Une collégienne de 13 ans vient de sortir du coma après avoir été passée à tabac
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00:00 - Comment elle va déjà, Samara ? Elle est sortie du coma, là ?
00:03 - Samara, elle est sortie du coma, oui. Elle s'est réveillée.
00:07 Elle est... Voilà, elle est...
00:09 Elle est faible, elle est... - Marie.
00:11 - Elle a peur, elle est... - Son état...
00:13 Est-ce que... Là, les médecins disent quoi ?
00:16 Elle est plus... Elle est... Voilà, elle est...
00:18 - Il y a toujours cet hémorragie cérébrale, malgré qu'elle soit réveillée.
00:21 Donc elle a été transférée en neuropédiatrie.
00:26 - D'accord. - Voilà. Et on attend.
00:28 On pense très très fort à elle. - Merci beaucoup.
00:30 - Et je vous dis, on est... - Elle nous regarde, ce soir-là.
00:33 - Eh ben, j'ai tellement envie de lui faire d'énormes bisous.
00:36 J'espère qu'elle viendra même nous faire un bisou en loge.
00:40 Voilà, et qu'on sera extrêmement content de la voir.
00:42 J'espère qu'elle va aller mieux. C'est le plus important.
00:45 Je vais vous dire, moi, ça, ça me rend fou, sachez-le.
00:50 Ce genre d'affaires. On le dit tout le temps, on marche sur la tête.
00:53 Et derrière, ça recommence. On entend des affaires ici depuis le début de l'année.
00:57 Je vous le dis, on était là, voilà, depuis septembre.
01:00 On entend que des affaires de fou. Et on se dit toujours...
01:03 Et je suis sûr que vous aussi, vous vous êtes dit,
01:06 ça ne nous arrivera pas, ça n'arrive qu'aux autres.
01:08 - Ça, je vous regarde tous les soirs. - Merci, merci.
01:10 Mais je vous jure, je suis sûr que vous disiez quand vous me voyez...
01:12 - Et j'imagine jamais, je me dis, je me saurai, je saurai jamais un jour ici.
01:15 Parce que, généralement, quand on vient ici, c'est que ça ne va pas.
01:19 - J'espère que vous viendrez, qu'on s'aillera très bien avec Samara.
01:25 Mais je vous dis, et on se dit tous, et on se dit...
01:28 À chaque fois, on en parle ici pour ne plus que ça recommence.
01:30 Et moi, quand j'ai entendu l'histoire de Samara, je vous le dis,
01:34 je n'en peux plus, moi, de ça. Je suis désolé, excusez-moi.
01:39 C'est parce que pour moi, après, on va encore me tomber dessus,
01:43 je suis persuadé que ça aurait pu être évité. Voilà. Et je suis désolé.
01:45 Et moi, ça, ça me rend fou. Je suis désolé.
01:48 Et je suis heureux que vous soyez là en direct,
01:50 parce que j'ai envie de dire les choses, moi, je n'en peux plus de ça.
01:54 Et du laxisme en bien, c'est insupportable.
01:57 Alors, ils viennent tous faire des déclarations après.
01:59 Oui, c'est très grave, on prend l'affaire au sérieux.
02:01 Mais, Eric, voilà, on l'a dit à Sybal, ne pensez pas être là ce soir.
02:06 Nous regardez tous les soirs, merci d'ailleurs à vous.
02:08 Mais c'est insupportable.
02:11 Alors, Michel, qu'est-ce qui s'est passé, juste ?
02:15 - Écoutez, c'est à la fois simple et horrible.
02:19 Ce mardi, le 2 avril, Samara, vers 16h, sort de son collège,
02:28 c'est le collège Arthur-Rimbaud, à Montpellier.
02:31 Et elle va prendre son autobus pour rentrer chez elle.
02:35 Elle sort de ses cours.
02:36 Et à ce moment-là, il y a trois jeunes filles du collège
02:39 qui l'attrapent et la traînent quasiment de force vers un groupe
02:45 constitué d'une vingtaine de jeunes garçons, de jeunes ados.
02:49 Et là, elle est littéralement rouée de coups.
