Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute
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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue sur le plateau de CNews, le plateau de "Ça se dispute" avec, en direct, toujours face à face, Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:09 - Bonsoir Lionel. - Philippe Guybert, bonsoir.
00:11 - Bonsoir Lionel, bonsoir Geoffroy. - Ravi de vous retrouver, vous m'avez manqué vendredi dernier.
00:16 - C'était la messe donc... - Messe, c'est normal, et nous sommes là.
00:19 - C'était la Total Moscow. - Oui, mais vous étiez là pour la Total Moscow.
00:23 - Effectivement, actualité riche et chargée également très dense ce soir, après la mort de l'adolescent de 15 ans agressé par des jeunes à Viry-Châtillon,
00:31 après l'agression très violente de Samara, 13 ans, à Montpellier, pour laquelle d'ailleurs 3 mineurs ont reconnu l'effet,
00:36 avec l'insécurité grandissante et les drames qui en découlent.
00:40 A qui la faute, et surtout la France, est-elle passée désormais à l'orange mécanique, comme dans le roman de science-fiction d'Anthony Burgess en 1962,
00:48 qui a inspiré le film de Stanley Kubrick en 1971 ? Ultra-violence dans ce film, viol sans une cité urbaine où les jeunes ont pris le pouvoir.
00:57 On y est presque, on y est peut-être même.
01:00 Écoutez en tout cas l'émotion très forte aujourd'hui du maire de Viry-Châtillon, dans les Saônes, Jean-Marie Villain.
01:06 - Je n'ai pas plus d'informations que ça sur l'enquête, et c'est les policiers qui l'amènent,
01:10 et je ne suis pas en lien direct avec le procureur, ni avec les services de police,
01:16 même si moi je considère que quelle que soit cette raison, et cette raison va pouvoir déterminer comment on en est arrivé là, ça c'est vrai.
01:26 Mais par contre, quelle qu'elle soit, qu'elle soit futile ou qu'elle soit "importante" aux yeux de ceux qui l'ont fait, pour moi elle est inadmissible.
01:36 Il n'y a pas de raison qui donne à quelqu'un la possibilité ou le droit d'aller taper comme un sauvage, comme un fou, sur un jeune de 15 ans,
01:47 qui lui cherche juste à vivre, à avoir une vie, à avoir des amis, à découvrir le monde.
01:54 À 15 ans on a envie de découvrir le monde, on n'a pas envie de se faire taper pour mourir.
01:59 - Voilà Jean-Marie Villain qui réagissait ce matin, et qui a réagi cet après-midi.
02:03 On verra le bon sonore dans quelques instants, où effectivement il est au bord des larmes, il est même en larmes,
02:08 et il ne comprend pas qu'on puisse prendre la vie pour rien d'un jeune homme de 15 ans.
02:13 Geoffroy Lejeune, le pays a-t-il basculé, sans qu'on s'en rende compte, d'une certaine manière, dans une sorte de chaos violent ?
02:19 Qui rappelle d'ailleurs Orange Mécanique, pour ceux qui l'ont vu ?
02:22 - Moi je l'ai vu Orange Mécanique quand j'étais adolescent, j'ai trouvé le film, tout le monde d'ailleurs trouve le film excellent évidemment,
02:30 mais en fait quand vous y réfléchissez, ce qu'on vit aujourd'hui est bien pire.
02:33 C'est-à-dire qu'Orange Mécanique c'est une exagération, c'est presque une fable en réalité ce film.
02:40 - C'était de la science-fiction à l'époque, je crois, mais ça ne l'est plus aujourd'hui.
02:44 - Bien sûr, en fait ça décrivait une société qui n'existait pas, ou alors complètement à la marge,
02:50 et ça tirait le fil de la violence gratuite pour faire peur et pour provoquer, d'ailleurs ça a marché, et c'est très réussi.
02:58 Mais en fait aujourd'hui on vit vraiment là-dedans, pour de vrai, c'est-à-dire qu'on a commenté Crépole il y a quelques mois,
03:06 souvenez-vous de le petit Yuri sur la dalle de Beaugrenelle, c'est à peu près la même histoire j'ai l'impression,
03:12 même si on ne sait pas grand-chose dans le cadre de cette affaire-là.
