• il y a 5 mois
Ce mardi, l'enquête administrative, commandée par la ministre de l'Éducation nationale après l'agression de Samara à Montpellier, n'a pas identifié de "situation de harcèlement scolaire". Maître Mickaeël Poilpré, avocat d'une suspecte dans l'agression de Samara, était en direct sur BFMTV.

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Transcription
00:00— Bonjour. Je vous disais effectivement que tout ce qui concerne le rapport et le résultat qu'on a appris hier était bien évidemment sans surprise pour nous,
00:08puisque depuis le départ, il s'agit quand même des propos que tenait ma petite cliente. Et en effet, le rapport est totalement concordant avec la position que l'on tient
00:16depuis le début de cette affaire. — C'est-à-dire que votre cliente disait que c'était elle, en réalité, qui était harcelée.
00:23— Oui. Ma cliente disait que c'était elle qui était harcelée. Le rapport ne dit pas que c'est le cas. Le rapport n'est pas allé dans cette direction
00:29au niveau des différentes recherches réalisées. Mais le rapport dit qu'en tous les cas, Samara n'était pas victime de harcèlement précédemment.
00:37Et ma cliente m'a toujours dit qu'effectivement, elle n'avait jamais harcelé préalablement Samara, loin sans faux. Donc ça correspond.
00:42— Mais c'est bien votre cliente qui a porté les coups le 2 avril. — C'est bien ma cliente qui était en altercation avec Samara.
00:50C'est bien ma cliente qui était à la sortie du collège quand Samara est sortie. Et c'est bien ma cliente qui a porté 2 coups au niveau de l'épaule à Samara
00:57et qui, ensuite, a été absorbée par l'effet de groupe. Mais en tous les cas, ma cliente reconnaît en effet avoir une altercation physique avec Samara.
01:04Pas de l'ampleur que ça a pris, bien évidemment, et loin de là. Mais en tous les cas, elle a surtout été soulagée d'apprendre par le biais du rapport
01:11qu'enfin était établie la vérité selon laquelle il n'y avait pas eu de harcèlement préalable de sa part. C'est important pour elle,
01:17parce que c'est quand même la vérité. — Mais donc pour vous, c'est quoi ? C'est une querelle d'enfant qui a dégénéré ?
01:25— Ah mais je soutiens cela depuis le départ. Je vous le maintiens mordicus. C'est effectivement une querelle d'enfant qui a dégénéré
01:31sous fond de fichiers fichats. Encore une fois, ça fait la une de l'actualité depuis un mois, ces fichiers. Ces fichiers humiliants,
01:37ces photographies qui sont posées sur des réseaux sociaux et qui sont humiliantes, qui sont dégradantes, c'est effectivement le fond du problème,
01:44comme le rapport l'a d'ailleurs expliqué. C'est le fond du problème. Toujours est-il qu'à l'heure actuelle, encore une fois,
01:49ça correspond intégralement à ce qu'on dit depuis le départ, c'est-à-dire une querelle d'adolescente. Ça, c'est clair.
01:55— Qui dégénère complètement. Et on se souvient effectivement de l'état dans lequel est ressorti Samara après cette agression.
02:02Mais donc pour vous, par exemple, il n'y a pas du tout d'aspect religieux communautaire dans cette affaire. Votre client ne reprochait pas
02:10Samara de sa bille à l'européenne, par exemple. — Non, non. C'est ce que je disais depuis le départ aussi. Il n'y a pas d'aspect communautaire.
02:18L'aspect religieux a été mis en évidence par la maman de Samara. C'est ce qu'elle pense. D'ailleurs, aujourd'hui, elle est en colère contre le rapport
02:24parce qu'elle fait une forme de déni face à la vérité, ce que je peux comprendre. Elle est encore une fois dans l'amour de sa fille.
02:30Il n'y a aucune difficulté là-dessus. Ce que je vous dis simplement, c'est que le côté communautaire a toujours été évacué par ma cliente,
02:35qui m'a toujours dit que ça n'avait strictement rien à voir. Et le rapport, d'ailleurs, semble l'évoquer. Alors c'est un rapport qui est un peu hiéroglyphique
02:41au niveau de l'aspect communautaire. La ministre s'exprimait hier en disant qu'il y a certainement un aspect communautaire qui est sans doute...
02:49Ça fait beaucoup d'hypothèses. Qui est sans doute exacervé par les fichiers Fichat. Moi, je suis pas Champollion. Je suis pas là pour décrypter
02:53ce genre de message. Ce que je suis en train de vous dire simplement, c'est que de notre côté, l'aspect communautaire a toujours été balayé, évacué
03:00parce qu'il n'est pas le centre de cette difficulté, le centre de cette histoire. Ma cliente m'a expliqué qu'elle était de la même communauté, d'ailleurs, que Samara.
03:07Elles sont musulmanes toutes les deux. Et ma cliente m'a expliqué encore une fois qu'au niveau des coupes ou des colorations de cheveux qui ont été décriées
03:16par la maman de Samara, elle a exactement la même coloration que Samara. Je veux dire, elle me disait que ça n'a strictement rien à voir.