02:52 Ça ne dure pas très longtemps, mais c'est d'une violence absolument incroyable.
02:58 Et puis après, tout le monde s'enfuit, les secours interviennent.
03:02 Elle est hospitalisée et elle est sortie du commun.
03:08 Et en fait, on découvre à l'occasion de ce drame
03:13 que cette jeune fille, qui avait juste 13 ans ou 14 ans,
03:18 elle allait avoir 14 ans, était le souffre-douleur.
03:22 Depuis un an et demi, elle était littéralement harcelée.
03:26 Elle était victime de sévices.
03:28 Tout le monde le savait.
03:30 Il y avait des appels au viol contre elle.
03:33 Tout ça organisé par une des jeunes filles
03:36 qui a été d'ailleurs par la suite interpellée.
03:38 – Elle a été placée en garde à vue.
03:39 – Elle a été placée en garde à vue et mise en examen.
03:41 – Vous le saviez ça ?
03:43 – Que ?
03:44 – Que depuis un an et demi, elle vivait l'enfer ou pas ?
03:46 – Je l'ai su, oui, parce que, d'ailleurs, cette histoire
03:49 par rapport à cet appel au viol, j'avais dénoncé, j'avais appelé le collège.
03:55 Ils avaient pris une sanction contre cette jeune fille.
03:58 – Ils avaient fait quoi comme sanction ?
03:59 – Ils l'ont exclue peu de jours.
04:00 – D'accord. Et ça n'a rien changé ?
04:02 – Donc j'avais contacté les services de gendarmerie,
04:04 mais le problème c'est qu'ils m'avaient renvoyée vers une autre plateforme.
04:07 Et le souci c'est qu'une fois que le compte est supprimé,
04:11 on ne peut plus retracer l'adresse IP, donc au final c'est…
04:15 – C'est morbide.
04:16 – Voilà.
04:17 – Et vous avez essayé de joindre les parents de cette jeune fille ou pas ?
04:19 – Non, jamais non.
04:20 – Jamais, d'accord.
04:21 Et donc, ça faisait un an et demi, donc Michel…
04:23 – Alors ça faisait un an et demi qu'elle était le souffre-douleur,
04:26 mais victime de sévice, on l'attachait sur un banc, on lui crachait dessus.
04:30 Tout ça au prétexte qu'elle s'était européanisée.
04:33 – Alors justement, on va dire au prétexte que ça c'est très important.
04:35 – Oui, oui.
04:36 – Je voudrais qu'on revienne là-dessus.
04:37 C'est ce qui a été évoqué.
04:38 Est-ce que vous pouvez nous expliquer bien ça ?
04:40 – Alors, c'est extrêmement simple.
04:42 Cette jeune Samara s'était européanisée.
04:46 Elle s'habillait avec des vêtements normaux.
04:50 – Les jeunes filles de son âge.
04:51 – Elle se faisait des teintures de cheveux.
04:53 – Oui.
04:54 – Et la principale…
04:55 – Comme toutes les jeunes filles de son âge.
04:56 – Comme toutes les jeunes filles de son âge.
04:58 Et la principale mise en cause, c'est cette jeune fille qui a le même âge qu'elle,
05:05 elle était voilée et lui reprochait en réalité de ne pas respecter les règles de la religion.
05:13 – Qu'est-ce qu'elle lui aurait dit ?
05:15 – Elle lui dit que c'était une mécréante.
05:18 – Alors justement, Giffard, mécréante, c'est extrêmement humiliant, c'était de l'agressivité.
05:24 Tu n'es plus de notre monde et tout ça.
05:28 Donc tu n'es plus de notre monde, on va te frapper jusqu'à vouloir te tuer.
05:32 Puisqu'elle reconnaît avoir tapé et elle est mise en examen pour tentative de meurtre sur mineure de moins de 15 ans.
05:39 Donc ils ont voulu la tuer.
05:41 C'est abominable.
05:42 – Moi ça me rend fou.
05:43 – Alors que la famille a prévenu, quand vous dites, on aurait dû éviter ça, la famille a prévenu.
