• il y a 6 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 Bonsoir, bonsoir à tous, merci d'être avec nous pour le meilleur de l'info.
00:04 Dans un instant nous reviendrons sur la principale info de cette soirée.
00:07 Après la mort confirmée du petit Emile, la conférence de presse du procureur d'Aix-en-Provence,
00:11 beaucoup de questions se posent encore ce soir, mais une seule certitude.
00:15 Un enfant de 2 ans et demi ne devrait pas mourir, c'est ce que disait ce matin Frédéric Peschnar.
00:20 Ce qu'on peut dire c'est que c'est une affaire qui est particulièrement horrible,
00:24 puisque c'est un petit garçon qui a disparu et qui finalement, comme on pouvait le craindre,
00:29 est mort. Et chacun, chaque père, chaque mère, chaque grand-père, chaque grand-mère
00:35 peut se sentir directement concerné. C'est une des raisons pour lesquelles cette affaire est emblématique,
00:40 c'est qu'elle touche un enfant et un enfant ça ne devrait pas mourir.
00:43 Sur l'antenne de CNews aujourd'hui, le porte-parole de Tzahal est revenu sur cette frappe israélienne
00:48 que le monde entier, dont la France, condamne. Frappe qui a provoqué la mort de 7 humanitaires
00:52 de l'ONG World Central Kitchen qui livrait de la nourriture à Gaza.
00:56 À Gaza, Israël a présenté ses excuses.
00:59 Il n'y a ici évidemment aucune intention de toucher une ONG. En plus, World Central Kitchen, je le rappelle,
01:07 a également été une des premières ONG dans le monde à aider les Israéliens après le massacre du 7 octobre.
01:15 Nous regrettons terriblement cette tragédie qui a eu lieu aujourd'hui.
01:19 La frappe a effectivement été non intentionnée mais elle a eu lieu.
01:22 Donc nous menons une enquête au plus haut niveau des autorités de l'État d'Israël pour comprendre ce qui s'est passé.
01:29 Je rappelle que trois hôtels franco-israéliens sont toujours aux mains du Hamas depuis 179 jours.
01:36 Dimanche, ça fera 6 mois, une demi-année. Nous demandons pour Hofer, Oad et Orion la libération immédiate comme chaque soir.
01:43 Encore deux petites choses qui ont été très commentées aujourd'hui sur l'antenne de CNews.
01:47 D'abord les propos de Nicole Belloubet à propos de l'assassinat par un terroriste de Samuel Paty.
01:53 La ministre estime que l'État n'est pas responsable de sa mort.
01:57 Est-ce que vous estimez, vous Nicole Belloubet, que l'État a une part de responsabilité dans la mort de Samuel Paty, de ne pas l'avoir protégée ?
02:05 Alors si vous voulez, il y a sans doute des choses qui auraient pu être mieux faites.
02:09 Pour autant, je ne suis pas certaine que l'on puisse dire que l'État a une part de responsabilité dans l'assassinat de Samuel Paty.
02:18 On s'enlève les mains.
02:20 Bien évidemment que la question de la responsabilité de l'État se pose.
02:24 La question de Samuel Paty, c'est la question de la défaite de l'État français par rapport à l'islamisation, à l'islamisme politique en France.
02:32 L'islamisme terrorise la République, il ne sait plus comment réagir.
02:39 Ça c'est le commentaire de Richard Malca, l'avocat de Charlie Hebdo.
02:43 Au-delà de l'école, aujourd'hui, l'islamisme terrorise la République.
02:50 Je préférerais que ce soit la République qui terrorise l'islamisme.
02:54 Quand on laisse les enseignants seuls, quand on laisse les professeurs, quand on laisse les journalistes,
02:57 quand on laisse les écrivains seuls, les féministes seules, et bien quelque part, on les laisse, les islamistes font la feuille.
03:03 Bien entendu, à la juridique en lui-même, ce sont les islamistes qui l'ont tué et ce sont les djihadistes, bien entendu.
03:08 Mais aujourd'hui, nous ne sommes pas en ordre de bataille contre le purée d'islamistes.
03:13 Nous entendons beaucoup de mots, beaucoup de communications, mais on ne voyait pas beaucoup d'actes.
03:18 Est-ce qu'on fait assez contre les islamistes ? Est-ce qu'on est en train, au contraire, d'être totalement débordés ?
03:23 C'est une question que l'on pourra se poser tout à l'heure, c'est une question importante.
03:26 Et est-ce que la réponse judiciaire est adaptée ?
03:29 Bonsoir, Laura-Lise Bouvier, vous êtes avocate au Barreau de Paris, docteur en droit.
03:34 Xavier Roffert, bonsoir, vous êtes criminologue.
03:37 Je salue Jacques Dallès, qui est avec nous par visio, ancien procureur général de Grenoble,
03:42 initiateur du pôle Colcaise, basé à Nanterre, dédié à la résolution des affaires non élucidées.
03:49 Et vous signez ce livre, Colcaise, un magistrat enquête, c'est une édition mareille.
03:53 Et puis je salue évidemment Thomas Bonnet.
03:56 J'espère qu'on aura le temps de parler un peu de politique ce soir,
03:58 parce qu'on va évidemment beaucoup revenir sur la principale info de cette soirée,
04:03 le mystère autour de la mort du petit Émile au Vernay, 24 heures après la découverte des ossements.
04:09 Ce soir, on ne connaît toujours pas les raisons du décès du petit garçon de 2 ans et demi.
04:13 Le procureur d'Aix-en-Provence a tenu une conférence de presse
04:16 où il a donné des informations très importantes, mais pas la principale, les causes de la mort.
04:21 Toutes les hypothèses, accidents, homicides involontaires ou volontaires sont possibles.
04:26 On ne sait rien. En revanche, élément important ce soir,
04:29 la découverte des vêtements du petit garçon.
04:31 Et puis les précisions sur la découverte de ces ossements de crâne il y a quelques heures.
04:35 La promeneuse a découvert ces ossements entre 12h et 14h lors d'une promenade sur un chemin
04:46 qu'elle se souvient avoir arpenté plus d'un mois avant.
04:51 Perturbée par cette découverte, elle s'est saisie du crâne
04:56 en prenant des précautions pour ne pas le souiller et l'a placée dans un sac en plastique.
05:02 Elle est rentrée chez elle et a appelé la gendarmerie.
05:06 Elle a pu indiquer avec une bonne précision aux enquêteurs l'endroit, le lieu où s'étaient trouvés les ossements, c'est-à-dire le crâne.
05:15 A proximité du lieu où le crâne a été découvert, un ruisseau descend la montagne.
05:20 Le long de ce ruisseau, qu'on peut deviner par forte pluie devenir un torrent,
05:26 ont été retrouvés par les enquêteurs hier, en contrebas du chemin,
05:31 à environ 150 mètres du lieu de la découverte du crâne,
05:36 certains vêtements que portait Émile le jour de sa disparition.
