• il y a 9 mois
"On est à la croisée des chemins", estime ce samedi sur France Inter Maud Bregeon, porte-parole des députés Renaissance, un peu plus de deux mois avant les élections européennes. La députée des Hauts-de-Seine soutient qu'en "France, comme chez nos voisins européens, deux blocs s'opposent".

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00:00 Le Grand Entretien, ce matin avec Marion Lourdes, nous recevons une députée des Hauts-de-Seine,
00:04 elle est porte-parole des députés du groupe Redescence à l'Assemblée Nationale.
00:08 Vos réactions, vos questions, chers auditeurs, au 01 45 24 7000 ou sur l'application France Inter.
00:15 Bonjour Maude Bréjon.
00:17 Bonjour.
00:17 Et bienvenue, de nombreux sujets à aborder avec vous, avec des questions budgétaires,
00:22 des questions très politiques et notamment la mobilisation pour les élections européennes
00:28 qui s'approche, qui commence à s'installer dans le débat public.
00:31 La liste de la majorité présidentielle est emmenée par Valérie Ayé,
00:36 elle est à la peine dans les sondages, vous sortirez de ce studio
00:40 et vous irez faire campagne avec elle, du porte à porte ?
00:42 Je vais aller dans ma circonscription tout simplement, sur le marché, avec mes militants,
00:48 expliquer, essayer d'expliquer aux gens pourquoi d'abord c'est une échéance extrêmement importante
00:54 et pourquoi effectivement il faut faire le choix du bulletin de vote Renaissance le 9 juin
00:57 parce que en France, comme chez nos voisins européens, deux blocs s'opposent
01:01 et donc on est à une croisée des chemins.
01:03 À la croisée des chemins, comment expliquer que vous soyez à la peine ?
01:07 Comment expliquer que dans les sondages d'intention de vote,
01:10 vous soyez loin derrière la liste portée par Jordan Bardella et le Rassemblement National
01:15 et que le président de la République ait besoin que tous ses principaux alliés discrets jusqu'ici
01:22 s'investissent à fond dans la campagne ?
01:25 D'abord que toutes les personnes importantes dans cette famille politique
01:29 s'investissent à fond dans la campagne.
01:31 Vu l'importance qu'on donne nous-mêmes à l'Europe et à cette échéance,
01:34 ça me semble être bien la moindre des choses.
01:37 Ensuite, il reste encore deux mois et demi de campagne
01:39 et puis on est aux responsabilités depuis sept ans.
01:44 Ça induit forcément plus de difficultés parce que vous faites face au réel,
01:48 on passait à me parler de la question de l'économie,
01:50 parce qu'on fait face à des problématiques complexes.
01:52 Je pensais à l'immigration, je pensais à l'écologie
01:54 et qu'en face, moi j'entends beaucoup dans les oppositions,
01:57 et je pense notamment à Jordan Bardella,
02:00 des hackafaucons permanents, des contre-vérités, des discours extrêmement simplistes.
02:04 Que nous on ne peut pas tenir quand on est aux responsabilités.
02:08 Moi encore une fois j'ai la conviction que sur des sujets aussi importants,
02:12 je le redis, que l'écologie, que l'immigration,
02:15 les réponses se trouvent à l'échelle européenne.
02:19 Je vais vous donner un exemple, je suis ingénieur dans le nucléaire,
02:22 ils prônent la relance du nucléaire tout comme nous,
02:24 et bien il n'y aura pas de relance du nucléaire en France
02:26 s'il n'y a pas une réflexion et une relance à l'échelle européenne.
02:29 Et donc c'est cet échelon-là aujourd'hui sur lequel on doit travailler.
02:33 - Maude Bréjon, il y a une étude que vous avez peut-être vue de la Fondation Jean Jaurès
02:37 qui est parue cette semaine sur 100 électeurs susceptibles de voter pour la liste PS
02:42 place publique de Raphaël Glucksmann aux européennes le 9 juin prochain.
02:45 Donc 30 sont d'anciens électeurs d'Emmanuel Macron.
02:49 Vous avez perdu l'aile gauche ?
02:51 - Non, je ne crois pas qu'on ait perdu l'aile gauche,
02:53 peut-être que certains électeurs ici ou là s'interrogent.
