Le maire RN de Perpignan Louis Aliot était l'invité de BFM Story ce mercredi pour évoquer la mort de Jean-Marie Le Pen et les rassemblements qui ont eu lieu dans plusieurs villes en France pour la célébrer.
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00:00Louis Alliot, bonsoir. L'esprit Charlie, hier, Place de la République, notamment à Paris, quand on voyait ces jeunes célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen.
00:09Comment vous avez réagi quand vous avez vu ces images ?
00:14Ça ne m'étonne pas de la gauche ou de l'extrême gauche. C'est l'intolérance systématique.
00:21Ça m'a fait penser au 7 octobre et après le massacre en Israël, les prises de position de ces gens-là. C'était assez contenu, modéré, quelquefois critique.
00:34Et après tout, si c'est arrivé à Israël, c'était bien fait pour Israël. C'est un peu ce à quoi ça m'a fait penser.
00:39Ces gens-là sont capables de tout, y compris de danser sur la mort d'un homme ou de faire n'importe quoi. Mais c'est comme ça.
00:46Je veux dire, ça fait partie de la vie politique.
00:48Vous vous êtes surpris ?
00:49Non.
00:50Ce sale raciste est mort. Pétain a retrouvé son chien. C'était parmi les slogans qu'on a pu entendre.
00:56Écoutez, si quelqu'un avait rendez-vous avec Pétain dans l'au-delà, c'est plutôt François Mitterrand que Jean-Marie Le Pen.
01:03Ils devraient quand même regarder leur classique.
01:06Comment vous l'avez appris, la mort de Jean-Marie Le Pen ? Vous étiez dans cet avion autour de Mayotte avec Marine Le Pen ?
01:13Oui. On avait une escale technique à Nairobi, au Kenya.
01:18Quand on a rebranché nos portables, on avait des journalistes avec nous qui nous ont informé de l'officialisation du décès de Jean-Marie Le Pen.
01:26Ce sont les journalistes qui vous ont montré ?
01:27Oui, c'est eux qui ont eu la connexion en premier.
01:29Donc les journalistes le savaient avant Marine Le Pen ?
01:31Pour une histoire de connexion, oui.
01:33Ça paraît incroyable.
01:35Oui, mais c'est la réalité.
01:36On était à Mayotte et Marine ne n'y était pas pour des vacances, mais pour constater les dégâts du cyclone.
01:43Et puis, ça s'est fait comme ça. C'est la vie.
01:45Ce qui paraît incroyable, c'est que la famille n'attend pas de prévenir tous les membres de la famille et dont Marine Le Pen avant d'informer les journalistes.
01:53Oui, mais la famille n'a pas le choix puisque dans ce pays, plus aucun secret ne se garde.
01:58Donc, si Jean-Marie Le Pen est mort dans la matinée, ça se serait su avant.
02:03Et donc, des décisions ont été prises de le rendre officiel.
02:08C'est la maison de santé qui a prévenu les journalistes ?
02:10Je n'en sais rien.
02:11Vous allez essayer de savoir ?
02:12Non, je n'y étais pas, je ne sais pas.
02:15Et puis, je veux dire, ce n'est pas important.
02:17Comment a réagi Marine Le Pen puisque vous étiez à côté d'elle ?
02:20Comme une fille qui vient de perdre son père, tout simplement.
02:24C'est une famille, ce sont des femmes et des hommes comme nous.
02:28Et face à la mort d'un père ou d'une mère, c'est la même réaction.
02:33Elle s'y attendait ?
02:35Elle s'y attendait, non, pas aussi vite.
02:37Mais quand vous avez un père d'un âge aussi avancé que cela et fatigué, ça fait partie des possibilités.
02:46Mais ce n'était pas attendu.
02:48Quels étaient ses rapports avec son père ces derniers temps ?
02:53Non, mais simplement parce qu'il y a eu des accords politiques, une rupture politique.
02:58Mais est-ce qu'elle l'avait renouée avec son père ?
03:00Oui, mais il y a le politique et puis il y a l'affectif, il y a la famille.
03:05Il y a l'amour d'un père pour sa fille et de sa fille pour son père.
03:09Donc oui, c'était apaisé.
03:12Il est parti apaisé avec d'excellents rapports avec ses filles et avec ses proches.
03:19Et sur Twitter, lorsqu'elle a réagi aujourd'hui, elle l'a appelé papa.
03:22On peut d'ailleurs découvrir sa réaction.
03:23Où elle fait la distinction justement entre le combat politique et puis les relations filiales.
