• il y a 6 mois
Louis Aliot, vice-président du RN et maire de Perpignan, est l’invité de BFMTV-RMC ce mercredi 3 avril.

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Transcription
00:00 Il est 8h32 sur RMC et BFM TV. Bonjour Louis Alliot.
00:03 Bonjour.
00:03 Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
00:06 Vous êtes le vice-président du Rassemblement National,
00:08 vous êtes maire de Perpignan.
00:09 Perpignan, c'est la plus grande ville sous pavillon RN.
00:13 C'est d'ailleurs pas une ville tout à fait sûre.
00:14 Hier, vous avez accueilli une opération Place Nette XXL.
00:17 On va y revenir dans un instant.
00:19 Le 1er mai, vous accueillerez le traditionnel Rassemblement du RN
00:22 qui a choisi de se passer cette année à Perpignan.
00:26 Je voulais d'abord savoir si vous aviez des nouvelles de Jean-Marie Le Pen.
00:30 Écoutez, oui, j'en ai.
00:32 C'est un homme qui a son âge et qui est fatigué, mais qui est...
00:39 Je veux dire, voilà, il est maintenant sous un régime de protection juridique
00:44 et ce sont ses enfants qui participent à la gestion de ses affaires.
00:48 Ses trois filles qui participent désormais à la gestion de ses affaires,
00:51 il a été mis sous une forme de tutelle allégée,
00:54 de pré-tutelle en quelque sorte,
00:56 de tutelle lorsqu'on est conscient et qu'on décide quand même de préparer la suite.
01:02 Ça se passe également comme ça aussi pour le RN
01:06 parce qu'il était normalement, vous le savez, comme vous d'ailleurs,
01:09 et comme Marine Le Pen, convoqué au tribunal en septembre.
01:13 Il ne sera sans doute pas en état d'y aller ?
01:15 Je pense que le tribunal devra prononcer effectivement une mesure
01:18 constatant qu'il ne peut pas ni se rendre,
01:21 ni témoigner, ni participer à ce procès.
01:23 Vous irez, vous ?
01:24 Oui, bien sûr.
01:25 Vous faites partie des 27 personnes qui sont visées par cette enquête,
01:30 soupçonnées d'avoir mis en place un système de rémunération.
01:32 Au fond, c'est la même question qui s'était posée avec François Bayrou et le Modem,
01:36 c'est la question de la rémunération de personnes
01:40 qui ne travaillent pas directement pour les parlementaires européens,
01:43 qui travailleraient plutôt pour le parti,
01:45 mais qui seraient payées par l'argent de l'Union européenne.
01:49 Vous en dites quoi ?
01:51 C'est un débat qu'on va pouvoir maintenant avoir devant les juges
01:55 pour savoir quel est réellement le statut d'un attaché parlementaire.
01:58 Il y a deux statuts, un qui est plutôt à Bruxelles,
02:00 un qui est plutôt un attaché local.
02:02 Et tout reste à savoir maintenant, à partir de quel moment
02:05 on est un attaché parlementaire et le travail que l'on doit faire.
02:08 En général, un attaché parlementaire, d'un député, il fait de la politique.
02:11 Il ne fait pas le jardin, il ne fait pas les grillades, il ne fait pas...
02:14 Il fait de la politique.
02:15 Et donc, on amènera un certain nombre d'éléments
02:18 pour prouver que ces attachés parlementaires faisaient de la politique.
02:21 Faire de la politique, oui, mais pour qui ?
02:23 Pour le député.
02:25 Pour le député ou pour l'Union européenne ou pour les questions européennes ?
02:28 Pour le député. Un député n'est pas un fonctionnaire européen.
02:31 Un assistant n'est pas un fonctionnaire européen.
02:34 Les partis politiques en France,
02:36 ils sont régis par l'article 4 de la Constitution.
02:38 Ils sont reconnus.
02:40 Et c'est à ce titre-là, d'ailleurs, que quand vous êtes élu député européen,
02:43 vous devez vous rattacher à un parti politique.
02:45 En l'occurrence, j'étais rattaché à l'époque au Front national.
02:49 Et à ce titre-là, vous bénéficiez d'assistants parlementaires
02:52 qui font de la politique.
02:53 C'est-à-dire à la fois certains directement du travail
02:57 de l'institution parlementaire,
02:59 et puis d'autres qui gèrent votre agenda, qui gèrent la presse, qui...