02:55 Moi ce que je leur dis, c'est d'abord qu'on a nous toujours eu un positionnement
02:59 extrêmement clair sur la question de l'Union européenne.
03:01 Je rappelle ensuite que Raphaël Glucksmann qui a des qualités par ailleurs,
03:04 a soutenu l'union autour de Jean-Luc Mélenchon.
03:06 Et je ne pense pas... - Au niveau national vous voulez dire ?
03:09 - Oui mais enfin quand même... - Là il s'est en différenciation.
03:11 - Oui mais enfin voyez-vous quand on soutient une union qui avait pour objectif,
03:15 en tout cas affiché, d'emmener Jean-Luc Mélenchon à Matignon,
03:20 c'est quand même une certaine idée de ce qu'est la gauche.
03:23 Moi je crois que les électeurs qui ont une sensibilité de gauche,
03:25 j'en ai dans ma famille, dans mes amis, n'ont pas soutenu ça.
03:28 Et donc ça dénote bien à mon avis des différences fondamentales.
03:32 Je vais vous donner un autre exemple,
03:33 Raphaël Glucksmann qui s'exprimait hier disant qu'il ne voterait pas
03:36 pour les textes du pacte asile-immigration.
03:39 Alors qu'on a des attentes et des enjeux extrêmement forts,
03:42 je pense que chacun l'entend et que ça transcende aujourd'hui les clivages politiques.
03:46 C'est une autre différence là qui me semble majeure.
03:48 Donc vous le redoutez parce que les deux personnes que vous avez citées,
03:51 c'est Jordane Bardella et Raphaël Glucksmann,
03:53 c'est donc contre eux que vous menez campagne.
03:56 C'est vous qui avez cité Raphaël Glucksmann, pas moi.
03:58 En l'occurrence, vous avez pris soin de manifester ce qui vous différenciait.
04:03 Et on va d'ailleurs passer à la question européenne,
04:06 mais alors là pour le coup sur le plan budgétaire,
04:09 on a parlé tout à l'heure avec Alexandra Benzaïd du dérapage du déficit
04:14 et de nombreuses idées éventuelles pour le combler.
04:17 Est-ce qu'on pourra se passer d'une cure d'austérité Maude Bréjean ?
04:22 Les dépenses sociales depuis l'année 2000 ont doublé.
04:26 Et encore cette année, malgré les baisses annoncées,
04:30 notamment les 10 milliards par Bruno Le Maire le mois dernier,
04:34 on restera sur des hausses par exemple sur l'écologie.
04:38 Je n'appelle pas ça de l'austérité.
04:39 Quand vous regardez ce qui s'est passé depuis 2017,
04:41 parce qu'il faut regarder un petit peu dans le rétroviseur,
04:43 de 2017 à 2020, on était repassé sur la barre des 3% de déficit.
04:47 Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?
04:48 Vous le savez aussi bien que moi, la crise du coronavirus.
04:51 Moi, je suis fière d'appartenir à la majorité
04:55 qui a payé le salaire de 10 millions de Français pendant des mois.
05:00 Mais le déficit public en 2023, il atteint 5,8% du PIB.
05:04 Ensuite, la Russie envahit l'Ukraine.
05:06 Ça a les conséquences qu'on connaît.
05:08 On met en place par exemple le bouclier tarifaire 25 milliards d'euros l'année dernière.
05:11 25 milliards d'euros, on est allé jusqu'à prendre en charge
05:14 quasiment la moitié des factures d'électricité des Français.
05:17 Mais sans refaire l'histoire, on la retenait cette histoire-là.
05:19 Oui, mais vous voyez, il faut quand même regarder un petit peu pourquoi est-ce qu'on en est là.
05:22 Il est temps donc d'en venir à une politique d'austérité.
05:26 Maintenant, les crises sont derrière nous et donc on a des choix à faire.
05:28 Est-ce qu'on continue à accumuler les dépenses ?
05:31 Moi, je pense que les dépenses qui étaient des dépenses exceptionnelles
05:33 doivent rester des dépenses exceptionnelles.
05:35 Et donc, il y a des choix à faire.
