• il y a 6 mois
Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00 - Mardi prochain, le 2 avril, ce sera la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme.
00:05 Et notre invité est concerné. Bonjour Paul Elkarat.
00:07 - Bonjour Caroline.
00:09 - On vous connaît bien ici. Vous êtes chroniqueur, vous êtes écrivain.
00:12 D'ailleurs vous avez publié votre dernier livre qui s'appelle "Crimes et mystères de France" chez Harper Collins.
00:18 C'est un tour de France des crimes et des faits divers, c'est ça ?
00:21 - Oui c'est ça. Alors rien à voir avec l'autisme, je rassure tout le monde.
00:25 Il y a peut-être des gens porteurs d'autisme dedans, mais on n'est pas au courant.
00:29 - C'est une coïncidence.
00:31 - Oui c'est un tour de France des affaires criminelles qui ont touché le pays, le territoire français du 15e au 20e siècle.
00:39 C'est une quarantaine d'affaires que je traite à l'image du premier livre qui traitait juste de la région francilienne.
00:47 Là je traite de toutes les régions de France et de Navarre.
00:53 Et ça m'a bien plu de le réaliser, de le concocter.
00:59 Comme c'est de l'histoire de la criminologie, j'aime bien raconter.
01:02 - C'est votre dada.
01:03 Vous vous êtes fait connaître en 2019 en devenant l'un des plus grands champions du jeu "Les 12 coups de Midi" sur TF1,
01:09 auquel vous avez participé 153 fois.
01:12 Et vous êtes autiste Asperger.
01:14 On rappelle que les troubles du neurodéveloppement auquel appartient l'autisme,
01:17 ça concerne 5% de la population, c'est 35 000 naissances par an.
01:21 Est-ce que c'est important qu'il y ait une journée de l'autisme ? A quoi ça sert ?
01:25 - Eh bien ça ne sert à rien.
01:27 Non je plaisante.
01:29 Il y a en tout 700 000 individus en France qui sont porteurs d'autisme.
01:35 Et encore, on ne compte même pas ceux qui n'ont pas eu de diagnostic et qui sont très très nombreux.
01:40 L'attente est extrêmement longue.
01:42 J'en ai conscience vu que j'ai été à leur place.
01:45 - Vous vous êtes diagnostiqué à quel âge ?
01:46 - 16 ans.
01:47 - Donc on est un peu dans une moyenne tardive, j'ai envie de dire,
01:51 tout simplement parce qu'il y a une méconnaissance latente de l'autisme et de ses spécificités.
01:58 Et oui, l'importance d'une journée de l'autisme,
02:01 en même temps que l'importance d'une journée pour toutes sortes de maladies,
02:05 de troubles, de déficits intellectuels, de pathologies, etc.
02:09 J'englobe un peu tout.
02:11 C'est en premier lieu, en tout premier lieu, une visibilisation de la différence
02:18 qui permet justement une explication poussée de ce qu'est l'autisme dans toute sa grandeur,
02:26 dans toute sa diversité, dans toute sa problématique aussi.
02:35 Ça permet de faire avancer les mentalités.
02:41 - Il y a encore trop de tabous ?
02:42 - Trop d'idées préconçues, de tabous, je ne sais pas.
02:45 - De préjugés.
02:46 - Il n'y a pas vraiment d'interdiction à cela,
02:48 c'est plutôt les gens qui s'interdisent de parler de ces sujets-là.
02:51 Mais c'est d'ailleurs surtout ça le tabou, c'est les gens qui s'interdisent de parler de ça,
02:55 alors que justement, il est très intéressant de parler de ces sujets qui sont indéniablement importants
03:03 et qui font partie de la vie de millions de personnes en France.
03:10 - Alors justement, pour lutter contre ces idées préconçues,
03:13 vous avez participé au tournage de plusieurs petites vidéos
03:16 qui seront diffusées pour la journée de l'autisme mardi,
03:18 sur un ton humoristique, pour déconstruire les préjugés.
03:21 Vous êtes avec Paul Mirabel, l'humoriste, qu'on connaît bien aussi sur Canal+.
03:25 - Paul Biss.
03:26 - Paul Biss, voilà, vous deux Paul, exactement.
03:28 - Exactement.
03:29 - On regarde et on reparle.
03:30 - Oui, allons-y, allons-y.