03:03 Mais visiblement, il y a deux visions qui s'opposent.
03:05 C'est-à-dire ça, j'ai bien compris que c'était votre vision.
03:07 C'est d'ailleurs la vision que vous auriez pu plaider
03:10 en France avec le système français.
03:12 Mais pour l'Union européenne,
03:14 ils n'ont pas l'air d'être tout à fait d'accord avec vos visions.
03:16 Comment peut-on imaginer que les assistants parlementaires en France
03:19 sont régis par un régime,
03:22 et que les mêmes assistants parlementaires à l'Europe,
03:25 qui est une émanation de l'Union européenne ?
03:26 Vous connaissiez les règles du jeu ?
03:28 Non, pas celles-là, parce que c'est très flou.
03:30 Vous savez, les règlements intérieurs, d'ailleurs, ont évolué depuis.
03:33 Et ça a été reprécisé.
03:35 Mais la règle, elle est simple.
03:36 Et notamment à l'Assemblée nationale française,
03:38 quand vous êtes assistant parlementaire,
03:40 vous faites du travail parlementaire et politique.
03:43 Mais le parlementarisme, le travail parlementaire,
03:47 c'est de la politique.
03:48 Ce n'est pas que du juridique.
03:49 C'est aussi une question sur la manière dont on utilise
03:54 ou alors dont on voit l'Union européenne en pleine campagne aujourd'hui.
03:59 Cette question quand même de savoir que vous êtes désormais,
04:02 vous Marine Le Pen, le Rassemblement national et 25 autres personnes,
04:05 donc vous serez jugé.
04:07 Oui, mais les Français ne sont pas dupes.
04:09 Ça fait maintenant presque dix ans
04:11 que cette enquête se déroule.
04:13 Dix ans, vous vous rendez compte ?
04:14 Ce sont des faits qui remontent à la période 2004-2016.
04:17 Exactement. Et ça ne m'a pas empêché d'être élu successivement
04:20 député national et maire,
04:22 parce que je pense que les Français ont compris
04:24 qu'aujourd'hui, il y avait un acharnement judiciaire
04:27 à l'encontre d'un certain nombre de personnalités.
04:30 Et tout est bon pour nuire à l'intérêt de ces gens-là.
04:33 Nos attachés parlementaires ne se sont pas enrichis.
04:36 Je ne me suis pas enrichi de l'argent de l'Europe
04:39 pour ces attachés parlementaires.
04:40 Il n'y a pas d'enrichissement.
04:41 Ce n'est pas sur des faits d'enrichissement personnel.
04:42 Ils ont travaillé pour un député ou des députés
04:47 à l'action d'un député, c'est-à-dire à la politique.
04:50 Et ça, on devra le dire devant les tribunaux.
04:52 Vous dites que vous avez été élu depuis.
04:54 Tout à fait, mais vous n'aviez pas été jugé.
04:55 Si, ça fait partie.
04:57 Ça n'a jamais fait...
04:58 Les journaux, ça s'en fait les gorges chaudes.
05:01 Le journal local a fait la une.
05:03 Pour vous dire que les Français sont quand même assez détachés
05:05 de ces choses-là.
05:06 Je l'ai encore lu en préparant cette interview.
05:08 Vos opposants commencent déjà à dire,
05:10 mais s'il est accusé, jugé et qu'il n'a plus le droit
05:17 de se représenter, est-ce qu'il démissionnera ?
05:19 Écoutez, on verra bien, mais il y a un appel.
05:21 Si je suis condamné en première instance,
05:23 il y aura un appel et on va se battre.
05:26 Et je ne pense pas d'ailleurs que je serai condamné.
05:28 Mais ça, c'est à titre personnel.
05:29 Mon cas personnel, qui se détache un peu du reste des cas.
05:33 Mais vous savez, les mêmes adversaires appartiennent
05:35 à des formations politiques qui ont soutenu,
05:38 par exemple, monsieur Alain Juppé,
05:39 qui siège au Conseil constitutionnel et qui pourtant,
05:41 lui, a été condamné pour emploi fictif.
05:43 Nous, ce ne sont pas des emplois fictifs.
05:46 Donc vous estimez que là, c'est de l'acharnement ?
05:48 Complètement.