05:36 Ça ne s'appelle pas de l'austérité, ça s'appelle de la responsabilité.
05:39 Quel mot "employé" ? Vous refusez de l'employer.
05:41 Quoi ? Est-ce qu'on augmente ?
05:42 Oui, mais vous Bruno Le Maire, Gabriel Attal, et pourtant Bruno Le Maire l'a laissé échapper
05:46 dans un livre qu'il vient de publier, le mot d'austérité.
05:50 Il a l'air d'être tabou pour vous.
05:51 Quand on réitère, comme on le fait depuis 7 ans, qu'on n'augmentera pas les impôts des gens,
05:56 on les a même baissés d'ailleurs depuis 2017, ça ne s'appelle pas de l'austérité.
06:00 Quand on continue à investir, par exemple dans ma prime Rénov'
06:04 pour permettre aux gens de faire la transition écologique...
06:07 Investir moins que prévu.
06:08 Dans leur foyer.
06:09 Oui, mais malgré tout, ça restera des hausses.
06:12 Idem sur les sujets du travail, on restera avec des budgets en hausse.
06:16 Ça ne s'appelle pas de l'austérité.
06:18 Donc vous ne vous intéressez pas aux recettes ?
06:20 En revanche, on va devoir effectivement baisser les dépenses.
06:24 Sur un certain nombre de sujets, on regardera avec les parlementaires,
06:27 on regardera avec le gouvernement, parce qu'on ne peut pas se permettre
06:30 de laisser filer le déficit.
06:32 On sait très bien ce qui se passe derrière.
06:34 On a connu, on se rappelle, c'est loin maintenant, mais ce qui s'est passé en Grèce,
06:36 c'est quand même ça qui nous guette, si on ne fait rien.
06:38 Mais donc la cible prioritaire, par exemple, c'est l'assurance chômage ?
06:41 Il y a une réflexion qui va être menée sur l'assurance chômage.
06:43 Moi, je vais vous dire, on ne doit pas être dans une réflexion comptable
06:47 lorsqu'on parle du chômage.
06:49 Parce que derrière, c'est des femmes et des hommes.
06:51 Mais quand on dit passer de 18 mois à 12 mois, c'est comptable ?
06:56 Non, on ne doit pas être dans une logique comptable,
06:59 dans une logique uniquement financière, économique.
07:02 L'objectif qui est le nôtre, encore une fois, depuis le début,
07:04 et qui a été constant, c'est d'aider les gens à retourner vers l'emploi.
07:10 D'aider les gens à retourner vers le marché du travail.
07:13 Et donc, il y a eu effectivement une réforme de l'assurance chômage.
07:16 Il y a eu ce qu'on a fait sur le RSA.
07:18 Et moi, j'étais très à l'aise avec le fait qu'effectivement,
07:20 on continue à inciter, on aide les gens à remettre un pied à l'étrier.
07:24 Il y a ce qu'on a fait sur l'apprentissage.
07:26 Presque un million d'apprentis.
07:28 Et donc, tout ça, ça va dans le sens, encore une fois, de valoriser le travail.
07:32 Et moi, je trouve, pardonnez-moi, mais je trouve que ça ne doit pas être un gros mot.
07:36 Je pense que permettre aux gens, encore une fois, d'accéder au marché du travail,
07:41 c'est bénéfique pour tout le monde.
07:43 C'est d'abord bénéfique pour eux, parce que c'est ce qui vous permet de payer vos factures,
07:46 de payer vos loyers, le travail.
07:48 C'est aussi un vecteur de socialisation extrêmement fort.
07:50 Mais c'est parce que vous allez toucher de l'argent du chômage que vous n'allez pas travailler ?
07:53 Et puis enfin, vous voyez bien, c'est parce que je vous dis qu'on a un système d'assurance chômage
07:58 qui est effectivement généreux.
08:00 Et donc, dans les périodes compliquées, comme on traverse en ce moment,
08:05 il n'est pas complètement absurde de le réinterroger.
08:08 Moi, ce que je pense, c'est qu'il faut continuer à accompagner les chômeurs.
08:13 Je pense notamment aux chômeurs de longue durée.