05:40 On peut y voir un tee-shirt, ses chaussures et une culotte,
05:46 qui n'étaient pas rassemblées au même endroit mais qui étaient éparpillées sur quelques dizaines de mètres.
05:52 Jacques Dallest, bonsoir, c'est par vous que je voulais commencer.
05:56 On découvre hier un crâne, on pourra parler du témoignage et de la fiabilité du témoignage de la randonneuse,
06:05 même si ce soir le procureur d'Action Provence a écarté tous les doutes.
06:09 On découvre le crâne, quelques heures après on découvre des vêtements, ça signifie quelque chose ?
06:14 Je ne peux pas terminer puisque les gendarmes continuent à rechercher les os sements,
06:22 le reste du corps du petit Émile.
06:25 S'ils arrivent à en trouver, à retrouver certains de ces os, peut-être parleront-ils.
06:30 Je note simplement qu'aucun élément à ce jour ne permet de conforter une hypothèse criminelle,
06:39 c'est évidemment soit celle-là, soit l'hypothèse d'un accident.
06:42 On peut noter aussi qu'il n'y a aucune fracture antémortelle avant la mort sur le crâne de l'enfant,
06:50 car apparemment le crâne n'a pas été enfoui, non plus.
06:56 Ces vêtements, on les retrouve à 150 mètres, un peu en contrebas, pas très loin d'un ruisseau.
07:01 Ce sont les éléments objectifs, évidemment l'enquête se poursuit, il faut continuer à analyser tout ça,
07:07 analyser bien sûr les vêtements retrouvés, il manque le short d'ailleurs apparemment.
07:12 On en est là, donc personnellement je pense qu'on est plutôt sur une hypothèse accidentelle,
07:18 soit l'enfant est tombé, acheté, un peu épuisé, soit c'est un moment ainsi, étendu,
07:24 il peut être décédé aussi de froid, d'hypothermie, d'inadmission, etc.
07:29 Voilà, je crois que c'est tout ce qu'on peut dire actuellement.
07:31 Il ne faut évidemment rien évacuer, comme c'est le cas par les enquêteurs et les magistrats,
07:36 et on attendra, espérons-le, dans les prochaines semaines, si on a une réponse,
07:39 parce qu'il se peut aussi que malheureusement les techniques modernes
07:42 ne permettent pas clairement d'identifier les causes exactes du décès du petit Émile.
07:47 Et pourtant tout est mis en œuvre Jacques Dallest.
07:50 Lorsque vous avez entendu Xavier Hofer que des vêtements avaient été retrouvés à environ 150 mètres
07:55 de l'endroit où on avait découvert les ossements, en l'occurrence le crâne,
07:59 vous vous êtes dit "bon, il y a une chance pour qu'en réalité tout ce soit passé dans cette zone ?"
08:03 Bien sûr, mais...
08:05 Donc il n'y a pas eu de déplacement ? C'est ce que ça pourrait sous-entendre ?
08:08 Soyons prudents, des vêtements éparpillés ça peut être une des hypothèses,
08:15 mais là on parle un peu dans le vide, parce qu'il faut entendre que les vêtements aient été...
08:19 - Analysés ? - Analysés eux-mêmes, les vêtements retrouvés,
08:21 une des hypothèses est que l'enfant ait été déshabillé,
08:24 et puis que les vêtements aient été jetés un peu à droite et à gauche par un maniaque,
08:28 c'est aussi une possibilité, mais l'essentiel reste que l'enquête à partir de maintenant est criminalistique,
08:36 qu'elle dépend de la recherche des preuves par moyens scientifiques,
08:41 c'est-à-dire par moyens permettant de retrouver de la biologie,
08:46 permettant de retrouver des tâches, et que ces moyens-là sont lents,
08:50 car il faut naturellement qu'on analyse des choses,
08:53 et que l'analyse des réactions chimiques ne peut pas se faire comme ça en cinq minutes.
08:57 On a beaucoup d'autres extraits à vous faire écouter du procureur, simplement une réaction.
09:01 On sait qu'on est à environ 25 minutes de marche,
09:03 marche d'homme c'est ce qu'a dit le procureur tout à l'heure, environ 2,5 km.
09:08 C'est vrai que tout le monde se pose cette question, est-ce qu'un petit garçon est capable de marcher 2,5 km
09:13 quand on a deux ans, deux ans et demi ?
09:15 Moi, c'était lorsqu'on a découvert cette affaire du Auvergné,
09:18 c'est la première question que je me suis posée, comment c'est possible ?
09:20 J'ai eu un petit garçon, je sais ce que c'est un garçon de deux ans et demi,
09:24 vraiment, je suis dans l'interrogation absolue.
09:27 Oui, je pense déjà qu'on est tous très bouleversés par cette nouvelle,
09:32 on ne s'attendait pas non plus à ce que cette nouvelle tombe comme ça,
09:37 et je voudrais dire que je pense qu'on a tous une pensée pour la famille,
09:40 parce que c'est épouvantable, il n'y a rien de pire que cette situation-là.
09:44 Et voilà, j'ai une profonde pensée pour la famille, parce que je suis profondément bouleversée.
09:51 Effectivement, il y a beaucoup de zones d'ombre dans cette affaire qui devront être éclairées,
09:55 je trouve ça assez stupéfiant, parce qu'on a vu beaucoup de battus,
09:59 on a eu des brigades synophiles, on a quand même,
10:02 on a eu pendant neuf mois des gens qui ont cherché ce petit,
10:08 et au final, on retrouve ces ossements et on n'en a pas d'éléments supplémentaires.
10:16 Bon, je voulais qu'on écoute un deuxième extrait du procureur,
10:19 qui a précisé tout à l'heure dans quel état était le crâne,
10:22 et là aussi, il a donné des informations précieuses,
10:25 mais qui ne permettent pas de tirer de conclusions.
10:30 Le crâne présente de petites fractures et des fissures post-mortem.
10:36 Aucun traumatisme antémortem n'a été observé.
10:42 Le crâne présente des traces de morsure, probablement causées par un ou des animaux.
10:48 Une maxilliaire est absente, sans que l'on puisse savoir aujourd'hui
10:53 si cette maxilliaire s'est détachée naturellement ou sous la forme d'une traction,
10:57 sous la force d'une traction, pardon.
11:00 L'aspect des os et des dépôts sur ces os permettent d'affirmer
11:05 qu'ils n'ont pas été enfouis et qu'ils ont été exposés longtemps
11:10 aux variations météorologiques et aux intempéries.
11:14 Là encore, les analyses se poursuivent,
11:17 notamment pour déterminer si ces os ont pu rencontrer des biotopes différents.