03:21C'est une querelle d'adolescente sur fond de fichier Fichat, mais qu'à aucun moment, l'aspect religieux ou communautaire n'est rentré en ligne de compte.
03:28Alors on a dit qu'il y avait effectivement des insultes qui étaient du style mécréant, etc. Mais encore une fois, c'est des noms d'oiseaux qui ont pu voler,
03:36qui ne sont pas encore déterminés dans le cadre de la procédure d'ailleurs à l'heure actuelle. Mais si tel était le cas, c'est des noms d'oiseaux
03:41à l'image d'autres insultes totalement objectives qui sont synonymes d'un crachat et non pas d'une caractéristique religieuse en tant que telle.
03:47Ça, c'est une interprétation adulte qui est faite a posteriori, mais qui n'était pas du tout au centre des débats à ce moment-là.
03:52— Question de Véronique Fèvre. — Oui. Simplement, qu'est-ce qui a conduit votre cliente à agresser Samara ? Quel était l'objet, en fait, du conflit qui les opposait ?
04:06— Alors ce qui a conduit ma cliente à sortir de ses gonds, c'est le ras-le-bol. C'est le ras-le-bol. Elle était victime d'un harcèlement de la part de Samara
04:13qui publiait sur des fichats des photos d'elle humiliantes, des mises en scène qui n'étaient plus acceptables. Ma cliente est allée la voir à plusieurs reprises
04:20pour lui demander de cesser de publier ces images qui étaient dégradantes et qui lui polluaient l'existence, parce qu'elle y pensait jour et nuit.
04:28Ça devenait insupportable pour les adolescents de nos jours, être sur un fiché fichat. C'est une stigmatisation terrible, si vous voulez.
04:33Elle n'arrivait plus à le supporter. Elle a essayé de s'en ouvrir aussi à l'entourage de Samara. Ça n'a pas fonctionné. Et donc ce jour-là, elle a décidé
04:39de venir la voir physiquement pour avoir une explication verbale et physique pour que ça cesse. C'est un ras-le-bol, si vous voulez.
04:46À ce moment-là, la cocotte minute de ma jeune cliente a explosé, j'ai envie de vous dire, et elle est allée franchir le pas qu'elle n'aurait pas dû agir,
04:52qu'elle n'aurait pas dû franchir. C'est une réalité. Elle est allée la voir pour avoir une explication plus virile, entre guillemets, et c'est ce qui a généré
04:59cette altercation. Mais pour répondre à votre question, ce qui a généré l'altercation, c'est le ras-le-bol de ma cliente qui était harcelée par Samara
05:05depuis des mois. Et à un moment donné, elle ne pouvait plus le supporter. — Mais est-ce qu'elle était sûre que Samara en était à l'origine ?
05:11Parce qu'on le sait bien, dans les faux comptes, il y a des comptes qui sont créés attribués à certains, alors qu'ils n'en sont pas à l'origine.
05:19— Vous avez tout à fait raison. Ma cliente est certaine à ce moment-là que c'est effectivement Samara qui est à l'origine de ces comptes.
05:26Elle en est certaine toujours aujourd'hui. Mais elle n'en a pas débordu. Si d'aventure l'enquête devait déterminer le contraire, je pense que le positionnement
05:31de ma cliente serait certainement beaucoup plus réservé, nuancé, voire attristé. On peut pas dire le contraire. Cela étant, à l'époque, elle en était absolument convaincue.
05:39Elle en est toujours convaincue aujourd'hui. Et elle m'a dit... Je suis certaine que c'est elle qui est derrière tout ça. Il n'y a pas de difficulté.
05:44Elle avait déjà fait des comptes Fichat pour épingler d'autres individus de l'école avec lesquels il y a eu des altercations également.
05:50Donc pour ma cliente, le doute n'est pas de mise. — Une toute dernière question, maître. Votre cliente, sa vie aujourd'hui, elle a repris les cours ?
05:59— Oui, elle a repris les cours. Merci de vous en inquiéter. Elle est désormais scolarisée, mais à 200 km d'ici. Elle va avoir un conseil de discipline en fin de semaine, là,
06:07qui sera l'exclusion bien évidemment du collège Arthur-Rimbaud. C'est sans suspense et c'est sans surprise. Et c'est même pas contestable.
06:14Mais à l'heure actuelle, elle a déjà appris les devants, ainsi que sa famille. Ils sont installés à 200 km de Montpellier.
06:19Et elle a repris une scolarité tout à fait normale dans un autre établissement. Et elle espère enfin que la paix va revenir dans sa vie également, à tous les niveaux,
06:26ainsi qu'à Samara, puisqu'encore une fois – et je le disais, c'est important – elle pense à Samara de manière vraiment très sincère.
06:31Elle est toujours affligée par rapport à ce qui s'est passé pour cette jeune fille. Et elle essaie le meilleur rétablissement possible.
06:37Donc encore une fois, elle est dans l'apaisement total. — Merci, maître, d'avoir été là ce matin avec nous en direct dans ce live. Merci, Véronique.

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