08:15 Il faut qu'on accompagne les travailleurs sociaux, dont les missions locales, la France Travail,
08:19 qui font un travail extrêmement important.
08:21 Mais sur cette réforme, votre majorité, elle est divisée.
08:23 Par exemple, Sacha Ouyeh, qui préside la Commission des lois, qui est citée dans Le Parisien aujourd'hui,
08:27 il dit "précariser les chômeurs, ce n'est pas notre philosophie".
08:29 Vous n'avez pas toute votre majorité derrière vous à l'Assemblée
08:32 pour mettre en œuvre une réforme de l'assurance chômage, telle que voulue par le Premier ministre.
08:36 Sacha Ouyeh a raison.
08:37 Précariser les chômeurs n'est pas notre philosophie et ne doit pas être notre philosophie.
08:41 Et passer de 18 mois à 12 mois d'indemnisation, ça ne précarise pas ?
08:44 Je pense que l'essentiel, c'est de continuer à accompagner sur la formation,
08:48 à accompagner sur la réinsertion, et effectivement d'avoir un système qui est davantage incitatif.
08:53 Personne ne dit que l'ensemble des chômeurs restent au chômage
08:56 parce qu'ils sont plus à l'aise à la maison qu'au travail.
08:59 Ce n'est pas vrai.
09:00 Il y a des débordements, probablement, et c'est pour ça qu'il y a une réflexion à mener.
09:05 Mais on sera tous très vigilants, encore une fois,
09:07 pour que ça ne pénalise pas ceux qui sont le plus dans le besoin en France.
09:11 On va aller au standard dans un instant, Maude Bréjean, pour donner la parole aux auditeurs.
09:16 Je reprends malgré tout ma question.
09:19 Excusez-moi si on parle budget, si on entre dans une logique comptable,
09:23 mais après tout, c'est votre travail de voter le budget, de contrôler l'action du gouvernement.
09:28 L'exécutif cherche à donner un coup de frein sur les dépenses,
09:31 Alexandra Pensaïd nous le rappelait, ça on l'a compris.
09:34 Tout le monde se demande si le gouvernement va aussi s'intéresser aux recettes.
09:38 Et vous n'avez pas répondu sur ce volet-là.
09:40 Pour parler clair, à quelle distance, à quelle temporalité,
09:44 faut-il s'attendre à une hausse d'impôts et pour qui ?
09:47 Je le redis à vous et surtout aux personnes qui nous écoutent,
09:53 il n'y aura pas de hausse d'impôts pour les Français. Point.
09:57 Gabriella Talle a dit "pour les classes moyennes" et ce qu'on a compris comme étant les entreprises.
10:02 Nous avons également toujours réitéré notre volonté de poursuivre notre politique d'attractivité.
10:07 Et donc de ne pas augmenter l'impôt des entreprises.
10:10 Et nous n'augmenterons pas les impôts des entreprises. Pourquoi ?
10:12 Parce que c'est ce qui nous a permis l'année dernière d'avoir 400 000 entreprises créées
10:17 et de créer 2 millions d'emplois depuis 5 ans.
10:19 Et donc ça à la fin, c'est quand même bénéfique pour les gens.
10:22 Supprimer des niches fiscales ? Le crédit impôt recherche ?
10:25 Pardonnez-moi, je termine.
10:27 Il y a quelques secteurs, je pense notamment aux énergéticiens,
10:32 qui ont fait des profits très importants du fait du contexte qu'on a traversé.
10:37 Il y avait une taxe qui n'a pas rapporté autant que l'on pensait.
10:40 Est-ce qu'elle pourrait être recalibrée ?
10:42 La réponse est oui, mais on reste là sur des rentes extrêmement ciblées.
10:47 Total. Il faut comprendre les noms par exemple que vous mettez derrière les énergéticiens.
10:53 Mais où est-ce que Total fait ses bénéfices ?
10:55 Justement, je vous pose la question. A l'étranger essentiellement, mais...
10:58 Mais très peu en France.
11:00 On va filer au standard. Bonjour Frédéric.
11:02 Bonjour à tous. Bonjour les gens.
11:05 Vous avez écrit que les Français n'avaient pas à payer le quoi qu'il en coûte,
11:09 et qu'il fallait aller vers le plan d'emploi.
