L’enseignant Jean-Paul Brighelli était l’invité de L’Heure des Pros, ce mardi 10 septembre, sur CNEWS. Il a présenté son livre «L’école sous emprise» sur la propagation d’idées extrémistes dans les infrastructures scolaires : «Dès que vous cessez d’enseigner des savoirs, les croyances prennent la place».
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00:00Il faut bien voir une chose, c'est qu'on a tellement laissé courir, alors je cite cette phrase sublime de Patrick Lelay sur le temps de cerveau disponible.
00:11Le temps de cerveau disponible à l'école, il a été fourni en quelque sorte par le refus d'enseigner véritablement des savoirs.
00:20Dès que vous cessez d'enseigner des savoirs, les croyances prennent la place.
00:25C'est un problème quasiment philosophique entre immanence et...
00:29– J'entends bien, mais on fait le même constat depuis, ça n'a pas changé avec Gabriel Attal par exemple, ça n'a pas changé ?
00:35– Quatre mois, quatre mois il est resté au ministère, il a fait des propositions sur l'Havaïa.
00:41Alors un an plus tard, le Conseil d'État, je pense, vient de décréter que le décret d'Attal était légal,
00:53parce qu'il y a eu toutes sortes de pourvois, etc.
00:56Alors il faut voir une chose, il faut non seulement revenir à la loi de 1905,
01:02et il faut même la réécrire, pour deux raisons.
01:05Premièrement, dans la loi de 1905, la loi prévoit l'interdiction totale de tout signe religieux dans l'espace public,
01:13dans l'espace public, même pas les écoles.
01:14– Pourquoi on n'est plus là, M. Brighelli, parce que même ce qui se passe dans les écoles...
01:17– Pourquoi on n'est plus là ?
01:18– Et parce que dès qu'ils sortent de l'école, aujourd'hui, c'est une culture qui, dans leur vie de tous les jours...
01:24– C'est justement pas une culture, c'est une anticulture.
01:28La culture, c'est ce que nous donnons à l'école, et de l'autre côté, on a le refus d'une culture.
01:33– Vous avez dans votre livre une phrase qui est...
01:37Vous dites, on a laissé les superstitions s'implanter à la place des savoirs.
01:40– Oui. – C'est très fort.
01:42– Mais c'est vrai, en actuelle statistique, 25% des enfants pensent que la terre est plate.
01:47– Jean-Paul Brighelli, j'entends ce que vous dites, mais s'il y a quelque chose qui est appris à l'école,
01:56qui est en contradiction totale avec ce qu'ils vivent chez eux, ou dans leur entourage,
02:01il y a quelque chose là qui ne va pas.
02:03L'école, elle n'est pas faite pour éduquer, elle est faite pour instruire, on le dit souvent.
02:08Donc vous avez une sorte de contre-culture qui s'est mise en place dans la société française,
02:13et vous avez des jeunes gens qui, aujourd'hui, sont en opposition,
02:18tout simplement avec ce qu'ils apprennent à l'école, mais l'école ne peut plus rien,
02:22elle est démunie face à cette contre-culture qui s'est mise en place.
02:25– Mais elle pourrait très bien être à nouveau munie.
02:28On décrète une tolérance zéro, on cesse d'accepter des discours sur les femmes qui sont monstrueux, monstrueux.
02:36– Qui fait ces discours ?
02:37– On vire directement l'imam de la mosquée des Bleuets, sans recours judiciaire,
02:42dit quoi que ce soit, rapatrié, manu militari, tout de suite, vous voyez ?
02:47Non seulement lui, mais un certain nombre d'autres.
02:49Que la police tolère parce qu'elle pense qu'en les surveillant c'est mieux qu'en les virant, etc.
02:56sinon ça va devenir souterrain, bla bla bla.
02:59On a actuellement un grand nombre, alors je ne dis pas du tout tous les musulmans,
03:04on a une frange d'environ 5% de musulmans qui sont islamisés au sens salafiste du terme.
03:12Bon, c'est une… Florence Berjoub-Laclaire a dit c'est une guerre à bas bruit.
03:18Bon, elle l'a dit dans un livre qui lui vaut d'être actuellement protégée par la police.
03:24Dans ce pays, quand on dit la vérité, on doit être protégé par la police.
03:28On est où exactement ?