Jean-Baptiste Nouailhac : «L’école a une mission à jouer»

  • il y a 5 mois
Pour le cofondateur des écoles excellence ruralités, Jean-Baptiste Nouailhac, «l’école a une mission à jouer». Pour lui, ce qui est dangereux est de croire que tout n’est que sociologie et origine sociale.

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00:00 et qui sont résolument à vocation sociale, c'est-à-dire qu'on intervient dans les territoires où vous avez minimum 25% de décrochage scolaire.
00:08 Là, dans l'Aisne, on a ouvert notre première école, qui est le département le plus touché par le décrochage scolaire des jeunes et les difficultés de lecture.
00:14 On est dans une ville où vous avez 37% de jeunes qui décrochent de l'école, et pourtant, on obtient ces résultats en termes de résultats au brevet, en termes de maîtrise des fondamentaux.
00:23 Parce qu'en fait, réellement, l'école a une mission à jouer, et moi, ce que je crois, ce qui est très dangereux dans les solutions qui sont proposées, c'est de croire que finalement, l'école n'a plus de rôle à jouer.
00:33 Et que tout n'est que sociologie, tout n'est qu'origine sociale, et donc, il faut mettre de la mixité, parce que sinon, l'école ne peut pas faire le boulot, mais c'est pas le boulot de l'école, la mixité.
00:41 En fait, on sous-traite le résultat de l'école aux enfants de milieux plus favorisés, mais c'est pas leur boulot, si vous voulez.
00:49 Le boulot, c'est qu'on peut, par l'école, par des méthodes, par un suivi personnalisé, par une relation différente avec les jeunes, par des petits effectifs, par tout ça, on peut réussir à faire mentir la sociologie.
01:02 C'est une vision plutôt optimiste que la vôtre.
01:04 C'est réaliste, moi, je constate les résultats qu'on a, je constate... Enfin, c'est empirique, en tout cas.
01:09 Oui, c'est ça, il y a un retour d'expérience positif.
01:12 Pierre-Henri Bovis parlait des profs du public qui ont un peu abandonné, parfois, l'affaire, parce qu'il y a des conditions salariales peu propices, ou en tout cas, ils s'estiment largement lésés.
01:25 Est-ce que les profs du privé sont bien mieux lotis, au fond, d'un point de vue salarial ?
01:30 Non, pas d'un point de vue salarial.
01:31 Parce que c'est une légende urbaine, ça.
01:32 Non, pas d'un point de vue salarial. En revanche, là où ils sont mieux lotis, c'est qu'effectivement, il y a une sociologie différente dans leurs élèves, qui est liée à la capacité du privé de choisir ses élèves.
01:40 Alors, nous, on n'est pas concernés, parce qu'on choisit résolument les territoires où il y a des difficultés sociales et scolaires,
01:46 mais, de manière générale, l'enseignement privé est plutôt dans les grandes métropoles, et a plutôt tendance à sélectionner les élèves de milieux plus favorisés, c'est ce qui est documenté par l'IPS.
01:57 D'où l'interrogation, à mon avis, légitime de ces députés, mais qui propose une mauvaise réponse.
02:03 C'est ça le sens de mon point, c'est qu'on peut réellement offrir les mêmes chances à tous.
02:09 Ce qui est scandaleux, d'ailleurs, ce qui s'était passé avec Amélie Oudiak-Astérat, ce qui était scandaleux, à mon sens, c'est pas qu'elles disent "j'ai mis mes enfants à Stan",
02:16 c'est qu'elles ne disent pas "mes enfants, on peut bénéficier de ça", et bien maintenant, moi, je veux que ce soit pour tous les enfants de France.
02:23 Et je vais faire en sorte que ces avantages que mes enfants ont eus à Stan, et bien tous les enfants de France...
02:26 C'est qu'elle ait parlé de son cas personnel, qu'elle se soit un peu...
02:29 C'est qu'elle ait un petit peu...
02:31 Eludé...
02:32 Un peu entourloupé sur les raisons profondes de son choix, et qu'en plus, elle n'ait pas vraiment le souci de faire bénéficier à tous les enfants de ce qu'elle donne à ses propres enfants.
02:39 Voilà.
02:40 [Musique]
02:43 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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