11:11 Je me demande justement si on n'est pas en train de payer le quoi qu'il en coûte,
11:15 c'est-à-dire les centaines de milliards déversés totalement à l'aveugle,
11:19 et je pense également aux milliards qui ont été déversés auparavant,
11:23 sans aucune réflexion. Je pense aux CEU, je pense à la plate-taxe.
11:28 Si on y ajoute le déficit démocratique, si on ajoute le recul au plan écologique,
11:33 si on ajoute bientôt un bilan sanitaire qui n'est pas aussi bon,
11:37 ou plutôt qui sera peut-être beaucoup plus mauvais que ce que l'on pensait,
11:41 est-ce qu'on n'est pas en face, en fin de compte, d'un constat d'échec et d'incompétence ?
11:46 Est-ce que vous ne pouvez pas ouvrir les yeux et accepter ceci ?
11:49 On va laisser Maude Bréjean vous répondre, Frédéric. Merci pour votre question.
11:53 Alors moi je reconnais volontiers Frédéric que tout n'a probablement pas été parfait depuis 2017.
12:01 Je ne crois pas qu'on soit sur un constat d'échec. Je pense que sur la question de l'écologie,
12:06 on a avancé. Quand on vote des lois qui permettent d'accélérer le déploiement des énergies renouvelables,
12:11 le déploiement du nucléaire, on avance.
12:14 Les dépenses qui ont été les nôtres ces dernières années n'étaient pas des dépenses inutiles.
12:19 Moi je suis encore une fois très fière, et je pense qu'il faut le revendiquer,
12:22 d'être dans un pays qui a bien davantage protégé ses concitoyens qu'ailleurs en Europe.
12:28 Je comprends que ce soit compliqué, et je sais que c'est compliqué pour beaucoup d'entre vous au quotidien.
12:36 Mais malgré tout, je crois qu'on avance quand en France des usines ouvrent là où avant elles fermaient.
12:43 On est sur des vrais points positifs.
12:45 Maude Bréjean, on parlait de tous ces milliards à trouver pour retomber sur nos pattes,
12:49 pour sortir du rouge financièrement. Est-ce que pour toutes ces économies, il faut une loi de finances rectificative ?
12:55 Sur France Inter, on a cette information que le gouvernement hésite à passer par l'Assemblée,
12:59 notamment parce qu'il a peur d'une motion de censure de la part des autres députés qui n'appartiennent pas à la majorité.
13:05 Il est trop tôt pour dire si on aura besoin d'un projet de loi de finances rectificatif.
13:10 Ça va dépendre de l'évolution de la conjoncture dans les deux mois à venir,
13:15 et des éventuelles baisses de dépenses qu'on devrait faire.
13:20 Mais sur le plan des principes, est-ce que ça devrait être validé par les députés ?
13:23 De toute façon, on a un budget.
13:26 Mais la rectification ?
13:28 L'important pour moi, c'est qu'on discute du budget de l'année prochaine,
13:32 en octobre et en novembre à l'Assemblée Nationale, comme on le fait chaque année.
13:36 Et après on change, mais c'est pas grave ?
13:38 Si effectivement il y a des baisses de dépenses supplémentaires importantes,
13:42 et qu'il faut passer par un projet de loi de finances rectificatif, moi j'y suis tout à fait prête.
13:46 Je pense que c'est, encore une fois, démocratiquement extrêmement sain d'aller devant le Parlement.
13:51 Mais en tout état de cause, chaque année on discute du budget,
13:54 et ce sera le cas cette année, comme toutes les années passées.
13:57 Bonjour Didier, et bienvenue sur Inter.
14:00 Bonjour à vous, je vous remercie de me poser la question.
14:04 Je suis président d'un collectif qui s'oppose à la ligne nouvelle LGV PACA,
14:09 donc on l'a renommé LNPCA.
14:11 C'est un projet de plus de 25 milliards dans son globalité,
14:15 qui nous est présenté en tronçon de 3 milliards pour la première phase.
14:19 Je voudrais savoir quand est-ce que l'Etat arrêtera d'investir ses sommes folles
14:22 dans des projets dévastateurs de l'environnement,
14:25 au prétexte que le train c'est bien alors que les travaux sont phénoménaux,
14:29 risquer pour l'eau, enfin voilà.