05:49 Louis Alliot, vous êtes le maire d'une des grandes villes,
05:53 la plus grande sous pavillon RN, je le disais,
05:55 qui reste une ville très peu sûre,
05:57 en tout cas l'une des moins sûres de France,
05:59 d'après les différents baromètres.
06:00 Le classement du Parisien, par exemple, fait de Perpignan,
06:03 même si elle a légèrement quand même remonté
06:06 dans le classement des villes les plus sûres,
06:07 elle reste quand même 96e sur 119.
06:12 Vous aviez fait de la sécurité et de la propreté,
06:16 mais de la sécurité votre priorité.
06:19 Est-ce que vous estimez aujourd'hui que vous n'y arrivez pas ?
06:22 D'abord, il y a plusieurs classements.
06:23 Le Parisien ne tient pas compte de la nature de la ville,
06:27 du nombre d'habitants, etc.
06:28 Vous avez quatre jours après...
06:29 C'est sur les villes de plus de 50 000 habitants,
06:32 en effet, ce classement.
06:33 L'île est considérée comme la dernière de ce classement.
06:35 Je précise les choses.
06:36 Paris est à la 103e position, donc derrière Perpignan.
06:40 Marseille aussi derrière, 116e...
06:42 Non, Marseille juste devant, 116e, pardon.
06:44 Donc vous êtes à peu près dans le même bateau que Marseille.
06:46 Je veux dire, les gens préfèrent vivre à Perpignan
06:48 qu'à Marseille ou à Nîmes.
06:49 Nîmes est devant nous, alors qu'aujourd'hui,
06:51 on est obligé, il y a des morts pratiquement tous les mois
06:54 et il y a des forces supplémentaires
06:55 qui sont obligés d'aller rétablir l'ordre.
06:57 Non, nous...
06:58 D'ailleurs, le classement du Figaro
07:00 nous donne un certain nombre d'items pour l'année 2023
07:04 qui vont dans le bon sens.
07:06 Et d'ailleurs, le procureur de la République
07:07 lors de la rentrée judiciaire cette année
07:09 a annoncé le chiffre de moins de 10%
07:12 de la délinquance sur la circonstance de Perpignan.
07:15 On part de très haut,
07:17 on y a mis des moyens considérables,
07:19 on a embauché plus de 40 agents de police supplémentaires,
07:22 on a mis de la police de proximité,
07:23 on a remis de la police dans les rues,
07:25 on a créé des groupes d'action pour aller gêner les dealers,
07:29 ce qui a des conséquences quand même importantes
07:32 sur ces groupes-là.
07:33 Bref, on a mis des moyens qui ont un coût financier
07:36 et ce coût financier, malheureusement,
07:38 il n'est pas compensé par des dotations de l'État.
07:40 Peut-être que l'État devra aussi se pencher sur les villes
07:42 comme les nôtres,
07:44 qui font des efforts considérables sur la sécurité,
07:46 mais qui ne bénéficient pas de crédits supplémentaires
07:49 pour faire face à cela.
07:50 - Et on va revenir sur la question des coûts tout à l'heure,
07:52 puisqu'il y a ce déficit
07:53 et que les collectivités locales
07:55 pourraient être mises à nouveau à contribution.
07:58 Louis Alliot, hier, Perpignan,
08:00 est l'une des villes qui a accueilli
08:02 une nouvelle opération, comme on les appelle,
08:04 opération PlaceNet, opération PlaceNet XXL.
08:07 Est-ce que vous avez un premier bilan
08:10 et est-ce que ça a été efficace ?
08:11 - Alors, ça s'est fait sur des requisitions judiciaires.
08:14 Donc, il y a des enquêtes en cours.
08:16 La seule chose qu'on peut dire aujourd'hui,
08:18 c'est qu'on a trouvé beaucoup d'argent.
08:20 Donc, beaucoup d'argent, ça veut dire beaucoup de trafic,
08:22 peu de produits.
08:24 Il faudra se demander pourquoi ce jour-là,
08:25 il y avait peu de produits.
08:27 Et donc, le résultat est plutôt positif.
08:31 Et on a vu à l'œuvre,
08:33 et c'est ça qui est important dans ce genre d'opération,
08:36 moins la communication dans un certain nombre d'endroits
08:38 par un certain nombre de ministres.
08:40 Là, il n'y avait pas de ministre,
08:41 mais police nationale,
08:43 police municipale et institutions judiciaires.