05:50 Même le jour où c'est survenu, la famille appelle et dit "maintenez-la en vie scolaire".
05:56 Les jeunes qui veulent lui faire du mal sont là, gardez-la en vie scolaire.
06:00 Et non, on la laisse sortir. C'est incroyable.
06:02 – Asseba, est-ce qu'il y a eu des grosses alertes ?
06:06 Elle s'était déjà faite agresser ou pas du tout ?
06:10 – Il y a eu cette histoire de photos sur les réseaux avec l'appel au viol.
06:16 Il y a eu plein de bagarres dans la cour.
06:19 Ce matin j'étais en train de parler avec la directrice de l'académie qui me demandait.
06:25 Mais j'ai dit "mais en fait, au final, il y en a plein d'éléments.
06:28 Et à chaque fois, on colle ma fille, on colle une autre élève pour…".
06:33 Ma fille, elle se retrouvait pendant des mois avec des 7 heures de colle.
06:38 Parce que chaque semaine, il y avait une bagarre, deux bagarres.
06:42 C'est-à-dire qu'on la prenait dans la cour, on la frappait, les surveillants se séparent.
06:46 Hop, on attrape une, on attrape l'autre.
06:48 Et il faut qu'on les sanctionne.
06:50 Donc Samara, en fait, elle avait jamais le… on ne la croyait jamais.
06:55 – Elle a eu la double peine.
06:56 – Voilà, ça veut dire qu'elle se fait frapper, en plus de ça elle est sanctionnée.
07:00 Et en fait, ma fille, elle… je ne pouvais pas prouver que ce n'était pas ma fille.
07:05 Cette jeune fille, elle a créé plein de comptes sur les réseaux sociaux pour incriminer Samara.
07:12 Et Samara, en fait, elle se retrouvait "c'est pas moi, c'est pas moi".
07:16 Et personne ne la croyait.
07:18 Cette jeune fille, c'est une grosse manipulatrice.
07:22 Elle a manipulé tout, même les élèves, enfin tout,
07:26 que ce soit les enseignants, le personnel du collège et les collégiens,
07:30 pour que Samara soit continuellement molestée, en fait.
07:34 – Vous voyez ce qui me rend fou, moi aussi, dans cette histoire,
07:37 c'est que tous les enfants, enfin tous les élèves, savaient ce qui allait se passer,
07:41 sauf les profs.
07:43 – Il a suffi que je me rende sur place le mercredi matin
07:47 pour recueillir juste la parole des élèves.
07:50 "Madame, Samara, il lui a fait ça, Madame, il lui a fait ça,
07:54 Samara, elle était comme ça, et je ne comprends pas pourquoi il faisait ça à Samara".
07:58 – C'est-à-dire qu'en quelques minutes, vous avez su tout ?
08:00 – J'ai su tout, alors pourquoi ça n'a pas été fait au niveau de l'école, en fait ?
08:05 – Non mais c'est dramatique, je vous le dis, c'est dramatique.
08:10 Alors là, aujourd'hui, tout le monde se réveille, excusez-moi,
08:12 moi c'est ça qui me rend fou, excusez-moi, moi ça me rend fou,
08:16 tout le monde se réveille.
08:17 – Non mais il y a deux choses, pardonnez-moi, c'est pas du tout le même fait divers que d'habitude.
08:20 – Bien sûr.
08:21 – Certes, il y a un harcèlement, et vous avez toute ma compassion,
08:23 et je vous trouve absolument admirable, et d'un grand courage,
08:26 d'oser dire ce que vous avez dit.
08:28 Parce que malgré tout, il y a l'aspect harcèlement, ok,
08:30 qui est immonde et qui est ignoble, et on en a plein,
08:32 mais il y a aussi l'aspect religieux, et ça c'est nouveau.
08:35 C'est-à-dire que d'habitude, il y a des guerres entre ados, des choses comme ça,
08:39 et avec une violence incroyable, mais là, en gros, il y a une guerre
08:42 au sein même de gens qui ont la même religion,
08:45 et il y a des bons musulmans et des mauvais musulmans,
08:47 et en fait, on tabasse votre fille parce qu'on estime,
08:49 ou certes, un certain antrisme religieux, estime que c'est une mauvaise musulmane.