11:23 Enfin, et c'est là l'important, ces seuls os ne permettent pas de dire
11:28 quelle est la cause de la mort d'Émile Soleil.
11:32 Jacques Dallest, lorsque le procureur dit "l'aspect des os montre qu'il n'a pas été enfoui",
11:37 ce que vous soulignez il y a quelques minutes,
11:40 quelles sont les portes dans ce cas-là qui sont fermées ?
11:44 En fait, il ne faut en fermer aucune encore à ce stade.
11:48 Effectivement, ce serait dangereux.
11:50 Souvent, l'erreur qui conduit à des crimes non élucidés,
11:54 c'est qu'on est parti sur une hypothèse et on reste dans cette hypothèse.
11:57 Ici, il faut vraiment tout envisager, même le pire.
12:00 Mais on a déjà des éléments qui démontrent, en tout cas que sur le crâne,
12:04 il n'y a pas de fracture de coup porté.
12:07 Cela dit, si on avait retrouvé une fracture sur le crâne,
12:10 ça n'aurait pas voulu indiquer une intervention extérieure,
12:14 mais ça aurait pu être aussi consécutif à une chute sur la tête.
12:17 En tout cas, le crâne n'a pas été enfoui,
12:20 pas de fracture avant la mort,
12:23 des traces de morsure d'animaux, ça c'est assez courant.
12:27 J'ai connu de près l'affaire de la petite Miley,
12:30 on avait des signes un peu similaires.
12:33 Je pense que les vêtements sont en mauvais état aussi,
12:36 sans doute à ronger ou à moitié déchiqueter,
12:39 mais ils permettront sans doute une analyse.
12:41 Voilà où nous sommes actuellement.
12:43 Ce n'est pas surprenant qu'on retrouve de façon dispersée des vêtements,
12:47 comme des os, puisqu'au fil du temps, le corps se dissocie.
12:50 Et évidemment, entre les ruissellements, le vent, les animaux sauvages,
12:54 il y a une dispersion qui se produit.
12:57 En général, souvent, et j'ai eu beaucoup d'affaires comme ça,
13:00 la première pièce "humaine" qu'on peut retrouver,
13:04 c'est le crâne, qui roule, qui est plus visible qu'un os.
13:09 Et là, ce qui va être difficile, c'est de retrouver des petits os d'un enfant jeune,
13:14 qui sont sans doute plein de terre, à moitié enfoui.
13:17 Peut-être qu'on les retrouvera.
13:20 Et même s'il retrouve ses os, on n'aura peut-être pas non plus
13:23 d'explication absolument définitive sur les causes du décès.
13:26 Alors, je vous ferai juste oublier deux choses.
13:28 Simplement, le procureur a donné quelques hypothèses sur le déplacement.
13:31 La question que je vais vous poser, c'est est-ce que le corps aurait pu être déplacé ?
13:35 On l'écoute.
13:38 Le crâne a été découvert sur un chemin qui est habituellement arpenté
13:42 par les promeneurs, les chasseurs.
13:44 On imagine qu'il a pu être déplacé.
13:46 Comment ? Par qui ? Ça, c'est une autre question.
13:49 Donc, il a pu l'être par les conditions météorologiques,
13:52 par les intempéries, l'eau qui déballe les pentes.
13:54 Il a pu l'être par les animaux, qui sont nombreux sur la zone.
14:00 Donc, possibilité encore tout à fait ouverte que le corps ait été déplacé.
14:06 Si vous voulez bien, juste une question sur le témoignage de la joggeuse.
14:11 Parce qu'on est parti de là.
14:12 Hier, on s'étonnait quand même que cette femme ait pris le crâne,
14:16 l'ait mis dans un sac, soit rentrée chez elle,
14:19 avant d'appeler la gendarmerie ou les policiers.
14:24 Donc, le procureur a dit non, le témoignage est fiable.
14:27 Mais quand même, est-ce que vous, si vous étiez en face de ce cas-là,
14:30 vous auriez fait la même chose ?
14:31 On s'est tous posé la question aujourd'hui.
14:33 Moi, de mon côté, non, parce qu'une modification d'une potentielle de crime,
14:37 c'est un délit qui est puni par le code pénal.
14:39 Mais on peut quand même imaginer qu'au vu de l'émotion qu'a suscité cette affaire,
14:48 et puis au vu du fait qu'il y avait eu une mise en situation quelques jours avant,
14:51 peut-être que cette dame a pensé bien faire
14:54 et n'a pas pensé que ça risquait de modifier des choses.
14:57 Mais raison de plus, vous savez que depuis des mois, depuis neuf mois,
14:59 vous cherchez un enfant qui a disparu.
15:02 La France entière a les yeux rivés là-dessus,
15:04 qui vient d'avoir une mise en situation, une sorte de reconstitution.
15:08 Le Haut-Vernay, on sait ce qui s'y passe.
15:10 Tout le monde est très attentif à chaque signe.
15:13 Vous découvrez un signe, il me sent, vous aviez offert,
15:15 que la première chose que vous faites, c'est d'alerter la police, simplement.
15:18 Mais encore une fois, je le dis, le témoignage a été fiabilisé.
15:20 C'est ce qu'a dit le procureur.
15:21 Oui, mais ce n'est pas comme ça que réagit l'être humain.
15:23 Vous savez, tous les êtres humains ont une espèce de bulle autour d'eux
15:27 dans laquelle ils passent leur vie.
15:29 Il y a tout ce qu'ils aiment, tout ce qu'ils détestent,
15:31 tout ce qu'ils ont envie de faire, tout ce qu'ils haïssent, etc.
15:34 Et puis, brutalement, une fois dans leur vie peut-être, pas plus,
15:37 la bulle crève.
15:39 Il y a un braquage à côté de chez eux, il y a un attentat.
15:42 Et à ce moment-là, comment réagissent les gens ?
15:44 Ils réagissent par la sidération la plus complète.
15:47 C'est-à-dire que ces témoignages-là sont généralement
15:50 en ce qui concerne ce qu'ils ont vu d'une immense fragilité.
15:53 Mais, en plus de ça, quels gestes vont-ils faire ?
15:56 "Ah mon Dieu, si c'était le petit, je cherche à droite et à gauche
15:59 et un sac en plastique sur moi, je mets le crâne dedans."
16:02 C'est un des réflexes possibles.
16:04 Ça ne me paraît pas extravagant de la part de quelqu'un
16:06 qui n'est pas forcément dans la criminologie,
16:09 dans la criminalistique et dans l'étude des scènes de crime.
16:12 Oui, c'est vrai. Et puis, en plus, il ne faut pas oublier quand même
16:14 qu'il y a beaucoup de personnes qui ont participé aux battues.
