• il y a 8 mois
Transcription
00:00 J'avais un peu ce syndrome du sauveur.
00:02 Oui, bien sûr.
00:04 Et maintenant je lui dis, être femme et infirmière, je pense que c'est la pire combinaison.
00:13 Vraiment, ça vous conduit d'office à ce syndrome du sauveur.
00:18 Parce qu'on se sent comme indispensable en fait.
00:21 Et on se dit toujours, si je ne passe pas, qu'est-ce qu'il va faire ?
00:24 Et si je ne passe pas, alors on se met une pression énorme pour nos patients,
00:30 parce qu'on a l'impression que sans nous, eux ça ne va pas.
00:35 Et c'est ce qu'ils eux-mêmes nous disent aussi.
00:38 Donc ça ne fait que confirmer déjà ce qu'on pense.
00:40 Donc ça renforce cette idée que si je n'y vais pas, il est foutu.
00:44 Elle me voit arriver, c'est vous la VIP ?
00:49 La VIP, vous êtes la VIP.
00:52 Je lui dis, VIP, vous savez madame, je ne suis pas la reine de ma tête.
00:59 Pour être VIP dans un hôpital, c'est que c'est grave.
01:02 C'est très grave, oui.
01:04 Et là, je crois qu'elle se rend compte, alors qu'elle ne se dit rien.
01:08 Et le médecin leur avait bien dit de ne pas me laisser sortir, elle devait me porter.
01:12 Donc elles viennent à deux, elles me portent, elles me mettent sur la table, on fait le scanner.
01:17 Et quand je termine le scanner, elle me dit, le chirurgien vous attend.
01:21 Je pensais qu'il m'attendait dans ma chambre, parce que j'avais une chambre.
01:26 Et non, il était derrière la porte.
01:29 Donc on ouvre la porte, je vois un monsieur.
01:31 Il me dit, voilà, je suis le docteur machin, le nouveau chirurgien, l'anesthésiste.
01:36 On était en train de vous détailler.
01:38 Je suis dans le couloir.
01:39 D'accord, donc là vous savez vraiment quoi vous faites.
01:41 Je sors du scanner, je suis dans un couloir, et il est là, il me dit, voilà, c'est moi le chirurgien, machin, machin.
01:48 Et j'ai commencé à pleurer.
01:50 C'était trop en fait, il y avait un trop plein d'émotions.
01:53 Parce que je ne comprenais pas ce qui était en train de m'arriver.
01:55 Il y avait beaucoup de pleins d'invogations à ce moment-là.
01:57 Et là je commence à pleurer, il me dit, mais non, ne pleurez pas, ça va aller.
02:01 Alors il me pousse, c'est lui maintenant qui me pousse.
02:03 Et il me ramène dans ma chambre, il me dit, je vais vous expliquer.
02:06 Et il prend le temps, il se met en face de moi, et il commence à m'expliquer.
02:09 Il dit, voilà ce qu'on vient de voir, je vous opère demain.
02:13 Qu'est-ce qui se passe là ?
02:18 Et là, au fait, c'est comme si on devient deux.
02:22 Je crois que vous sortez de votre...
02:24 Comme Juliette là, vous dissociez votre enveloppe corporelle.
02:29 Je me vois moi dans la chaise, en train d'écouter quelque chose, et je ne comprends plus.
02:34 Au fait, je me suis arrêtée quand il m'a dit qu'il m'opérait demain.
02:37 Alors il continue, il continue à parler, je ne sais pas ce qu'il raconte.
02:42 Et puis là je lui dis non.
02:44 C'est pas possible.
02:45 Je lui dis non.
02:46 Parce qu'il faut savoir que le 15 juin c'est une date de ma mère.
02:49 Et ma mère était chez moi, avec mes soeurs.
02:53 Mon mouchoir, t'es temps de mettre ton mouchoir.
03:06 Merci.
03:11 J'avais dit que ça allait pas revenir.
03:14 Et je dis aux chérusines non.
03:17 Je peux pas, je dois rentrer chez moi.
03:20 Parce qu'en plus de ça, je me disais ici maintenant, je me rêvais pas de cette anesthésie.
03:25 Je n'aurais même pas vu mes enfants.
03:27 Je dis non.
03:28 Je dois au moins aller les voir, leur dire ce qui m'arrive.
03:32 Et c'est là que je me rends compte qu'en fait mon cas est grave.
