Jean-Luc Mélenchon évoque la crise de l'eau et l'immigration sur le territoire mahorais.
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00:00 La situation en Mayotte n'est pas supportable.
00:05 Je pense que le dire, c'est dire une chose évidente.
00:08 Personne ne peut supporter ça,
00:10 ni ceux qui regardent avec affection les Françaises et les Français
00:17 qui vivent là et qui vivent dans une situation à tous égards insupportable.
00:21 Déjà par les coupures d'eau,
00:23 j'ai été témoin de l'intervention de M. Camardine à la tribune de l'Assemblée nationale,
00:28 disant autrefois on se douchait un jour sur deux, maintenant c'est un jour sur trois.
00:33 Et M. Camardine disant avec émotion ce qu'il disait,
00:36 j'ai vu certains dans l'hémicycle en rire.
00:39 C'est qu'ils n'ont pas idée de ce qu'est la crise de l'eau.
00:41 Ensuite, les réfugiés qui arrivent des Comores
00:47 créent une situation que localement, à l'évidence, personne ne s'est organisé.
00:53 Or il est insupportable qu'une grande nation comme la nôtre
00:57 ne soit capable ni de rétablir l'eau courante à Mayotte,
01:00 ni de faire face à l'arrivée d'une jeunesse abandonnée.
01:04 Car précisément comme ils sont abandonnés,
01:06 eh bien il faut les recueillir.
01:08 Où est la difficulté je vous prie ?
01:10 Quelle difficulté matérielle avons-nous à ça ? Il n'y en a pas.
01:13 Alors j'entends parfaitement que devant la faillite de l'État dans cette situation,
01:18 eh bien les réunionnais de leur côté disant
01:20 "mais attendez, pourquoi vous nous demandez à nous de régler tous les problèmes
01:24 que vous êtes incapables de régler là-bas ?"
01:26 Donc il faut prendre les problèmes par le bout par lequel, pour ma part, je les prends.
01:30 C'est-à-dire la situation de Mayotte qu'il faut redresser.
01:33 Pas dans 100 ans, tout de suite.
01:35 Et qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas possible, parce que ce n'est pas vrai.
01:39 Nous savons tout faire.
01:40 Nous les Français, nous savons aussi bien faire comment il faut agir pour qu'il y ait de l'eau,
01:46 de l'eau qui permette aux gens de vivre dignement, parce que c'est leur revendication,
01:50 et d'être capables de prendre en charge la jeunesse abandonnée.
01:53 Et je vous mets tous en garde, réfléchissez bien.
01:56 J'ai l'âge qui me permet de vous dire que si vous abandonnez la jeunesse,
02:01 elle s'imposera à vous.
02:02 Et elle le fera à sa manière à elle quand elle aura été dépourvue de tout,
02:06 d'éducation, de culture, et par-dessus tout, d'amour familial.
02:11 Voilà ce que j'ai à dire.
02:12 Alors après, je peux entendre ce que les uns ou les autres disent en disant
02:16 "stop, ne nous demandez pas à nous de régler ce que vous n'êtes pas capables de régler."
02:20 Et alors, dans ce cas, je partage.
02:22 Je ne suis pas d'accord pour qu'on demande à la seule région réunion
02:27 de faire face à ce que la France, l'Hexagone, ne veut pas prendre en charge.
02:32 C'est à lui de prendre en charge ça.
02:34 C'est sans doute sur place et avec les moyens qui existent,
02:38 peut-être aussi en reprenant langue avec l'écomore,
02:41 parce qu'après tout, il y a un État souverain,
02:44 et peut-être que lui aussi pourrait se mêler de savoir ce que deviennent ses concitoyens.
02:49 Peut-être qu'on pourrait lui demander d'être sur ce sujet un peu plus actif
02:53 et un peu plus interactif.
02:55 Et s'il faut qu'on aide l'écomore à accueillir ses propres enfants,
02:59 eh bien il faut le faire.
03:01 Et quoi d'autre ?
03:03 Je vais vous dire une chose bien simple.
03:06 Les problèmes sans solution n'existent pas.
03:09 Par conséquent, le principal problème intellectuel qui se pose,
03:12 c'est de trouver la bonne solution.
03:13 Et les bonnes solutions, il y en a plein,
03:15 il n'y a pas besoin d'être un génie pour les proposer.
03:20 Ce que je vous dis là est l'expression des choses que j'ai entendues autour de moi
03:24 et de ce que je connais par moi-même ayant été longtemps une élue locale.
03:28 [Musique]