16:17 Ça a suscité beaucoup d'émois à la disparition d'Emile, cet été.
16:20 On a énormément de personnes, on a des pseudo médiums aussi
16:23 qui ont cherché Emile sur les réseaux sociaux.
16:26 On a quand même des gens qui ont aidé à le chercher.
16:29 Donc, je pense que tout le monde aurait voulu aider à résoudre cette enquête.
16:33 Le problème, c'est qu'il y a eu des fouilles,
16:35 l'endroit a été quadrillé et qu'on n'a rien vu.
16:38 Et que le procureur, vous l'avez entendu, a dit
16:40 "c'est un endroit qui est arpenté par des chasseurs, des randonneurs, etc."
16:45 Donc, il a reconnu peut-être que cette zone n'avait pas été explorée
16:49 pour des raisons climatiques et de végétation.
16:52 Là aussi, ça m'intéresse de vous entendre.
16:53 Allons écouter le procureur.
16:54 Si le lieu de la découverte du crâne d'Emile est bien situé
16:59 dans le périmètre des recherches opérationnelles des premiers jours,
17:02 je ne peux affirmer aujourd'hui que chaque mètre carré
17:06 a été foulé par un membre des équipes de recherche et d'investigation
17:10 aussi loin soit-elle allée.
17:13 Je rappelle que nous sommes au mois de juillet 2023,
17:17 que la végétation est dense, qu'elle est haute,
17:21 que la topographie est difficile,
17:23 que le terrain en dehors des chemins est très escarpé.
17:26 Ce terrain comprend des pentes naturelles qui peuvent avoisiner les 30%,
17:30 rendant difficile l'accès et la visualisation de chaque mètre carré.
17:35 Et que dire des conditions météorologiques dans lesquelles
17:38 ces recherches ont été entreprises, les premières recherches, j'entends.
17:42 Les températures avoisinaient alors, à l'époque, 30 degrés à l'ombre.
17:46 Rendant la marche difficile.
17:49 Températures qui ont pu altérer l'efficacité des chiens pisteurs.
17:52 Nous ne pouvons affirmer si le corps d'Emile était d'ores et déjà présent
17:56 dans la zone couverte par les recherches entreprises initialement.
17:59 Et que s'il s'y trouvait, il aurait été nécessairement découvert.
18:04 Le flair des chiens pisteurs aurait pu être altéré par la chaleur.
18:08 Première phrase qui est très étonnante.
18:11 - Oui mais ce qui me paraît évident, avant-hier, à Paris, il y avait un vent infernal.
18:17 À Paris, dans le 13ème, il y avait des rafales de vent qui bousculaient
18:21 les bouteilles et qui les faisaient voler à 2-3 mètres.
18:23 On est à plus de 1000 mètres d'altitude.
18:25 Vous vous rendez compte ?
18:27 Ça peut avoisiner les vents en ouragan.
18:30 On signale des fois des vents à 150-200 km/h.
18:33 Ça peut balayer des choses sur des distances assez importantes.
18:36 C'est ça qu'il faut prendre conscience.
18:38 - Un jour, je suis d'accord.
18:40 Mais ça a été ratificé pendant des dizaines de jours.
18:43 - Oui, et moi ce qui me surprend beaucoup, c'est qu'aujourd'hui,
18:46 on a des moyens techniques, on a des moyens technologiques
18:49 qui sont quand même très importants.
18:50 On a des drones, on a les brigades synophiles, on a l'analyse ADN,
18:53 on a les entomologistes qui sont là pour analyser les insectes.
18:56 On a quand même un panel d'outils qu'on n'avait pas avant,
18:59 qui nous permettent... Le terrain n'était quand même pas immense non plus.
19:03 Il fallait le circonscrire.
19:04 Si on nous dit qu'après, il y avait trop de végétation
19:07 et qu'on ne pouvait pas accéder à cet endroit-là et qu'on ne l'a pas fouillé,
19:09 alors qu'en fait, le petit y était,
19:11 je trouve que c'est quand même un peu difficile.
19:14 - Alors Jacques Dallès, justement, il est très prudent, le procureur.
19:18 Il y a cette phrase, "Nous ne pouvons pas affirmer que le corps d'Émile
19:20 était déjà présent dans la zone à l'époque de sa disparition."
19:24 Est-ce qu'ils sont passés à côté ?
19:26 - C'est possible.
19:28 Vous savez, moi, j'ai toujours trop entendu que les recherches étaient absolues,
19:34 que tout avait été minutieusement examiné.
19:38 En fait, on ne peut pas examiner centimètre par centimètre carré
19:41 un espace escarpé avec un fort dénivelé.
19:45 On est en zone de montagne, on est à 1 200 mètres.
19:47 Ne l'oublions pas.
19:48 Moi, j'ai exercé pendant longtemps dans des ressorts de montagne.
19:51 J'habite dans une région de montagne.
19:53 On vient d'ailleurs de découvrir aujourd'hui le corps d'une randonneuse
19:56 qui avait disparu il y a trois mois dans le nord du département.
19:59 C'est dire la difficulté, elle avait été recherchée, évidemment,
20:02 au moment de sa disparition.
20:03 C'est dire qu'il ne faut pas non plus surestimer la capacité de ces recherches.
20:09 Elles sont très bien faites, mais quand vous avez une forte végétation,
20:13 des trous, des infractuosités, des déclivités,
20:16 forcément un petit corps replié, recroquevillé sur lui-même peut passer inaperçu.
20:22 Surtout si, malheureusement, et là je parle de choses assez désagréables,
20:26 si la décomposition n'attire pas.
20:28 Et on est sur des grandes surfaces.
20:31 On est en zone de montagne.
20:32 Il ne faut pas l'oublier.
20:33 Le même fait qui se produirait en plaine,
20:37 ce serait sans doute une chose bien différente.
20:39 Donc on a ça et le procureur a bien dit que lorsqu'il y a eu de nouvelles fouilles,
20:44 quinze jours après les premières, la zone en question,
20:47 où on a retrouvé le crâne, n'avait pas été réexaminée.
20:51 Et donc il explique qu'on soit passé à côté.
20:53 C'est fort probable, évidemment.
20:56 Bien sûr, c'est une hypothèse.
20:57 Il peut y en avoir d'autres.
20:58 Le corps aurait pu être déposé postérieurement à ces fouilles.
21:02 Mais on en est là pour l'instant.
21:04 Voilà, donc question importante, Xavier Hofer, qui peut se poser encore.
21:08 Le corps aurait pu être déplacé.
21:11 Parce qu'encore une fois, je rappelle ce qu'a dit le procureur.
21:13 Il a dit que c'était un chemin de randonnée.
21:16 Donc il y avait aussi à la fois des joggeurs.
21:19 La saison permet sans doute d'y accéder plus facilement.
21:22 Et puis des chasseurs.