03:34 Parce qu'il me dit, si je le fais pas.
03:37 Parce qu'il me disait faut être ma collègue.
03:39 Si je ne le fais pas, je perds une collègue.
03:43 Parce que vous ne saurez plus travailler.
03:45 Vous allez vous retrouver en chaise roulante.
03:47 Et il me dit au début votre jambe va traîner, elle sera flasque.
03:51 Parce que je perdais la mobilité de ma jambe.
03:54 Il me dit votre jambe va être flasque.
03:56 Je sais pas si vous avez déjà vu ces gens qui marchent dans la rue avec des douilles de crâne.
04:00 Ils disent vous allez être comme ça et peut-être après ça va être la chaise roulante.
04:04 Donc il dit je vais me faire un peu de douilles.
04:06 Et peut-être après ça va être la chaise roulante.
04:08 Donc il dit je peux pas vous laisser.
04:10 Vous êtes encore jeune, je dois absolument essayer de vous sauver.
04:13 Et je peux pas attendre.
04:17 Mais je comprends que vous voulez d'abord rentrer à la maison.
04:20 Et alors il me dit mais moi dans cet hôpital je suis là que une fois par semaine.
04:26 Je reviens mardi prochain.
04:29 Je vous mets sur la liste.
04:31 Et si vraiment vous voulez pas alors vous m'appelez la veille.
04:34 Et alors je saurai que vous ne allez pas venir.
04:36 Mais sachez que je le fais vraiment pour vous sauver.
04:40 Et alors...
04:43 Qu'est-ce qu'il se passe intérieurement ?
04:45 Intérieurement je me dis bon j'ai le temps de souffler.
04:48 Je me dis j'ai le temps d'encaisser la nuit.
04:52 Et surtout de retourner à la maison et de pouvoir le dire aux autres.
04:56 Donc je sors, je m'habille.
04:59 Je dis ok, je vous appelle la veille si ça va pas.
05:02 Je m'habille, je sors de l'hôpital.
05:05 Là vous êtes comme un robot je suppose.
05:07 Oui, très bien, j'ai essuyé toutes mes larmes, je suis nickel.
05:10 J'arrive et j'appelle mon mari donc il vient et me prend.
05:14 Il me dit alors ça a été ?
05:16 Oui.
05:17 Et qu'est-ce qu'il a dit ?
05:19 Je dirai rien de spécial, il a fait son injection, tout va bien.
05:22 C'est quand le prochain rendez-vous ?
05:25 Je dis je sais pas, il m'a dit une date mais on va voir ça à la maison.
05:29 Vous savez pourquoi vous avez voulu mettre ça de côté ?
05:32 Mais à ce moment-là je me suis dit est-ce que c'est le moment de lui dire ?
05:36 On est dans la voiture, il est rentré, lui il est content de m'avoir reprise.
05:40 En train de marcher donc je me dis est-ce que c'est à ce moment-là que je dois le dire ?
05:45 Et puis sachant qu'on allait à l'anniversaire parce que les autres m'attendaient à la maison.
05:50 Et alors je dis rien, on rentre dans la voiture et on commence à rouler.
05:55 J'habite en dehors de Bruxelles, donc on traverse sur Bruxelles.
05:59 Et à un moment les larmes coulent, toute seule les larmes coulent.
06:05 Mais lui il conduit, donc il ne me voit pas.
06:08 Et puis à un moment il me regarde et me dit mais tu pleures ?
06:12 Et je dis non.
06:14 Et puis il me dit mais si, il y a des larmes.
06:19 Et puis je lui dis tu sais c'est plus grave que ce que tu penses.
06:25 Il me dit grave mais ça veut dire quoi ? Mon mari c'est quelqu'un de très calme.
06:29 Mais grave ça veut dire quoi ?
06:32 Je lui dis on va m'opérer mardi.
06:34 Il m'a dit mardi demain ?
06:36 Je lui dis non, l'autre mardi.
06:38 Et puis il me dit mais c'est quoi le problème ?
06:41 Je lui dis écoute on en parle après.
06:43 Je lui dis on en parle après parce que il y a l'anniversaire, on nous attend pour souffler.
06:47 On attendait pour souffler les bougies, je lui dis on va faire après.
06:49 Vous ne vouliez pas gâcher ce moment ?
06:51 Non, en plus après il y a le confinement, donc on venait d'être déconfiné.
