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00:00 (Générique)
00:04 Un mois dans les médias, deuxième partie.
00:06 Nous ont rejoint en plateau, Marie-Laure Augry, vice-présidente de Journalisme et Citoyenneté.
00:11 Bonjour Marie-Laure.
00:12 Bonjour Mickaël.
00:13 Et Pépiang Toufdi, coordinateur de l'association ProdCité qui offre pour l'éducation aux médias dans les quartiers.
00:18 Bonjour Pépiang.
00:19 Bonjour Mickaël.
00:20 Bienvenue à vous deux.
00:21 On va parler de la fabrication de l'information, comment intéresser au mieux les citoyens.
00:26 Mais tout d'abord, c'est l'info dans l'heure rétro, deuxième partie.
00:30 (Générique)
00:34 Son grand-père et ses deux parents étaient pilotes.
00:37 Rien d'étonnant donc si Francine est devenue à 16 ans le plus jeune pilote d'avion de France.
00:43 Une condamnation ferme et symbolique, voilà ce que réclament les partis civils contre Frédéric Ogis.
00:49 C'est pourquoi les réquisitions de la procureure ont déçu sur le banc des partis civils.
00:53 Pour elle, le statut politique du maire de Joué-les-Tours doit aggraver sa condamnation, pourquoi pas en le rendant inéligible.
00:59 De son côté, l'avocate de Frédéric Ogis plaide la relaxe.
01:02 D'après le témoignage de son client, la dispute l'a privée de sa pleine conscience en le plongeant dans un état émotionnel perturbé.
01:09 Ce matin, c'est place nette dans le quartier du Beffrois à Tournor.
01:14 De 5h à midi, les forces de l'ordre sont intervenues dans tout le quartier pour lutter contre l'insécurité et le trafic de drogue.
01:20 « Cela me permet de faire avancer des enquêtes judiciaires qui sont en cours.
01:23 Des interpellations ont pu avoir lieu ce matin, notamment 4 en zone police et 1 en zone gendarmerie sur une affaire de trafic de stupéfiants. »
01:32 Des banderoles accrochées aux grilles et des établissements bien moins peuplés que d'habitude.
01:38 Ce matin, les professeurs de plusieurs collèges d'Indre-et-Loire étaient présents, mais pas de cours dispensés.
01:44 Une façon de protester contre la réforme des groupes de niveau prévus pour la rentrée prochaine.
01:49 Le JFCT retrouve depuis la signature de cette charte l'ensemble des subventions d'Etat suspendues depuis plusieurs mois
01:55 après les incidents graves survenus lors d'un match en octobre dernier.
01:58 Mais le préfet reste ferme. Le club reste sous son observation directe.
02:03 Marie-Laure Hougry, vous êtes la coprésidente de Journalisme et Citoyente qui organise en ce moment même les assises du journalisme à Tours.
02:12 Vous avez été présentatrice du journal de TF1, médiatrice pour France Télévisions.
02:16 Et Tourangelle.
02:19 Et Tourangelle, effectivement. Vous avez connu ce temps où la voix des journalistes était moins remise en cause.
02:24 Mais en tant que médiatrice sur France TV, vous avez vu monter, j'imagine, cette défiance ou cette demande d'explication.
02:31 De quoi c'est né ?
02:32 Oui, plus... Bon, la défiance, elle a toujours plus ou moins existé. Mais la demande d'explication, oui.
02:38 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, et c'est une chance, j'ai des sondages qui ont montré que les Français s'informent une fois,
02:44 que les trois quarts des Français s'informent une fois par jour et même plusieurs fois par jour.
02:48 Ils s'informent, ils partagent l'information, ils la commentent. Donc ils sont un peu des acteurs de l'information.
02:54 Et en même temps, même s'il y a de la défiance à l'égard des journalistes, il y a une forte confiance dans le journaliste.
03:01 C'est-à-dire, le sondage qu'il y a tous les ans pour les assises montre que, en effet, pour les Français, 85% des Français,
03:09 le journalisme est indispensable et indispensable pour la démocratie.
03:12 Donc il y a une grande attente d'explication sur la fabrication de l'information.
03:16 Quels sont vos choix ? Pourquoi vous avez fait ça ? Dans quelles conditions ?
03:20 Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Et puis d'exprimer aussi les attentes.
03:24 Voilà, de pouvoir défier le vrai, du faux, l'explication, etc.
03:28 – Exactement, on va en parler de ces attentes, parce que vous parliez du 8e baromètre sur l'utilité du journalisme via Voice,
03:34 publié chaque année aux assises.
03:36 Alors ça indique tout d'abord que la TV, c'est la première source d'information des Français, à 77%,
03:43 que l'attente principale envers les journalistes est qu'ils vérifient les informations, les rumeurs, la désinformation, à 65%.