03:15 On a des rumeurs, et bien sûr, ensuite on a Samara, ça n'a peut-être rien à voir, mais c'est aussi une gamine qui se fait tabasser.
03:24 C'est devenu notre quotidien en réalité, et parfois les fêtes d'hiver qui en fait n'en sont plus beaucoup,
03:31 enfin c'est maintenant un fait de société globalement, ils ne prennent pas tous de la même manière,
03:37 mais ça arrive quasiment tous les jours, et c'est vraiment le quotidien de cette France.
03:41 Donc moi je sors de l'émission, il y a maintenant deux heures j'étais avec Philippe Devilliers sur ce plateau,
03:46 je vais reprendre son mot et je le cite pour pas lui voler, mais lui il pense que c'est un problème de civilisation,
03:53 et en fait il m'a convaincu, je l'ai écouté, Macron parle de décivilisation, Philippe Devilliers parle de la fin d'une civilisation,
03:59 la vérité c'est qu'en fait c'est vrai que quelque chose est cassé, quelque chose n'existe plus dans les rapports humains,
04:04 en fait ce genre de choses a toujours existé dans les sociétés, de manière complètement marginale,
04:10 et d'ailleurs c'était durement réprimandé, durement puni, etc. Et aujourd'hui c'est plus, c'est pas le cas.
04:14 Je vous cède la parole Philippe Guybert dans un instant, je voudrais vous faire écouter le sonore très fort,
04:20 cet après-midi de Jean-Marie Villain, le maire de Viry-Châtillon, qui pleure en effet suite à la disparition de ce jeune homme de 15 ans
04:27 qui a été tué et battu à mort.
04:30 C'est dur de parler d'un gamin.
04:32 Il avait juste tout pour avoir une vie agréable, une belle vie, pour avoir une amoureuse,
04:44 pour pouvoir vivre, pour pouvoir faire du sport, et puis là finalement il y a quelqu'un qui décide de faire autrement.
04:55 Il y a des fous furieux qui disent que pour X raisons j'ai le droit d'enlever la vie.
05:02 Il y a des gens qui se sont battus justement contre ça, et puis une fois de plus là, c'est un drame absolu.
05:12 Évidemment c'est assez violent, même la réaction du maire est extrêmement choquante parce qu'elle est forte, il pleure.
05:21 En effet, pourquoi cette ultra-violence ? Et cette réaction elle est très symbolique aussi d'un aspect de désarmement face à une situation, Philippe Guybert.
05:30 Oui, c'est la bonne question, parce que des bagarres ça a toujours plus ou moins existé,
05:36 comme le disait Geoffroy, cette violence qui va jusqu'à tuer, parce qu'ils l'ont laissé pour mort.
05:42 Alors ça sera à l'enquête d'établir s'il y avait intention de la donner, mais quand on frappe quelqu'un, une personne,
05:48 quelle qu'elle soit, de la façon dont ils ont frappé ce pauvre jeune homme, on a l'intention de tuer, on le laisse pour mort.
05:58 Et donc la vraie question c'est pourquoi cette violence jusqu'à ce point ?
06:02 Encore une fois, des bagarres de sortie du collège ça a pu exister, mais là c'était pas une bagarre,
06:08 là c'était la volonté de régler son compte à un jeune homme, pour des motifs que l'enquête, je l'espère, éclairciera.
06:19 Mais en tout état de cause, c'est le degré de violence qui va jusqu'à la mort qui interroge profondément,
06:25 parce que je prolonge ce que dit Geoffroy, dans toutes les sociétés le "tu nous tueras" point existe d'une façon ou d'une autre.
06:33 Et là, c'est cette violence totalement incontrôlée, qui est extrêmement frappante et qui est d'autant plus frappante
06:41 qu'elle est l'oeuvre de jeunes garçons, semble-t-il, qui ont quoi ? Qui ont moins de 18 ans ?