08:53 – Après, il faut vraiment que, voilà, c'est cette jeune fille,
08:58 c'est cette jeune fille, je ne sais pas comment ses parents l'ont éduquée,
09:00 comment ils lui ont appris peut-être à apprendre la religion,
09:04 à être peut-être pieuse, mais ce n'est pas comme j'ai appris à ma fille.
09:08 – Mais certes, elle a des sources que…
09:10 – Voilà, elle a toujours été… elle a respecté tout le monde,
09:15 voilà, c'est une enfant qui…
09:17 – Ce qu'ils sont en train de dire, à un si bas, si je peux me permettre,
09:20 c'est que c'est cette jeune fille qui est voilée, qui était un cas particulier,
09:24 qu'il y a d'autres jeunes filles qui sont voilées, qui la côtoient,
09:26 qui la côtoient, avec qui ça se passe très bien.
09:28 – Elle a plein de copines au collège qui sont voilées,
09:30 et qui n'ont jamais molesté, qui n'ont jamais dit ça,
09:32 "Mama, pourquoi tu me fais ça ?"
09:34 – Et qui respectent complètement son choix de s'habiller.
09:36 – Il y a des professeurs qui ont peur aussi de dire à certaines jeunes filles
09:38 de ne pas faire ça ou de ne pas dire ça, parce qu'aujourd'hui,
09:40 il y a des professeurs qui sont menacés, qui ne sont pas soutenus par l'institution.
09:43 Donc voilà, je pense qu'il ne faut pas sous-estimer, malgré tout,
09:46 ce fait divers tragique qui n'est pas un fait divers parmi d'autres.
09:48 – Non mais c'est très grave ce fait divers, justement.
09:50 – Mais il est aussi à connotation.
09:52 – Même au plus haut sommet d'État, parce qu'Emmanuel Macron a réagi aujourd'hui là-dessus,
09:54 Nicole Belloubet aussi, mais les réactions c'est super,
09:58 mais vous en voulez… est-ce qu'on vous en voulait à l'école aujourd'hui ?
10:02 Moi je vais vous dire la vérité, moi je…
10:04 – J'en veux, oui, à l'école, j'en veux, j'ai appelé, vous savez, j'ai eu le ami J'aidemi,
10:08 j'ai eu le professeur principal de ma fille, il m'a appelé, il m'a dit
10:12 "Madame, je crème pour votre fille, il y a un groupe de jeunes qui est devant le collège,
10:16 qui l'attend pour la frapper", il ne m'a pas dit pour lui parler.
10:20 Et au final, en fait, suite à cet appel, j'ai appelé à deux reprises d'avis scolaires.
10:25 "Madame, voilà, je suis la maman de Samara, pouvez-vous la garder ?
10:29 Monsieur Entel, il m'a appelé, il m'a dit qu'il y avait un problème à Samara,
10:33 vous pouvez la garder là dans l'établissement".
10:35 Je vous rappelle, j'essaie de joindre la CPE, la CPE injoignable, je vous rappelle,
10:39 je leur redemande, je leur dis "Madame, j'ai eu tout à l'heure,
10:42 confirmez-moi que ma fille va rester à l'intérieur de l'établissement".
10:44 "Oui, oui, ne vous inquiétez pas".
10:45 À 16h, ma fille, aucune information, elle sort comme d'habitude pour aller prendre le bus scolaire.
10:50 Et au moment du bus scolaire, on l'attrape et on la porte, on la jette dans la fosse au lien, c'est ça.
10:58 Ils étaient un groupe, ils l'ont massacrée.
11:02 Ils étaient combien ?
11:03 Ils étaient, moi, je suis arrivée sur place, on peut parler de 3, 4, mais c'est les principaux,
11:07 ils étaient entre 20 et 30.
11:09 Je suis arrivée sur place, avant d'arriver à récupérer ma fille,
11:12 je suis passée, j'ai vu ces jeunes qui étaient sur place.