21:23 Et à plus de 1000 mètres dans les Alpilles,
21:26 il y a des fauves, il y a des loups.
21:30 Non, ce n'est pas très très haut, les Alpilles.
21:33 Non, mais à plus de 600-700 mètres d'altitude, là on est à 1200 mètres.
21:37 Ça peut être un animal qu'il a déplacé, un chien sauvage, n'importe quoi.
21:41 Ce n'est pas forcément un être humain.
21:43 Le fait qu'aucun autre ossement ait été retrouvé, ça pose également question.
21:49 C'est surprenant.
21:50 Alors peut-être que c'est la question des intempéries.
21:52 Moi, je ne suis pas spécialiste.
21:54 On verra ce que donnera l'enquête.
21:57 Moi, ce que je me dis là, c'est que l'enquête risque d'être très longue,
22:01 très compliquée aussi, et qu'on risque d'en venir à ce qu'on appelle un "cold case",
22:06 à savoir une affaire qui n'est pas élucidée,
22:08 et pour laquelle justement on a des moyens techniques
22:11 qui permettent d'essayer de résoudre cette affaire-là.
22:14 Et justement, alors j'en viendrai certainement à cette question-là après,
22:18 mais le droit justement a évolué pour éviter la question de la prescription.
22:21 Je pense que c'est ce qui pose problème avec les "cold cases".
22:24 La question des "cold cases", des affaires non élucidées,
22:26 c'est un terme qui nous vient du droit anglo-saxon,
22:28 pour lequel il n'y a pas de prescription.
22:30 Et en France, à partir du moment où un juge d'instruction estime
22:34 qu'il y a très peu d'éléments, et qu'en gros le dossier doit être mis de côté,
22:39 il rend une ordonnance de non-lieu,
22:41 ce qui commence à faire courir la prescription.
22:43 Donc le temps est l'ennemi de la vérité, d'une certaine manière.
22:45 Sauf qu'on s'est quand même aperçu qu'aujourd'hui,
22:48 avec les nouvelles techniques qu'on a,
22:50 l'ADN, tout ce qui est en train justement d'être développé
22:53 et d'être mis en place sur le terrain pour essayer de résoudre cette affaire,
22:57 on peut arriver à trouver des éléments qu'on n'aurait pas réussi à trouver il y a 20 ans.
23:01 L'homme des "cold cases" est avec nous en visio.
23:04 C'est Jacques Dallès, vous affirmez,
23:06 vous êtes d'accord avec ce que vient de dire Maître Bouvier ?
23:09 Bien sûr. Juste un petit détail.
23:12 On l'a dit, et le procureur l'a expliqué,
23:15 qu'on a identifié des traces de morsures d'animaux sur le crâne.
23:19 Ce qui tente à laisser penser que des animaux,
23:22 peut-être ronards et autres, ont dû déplacer le crâne.
23:26 Et ça peut expliquer qu'ils soient loin, à 150 mètres, des vêtements.
23:31 Donc on a quand même des traces qui démontrent qu'il y a eu des tentatives
23:36 de la part d'animaux et que, pressemblablement,
23:39 ce sont ces animaux qui ont déplacé ce crâne.
23:42 On a beaucoup de choses encore à dire sur l'enquête.
23:45 Juste un mot, Xavier Roff.
23:47 Dans le corps humain, l'ossification s'achève vers 21 ans.
23:50 À 2 ans, les os sont extrêmement mous et extrêmement fragiles.
23:53 C'est fait exprès pour que les petits, qui tombent toujours,
23:56 ne se cassent pas les os.
23:58 Donc ils ont pu être rongés beaucoup plus facilement,
24:02 et dispersés et émiettés que, pardon de dire des choses horribles,
24:06 que ce que leur a été le corps d'un adulte.
24:09 On est dans des détails terribles, on le sait tous.
24:12 On marque une pause pour rappeler les titres,
24:15 mais on ne peut pas dire que c'est 21h31 et que Simon Guilain
24:18 nous a rongés.
24:20 - Bonsoir, Olivier.
24:22 Après une forte montée des os ces derniers jours,
24:25 la décruse poursuit.
24:27 Aujourd'hui en Bourgogne, les départements de Lyon
24:30 et de la Saône-et-Loire restent néanmoins en vigilance rouge
24:33 face au niveau exceptionnel de certaines rivières.
24:36 Plusieurs départements du sud et de l'ouest de la France
24:39 sont quant à eux en vigilance orange également
24:42 au nord d'Elsinki.
24:44 Un élève a été tué et deux autres enfants ont été grievement blessés.
24:47 L'arrestation du très jeune suspect s'est déroulée dans le calme.
24:50 Il était en possession d'une arme à feu au moment de son interpellation.
24:53 Et puis la mort de Shannon, 13 ans, a provoqué une onde de choc
24:56 dans le village de Kofri, qui est situé dans l'Oise.
24:59 Violée le 6 mars dernier, elle avait passé près d'un mois
25:02 dans le coma à l'hôpital, avant donc de succomber
25:05 à ses blessures la semaine dernière.
25:07 Trois personnes ont été mises en examen, dont le violeur présumé,
25:10 sous extension provisoire.
25:12 Shannon aurait eu 14 ans vendredi prochain, Olivier.
25:15 - Merci beaucoup, Simon.
25:17 On va revenir sur l'enquête qui concerne le petit Émile
25:20 après la découverte hier du crâne et aujourd'hui des vêtements.
25:23 Pas d'hypothèse privilégiée, on l'a dit.
25:26 La mise en situation, la reconstitution de la semaine dernière
25:29 n'a pas permis de faire de lien avec la découverte d'ossements ?
25:32 - Oui. Ce qui est quand même surprenant, c'est que ces ossements
25:35 arrivent juste après la mise en situation.
25:38 La mise en situation ou les reconstitutions, c'est quand même
25:41 un acte majeur de l'institution à la française,
25:44 parce que le procureur mène une action inquisitoire et pas accusatoire.
25:47 On cherche les éléments. Il faut savoir quand même
25:50 qu'il y en a très peu de reconstitutions et de mises en situation,
25:53 parce que ça coûte très cher, ça mobilise beaucoup d'équipes.
25:56 Je suppose quand même que si jamais ils ont mis en place
25:59 cette reconstitution, c'est qu'ils avaient quand même des éléments
26:02 qui leur laissaient penser que potentiellement, ils pouvaient trouver des choses.
26:05 - Moi, j'ai entendu le procureur dire qu'il n'y a pas de lien ce soir.
26:08 Après, il y a le secret de l'instruction et puis le hasard existe aussi.
26:11 - Ça peut être facilement une coïncidence.
26:14 Je voulais peut-être élargir un peu le sujet.
26:17 C'est naturellement une affaire très triste et très grave.
