ne faut pas pousser
01:19:07 votre raisonnement jusqu'à ce point, parce qu'on peut entendre cela...
01:19:10 - Oui, mais moi j'ai déjà vu que quand vous n'avez plus d'espoir
01:19:12 et que vous êtes dans la désespérance, vous vous réfugiez
01:19:15 dans un groupe, dans un clan, ou alors dans une idéologie.
01:19:18 - Si je peux me permettre, pas seulement.
01:19:20 Si vous n'avez pas aussi, comment dire, une référence,
01:19:23 un cadre référentiel, alors peut-être que c'est une thèse
01:19:25 à laquelle vous n'adhérez pas, mais moi je dis
01:19:27 que c'est une forme de vie de spiritualité,
01:19:29 une absence totale de sacré, de transcendance,
01:19:32 qui n'est pas du tout religieuse, attention.
01:19:34 - Mais la République est une forme de sacralité.
01:19:36 - Voilà. - Ça, ça ne marche plus.
01:19:38 - Mais alors comment la remettre au centre
01:19:41 de ce qui est sacré, normalement, là ? Vaste défi.
01:19:44 - Oh là là, mais moi je ne suis pas d'accord.
01:19:46 - Non, mais ce qui se passe aujourd'hui, c'est que...
01:19:49 On le voit avec le personnel de l'éducation nationale,
01:19:53 mais c'est quelque chose qui va continuer, qui va s'étendre,
01:19:56 et je ne vois aucune raison que l'islamisme
01:20:00 ne progresse pas encore et encore.
01:20:02 Donc notre nation est en danger, notre République est en danger,
01:20:06 notre démocratie est en danger, et sans une mobilisation,
01:20:11 je dirais, nationale transpartisane,
01:20:15 qui refonde nos services publics, et qui se mobilise
01:20:19 avec une stratégie d'ensemble contre l'islamisme,
01:20:23 je ne vois pas comment nous pourrons avancer.
01:20:27 Telle ou telle mesure en elle-même,
01:20:30 qui peut avoir son efficacité, ne fera pas reculer l'islamisme.
01:20:34 Il faut coordonner toutes ces mesures,
01:20:37 les penser dans la durée, éventuellement adapter la stratégie
01:20:42 en fonction de l'expérience. Il faut des stratégies, il faut des gestes.
01:20:46 - Mais vous vous rappelez ce que disait Pierre Manant ?
01:20:48 - Il faut être persuadé de la légitimité du combat contre elle.
01:20:51 - Oui, tout à fait.
01:20:53 - Est-ce que vous vous rappelez ce que disait Pierre Manant ?
01:20:55 - Formidable philosophe.
01:20:57 - Absolument. Il avait écrit un bouquin qui avait d'ailleurs fait beaucoup de questions.
01:21:01 Il parlait effectivement de la question de l'intégration, si on veut,
01:21:05 des musulmans en France. Il disait dans le fond,
01:21:08 il faudrait reposer les bases d'un pacte.
01:21:11 Alors on lui avait beaucoup reproché de faire éventuellement
01:21:14 trop de concessions. Le problème aussi, c'est qu'on ne sait pas
01:21:17 avec qui le faire. Mais je crois qu'il serait bon
01:21:20 que, au sommet de l'État, on dise effectivement à nos concitoyens musulmans
01:21:24 qu'ils sont évidemment des citoyens à part entière, égaux, etc.
01:21:28 Ça veut dire qu'ils sont soumis aux mêmes lois.
01:21:30 Mais leur dire quelles sont nos lignes rouges.
01:21:32 - Je suis d'accord.
01:21:33 - Pardon, quelles sont les lignes rouges de la France ?
01:21:35 - Je suis d'accord avec l'idée de pacte, mais pour faire écho à ce que disait Kevin,
01:21:39 comment ce pacte peut tenir si des enfants de la République
01:21:44 font le constat que dès le début, les dés sont pipés pour eux ?
01:21:48 - Si vous leur dites ça, ils vont finir par le croire.
01:21:50 - Le réel est quand même épouvantable dans certains quartiers.
01:21:55 C'est-à-dire que, c'est la formule, quand l'État se désengage,
01:21:59 d'autres processus arrivent. Si déjà on arrivait à régler
01:22:03 ce qui devrait être la grande promesse républicaine,
01:22:06 celle d'une égalité réelle, ça permettrait une réponse.
01:22:10 - On va garder quelques minutes pour...
01:22:12 - Je suis d'accord avec vous, Olivier, et ça concerne aussi, par exemple,
01:22:15 les élèves des campagnes qui connaissent aussi les mêmes problèmes.
01:22:19 Juste une minute. Il faut être ferme sur les valeurs.
01:22:22 - Non mais nous sommes d'accord. - Oui, mais c'est important !
01:22:24 - Qu'est-ce que c'est que les valeurs ?
01:22:26 - Mais regardez, vous prenez Gabriel Attal, qui a interdit la baïa,
01:22:30 on a été ferme, ça a été appliqué. Je suis désolé.
01:22:33 Donc il y a une volonté politique et une conscience collective.
01:22:36 On arrive aussi à faire respecter la laïcité.
01:22:39 - Mais vous vous rendez compte, en réalité, ce qu'on fait passer
01:22:41 pour une victoire, c'est la normalité. - Je suis d'accord.