06:49 Il y a un jeune homme de 17 ans qui a reconnu les faits, dans la mort de ce jeune homme,
06:55 et ceux qui ont agressé Samara, les trois jeunes gens, les adolescents, ont 15 ans.
07:00 Oui c'est ça, donc c'est de la violence de mineurs, et c'est de l'ultra-violence.
07:05 Voilà les deux faits sur lesquels on est informé aujourd'hui, il en reste sur le motif, on le verra,
07:13 mais quel que soit le motif, ce sont les deux faits qui nous explosent à la figure.
07:17 Parce qu'effectivement, c'est hélas pas un fait isolé.
07:20 Et cette ultra-violence et cette ultra-violence de mineurs, elle est un fait de société.
07:26 Évidemment, tous les jeunes adolescents ne sont pas violents de cette manière,
07:31 mais ce ne sont plus des faits isolés, ce sont des faits qui se répètent, cette semaine, de façon tragique,
07:36 mais à peu près toutes les semaines, quand on consulte la presse locale,
07:40 on trouve des cas de harcèlement qui tournent au drame, ou quasiment au drame.
07:46 Et donc c'est ça qu'il faut comprendre.
07:49 Et en ce sens, moi je suis assez d'accord sur le terme de civilisation et de décivilisation.
07:54 Parce que le principe de la civilisation, quelle que soit cette civilisation,
07:58 c'est de contenir la violence, c'est de maîtriser les pulsions.
08:01 Or là, on est entré dans une société où une part de la jeunesse, voire de l'extrême jeunesse,
08:06 ne contrôle plus ses pulsions.
08:09 Et donc là, il y a un problème qui va bien au-delà d'un problème d'éducation, comme je l'entends.
08:14 Moi je ne pense pas que ça soit l'école le problème.
08:19 Le problème, c'est comment se fait-il que des gamins de 13, 14, 15 ans, 16 ou 17 ans,
08:25 en arrivent à un tel degré de violence, de violence mortelle ?
08:29 Et c'est ça la question qui nous est posée.
08:32 Et donc, à l'évidence, j'entre un peu dans le débat,
08:35 à l'évidence, il y a la question de la justice des mineurs et du droit pénal appliqué aux mineurs,
08:41 puisqu'à partir du moment où on a des mineurs qui sont aussi violents,
08:44 la conception qu'on avait de la justice des mineurs en 1945, forcément, doit être repensée.
08:51 Ça, je pense qu'on peut être assez largement d'accord là-dessus.
08:54 Et donc, il y a un besoin de sanctions et de fermeté.
08:57 Enfin là, c'est au-delà de la sanction, et au-delà de la punition.
09:01 Je pense que tout le monde sera d'accord là-dessus.
09:03 Mais c'est absolument indispensable, cette réponse de fermeté et de sanctions et de punition.
09:10 Mais ça ne peut pas suffire, parce que si on est face à un phénomène, en France,
09:14 et dans d'autres pays européens, je le crains, de décivilisation,
09:18 alors c'est à une réponse globale qu'il faut.
09:20 Faut-il punir, pour l'exemple Geoffroy Lejeune, de manière à ce que demain ça ne se reproduise pas ?
09:25 Le problème, c'est que ça ne va pas se faire en quelques minutes ou en quelques jours.
09:29 Est-ce que ça peut faire jurisprudence s'il y a un jugement qui serait extrêmement sévère ?
09:34 Juste, mais sévère.
09:36 Et surtout, qu'est-ce qu'on a loupé pour en arriver là, dans ce problème de civilisation ?
09:39 Quand vous citiez Philippe de Villiers tout à l'heure, est-ce que c'est la faute des politiques ?
09:42 Est-ce que c'est la faute des parents, de l'éducation ?
09:45 Est-ce que c'est la faute de l'école ?
09:46 On va y revenir dans quelques instants, des valeurs de l'éducation, pour en arriver à cette barbarie.
09:50 Ce n'est pas autre chose.
09:52 Je pense que vous avez posé toutes les bonnes questions.
09:54 Malheureusement, la sanction est indispensable et elle n'est malheureusement pas suffisante.