08:46 - Vous l'aviez demandé, cette opération PlaceNet.
08:48 Est-ce que vous faisiez partie ?
08:48 Est-ce que vous étiez volontaire ?
08:50 - Non, moi, j'avais été volontaire
08:51 pour faire venir un escadron de gendarmerie
08:53 pour prêter main forte aux forces de police.
08:55 - Ce qui avait été fait, hein.
08:56 80 gendarmes vous ont été octroyés
09:01 et ils sont sur place de manière pérenne.
09:02 - Depuis, ils sont partis à Nîmes.
09:03 Parce que comme c'est plus grave à Nîmes,
09:05 ils sont partis à Nîmes, on ne les a plus.
09:07 Mais comme on a rétabli un certain nombre
09:09 de situations plutôt tranquilles,
09:12 même si le trafic de drogue est endémique,
09:14 il faut quand même le dire,
09:15 on s'en sort mieux que d'autres.
09:18 Mais ces opérations PlaceNet,
09:20 elles montrent l'étendue des dégâts, tout simplement.
09:23 Elles montrent l'étendue du trafic
09:26 et elles ne disent pas assez.
09:27 Et là, je revois ce qu'a dit
09:29 le ministre de la Justice sur votre antenne.
09:32 - Éric Dupond-Moretti,
09:33 qui était à ce mémico la semaine dernière.
09:34 - Elles ne montrent pas assez la responsabilité
09:36 du consommateur de stupéfiants.
09:37 C'est-à-dire que celui qui met sa petite dose de coke
09:40 ou celui qui se fume un joint,
09:42 il est, que le veuille ou non, le complice
09:44 d'un certain nombre de choses qui se passent dans nos rues,
09:47 de morts quelquefois,
09:49 mais aussi de drames humains, de misères humaines,
09:52 de cas psychiatriques de plus en plus avérés
09:54 chez les plus jeunes.
09:56 Et tout cela, il faut quand même
09:57 que l'on responsabilise les gens.
09:59 Sinon, nous n'y arriverons pas.
10:00 - Vous faites référence à cette phrase
10:02 d'Éric Dupond-Moretti qui disait que
10:04 le joint du samedi soir
10:07 avait le goût du sang séché sur le trottoir.
10:10 Est-ce que vous estimez qu'au-delà de la dénonciation,
10:12 il faut aller plus loin dans la condamnation ?
10:14 - Dans la condamnation du consommateur ?
10:16 Ça me paraît évident.
10:17 Maintenant, il faut aller à la chasse au consommateur,
10:22 qui n'est pas faite du tout, pratiquement.
10:24 Et je pense que les policiers en sont bien conscients.
10:26 Il faut donner le droit à la police municipale
10:28 de pouvoir verbaliser les consommateurs,
10:30 ce qui n'est pas encore le cas.
10:32 - La police municipale n'est pas autorisée ?
10:33 - Elle peut arrêter le dealer,
10:36 mais elle ne peut pas intervenir,
10:38 elle ne peut pas verbaliser.
10:40 Et les AFD, les amendes forfaitaires,
10:43 on devrait pouvoir le faire.
10:44 Et puis, je pense que ce dont nous souffrons,
10:48 c'est le manque de communication
10:51 sur les conséquences de l'usage du stupéfiant.
10:53 Quand je vois le débat aujourd'hui
10:54 sur la légalisation, par exemple, du cancer...
10:55 - Pour vous, c'est une question de santé également ?
10:57 - C'est d'abord une question de santé publique,
10:59 de trafic, de criminalité, bien sûr.
11:01 Mais aujourd'hui, c'est une question de santé publique.
11:04 Les cas aujourd'hui de psychiatriques
11:07 dans nos rues explosent.
11:09 C'est directement la cause d'un usage de stupéfiants.
11:11 Tous les stupéfiants.
11:12 Parce que vous avez les stupéfiants que l'on connaît,
11:14 puis vous avez des stupéfiants qui arrivent
11:15 sur le marché qu'on ne connaît pas,
11:17 qui arrivent de je ne sais où.
11:18 - Et vous faites quoi là-dessus à Perpignan ?
11:19 Est-ce que vous ouvrez des unités ?
11:21 Est-ce que vous accompagnez ?
11:22 Est-ce que...
11:23 - Oui, on aide des associations qui elles-mêmes tentent de faire face.
11:27 Mais c'est énorme, si vous voulez.
