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00:00:10 Musique douce
00:00:13 ...
00:00:22 -C'est bref et immense, à la fois, la vie d'un homme.
00:00:25 Des endroits et des moments
00:00:28 vous marquent à jamais. Ils tracent votre route
00:00:31 et votre rapport au monde.
00:00:32 C'est ce que j'ai vécu, il y a 40 ans, au Kenya.
00:00:36 J'étais un Parisien de 33 ans.
00:00:38 Ma vie était bercée depuis l'enfance
00:00:40 par l'amour des animaux et le rêve d'une liberté absolue.
00:00:43 ...
00:00:46 J'avais vécu tout petit,
00:00:47 sous des règles que j'essayais de déjouer.
00:00:50 Un cancre entre les murs des écoles et des appartements,
00:00:53 qui, aussi grands soient-ils,
00:00:55 étaient beaucoup trop petits pour explorer le monde.
00:00:58 Nous arrivions là, avec mon épouse Anne
00:01:00 et ses deux petits-enfants, au coeur de la vie sauvage.
00:01:03 Nous avions pris un ticket de 3 ans.
00:01:05 Nous avons construit notre maison de nos mains
00:01:08 avec l'aide de nos amis africains.
00:01:10 Nous écrivions une thèse sur les lions.
00:01:14 Nous passions des journées à les observer.
00:01:17 Les lions m'ont appris la photographie.
00:01:20 Observer la vie des animaux m'a profondément transformé.
00:01:24 Je viens de là.
00:01:26 Je viens de ces animaux.
00:01:28 Grâce à eux, j'ai appris la liberté d'être.
00:01:32 Jamais je ne me suis senti aussi vivant et heureux.
00:01:36 Les lions n'avaient pas peur de nous.
00:01:39 Ils n'avaient jamais été chassés par l'homme.
00:01:42 C'était un rêve absolu, une découverte,
00:01:45 vivre en famille avec eux.
00:01:48 Ici, Animal Soviet,
00:01:51 on ne peut pas dire avoir peur de l'homme.
00:01:54 Nous nous sommes acceptés comme des êtres naturels.
00:01:58 Le cycle de la vie se déroulait sous nos yeux.
00:02:02 Manger ou être mangé.
00:02:05 Observer les animaux m'a appris à vivre dans le monde des hommes.
00:02:14 Nous voyons s'aimer, mais aussi mourir.
00:02:18 La moitié des lionceaux mourraient la première année.
00:02:22 Avec eux, j'ai vécu la vie dans son essentiel.
00:02:26 Les enfants, l'amour, le sexe, la mort.
00:02:30 Nous étions au coeur de ce cycle de la vie brute.
00:02:34 Dans son insécurité, toujours aux aguets.
00:02:38 Son harmonie échappe à tous nos repères.
00:02:42 Nous voyons les lions mourir.
00:02:45 Nous voyons les lions mourir.
00:02:48 Pour gagner ma vie, j'étais pilote de montgolfière.
00:02:52 J'emmenais les touristes découvrir les animaux.
00:02:56 Pour moi, ce fut une révélation qui a changé ma vie.
00:03:00 D'en haut, je déchiffrais leurs chemins.
00:03:03 Les couloirs dessinés par des gnous, de buffles, de zèbres.
00:03:07 En route vers le sud du Sérénguéti,
00:03:10 où ils trouveraient les pâturages abondants.
00:03:13 Je voyais les égatons de gnous se renouveler.
00:03:17 Elles m'ont profondément marqué.
00:03:20 Quand je vois ces images, qui ont déjà 40 ans,
00:03:24 je me vois creuser le même sillon qui nous amène aux impasses.
00:03:29 Je me demande quels animaux nous serons.
00:03:33 Ceux qui savent traverser
00:03:36 ou ceux qui connaîtront une même mort.
00:03:40 C'est ce que je me demande.
00:03:43 L'évolution du Kenya, entre mes premiers pas là-bas,
00:03:47 est la démonstration de notre histoire commune du monde.
00:03:51 Jamais je n'aurais imaginé que tous ces animaux
00:03:55 seraient tous menacés d'extinction 40 ans plus tard.
00:03:59 Et que 75 % des terres seraient en grande partie
00:04:03 cultivées pour nourrir les 8 milliards d'hommes que nous sommes.
00:04:08 Et jamais je n'aurais imaginé aussi que le blé, le maïs, l'orge
00:04:13 voleraient l'herbe des antilopes
00:04:16 et que le bruit mécanique des moissonneuses batteuses
00:04:20 résonnerait dans ce paradis de biodiversité.
00:04:24 Nous avons cherché notre puissance dans la domination et le contrôle.
00:04:29 La terre, la trouver dans la liberté et le lien entre chaque chose.
00:04:34 J'avais là-bas, sur la terre,
00:04:37 tout ce dont un homme peut rêver.
00:04:40 Une forme de kit d'aventurier.
00:04:43 J'avais l'essentiel de ce qui fait une vie humaine.
00:04:47 Ma vie n'aurait pas pu être entière sans ce que nous avons connu là-bas.
00:04:52 Le Kenya, c'est aussi la terre des premiers hommes.
00:04:56 C'est dans cette vallée du Rift qu'on a découvert
00:05:00 les premières traces de nos ancêtres, l'Homo sapiens.
00:05:04 Le bétail est leur capital et leur monnaie d'échange.
00:05:08 En 1980, on croyait aux promesses du développement.
00:05:12 Ce que l'Occident proposait me semblait le progrès naturel du monde.
00:05:17 Nous allons tous devenir rationnels, plus riches et heureux.
00:05:22 Je savais que le mode de vie des Maasai allait évoluer.
00:05:26 J'étais un peu nostalgique, mais je voyais cette tristesse
00:05:30 comme l'égoïsme d'un occidental privilégié.
00:05:33 Mais aujourd'hui, leur territoire de pâturage pour le bétail
00:05:37 s'est considérablement réduit à cause de l'agriculture.
00:05:41 Ils sont souvent contraints de pénétrer les parcs naturels
00:05:45 pour faire pêtre leurs troupeaux.
00:05:48 Pour se défendre des attaques des lions,
00:05:51 ils ont maintenant troqué leur lance pour du poison.
00:05:55 Eux qui étaient si fiers de combattre les lions à la lance.
00:05:59 Ces cerfs gigantesques colonisent le Borgue des lacs kényans.
00:06:03 Comme en Éthiopie ou au Chili,
00:06:05 haricots verts ou fleurs sortent à la chaîne
00:06:08 pour orner les tables du monde entier.
00:06:11 Livrées tous les jours par avion,
00:06:13 elles nourrissent les sphères de la finance internationale,
00:06:17 mais laissent derrière elles les conséquences très concrètes
00:06:21 des pesticides et des déchets.
00:06:23 Mais elles fournissent des emplois là où il n'y en avait pas.
00:06:28 La misère est souvent plus partagée que la richesse.
00:06:31 Je ne pensais pas, quand j'ai quitté le Kényan,
00:06:34 que les 60 000 personnes du bidonville de Kibera
00:06:37 seraient aujourd'hui un million
00:06:39 et que ces conditions de vie seraient le lot d'un être humain sur huit.
00:06:44 Combien sommes-nous désormais sur la planète
00:06:47 d'exilés, de migrants, de réfugiés ?
00:06:50 Qui aurait cru que l'immense camp de Dadaab,
00:06:53 installé en plein désert pour accueillir les réfugiés de la guerre,
00:06:57 en 91, serait encore là aujourd'hui ?
00:07:00 Il est devenu l'un des plus grands camps de réfugiés au monde.
00:07:04 500 000 personnes y vivent,
00:07:07 et pourtant, personne ne le connaît.
00:07:10 Est-ce cela la promesse de notre progrès ?
00:07:13 Depuis que je suis né, les richesses produites et échangées
00:07:17 sur la planète ont été multipliées par 20.
00:07:20 Quel bon ! Pourquoi ?
00:07:22 Pour que 1 % de la population mondiale
00:07:25 soit moins que les 99 % restants ?
00:07:28 Ici aussi se profilent les signes du changement climatique.
00:07:32 Le Kilimanjaro, aux neiges éternelles,
00:07:35 est aujourd'hui presque sans glace, comme une vieille peau ridée.
00:07:40 Ce n'est pas la terre que nous devons faire mourir,
00:07:44 c'est notre vision du progrès.
00:07:47 La beauté est essentielle dans mon travail.
00:07:51 Je crois qu'elle soigne l'âme, comme le disent les Navajos.
00:07:55 Des cristaux de sel
00:07:57 dessinent dans cette eau très noire du lac Magadis
00:08:01 des peintures vivantes.
00:08:03 Cette beauté est éblouissante.
00:08:06 J'y retourne sans cesse. C'est comme une obsession.
00:08:10 Ce jeune homme naïf et utopiste que j'étais au Kenya n'est plus.
00:08:15 Je suis un autre homme.
00:08:17 Ce que j'ai appris de mon travail ces 40 dernières années
00:08:21 remet en question toutes mes certitudes.
00:08:24 11 ans après le film "Home",
00:08:30 je veux vous raconter mon sentiment du monde
00:08:33 et notre incapacité à changer notre mode de vie
00:08:36 lorsque nous connaissons les solutions.
00:08:39 Les scientifiques nous annoncent la 6e extinction de la vie sur Terre.
00:08:44 De toute mon âme d'être humain, je ne peux pas l'accepter.
00:08:48 Alors, ayons le courage de la vérité
00:08:51 et regardons-nous avec les yeux ouverts.
00:08:54 C'est l'histoire de Legacy, notre héritage.
00:09:15 Je me pose souvent une question.
00:09:18 Quand l'être humain a-t-il pris conscience
00:09:21 qu'il était différent des autres espèces ?
00:09:24 Quand s'est-il éveillé ?
00:09:26 C'est difficile à dire, mais une chose est sûre.
00:09:29 Il y a 35 000 ans, au plus profond de la grotte de Chauvet en France,
00:09:34 il le savait déjà.
00:09:36 Il savait déjà qu'il marchait debout et qu'il ne courait pas assez vite.
00:09:41 Mais surtout, il savait qu'il apprenait à maîtriser son corps
00:09:45 et à maîtriser son environnement mieux que les autres.
00:09:49 Il savait qu'il était animé par la multitude de sentiments
00:09:53 qui se mélangeaient en lui, d'amour et d'amitié.
00:09:57 Je me sens une très forte connexion
00:10:04 avec ces humains ayant vécu il y a des milliers de générations.
00:10:09 Comme moi, comme vous,
00:10:11 ils semblaient sensibles à la beauté de la nature.
00:10:15 Ils s'appliquaient pour la figer dans le temps.
00:10:19 Pour qui ? Pourquoi ?
00:10:21 Ce qui est clair, c'est qu'ils n'ont pas choisi de se représenter,
00:10:29 ni eux, ni leur espèce.
