Brigitte Lecordier, voix de Son Goku, rend hommage à Akira Toriyama

  • il y a 6 mois

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00:00 Mon rapport à l'œuvre de Toriyama, c'est beaucoup d'amour, c'est un chemin.
00:04 Pour moi, j'ai rencontré un jour cette œuvre,
00:07 et elle m'a fait vivre 40 ans de bonheur, de rencontres.
00:11 Je ne serais pas là aujourd'hui si je n'avais pas eu cette rencontre-là.
00:14 Ça y est ! Oui ! J'ai fait un nuage supersonique !
00:21 Tu es en pleine douleur !
00:23 Quand Dragon Ball est arrivé en France, pour nous c'était vraiment un ovni.
00:26 On ne connaissait pas du tout la culture japonaise.
00:28 Elle commençait un petit peu, il y avait eu Goldorak avant.
00:31 Les animés, on ne connaissait pas, les mangas n'existaient pas en France.
00:34 Et moi, j'ai eu la chance de faire le premier essai
00:38 pour incarner un petit bonhomme avec des cheveux qui piquent,
00:42 avec une queue de singe.
00:43 On ne savait pas si c'était un petit garçon ou un petit singe.
00:46 Et j'ai eu la chance d'être choisie.
00:47 On ne pouvait pas du tout imaginer combien de temps
00:49 on allait doubler cette magnifique œuvre qui nous posait problème,
00:53 parce qu'on ne savait pas trop où on allait, ce que c'était, etc.
00:57 Je ne savais pas encore que je serais un super saiyan.
01:00 Je ne savais pas non plus, en regardant ce petit personnage,
01:02 que je serais un super héros.
01:04 Il n'avait rien d'un super héros.
01:05 Et voilà, il nous a conduit dans des aventures inimaginables.
01:10 En 89, je ne sais jamais si c'est 89 ou 90,
01:13 les Japonais, vu le succès de Dragon Ball en France
01:17 et vu leur amour pour les Seiyuu,
01:18 ont pensé que Dragon Ball avait un succès immense comme ça
01:23 en langue française grâce à ma voix.
01:25 Et ils ont eu envie de m'inviter pour rencontrer l'équipe de Dragon Ball
01:30 et mon homologue japonaise Masako Nozawa.
01:34 Au moment de cette rencontre,
01:36 on me présente un petit bouquin qui s'appelle un manga
01:39 et qu'on lit à l'envers.
01:41 Et je dis "Ah mais c'est dingue, en fait, ça vient de là."
01:44 "Oui, oui, ça vient de là."
01:46 Et du coup, on m'a amenée dans une librairie
01:49 et puis j'ai vu qu'il y avait toutes sortes de mangas
01:51 et on est pris plein l'émirate, tu vois.
01:54 Et j'étais vraiment hyper étonnée.
01:56 Nous, on ne connaissait pas ça.
01:57 Et c'est arrivé après moi, c'est arrivé dans les années 90,
02:01 91, je dirais, où le manga a commencé à arriver.
02:04 Et puis là, ben voilà, après, c'était la grande déferlante.
02:07 En fait, au départ, les gens qui nous suivaient,
02:09 c'était les personnes du Club Do, qui sont maintenant grands,
02:12 avec qui je travaille, comme les Davy Mourier, les Balak, tout ça.
02:16 Eux, ils ont grandi avec ça.
02:20 Et ils sont tellement attachés à ces personnages et à nous,
02:24 aux voix qu'ils ont eues quand ils étaient petits.
02:27 C'est génial aussi.
02:28 Il y a une grosse tendresse.
02:30 Et puis, ces gens-là ont partagé avec vous,
02:33 avec votre génération, parce qu'ils ont eu des enfants.
02:35 Vous, vous avez découvert Dragon Ball, puis Dragon Ball Z,
02:38 puis Kai, puis GT.
02:40 Et puis, aujourd'hui, il y a les petits qui découvrent S
02:44 et les parents disent "ouais, mais c'est bien S."
02:47 Mais nous, on avait le vrai Dragon Ball.
02:50 Et du coup, les petits reviennent sur le premier Dragon Ball.
02:53 Souvent, à ma table, quand je demande aux enfants,
02:56 je dis "toi, tes Dragon Balls, super."
02:59 Ils disent "ouais, mais j'ai regardé les premiers.
03:01 Vraiment, j'aime beaucoup Goku quand il est petit.
03:03 C'est magnifique."
03:05 Donc, ça continue.
03:06 Puis là, il y a Daima qui devrait arriver.
03:08 Je croise les doigts.
03:09 Je ne sais pas exactement ce qui touche le plus les gens,
03:11 mais je pense que c'est l'histoire d'une initiation.
03:14 On est tous passés par là.
03:15 On est enfant.
03:17 On doit grandir.