11:15 Dès qu'ils m'ont vue, ils se sont tous dispersés,
11:17 et les principaux qui ont mis les coups, on va dire, les plus violents à ma fille,
11:22 avaient pris la fuite depuis plus de 10 minutes.
11:24 Donc c'était un groupe, ça a été un appel sur les réseaux sociaux,
11:28 ça devait se passer le vendredi, ça a été annulé par ces personnes,
11:33 parce que ma fille a prétexté qu'elle avait mal au ventre,
11:35 parce qu'elle savait qu'il attendait devant le collège,
11:37 elle n'allait pas aller à l'école, et ils ont reporté tout ça le mardi.
11:40 Et le mardi, ils ont fait ce qu'ils avaient à faire,
11:42 ils ont attendu de midi et demi à 16h devant le collège pour...
11:46 Et la raison, donc la raison c'est ?
11:48 Je veux juste finir, le souci c'est que, ce que je ne comprends pas,
11:53 c'est que de midi et demi à 16h, ces jeunes sont restés devant le collège,
11:56 ils sont étrangers au collège, personne n'a eu la jugeote de dire...
12:00 Le professeur leur a demandé de quitter les lieux,
12:03 de ne pas rester là, ils ont refusé, personne n'a eu le choix,
12:07 je ne sais pas c'est quoi la procédure dans ces cas-là,
12:09 mais pour moi, j'appelle la police, je sais qu'ils vont venir aux mains avec une enfant,
12:12 appelez la police, faites quelque chose.
12:14 Et ma fille, non, ils l'ont laissée, je crois que ça a fait un effet boule de neige,
12:17 en fait, ils sont arrivés...
12:18 - Mais quoi, ces jeunes, ils sont arrivés, et les personnes de l'établissement,
12:23 ils ont vu ces jeunes traîner depuis midi et demi ?
12:25 - Depuis midi et demi, jusqu'à 16h, la sortie de l'école.
12:28 - Il n'y avait pas de... - Personne, non, ils sont restés,
12:30 ils attendaient ma fille, ils attendaient pour la massacrer, voilà, c'est ça.
12:34 - Vous, vous avez appris quand cette affaire ?
12:36 Comment vous avez été mise au courant ?
12:37 - J'ai été mise au courant à 16h, j'appelle Samara,
12:39 je l'appelle 20 fois, Samara, tu réponds pas à Samara.
12:42 - Elle est sortie à 15h30 de l'école ? - 16h, 16h, 16h.
12:44 Elle sort à 16h parce qu'elle n'a pas eu l'information,
12:46 comme quoi elle ne doit pas aller au bus, elle doit attendre maman dans le collège.
12:49 - Ah, ouais. - J'appelle Samara, Samara,
12:51 j'en viens à appeler la vice-scolaire, on me dit "Madame, désolée,
12:55 l'information n'a pas été passée, Samara, je l'ai vue,
12:57 elle a présenté son carnet, elle est sortie."
12:59 Et à ce moment-là, ben Samara, c'était parti,
13:03 ça veut dire moi, sur le chemin de l'aller pour aller au collège,
13:05 ma fille, elle était en train, elle était au sol, en train de se faire tuer.
13:09 - Vous l'avez retrouvée, c'est vous qui...
13:11 - Je l'ai retrouvée, c'est une copine à elle, moi j'ai appelé,
13:13 j'ai appelé une copine à elle, sa copine, elle m'a dit "Madame, vite,
13:16 Samara, elle est en train de se faire frapper par plein de garçons
13:20 et il y a une maman courageuse avec une poussette qui est rentrée dans le groupe
13:25 et qui a attrapé ma fille par les pieds, qui l'a tirée
13:28 et elle m'a appelée, elle m'a dit "Madame, venez, j'ai votre fille,
13:31 je reste avec elle, elle est restée sur ma fille pour la protéger."
13:35 Et je suis arrivée, j'ai récupéré ma fille dans la voiture.
13:38 - Non mais c'est très bien. - Voilà.
13:39 - Il me paraît qu'à un moment, un jour, elle a fait une coloration.