00:10:31 Ils ont choisi de représenter les autres espèces
00:10:35 dans toute leur majesté et toute leur splendeur.
00:10:44 L'homme s'est toujours distingué des autres espèces
00:10:48 d'une manière particulière et inattendue.
00:10:52 L'histoire que je vais vous raconter, c'est la vôtre.
00:11:02 C'est la tienne.
00:11:04 C'est l'histoire de l'être humain, une espèce fantôme,
00:11:13 une espèce fantastique qui a tout réussi.
00:11:16 Et vous allez voir comment ce petit être chétif,
00:11:22 qui n'était pas naturellement bien armé contre les bêtes et les intempéries,
00:11:27 a tout de même fini par maîtriser la nature
00:11:30 et conquérir la Terre toute entière.
00:11:33 On dit souvent que j'ai l'œil d'un photographe,
00:11:43 que j'arrive à capturer dans un paysage quelque chose de plus,
00:11:47 une force qui est là, mais que tout le monde ne voit pas forcément.
00:11:51 J'ai longtemps cru que cette force, c'était en fait mon perfectionnisme,
00:11:56 mon acharnement à chercher le cliché parfait,
00:11:59 les lignes harmonieuses, l'angle juste, la lumière idéale.
00:12:03 Mais finalement, il est fort possible que cette force
00:12:07 qui se dégage de certaines de mes images
00:12:10 soit celle qui anime la vie elle-même, l'énergie.
00:12:14 Car l'énergie, c'est non seulement ce qui anime tous les êtres vivants
00:12:20 et ce qui les relie les uns aux autres,
00:12:23 mais c'est aussi leur raison d'être.
00:12:26 Et c'est cette énergie qui sera le fil rouge de ce film.
00:12:38 Au commencement, sur notre Terre, il n'y avait pas de vie.
00:12:42 Il n'y avait que de l'énergie, de l'énergie qui tournait en rond,
00:12:46 prisonnière des éléments, qui n'était ni transformée ni canalisée.
00:12:51 Et de l'énergie, il y en avait énormément, sur toutes ses formes,
00:12:55 opulentes, sauvages et dangereuses.
00:13:07 La Terre du début, c'est uniquement de la roche en fusion,
00:13:11 furieuse, enragée.
00:13:13 Cette énergie repart aussitôt dans l'espace,
00:13:16 sous forme de chaleur, car rien ne la retient.
00:13:19 Puis, petit à petit, la vapeur d'eau créée par la Terre brûlante
00:13:24 a produit une enveloppe de gaz autour de la Terre.
00:13:27 Une atmosphère.
00:13:29 Cette atmosphère laisse entrer les rayons du Soleil qui chauffent la Terre
00:13:34 et ne laisse pas repartir la chaleur, comme le fait une serre.
00:13:38 Cette chaleur nouvelle apporte les conditions propices à la vie.
00:13:46 Sans cet effet de serre naturelle,
00:13:49 les températures sur la planète seraient aux alentours de -50 degrés.
00:13:54 Et à cette température, la vie telle qu'on la connaît n'est pas possible.
00:14:01 La vie sur Terre n'existe donc finalement que grâce à l'effet de serre.
00:14:06 L'accumulation des nuages va ensuite donner des pluies diluviennes
00:14:19 qui finissent par former les océans.
00:14:28 Pendant des milliards d'années, l'eau va passer d'un état à un autre.
00:14:32 Nuages, pluies, lacs et rivières ou océans, glace parfois,
00:14:36 puis vapeur à nouveau.
00:14:38 Ce cycle de l'eau perdure à ce jour.
00:14:45 L'eau que vous buvez aujourd'hui
00:14:47 est la même que celle qui a bercé les premières algues
00:14:50 et celle qu'ont bu les dinosaures.
00:14:57 L'eau est un élément essentiel de la vie.
00:15:00 Elle constitue d'ailleurs près des deux tiers du corps humain.
00:15:04 Et c'est dans ces océans que la vie va surgir,
00:15:09 puis se diversifier jusqu'à fourmiller sous de multiples formes.
00:15:13 La planète s'appelle la Terre.
00:15:21 Et pendant la plus grande partie de son histoire,
00:15:24 elle aurait pu s'appeler la planète Mer.
00:15:27 Pendant très longtemps, cette vie dans la mer
00:15:32 s'est limitée à des organismes petits et simples,
00:15:35 l'équivalent de notre plancton aujourd'hui.
00:15:38 J'aime bien cette comparaison.
00:15:44 Si l'histoire de la Terre jusqu'à aujourd'hui
00:15:47 était résumée en une journée de 24 heures,
00:15:50 et qu'il était minuit,
00:15:52 la planète aurait disparu dès 6h du matin dans les océans.
00:15:56 Mais ce qui est vraiment étonnant,
00:15:59 c'est que la vie ne sortirait de ces océans
00:16:02 pour coloniser les terres que vers 22h.
00:16:05 Et c'est à ce moment-là que les plantes apparaissent.
00:16:11 Pour les végétaux,
00:16:18 cette conquête des continents a dû être une difficulté inimaginable.
00:16:22 Il a fallu coloniser un milieu tellement différent des océans
00:16:27 où l'on se laisse bercer sans barrière ni pesanteur
00:16:30 pour se confronter à la roche nue, dure et stérile.
00:16:34 Mais ce nouveau terrain vierge en valait la peine
00:16:37 car il regorgeait de cet élément nécessaire à la vie, l'énergie.
00:16:41 Car cette énergie, c'est ce qui permet aux êtres vivants
00:16:45 de se passionner, de se développer, de se déplacer.
00:16:48 Depuis que la vie est arrivée,
00:16:53 son unique raison d'être a été de s'approprier cette énergie.
00:16:57 Et les êtres vivants sont devenus des experts de cette exploitation.
00:17:02 Si je respecte autant les êtres vivants,
00:17:08 c'est que chacun d'eux est une incroyable création,
00:17:11 bien plus sophistiquée que la plus raffinée des machines
00:17:15 et même plus fascinante aussi.
00:17:17 Pour les plantes, ces espèces qui, pour beaucoup d'entre nous,
00:17:31 sont surtout un décor, le problème de l'énergie a été résolu
00:17:35 de façon inattendue en domptant l'énergie du soleil.
00:17:39 Ce sont les seuls êtres vivants qui, grâce à la photosynthèse,
00:17:44 ont accès à une énergie illimitée qu'elles transforment en matière.
00:17:49 En matière végétale.
00:17:52 C'est extraordinaire de réaliser que cette matière végétale
00:18:00 qu'elles fabriquent ne vient pas du sol, non.
00:18:03 Elle vient du carbone de l'air, du ciel,
00:18:06 transformée par la photosynthèse.
00:18:13 S'en est suivie une course à la hauteur où les plantes les plus hautes
00:18:16 étaient avantagées, ayant plus d'énergie à leur disposition.
00:18:20 Elles pouvaient donc plus facilement se reproduire,
00:18:23 transmettant à leurs descendants ces avantages qu'ils auront réussis,
00:18:28 créant, génération après génération, des plantes un peu plus hautes.
00:18:32 Et c'est ainsi que sont nées les arbres.
00:18:42 Dans leur course à la hauteur,
00:18:44 ces magnifiques représentants de l'ingéniosité biologique
00:18:47 ont dû résoudre des problèmes qui pourraient nous paraître insurmontables.
00:18:52 Car un arbre est en fait un tronc qui relie deux couronnes.
00:18:58 L'une aérienne, visible, est faite de bronches et de feuilles
00:19:01 pour capter l'énergie de la lumière.
00:19:04 Et l'autre, tout aussi grande, souterraine, faite de racines
00:19:07 pour capter l'eau et les éléments minéraux.
00:19:10 (Musique)
00:19:13 Les arbres ne sont donc pas uniquement
00:19:20 de magnifiques centrales énergétiques solaires.
00:19:23 Ils sont également de massives pompes à eau,
00:19:26 capables de déplacer des centaines de litres d'eau par jour
00:19:29 à des dizaines de mètres de hauteur.
00:19:32 Ces colosses spectaculaires, géants dans l'espace et géants dans le temps,
00:19:37 peuvent s'épanouir pendant des siècles, voire des millénaires.
00:19:41 Et tout ça, évidemment, en créant de l'oxygène,
00:19:45 qui va pouvoir être utilisé par les autres êtres vivants.
00:19:49 (Musique)
00:19:52 Au fil des années, les arbres m'ont de plus en plus fasciné,
00:19:58 prenant une place grandissante dans mes pensées.
00:20:02 Pensez-y.
00:20:04 Avec le carbone qu'ils puisent dans l'atmosphère par leurs feuilles
00:20:07 et les énergies qu'ils empruntent au soleil,
00:20:09 ils construisent de la matière, des branches, des troncs, des racines.
00:20:14 (Musique)
00:20:17 Et lorsque cette matière meurt et retombe au sol,
00:20:20 elle crée l'humus, qui va donner des sols
00:20:23 sous lesquels vont pousser d'autres plantes, d'autres arbres.
00:20:27 Avant ces plantes, il n'y avait pas de sol sur la Terre,
00:20:31 juste de la roche nue et stérile.
00:20:34 (Musique)
00:20:36 Le sol, la Terre de notre planète, a emprunté le nom
00:20:39 qui est le fondement des plantes terrestres,
00:20:42 le terreau de nos vies.
00:20:45 D'ailleurs, humus et homo, le nom de notre espèce,
00:20:48 ont la même racine étymologique qui veut dire "terre".
00:20:52 (Musique)
00:20:55 Cloués au sol et immobiles,
00:21:03 les arbres communiquent entre eux grâce à leurs racines
00:21:07 et aux odeurs qu'ils dégagent par leurs feuilles.
00:21:10 Ils ont aussi résolu de manière incroyable
00:21:13 l'une de leurs plus grosses difficultés.
00:21:16 Étant ancrés dans le sol, incapables de se déplacer,
00:21:20 ils utilisent les animaux, mobiles,
00:21:23 pour rentrer en contact et se reproduire grâce à leurs fleurs.
00:21:27 (Musique)
00:21:30 Ils ont aussi développé des fruits
00:21:33 afin d'attirer des animaux qui s'en nourriront
00:21:36 et rejetteront les graines plus loin.
00:21:39 C'est ainsi qu'ils ont réussi à coloniser d'immenses territoires
00:21:43 sans se déplacer d'un centimètre de toute leur vie.
00:21:47 (Musique)
00:21:57 Évidemment, je pourrais vous tenir le même discours enthousiaste
00:22:01 pour d'autres espèces que les arbres,
00:22:04 par exemple celles qui n'ont pas développé la photosynthèse,
00:22:08 les animaux, nos ancêtres.
00:22:10 Ils ont trouvé une solution beaucoup plus astucieuse
00:22:14 pour récupérer cette énergie,
00:22:17 en mangeant les plantes ou en mangeant les mangeurs de plantes.