09:58 Moi, je suis d'accord avec Philippe.
10:00 On ne se dispute pas beaucoup pour l'instant, mais ça va venir, ne vous inquiétez pas.
10:03 Non, mais ce n'est pas le but ultime non plus, parce que sur un sujet comme celui-là,
10:07 forcément, vous êtes d'accord.
10:10 Globalement, on a des positions sur le fond assez éloignées,
10:16 mais on est d'accord sur une chose, c'est qu'il faut trouver un moyen de faire société.
10:22 C'est ça qui ne marche plus aujourd'hui.
10:24 Et en fait, qu'est-ce que c'est la civilisation ou le fait de faire une société ?
10:28 Ce sont des gens différents, pas forcément d'accord entre eux,
10:31 mais qui, pour un tas de raisons, sont liés par des chaînons invisibles,
10:36 mais omniprésents.
10:38 C'est-à-dire qu'en réalité, ce pays faisait société quand il y avait des choses qui étaient évidentes
10:43 et qui n'avaient pas besoin d'être codifiées, parce que c'était naturel.
10:46 Le "tu ne tueras point" nous précède très largement, mais il y a plein d'autres choses.
10:50 C'est passer les gens quand vous êtes en voiture et qu'il y a un passage piéton,
10:55 le respect dû à l'autorité, quelle qu'elle soit, que ce soit le maître, le patron, le père ou la mère d'ailleurs.
11:03 La peur de l'uniforme.
11:04 La peur de l'uniforme.
11:05 A ton peur des gendarmes et de la police aujourd'hui ?
11:07 Et donc je réponds à la deuxième partie de votre question.
11:09 Qu'est-ce qu'on a raté et qui a failli ?
11:11 Objectivement, tout le monde.
11:12 C'est-à-dire que tout ça a été attaqué par des gens qui avaient un projet idéologique,
11:16 sur la question de l'autorité notamment, etc.
11:19 Ça a été attaqué, combattu, et ça a marché.
11:21 En fait, ça a marché, c'est que tous ces chaînons se sont défaits, les uns après les autres.
11:25 Certains n'ont pas eu le courage de s'y opposer, d'autres s'en sont très bien accommodés,
11:30 ou ont trouvé ça formidable, génial.
11:32 Et là, c'est les politiques, les médias.
11:34 Moi, je pense que les médias ont une responsabilité énorme
11:36 dans la faillite intellectuelle, morale de ce pays.
11:40 C'est-à-dire ?
11:41 Les médias, je pense, on va confondre...
11:42 Il faudrait que les médias donnent des leçons de morale ?
11:44 Non, pas que les médias donnent des leçons de morale.
11:46 Et je pense que les médias, on a un boulot qui suffit.
11:48 Mais je pense que dans l'entreprise de déconstruction,
11:51 les médias ont été un acteur clé,
11:52 beaucoup plus persistant et cohérent sur la durée que les politiques, par exemple,
11:56 parce que les politiques, il y a eu des alternances, etc.
11:58 Les médias, non.
11:59 Les médias, en mai 68, ils ont choisi un camp et ils ne l'ont pas abandonné.
12:02 Et encore aujourd'hui, vous avez tous les jours des preuves,
12:04 vous avez des déconstructeurs qui sont aux manettes, en réalité,
12:07 et qui appliquent encore la même logique de déconstruction.
12:09 Au début, c'était juste, il fallait déboulonner la figure du père,
12:12 éventuellement celle de Dieu, si ce n'était pas déjà fait.
12:14 Aujourd'hui, il faut déboulonner ce qui reste encore,
12:16 les derniers résidus, il faut aller les attaquer.
12:18 Et on s'attaque à CNews, et on s'attaque au Puy du Fou,
12:20 à ces cibles qui sont un peu différentes.
12:22 Donc moi, les médias, je les mets presque en numéro un des responsables.
12:25 Donc une certaine catégorie de médias ?
12:27 En fait, disons qu'aujourd'hui, il y a des médias différents qui se mettent à exister.
12:30 Mais pendant très longtemps, il n'y avait pas de pluralisme dans les médias.