03:49 C'est la base du travail de journaliste.
03:50 En fait, ils nous demandent… – Oui, tout à fait, d'être journaliste.
03:52 – De faire notre job.
03:53 Mais par contre, si on s'intéresse à la confiance, des sujets sur lesquels les Français ont une entière confiance,
03:59 c'est la culture, le sport, on va le voir.
04:03 Pour la santé, ça s'effrite un peu quand même, 61%.
04:05 Et on voit que sur un sujet comme l'urgence climatique, près d'un Français sur deux ne fait pas confiance dans les journalistes.
04:10 Pourtant, c'est quelque chose… c'est un sujet très porteur aujourd'hui.
04:13 Et pour la politique, une grande majorité ne fait pas confiance aux journalistes.
04:18 Ça remet pas mal les choses en perspective, non ?
04:21 – Oui, bon, et puis la défiance envers les politiques rejoint un peu la défiance envers les journalistes,
04:28 et tout ce qui est un peu autorité.
04:31 Mais oui, ça pose des questions, et peut-être aussi la manière dont nous,
04:36 on traite l'information politique dans les médias et sur les chaînes.
04:44 Et puis ça remet aussi un peu en cause les politiques dans leur mode de fonctionnement.
04:49 – Est-ce que les télés locales ont un rôle à jouer, justement ?
04:51 J'aimerais bien un petit tour de table sur cette confiance, cette relation en fait,
04:54 entre les téléspectateurs, ou du moins les consommateurs d'informations,
04:58 et les producteurs d'informations.
05:00 Bah Marie-Laure peut-être, commençons par vous.
05:02 – Oui, et la crédibilité va avant tout aux locales et aux journalistes de terrain,
05:11 et dont on est proche dans l'environnement, oui.
05:13 Là, il y a une confiance beaucoup plus forte vis-à-vis des journalistes.
05:17 – Pépiang ?
05:18 – Moi je dirais la défiance en fait vers les médias,
05:20 donc généralistes, diffusés sur le point national.
05:27 Les gens s'attachent beaucoup en fait à leur information locale, quoi qu'on dise.
05:32 Aujourd'hui je pense qu'il y a ce travail qui est mené, et surtout par les associations,
05:37 ou par des petites télés, des web-tv, et notamment en fait,
05:40 c'est des médias qui se démocratisent sur les réseaux sociaux.
05:44 Et donc il y a une importance capitale, bien sûr.
05:46 – Aurélie Rousseau, le rôle à jouer des télés locales dans cette confiance,
05:49 vis-à-vis de l'information ?
05:51 – Comme ce qui vient d'être dit, en effet, je pense qu'il est très important,
05:54 et c'est même notre devoir en fait.
05:56 Cette relation si particulière que nous avons avec notre public,
06:00 cette relation elle doit aussi servir à ça en fait,
06:03 à faire passer les bons messages, à montrer comment on travaille,
06:06 parce que finalement travailler dans une rédaction locale,
06:08 une rédaction nationale, ça participe du même processus.
06:12 Et donc montrer cette information, comment elle se crée,
06:14 comment elle se construit tout au long de la journée dans nos rédac,
06:18 aux gens qui sont et qui vivent autour de chez nous finalement,
06:21 moi je trouve que c'est une mission que nous comptons investir,
06:26 évidemment, extrêmement fortement.
06:28 – Hervé Gauthier ?
06:29 – Oui, on en parlait tout à l'heure, l'importance de la proximité.
06:32 Il faut se rappeler quand même que le localier, le journaliste,
06:36 c'est vraiment par excellence le journaliste qui est dans la cité.
06:39 Donc c'est celui dans lequel on a confiance,
06:41 parce qu'on va boire un café avec lui au coin de la rue,
06:44 donc on peut avoir confiance en lui.
06:47 Et je rejoins complètement ce qui vient d'être dit par Aurélie
06:51 sur l'importance de l'éducation aux médias,
06:53 particulièrement de la part de médias de proximité.
06:56 Et quand on parle d'éducation aux médias,
06:58 il faut bien se rappeler qu'on ne parle pas que des plus jeunes,
07:00 c'est l'éducation aux médias pour tout le monde.
07:02 – Oui, bien sûr, tout au long de la vie.
07:04 – Dans un environnement où il suffit d'ouvrir son smartphone
07:06 pour avoir une avalanche d'informations et de désinformations,
07:09 c'est à tout le monde de devoir s'adapter.
07:12 Et pour s'adapter, il faut comprendre comment ça marche.
07:14 Et là, pour le coup, on a tous, tous, les journalistes,
07:17 les télés locales, l'Arkom,
07:19 on a tous un rôle à jouer en matière d'éducation aux médias.