00:22:21 Ces herbivores et carnivores ne font rien d'autre
00:22:25 que de récupérer l'énergie solaire stockée sous forme de matière
00:22:29 dans les êtres vivants.
00:22:31 (Bourdonnement)
00:22:34 Toutes les espèces vivantes sont poussées par une force naturelle
00:22:40 plus puissante que tout,
00:22:42 survivre jusqu'à pouvoir se reproduire.
00:22:45 (Musique)
00:22:48 Toute l'énergie qu'ils captent est canalisée en ce sens.
00:22:53 Toute l'énergie est mise dans la survie.
00:22:56 S'il en reste, elle ira dans la reproduction,
00:22:59 puis dans la survie l'année suivante pour se reproduire à nouveau.
00:23:04 (Bourdonnement)
00:23:07 Amasser, manger, dominer, se reproduire,
00:23:19 telles sont les forces motrices de tout être vivant sur Terre.
00:23:24 (Bourdonnement)
00:23:27 Une expérience de vie au Kenya a fait de moi l'humble et attentif spectateur
00:23:36 de la beauté de ce cycle infini
00:23:39 du passage de l'énergie d'une espèce à l'autre.
00:23:43 L'énergie est partout, tantôt économisée au maximum,
00:23:47 tantôt explosive et impressionnante.
00:23:50 Sans cesse, circulant d'une espèce à l'autre
00:23:54 dans les maillages des écosystèmes.
00:23:57 L'homme a démarré son histoire comme toutes les autres espèces,
00:24:12 avec les mêmes impératifs.
00:24:14 Trouver de l'énergie pour perdurer dans le temps.
00:24:18 Mais contrairement aux chênes ou à l'ours,
00:24:23 il n'est pas parti avec les atouts des espèces robustes, puissantes.
00:24:28 Il a peu d'armes pour lutter contre la nature.
00:24:32 Il n'a pas de crocs, ni de griffes, ni de cornes.
00:24:36 Il ne court pas très vite, nage lentement, ne vole pas.
00:24:41 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:44 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:47 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:50 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:53 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:56 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:24:59 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:02 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:05 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:08 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:11 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:14 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:17 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:20 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:23 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:26 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:29 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:32 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:35 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:38 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:41 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:44 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:47 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:50 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:53 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:56 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:25:59 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:02 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:05 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:08 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:11 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:14 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:17 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:20 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:23 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:26 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:29 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:32 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:35 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:38 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:41 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:44 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:47 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:50 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:53 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:56 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:26:59 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:02 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:05 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:08 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:11 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:14 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:17 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:20 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:23 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:26 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:29 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:32 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:35 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:38 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:41 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:44 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:47 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:50 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:53 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:56 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:27:59 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:28:02 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:28:05 Il n'a pas de poids, ni de poids.
00:28:08 ...
00:28:10 -Pour la première fois dans l'histoire de la Terre,
00:28:14 il n'y a progressivement plus aucune force capable de freiner
00:28:18 la croissance d'une espèce vivante, l'homme.
00:28:22 ...
00:28:34 Après avoir dompté le feu,
00:28:37 l'humain va passer maître dans l'art de canaliser
00:28:40 d'autres formes d'énergie.
00:28:42 Il va commencer par innover de manière spectaculaire,
00:28:46 en domestiquant des animaux sauvages
00:28:49 et en utilisant leur énergie.
00:28:52 ...
00:28:56 Dompter ces formidables bêtes, si fortes, si résistantes,
00:29:00 permettra l'accomplissement de ce qui n'était pas envisageable
00:29:04 jusque-là, notamment le transport
00:29:06 sur de longues distances.
00:29:08 Ce qui nous paraît aujourd'hui commun,
00:29:11 monter sur le dos d'un animal puissant,
00:29:14 a finalement été incroyablement osé.
00:29:17 ...
00:29:20 Avec cette union des énergies, l'homme acquiert
00:29:23 une liberté nouvelle.
00:29:25 Il franchit toutes les frontières, à commencer par celle
00:29:29 entre le possible et l'impossible.
00:29:32 ...
00:29:35 Ces animaux vont d'abord lui permettre de se déplacer plus loin,
00:29:39 d'essaimer à travers la planète.
00:29:41 ...
00:29:47 La conquête du monde n'aurait pas pu avoir lieu
00:29:50 sans la force de ces animaux,
00:29:52 et la destinée de l'humanité aurait été toute autre.
00:29:56 ...
00:30:04 Après avoir domestiqué des animaux,
00:30:07 il va aussi domestiquer des plantes sauvages
00:30:10 et apprivoiser la terre,
00:30:12 apprendre à son contact pour qu'elle lui livre ses fruits
00:30:16 en mêlant son labeur et son amour.
00:30:19 Son labour.
00:30:21 Il va planter une partie de sa nourriture à certains endroits
00:30:25 pour la récolter plus tard, mais démultiplier.
00:30:28 ...
00:30:45 L'humain passe alors de nomade perpétuel à sédentaire.
00:30:49 En s'opposant, il va canaliser l'énergie
00:30:52 de manière plus efficace et plus durable.
00:30:55 Il va apprendre l'art de gérer sa terre.
00:30:59 Et il va progressivement hériter de l'expérience poussée dans la pratique
00:31:04 de transformer les paysages pour nourrir les siens.
00:31:07 ...
00:31:12 Je suis toujours fasciné par le travail incessant
00:31:15 de ces femmes et de ces hommes de tous les continents
00:31:18 qui peignent des fresques géantes sur les territoires,
00:31:21 créant des oeuvres d'art qu'ils ne peuvent pas voir,
00:31:24 mais qui reflètent leurs efforts et leur savoir-faire.
00:31:27 ...
00:31:46 Cette communion entre la terre, les hommes et les animaux
00:31:49 dure depuis des milliers d'années.
00:31:52 Mais je constate qu'elle n'a finalement que peu changé
00:31:55 dans la plupart des pays sur Terre.
00:31:57 ...
00:32:02 En inventant l'agriculture il y a presque 10 000 ans,
00:32:06 il va pouvoir récolter massivement l'énergie stockée dans les plantes
00:32:11 et ainsi mieux survivre, croître et se développer.
00:32:15 ...
00:32:22 Côte à côte, souffle et sueur mêlée,
00:32:25 la femme, l'homme et le bœuf sillonnent péniblement la terre,
00:32:29 la breuve et la nourrisse,
00:32:31 soignent les jeunes pousses qui émergent, fragiles.
00:32:34 Ils luttent contre les rongeurs, les chenilles, les maladies,
00:32:38 le gel et la sécheresse,
00:32:40 contre tout ce qui risque de les précipiter dans la faim.
00:32:44 ...
00:32:51 ...
00:32:58 ...
00:33:05 ...
00:33:12 Mais loin de détruire ce qu'ils asservissent,
00:33:15 ils stimulent, ils encouragent,
00:33:17 ils incitent la germination et la pousse
00:33:20 et finissent même par faire fleurir des champs de pierre.
00:33:24 ...
00:33:31 La vie reste dure, parfois brutale même,
00:33:35 mais elle devient plus longue, plus entourée et moins aléatoire.
00:33:39 ...
00:33:45 En même temps que l'agriculture,
00:33:47 l'homme optimise sa récupération de l'énergie stockée dans les animaux
00:33:51 en passant de chasseur à éleveur.
00:33:54 ...
00:33:58 Pourquoi courir après nos proies
00:34:00 quand on peut les garder sous la main, près de nous ?
00:34:03 ...
00:34:07 ...
00:34:12 Ces troupeaux d'animaux domestiques,
00:34:14 bœufs, moutons, porcs ou chèvres,
00:34:16 vont rapidement devenir d'une importance telle
00:34:19 qu'elles représentent souvent, pour ceux qui les possèdent,
00:34:23 leur bien le plus précieux, l'ensemble de leurs richesses.
00:34:27 ...
00:34:32 Et partout dans le monde, j'ai observé cela.
00:34:35 C'est un peu l'équivalent de notre compte en banque,
00:34:38 avec bien plus de soins et d'amour donné,
00:34:41 et avec bien plus d'aléas.
00:34:43 ...
00:34:51 Ces animaux étant tout leur bien,
00:34:53 les femmes et les hommes apprennent à vivre de tout ce qu'ils produisent.
00:34:57 Leur viande et leur lait, bien sûr,
00:35:00 mais aussi leur peau, leurs tendons,
00:35:03 leurs excréments même, qui brûlent bien et fournissent chaleur et cuisson.
00:35:08 Encore et encore, toujours l'énergie.
00:35:12 ...
00:35:23 Chaque espèce est utilisée pour ses qualités,
00:35:26 pour ce qu'elle peut offrir à l'homme.
00:35:28 Souvent la force et l'endurance,
00:35:30 et la résistance aux conditions climatiques.
00:35:33 ...
00:35:43 Ce qui me fascine, c'est de réaliser que l'homme n'a pas seulement réussi
00:35:47 à capter l'énergie des plantes ou celles des animaux,
00:35:50 il est parvenu à maîtriser l'ensemble du transfert de l'énergie
00:35:54 qui passe d'un être vivant à un autre,
00:35:57 et à un autre, à un autre, à un autre.
00:36:00 ...
00:36:08 ...
00:36:16 ...
00:36:22 ...
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00:37:07 ...
00:37:12 ...
00:37:16 ...
00:37:19 ...
00:37:24 ...
00:37:30 -Aux quatre coins de la planète, l'humain a survécu,
00:37:34 s'est adapté à prospérer, puis s'aimer.
00:37:37 Et chaque fois, son inventivité a pris un visage différent.
00:37:42 De nos naissances à des cultures différentes,
00:37:46 riches, pittoresques et captivantes.
00:37:50 ...
00:37:54 La terre pouvait être trop sèche ou trop humide,
00:37:58 les humains parvenaient toujours à l'apprivoiser
00:38:01 comme ils avaient apprivoisé le bœuf et le riz.
00:38:05 ...
00:38:09 ...
00:38:15 Avec le feu, l'homme a découvert les métaux,
00:38:19 et ses outils sont devenus de plus en plus performants.
00:38:23 Partout, il a creusé la terre à la recherche de roches précieuses,
00:38:27 de métaux rares, puis d'énergie enfouie.
00:38:30 Toujours, il y a mis ses deux atouts principaux,
00:38:33 son intelligence et sa coopération.
00:38:36 Et son entêtement à tout vouloir réussir
00:38:39 lui a fait accomplir des prouesses.
00:38:42 Peu importe les difficultés, le temps et les sacrifices,
00:38:46 l'homme efface tous les obstacles que la nature met devant lui.
00:38:50 Il remporte tous les défis.
00:38:53 Et puis, il y a 150 ans,
00:38:56 l'humain a réussi un coup de génie
00:38:59 qui va marquer une nouvelle rupture totale dans sa vie.
00:39:02 L'exploitation massive de nouvelles formes d'énergie,
00:39:05 condensée et disponible à l'excès.