11:28 C'est comme si vous vidiez un océan à la petite cuillère.
11:32 Il nous faut maintenant des moyens d'État,
11:33 une communication d'État.
11:35 Il faut aller dans les écoles.
11:36 Il faut ouvrir des lits psychiatriques.
11:38 Je veux dire, il y a beaucoup de choses à faire
11:40 qui ne sont pas faites.
11:41 On s'est beaucoup acharné, à juste titre, sur le tabac.
11:44 On a beaucoup fait sur l'alcool.
11:46 Je pense que maintenant, il est temps de faire sur la drogue,
11:49 qui est le fléau numéro un aujourd'hui
11:51 pour l'avenir de notre jeunesse.
11:52 - Louis Alliot, deux points encore sur cette question
11:56 sur ce qui se passe dans les prisons.
11:58 Je voudrais vous interroger dans un instant sur les nouvelles directives.
12:00 Mais d'abord, vous avez quand même dit cette phrase,
12:04 si j'ai bien entendu.
12:05 Vous avez dit "on a trouvé beaucoup d'argent,
12:07 mais pas beaucoup de drogue".
12:10 Et vous avez dit "il faudra d'ailleurs se demander
12:12 pourquoi il n'y en avait pas tant ce jour-là".
12:13 Qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
12:14 Est-ce que ça veut dire que vous vous demandez
12:16 s'il n'y a pas eu des complicités ?
12:17 Est-ce qu'ils étaient au courant ?
12:18 Est-ce qu'ils avaient planqué la marchandise ?
12:20 - Moi, j'ai bien écouté ce qu'ont dit les magistrats de Marseille,
12:24 je crois, ou de Nice.
12:26 - Les magistrats de Marseille.
12:29 - De Marseille, sur la complicité qu'il pouvait y avoir désormais
12:32 entre un certain nombre d'agents de l'État.
12:36 - Ils ont même parlé d'une forme de corruption.
12:40 - Vous savez, ces opérations-là, moi-même en tant que maire,
12:44 je n'étais pas au courant.
12:45 J'ai été mis au courant il y a 48 heures.
12:49 Et je ne savais pas quel quartier.
12:53 Mais quand vous mettez des centaines d'agents sur le terrain,
12:57 le jour J, le matin, pour aller faire une opération,
13:01 il y a un certain nombre d'informations qui circulent.
13:04 Il faudra quand même regarder si ces informations ne sont pas arrivées.
13:06 - Vous soupçonnez potentiellement une forme de complicité,
13:10 active ou passive, de la part peut-être des forces de l'ordre ?
13:13 - Écoutez, à Perpignan, je n'en ai pas été témoin.
13:16 Mais les propos de ce magistrat, de ce procureur à Marseille...
13:20 - Ce procureur de Marseille qu'il a donc dit sur RMC,
13:23 il était mon invité il y a trois semaines.
13:26 - ...ont grandement inquiété, ont beaucoup choqué.
13:28 Et je dois dire qu'à Perpignan, nous avons une chaîne de commandement
13:31 direction la police nationale, procureurs, avec nous désormais,
13:37 qui sont vraiment sensibilisés sur le sujet et qui ne laissent rien passer.
13:41 Donc si ça se passe, je pense que ça sera durement sanctionné.
13:45 Mais pour l'instant, rien ne me permet de vous dire que ça s'est passé.
13:48 - Il s'agit de Nicolas Besson, procureur de Marseille,
13:50 qui était effectivement à mon micro il y a trois semaines.
13:52 Louis Alliot, étonnante clémence du gouvernement
13:56 face aux divers petits trafics en prison, mais par faute de moyens.
14:00 Et ils le reconnaissent eux-mêmes.
14:01 Les téléphones portables sont officiellement interdits,
14:03 mais largement répandus.
14:05 Les stupéfiants sont parfois retrouvés en cellule.
14:07 Ces téléphones servent aussi parfois, depuis la prison,
14:11 à gérer des trafics en dehors de la prison.
14:13 Et un décret est en préparation pour alléger les sanctions
14:17 contre ces deux points, les téléphones portables et les stupéfiants.
14:21 "Faute de personnel suffisant", nous dit-on,
14:24 pour engager des poursuites disciplinaires.
