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00:00 À l'actualité politique togolaise, les députés ont adopté une nouvelle constitution qui fait passer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire.
00:09 Que recouvre cette réforme ? Pourquoi les députés de l'opposition s'y opposent-ils ?
00:13 Pour en parler, on retrouve à l'OME le président du parti des Togolais, porte-parole du mouvement "Touche pas à ma constitution", Nathaniel Olympio.
00:21 Merci de nous retrouver dans le JTA de France 24.
00:24 Dites-nous, à première vue, cette réforme est censée être plutôt avantageuse pour vous en tant que député. Dites-nous pourquoi vous êtes contre ?
00:33 Je ne suis pas député et je suis contre cette constitution. Je suis contre comme tous les Togolais parce que les Togolais n'ont pas été associés à ce changement constitutionnel.
00:44 Nous nous sommes réveillés, les Togolais se sont réveillés mardi matin et découvrent subitement que leur régime semi-présidentiel a été transformé en régime parlementaire par quelques dizaines de députés de la nuit.
01:00 Et les Togolais sont en colère parce que la constitution qu'ils remplacent est une constitution qui avait été votée par plus de 98% des Togolais.
01:09 C'était un lègue des parents il y a 30 ans. Aujourd'hui, la jeunesse ne comprend pas, les Togolais ne comprennent pas et s'opposent à ce changement constitutionnel.
01:18 Vous savez, à l'heure où je vous parle, les Togolais ne connaissent même pas le contenu de cette constitution, quelles sont les clauses.
01:25 Rien n'a été expliqué, aucun ministre n'est venu expliquer, aucun député n'est venu expliquer aux Togolais. Tout est fait dans l'opacité.
01:32 Mais en fait, nous savons pourquoi ils le font. Parce que l'année prochaine, une élection présidentielle est prévue et le chef de l'État actuel, qui va briguer un cinquième mandat, sait parfaitement que cela ne va pas passer.
01:44 Les Togolais ne laisseront pas passer. Donc, ils anticipent et ils font une entouroue. Et qu'est-ce qu'ils trouvent ? C'est changer la constitution, c'est changer de république.
01:52 Mais les Togolais sont en colère contre cela parce que le challenge qui était le sien, il voulait changer, il voulait passer par ce changement pour tromper la vigilance des Togolais.
02:03 Mais les Togolais sont vigilants et s'opposent à cela. C'est pour ça que nous nous mettons dans un front. Nous unissons nos forces.
02:10 Et dans les jours qui viennent, vous verrez, toute l'opposition, toute la population togolaise sera dans les rues pour exprimer son mécontentement, cette colère.
02:18 Parce qu'enfin, nous devons changer ce qui se passe au Togo. Depuis 57 ans, on n'a pas connu d'alternance.
02:24 Et c'est le seul pays dans la sous-région ouest africaine qui reste figé dans ce système dépassé et qui est toujours fait par des manipulations constitutionnelles et la répression.
02:37 Monsieur Olympio, je vous entends, mais pour autant, vous représentez 19 partis, 16 organisations de la société civile.
02:45 Est-ce que ça veut dire, par exemple, vous, en tant que chef de ce parti-là, vous pourriez trouver, est-ce que vous participeriez déjà aux prochaines législatives ?
02:53 Parce que si on comprend bien, le prochain président serait de facto nommé par l'Assemblée nationale.
03:01 Enfin, ce serait un régime parlementaire plutôt qu'un régime présidentiel. Est-ce que vous participeriez quand même à ces législatives si elles avaient lieu ?
03:07 Ou est-ce que vous les boycotteriez ?
03:10 Depuis 20 ans que le régime est en place, toutes les élections qui ont été organisées ont été contestées.
03:16 Les organisations internationales qui observent les élections ont toujours indiqué la fraude qui a été massive.
03:23 Donc les élections ne sont pas aujourd'hui la voie qu'il faut pour espérer l'alternance. Elles ne sont pas crédibles.
03:31 Dans ce cas, ce n'est pas par ce truchement que les Togolais vont pouvoir jouir d'un changement à la tête de l'État.
03:37 C'est pour cela que nous ne voulons pas que cette élection trafiquée soit imposée aux Togolais
03:43 et que finalement le chef de l'État soit maintenu en place par des amis qu'il aura lui-même décidé de considérer comme des candidats à gagner les élections.
03:55 Nous ne voulons pas d'une élection truquée pour nous imposer un président que nous ne voulons pas.
04:00 C'est cela l'enjeu véritable.
04:01 Parce que monsieur Forniasingbe, il veut rester au pouvoir en ad vitam internam.
04:06 Tout ce qui est en train de se passer, changement de constitution, changement de régime politique,
04:12 c'est simplement pour noyer le poisson et imposer une personne à la tête de l'État ad vitam internam.
04:18 C'est ça que les Togolais contestent aujourd'hui.
04:20 On vous entend. Merci à vous Nathanielle Olympio. Merci beaucoup.
04:25 Par ailleurs, on voulait aussi dire que nous avons proposé au régime de s'exprimer sur ce sujet sans succès.
04:30 Nous espérons pouvoir les entendre bientôt dans les colonnes de notre journal.
04:34 Merci.