00:39:08 Le charbon, puis le pétrole.
00:39:11 S'ensuit un changement radical d'échelle dans son succès.
00:39:15 La révolution industrielle.
00:39:18 Il exploite les énergies à grande échelle,
00:39:21 de manière plus systématisée, organisée, méthodique.
00:39:25 150 ans sur 4,5 milliards d'années.
00:39:29 Par rapport à l'histoire de la Terre en 24 heures,
00:39:33 cette époque nous place seulement à 5 microsecondes de minuit.
00:39:37 5 microsecondes.
00:39:40 Même un cliquement d'œil dure 100 000 fois plus longtemps.
00:39:45 Il y a 5 microsecondes, donc.
00:39:50 L'être humain apprend à maîtriser l'énergie
00:39:53 comme aucun être vivant ne l'avait jamais fait.
00:39:56 Et change pour toujours la condition humaine.
00:40:00 Il creuse pour récupérer le charbon, le pétrole et les gaz.
00:40:09 Cette énergie est presque illimitée,
00:40:12 tant ses réserves sont gigantesques et presque gratuites,
00:40:16 puisqu'il suffit de se servir.
00:40:18 On peut creuser partout, sur les terres comme sous les mers.
00:40:22 Ces énergies fossiles proviennent de la décomposition
00:40:34 de végétaux morts depuis des millions d'années.
00:40:37 C'est ce qu'on appelle la décomposition de l'énergie.
00:40:41 En quelque sorte, l'homme a donc su passer
00:40:46 de l'énergie des vivants à l'énergie des morts,
00:40:49 celle de milliards d'animaux de plantes en décomposition
00:40:53 qui avaient stocké l'énergie du Soleil
00:40:56 pendant des millions d'années dans le sol.
00:40:59 Rendez-vous compte.
00:41:03 Cette fois-ci, il ne se contente plus de maîtriser l'énergie
00:41:07 des autres vivants à un autre, comme pour l'agriculture ou l'élevage.
00:41:10 Cette fois-ci, l'homme réussit à la prouesse
00:41:13 de récupérer aussi l'énergie fossile qui s'accumulait
00:41:16 et n'avait jamais été exploitée.
00:41:18 Une énergie incroyablement plus concentrée et plus puissante.
00:41:36 Grâce au pétrole, les humains peuvent travailler
00:41:38 les matériaux comme l'acier, le ciment, le plastique,
00:41:41 et ils vont pouvoir construire bien plus, bien mieux.
00:41:45 Ces constructions ont pris des échelles inimaginables
00:41:52 à la taille de ses ambitions.
00:41:54 Il invente des machines, des titans de métal
00:41:59 pour creuser et trouver les matériaux ou les énergies.
00:42:04 Il est dans la démesure dans tous les domaines
00:42:07 pour l'exploitation, pour l'habitat, pour les voyages.
00:42:11 Il peut maintenant, grâce à ses géants de fer,
00:42:17 se déplacer sur les terres, sur les mers et même dans les airs,
00:42:21 en réduisant les distances du bout du monde
00:42:24 de plusieurs semaines à quelques heures.
00:42:27 Un aller-retour à l'autre bout de la planète
00:42:31 prend aujourd'hui moins de temps que d'aller à la ville voisine
00:42:35 il y a deux siècles.
00:42:37 Ses frêles esquifs se transforment en bateaux-usines
00:42:47 capables de localiser, traquer et récupérer le poisson à la tonne
00:42:51 sans risquer sa vie à chaque sortie en mer.
00:42:59 Son agriculture se mécanise.
00:43:02 En passant de lames au tracteur, il peut exploiter
00:43:06 des surfaces toujours plus grandes, toujours plus facilement.
00:43:10 Le pétrole, c'est la potion magique
00:43:27 qui a permis de faire reculer la faim omniprésente,
00:43:31 la précarité extrême, l'épuisement permanent
00:43:34 pour des rendements autrefois si modestes.
00:43:37 Le pétrole a permis cette transition des femmes et des hommes
00:43:43 de la simple survie à la vie.
00:43:56 L'homme maîtrise totalement l'irrigation.
00:43:59 Il creuse des centaines de mètres sous la terre
00:44:02 pour éveiller l'eau qui y dort depuis des millénaires
00:44:06 et lutter contre la sécheresse, même dans les champs les plus arides.
00:44:24 Avec la maîtrise des engrais et de l'irrigation,
00:44:27 il fait verdir les déserts.
00:44:29 Grâce au pétrole, il va aussi inventer de nouveaux pesticides,
00:44:41 bien plus efficaces pour lutter contre les mauvaises herbes
00:44:45 ou les animaux nuisibles.
00:44:47 Fini les récoltes presque totalement perdues,
00:44:50 mangées par les vers et par les rats.
00:44:53 Tous ces animaux qui volaient cette énergie depuis des milliers d'années
00:44:58 en sont maintenant privés.
00:45:00 L'homme s'assure que toutes ces plantes qu'il fait pousser
00:45:04 sur les territoires de plus en plus grands
00:45:07 ne seront plus détournées par aucun autre être vivant.
00:45:11 A partir du pétrole, grâce à sa maîtrise des éléments chimiques,
00:45:18 il invente de nouvelles matières, comme le plastique.
00:45:22 En agriculture, le plastique va lui permettre
00:45:25 d'apprivoiser les rayons du soleil,
00:45:28 piégeant leur chaleur à l'intérieur de la serre.
00:45:32 Le fameux effet de serre.
00:45:34 En captant ainsi l'énergie solaire
00:45:40 de manière bien plus efficace que jamais auparavant,
00:45:44 l'humain va pouvoir faire pousser ses cultures
00:45:47 même lorsqu'il fait froid.
00:45:49 Et avec la lumière artificielle,
00:45:51 il les fait pousser même lorsqu'il fait nuit.
00:45:54 Car l'efficacité et la productivité ont été tellement sélectionnées
00:46:01 chez l'être humain que c'est devenu une seconde nature.
00:46:05 Une obsession, presque.
00:46:07 Puisque les plantes ne dorment pas,
00:46:11 il est logique de vouloir les faire produire en permanence.
00:46:19 C'est la révolution verte qui a permis de multiplier
00:46:22 les rendements agricoles tout en réduisant
00:46:25 la quantité de travail nécessaire.
00:46:28 Grâce à la mécanisation de l'agriculture,
00:46:31 l'utilisation d'engrais très efficaces,
00:46:34 l'irrigation ultra performante et les pesticides très puissants.
00:46:38 On est ainsi passé de 1 000 kg de céréales
00:46:41 produits par agriculteurs à 500 000 kg.
00:46:44 Oui, vous avez bien entendu,
00:46:46 500 fois plus en 150 ans à peine.
00:46:50 Les éleveurs également ont pu changer
00:46:55 la dimension de leurs exploitations.
00:46:58 Ils peuvent maintenant gérer efficacement des centaines d'animaux
00:47:04 en optimisant le nourrissage et le soin
00:47:07 et en permettant à plus de gens l'accès à une viande beaucoup moins chère.
00:47:13 La mécanisation offre aussi la possibilité
00:47:16 d'exploiter les matières premières comme le bois
00:47:19 bien plus massivement qu'il n'a jamais été possible
00:47:22 et rendant disponible pour tous, partout.
00:47:25 On peut transporter des forêts entières en bateau.
00:47:29 La mécanisation est un des plus grands outils
00:47:37 pour faire des choses plus efficaces.
00:47:41 Les denrées voyagent à la tonne
00:47:44 et les échanges permettent progressivement à la fin
00:47:48 de reculer dans le monde.
00:47:50 Chaque région se spécialise et devient plus efficace,
00:47:59 produit en masse et exporté dans les régions voisines
00:48:03 tout en important leur spécialité.
00:48:07 Sur notre table, steak d'Argentine,
00:48:10 tomates du Maroc, avocats du Mexique,
00:48:13 crevettes du Vietnam, soja du Brésil,
00:48:16 riz de Thaïlande.
00:48:18 Maîtrisant l'énergie comme jamais avant grâce au pétrole,
00:48:30 les agriculteurs se sont mis à la tête
00:48:33 et ont mis en place un plan de production
00:48:36 qui a permis de produire plus de 1,5 millions de tonnes
00:48:40 de pétrole par an.
00:48:42 Nous pouvons construire une ville énorme en 2 ans
00:48:46 et y abriter des millions de gens.
00:48:49 Le béton, c'est l'enfant du pétrole.
00:48:52 Ces prodiges techniques
00:48:54 concentrent une telle population qu'il devient impossible
00:48:58 d'oublier que nous sommes une espèce très sociale.
00:49:02 Les populations grossissent
00:49:04 et nous construisons des villes de plus en plus grandes,
00:49:08 de plus en plus hautes, de plus en plus organisées.
00:49:12 Nous avons les moyens et les ressources
00:49:14 de construire des villes partout, même en plein désert.
00:49:18 Nous avons les ressources
00:49:20 de construire des villes partout, même en plein désert.
00:49:24 Nous avons les ressources
00:49:26 de construire des villes partout, même en plein désert.
00:49:30 Nous avons les ressources
00:49:32 de construire des villes partout, même en plein désert.
00:49:36 Nous avons les ressources
00:49:39 de construire des villes partout, même en plein désert.
00:49:42 Il suffit de dessaler l'eau de mer, d'importer du sable,
00:49:46 le 2e matériau le plus consommé du monde après l'eau,
00:49:50 et d'en faire du béton.
00:49:52 Ce béton, qui a servi à construire la pluie au tour du monde à Dubaï,
00:49:59 utilise un sable qui arrive d'Australie.
00:50:02 Vous vous rendez compte ?
00:50:04 Rien nous est interdit.
00:50:07 ...
00:50:13 ...
00:50:17 Tel des fourmis ou des termites,
00:50:19 nous construisons énergiquement
00:50:21 pour notre population sans cesse grandissante.
00:50:24 Mais à la différence des insectes,
00:50:26 nous améliorons sans cesse nos conditions de confort.
00:50:30 Nous vivons de plus en plus vieux et nous possédons de plus en plus.
00:50:35 ...
00:50:39 ...
00:50:44 ...
00:50:49 ...
00:50:54 ...
00:50:59 ...
00:51:03 ...
00:51:08 Il a été calculé qu'un litre de pétrole,
00:51:11 c'est l'équivalent énergétique du travail de 100 personnes
00:51:15 pendant toute une journée.
00:51:17 ...
00:51:20 Or, la production de pétrole dépasse maintenant
00:51:23 les 15 milliards de litres par jour.
00:51:26 ...
00:51:29 ...
00:51:32 L'équivalent de l'énergie de la force physique
00:51:35 de plus de 200 fois tous les habitants de la planète.
00:51:39 ...
00:51:43 ...
00:51:47 ...
00:51:51 ...
00:51:55 ...