12:33 Très bien. Je vous cède la parole, Philippe Guibert, avec cette question,
12:36 à laquelle vous allez pouvoir répondre.
12:38 Est-ce que cette ultra-violence, c'est aussi la faillite de l'école ?
12:41 Parce que beaucoup de choses se passent dans l'école ou en périphérie de l'école,
12:45 en tout cas dans le cadre de l'éducation, de l'enseignement.
12:49 Et on en sait un petit peu plus sur les circonstances entourant
12:51 la violente agression de Samara à Montpellier.
12:53 Les mineurs qui ont été placés en garde à vue ont reconnu avoir porté des coups,
12:56 et le parquet a requis le placement en détention provisoire
12:59 de l'un d'entre eux, Stéphanie Rouquier et Maxime Leguet.
13:02 Après l'horreur et les mois engendrés par la violence de l'agression de Samara,
13:08 dans ce collège Arthur-Rimbaud, l'enquête et le parquet de Montpellier
13:12 apportent des premiers éléments de réponse.
13:15 Les trois mineurs reconnaissent leur implication dans le cadre de l'agression
13:19 perpétrée le 2 avril 2024.
13:21 Chacun d'entre eux admet avoir porté des coups à la victime.
13:25 Les trois adolescents en question, deux garçons de 14 et 15 ans
13:29 et une jeune fille de 14 ans, sont tout trois scolarisés
13:32 dans le même collège que Samara.
13:34 Pour la mère de la victime, l'élément déclencheur de ce drame
13:37 aurait été une prise à partie sur les réseaux sociaux.
13:40 - Cette jeune fille a créé un compte.
13:42 Elle a mis une photo du jeune homme qui a porté un coup à ma fille,
13:47 avec des oreilles de lapin.
13:49 C'est la période de Pâques et il a mis des oreilles de lapin.
13:51 Il n'a pas accepté de voir sa tête avec des oreilles de lapin sur les réseaux.
13:54 Cette jeune fille a dit "c'est Samara qui a fait ça, va la frapper, c'est sa faute".
13:59 Ce jeune homme s'est présenté et de là, en parallèle,
14:03 elle avait fait un appel pour frapper Samara.
14:07 Ma fille a une couleur sur les cheveux.
14:10 Tous les jours, elle lui crachait dans les cheveux.
14:12 Ma fille devait aller se laver les cheveux tous les jours
14:15 parce que cette jeune fille lui crachait dessus.
14:17 Cette jeune fille, c'est elle qui l'a traité de mécréante.
14:20 Le parquet de Montpellier a requis le placement en détention provisoire
14:24 du mineur de 15 ans, suspecté d'avoir porté les coups les plus violents.
14:29 Dans cette affaire, l'agression n'a pas été apparemment motivée
14:34 pour des raisons religieuses, comme ça a pu être dit à un moment donné,
14:37 mais plus pour des rivalités sur les réseaux sociaux.
14:40 Mais cela s'est passé, Philippe Guibert, dans l'enceinte d'un établissement scolaire.
14:44 Est-ce que l'on peut dire ?
14:45 À l'extérieur ?
14:46 Oui, à la sortie, juste à la sortie.
14:48 En tout cas, tout s'est noué à l'intérieur de cette enceinte-là.
14:51 Est-ce que l'on peut parler de l'échec de l'éducation ?
14:55 En l'occurrence, je ne crois pas.
14:57 Notre éducation nationale est suffisamment en difficulté comme ça,
15:02 sur les questions de niveau des élèves, sur les questions parfois de discipline,
15:07 sur des questions de transmission et de capacité de transmission, de savoir.
15:13 L'école s'est fait pour instruire.
15:15 Les questions de violence entre jeunes ne sont pas la première responsabilité de l'école.
15:24 Je ne dis pas que l'école n'a aucune responsabilité.