14:32 Donc je voulais savoir s'il y avait eu un changement de cap un peu,
14:34 au lieu de nous dire que c'est le chômeur qu'il faut à tout prix restreindre dans ses budgets,
14:40 qui le profite du travail, et voilà.
14:44 Merci pour votre intervention, votre question. Réponse, Maude Boisson ?
14:48 Je crois que le ferroviaire ça doit rester, je vous le dis, au cœur de notre stratégie.
14:52 Aujourd'hui on a 60% de l'énergie consommée en France qui vient des énergies fossiles.
14:58 On doit attendre vers des modes de consommation plus propres,
15:01 que ce soit sur les transports, que ce soit sur le chauffage,
15:03 que ce soit évidemment sur la production d'électricité.
15:07 Et il faut le faire sans opposer l'écologie à la biodiversité.
15:11 C'est pas facile mais il y a un nombre important de garde-fous derrière,
15:14 d'enquêtes publiques qui sont réalisées,
15:16 justement pour faire converger l'écologie et la biodiversité.
15:19 Moi je pense que ça va ensemble, de la même façon qu'on ne doit pas opposer l'agriculture à l'écologie.
15:23 Mais c'est des investissements qui sont nécessaires,
15:26 parce que, encore une fois, l'objectif ça doit être de sortir des énergies fossiles.
15:29 Maude Bréjean, si c'est si important que ça l'écologie,
15:32 pourquoi est-ce que le volet environnemental a été ôté du projet de loi souveraineté énergétique au Parlement ?
15:38 Alors, vous pouvez préciser votre question, pardon.
15:40 Il y avait un volet environnemental, programmation avec les énergies renouvelables,
15:43 qui a été enlevé de ce projet de loi souveraineté énergétique qui vous a été présenté.
15:47 Oui. On doit travailler sur une programmation pluriannuelle de l'énergie.
15:50 On a aujourd'hui, on fait face à une difficulté majeure à l'Assemblée Nationale,
15:54 c'est qu'on a d'un côté sur notre gauche une partie de l'hémicycle qui est très hostile à l'énergie nucléaire,
16:01 et de l'autre côté, sur notre droite, l'autre partie de l'hémicycle qui est très hostile aux énergies renouvelables.
16:06 Moi ce que je dis à l'ensemble de ces parlementaires, c'est que vous vous trompez complètement de sujet.
16:11 Encore une fois, l'objectif c'est de sortir du gaz, c'est de sortir du fioul, c'est de sortir du charbon.
16:15 Quand, encore une fois, je le redis, on a 60% de l'énergie en France qui vient du fossile,
16:19 on n'a pas le luxe d'opposer les énergies décarbonées entre elles.
16:23 Mais donc en attendant, on ne peut pas en parler parce qu'il y a cette majorité trop fragile ?
16:26 On en parle toutes les semaines, on en parlait la semaine dernière en commission des affaires économiques,
16:30 on a débattu sur la question suite à une proposition de loi d'Europe Écologie-Les Verts,
16:33 on en parlera probablement jeudi prochain encore une fois en hémicycle.
16:37 Mais vraiment, nous on a toujours porté là-dessus une vision très claire.
16:42 On a besoin de toutes les énergies décarbonées, l'important c'est de sortir des énergies fossiles.
16:47 Et moi je déplore aujourd'hui, je déplore qu'on ait à gauche des gens qui s'opposent à l'énergie nucléaire
16:51 et à droite des gens qui veulent supprimer toutes les éoliennes terrestres.
16:56 C'est vraiment pas à la hauteur des enjeux.
16:58 - Maude Bréjon, 3000 euros pour faire voyager les costumes du président de la République
17:01 jusqu'au Brésil en classe affaires, est-ce que ça vous choque ?
17:04 - Écoutez, je comprends que ça ait pu interroger les personnes qui ont lu cet article de Libération,
17:10 me semble-t-il. Je n'ai pas regardé les détails de l'affaire,
17:15 mais ce qui est sûr c'est qu'on est à une époque où chacun, responsable politique,
17:20 en premier lieu, devons montrer l'exemple.