00:51:59 Depuis que je suis né à Paris,
00:52:01 la santé des femmes et des hommes dans le monde s'est énormément améliorée.
00:52:05 Les enfants meurent moins souvent en bas âge.
00:52:08 Pour beaucoup, nous avons augmenté, enrichi
00:52:11 et diversifié notre alimentation.
00:52:13 Nous vivons de mieux en mieux, de plus en plus vieux.
00:52:16 Nous prenons de plus en plus de temps pour l'instruction,
00:52:19 pour les loisirs, pour le tourisme.
00:52:21 ...
00:52:25 La France accueille tous les ans près de 85 millions de touristes,
00:52:29 soit plus qu'il y a d'habitants en France.
00:52:32 ...
00:52:38 On peut maintenant aller passer une semaine sur un autre continent
00:52:41 très rapidement, juste pour aller voir les éléphants
00:52:44 ...
00:52:46 et naviguer dans les mers lointaines,
00:52:48 ou les lagunes de Venise, sans quitter son confort.
00:52:51 ...
00:52:54 Et toutes ces prouesses du développement de notre société
00:52:57 nous paraissent normales.
00:53:00 On peut partir visiter les temples sacrés d'Egypte,
00:53:03 du Cambodge ou de Birmanie,
00:53:06 et aller apprécier en famille, en masse,
00:53:09 leur sérénité et leur quiétude.
00:53:12 ...
00:53:24 Vous le comprenez, c'est malheureusement là
00:53:27 que cette belle histoire de succès humain commence à déraper.
00:53:31 Et je ne peux plus vous la raconter comme si de rien n'était.
00:53:35 Il faut avoir le courage de la vérité
00:53:38 et dire les choses telles qu'elles sont.
00:53:40 C'est ce que je vais essayer de faire maintenant.
00:53:43 ...
00:53:45 Ayant éliminé pratiquement tous les obstacles naturels,
00:53:48 l'homme poursuit sa course en avant, aveugle, incontrôlé,
00:53:52 sans aucune contrainte pour le freiner.
00:53:55 Il court maintenant en déséquilibre total.
00:53:59 ...
00:54:09 Est-ce que ces gens, sur cette plage de Rio,
00:54:12 ont vraiment conscience de la crise à laquelle la planète est confrontée ?
00:54:16 Fort de toutes ses richesses,
00:54:19 l'humain n'a pas renoncé à ses instincts d'accumulation,
00:54:22 de reproduction et de dissémination.
00:54:25 ...
00:54:29 Avec une mentalité sans cesse repoussée,
00:54:32 la population mondiale connaît une croissance galopante.
00:54:36 ...
00:54:46 Quand j'étais enfant,
00:54:48 nous étions à peine plus de 2,5 milliards.
00:54:51 En l'espace de ma vie seulement,
00:54:53 nous sommes trois fois plus nombreux.
00:54:56 Toutes les secondes,
00:54:58 nous sommes cinq de plus sur la Terre.
00:55:01 Cinq de plus,
00:55:03 cinq de plus,
00:55:05 cinq de plus.
00:55:07 Le temps de voir ce film,
00:55:09 nous serons 20 000 de plus sur la planète.
00:55:12 ...
00:55:14 Dans quatre jours seulement, nous serons un million de plus.
00:55:18 ...
00:55:20 L'année prochaine, 100 000 de plus.
00:55:23 ...
00:55:25 Nous posons de plus en plus lourdement sur la Terre.
00:55:29 Notre empreinte est de plus en plus profonde
00:55:32 à mesure que nous nous encombrons d'objets.
00:55:35 ...
00:55:37 Poussée par les élans de la vie
00:55:39 et la dynamique de son propre succès,
00:55:42 l'humain a cru dominer les règles de la nature.
00:55:45 Mais aujourd'hui, elle se rappelle à lui.
00:55:48 ...
00:56:02 Il ne peut pas y avoir une population infinie
00:56:05 sur un territoire limité.
00:56:07 On ne peut pas extraire
00:56:09 une infinité de ressources sur une planète finie.
00:56:13 On ne peut pas avoir une croissance infinie
00:56:16 dans un monde fini.
00:56:18 ...
00:56:27 Aujourd'hui, la planète n'est pas confrontée
00:56:30 à une crise environnementale majeure, mais à deux.
00:56:33 La crise climatique et celle de la biodiversité.
00:56:37 Ces crises sont liées entre elles et s'aggravent mutuellement.
00:56:41 Les deux sont créées par les activités humaines.
00:56:45 Et les deux impactent les sociétés humaines.
00:56:49 ...
00:56:54 On parle beaucoup des glaces qui fondent au pôle.
00:56:57 Mais on ne vit pas au pôle.
00:56:59 Alors en quoi cela nous concerne-t-il vraiment ?
00:57:02 La réponse est simple.
00:57:04 C'est essentiel, car les glaces sont le meilleur témoin
00:57:07 de ce qui arrive avec le climat.
00:57:09 ...
00:57:18 Leur fonte est facile à observer et montre le problème.
00:57:22 Elle constitue donc un signal d'alarme très clair
00:57:25 qui nous crie en permanence.
00:57:27 La planète se réchauffe trop, trop vite.
00:57:30 ...
00:57:39 Et les raisons sont faciles à comprendre.
00:57:42 Tous les avantages que nous ont apportés les pétroles
00:57:45 se sont accompagnés d'un prix terrible.
00:57:47 En brûlant, ils rejettent du CO2 dans l'atmosphère.
00:57:50 Le CO2 augmente l'effet de serre et donc la température de l'air.
00:57:55 Cet effet de serre, qui est un processus naturel
00:57:58 et qui a permis à la Terre de se réchauffer suffisamment
00:58:01 pour développer la vie, est maintenant trop fort, beaucoup trop fort.
00:58:06 ...
00:58:14 Si les scientifiques du monde entier nous alertent,
00:58:17 c'est qu'au niveau de la planète, les effets peuvent être dramatiques.
00:58:21 ...
00:58:23 Plus on émet de gaz à effet de serre,
00:58:26 plus on risque une fonte massive des pôles.
00:58:29 Or, les pôles jouent un rôle essentiel
00:58:32 dans la régulation du climat de la planète.
00:58:35 Leur disparition déstabiliserait complètement le climat actuel.
00:58:39 ...
00:58:41 Et la fonte des glaces polaires ferait s'élever le niveau des océans.
00:58:45 ...
00:58:47 Si le Groenland fondait, le niveau de la mer augmenterait de 6 m.
00:58:52 ...
00:59:02 Si l'Antarctique fondait, les scientifiques parlent cette fois de 60 m.
00:59:07 La quantité de terre perdue serait incroyable.
00:59:10 Les océans avanceraient sur des dizaines,
00:59:13 voire sur des centaines de kilomètres à l'intérieur des terres.
00:59:17 Et les côtes seraient entièrement redessinées.
00:59:20 ...
00:59:22 Heureusement, on n'en est pas encore là.
00:59:25 Mais les données montrent que la banquise fonde de plus en plus vite
00:59:29 et que les icebergs s'en détachent.
00:59:31 Les glaciers du monde, dont dépendent plus d'un habitant sur 5 % d'eau potable,
00:59:36 disparaissent progressivement.
00:59:38 ...
00:59:42 Depuis la révolution industrielle, il y a 150 ans,
00:59:45 nous avons augmenté la température mondiale d'un degré.
00:59:49 Il y a même de 3 degrés au pôle Nord et au pôle Sud,
00:59:53 où chaque nouvel été est un nouveau record de chaleur.
00:59:57 ...
00:59:59 Si les scientifiques sont si inquiets,
01:00:01 c'est que ces masses de glace sont à des points de basculement,
01:00:05 prêts à chavirer dans une réaction en chaîne,
01:00:08 précipitant une fonte de plus en plus accélérée.
01:00:11 Plusieurs phénomènes ont été découverts récemment
01:00:14 qui pourraient précipiter ce réchauffement et cette fonte.
01:00:18 L'un d'eux est le réchauffement du permafrost.
01:00:21 Du Canada à la Sibérie,
01:00:23 des étendues gigantesques, à cinquième de la surface terrestre.
01:00:27 Ces immenses étendues sauvages de sol gelé toute l'année
01:00:30 sur plusieurs mètres de profondeur
01:00:32 ont piégé des quantités incalculables de méthane,
01:00:35 un gaz près de 30 fois plus réchauffant que le CO2.
01:00:39 En relâchant ce gaz dans l'atmosphère lorsqu'il fond,
01:00:43 le permafrost, ce sol gelé,
01:00:46 accélère donc sa propre fonte,
01:00:48 qui s'emballe lentement pour l'instant, mais de plus en plus vite.
01:00:52 C'est une véritable bombe climatique.
01:00:55 Certains d'entre vous peuvent penser que ces 2 degrés de plus
01:00:59 ne constituent pas une menace très importante.
01:01:02 Après tout, 2 degrés, c'est quasiment rien.
01:01:06 On comprend plus facilement l'impact de ces simples degrés
01:01:10 qu'en voit l'effet de la température sur notre propre corps.
01:01:14 2 degrés de plus et on est cloué au lit par la fièvre.
01:01:18 4 degrés de plus et c'est la mort assurée.
01:01:22 La crise climatique, ce n'est pas seulement un référentiel,
01:01:44 c'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:01:48 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:01:52 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:01:56 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:00 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:04 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:08 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:12 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:16 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:20 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:24 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:28 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:32 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:36 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:40 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:44 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:48 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:52 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:02:56 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:03:00 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:03:04 C'est un référentiel qui est un référentiel qui est un référentiel.
01:03:08 Nous sommes tous concernés.
01:03:10 ...
01:03:20 Mais il y a un autre effet plus insidieux de ce réchauffement climatique.
01:03:25 Ses effets sur l'agriculture.
01:03:27 Les espèces agricoles ont été sélectionnées
01:03:30 pour un climat stable, tempéré,
01:03:32 toujours le même à chaque endroit depuis des millénaires.
01:03:36 Les plantes dans un champ sont maintenant réglées au millimètre.
01:03:40 Leurs engrais, pesticides et arrosages dosés précisément.
01:03:44 Leur génétique, toute identique.
01:03:47 Leur rythme de vie, standardisé.
01:03:50 Ces variétés de céréales, de légumes et de fruits
01:03:53 sont donc particulièrement performantes
01:03:56 pour les conditions climatiques actuelles.
01:03:59 Le revers de la médaille, c'est que si les conditions changent,
01:04:03 elles deviendront complètement inadaptées.
01:04:06 Or, les bouleversements climatiques sont bien trop rapides
01:04:10 et brutaux pour ces plantes cultivées qui commencent à en être affectées.
01:04:15 Les régions qui produisent certaines cultures adaptées à certains climats
01:04:20 risquent de ne plus pouvoir assurer les mêmes rendements
01:04:24 et de devoir changer de culture, voire abandonner leurs exploitations.