03:31 - Le traité de Tordesillas.
03:33 - 1494.
03:34 - Quelle est la capitale de la Suatini ?
03:37 - M'babad.
03:38 - OK, donc tu sais tout sur tout, t'es vraiment une grosse tête.
03:44 D'ailleurs, en parlant de tête, j'ai une autre question.
03:47 Qu'est-ce que je ressens là ?
03:50 - Tu es content ?
03:53 - Non, regarde bien mes yeux.
03:56 - Je sais pas.
03:59 - Je suis contrarié.
04:00 - Contrarié ? T'as donné ta langue au chat ?
04:02 - Je suis pas donné ma langue au chat, y a un chat.
04:05 - Les personnes autistes ont des difficultés à reconnaître les émotions
04:09 et à comprendre les expressions imagées.
04:11 En avoir conscience, c'est déjà un premier pas.
04:14 - Y a pas de chat, qu'est-ce que tu racontes ?
04:16 - Mieux connaître l'autisme, c'est mieux vivre ensemble.
04:19 - C'est dégueulasse en plus de donner sa langue au chat.
04:21 - Ça vous plaît de vous revoir ?
04:28 - Ah non, ça me plaît.
04:29 - Vous la connaissez de toute façon.
04:31 - Moi je connais les expressions.
04:33 - Vous jouez un rôle.
04:36 - Mais je sais très bien qu'il y en a des millions d'autres
04:39 qui ne les comprennent pas.
04:40 J'essaie de parler à un plus grand nombre.
04:43 - On dit qu'il y a autant d'autismes que d'autistes, évidemment,
04:46 mais il y a un certain nombre de points communs.
04:48 - Oui, de critères.
04:49 - Et notamment la difficulté avec les émotions,
04:51 ça c'est quelque chose qu'on peut, sans généraliser,
04:54 considérer comme un des critères ?
04:56 - Oui, le professionnel de santé spécialiste des troubles du spectre de l'autisme,
05:00 et en l'occurrence du syndrome d'Asperger,
05:02 c'est une dénomination qui est maintenant regroupée dans les TSA,
05:05 signifiait que tous les autistes étaient différents, évidemment,
05:08 mais qu'au sein de l'autisme, il y avait 4 ou 5 critères
05:12 qui énervaient l'autisme.
05:16 C'était la difficulté à comprendre les émotions,
05:20 à les schématiser, les intérêts d'y restreint,
05:23 les spécificités, etc.
05:26 La grande difficulté avec l'imprévu,
05:30 le second degré, l'humour...
05:32 - Changer les habitudes.
05:33 - Être imperméable à ça, c'est assez flagrant.
05:37 Après, évidemment, comme je l'ai dit,
05:39 il y a une plasticité neurologique-cérébrale qui est indéniable,
05:42 c'est-à-dire que toute personne avec autisme
05:45 n'est pas figée dans sa personnalité factuelle,
05:50 c'est-à-dire qu'il peut évoluer tout le temps.
05:53 Il peut évoluer ou déévoluer, justement.
05:55 - Vous, par exemple, vous avez appris l'humour, le second degré.
05:58 Dans quel sens vous avez évolué ?
06:00 - J'ai juste été à l'école avec des neurotypiques,
06:03 et donc j'ai cultivé un peu ce schéma mental,
06:09 ces mimétismes sociaux,
06:15 et donc j'ai pu, justement,
06:20 en sachant que je suis quelqu'un qui peut très facilement
06:25 "passer du coca-l'aide",
06:28 ça c'est encore une expression,
06:30 je suis en mesure de me réserver pour la plaisanterie,
06:35 pour le sérieux,
06:37 et changer très rapidement ma manière de parler,
06:43 de faire, en fonction de l'interlocuteur,
06:45 en fonction de la situation, etc.
06:47 Je suis quelqu'un qui peut être très changeant,
06:50 contrairement à certains autres qui peuvent être plus psychorigides,
06:54 ne pas changer leur façon d'être au quotidien, etc.
07:00 - Parfait, merci beaucoup Paul, on a terminé le temps.
07:03 Vous pourriez rester nous parler pendant des heures de l'autisme.
07:07 - Il faut savoir s'arrêter.
07:09 Je vous rappelle votre...
07:11 ♪ ♪ ♪

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