26:20 Mais s'agissant en général de la sécurité des Français,
26:23 il faudrait peut-être parler un peu aussi du pire sondage
26:26 depuis le début de la cinquième année.
26:29 - Mais on en parlera. - Ah bon, très bien.
26:32 - On en parlera, à priori. On n'a pas tout à fait fini sur l'enquête.
26:35 Tout à l'heure, il y a un gendarme qui a parlé pendant le point presse.
26:39 Il a donné l'étude, enfin il y a l'enquête sur l'utérite, etc.
26:43 Mais il y a l'enquête administrative et c'est colossal
26:46 ce qui a été réuni comme information. Je vous propose de l'écouter.
26:50 - On a vérifié aujourd'hui et traité 1696 signalements,
26:57 11 autres signalements sont en cours de traitement actuellement.
27:00 Signalements que nous avons reçus par mail, par voie téléphonique, par lettre.
27:05 Ça peut être des signalements oraux également.
27:07 Donc chaque signalement est effectivement vérifié avec la même rigueur.
27:10 On a mené 157 auditions.
27:13 En termes de données numériques, on a recueilli un million de pages,
27:16 aujourd'hui numériques, que nous devons étudier, que nous étudions.
27:19 On a travaillé sur près de 1000 personnes titulaires de lignes téléphoniques
27:24 qui étaient présentes à proximité du Auvergnet au moment des faits.
27:28 On a procédé à des analyses sur 500 prélèvements SLD
27:31 et 18 véhicules ont fait l'objet d'opérations de police technique et scientifique complètes.
27:36 - Un million de pages reçues, 1000 personnes entendues, 500 prélèvements.
27:42 Il y en a pour 10 ans de travail en réalité Jacques Dalles,
27:45 pour analyser sérieusement ces informations.
27:48 - Peut-être pas 10 ans, mais vous avez remarqué que ça fait 9 mois maintenant
27:53 que l'enquête est en cours et elle n'est pas terminée.
27:55 Chaque fois qu'il y a des disparitions, il y a un gros travail, c'est le cas de la petite Lina,
27:59 il y a un gros travail d'investigation téléphonique, informatique, etc.
28:05 Donc ça, les gendarmes savent faire, ils ont des moyens humains,
28:09 ils travaillent de façon méticuleuse.
28:12 Et ça peut durer encore un certain temps.
28:15 Est-ce qu'on aura une solution définitive ? C'est encore à démontrer.
28:18 Juste une petite chose, le procureur ce n'est plus lui qui dirige l'enquête,
28:22 ce sont les juges d'instruction, comme cela a été dit.
28:24 Donc le procureur ne peut pas tout dire.
28:26 Il doit préserver ce secret.
28:28 Il peut y avoir aussi une stratégie assez compréhensible
28:31 de ne pas révéler des détails qui peuvent être utiles pour la suite des investigations.
28:36 - Pendant que vous parliez, on a vu quelques images de la Bouilladis,
28:39 c'est l'endroit où vivent les parents du petit Émile.
28:43 Vous avez vu les hommages qui lui sont rendus.
28:46 Et vraiment, il y avait une émotion terrible dans le village tout à l'heure
28:48 lorsque Stéphanie Rouky, pour CNews, a tendu son micro.
28:52 - Ça m'a fait beaucoup de peine, un enfant comme ça, triste.
28:57 - Je crois qu'il est frustré.
28:59 Ils nous disent vraiment ce qui s'est passé.
29:03 C'est déjà un dépayé.
29:05 - Une grosse émotion, parce que la mort d'un enfant, c'est toujours très tragique.
29:12 Et surtout dans ces conditions où tout le monde était suspecté.
29:17 On en arrivait même à penser que les extraterrestres étaient passés par là.
29:23 Parce qu'avec les fouilles, c'est terrible.
29:27 - C'est vrai que toutes les hypothèses sont possibles, même les plus dingues.
29:32 Et certaines font mal d'ailleurs, parce que la famille doit se protéger.
29:36 Vous avez offert.
29:38 - Bien entendu.
29:40 Ils ont la grande difficulté à l'heure actuelle de se trouver devant une situation intolérable.
29:45 Et la justice, je parle sous le contrôle d'une avocate et d'un haut magistrat,
29:51 chaque acte, chaque ligne doit se faire avec la rigueur de la procédure pénale.
29:56 C'est en vue d'un acte de justice.
29:58 Ce n'est pas uniquement pour découvrir une solution à un roman policier.
30:02 C'est quelque chose qui se fait dans la plus grande rigueur.
30:04 - Jacques Dallais, quelle est la qualification qui a conservé le programme ?
30:09 - Enlèvement et séquestration.
30:11 On est passé du recherche des causes d'une disparition, qui est le cadre initial,
30:16 à une information ouverte pour enlèvement et séquestration.
30:20 Et c'est tout.
30:22 Ce cadre juridique est un cadre criminel,
30:24 qui permet aux juges d'instruction de travailler très largement.
30:28 Si d'aventure des éléments amenant à une thèse qui serait criminelle apparaissait,
30:35 il faudra élargir la qualification,
30:37 éventuellement à des faits d'homicide volontaire sur mineurs de 15 ans.
30:42 On n'en est pas là.
30:43 Pour l'instant, les juges d'instruction ont un cadre juridique tout à fait satisfaisant
30:48 et qui leur permet de travailler encore de longs mois, s'il le faut, sur cette affaire.
30:53 - Merci beaucoup. Je vous remercie d'avoir donné votre éclairage à distance avec nous.
30:58 On va marquer une pause et on va parler à présent du sujet que je souhaite évoquer ce soir.
31:04 Xavier Hofer, le sondage le plus incroyable, le plus dingue, désastreux, c'est le bon mot,
31:10 sur l'insécurité en France.
31:13 Et pas le sentiment de Dithria. On revient.
31:16 La suite du Meilleur de l'Info, avec ce qui nous paraissait très important aujourd'hui,
31:24 c'est de parler de ce sondage sur l'insécurité en France.
31:26 Thomas Bonnet, 92% des personnes interrogées pour CNews Europe et Paris Match
31:31 montrent qu'une immense majorité, quasiment tous les Français, 92% des Français,
31:36 jugent que l'insécurité gagne du terrain ces dernières années dans l'hexagone.
31:40 Ça veut dire gauche, droite, même combat, tout le monde est d'accord là-dessus.
31:43 - D'ailleurs, ce qui est très intéressant dans ce sondage, c'est que selon les sensibilités
31:47 de droite et de gauche, on retrouve un sentiment partagé par une grande majorité des Français.