17:23 - Alors, montrer l'exemple, il en est aussi question dans les choix qui sont faits par différents pays.
17:27 On a vu le Canada, on a vu l'Allemagne, notre voisin légaliser le cannabis récréatif
17:33 au moment où la France, elle, fait place nette XXL, pour reprendre l'expression consacrée,
17:40 avec une stratégie pour lutter contre le trafic et à l'opposé de ce que font nos voisins.
17:47 Pourquoi ce choix-là ?
17:49 - Moi, je pense que légaliser le cannabis comme toute drogue,
17:52 ce serait un renoncement moral et politique inouï.
17:57 Je pense que c'est pas parce qu'une politique publique, en l'occurrence la lutte contre la drogue,
18:01 est difficile qu'on doit l'abandonner et qu'on doit baisser les bras.
18:04 Derrière ça, y'a quoi ? Y'a des trafiquants qui génèrent énormément d'insécurité dans les quartiers,
18:11 y'a des jeunes qui consomment, à qui on vend ces drogues-là...
18:15 - Mais pourquoi ce qui m'empire, une exception française par rapport à l'Allemagne ?
18:17 - Et ça pose de graves problèmes en matière de santé publique,
18:19 ça pose des problèmes de décrochage scolaire aussi.
18:22 Et donc, je pense qu'on a raison de tenir notre ligne.
18:25 Encore une fois, c'est pas parce qu'un combat est dur à mener qu'il faut baisser les bras.
18:29 - Maude Bréjean, vous êtes députée, la présidente de l'Assemblée nationale vient de remettre sur la table
18:33 l'idée d'une dose de scrutin proportionnelle aux législatives. Vous y êtes favorable ?
18:38 - Ça dépend comment est-ce que c'est amené. C'est quoi l'objectif ?
18:42 - C'est d'avoir une France, une Chambre qui ressemble plus aux Français, c'est ce que dit Gaëlle Brodbillet.
18:46 - Je vais le dire autrement. Moi, mon objectif, c'est de rapprocher les élus,
18:49 et notamment les élus nationaux, de leurs concitoyens.
18:52 - Et donc, est-ce que ça passe par là ? C'est la question.
18:54 - Un système proportionnel dans lequel des députés n'auraient plus de circonscription
18:59 tend à rapprocher les députés de leurs administrés.
19:02 - Donc, votre réponse ?
19:03 - Non, je ne pense pas.
19:04 - Donc, vous n'y êtes pas favorable ?
19:05 - Je ne pense pas. Donc, on réfléchit à comment est-ce qu'on a une Assemblée qui est davantage représentative,
19:10 je veux bien, mais ça ne doit pas se faire au détriment de la proximité entre, encore une fois, les élus et leur circonscription.
19:17 Moi, je vais vous dire, j'ai quatre villes dans ma circonscription.
19:20 Châtenay-Malabry, Sault, Antony, Bourg-la-Reine.
19:23 Demain, si je n'ai plus de circonscription, qui ira à Châtenay-Malabry, Sault, Antony et Bourg-la-Reine ?
19:28 Peut-être plus personne.
19:29 Et là, je vous parle de territoires qui sont des territoires franciliens, donc ce sera plus facile d'y aller que l'Assemblée nationale.
19:34 - Mais c'était une promesse présidentielle.
19:35 - Pardonnez-moi ?
19:36 - C'était une promesse présidentielle.
19:37 - C'était une promesse présidentielle.
19:38 On se rend compte, je pense, depuis 2022, qu'en fait, la proportionnelle, les Français,
19:42 quand ils veulent de la représentativité, ils savent le faire.
19:45 Vous voyez ? Quand on regarde ce qu'est l'Assemblée nationale aujourd'hui,
19:48 on n'a pas eu besoin de la proportionnelle pour avoir 100 et quelques députés d'UPS,
19:53 90 députés du Rassemblement national.
19:55 - Donc vous n'êtes pas pour ?
19:57 - Je suis pour ce qu'on réfléchisse à un modèle qui permet de rapprocher les députés de leurs concitoyens.
20:02 - Merci Maude Bréjon d'avoir été l'invitée de France Inter ce matin.

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