• il y a 6 mois

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00:00 Carnet de commandes en baisse, hausse des coûts de l'énergie, difficultés de recrutement.
00:05 Le moral des chefs d'entreprise en Indre-et-Loire n'est pas au beau fixe.
00:08 En janvier dernier, la CCI a lancé un sondage d'opinion pour mesurer la situation économique des entreprises.
00:13 500 dirigeants y ont répondu. On en parle ce soir avec notre invité du jour.
00:19 Philippe Roussy, bonjour.
00:21 Bonsoir.
00:22 Vous êtes le président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Indre-et-Loire.
00:25 On connaît ce fameux adage qui dit "quand le bâtiment va, tout va".
00:29 En ce moment, c'est le secteur qui est en crise avec l'effondrement du nombre des constructions.
00:34 Le secteur pourrait perdre jusqu'à 300 000 emplois dans les trois ans.
00:39 Est-ce que chez nous, nous sommes épargnés ou pas du tout ?
00:42 Comme partout en France, je dirais.
00:44 À partir du moment où on parle du bâtiment et surtout du logement,
00:47 c'est surtout le logement qui est très concerné.
00:50 Arrêt de tous les programmes, beaucoup de difficultés à trouver les financements,
00:54 renforcement des mesures prudentielles dans les banques
00:58 par des mesures réglementaires qui ne sont pas du tout, on va dire, la volonté des banques.
01:03 Mais on leur impose des quotas de prise de dossiers avec des caractéristiques très précises.
01:09 Ce qui fait qu'il y a beaucoup de dossiers qui ne sont pas pris.
01:11 C'est en train de se desserrer un peu.
01:13 On va voir dans les semaines et les mois à venir.
01:15 Mais en fait, il y a un vrai sujet.
01:17 Est-ce que vous vous attendez à plus de défaillances d'entreprises du secteur du bâtiment ou pas ?
01:21 Elles ont déjà commencé les défaillances.
01:23 Moi, j'ai discuté il n'y a pas longtemps avec Stéphane Pouessel, le président de la FFB.
01:27 La Fédération Française du Bâtiment.
01:28 La Fédération Française du Bâtiment qui est aussi un membre du bureau de la CCI Touraine.
01:34 Il y a des grandes entreprises maintenant de 90 salariés qui sont touchés.
01:38 Donc, il y a quelques temps, on avait quelques entreprises avec des dizaines de salariés,
01:44 une dizaine, une vingtaine.
01:45 Maintenant, on est passé dans la catégorie du dessus.
01:47 Donc, ça commence effectivement à être très compliqué pour les entreprises
01:50 qui travaillent beaucoup pour le logement.
01:51 C'est surtout ça.
01:52 Et paradoxalement, c'est un secteur qui peine à trouver de la main d'œuvre pour embaucher.
01:58 En ce moment, je pense qu'ils ont mis un peu la pédale sur le frein
02:01 puisqu'ils ont quand même beaucoup moins de carnets de commandes.
02:04 Il faut aussi comprendre que dans le bâtiment,
02:06 vous avez la partie gros œuvres qui arrive très en amont.
02:08 Et après, on peut être encore jusqu'en 2024 sur des chantiers qui étaient déjà démarrés
02:15 et qui, avec le second œuvre, continuent à tourner.
02:17 Mais le gros œuvre, là, ils sont déjà dans le dur depuis la fin de l'année.
02:21 Ça risque de continuer en 2024.
02:23 - Vous listiez dans votre baromètre des chefs d'entreprise
02:26 les freins, l'activité, le point noir.
02:28 C'est toujours ces difficultés d'embauche, tout secteur confondu ?
02:30 - Globalement, oui.
02:31 Globalement, il y a encore des difficultés d'embauche.
02:34 Bon, ça va certainement s'atténuer un petit peu.
02:37 On voit le chômage qui remonte légèrement.
02:38 Mais par rapport à la situation,
02:41 on n'a pas une envolée non plus du chômage très importante.
02:43 Donc, on a toujours des difficultés d'embauche dans les entreprises,
02:46 surtout pour certains postes qualifiés.
02:49 Il y a beaucoup de travail à faire.
02:50 Il y a des entreprises et des secteurs industriels
02:52 qui fonctionnent encore très bien.
02:54 Dans le service, ça fonctionne encore pas trop mal.
02:56 Le commerce de détails, c'est un peu compliqué en ce moment
02:58 dans l'équipement à la personne.
03:00 Le commerce de centre-ville, l'équipement à la personne.
03:02 Pour autant, à Tours, on est quand même dans une ville...
03:05 J'ai fait l'AG de l'Assemblée générale de la CCIDO de France
03:08 la semaine dernière, où il y a deux semaines,
03:10 j'ai discuté avec des élus de Lille,
03:13 qui me disaient que le taux de vacances commerciales à Lille,
03:16 il était de 7%. Ils étaient très contents.
03:18 Nous, on est entre 4,5 et 5.
03:20 Donc, vous voyez, on est encore plus bas.
03:21 Donc, ça veut dire que, globalement, le commerce,
03:23 même si ça se détériore, il tient encore son rang à Tours.
03:27 Et j'espère que la consommation va repartir.
03:30 On va voir dans les semaines à venir.
03:32 - Un des enseignements de votre baromètre,
03:34 c'est aussi la confiance des dirigeants
03:35 envers leur propre entreprise.
03:36 Pas forcément envers l'économie française,
03:38 mais envers, j'allais dire, la stabilité de leur entreprise.
03:41 - Alors, ça, c'est un fait qui se renouvelle à chaque fois
03:45 sur chaque baromètre, puisque, en fait,
03:48 ce que vous maîtrisez bien et ce que vous connaissez bien,
03:51 vous l'appréhendez mieux et la confiance est beaucoup plus forte.
03:54 Donc, quand on raisonne micro,
03:55 quand on raisonne sur sa zone de proximité,
03:58 on a des taux de confiance qui sont très supérieurs à des,
04:01 on va dire, à des positions nationales ou régionales
04:04 qu'on voit moins, qui sont plus cheloues
04:06 et qui sont beaucoup plus loin des prises de décision du quotidien.
04:09 Donc, en règle générale, on est toujours beaucoup plus confiant
04:12 pour son entreprise que pour l'économie française,
04:15 voire l'économie mondiale.
04:16 - Un dernier mot avant de se quitter sur ce baromètre,
04:18 une autre tendance dont on n'a pas parlé ?
04:20 - Non, c'est une tendance sur le recrutement,
04:22 vous l'avez dit, qui reste difficile.
04:25 Une petite tendance sur l'environnement, sur le RSE,
04:28 puisqu'on a quand même beaucoup d'entreprises qui se posent la question
04:31 et surtout sur des choses très pratiques,
04:33 comment on peut économiser les matériaux,
04:35 comment on peut limiter les déplacements.
04:37 Ce n'est pas encore sur les énergies renouvelables
04:39 et puis les grandes théories sur
04:42 est-ce que je peux faire mon autoconsommation en énergie ?
04:46 C'est plutôt sur des choses très pratiques et très proches du terrain.
04:48 - Pour faire des économies d'énergie aussi ?
04:50 - Pour faire des économies d'énergie aussi,
04:52 mais surtout pour avoir une action très pratique
04:54 dans la vie de tous les jours.
04:55 - Bon, écoutez, merci.
04:56 Merci Philippe Rossi d'être venu sur ce plateau.
04:59 - Merci.
05:00 [SILENCE]

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