31:53 Et surtout, ce qui est intéressant dans ce sondage, au-delà des questions d'insécurité,
31:56 vous parliez d'un sondage désastreux, et il l'est effectivement,
31:59 mais il y a l'aspect de gagne du terrain, ce qui veut dire qu'il y a une dynamique qui est négative
32:03 et donc une évolution qui est très négative et un pessimisme aussi qui grandit de la part des Français.
32:09 C'est un sondage qui, à mon sens, doit figurer en haut de la pile des dossiers
32:13 qu'ont les ministres de l'Intérieur, le Président de la République, le Premier ministre,
32:16 parce que c'est quelque chose... - Et de la justice.
32:18 - Et de la justice, évidemment, évidemment.
32:20 Et c'est quelque chose qui doit être absolument prioritaire aujourd'hui pour les responsables.
32:23 - Sauf qu'il y a quelques années, tu disais "insécurité", on répondait "tabou",
32:26 "extrême droite", etc., 92% des Français...
32:29 - Il y a un mot qui symbolise ça, Olivier, c'est le mot "ensauvagement"
32:31 qui a été employé, vous le savez, par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
32:34 et qui est désormais repris de manière très large par le...
32:37 - Le premier qui a utilisé le mot "ensauvagement", c'est moi, quand j'ai préfacé...
32:40 - Alors je vous rends à César.
32:42 - Quand j'ai préfacé le livre "La France orange mécanique",
32:46 et donc ça figurait dans ma préface.
32:49 Alors, M. Darmanin, il prend les choses aux autres.
32:52 - À l'époque, vous étiez qualifié, justement, de "extrême droite"...
32:55 - Mais c'est l'auteur du livre.
32:58 - Laurent Gautham.
33:00 - À qui on a attribué ce terme d'ensauvagement, alors que c'était vous.
33:03 - C'est dans la préface.
33:05 - C'est dans la préface.
33:06 - J'ai écrit la préface.
33:07 - Bon, il suffit de tendre un micro aux Françaises et aux Français
33:10 pour comprendre que cet "ensauvagement" est là.
33:12 - Je me suis fait embêter ou virtuellement agressé
33:18 en sortant le chien, tout simplement.
33:21 Donc, quand je sors le chien le soir, oui, à plusieurs reprises,
33:25 je me suis sentie en insécurité.
33:27 - Je pense qu'on sort moins toute seule, en tout cas pour les femmes.
33:30 Moi, je sais que ma maman n'a jamais eu ce...
33:33 Enfin, voilà, c'est jamais soucié de sortir tard le soir,
33:35 enfin, moins qu'à notre époque.
33:37 Et on fait plus attention à la manière dont on s'habille aussi.
33:40 C'est un truc qui n'existait pas à l'époque, je pense.
33:42 - Pour moi, ça se ressent un peu, quand même.
33:45 À mon niveau, moi qui suis un homme, quand même un peu moins,
33:47 je pense, que la plupart des femmes.
33:49 Les femmes que je connais dans mon entourage, mes amis, etc.,
33:51 elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir.
33:54 Et plus maintenant qu'il y a 3-4 ans,
33:57 vu que ça fait quand même un petit bout de temps que je suis à Paris.
34:00 Mais oui, oui, oui, pour moi, il y a un peu plus d'insécurité maintenant.
34:03 - J'aimerais qu'on écoute également Frédéric Peshtar,
34:05 l'ancien patron de la police nationale,
34:07 parler de l'alcool-drogue, sujet que vous connaissez bien.
34:10 Ça aussi, dans certains quartiers qui sont aux mains des dealers,
34:13 il y a des gens qui trouillent, qui ont la peur de sortir.
34:16 L'insécurité, elle n'est pas que dans les beaux quartiers
34:19 ou des endroits où il y a de l'argent. Elle est partout.
34:21 - Si vous me permettez, je vous en prie.
34:23 - Vous avez un chiffre où est l'insécurité la pire,
34:29 du point de vue des Français, dans les quartiers dits sensibles,
34:33 où seuls 16% des gens pensent mener une vie normale.
34:37 Ce sont justement dans les quartiers en question
34:40 qu'on nous amuse à l'heure actuelle à faire des opérations place nette
34:44 et puis des opérations coup de poing, etc.
34:46 Ça ne marche pas. C'en est la preuve.
34:48 - Alors justement, sur ces opérations place nette,
34:50 Frédéric Peshtar dit que le risque majeur, c'est que les narcos,
34:53 qui sont richissimes aujourd'hui, concurrencent l'État.
34:57 Bruno Le Maire, d'ailleurs, il y a quelques jours,
34:59 avait parlé des sous-marins, de caméras embarquées dans les conteneurs, etc.
35:02 Frédéric Peshtar.
35:03 - Vous avez dans les cités tout un tas de soldats de la guerre des snubs.
35:10 Vous avez des guetteurs, vous avez des dealers,
35:12 vous avez des gens qui font de la protection.
35:14 Mais globalement, ce qui est important, c'est le top, la tête, le haut du panier.
35:18 Et là, vous avez des équipes qui sont richissimes,
35:21 qui ont donc des moyens qui sont extrêmement importants.
35:24 On l'a vu dans certains États, on l'a vu quasiment des mafias.
35:27 Le risque, c'est que ces gens deviennent suffisamment puissants,
35:30 suffisamment riches pour influer sur le cours des enquêtes,
35:33 c'est-à-dire menacer les policiers, menacer les magistrats,
35:37 menacer les greffiers, voire les corrompre,
35:39 voire les menacer et les corrompre.
35:41 Et ça, c'est une caractéristique des pays qui sont dominés par la criminalité organisée.
35:46 C'est pour ça que si vous voulez lutter contre le trafic de drogue,
35:49 il faut lutter à tous les étages, naturellement.
35:51 Et en ce sens, ces opérations place nette sont intéressantes.
35:54 Il faut lutter contre les consommateurs, il faut lutter contre les petits dealers.
35:57 Mais finalement, tout ça ne sert pas à grand-chose.
35:59 Et le risque numéro un, c'est la criminalité organisée qui s'implante.
36:03 - La criminalité organisée qui s'implante, mais il faudrait pouvoir juger.
36:08 Il faudrait pouvoir passer tout le monde devant des tribunaux
36:11 et donner des peines qui permettent, un, de les garder vraiment longtemps
36:16 et puis de s'en prendre à ceux qui sont aujourd'hui la main d'oeuvre de ces dealers également.
36:21 Ce sont des gamins, des moins de 15 ans.
36:24 Et peut-être que la question des peines qui concernent ces enfants est à revoir.
36:29 - Oui, tout à fait.
36:30 D'autant plus que là, il y a quand même urgence à réagir.
36:33 Parce que si on laisse se faire des choses qui sont inacceptables,
36:36 on va arriver dans un état dans lequel on va devoir mettre des condominiums,
36:40 avec des favelas, enfin ça va être terrible.