03:29Un âge vénérable avait pris le guerrier mais nous avait rendu notre père.
03:32La mort est venue nous le reprendre.
03:34Beaucoup de gens qui l'aiment l'attendent là-haut.
03:35Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.
03:37Bonne vent, bonne mer, papa.
03:40Allusion aux marins et à la Trinité-sur-mer et la Bretagne.
03:43Vous faites partie de ceux qui pleurent Jean-Marie Le Pen aujourd'hui ?
03:46Qui vont le regretter, oui.
03:48Pourquoi ?
03:50Parce que j'ai appris à vivre avec lui pendant 30 ans de ma vie militante.
03:54Vous avez été son chef de cabinet ?
03:55J'ai été son directeur de cabinet.
03:57Et voilà, il fait partie des, j'allais vous dire, des monuments politiques de l'histoire de notre pays.
04:04C'était l'un des derniers, ou le dernier peut-être aujourd'hui.
04:07Dernier député, je crois, vivant de la quatrième.
04:09De la quatrième république, oui.
04:10Qui a traversé des épisodes absolument incroyables que peu ont connus.
04:17De la seconde guerre mondiale à la vie politique d'aujourd'hui.
04:23Toute la quatrième république, tous les événements qu'il y a eu.
04:27Voilà, il en a fait partie.
04:29Pourtant, à un moment donné, vous étiez en désaccord.
04:31Vous avez marqué un désaccord avec Jean-Marie Le Pen.
04:34Après ces outrances, ces dérapages répétés.
04:38Vous savez, dans la vie politique, il y a des hauts, il y a des bas.
04:41Qu'est-ce qu'on lui avait reproché ?
04:43Je pense qu'un certain nombre de ses propos étaient hors de propos.
04:47C'est le cas de le dire.
04:48Raciste et antisémite, c'est ce qu'a dit la justice.
04:50Oui, c'est ce qu'a dit la justice.
04:52Vous ne considérez pas qu'il était raciste et antisémite ?
04:54Pour le connaître en privé, il n'était sûrement pas ni raciste ni antisémite.
04:58Pourquoi tenait-il publiquement ses propos ?
05:00Parce qu'il était en guerre contre un certain nombre de personnes.
05:02Et puis, à la fin, c'est devenu presque caricatural.
05:05En guerre contre qui, à ce moment-là ?
05:07Et incontrôlable.
05:08Il était en guerre contre sa fille ?
05:10C'était pour embêter sa fille ?
05:12Non, il se voulait un homme libre qui disait ce qu'il pensait
05:17pour, entre guillemets, embêter le monde.
05:20Oui, mais quand on n'est pas antisémite,
05:22on ne fait pas pour embêter les autres.
05:24On ne tient pas des propos antisémites.
05:26Oui, mais si vous voulez, on l'a traité de raciste
05:29alors qu'il a été l'un des premiers à avoir mis, par exemple,
05:33un ami à lui comme suppléant à une élection qui s'appelait Ahmed Djibourg.
05:37C'est un des plus grands défenseurs de la cause harki en France.
05:40C'est-à-dire des anciens combattants musulmans et français, etc.
05:44Vous pouvez dire tout ça.
05:46Qui est raciste dans ce pays ?
05:48Ceux qui disent les choses des problèmes que nous avons aujourd'hui ?
05:50Ou ceux qui ont mis beaucoup d'immigration dans des ghettos,
05:53qui les ont laissés croupir dans leur misère
05:55et qui, aujourd'hui, nous posent autant de problèmes ?
05:57Oui, mais quand il dit « j'achète une maison à la campagne pour mes enfants
05:59qui vivent dans le 15e, voient des vaches plutôt que des arabes ».
06:02C'est une provocation, parce que les arabes, ils les avaient à la maison.
06:04Regardez les photos à la Trinité-sur-Mer avec Ahmed Djibourg,
06:07avec le Bachaga Boalem, avec Murat Kawa, Perpignan.
06:10Il y a 5 000 exemples.
06:12La natalité en Afrique, Mgr Ebola pourrait la régler facilement ?
06:16Une provocation de plus.
06:18C'est facile de dire ça.
06:19C'est de l'humour noir, c'est une vanne.
06:21Mais c'est la vérité.
06:23Quand on est responsable politique, on sait doser ses vannes.
06:26Ça, c'est notre vision des choses, c'était pas la sienne.
06:29Parce que c'était pas un homme de ce siècle-là.
06:32– Dans ce cas-là, je dirais que ceux qui manifestaient hier à Paris,
06:35Place de la République ou à Lyon ou à Strasbourg,
06:37c'était aussi des provocations.