13:41 - Ouais. - Et qu'est-ce qui s'est passé ?
13:42 - Ah ben c'est tout par de cette fille.
13:44 - C'est la coloration de cheveux, donc c'est à part de ça.
13:46 - C'est cette fille. - C'est ça l'histoire.
13:47 - C'est la coloration, cette fille, ma fille, elle s'est teinte les cheveux en rouge.
13:50 Voilà, c'est une enfant, voilà, elle est respectueuse.
13:53 Elle a beau avoir 13 ans, elle est respectueuse, c'est dans l'air du temps.
13:58 Maintenant, voilà, les enfants, ils se voient là, ils voient une star,
14:01 ils veulent faire pareil. - Bien sûr.
14:02 - Il n'y a aucun problème, on ne va pas justifier.
14:04 - Voilà, cette jeune fille, elle n'a pas accepté que ma fille,
14:07 elle ait une couleur sur les cheveux.
14:10 Tous les jours, elle lui crachait dans les cheveux.
14:12 Ma fille, elle devait aller se laver les cheveux tous les jours
14:15 parce que cette jeune fille, elle lui crachait dessus.
14:17 Voilà, et cette jeune fille, c'est elle qui l'a traité de mécréante.
14:20 Il y a plein de jeunes filles dans le collège qui sont voilées.
14:24 Ils n'ont jamais molesté ma fille.
14:26 Cette jeune fille, elle avait une...
14:29 Elle était focalisée, Samara, c'était sa cible.
14:33 Et par tous les moyens, en créant des faux comptes, en inventant sur ma fille,
14:38 elle voulait à tout prix qu'il lui arrive malheur.
14:41 Et elle ne savait pas comment en arriver.
14:43 Elle a essayé... Au départ, vous savez, la publication qu'elle a faite
14:47 pour l'appel au viol, j'ai pardonné.
14:50 J'ai dit, c'est une enfant, ça aurait été ma fille, j'aimerais pas.
14:53 On m'a conseillé d'aller déposer plainte.
14:55 J'ai dit, non, je ne vais pas déposer plainte, c'est une petite.
14:57 Je me mets... C'est très comme ma fille.
15:00 Et là, en fait, non.
15:02 Je pensais qu'ils allaient prendre des mesures plus fermes, le collège,
15:06 parce qu'en l'excluant deux jours, au final, en fait,
15:09 elle a compris qu'elle pouvait agir en toute impunité.
15:12 Et ça a continué et continué, jusqu'à ce qu'elle arrive au summum
15:15 de la cruauté.
15:17 - Alors justement, comment elle a fait ?
15:19 Michel, elle a organisé un guet-apens avec des jeunes qui n'étaient pas
15:23 de l'établissement.
15:25 - Qui n'étaient pas de l'établissement, par les réseaux sociaux, par...
15:28 - Un appel. Une publication sur Snapchat, hashtag ou... Je sais pas.
15:34 Tout ça à venir frapper Samara à 16h au collège Arthur-Himbault.
15:39 Elle en a appelé à tous les élèves, les jeunes,
15:43 des alentours du collège de Samara.
15:45 - En disant quoi ? Juste parce qu'elle était...
15:48 - Rendez-vous, baston, je sais pas comment s'exprime les jeunes.
15:51 Je n'ai pas vu la capture, mais elle a capturé.
15:53 - Le motif, c'était parce qu'elle s'habillait comme une jeune de son âge
15:58 et qu'elle a fait une couleur de cheveux.
16:00 - C'est ça, cette jeune fille.
16:02 - Elle n'acceptait pas que ma fille, elle était...
16:04 - Mais les autres jeunes qui ont pris part à la RICS, eux aussi...
16:08 - Non, je vous explique. Cette jeune fille, elle a créé un compte.
16:11 Elle a mis une photo du jeune homme qui a porté un cou à ma fille
16:16 avec des oreilles de lapin.
16:18 C'est la période de Pâques et il a mis des oreilles de lapin.
16:20 Il n'a pas accepté de voir sa tête avec des oreilles de lapin sur les réseaux.