36:42 Donc ce sondage du Figaro, il est quand même très évocateur de cette problématique.
36:50 Donc effectivement, je rejoins tout à fait ce que dit M. Rauffert,
36:52 il faut une réponse pénale, qui soit une réponse pénale très stricte et qui remette de l'ordre.
36:58 Alors évidemment, le problème c'est que, il y a deux soucis.
37:01 Le premier problème, c'est lorsque ce sont des mineurs qui sont en jeu et qui sont envoyés par les dealers.
37:08 Le Code de la justice pénale des mineurs, il fait la part belle aux sanctions éducatives.
37:12 Et donc pas suffisamment aux sanctions pénales, alors qu'on devrait leur donner un cadre.
37:15 Ça, c'est toute la question.
37:17 Et la deuxième problématique aussi, c'est les moyens qui sont donnés à la justice.
37:21 Quand on voit les comparutions immédiates qui se déroulent de 14h jusqu'à 5h du matin,
37:27 avec des juges qui sont débordés de dossiers, qui n'en peuvent plus, qui n'arrivent pas à bien juger,
37:31 on ne peut pas bien s'occuper justement de notre système judiciaire.
37:35 Frédéric Pechnard a dit vrai, il a oublié une chose, d'après moi, c'est l'intimidation des témoins.
37:41 Et là, ce n'est pas dans le futur.
37:43 Et des magistrats aussi.
37:45 Les témoins, c'est quotidien. Ces quartiers-là vivent dans la loi du silence.
37:50 Ils n'ont plus de témoins du tout.
37:52 Mais dans la peur, en réalité, dans la peur, c'est un système institutionnalisé, la peur.
37:56 Tu ne travailles pas pour moi, tu vas voir ta famille, tu vas voir tes amis, tu vas voir ce qu'on va te faire.
38:01 Et ça, c'est sur des gamins.
38:03 Et des magistrats, des services pénitentiaires aussi, des policiers.
38:06 Vous avez un président de la République ou un ministère de l'Intérieur ou un ministre de la Justice
38:13 qui vont passer une heure à la Castellane.
38:15 Et puis, une fois qu'ils sont repartis avec leur barnum,
38:19 ça revient le caïd de la cité qui, lui, y vit au quotidien.
38:25 Et qui, depuis le début de l'année 2023, a été pris dans une guerre qui a fait 50 morts.
38:31 Question à 1 euro, de qui vous avez peur ?
38:34 De celui qui est venu faire du cinéma pendant une heure ou de celui qui vit tout le temps et qui tue ?
38:38 Eh bien voilà.
38:39 M. Darmanin ne sera pas content si vous parlez de ces opérations XXL, là, s'il te plaît.
38:44 Je ne suis pas là pour render...
38:45 Comme du cinéma, mais...
38:47 Est-ce qu'il peut, Gérald Darmanin, aussi, avec ce qu'on lui donne ?
38:49 C'est-à-dire qu'il a un périmètre...
38:50 Il ne le fait pas sur un jour, surtout.
38:52 Il suit malgré tout une certaine politique qui est quand même celle du président de la République à la base.
38:57 Et alors, si on veut parler de réponse, parce que là, on voit le constat,
39:00 si les réponses qui doivent être apportées, le véritable souci,
39:04 c'est qu'il faudrait un changement radical de politique mené en matière d'insécurité.
39:08 On ne voit pas véritablement arriver ce changement.
39:11 Ce que l'on voit et ce que l'on sait, c'est qu'il va y avoir une réforme de la justice des mineurs.
39:15 Sera-t-elle à la hauteur pour, peut-être, dissuader les actes délinquants, délectueux et criminels à l'avenir ?
39:22 Rien n'est moins sûr.
39:23 Donnez-moi votre chiffre, et après, j'aimerais entendre...
39:25 La preuve de l'échec, elle est mathématique.
39:29 Quand M. Darmanin est arrivé aux affaires, la cocaïne coûtait 80 euros le gramme.
39:34 Eh bien, aujourd'hui, elle en coûte 60 au sud de la France,
39:38 et 50 près de Rotterdam et d'Anvers, c'est-à-dire à Lille,
39:42 là où elle est proche des grands centres d'approvisionnement.
39:45 Si la politique de placenet était efficace,
39:50 la cocaïne devrait être à 130 ou 150 euros,
39:53 et elle devrait être diluée à 40%.
39:56 Là, elle est vendue pure, et elle coûte 60 euros.
39:58 Ça veut dire qu'elle n'est pas rare.
40:00 Dernière, toute petite chose, je vous ai 20 secondes sur une réforme.
40:03 Je pense que ça ne sera pas suffisant.
40:05 Les peines planchées ?
40:06 Les peines planchées, moi, je ne suis pas pour les peines planchées.
40:08 En revanche, on peut se poser la question de ce qui s'est passé en Allemagne,
40:11 et c'est-à-dire la légalisation du cannabis.
40:13 Les jeunes, généralement, qu'est-ce qu'ils vendent ?
40:15 Ils vendent du cannabis, c'est surtout ça.
40:17 On a des jeunes de 15 ans, ils vont vendre ça à la sortie des écoles, etc.
40:21 Et je pense que si on légalise quelque chose qui est interdit,
40:23 déjà, ça va permettre peut-être de limiter.
40:25 Vous pensez que c'est renoncer, lorsqu'on légalise ?
40:29 Pas nécessairement, et ça permettrait d'augmenter les recettes de l'État
40:31 si on taxe suffisamment.
40:33 Il y a des exemples, qui sont le Canada, qui sont les Pays-Bas, etc.
40:35 Il y a quand même du trafic, il n'y a que 25% du commerce légal qui passe.
40:40 Ce n'est pas l'ordre du gouvernement qui va plutôt, à priori,
40:44 et c'est encore une piste, cibler les parents, peut-être, dans le cadre de la justice.
40:47 Sauf que cibler les parents, ce n'est pas...
40:49 On est en débord, allez-y.
40:51 Si on intègre le coût médical du cannabis, c'est-à-dire les accidents de voiture,
40:56 ça n'a jamais fait gagner un centime à personne, ça coûte énormément d'argent.
41:00 Merci beaucoup.
41:02 Merci beaucoup à tous les trois.
41:04 Vous n'avez pas vu, vous allez me faire faire comme ça.
41:07 Merci beaucoup d'être venus.
41:09 Au débat, on va le poursuivre, je pense que ce n'est pas terminé.
41:11 Merci à tous les trois.
41:12 Dans un instant, Maureen Lindahl de 22h, 22h30,
41:14 Julien Pasquet, je remercie grandement ce soir Valérie Aknin et Maïva,
41:20 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
41:23 Dans un instant, la suite des programmes, la suite de l'info sur CNews.
41:26 Merci Thomas.
41:28 ♪ ♪ ♪

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