La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé lancer une enquête administrative après l'agression d'une collégienne de 14 ans à Montpellier. Selon la mère de la jeune fille, celle-ci aurait été victime de harcèlement depuis plusieurs mois, en raison notamment de façon de s'habiller "plus libérée que les autres", pour laquelle elle était traitée de "mécréante". Trois mineurs, dont au moins une fréquentait le même établissement scolaire que Samara, ont été placés en garde à vue pour "tentative de meurtre sur mineur"
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00:00 c'est que le harcèlement noue les professeurs.
00:02 En fait, on l'a sous nos yeux et malheureusement,
00:04 souvent, on ne le voit pas.
00:06 Et on ne le voit pas pourquoi ?
00:07 Parce que c'est un phénomène qui est souterrain
00:09 et un phénomène qui est terrible parce qu'en fait,
00:11 il discrédite les élèves qui en sont victimes
00:14 mais surtout, il essaye, il tente de les détruire.
00:17 Or là, ça aboutit à quelque chose de très violent.
00:20 C'est pour ça qu'on n'y arrive pas, parce que
00:21 il faut quand même préciser qu'il y a plusieurs mesures
00:23 qui ont été annoncées par le gouvernement actuel,
00:26 notamment par l'ancienne Premier ministre, Elisabeth Borne,
00:28 alors que Gabriel Attal était ministre de l'Éducation nationale.
00:32 L'idée, c'était de mettre, par exemple, un numéro unique
00:35 pour les élèves harcelés, des profs mieux formés,
00:38 développer la confiscation aussi des téléphones.
00:41 Je me souviens qu'à l'époque, la Première ministre
00:43 avait parlé de lutte implacable contre le harcèlement.
00:46 Pourquoi on n'y arrive pas, selon vous ?
00:48 Parce que justement, c'est sous-jacent.
00:50 Alors, il y a plusieurs raisons à ça.
00:52 La volonté affichée est là.
00:54 La volonté réelle, parfois, de l'exécutif,
00:57 c'est autre chose.
00:58 Il suffit de regarder les différentes réformes
01:00 qui ont toujours été faites à coup constant,
01:03 comme la dernière en date, au collège.
01:05 C'est pas comme ça qu'on réussira.
01:07 C'est bien gentil de nous expliquer à nous, les professeurs,
01:10 comment on doit faire, avec des protocoles
01:12 qui, parfois, ne sont pas toujours applicables.
01:14 C'est le cas, par exemple, du programme Phare.
01:16 C'est un programme qui, sur le papier,
01:18 est tout à fait remarquable.
01:20 Le problème, c'est qu'il n'y a aucun adulte
01:22 qui soit capable, déjà, d'en être réellement responsable,
01:26 de rendre compte de son application sur le terrain.
01:29 Et donc, on a des labels.
01:31 Alors, tel collège va être labellisé "Programme Phare".
01:33 Il faut expliquer à ceux qui nous regardent,
01:35 en quelques mots, ce que c'est que ce programme Phare.
01:37 Le programme Phare, c'est un programme de lutte,
01:39 justement, contre le harcèlement scolaire.
01:42 C'est-à-dire, à la fois, repérer les situations
01:45 que l'on a, parfois, comme je le disais,
01:46 sous nos yeux, sans vraiment les voir,
01:48 et surtout, apporter, à la fois,
01:51 une réponse aux victimes, c'est évident,
01:53 mais aussi apporter une réponse, parfois, très ferme,
01:56 et c'est ce que nous, les enseignants, on réclame,
01:58 une réponse très ferme face aux harceleurs,
02:01 qui sont en toute impunité, parfois, dans les classes.
02:05 C'est vrai, malheureusement, on le sait,
02:07 de certains enfants adolescents,
02:09 parce que là, quand même, les faits divers que l'on voit,
02:11 ce sont des faits divers sordides,
02:13 d'une violence extrême,
02:15 reflètent plusieurs choses.
02:16 Le fait que la violence endémique de la société,
02:19 dans certains quartiers, dans certaines zones,
02:22 rentre dans les classes,
02:23 mais le harcèlement, ça va au-delà,
02:25 parce que dans des très beaux quartiers,
02:27 il peut y avoir des enfants qui ont reçu
02:29 une très belle éducation en façade,
02:31 et qui sont très bien habillés,
02:33 mais qui harcèlent et qui tentent de détruire,
02:36 en toute impunité, certaines personnes,
02:38 en se moquant d'eux,
02:39 en faisant de leur vie une sorte d'enfer,
02:43 exactement comme les perturbations de cours.
02:46 C'est aussi dans les beaux quartiers.