01:04:29 On risque donc un dérèglement de l'alimentation dans le monde.
01:04:34 C'est préoccupant, car notre quotidien et notre civilisation
01:04:43 dépendent entièrement de l'alimentation que nous fournit l'agriculture.
01:04:48 On a tous tendance à l'oublier.
01:04:51 Et toutes les espèces vivantes sont concernées.
01:04:58 Car si la vie est habituée au changement,
01:05:01 la biodiversité n'est pas adaptée à des modifications aussi rapides.
01:05:06 La biodiversité, c'est la diversité, la richesse du monde vivant.
01:05:16 C'est plus de 2 millions d'espèces connues,
01:05:19 mais également plusieurs millions d'espèces qu'il reste à découvrir.
01:05:24 (Chant)
01:05:27 Toutes les espèces sont liées entre elles et dépendent les unes des autres.
01:05:52 Les arbres, les insectes, les oiseaux, les mammifères, les humains,
01:05:56 les innombrables espèces en interaction au sein des écosystèmes
01:06:00 dépendent de leur connexion avec les autres.
01:06:04 Oui, vous et moi, nous faisons partie de la biodiversité.
01:06:09 Et surtout, nous en avons besoin pour survivre.
01:06:13 Absolument tout ce que nous mangeons, tout ce que nous buvons,
01:06:18 c'est de la biodiversité.
01:06:20 La viande et les poissons, les fruits et les légumes, bien sûr,
01:06:23 mais aussi les micro-organismes, qui font le fromage et le yaourt,
01:06:26 le pain fait avec le blé, la bière ou le vin.
01:06:30 La biodiversité nous fournit aussi nos matériaux,
01:06:37 comme le coton, la laine, le bois,
01:06:39 ou la plupart de nos médicaments traditionnels ou modernes.
01:06:43 La biodiversité, c'est ce qui module notre climat,
01:06:46 en captant, par exemple, le CO2 de l'atmosphère.
01:06:49 C'est aussi la biodiversité qui purifie notre air et notre eau,
01:06:53 fertilise nos terres et pollinise nos cultures.
01:06:56 C'est ce qui constitue le socle vital
01:07:00 de notre existence d'êtres vivants.
01:07:03 Et même si nous pensons être déconnectés de la nature,
01:07:06 et même si nous ne sommes plus capables de nous en émerveiller,
01:07:10 nous y sommes concrètement liés.
01:07:13 Nous dépendons entièrement de la bonne santé
01:07:16 des écosystèmes qui nous entourent
01:07:18 pour que la planète fonctionne.
01:07:21 Les espèces vivantes,
01:07:23 qu'elles soient cultivées pour notre nourriture ou bien sauvages,
01:07:27 sont les perfusions qui, depuis l'aube des temps,
01:07:30 maintiennent en vie l'humanité.
01:07:33 Et pourtant, nous éliminons à jamais
01:07:36 de l'ordre d'un millier d'espèces vivantes tous les ans.
01:07:40 Les extinctions sont définitives
01:07:43 et chacune d'elles constitue une perte irremplaçable.
01:07:47 Un peu comme effacer un disque dur
01:07:50 fonctionnant depuis des millions d'années
01:07:53 sans savoir ce qu'il y avait dessus.
01:07:56 Et en plus de toutes les espèces déjà éliminées,
01:08:00 un million d'espèces sont actuellement menacées d'extinction.
01:08:04 Un million.
01:08:14 Je sais bien que les chiffres ne touchent pas tout le monde.
01:08:18 Mais certains sont si importants
01:08:20 que je ne peux pas m'empêcher de les donner.
01:08:23 En voici en quatre étapes de ma vie
01:08:26 et vous allez voir qu'ils ne sont pas si abstraits que ça.
01:08:30 Depuis 1972, j'avais 25 ans,
01:08:33 le nombre d'habitants sur la Terre a doublé
01:08:36 et nous avons éliminé près des deux tiers des populations animales.
01:08:41 Aujourd'hui, si on combine la masse totale de tous les mammifères,
01:08:46 96 % sont des humains et leurs bétails.
01:08:50 Seulement 4 % sont des animaux sauvages.
01:08:53 Depuis 1982, j'avais 35 ans,
01:09:09 nous avons doublé l'extraction des ressources naturelles
01:09:13 et nous balançons à la mer plus de 8 millions de tonnes de plastique.
01:09:18 L'équivalent d'un camion poubelle
01:09:21 déversé dans la mer à chaque minute qui passe.
01:09:25 Ce matériau peut mettre des siècles à se dégrader.
01:09:36 Mais en attendant, il remplit le ventre des rivières,
01:09:40 des poissons et des oiseaux.
01:09:43 Ces images sont pour moi invraisemblables,
01:09:55 irregardables.
01:09:57 C'est tout un symbole.
01:10:04 Nous sommes dans une civilisation de déchets.
01:10:09 En 1992, j'avais un petit bébé.
01:10:11 Il avait 10 ans.
01:10:13 Il était très petit.
01:10:15 Il avait un petit nez.
01:10:17 Il avait un petit nez.
01:10:19 Il avait un petit nez.
01:10:21 Il avait un petit nez.
01:10:23 Il avait un petit nez.
01:10:25 Il avait un petit nez.
01:10:27 Il avait un petit nez.
01:10:29 Il avait un petit nez.
01:10:31 Il avait un petit nez.
01:10:33 Il avait un petit nez.
01:10:36 En 1992, j'avais 45 ans.
01:10:38 J'apprends au 1er sommet de la Terre à Rio
01:10:41 que nous avons perdu la moitié des forêts naturelles mondiales
01:10:45 et la moitié des glaces des pôles.
01:10:48 Conscient des dangers que nous posons sous notre environnement,
01:10:52 j'entame un travail qui va changer ma vie,
01:10:55 la Terre vue du ciel.
01:10:57 ...
01:11:06 Aujourd'hui, j'approche mes 75 ans,
01:11:09 et 75 % des surfaces terrestres sont sévèrement altérées.
01:11:14 La moitié du monde habitable est utilisée pour l'agriculture,
01:11:18 et la plupart de cette agriculture est devenue folle.
01:11:22 Elle boit à elle seule 70 % de l'eau douce mondiale,
01:11:26 et un tiers de cette terre n'est pas utilisée pour nourrir,
01:11:30 mais pour nourrir notre bétail.
01:11:32 Tous les ans, nous y répondons près de 5 millions de tonnes
01:11:36 de pesticides et d'herbicides
01:11:38 pour tuer les insectes et les mauvaises herbes.
01:11:41 75 % des insectes volants ont disparu
01:11:44 même dans les airs protégés en Europe.
01:11:47 Et en France, nous avons perdu 30 % des passereaux.
01:11:51 ...
01:11:54 Des chiffres comme ça, je pourrais vous en donner des dizaines.
01:11:58 Il faut se poser une minute pour réaliser que la nature animale,
01:12:02 qui est toujours au corps de l'être humain,
01:12:05 le pousse à dévorer toujours plus.
01:12:07 Que notre hyperperformance est devenue telle
01:12:10 que plus rien ne lui résiste.
01:12:12 Et que sans résistance, maintenant, la machine s'emballe.
01:12:16 ...
01:12:22 Un exemple très fort de nos excès se trouve en Californie,
01:12:26 qui concentre la production mondiale d'amandiers.
01:12:29 Et où l'industrialisation de l'agriculture
01:12:32 a pris des proportions telles que pour les polliniser,
01:12:36 on amène les abeilles par camion.
01:12:38 ...
01:12:42 Comme il faut des centaines de milliards d'abeilles
01:12:45 pour polliniser ces champs gigantesques,
01:12:48 et qu'il n'y en a pas assez en Californie,
01:12:51 on a aussi des abeilles qui sont parfois même importées d'Australie.
01:12:55 ...
01:12:58 Avec tous ces traitements utilisés, la mortalité reste énorme.
01:13:02 Mais peu importe, on en loueura d'autres l'année prochaine.
01:13:06 ...
01:13:13 Ailleurs, nos animaux domestiques, qui nous avaient aidés
01:13:16 à sortir de la misère, sont élevés et mis à mort
01:13:19 par les conditions qui montrent notre manque d'humanité.
01:13:22 Dans ces usines à viande, retirées à leur mère dès leur naissance
01:13:26 pour produire massivement notre lait,
01:13:28 les petits veaux sont entassés à perte de vue par milliers
01:13:31 dans la peur et la souffrance,
01:13:33 sans que nous nous préoccupions de leur sensibilité
01:13:36 et de leur intelligence.
01:13:38 ...
01:13:43 Notre avidité et la recherche du profit
01:13:46 nous fait totalement perdre de vue l'importance de la vie.
01:13:49 Nous traitons les animaux comme des plantes.
01:13:52 Il faut les faire pousser, vite.
01:13:54 ...
01:13:58 Pour la production en masse de viande bon marché,
01:14:01 les animaux sont entassés pour être engraissés
01:14:04 et shootés aux hormones et aux antibiotiques.
01:14:07 Cette forme d'élevage intensif détourne de l'agriculture
01:14:10 l'eau et les céréales qui pourraient nourrir le monde
01:14:13 et participe à l'effet de serre.
01:14:15 ...
01:14:17 Malgré les avertissements de la médecine,
01:14:19 les consommateurs sont poussés par les lobbies
01:14:22 à manger de la viande tous les jours.
01:14:24 Et en 40 ans, la consommation de viande dans le monde a triplé,
01:14:28 contribuant à une véritable crise sanitaire, l'obésité.
01:14:32 ...
01:14:34 Pourtant, le calcul est vite fait.
01:14:36 Alors qu'un hectare cultivé peut nourrir deux carnivores,
01:14:40 il permet l'alimentation de 50 végétariens.
01:14:43 ...
01:14:45 Plus de 100 milliards d'animaux abattus tous les ans pour leur viande.
01:14:49 Un milliard juste en France.
01:14:51 Mais rien n'arrête la volonté
01:14:53 de produire toujours plus de viande à bon marché.
01:14:56 Ici, en Chine, ces immeubles ne sont pas des logements sociaux.
01:15:00 Ils sont en réalité des élevages verticaux de cochons.
01:15:04 De leur naissance à leur mise à mort,
01:15:07 ces pauvres animaux ne quittent jamais cette porcherie ultramoderne.
01:15:11 Pas une seconde de leur misérable vie,
01:15:14 ni de leur vie non vue le ciel, ni sentie la terre.
01:15:18 ...
01:15:20 Notre sandwich au pâté,
01:15:22 c'est bien plus souvent la souffrance indissible et prolongée
01:15:26 cachée derrière ces jolis murs bien propres
01:15:29 que la consommation normale de l'animal
01:15:32 ayant vécu sainement à la ferme ou auprès.
01:15:35 Comme dit le poète Lamartine,
01:15:37 "On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains.
01:15:41 "On a un cœur ou on n'en a pas."
01:15:44 ...
