Gilles Kepel : «On a remplacé le savoir, la connaissance, par l’idéologie»
Le professeur des Universités, auteur de "Holocaustes" aux éditions Plon Gilles Kepel sur l’islamisation des universités : «On a remplacé le savoir, la connaissance, par l’idéologie»
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00:00 Sur cette photo, elle est effectivement telle qu'elle, assez ahurissante.
00:03 Bon, maintenant, il faudrait savoir dans quelles circonstances elle se fait,
00:06 qui s'est vêtue ou éventuellement déguisée ainsi.
00:09 Ce que je note, moi, c'est surtout ce qui me préoccupe beaucoup,
00:13 c'est la prévalence de l'idéologie sur la connaissance.
00:16 On a parlé de Sciences Po récemment,
00:18 ce malheureux amphiboutmi qui a été renommé Amphigaza,
00:22 moi j'y ai enseigné pendant plus d'une dizaine d'années,
00:24 dans des moments assez difficiles, quand j'étais sous protection policière,
00:28 parce que Daesh m'avait condamné à mort,
00:30 on n'entendait pas une mouche voler dans l'amphi.
00:33 Les étudiants étaient très intéressés par ce genre de choses,
00:37 et après, ils allaient former les élites de la nation,
00:41 Sciences Po, l'école normale, etc.
00:43 Aujourd'hui, ce magistère a disparu,
00:46 moi-même, je suis mis à la retraite d'office le 1er septembre,
00:51 mes enseignements ont été fermés, sans même que j'aie été prévenu,
00:54 et vont être remplacés par des enseignements sur le sud global,
00:58 c'est-à-dire que ce qui me préoccupe énormément,
01:00 c'est comment dans les institutions, peut-être c'est trop de le dire, d'élites,
01:04 qui forment ceux qui vont diriger le pays demain,
01:07 on a remplacé le savoir, la connaissance,
01:11 qui est destinée à être débattue, par l'idéologie.
01:16 Et ça, ça m'inquiète beaucoup, je dois dire.
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