01:22:44 - On en est là. - C'est juste le respect de la loi.
01:22:47 - Mais la normalité devait exceptionnelle, tellement on est gangrenés de partout.
01:22:50 - Pourquoi je voudrais terminer sur ce sujet ?
01:22:52 Parce que cette jeune femme, elle a été l'invitée ce matin de Pascal Praud.
01:22:56 C'est très touchant par les mots qu'elle a utilisés pour raconter son calvaire.
01:23:00 Son témoignage est très puissant. C'est une bataille quotidienne pour continuer à vivre.
01:23:03 C'est une rescapée des attaques terroristes du 7 octobre en Israël.
01:23:07 Elle a vécu ces moments terribles avec son mari.
01:23:10 Je trouve qu'elle parle de ce qui se passe à Gaza avec beaucoup de lucidité,
01:23:16 avec beaucoup de compassion, avec beaucoup, je trouve, de courage et d'intelligence.
01:23:20 Écoutons un premier extrait de son entretien.
01:23:23 - On commence à voir des blessés, on entend les coups de feu qui se rapprochent.
01:23:28 Et c'est le moment que j'ai une conversation avec mon mari.
01:23:32 Et comme je connais bien le sud d'Israël, je lui ai dit, ça ne sert à rien qu'on court.
01:23:36 C'est une forêt, on ne va pas se cacher derrière un arbre.
01:23:39 Et si on ne peut pas prendre la voiture, la caravane.
01:23:43 La meilleure option, on va se cacher dans la caravane.
01:23:46 Disons que les 40 minutes, quand on est rentré dans la caravane,
01:23:49 on a entendu les terroristes débarquer, des hurlements, des « ala wakbar »,
01:23:53 des armes qu'on a, enfin j'ai vite compris que c'est des automatiques,
01:23:58 au son que ça fait.
01:24:00 Et on entend des gens hurler, vraiment, des gens hurler, des gens courir partout,
01:24:06 essayer de sauver leur vie et les terroristes.
01:24:10 Puis après, ça va devenir un peu plus silencieux,
01:24:13 parce que la majorité des gens ne sont plus là.
01:24:16 - Ça a été un grand moment ce matin chez Pascal Praud.
01:24:21 Ceux qui n'ont pas vu ce témoignage, je les invite vraiment à le faire.
01:24:25 C'est un grand moment de télé, notamment dans les silences.
01:24:28 - Alors justement, écoutons-la par les silences,
01:24:30 et comment elle décrit ces nuits blanches et ces idées noires.
01:24:35 - On a eu la chance de revenir ensemble à la maison
01:24:38 et d'avoir vécu les mêmes choses.
01:24:40 Les cauchemars sont les mêmes cauchemars,
01:24:42 et les nuits blanches sont les mêmes nuits blanches.
01:24:45 On le vit ensemble, mais on est tous les deux toujours très perturbés
01:24:50 de ce qui s'est passé.
01:24:52 Il est vraiment impossible d'essayer de guérir,
01:24:55 ou de respirer, ou de reprendre un appétit.
01:24:59 Quand à chaque repas, on pense à nos amis, qui sont toujours à Gaza.
01:25:03 Ça nous hante.
01:25:05 - Je crois que votre conseil est le meilleur.
01:25:07 Retrouvez le replay, vous pouvez le voir sur notre site, évidemment, C News.
01:25:11 Merci Didier Lemaire.
01:25:13 Merci plus largement pour beaucoup de choses, vous le savez.
01:25:16 Je vous dis à très bientôt.
01:25:17 On connaît votre initiative, on va rappeler le nom.
01:25:20 Ce sont les...
01:25:21 - Défense des Serviteurs de la République.
01:25:23 - Quelle belle appellation.
01:25:25 Tout est dit.
01:25:26 Merci encore, je vous dis à très bientôt, chers amis.
01:25:28 - A bientôt.
01:25:29 - J'en finis.
01:25:30 - C'est joli.
01:25:31 - C'est le poids.
01:25:32 - On est deux heures ensemble, chère Philippe.
01:25:34 Merci beaucoup.
01:25:35 - Merci Sonia.
01:25:36 - Place au titre avec vous, Mickaël.
01:25:38 - Il sera reçu par le Premier ministre Gabriel Attal,
01:25:41 le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel, à Paris.
01:25:44 A quitté ses fonctions, il avait été menacé de mort après une altercation
01:25:48 avec une élève qui refusait de retirer son voile islamique.
01:25:51 Et puis la flamme olympique a trouvé son point de chute
01:25:55 pour la période des Jeux olympiques.
01:25:57 Elle va élire domicile au Jardin des Tuileries
01:25:59 pendant toute la quinzaine des Jeux en plein cœur de la capitale.
01:26:02 Un endroit choisi en raison de sa facilité d'accès au public.
01:26:06 - Et bien voilà, tout est dit, si je puis dire,
01:26:12 en tous les cas pour ces principaux faits d'actualité.
01:26:14 Merci encore de vos analyses.
01:26:16 Toujours un plaisir de vous avoir autour de la table.
01:26:18 Moi, je vous dis à demain.
01:26:19 Midi news, évidemment.
01:26:20 Et pour l'heure, restez avec nous.
01:26:22 Vos éditions se poursuivent sur notre antenne.
01:26:24 Belle après-midi.
01:26:25 ♪ ♪ ♪