07:21 – Pépianktouf dit "vous œuvrez au quotidien"
07:23 pour éduquer justement aux médias dans les quartiers populaires,
07:26 où le regard est critique, la défiance est clairement installée.
07:29 Quels sont les mots utilisés pour qualifier les médias ?
07:32 – Alors, la défiance, elle est vraiment présente
07:35 dans le sens où l'information en soi, en fait, n'est pas traitée comme telle.
07:41 Quand les journalistes arrivent dans les quartiers,
07:44 c'est… tout à l'heure vous dites qu'il faut des journalistes des cités.
07:48 Les journalistes, quand ils viennent, c'est juste quand il y a un événement,
07:51 quand il y a une action, ou quand les voitures brûlent,
07:54 ou quand il y a des trucs d'envergure nationale, là, ils sont présents.
08:00 Normalement, le travail du journaliste, c'est d'être présent, d'être actif,
08:03 et d'aller deux fois à la rencontre des habitants,
08:05 échanger avec eux, et de comprendre l'environnement aussi
08:07 que vivent les habitants dans les quartiers
08:10 pour bien raconter cette narrative un peu plus réelle, en fait,
08:15 en termes d'information, et de transcrire l'information, en fait,
08:17 d'une façon plus poussée.
08:19 Sauf qu'aujourd'hui, nous sommes dans une information traitée à la va-vite,
08:22 parce que les rédactions, des fois, dans les télévisions,
08:25 n'ont pas beaucoup de moyens aussi, pour mettre à disposition les journalistes,
08:28 pour pouvoir, en fait, traiter l'information plus profondément.
08:32 Donc, il y a un travail à mettre en place,
08:34 et il y a aussi, en fait, cette question d'éducation aux médias
08:36 qui est chère à nous, et qui, voilà, on essaie de travailler, en fait,
08:40 au quotidien pour permettre de transcrire, en fait, l'information
08:43 comme il se doit.
08:44 – Eh bien, justement, votre créneau, c'est de transmettre l'information,
08:47 de faire rayonner les quartiers, et de faire faire aussi, hein !
08:50 Chaque année, vous renouvelez votre équipe de volontaires
08:52 auprès de Wanted TV, vous diffusez vos contenus,
08:55 notamment sur TV Tour, avec ce magnifique décor
08:57 que l'on voit à l'antenne, mais aussi, tout au long de l'année,
08:59 sur les réseaux sociaux.
09:02 Chaque année, vous renouvelez l'équipe, vous avez des jeunes
09:04 qui sont là pour faire du reportage, pour tendre le micro.
09:07 En fait, les médias intéressent, ils veulent s'approprier, en fait,
09:10 la technique, notamment.
09:11 – Bien sûr, aujourd'hui, les journalistes restent encore, en fait,
09:14 restent illettistes, dans le sens où le journalisme n'est pas accessible
09:18 à tous, et dans les quartiers, les jeunes se posent cette question.
09:21 Comment entrer, en fait, à l'école du journalisme ?
09:23 Ce n'est pas donné à tout le monde.
09:24 En fait, les écoles sont payantes, des fois, pour aller,
09:27 il faut, en fait, un concours d'entrée, et tout ça.
09:29 Nous, on s'est dit, pourquoi pas, en fait, un peu démocratiser,
09:32 en fait, le journalisme dans les quartiers ?
09:34 Pour, en fait, à ce que les jeunes puissent mettre le pied à l'étrier,
09:36 pour découvrir le journalisme, dans un premier temps,
09:38 et aussi, en fait, de fabriquer.
09:40 Et là où NTTV devient, en fait, le média des proximités,
09:43 non seulement pour éduquer, en fait, aux médias et à l'information,
09:45 mais aussi de se dire, on peut être les journalistes
09:48 dans notre quartier, réeller les informations, en fait,
09:50 qui se passent, les événements qui se passent dans les quartiers.
09:52 Donc, vient, notamment, en fait, la télévision locale, dans le TV-Tour,
09:56 qui nous ouvre la porte depuis, en fait, une dizaine d'années,
09:58 où je passe, voilà, le mot, avec ce merci, voilà,
10:02 de ce travail, en fait, collaboratif qui est mis en place.
10:05 - Et qui fonctionne. Et merci à vous.
10:06 Et je vous propose de regarder une courte vidéo.
10:08 C'est produite par vos jeunes.
10:09 Et ils expliquent ce qu'ils ont appris, c'était à l'occasion d'une journée de tournage.
10:13 - Ah, ce petit claque, il me fait plaisir, hein.
10:16 Ça me rappelle des souvenirs.
10:17 Un mot technique que vous avez retenu et que vous avez découvert ?