03:18 On rencontre des gens chouettes.
03:20 On rencontre des aventures.
03:21 On n'est pas super Saiyan, malheureusement,
03:23 mais on aimerait bien l'être.
03:25 Et ça donne envie.
03:27 Ça donne envie de ressembler à ces personnages.
03:29 Et en même temps, ce qui est génial,
03:30 c'est que ces petits personnages, ils sont un peu comme nous,
03:32 un peu comme tout le monde.
03:34 Gohan, il fait ses devoirs.
03:35 Il se fait disputer par sa maman.
03:37 Bon, il passe par la fenêtre des fois pour aller se battre avec son père.
03:40 Mais tu vois, il y a les interdits qui sont passés, etc.
03:45 Donc, je pense que ces personnages nous parlent à chacun.
03:48 On est tous quelque part, Vegeta, Goku, Gohan.
03:52 Et pour les filles, pareil, C-18, elle est magnifique
03:54 parce qu'en fait, au départ, c'est une cyborg.
03:57 Et puis, elle apprend à devenir humaine.
03:59 Videl, elle, c'est une petite nana qui a l'air de rien.
04:03 En fait, qui est un super héros et qui est une super combattante.
04:06 Et je pense qu'on a tous vécu ça dans l'enfance
04:09 ou dans notre construction.
04:10 Les tortues, génial.
04:12 Nos maîtres qui sont en même temps où on est admiratif.
04:16 On se dit, il est quand même un peu chelou.
04:19 Et on a tous eu ça quelque part, des gens qui ne sont pas complètement parfaits.
04:24 Voilà.
04:24 Et nous, nous ne sommes pas complètement parfaits.
04:27 Et ça, Toriyama a su nous l'enseigner.
04:29 Pour moi, Dragon Ball, c'est la vie.
04:32 Je le dis tout le temps.
04:33 Ma génération de comédiens et moi beaucoup,
04:35 j'ai été un peu mise à l'écart parce que j'aimais bien,
04:40 justement, la culture japonaise, les animés, etc.
04:43 Et que ce n'était pas très bien vu, en fait, dans notre culture.
04:46 Il y a beaucoup de parents qui ne voulaient pas que les enfants lisent des mangas
04:49 parce que ce n'était pas de la culture.
04:51 Ce n'est pas des livres.
04:51 Mais pour moi, oui, le manga, c'est de la littérature.
04:54 Et ce qui est chouette, c'est qu'à travers le manga, on peut parler de tous les sujets.
04:58 Et puis, il faut dire qu'aujourd'hui, tous les mangakas que je rencontre,
05:01 que ce soit à Japan Expo, que ce soit sur mon chemin,
05:04 même les mangakas français, les mangakas thaïlandais de tous les pays,
05:08 je pense, à chaque fois, ils te disent "vous m'avez inspiré".
05:10 Alors, ils s'adressent à moi, mais en fait, c'est Toriyama les a inspirés.
05:14 Toriyama, il a une patte, il a une façon de s'exprimer,
05:17 il a les cases qui débordent.
05:20 C'était nouveau, aujourd'hui, c'est quotidien.
05:22 Il faut continuer à faire vivre Dragon Ball.
05:24 Et puis là, il y a Daima qui arrive.
05:26 J'espère que ça va être une réussite et qu'ils vont garder les voix d'origine.
05:29 Si tu vois ce que je veux dire.
05:33 Ce qui serait chouette, c'est de découvrir tout l'ensemble de son oeuvre.
05:38 Parce que moi, souvent, je vais dans une librairie manga
05:41 et je prends un petit livre, je dis "ça a l'air sympa"
05:43 et puis je vois Toriyama.
05:45 Et combien de fois ça m'est arrivé ?
05:47 Parce qu'on parle de Dragon Ball, mais en fait, il a une oeuvre considérable.
05:50 Il n'a pas arrêté de toute sa vie de créer, créer, créer, créer.
05:54 Et du coup, tu découvres des oeuvres comme ça dont on n'a jamais parlé.
05:58 Et ça serait bien de dire "ben voilà, maintenant,
06:01 on connaît Dragon Ball, on connaît son auteur,
06:04 eh bien allons voir le reste".
06:06 Mais c'est sûr, ça va se faire.
06:08 Je suis sûre, naturellement.
06:09 Et Dragon Ball est tellement porteur, il est tellement l'œuf, en fait,
06:13 de nous tous, de combien de générations,
06:16 que tout ce qui va éclore de ce dessin animé, de cet animé, de ce manga,
06:24 on ne le connaît pas encore, mais il va y avoir beaucoup de choses.
06:27 Donc, Dragon Ball, c'est la vie.
06:30 *Bruit de téléphone*
06:31 -TOMINI !
06:31 *Bruit de téléphone*

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