14:27 Est-ce qu'au fond, cette honnêteté, dans un sens,
14:31 de reconnaître qu'ils n'ont pas les moyens de faire face,
14:34 est-ce que cette lucidité, vous vous dites,
14:36 bon, au fond, faisons comme ça, ou est-ce qu'il faut encore serrer la vis ?
14:40 - C'est un aveu de faillite.
14:42 On fait faillite, on peut rien faire, donc on laisse courir.
14:46 C'est à peu près le même schéma qui fait que,
14:49 comme il n'y a plus de place de prison, eh bien, on ne met pas en prison.
14:51 On laisse en liberté, on condamne moins,
14:54 ou on trouve des condamnations secondaires.
14:59 Et tout ça me alimente l'insécurité, le sentiment d'insécurité,
15:03 la délinquance et le sentiment surtout d'impunité.
15:06 Parce qu'une fois qu'un dealer a été arrêté 15, 20 fois au même endroit
15:10 et qu'il ne va pas en prison,
15:13 eh bien, ça lui laisse à penser que, finalement, le trafic est autorisé.
15:17 - C'est un projet, un projet, donc, de décret.
15:20 Est-ce que vous nous dites qu'il ne faut pas publier ce décret,
15:23 mais en même temps...
15:24 - Il ne faut pas le publier, mais il faut donner des moyens.
15:26 - Et en même temps, quand ça ne marche pas,
15:27 quand on n'y arrive pas à un moment, le reconnaître...
15:29 - Ah ben alors, ouvrons les prisons, laissons partir tout le monde,
15:31 au moins, ça réglera tous les problèmes.
15:32 Oui, d'accord, mais si on en est là,
15:34 puisque un endroit fermé, contrôlé, surveillé, fouillé,
15:39 aujourd'hui, vous avez de la drogue, des téléphones,
15:42 et tout ce qui va avec, ce qui est quand même absolument incroyable.
15:45 Et elles sont en plus surpeuplées, on manque de places de prison.
15:49 Je veux dire, c'est un état de faillite de l'institution judiciaire
15:54 avec un manque de moyens, alors qu'il faut quand même le dire,
15:57 moi, je le vois à Perpignan, les procureurs font leur travail,
16:01 sérieusement, mais quelquefois, il manque tout simplement de moyens.
16:05 Il peut y avoir des juges qui sont des juges laxistes
16:07 et qui remettent en liberté des gens qu'on arrête,
16:09 ça existe, mais à mon avis, ce n'est pas la norme aujourd'hui.
16:12 Tout le monde a pris conscience de la gravité de la situation
16:15 et du basculement possible d'un certain nombre de villes.
16:18 Et quand on aura...
16:19 Ça veut dire quoi, basculement ?
16:20 Ça veut dire des villes qui échappent à tout contrôle,
16:22 comme l'on voit dans certains pays d'Amérique du Sud,
16:24 et des narco-villes, et là, ni la police, ni la justice
16:29 n'arrivera à faire son travail pour en arriver à des situations extrêmes
16:32 comme au Salvador, où vous avez vu que le président lui-même...
16:35 Là, vous agitez quand même, il y a quand même une marge.
16:38 Oui, heureusement, mais vous savez, on peut y arriver très vite
16:42 parce qu'il y a tellement d'argent...
16:44 Ces opérations placelette en sont une des réponses.
16:46 Oui, mais il y a tellement d'argent en jeu
16:49 que je pense que les actions de la police aujourd'hui,
16:52 de la douane, de la justice, services fiscaux,
16:54 ne sont rien par rapport à l'immensité de la corruption
16:58 et de l'argent de ce trafic-là.
17:01 Par exemple, vous avez des points de deal à 60 000 euros jour.
17:04 Comment vous voulez que des gamins qui dealent dans la rue
17:07 ou qui chauffent dans la rue et qui sont payés des centaines d'euros,
17:11 des milliers d'euros, puissent demain retrouver
17:13 le chemin du marché du travail ? C'est impossible.
17:15 Louis Elio, Bruno Le Maire a tiré le signal d'alarme
17:19 sur la question des déficits.
17:21 Il y a plusieurs réponses qui sont sur la table,
17:24 notamment la question, certains, y compris la présidente
17:27 de l'Assemblée nationale, disent qu'il faudrait taxer les super-profits.
17:31 Gabriel Attal, lui, parle de rentes.
17:32 Bruno Le Maire, lui, dit pas question, ne touchons pas,
17:34 n'augmentons pas les impôts. Quelle est votre position, Louis Elio ?