10:20 - Le focus.
10:21 - Balance de blanc.
10:22 - Ah, non, t'as pris mon mot, putain.
10:24 - Ah, je voulais le dire aussi.
10:25 - Bah, j'aurais dit balance des blancs,
10:26 puisque c'est là où j'ai le plus appris, quoi.
10:28 Mais, "rules shutter", à la limite.
10:29 Le moment où vous sélectionnez pour avoir soit flou,
10:32 ou soit avoir une image très nette, etc., dans une action.
10:34 - Ou alors, le SEO.
10:36 Non.
10:37 - ISO.
10:38 - ISO, voilà, j'ai juste pas le bon sens.
10:39 - J'avais zéro connaissance sur comment tu utilises le matériel.
10:44 On peut avoir les idées, mais si, d'ailleurs, tu maîtrises pas le matériel,
10:46 bah, t'as rien, quoi. T'as pas de rendu.
10:48 - Surtout, là, toucher les paramètres de la caméra, c'était vraiment...
10:50 Ouais, ça, je savais pas du tout.
10:52 Et ça, c'était vraiment hyper intéressant, ouais.
10:53 Aussi, le rendu automatique, mais bon, t'es maître de rien,
10:56 alors que là, on apprend plus à être maître de ce qu'on fait, en gros.
10:58 C'était ça qui était cool.
11:00 - Alors, on a pu diffuser une vidéo où vous exprimez ce plaisir
11:03 de partir à la rencontre des gens et de recueillir leurs paroles,
11:06 parce que vous, vous leur permettez d'acquérir une technique,
11:09 mais aussi des méthodes, aussi, d'interview.
11:12 Vous parlez de déontologie, aussi, avec eux.
11:14 Vous parlez d'information plus que d'opinion.
11:18 J'imagine qu'il y a tout ce travail qui est créé auprès de vos gens.
11:20 - Oui, il y a ce travail, en fait, journalistique qui est fait,
11:22 parce qu'au sein de notre équipe, à chaque année, en fait,
11:25 on renouvelle une sorte de résidence journalistique
11:28 pour permettre, en fait, à ce que les jeunes puissent aussi comprendre
11:31 la démarche, aussi, la ligne éditoriale,
11:34 de comprendre la ligne éditoriale, en fait, des chaînes de télévision,
11:36 parce que tout est axé, quelque part,
11:38 et il y a des intérêts que, nous, on ne connaît pas.
11:40 Donc, le journaliste peut mieux expliquer, en fait, ce travail qui est fait
11:43 et aussi, en fait, de permettre à ces jeunes de se faire leur opinion, en fait.
11:47 C'est qu'aujourd'hui, on a une information qui est très, très diffusée
11:51 largement et il n'y a pas de choix.
11:55 Donc, éduquer, c'est aussi permettre à ce que la génération future soit consciente,
11:59 s'efface, en fait, voilà, une idée de son environnement
12:04 et de ce qui réserve comme information.
12:06 Et donc, c'est totalement important pour nous.
12:08 - Marie-Laure Augry, l'association "Journalisme Citoyenneté"
12:11 a un projet qui s'appelle "Vu des quartiers".
12:14 - Oui.
12:15 - Voilà, je voulais que je vous entendre un mot pour conclure
12:18 sur ce "Vu des quartiers" qui met en...
12:20 C'est un annuaire de mise en relation, c'est ça, entre les jeunes et les médias ?
12:23 - Oui, et puis, c'est en même temps, aux assises, tous les ans, l'occasion...
12:28 Alors, il faut venir l'année prochaine, hein !
12:31 Tous les ans, de se faire rencontrer les acteurs, justement, des quartiers
12:36 pour échanger, pour voir comment tel aspect, tel aspect
12:41 de l'actualité qui touche les quartiers a pu être traité
12:45 et puis aussi pour en tirer les leçons.
12:49 Voilà, parce que...
12:51 Bon, voilà, la formation au sein de l'école,
12:54 l'établissement scolaire, aujourd'hui, a fait beaucoup de progrès.
12:57 Elle est très importante.
12:58 Mais l'éducation aux médias, c'est tout au long de la vie
13:02 et dans tous les lieux de vie.
13:04 - Merci, Marie-Laure. Merci, Pépi Hang Thu, et de vous rester avec nous.
13:08 Merci beaucoup, Hervé Gauthier, et merci beaucoup, Aurélie Rousseau.
13:11 Je vous libère avant la troisième partie d'un mois dans les médias
13:16 avec des témoignages de ces anciens journalistes
13:19 qui sont passés par TV Tour, des très jeunes,
13:21 et qui, maintenant, parcourent le monde pour délivrer des grands reportages.
13:23 À tout de suite.