06:38– Oui, mais moi, je juge pas, je m'y attends.
06:41Vous savez, c'est pas un problème en soi, ça fait partie de l'ADN de la gauche.
06:44– Est-ce que vous craignez, parce qu'on a désormais la date
06:47de la cérémonie religieuse, et dommage, qui aura lieu à Paris,
06:50au Val-de-Grâce, le jeudi 16 janvier.
06:52Est-ce que vous craignez des manifestations ce jour-là ?
06:54– Non, très honnêtement, non.
06:57J'imagine mal des gens venir à la Trinité.
06:59– Non, pas la Trinité, la Trinité, c'est…
07:01– C'est quoi ?
07:02– C'est le 11 janvier, mais à Paris, dans la foulée, le jeudi,
07:0616 janvier, il y aura donc cet hommage au Val-de-Grâce.
07:09Donc là, il y aura plus de monde.
07:11Est-ce que vous craignez qu'il y ait à ce moment-là des provocateurs,
07:14les mêmes qu'on a vus à Place de la République ?
07:16– Je ne le crois pas, mais il sera toujours bon d'être prudent.
07:19Et c'est à l'État, à M. Retailleau, au ministère de l'Intérieur,
07:23à assurer la sécurité dans les rues, la tranquillité de la cérémonie
07:27et de l'hommage.
07:29– Est-ce qu'il peut y avoir aussi des gens infréquentables
07:32de l'extrême droite ou de l'ultra-droite ?
07:34– Qui viennent ce jour-là.
07:36– Avec l'ultra-gauche aussi qui puisse être là ?
07:38– Je pense, je ne connais pas cette église,
07:39mais je crois que les places sont assez limitées, donc…
07:41– Non, mais à l'extérieur, à quelques pâtés de maison.
07:43– Mais vous empêcherez, de toute façon, on n'empêchera rien.
07:45Dans notre pays, on n'empêche plus rien.
07:47Il y a des gens qui ont du respect, de la considération.
07:49Si ces gens-là ont du respect, de la considération,
07:52pour la famille et pour Jean-Marie Le Pen,
07:55ils s'abstiendront de faire de la provocation.
07:57– Prenons un exemple concret.
07:58Est-ce que Dieu Donné sera le bienvenu ?
08:00Non, mais je vous pose la question sérieusement.
08:02Non, mais vous savez pourquoi M. Alliopse ?
08:04Parce qu'hier, sur les réseaux sociaux, Dieu Donné a tweeté
08:06« Je suis Jean-Marie ».
08:07Et il y avait une proximité, Dieu Donné, Alain Soral,
08:09avec Jean-Marie Le Pen.
08:11Ça ferait désordre de les voir venir à l'hommage de Jean-Marie Le Pen, peut-être.
08:15– Oui, mais ils seront invités à ne pas y venir, très certainement.
08:18Mais vous ne pouvez pas, encore une fois…
08:20– Vous leur dites « ne venez pas » ?
08:22– Je ne sais pas.
08:23À un moment donné, il y a la décence des hommages.
08:25Ils pourront en rendre à leur manière, s'ils le veulent, je ne sais rien.
08:28– Il y a le rendre sur les réseaux sociaux et venir.
08:29– Oui, mais là, c'est un hommage, c'est la famille qui convie,
08:32un hommage solennel au Val-de-Grâce, etc.
08:36– Donc ce n'est pas à vous de dire,
08:38je rappelle qu'il a quasiment été votre beau-père aussi, Jean-Marie Le Pen.
08:41Vous étiez pendant des années le compagnon de Marine Le Pen.
08:45– Oui, mais…
08:46– Il y a quand même une proximité familiale, un attachement aussi,
08:50qui peut faire qu'à un moment, vous pouvez dire
08:52« non, on ne veut pas voir ces personnes ».
08:54Vous pouvez le dire, l'écrire.
08:56– Mais je pense effectivement que pour certaines,
08:58elles n'ont pas leur place, mais vous ne l'empêcherez pas.
09:00– Vous ne pouvez pas l'empêcher.
09:01– C'est tout.
09:02– Un dernier mot, vous êtes maire de Perpignan.
09:04Est-ce qu'il y aura une place ou une rue Jean-Marie Le Pen à Perpignan ?
09:08– Pour l'instant, non, évidemment, puisqu'on donne des rues
09:11à des personnalités qui ont de la proximité avec Perpignan
09:14ou qui ont été élues à Perpignan.
09:16Donc, ce n'est pas à l'ordre du jour.