06:56 De se retrouver.
06:57 Oui c'était notre première rencontre après je ne sais pas combien de mois.
07:00 Donc ce n'était pas le moment de commencer à parler de ça.
07:03 Donc j'arrive à la maison, nickel, on mange, on souffle le gâteau, tout le monde est content.
07:11 Quelle force vous avez eu.
07:13 Parce que se retrouver en famille, vous venez d'apprendre que vous devez vous faire opérer la semaine prochaine.
07:18 De quelque chose qui pourrait vous paralyser.
07:22 Vous avez été voir votre famille, vous n'avez pas pleuré, vous avez festoyé avec eux.
07:27 Et puis une fois que la soirée s'est terminée, c'est là que je lui dis.
07:33 Je lui dis à ma mère, je lui dis maman tu sais on va m'opérer mardi.
07:37 Mardi ?
07:39 Oui.
07:40 Mais de quoi ? Parce qu'au départ moi j'ai parti pour une injection.
07:44 Et alors là je raconte, mais en bref je leur dis seulement non, voilà.
07:49 Ils ont dit qu'il y avait un problème à mon dos et qu'il fallait m'opérer mardi.
07:53 Et puis ma mère me dit, mardi c'est tôt.
07:56 Je dis maman, sinon c'était demain.
07:58 Donc mardi prochain, ça va, ça va.
08:01 Et puis alors tout là maintenant c'est en plonge.
08:04 Donc je vais toujours, c'est une période où on ne peut toujours pas aller à l'hôpital,
08:09 là maintenant on porte les masques et tout ça.
08:11 Donc mardi arrive, on m'opère.
08:14 Qu'est-ce qui s'est passé avant d'arriver à ce mardi-ci ?
08:18 La semaine du lundi au mardi suivant, qu'est-ce qui s'est passé ?
08:22 Les enfants.
08:24 Les enfants, la famille ?
08:26 Mais je ne sais même pas vous dire qu'est-ce qui s'est passé.
08:29 Tout a été vite en fait.
08:31 Ça passe très vite.
08:33 En fait une semaine c'est comme si, je ne sais pas si on peut comparer ça à une journée.
08:39 Même une journée je pense que c'est comme ça.
08:41 Ça passe très très très vite.
08:43 Parce qu'en plus de ça, on vous prépare pour cette opération.
08:47 Donc il y a les médecins qui appellent, les secrétaires qui appellent.
08:50 Il faut faire une prise de sang, en plus il fallait faire le test de Covid.
08:53 Donc il y a, tous les jours il y a quelque chose à faire pour préparer cette intervention.
09:00 Donc on n'a pas le temps de commencer à réfléchir.
09:02 Puis ma mère est restée.
09:04 Ma mère habite au Pays-Bas mais là elle est restée.
09:07 Elle a dit ok je vais rester et on va attendre que ça se passe.
09:12 Et puis donc le jour de l'opération, je vais.
09:16 Et à cette époque-là il fallait dire, on avait le droit à une visite par jour de la même personne et une heure.
09:24 Alors j'appelle parce que j'étais devant l'admission et on me dit "vous avez choisi une personne pour venir vous rendre visite?"
09:31 Je dis "comment ça j'ai choisi une personne?"
09:34 "Vous avez le droit à une visite, une heure, de préférence la même personne."
09:39 Et puis je me dis "bon maintenant je choisis mon mari ou ma mère?"
09:42 C'était les deux personnes que j'avais en tête, mon mari ou ma mère.
09:45 Alors je me dis "bon, est-ce que je peux appeler?"
09:50 Elle me dit "oui oui" donc j'appelle ma mère et je lui dis
09:55 "est-ce que tu veux venir me voir à l'hôpital quand je serai opérée?"
09:59 "Non non non, je vais garder tes enfants, non non non, laisse, ton mari va venir."
10:05 Je lui dis "ouais".
10:07 Comme ça on est vite les filles, on est vite.
10:12 Donc je dis seulement, j'appelle mon mari et je lui dis "écoute, à quelle heure tu penses..."
10:17 Parce qu'il faut donner l'heure en plus. "A quelle heure tu penses passer à l'hôpital me voir?"
10:23 Il me dit "après le travail." Je dis "non non non, ici on me demande une heure."
10:26 Puis alors il me donne une heure, une tranche horaire, ok.