16:23 Et cette jeune fille, elle a dit que c'est Samara qui a fait ça.
16:26 Va la frapper, c'est sa faute.
16:28 Donc ce jeune homme, il s'est présenté.
16:30 Et il est venu en groupe avec des copains.
16:33 Et de là, en parallèle, elle avait fait un appel pour frapper Samara.
16:41 Donc tout le monde est venu.
16:43 Il y a des gens qui ne connaissaient pas ma fille
16:45 qui sont arrivés et qui lui ont mis des coups de pied dans la tête.
16:47 - C'est ça qui est terrible.
16:49 - C'est ça le pire. Ils ne connaissaient même pas ma fille.
16:51 Moi, j'ai parlé avec...
16:53 Le problème, c'est que le collège, tous les jeunes...
16:55 Je suis restée pendant 2 heures devant le collège.
16:58 J'ai recueilli au moins 50 témoignages d'élèves.
17:01 - Mais c'est ça.
17:02 - Comment, en l'espace de 1 an et demi,
17:04 personne n'a pensé à dire "oui, on va aller parler, on va demander
17:07 ce qui s'est passé, Samara".
17:09 Ma fille, la semaine dernière, ils l'ont jetée par terre.
17:13 Ils lui ont mis plein de coups dans le dos.
17:15 - Qui ?
17:16 - Je ne sais pas.
17:17 - Cette jeune fille encore ?
17:18 - Cette jeune fille avec d'autres filles.
17:20 - D'accord.
17:21 - Voilà, ils sont 3 dans le groupe.
17:22 C'est 3 jeunes filles qui sont toujours ensemble.
17:24 - D'accord. Elles sont...
17:25 C'est quoi, 3 jeunes filles ?
17:27 Les 3 sont voilées ?
17:28 - Non, il n'y a que cette jeune fille qui a été interpellée
17:31 qui est voilée.
17:32 Les 2 autres ne sont pas voilées.
17:34 Par contre, ses copines, là, elle ne va pas les molester.
17:38 - Donc, elle l'a frappée pourquoi ?
17:40 Elle aussi, parce que genre, elle était dans le truc.
17:42 - C'est ça.
17:43 Samara, on l'accroche, on lui met du tabac dans le...
17:47 J'ai appris ça.
17:48 Je ne savais même pas que ça pouvait exister
17:50 qu'on lui met du tabac dans le nez.
17:51 Samara, on la prend, on lui crache dessus.
17:53 Samara, on lui met du feutre sur ses habits blancs.
17:56 On sait que ça ne partira pas.
17:57 Samara, on lui jette des choses.
17:59 On lui tire le sac, elle tombe par terre.
18:02 Samara, on lui fait des croches-pattes.
18:03 Samara, on lui met des gifles.
18:04 Et la petite...
18:06 Hier, quand elle est sortie du...
18:08 L'infirmière de réanimation, elle a dit
18:10 "Maman, ils me mettaient des gifles.
18:12 Mais tous les jours, ils me mettaient des gifles."
18:14 "Mais c'est rien, Maman, parce qu'après, ils l'arrêtaient."
18:16 Et la dame de réanimation, elle lui a dit
18:18 "Mais Samara, ils n'ont pas le droit de te mettre des gifles.
18:20 Il n'y a personne qui doit te frapper."
18:21 - Bien sûr.
18:22 - Elle avait assimilé que c'était normal, en fait.
18:24 - C'est ça.
18:25 - Ça veut dire qu'elle n'en parlait plus.
18:26 Et moi, ma fille, je discutais avec elle.
18:29 "Mais tout va bien, le collège ne m'appelle pas.
18:31 Le collège m'appelle une bagarre.
18:32 C'est ça, Samara."
18:33 Bon, je vais quand même expliquer que ma fille...
18:36 J'ai toujours prôné la non-violence.
18:38 Que ma fille, elle est...
18:39 Voilà, c'est une enfant qui se laisse faire.
18:41 Vous venez à quatre sur elle, elle baisse la tête.
18:43 Elle se laisse bouffer, comme je dis.
18:46 Mais ce n'est pas normal.
