Le journaliste Marc Menant s’intéresse à la question de la sécurité en France et se demande si ce n’est pas une «illusion». Au micro de CNews, il se demande ce qu’est exactement la «sécurisation».
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00:00 C'est-à-dire que dans un premier temps, on est catastrophé d'imaginer que des petits bambins soient confrontés dans leur jeunesse à ces fléaux qui nous menacent au quotidien.
00:13 Alors là, on a parlé de ce qu'ils subissent depuis des années, la crise sanitaire, on entend parler de la guerre en Ukraine, on entend parler qu'en sortant de l'école,
00:22 il faut faire attention qu'auprès des petits camarades, il y a le harcèlement, défiez-vous, défiez-vous, défiez-vous, et à force de se défier, ces pauvres gamins sont en perdition.
00:31 Il y en a de plus en plus qui sont menacés de dépression, plus 36% de cas, c'est colossal. Et dans les écoles, on se dit, il faut prendre des mesures.
00:43 Alors déjà, l'éducation nationale n'a pas le contrôle des établissements, ce sont les régions qui déterminent la politique et qui ont la gestion de chacun des établissements scolaires dans leur domaine,
00:59 donc dans leur circonscription, si je puis utiliser ce terme. Que fait-on ? Alors il y a ceux qui disent, l'école, il nous faut la sécuriser, en faire une sorte de Forknox,
01:12 il n'est pas question que les enfants aient le moindre tracas avec un univers d'extérieur qui les menace. Et des mesures sont prises.
01:24 Vous avez ceux qui cherchent à avoir des moyens technologiques de plus en plus élaborés, il y a d'ailleurs un technicien de la brigade de recherche et d'intervention qui a inventé un système.
01:38 Alors ça se greffe sur les portes et hop, s'il y a la moindre alerte, les portes se bloquent avec des sortes de crochets et vous êtes ainsi enfermé.
01:48 Et il vend cela avec aussi des alertes portables pour les uns et les autres. Et à Paris, il y a 10 établissements d'universités qui ont commandé ces kits qui coûtent à peu près 2200 euros.
02:02 Après, vous avez les établissements scolaires qui disent, on va prendre des vigiles. Alors on met un ou deux vigiles. Et puis il y a Laurent Wauquiez.
02:10 Alors Laurent Wauquiez, depuis longtemps, il dit, il nous faut prendre des mesures strictes qu'il n'y ait pas d'intrus. Alors comment ne pas avoir d'intrus ? Le mieux, c'est de filtrer.
02:21 Alors vous mettez le tourniquet, vous mettez un sas, vous multipliez tous les obstacles possibles et inimaginables. Reste, quand on s'aperçoit du résultat de cette politique,
02:33 non pas en France, heureusement pour le moment, mais aux États-Unis, là où depuis longtemps, il y a de temps en temps ces fous furieux, souvent d'ailleurs, de l'université elle-même, des élèves,
02:45 on n'a pas au havre les libres et ces universités qui sont dans un charivari sanglant et ça n'a rien empêché. Alors ça pose des questions sur cette sécurisation.
02:57 Et puis c'est quoi la sécurisation ? Alors Laurent Wauquiez l'a même envisagé à un moment donné, ça avait été fait en PACA d'ailleurs, c'est d'utiliser le contrôle facial.
03:08 Et alors le contrôle facial, tout de suite, on n'a pas besoin d'être tous les jours accroché à son téléviseur pour connaître le principe qui est appliqué en Chine depuis des années.
03:18 Vous arrivez sur le bas-côté du trottoir, on voit que vous êtes un tel, vous n'avez pas payé vos contraventions, etc. Mais là encore, vous pouvez avoir tous les fichiers possibles, inimaginables,
03:30 il ne faut pas oublier que le fanatique, que le kamikazé, il n'a rien à foutre de tout ça, il arrive avec ses grenades, etc. C'est l'impulsion.
03:38 Malheureusement, nos chers confrères de Charlie Hebdo, ils étaient dans un lieu qui n'était plus que protégé et ça n'a pas empêché le massacre dont ils ont été victimes.
03:49 Donc la sécurité, oui, ça nous fait du bien, c'est dans notre tête, mais n'est-ce pas une illusion ? Et est-ce que c'est pas, si on pousse les choses à l'extrême, arriver aux dictatures, comme en Chine ?
04:00 Mais regardez, la Russie, on ne peut pas dire que ce soit l'exemple de la grande démocratie et on pensait que là-bas, ils étaient à l'abri de tous ces drames.
04:11 Et on a vécu la semaine dernière quoi ? Eh bien, ce cataclysme sanguinaire et Vladimir Poutine, qui était là, les bras ballants, à balbutier, étant incapable, sauf de trouver un bouc émissaire.
04:27 Donc la sécurité pour la sécurité, malheureusement, c'est une illusion.
04:32 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:35 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]