10:29 Donc je fais tout ça et puis je vais dans ma chambre, j'attends le lendemain, on vient me prendre, on m'opère.
10:35 Ça c'était difficile.
10:37 Ça fait extrêmement mal. Vraiment mal.
10:40 Là la morphine, ça ne marchait plus vraiment vraiment.
10:44 Vous la sentiez plus, ça n'allait plus...
10:45 Non parce qu'en plus de ça, on vous donne une pompe, donc vous avez en continu une quantité de morphine.
10:51 Et puis vous avez droit à 4 injections sur le jour, un peu en plus, si ça ne va pas.
10:57 Mais j'avais l'impression que je devais appuyer tout le temps sur ce bouton.
11:01 Parce que j'avais mal, j'appuyais, je savais qu'il fallait encore attendre avant de pouvoir appuyer.
11:09 Alors la chose en tout cas qui m'a marquée jusqu'à aujourd'hui, c'est que je suis infirmière.
11:15 Donc je sais comment ça se passe.
11:17 En plus moi j'ai travaillé en chirurgie cardiaque, donc je sais que quand on a une intervention, il y a certaines positions qu'on ne peut pas faire.
11:24 Tout ça je savais.
11:25 Mais j'arrive là, j'étais ramplie d'isobétadine, je ne sais pas si vous voyez c'est quoi l'isobétadine.
11:29 C'est ce truc orange, on ne l'avait même pas bien nettoyé, on l'avait partout.
11:33 Et puis j'arrive là et ça colle.
11:35 Je me dis "mais cette infirmière, elle ne peut pas venir".
11:38 Je suis restée quelques jours, je ne sais plus très bien combien de jours.
11:41 Puis je suis rentrée à la maison.
11:43 Et moi je me suis dit "c'est parti".
11:45 C'est reparti, magnifique.
11:46 Et vous avez comme ambition je suppose de reprendre votre travail.
11:49 Bien sûr, bien sûr.
11:51 Je me suis dit "ben tout va recommencer et je serai en meilleure santé".
11:55 Mais ce n'est pas comme ça que ça s'est passé.
11:58 Comment ça s'est passé si vous savez l'expliquer.
12:02 En deux mots, je suis bien et je suis encore en convalescence.
12:09 Et deux mois plus tard, on me dit "non, il y a une récidive".
12:14 Je refais une récidive.
12:17 Et mon kiné à ce moment là me dit "écoute on va...
12:21 Je connais un autre chirurgien, un autre neurochirurgien, on va lui demander son avis".
12:25 Je lui ai dit "mais peut-être qu'il a raté quelque chose, il a peut-être touché".
12:29 Un nerf ou quoi que ce soit.
12:31 Donc je vais voir un autre neurochirurgien.
12:34 Je refais encore plein d'examens et là ce médecin me dit "oui c'est une récidive".
12:41 L'autre chirurgien a bien vu, c'est une récidive.
12:45 Alors soit vous changez de chirurgien, mais il me dit "mais moi je ne vous conseille pas puisqu'il vous suit bien".
12:50 Il vous connait déjà parce que moi je dois tout refaire.
12:53 Mais là lui, il va juste suivre le traitement.
12:56 Et je lui dis "mais qu'est-ce que j'ai fait?"
12:58 Qu'est-ce que j'ai pas bien fait?
13:01 Oui parce que là maintenant je n'étais pas restée à la maison.
13:03 Je ne bougeais presque plus.
13:05 Donc qu'est-ce qui s'est passé?
13:07 Il me dit "non c'est la faute à pas de chance".
13:09 20% des personnes opérées refondent la récidive.
13:13 Vous faisiez partie des 20% ?
13:15 Et jusqu'à aujourd'hui on ne m'a pas réopéré.
13:18 Parce que là maintenant mon chirurgien m'a dit "non, on va juste gérer la douleur, essayer de récupérer ma jambe".
13:25 Là j'ai fait beaucoup de kinés.
13:28 Pendant 2 ans je ne pouvais plus conduire.
13:30 Au départ on ne savait même pas si j'allais pouvoir récupérer.
13:32 Mais maintenant là je récupère, je sais quand même où est ma jambe.
13:35 Je peux même mettre des talons.
13:37 C'est conçu.
13:40 Mais sinon il y a plein d'autres traitements qu'on a mis en place.
13:44 Je porte des semelles pour essayer de réduire la pression dans le dos.