18:48 Ce n'est pas normal.
18:49 C'est des enfants.
18:50 C'est des enfants.
18:51 Ce matin, j'ai envoyé ma fille, elle avait le sourire jusqu'à là.
18:53 Je l'ai retrouvée d'un camion dans le coma.
18:56 Ce n'est pas possible.
18:57 Ce n'est pas possible.
18:58 - Vous êtes...
18:59 Vous avez d'autres enfants ?
19:00 - Oui, alors je suis maman célibataire de 3 enfants.
19:03 - D'accord.
19:04 - J'ai un deuxième petit garçon qui a 14 ans, Samara 13 ans, Rayane a 14 ans.
19:08 Il est scolarisé en 4e dans le même collège.
19:10 - Ah oui, alors justement, parce que...
19:11 - Mon fils est malade.
19:12 Il est atteint de la maladie de Crohn.
19:14 - D'accord.
19:15 - Ça fait depuis mardi, il pleure, il pleure, il pleure.
19:17 "Maman, je ne veux plus."
19:18 Il ne s'alimente plus.
19:21 Du fait de sa maladie, il a perdu je ne sais pas combien de poids.
19:27 Et voilà, ils bousillent ma vie, en fait.
19:31 Ils bousillent ma vie.
19:32 Ma fille, elle est à l'hôpital.
19:34 Mon fils, tant bien, il va se finir dans le même hôpital.
19:36 Je me retrouve avec 2 enfants dans l'hôpital.
19:38 Et j'ai un bébé de 2 mois.
19:39 - Combien ?
19:40 - De 2 mois.
19:41 Il a accouché il n'y a pas très longtemps.
19:42 Et en fait, je me retrouve à jongler l'hôpital.
19:44 - Là, vous êtes célibataire ?
19:45 - Oui.
19:46 - Ah oui, avec le bébé de 2 mois.
19:47 - Oui.
19:48 - Entre l'hôpital, ma fille à l'hôpital, mon fils en train de me rassurer.
19:51 Je suis...
19:52 Je n'en peux plus.
19:53 Je n'en peux plus.
19:54 J'ai l'impression que le ciel, il m'est tombé sur la tête.
19:56 Je ne peux plus.
19:57 Je ne peux plus supporter ça.
19:59 Je ne peux plus.
20:00 Je ne peux plus.
20:01 Ma fille, en fait, ils m'ont...
20:02 J'ai retrouvé ma fille, elle s'est réveillée.
20:03 Elle a peur.
20:04 Elle me dit "Maman, ferme la porte, ils vont revenir, ils vont revenir me frapper.
20:05 Maman, ferme la porte à clé."
20:06 Elle est traumatisée, ma fille.
20:07 Ils me l'ont...
20:08 Ce n'est plus Samara que j'avais avant.
20:10 - C'est incroyable d'entendre ça.
20:11 Vraiment, je vous dis, c'est vraiment...
20:12 Je vous jure, moi, quand on entend ce témoignage,
20:13 et je vois énormément de réactions,
20:14 les gens sont fous de ce qui s'est passé, de ce qui se passe.
20:15 Et la raison, surtout, de cet acharnement,
20:16 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé.
20:17 - Oui.
20:18 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
20:19 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé.
20:20 - Oui.
20:21 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
20:22 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé.
20:23 - Oui.
20:24 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
20:25 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé,
20:49 de ce qui s'est passé, de ce qui s'est passé,
21:15 de ce qui s'est passé, de ce qui s'est passé, de ce qui s'est passé.
21:17 - Oui.
21:18 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
21:19 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé.
21:20 - Oui.
21:21 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
21:22 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé,
21:23 de ce qui s'est passé, de ce qui s'est passé.
21:24 - Oui.
21:25 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
21:26 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé,
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21:28 - Oui.
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21:30 c'est que les gens sont fous de ce qui s'est passé,
21:31 de ce qui s'est passé.
21:32 - Oui.
21:33 - Et la raison, surtout, de cet acharnement,
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22:46 - Et c'est ça, c'est ce que je veux dire.
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26:58 - Oui.
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27:00 - Oui.
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