Jean-Claude Poizat, philosophe et auteur de «Pro steak : le carnivorisme est un humanisme» : «La viande est devenu un sujet politique clivant. [...] Il y a une nazification des mangeurs de viande».
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00:00 Alors écoutez, j'ai fait ce livre un petit peu comme un, si vous me permettez, un pavé de rhum steak dans la mare.
00:07 C'est-à-dire que, évidemment, j'ai conscience d'être un petit peu à contre-courant d'un certain discours ambiant ou dominant sur le sujet.
00:15 Et je pense qu'à un moment donné, on doit choisir son camp. Donc soit on est no steak, soit on est pro steak.
00:23 Et en ce qui me concerne, j'ai choisi depuis bien longtemps, je suis pro steak. Voilà.
00:28 Bon, nous sommes ce que nous mangeons. Nous pouvons admettre dans une certaine mesure que l'homme est ce qu'il mange. Ça veut dire quoi ?
00:34 Que l'homme est ce qu'il mange, oui. Alors ça veut dire beaucoup de choses. Mais effectivement, ce que nous mangeons est le reflet de ce que nous sommes, effectivement,
00:42 socialement, culturellement, voire politiquement même. Et d'autant plus qu'aujourd'hui, le sujet de l'alimentation est politisé, comme à peu près tous les sujets d'ailleurs.
00:51 On politise les modes de vie, en fait. Donc que ce soit la sexualité, que ce soit l'alimentation. Donc moi, je me suis intéressé à ce sujet-là en particulier
01:00 et à la viande encore plus particulièrement, parce que la viande est devenue un sujet politique, clivant même. Donc manger de la viande, vous catalogue quasiment
01:08 aujourd'hui à droite, on parlait de l'extrême droite, c'est quasiment manger de la viande, c'est être d'extrême droite. Et c'est presque être nazi, d'ailleurs.
01:15 Dans le livre, c'est même pas une exagération de ma part. Il y a une nazification des mangeurs de viande.
01:21 - Mais comment vous l'expliquez ? - Ah ben je... J'allais dire, je ne l'explique pas. Après, si, il y a des explications. Il y a une surenchère verbale, idéologique.
01:33 Il y a peut-être des raisons plus profondes aussi. On revient toujours à la Seconde Guerre mondiale, la Shoah, etc. Il y a un historien américain qui s'appelle Charles Patterson
01:42 qui a écrit un livre qui s'appelle "Un éternel Treblinka" et qui explique, le plus sérieusement du monde, que les animaux qui sont tués dans les abattoirs tous les jours,
01:50 c'est l'équivalent des camps d'extermination nazis, si vous voulez. Donc, cette thèse est reprise abondamment par les gens qui défendent les animaux.
01:57 - Par exemple, le fond...
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