• il y a 4 mois
Jean-Luc Mélenchon a ravivé ce week-end l'hypothèse de son entrée à Matignon et suscité une nouvelle levée de boucliers au Nouveau Front populaire.

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Transcription
00:00« La politique et la campagne au jour le jour. J'ai l'intention de gouverner ce pays. »
00:05C'est l'une des phrases fortes de ce week-end, prononcée par Jean-Luc Mélenchon samedi sur France 5.
00:12Une petite phrase qui a fait vivement réagir ses adversaires et qui a alimenté la chronique tout le week-end.
00:18« Je ne m'élimine pas et je ne m'impose pas », a dit Jean-Luc Mélenchon.
00:21Je pense que c'est une formule qui est assez respectueuse du collectif, mais ça n'a pas suffi à éteindre la polémique.
00:27Levé de bouclier à gauche, en dehors des insoumis canales historiques, bien sûr.
00:32Fabien Roussel, le patron des communistes, a même rédigé, incommuniqué l'idée d'une nomination de Jean-Luc Mélenchon.
00:38On n'a jamais fait l'objet d'un accord. C'est faux et insupportable.
00:41François Hollande, l'ancien président, candidat en Corrèze, a appelé Jean-Luc Mélenchon à se taire.
00:47Marine Tondelier, l'écologiste, estime que si quelqu'un doit pouvoir animer la majorité,
00:51c'est clair que cette personne doit être très fédératrice au sein de nos familles politiques.
00:55Autrement dit, pas Jean-Luc Mélenchon. Clémentine Autain, insoumise en dissidence, ne dit pas autre chose.
01:00On voit bien qu'il y a une levée de bouclier. Jean-Luc Mélenchon, lui, a joué sa carte favorite, celle de la victimisation.
01:07« Je ne renoncerai jamais à l'honneur d'être une cible », a-t-il dit paraphrasant Cyrano.
01:12Et Jean-Luc Mélenchon s'assoit sur ses partenaires en disant qu'un mode de désignation a été trouvé.
01:17Vous l'entendez, oui, le candidat sera proposé par le groupe le plus important, dit-il, et il répète ça en boucle.
01:23Sauf que ce n'est pas du tout le cas. Les socialistes n'en veulent pas. Olivier Faure l'avait dit sur notre antenne la semaine dernière.
01:27Lui, il veut un vote pour désigner le candidat à Matignon.
01:30Il y a une autre voix de gauche qui ne croit pas à l'hypothèse Mélenchon à Matignon,
01:33c'est celle de Lionel Jospin, l'ancien Premier ministre, qui était l'invité de Benjamin Duhamel hier soir sur BFM TV. On l'écoute.
01:39Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon n'est pas la solution. Il y a un ton, il y a des purges, une communautarisation de certaines questions,
01:50et donc je pense qu'il faut que chacun se convainque, y compris Jean-Luc Mélenchon, qu'un autre choix devra être fait.
02:00Pardon Mathieu, mais sauf le respect que l'on doit à Lionel Jospin, est-ce que ce sont des voix qui pèsent encore ?
02:04Alors celle de Lionel Jospin, elle pèse. Elle pèse à gauche et je vais vous dire que c'est un réquisitoire que Jean-Luc Mélenchon ne pourra pas balayer du revers de la main.
02:10Pourquoi ? D'abord parce qu'il le respecte, Lionel Jospin.
02:13Il a été son ministre ?
02:15Il a été son ministre délégué à l'enseignement professionnel, on s'en souvient.
02:18Ils ont tous les deux le même passé. Ils ont commencé à l'organisation communiste internationale, le trotskisme.
02:22Ce sont tous les deux des doctrinaires, pas des politiques de communication.
02:26Ce sont deux politiques à l'ancienne.
02:28Jean-Luc Mélenchon, il disait de Lionel Jospin, il force le respect, il appartient à une variété de militants politiques qui ne cherchent pas à écraser les autres,
02:34à les enfouir sous les anathèmes, mais à l'emporter par le raisonnement.
02:36Ça, c'est ce que disait Jean-Luc Mélenchon en 2020.
02:38L'emporter par le raisonnement, le raisonnement de Lionel Jospin, il est clair.
02:41Ça ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon, l'homme de la situation.
02:44C'est drôle, il avait une phrase prémonitoire en 2020, Lionel Jospin, à propos du leader insoumis.
02:48Il disait de Jean-Luc Mélenchon, peut-il aller plus loin et plus haut ? Je ne sais.
02:51Il y aura peut-être un conflit entre son intelligence et son tempérament.
02:54Saura-t-il rassembler ou sinon accepter que d'autres le fassent ?
02:58On voit bien que la question, quatre ans plus tard, elle reste entière.
03:01Pourquoi il insiste, Jean-Luc Mélenchon ?
03:03Parce qu'il ne veut pas disparaître avec l'autodissolution.
03:05En fait, on a assisté à un passage au second plan, je ne sais pas si vous avez remarqué, du podium de 2022.
03:09Emmanuel Macron, exit.
03:11Marine Le Pen, exit.
03:13Elle, elle l'a choisi puisqu'elle met Jordan Bardella.
03:15Et Jean-Luc Mélenchon, exit aussi d'une certaine manière.
03:17Pourquoi je dis exit ?
03:18En gros, Jean-Luc Mélenchon, comme Emmanuel Macron, subissent un désamour de la part des Français.
03:23On le voit sur les marchés.
03:25Les partisans d'Emmanuel Macron se voient renvoyer les tracts à la figure quand ils affichent la figure du président.
03:30Et les électeurs de gauche disent, oh non, Mélenchon, surtout pas.
03:33Les Français sont passés à autre chose.
03:35Alors, c'est dur à avaler, mais c'est ainsi.
03:37Oui, mais il y a deux ans, il a fait 22 %, répètent en boucle les Insoumis en parlant de Jean-Luc Mélenchon,
03:42pour leur dire, oui, mais il y a deux ans, Emmanuel Macron a été élu président.
03:46C'est assez drôle de voir les Insoumis, qui sont les premiers à décréter la fin du macronisme,
03:51être incapables d'ouvrir les yeux sur ce qui pourrait être la fin du mélenchonisme.
03:55Jean-Luc Mélenchon sait que si la gauche l'emporte sans lui, elle avancera sans lui.
03:59Et c'est évidemment ce qui le met en boule.
04:02Merci, Mathieu. Culturez-vous, Lorraine.

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