TWITCH - « Je me suis retenue de parler de féminisme en ligne pendant des années, parce que je mettais ma vie en danger en le faisant ». D’un ton amer, Nat’Ali se souvient de ses débuts sur Twitch en 2016. Insultes, menaces de mort ou de viol… Tout comme Maghla, Manon Lanza ou encore Ultia, la streameuse a dû faire face à de violentes vagues de cyberharcèlement misogyne.
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00:00 Un des arguments qu'avait sorti Domingo, c'est "si j'invite des femmes, elles vont se faire harceler".
00:04 C'est la pire prophétie autoréalisatrice du monde.
00:06 Si ça vous a touché, le fait que Manon, à l'hôpital, elle ait reçu des menaces de mort, des menaces de viol,
00:10 si vous estimez que vous êtes un minimum concerné, parce que chez ZEN, vous êtes un minimum concerné,
00:14 il faut écouter la parole des femmes.
00:16 Ce n'est pas nouveau, les femmes vivent un enfer sur Internet, et notamment les streameuses sur Twitch.
00:21 Magla, Manolanza ou Ulcia, elles ont toutes été visées par des vagues de cyberharcèlement misogyne,
00:26 des menaces de mort et des menaces de viol.
00:28 C'est de ce constat qu'est né Furax, un marathon de stream caritatif féministe.
00:32 Après avoir levé plus de 57 000 euros en 2023 pour les victimes de violences conjugales,
00:37 cette année, le thème, c'est la cyberviolence.
00:39 Et le but, c'est d'être plus politique que des marathons comme le Z-Event.
00:42 Il y a beaucoup d'événements caritatifs qui arrivent, mais en général, c'est pour des trucs le moins politiques possibles.
00:47 C'est pour la faim dans le monde, c'est pour les médecins dans le monde, c'est pour les animaux et tout ça.
00:50 L'association qu'on soutient, ce n'est pas juste l'entité qui va recevoir les dons, c'est aussi le fil rouge.
00:56 Ce qui nous différencie aussi d'un événement caritatif, c'est que nous, notre but premier, ce n'est pas juste l'argent.
01:00 Sinon, oui, on aurait pris que des têtes d'affiches, mais en fait, ça s'inscrit aussi avec notre volonté
01:04 d'avoir plus de diversité, de mettre en avant des nouvelles personnes.
01:08 On voit bien, de toute façon, que les cyberviolences, elles sont ciblées sur les minorités de genre, sur les personnes racisées.
01:12 Ces raids misogynes, ils ont parfois lieu quand des gros influenceurs comme Squeezie ou Zerator
01:17 invitent des streameuses sur leurs émissions.
01:18 C'est un peu ce qui s'est passé avec Manon Lanza,
01:21 harcelée suite à son accident de voiture avec Maxime Biaggi pendant le GP Explorer.
01:24 Le nombre de gens qui sont sortis du bois avec les commentaires,
01:28 mais qu'on pensait oublier depuis des centaines d'années, retournent dans la cuisine.
01:32 "Ah, les femmes, ça peut pas conduire !"
01:34 Mais la conséquence de ces attaques sexistes, ce n'est pas que les influenceurs se positionnent contre le cyberharcèlement.
01:39 C'est qu'ils arrêtent d'inviter des femmes.
01:40 Un des arguments qu'avait sorti Dolingo, c'est "si j'invite des femmes, elles vont se faire harceler".
01:44 C'est la pire prophétie autoréalisatrice du monde.
01:47 Si vous invitez des meufs, les publics vont s'habituer à avoir de plus en plus de meufs.
01:50 En plus, elles, ça va leur donner de la visibilité.
01:52 Et donc, potentiellement, vous allez faire un cercle vertueux où ça va encourager de plus en plus de meufs à arriver.
01:57 Et comme ça, ça évitera qu'il n'y en ait toujours qu'une ou deux qui sont tout le temps les mêmes
02:00 et qui sont très isolées face à tous ces publics super masculins.
02:03 Eux aussi épinglés pour avoir invité très peu de streamers sur leur émission "Zen",
02:07 Maxime Biaggi et Grim se sont d'ailleurs défendus dans un sketch qui n'est pas bien passé du tout.
02:12 "On n'est pas misogynes, non mais en vrai !"
02:13 "Vous êtes des oufs ou quoi ?"
02:14 "On n'est pas misogynes ! Dans le public, on est misogynes ! Vous trouvez qu'on est misogynes ?
02:18 Qui a quelque chose à dire ?"
02:19 "Un peu, ouais."
02:19 "Ils ont réussi à retourner l'intention de leur blague et au final, on rigole pas d'eux,
02:25 on rigole de ces féministes qui cassent les couilles quand même à dire qu'on est misogynes.
02:29 Si ça vous a touché, le fait que Manon, à l'hôpital, elle ait reçu des menaces de mort, des menaces de viol,
02:33 si vous estimez que vous êtes un minimum concernés, parce que chez "Zen", vous êtes un minimum concernés,
02:37 il faut écouter la parole des femmes."
02:39 Mis à part l'entre-soi et le silence des gros influenceurs,
02:42 Thurax compte aborder des sujets comme la modération sur Twitch
02:45 ou les recours juridiques en cas de cyberharcèlement.
02:47 La plateforme et la justice commencent en effet à s'emparer du sujet,
02:50 même si pour le moment, ça reste insuffisant.
02:52 "Il y a une vraie prise de conscience qui est faite au niveau de la justice,
02:56 notamment via Pharos.
02:57 Il y avait eu cette campagne de harcèlement avec des menaces de mort, des menaces de viol,
03:03 et moi en plus, j'ai eu le droit aux petits traits racistes aussi.
03:07 J'avais pris tous les screens, j'avais envoyé ça à Pharos
03:11 et dans l'heure d'après, j'ai eu une enquêtrice qui m'a téléphonée."
03:14 "En fait, il faut qu'on fasse plus, donc il faut que ça passe par les lois,
03:18 il faut que ça passe par la justice."
03:19 "Thurax, moi, je serais ravie quand on dira
03:21 c'est la dernière parce qu'il n'y en a plus besoin."
03:23 [Musique]