13:49 Donc il y a plein de petites choses qu'on a mis en place pour éviter d'être opérée maintenant.
13:54 Parce que si je dois être opérée, on m'a dit que c'est une opération beaucoup plus lourde.
14:00 On va mettre une prothèse et pour la convalescence ça va prendre plus de temps.
14:06 Donc là maintenant je gère juste la douleur.
14:08 Merci.
14:09 Et en quelques mots, si vous savez, nous expliquez.
14:12 Je pense que ce n'est plus un secret pour personne.
14:15 Vous êtes devenue coach en développement, c'est ça ? Personnel ?
14:18 Oui.
14:19 Mais pendant tout ce temps, non seulement l'univers avait mis tout pour qu'il y ait un nom sur mon mal,
14:27 mais il avait mis aussi tout ce qu'il faut pour que je me remette debout.
14:33 Parce que là, pendant ce temps de confinement, j'ai commencé à créer des accessoires à base de wax.
14:42 Et puis le coaching est venu à moi.
14:47 Petit à petit.
14:48 Oui, parce que cet ami m'avait déjà dit il y a longtemps, tu serais une bonne coach.
14:53 Je n'avais pas vraiment envie.
14:55 Je me disais, ce n'est pas possible, tout le monde est coach aujourd'hui, laissons les autres faire.
14:59 Il y en a déjà assez.
15:00 Et puis quand il y a eu ce problème de santé, il m'a dit, mais ce serait bien que tu le fasses quand même.
15:06 Parce que je pense que c'est pour toi.
15:08 Lui il est coach déjà depuis plusieurs années.
15:11 Et puis tout doucement, il venait à la maison.
15:14 Et on restait très loin, je ne sais pas, deux mètres.
15:17 Tout doucement, c'est comme s'il m'initiait à ça.
15:21 Il vous a formé petit à petit.
15:22 Il ne m'a pas formé, c'était peut-être m'aider dans l'acceptation.
15:26 Parce que moi je disais, non, je vais retourner infirmière.
15:29 Ça va aller.
15:30 Avant qu'on me dise qu'il y avait une récidive.
15:33 Moi je disais, une fois que ça, ça va aller.
15:35 Vous allez reprendre votre vie comme avant.
15:37 J'allais reprendre ma vie comme avant.
15:38 Et je pense qu'il est venu dans mon chemin, c'était peut-être pour m'aider tout doucement à accepter que non, au fait, ça, ce n'est plus pour toi.
15:51 Ici maintenant, il y a autre chose qui est là.
15:54 Et cette autre chose là, ça pourrait être ça.
15:57 Donc avec la créativité, j'ai commencé à faire des petites broches.
16:00 Et puis quand on a pu maintenant reprendre vraiment toute une bonne activité, pour tout le monde.
16:06 Il m'a dit, je pense que cette école serait bien pour toi.
16:09 L'école de coaching.
16:11 Et c'est comme ça que je fais le BAO.
16:13 Parce qu'il disait que ça correspondait plus à mon identité.
16:16 Et j'ai été très contente.
16:17 Et c'est là où j'ai appris que c'était mon expérience.
16:23 Ma première expérience, c'est qu'on ne se présente, je ne me présente plus comme par mon métier.
16:29 Ou par ce que je fais.
16:31 Je me présente par qui je suis.
16:33 Et parce que dans mon premier cours de coaching, le premier jour de mon coaching, j'arrive.
16:39 Et on se met en binôme.
16:41 Et c'est le binôme qui doit nous présenter au reste de la classe.
16:45 Alors le monsieur me demande, je vais dire quoi ?
16:52 Je dis, je ne sais pas.
16:54 Il dit, je te présente comment, qu'est-ce que tu fais ?
16:56 Mais je ne pouvais plus dire que je faisais infémière puisque je ne pouvais plus le faire.
17:01 Comme d'habitude, je pleurais, toutes les larmes, le garçon ne comprenait rien du tout.
17:05 Et puis je lui dis, écoute, tu diras que je suis une femme.
17:09 Et c'est maintenant, en faisant ce cours de coaching, je me suis dit, non en fait, il y a des choses qu'on est,
17:16 qu'on est le verbe être, avec quelqu'un dont on est né, le verbe maintenant être.
17:23 Et c'est ça qu'il y a, et c'est ça qui, avec le développement personnel, va s'exprimer de plus en plus.