01:15:51 La pêche industrielle a également dérivé vers des eaux troubles.
01:15:56 ...
01:16:00 Grâce aux satellites et aux radars de navires,
01:16:03 il est maintenant possible de localiser le moindre banc de poissons,
01:16:07 et de les capturer jusqu'au dernier.
01:16:10 ...
01:16:12 Les gigantesques navires-usines embarquent de véritables chaînes
01:16:16 de dépeçage et de conditionnement.
01:16:18 Le poisson est préparé et congelé sur place,
01:16:21 et le navire peut rester des mois en mer à vider les océans.
01:16:25 Les prises accidentelles des poissons non consommés,
01:16:28 en passant par les tortues et les dauphins,
01:16:31 sont tuées par centaines de milliers tous les ans.
01:16:34 Le fond des océans est raclé par des filets chaluts,
01:16:37 détruisant tous sur des milliers d'hectares sous-marins,
01:16:40 un peu comme si sur Terre on ramassait les fraises avec un buildozer.
01:16:44 ...
01:16:49 Pendant ce temps, nous tuons des centaines de millions de requins tous les ans.
01:16:53 Plus de 10 000 à chaque heure qui passent.
01:16:57 Pas étonnant que plus de 90 % de tous les prédateurs marins aient disparu.
01:17:02 ...
01:17:05 Cette agriculture et cette pêche industrielle intensive
01:17:09 n'enrichissent pourtant que très peu de gens.
01:17:12 La majorité de l'humanité vit encore très pauvrement,
01:17:16 sans épuiser la terre ni vider la mer.
01:17:19 250 millions d'agriculteurs n'ont toujours que leurs animaux
01:17:26 pour exploiter leur champ,
01:17:28 et un milliard n'ont même que leur propre force physique.
01:17:32 ...
01:17:37 Plus de 90 % des pêcheurs travaillent à petite échelle.
01:17:41 Un peu partout dans le monde, j'ai filmé des femmes et des hommes
01:17:45 qui n'ont pas réellement bénéficié de la révolution des différentes énergies
01:17:49 et travaillent toujours aussi durement qu'il y a des siècles.
01:17:53 ...
01:17:59 On sait qu'une personne au Bangladesh émet 30 fois moins de CO2 qu'un Américain.
01:18:04 Mais il ne faut pas se leurrer.
01:18:06 À une époque où Internet véhicule dans le monde entier
01:18:09 les images du paradis,
01:18:11 les habitants des pays en développement n'aspirent qu'à une seule chose,
01:18:15 se développer et vivre le rêve qu'ils voient tous les jours sur leurs écrans.
01:18:19 ...
01:18:21 Des enfants qui connaissent bien notre façon opulente de vivre
01:18:25 et pourtant n'ont pratiquement rien,
01:18:28 ...
01:18:35 comment parvenir à moins consommer, économiser davantage,
01:18:39 tout en permettant à tout le monde de vivre bien ?
01:18:42 ...
01:18:45 Pour beaucoup d'humains, il ne s'agit pas seulement de fuir la pauvreté ou la guerre,
01:18:49 il s'agit aussi de plus en plus souvent de fuir la crise environnementale.
01:18:53 ...
01:18:56 Les réfugiés, qu'ils soient climatiques, économiques ou politiques,
01:19:00 sont des réfugiés tout courts.
01:19:02 ...
01:19:05 Ils sont de plus en plus nombreux
01:19:07 et viennent d'un nombre de pays toujours croissant.
01:19:10 Seulement 20 millions de réfugiés en 2019, je dis seulement,
01:19:14 car l'ONU prévoit 250 millions de réfugiés climatiques en 2050.
01:19:18 ...
01:19:26 Dans les pays les plus pauvres, la crise climatique
01:19:29 et l'effondrement de la biodiversité vont créer des famines,
01:19:33 des crises économiques et même des guerres.
01:19:36 Et les pays riches seront touchés par ricochets.
01:19:39 ...
01:19:41 Malgré ce qu'on pense, la vraie crise migratoire n'a pas encore commencé.
01:19:45 Elle va violemment heurter ceux qui fuient,
01:19:48 comme ceux qui les reçoivent.
01:19:50 ...
01:20:00 Dans mon film "Home", il y a déjà 11 ans,
01:20:03 je répétais plusieurs fois,
01:20:05 il est beaucoup trop tard pour être pessimiste.
01:20:08 Et je mettais en avant les énergies renouvelables
01:20:11 comme la solution ultime pour lutter contre le changement climatique.
01:20:15 Dans le monde entier,
01:20:17 j'ai vu les éoliennes pousser comme des forêts d'espoir.
01:20:21 Mais ces efforts ne se sont pas accompagnés
01:20:24 par une baisse de la consommation de nos énergies fossiles,
01:20:28 le charbon, le gaz et le pétrole.
01:20:30 Elles n'ont donc pas remplacé ces énergies fossiles,
01:20:33 elles s'y sont ajoutées, additionnées.
01:20:36 ...
01:20:46 Je disais aussi, regardons vers le ciel
01:20:49 et apprenons à cultiver le soleil.
01:20:51 Fabriquons nous-mêmes notre photosynthèse,
01:20:54 car en effet, le soleil donne en une heure
01:20:57 l'énergie consommée par toute l'humanité en un an.
01:21:00 ...
01:21:04 Dans le monde entier,
01:21:06 j'ai vu des milliers d'hectares colonisés par les panneaux solaires.
01:21:10 Mais toutes ces formidables initiatives
01:21:13 n'ont pas remplacé les 100 millions de barils de pétrole
01:21:17 que nous consommons tous les jours.
01:21:19 100 millions de barils.
01:21:21 Et ce chiffre est en augmentation perpétuelle tous les ans.
01:21:25 ...
01:21:28 Un autre mirage, les COP.
01:21:31 Ces grandes conférences internationales
01:21:34 qui réunissent les pays signataires de la Convention des Nations unies
01:21:39 pour lutter contre le changement climatique.
01:21:42 Elles ont lieu chaque année depuis les accords de Kyoto en 1997.
01:21:47 J'y ai souvent assisté.
01:21:49 Derrière les fenêtres du bâtiment des Nations unies à New York,
01:21:53 des centaines de diplomates étudient les rapports
01:21:56 de plus en plus alarmants des scientifiques du monde entier
01:22:00 et essayent de trouver des solutions.
01:22:03 Ils symbolisent tous l'espoir de l'humanité,
01:22:06 et je pense qu'ils le savent.
01:22:08 Je ne doute pas une seconde de leur bonne foi,
01:22:11 ces COP ont le mérite de réunir tous les dirigeants du monde
01:22:15 sur ce sujet essentiel.
01:22:17 Mais malheureusement, cela ressemble souvent
01:22:20 à des réunions de copropriétaires qui ne s'entendent pas,
01:22:24 où l'égoïsme des nations reste prioritaire
01:22:27 et où chaque pays fait au final ce qu'il veut.
01:22:30 Un autre exemple, pour moi le plus frappant
01:22:33 et le plus révélateur dans le fameux accord de Paris, signé en 2015.
01:22:38 80 pays s'engagent à réduire les émissions de gaz
01:22:41 contribuant au changement climatique.
01:22:44 Mais pour que les pays producteurs acceptent de signer,
01:22:48 les mots "charbon", "pétrole", "gaz" ou "énergie fossile"
01:22:52 ne sont même pas prononcés dans l'accord,
01:22:55 comme si on avait peur de nommer l'ennemi qui va nous tuer.
01:22:59 Jamais une COP n'a réussi à faire baisser les émissions de CO2.
01:23:05 Cet échec est le symbole de notre addiction à la croissance.
01:23:10 Le charbon, cette énergie la plus polluante,
01:23:14 reste malgré tout la principale source
01:23:17 pour produire de l'électricité dans le monde.
01:23:20 On nous parlait de la fin du pétrole,
01:23:24 mais on en extrait de plus en plus,
01:23:27 comme ce gaz de schiste qui empoisonne le sol américain.
01:23:31 Grâce à cette nouvelle source d'énergie,
01:23:34 les pays producteurs de pétrole et de gaz au monde
01:23:37 ont fait chuter le cours du baril, qui n'a jamais été si bon marché.
01:23:41 Et ça, c'est pas du tout une bonne nouvelle pour l'environnement.
01:23:46 Avec une population dont 40 % ne croient pas au changement climatique,
01:23:53 les Etats-Unis, le pays le plus riche et le plus polvaire au monde,
01:23:57 est pour moi le symbole de notre incohérence.
01:24:01 Les énergies fossiles sont le sang de notre croissance
01:24:04 et donc sous la protection inconditionnelle de la finance internationale.
01:24:08 Les banques prêtent avec intérêt plus de 650 milliards de dollars chaque année
01:24:14 aux entreprises qui explorent de nouvelles réserves de combustibles fossiles.
01:24:19 Les banques sont donc dépendantes de leurs débiteurs
01:24:25 et de la croissance de l'industrie des énergies fossiles.
01:24:30 Difficile ensuite de changer de modèle
01:24:33 quand cela risque de provoquer des pertes financières colossales,
01:24:37 voire des faillites.
01:24:39 Alors que faire ?
01:24:42 Guérir la finance de son addiction au charbon, au pétrole et au gaz
01:24:46 fait partie des défis à relever.
01:24:49 Et pour être honnête, aujourd'hui, je vois un mouvement encourageant
01:24:56 des banques pour sortir du charbon.
01:24:59 Mais il est encore trop timide pour inverser la tendance.
01:25:02 Il faut aller plus loin et inventer un nouveau modèle de finance
01:25:06 au service de la planète.
01:25:08 Alors qu'aujourd'hui, c'est plutôt notre planète
01:25:11 qui est mise au service de la finance.
01:25:27 En 2020, des incendies gigantesques, impossibles à contrôler,
01:25:30 ont ravagé l'Australie, la Sibérie et surtout la Californie,
01:25:34 où près de 300 000 personnes ont dû être déplacées.
01:25:38 Les millions d'habitants de San Francisco
01:25:49 qui ont vu leur ville en plein jour devenir rouge à cause des feux de forêt
01:25:55 ont réalisé sans doute ce que changement climatique veut dire.
01:25:59 Ces images de fin du monde à la Mad Max devraient les faire réfléchir.
01:26:24 Nous faire réfléchir.
01:26:25 Ce n'est pas de la fiction, du cinéma, c'est la réalité.
01:26:44 Mais que je déteste vous raconter tout ça.
01:26:48 Ça me transperce le cœur et c'est tellement désespérant.
01:26:55 Ce ne sont pas des histoires qu'un grand-père ou une mère
01:27:00 peut raconter à son enfant.
01:27:02 Mais je n'ai pas envie de vous mentir. Je n'ai plus l'âge ni le droit.
01:27:14 Je me sens obligé de vous dire la vérité, d'avoir le courage de cette vérité.
01:27:19 Ça serait ça, ce que je veux dire.