17:37 Il faut taxer les profits qui sont immoraux.
17:41 C'est quoi les profits immoraux ?
17:42 Ceux qui ont été faits, par exemple, sur le dos de la crise
17:46 telle que l'on a connue pendant le Covid, c'est-à-dire que pendant
17:49 que l'État souffrait, pendant que l'État a mis à disposition
17:52 de l'argent pour permettre à des entreprises de survivre
17:55 et à la population de vivre, certains se sont enrichis,
17:59 mais durablement et d'une manière très importante.
18:02 Cela, à mon avis, doit être...
18:03 Vous pensez à quoi ? Vous pensez au domaine de l'énergie ?
18:05 Oui, l'énergie, par exemple.
18:06 Pour vous, c'est immoral ?
18:08 Honnêtement, c'est immoral.
18:09 Quand vous voyez aujourd'hui les difficultés de plus en plus
18:11 de nos concitoyens, les difficultés des classes moyennes,
18:14 et quand vous voyez comment se porte la bourse aujourd'hui
18:16 et un certain nombre de grosses entreprises,
18:18 notamment de l'énergie, qui font des super profits,
18:21 oui, c'est choquant et oui, je pense qu'il faut les taxer.
18:24 Pas d'une manière définitive, pérenne, mais au moment où on peut le faire,
18:28 il faut le faire parce que les gens ne comprennent plus comment ça fonctionne.
18:32 Plus ça va mal dans le peuple et plus en haut de la société,
18:36 ça s'enrichit.
18:37 Cet écart-là n'est pas moral.
18:40 Et à l'inverse, réduire les allocations chômage,
18:43 à la fois dans le temps et dans le montant ?
18:46 Moi, je ne crois pas que les chômeurs abusent de la situation.
18:48 Il y a peut-être quelques tirs au flanc.
18:50 Il y a, c'est vrai, des places de travail qui ne trouvent pas preneur.
18:53 Mais mettons en adéquation les formations avec,
18:56 précisément, les besoins du marché du travail et payons-les,
19:00 et vous verrez qu'il y a un certain nombre de gens
19:01 qui retrouveront le chemin de l'emploi.
19:04 Aujourd'hui, il y a une inadéquation et il y a, on le voit bien,
19:07 des carences dans certains métiers.
19:09 Eh bien, je pense que c'est sur ça qu'il faut travailler plutôt que de pénaliser
19:12 systématiquement les chômeurs qui, à mon avis,
19:15 au regard de la situation, n'abusent pas tant que ça quand même.
19:18 Et sur l'objectif, Louis Alliot, dont dépendent forcément ces poches
19:24 dans lesquelles on va essayer de trouver des sous,
19:25 l'objectif, c'est de repasser sous la barre des 3% de déficit.
19:29 Est-ce que ça vous paraît un objectif nécessaire ?
19:31 Ou est-ce que vous vous dites bon, allez, ce n'est pas la priorité ?
19:33 Non, mais ils ont laissé filer.
19:34 Écoutez, on a le plus mauvais gouvernement de toute l'histoire
19:36 de la Ve République qui a augmenté les déficits, qui a été...
19:40 Dans un contexte particulier.
19:41 Oui, d'accord, mais c'est toujours un contexte.
19:42 Mais il fait la leçon quand même.
19:43 C'est toujours le contexte, mais il fait la leçon aux autres.
19:46 Moi, je ne les trouve pas très bons en matière d'économie.
19:50 Et surtout, ils sont en train de menacer les collectivités
19:52 d'aller chercher de l'argent dans les collectivités
19:55 qui ne sont que pour 8% sur la dette de l'État.
19:59 Et donc, je leur dis de faire très attention parce que nous sommes,
20:02 nous, en situation très fragile.
20:03 S'ils aggravent les ponctions sur les collectivités territoriales
20:07 et notamment sur les communes, les maires que nous sommes,
20:09 nous serons obligés de réduire le service public,
20:13 y compris la sécurité, mais y compris la culture, le sport et le reste.
20:17 Et ça, évidemment, il faut l'éviter à tout prix.
20:19 Louis Alliot, maire de Perpignan, vice-président du RN.
20:22 Merci d'avoir répondu à mes questions ce matin.
20:25 Il est 8h52 sur RMC-BFMTV.

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