01:27:24 Je ne veux pas vous mentir.
01:27:26 Je ne veux pas vous mentir.
01:27:28 Je veux vous dire la vérité.
01:27:31 Ça serait ça, notre héritage, mon héritage,
01:27:37 que je vais laisser à mes petits-enfants.
01:27:40 Et pourtant, nos enfants sont souvent beaucoup plus lucides que nous.
01:27:46 Il y a 30 ans, en 1992,
01:27:49 j'ai été saisi par les paroles de Seven Suzuki.
01:27:53 Elle a 13 ans.
01:27:56 Elle a été saisie par les paroles de la première femme
01:27:59 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:02 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:05 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:08 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:11 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:14 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:17 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:20 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:23 qui a été saisie par les paroles de la première femme
01:28:26 qui a été saisie par les paroles de la première femme.
01:28:29 Je suis là pour parler pour toutes les générations à venir.
01:28:33 Je suis là pour parler à l'avantage des enfants
01:28:37 qui ont faim et qui ne disent rien.
01:28:40 Je suis là pour parler pour les innombrables animaux
01:28:43 qui meurent sur cette planète
01:28:45 parce qu'ils n'ont plus d'endroit pour aller.
01:28:48 J'ai peur de sortir dans le soleil
01:28:51 parce que les trous dans notre ozone.
01:28:54 J'ai peur de respirer l'air
01:28:56 parce que je ne sais pas quels chemins sont dedans.
01:28:59 Et près de 30 ans plus tard,
01:29:01 c'est Greta Thunberg, 15 ans,
01:29:03 qui prend la parole aux Nations Unies.
01:29:06 Tout ça est faux.
01:29:09 Je ne devrais pas être là-haut.
01:29:12 Je devrais être à l'école, à l'autre côté de l'océan.
01:29:16 Et vous, tous, vous venez à nous, les jeunes,
01:29:19 pour l'espoir.
01:29:21 Comment vous avez l'air ?
01:29:23 Vous avez volé mes rêves,
01:29:26 ma vie, avec vos mots vides.
01:29:29 Et je suis l'une des personnes les plus chanceuses.
01:29:33 Les gens souffrent.
01:29:35 Les gens meurent.
01:29:37 Les écosystèmes entiers s'effondrent.
01:29:41 Nous sommes au début d'une extinction en masse.
01:29:44 Tout ce que vous pouvez parler
01:29:46 est de l'argent et des faire-tales
01:29:48 d'une éternelle croissance économique.
01:29:51 Vous le savez ?
01:29:53 Elle est tellement brutale et maladroite.
01:29:57 Mais elle est tellement touchante et émouvante.
01:30:01 Et surtout, elle a tellement raison.
01:30:05 Elle a la souffrance de ceux qui savent.
01:30:09 Et je pense qu'il est indécent de se moquer d'elle.
01:30:13 Car ce n'est pas à elle et à nos enfants
01:30:17 de porter le poids du monde.
01:30:20 C'est à moi, à nous tous.
01:30:23 Comment un monde qui ignore ses enfants
01:30:27 peut-il espérer un avenir ?
01:30:30 Comment peut-on entendre par deux fois
01:30:33 à 30 ans d'écart
01:30:35 les mêmes messages d'alerte,
01:30:37 les mêmes appels à l'aide
01:30:39 et ne rien faire ?
01:30:41 On n'a pas écouté nos enfants.
01:30:44 Et pourtant, aujourd'hui,
01:30:46 nous sommes mis au pas
01:30:48 par quelque chose de beaucoup plus petit.
01:30:51 Un virus.
01:30:53 À l'heure où j'achève l'écriture de ce film,
01:30:56 vous n'aurez jamais imaginé
01:30:58 vous montrer ces images de science-fiction,
01:31:01 de ces villes vides, sans êtres humains.
01:31:04 Et pourtant, les scientifiques
01:31:07 vous avaient alertés
01:31:09 devant ces risques de pandémie.
01:31:11 C'est un peu comme pour le changement climatique.
01:31:14 On ne va pas y croire.
01:31:16 Une pandémie tous les 10 ans.
01:31:19 C'est vers ça que nous nous dirigeons
01:31:22 si on ne change pas radicalement
01:31:25 notre rapport à la biodiversité.
01:31:28 En déforestant, capturant
01:31:30 et vendant des animaux sauvages,
01:31:32 l'homme a créé le cocktail parfait
01:31:35 pour l'émergence de nouvelles pandémies.
01:31:38 Le VIH, Ebola, la grippe aviaire
01:31:41 et maintenant la Covid-19.
01:31:43 Toutes ces pandémies
01:31:45 proviennent de virus présents
01:31:47 dans les animaux sauvages
01:31:49 qui se sont adaptés à l'homme.
01:31:51 Nos élevages industriels
01:31:53 et notre monde interconnecté
01:31:55 ne font qu'amplifier le phénomène.
01:31:58 Du coup, ce danger invisible
01:32:01 est devenu visible.
01:32:03 Et face à cette nouvelle réalité,
01:32:07 on a été capable de sacrifier notre économie.
01:32:13 Dans le monde entier,
01:32:15 en même temps,
01:32:17 nous avons décidé de tout arrêter.
01:32:20 Et nous avons tous accepté ces contraintes
01:32:24 pour sauver des vies.
01:32:26 Il est donc primordial
01:32:32 de protéger la biodiversité
01:32:34 et de repenser notre rapport
01:32:37 au monde sauvage.
01:32:39 Car la vérité,
01:32:41 nous sommes en train de supprimer
01:32:43 tout ce qui n'est pas humain sur la Terre.
01:32:46 Écoutez bien ça.
01:32:48 Selon le WWF,
01:32:50 en 50 ans,
01:32:52 nous aurions perdu près de 70 % des mammifères,
01:32:55 des poissons, des oiseaux,
01:32:57 des amphibiens et des reptiles.
01:32:59 70 % du vivant.
01:33:01 C'est incroyable.
01:33:03 Et aujourd'hui,
01:33:05 devant cette perte inimaginable,
01:33:08 comment ne pas considérer
01:33:10 tous les êtres vivants autour de nous
01:33:13 comme précieux et sacrés ?
01:33:15 Alors,
01:33:17 que pouvons-nous faire
01:33:19 pour lutter contre le changement climatique ?
01:33:22 C'est assez simple, dans le fond.
01:33:25 Nous devons impérativement
01:33:28 décarboner nos vies par tous les moyens.
01:33:31 Ça veut dire diminuer notre consommation
01:33:34 de pétrole, de charbon et de gaz.
01:33:37 Car cette énergie, faite de carbone,
01:33:40 est cachée partout.
01:33:42 Dans notre nourriture,
01:33:44 nos vêtements, nos déplacements, nos maisons.
01:33:47 Tout ce que nous consommons au quotidien
01:33:50 est plein de pétrole, plein de carbone.
01:33:53 Il n'y a pas d'autre solution,
01:33:56 même si cela paraît impossible.
01:33:59 Car cette énergie,
01:34:01 qui nous a rendus si puissants et si riches,
01:34:04 est maintenant en train de nous tuer.
01:34:07 Oui, de nous tuer, tout simplement.
01:34:10 Nous devons affronter, ensemble,
01:34:13 cette vérité.
01:34:15 Et ce n'est pas ma vérité.
01:34:18 C'est la vérité de milliers de scientifiques
01:34:21 qu'il faut croire.
01:34:23 Leur solution ?
01:34:25 Il suffirait de réduire au niveau mondial
01:34:28 notre consommation d'énergie fossile
01:34:31 de 5 % tous les ans
01:34:33 pour ne pas dépasser les 2 degrés
01:34:36 souhaités de l'accord de Paris.
01:34:39 Et c'est un choix riche,
01:34:41 car 70 % des émissions de CO2
01:34:44 sont émises par à peine plus de 10 %
01:34:47 de la population mondiale.
01:34:49 Et j'en fais partie.
01:34:51 Quelle injustice !
01:34:53 Si on ne fait rien,
01:34:55 d'ici à 2070,
01:34:57 un tiers de l'humanité pourrait habiter
01:35:00 dans des régions aussi chaudes
01:35:03 et invivables que le Sahara.
01:35:06 Et en 2070,
01:35:08 un tiers de l'humanité,
01:35:10 ce sera plus de 3 milliards de personnes
01:35:13 qui ne pourront plus vivre chez eux.
01:35:16 3 milliards de personnes,
01:35:18 ça fait beaucoup de monde.
01:35:20 Il faut donc être très courageux
01:35:23 devant l'énormité de la tâche
01:35:26 qui nous dépasse et reconnaître
01:35:29 qu'il n'y a pas de solution miracle.
01:35:32 Il n'y en a pas d'autre.
01:35:34 Décarboner nos vies.
01:35:36 Ne pas le faire, ne pas s'engager,
01:35:39 c'est être complice.
01:35:41 Et je n'ai aucune leçon à vous donner,
01:35:44 car les 4/5 de ma vie,
01:35:46 je suis passé à côté de tout ça.
01:36:05 Regardez bien ces visages
01:36:07 que nous avons filmés autour du monde.
01:36:10 Je sais aujourd'hui que ma recherche à la beauté,
01:36:16 elle était là, dans ces visages,
01:36:19 si présentes, si évidentes.
01:36:22 Nous allons devoir affronter notre destin
01:36:27 tous ensemble, avec eux.
01:36:31 Nous sommes tous égaux
01:36:33 devant la souffrance et la mort.
01:36:36 Je pense qu'on partage tous au fond de nous
01:36:39 l'amour de l'autre.
01:36:41 Rappelez-vous ce qui a fait notre force,
01:36:49 intelligence et entraide.
01:36:52 Nous avons été les plus nombreux
01:36:57 dans la souffrance et l'entraide.
01:37:00 Vous sentez que vous faites partie de notre famille ?
01:37:12 De ta famille ?
01:37:25 Disons à nos enfants qu'ils arrivent sur Terre
01:37:28 quasiment au début d'une histoire,
01:37:30 et non pas à sa fin désenchantée.
01:37:33 Ils sont encore au tout premier chapitre
01:37:37 d'une longue et fabuleuse épopée.
01:37:40 Et ils ont une œuvre à accomplir
01:37:43 avec les enfants, leurs enfants
01:37:46 et les enfants de leurs enfants.
01:37:50 Voyez toutes les croyances du monde
01:37:52 dans leurs visages ?
01:37:54 Vous sentez l'amour qui s'en dégage ?
01:37:57 Alors imaginez ce qu'on pourrait faire
01:38:00 tous ensemble.
01:38:02 Car la seule énergie durable,
01:38:09 c'est l'amour.
01:38:12 Car mon héritage, c'est tout simplement
01:38:15 l'amour de la vie.
01:38:19 Sous-titrage ST' 501
01:38:23 Car mon héritage, c'est tout simplement
01:38:27 l'amour de la vie.
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