15:27 En l'occurrence, dans la triste affaire de Samara, il reste à comprendre,
15:33 il y a une enquête administrative qui a été diligentée par la ministre
15:37 pour savoir exactement ce qui s'est passé, puisque l'administration du collège
15:41 était prévenue qu'il y avait des jeunes qui attendaient Samara à la sortie du collège
15:45 et que l'information n'a pas été transmise aux personnes qui ont laissé sortir
15:50 cette pauvre gamine qui est sortie du coma il y a moins de 24 heures.
15:54 Donc là, il y a eu un dysfonctionnement.
15:56 Mais la violence, et ce dont on parle, l'ultra-violence qui fait que cette gamine
16:01 ait s'est retrouvée dans le coma et est passée tout près,
16:04 et que ce jeune homme ait décédé suite au coup qu'il a reçu aujourd'hui,
16:10 ce n'est pas l'école en tant que telle qui est responsable.
16:13 Alors il peut y avoir une responsabilité parentale qui peut exister,
16:17 mais ce n'est pas l'école qui va gérer la violence.
16:21 Ce n'est pas au proviseur ou au professeur de faire la police ?
16:24 C'est-à-dire quand il y a un signalement comme celui-là, quand il y a une menace,
16:27 ce n'est pas au proviseur d'aller en découdre avec les jeunes à la sortie du lycée ?
16:31 Non, ce qui aurait dû se passer dans le collège de Samara,
16:34 c'est qu'elle n'aurait pas dû sortir, puisque l'information avait été transmise par les autres.
16:38 Ils auraient dû la protéger alors ?
16:39 Ils auraient dû la protéger, donc là il y a possiblement une faute,
16:42 au moins au minimum dans la transmission de l'information,
16:47 qui a pu avoir des conséquences tragiques.
16:49 Donc là il y a un dysfonctionnement grave.
16:51 Mais globalement cette ultra-violence des jeunes dont on parle,
16:56 ce n'est pas la responsabilité de l'école.
16:59 Elle peut la subir, on peut vouloir faire comme l'a répété le président de la République
17:03 de l'école, un sanctuaire, mais en l'occurrence le sujet,
17:06 là ce n'est pas que l'école soit un sanctuaire, il faut qu'elle le soit,
17:09 on nous sommes tous d'accord, mais c'est la violence à quelques centaines de mètres
17:15 de l'école où il y a des gamins qui sont quasiment tués.
17:18 L'un qui a été tué, l'autre qui a été dans un coma grave et qui a des...
17:22 - Et qui a été laissé pour morte. - Et laissé pour morte.
17:25 Donc l'école a suffisamment de responsabilités, suffisamment de problèmes
17:30 comme ça à résoudre, à commencer par celui de la transmission des savoirs,
17:34 pour qu'on ne la charge pas en plus de résoudre tous les problèmes
17:37 de violence de la société. Et si on est d'accord avec Geoffroy
17:40 pour dire qu'il y a un problème de civilisation ou de décivilisation,
17:43 en l'occurrence, ce n'est pas l'école toute seule qui va pouvoir résoudre ce problème.
17:48 Encore une fois, ne chargeons pas trop l'école qui a déjà beaucoup à faire.
17:53 Il y a une responsabilité des parents, il y a une responsabilité éducative
17:57 des parents, l'éducation ne se fait pas qu'à l'école.
18:01 Et c'est surtout l'instruction, la transmission de savoir qui se fait à l'école,
18:05 même si l'école doit aussi imposer une morale, un comportement de respect des autres.
18:11 Geoffroy Lejeune, l'école peut inculquer des valeurs, comme ça a été peut-être le cas
18:15 il y a quelques années, dans un temps révolu aujourd'hui.
18:18 Et l'école est-elle encore un sanctuaire aujourd'hui ?
18:21 Emmanuel Macron parlait de sanctuaire. Quand il y a des menaces de mort
18:24 contre des proviseurs, quand des professeurs t'ont assassiné
18:28 dans l'enceinte d'un établissement, est-ce que c'est encore un sanctuaire ?
18:32 C'est drôle parce que quand j'ai entendu Emmanuel Macron parler de sanctuaire, je me suis dit
18:35 comme à chaque fois, on se met à prononcer le mot quand la chose n'existe plus.
18:40 C'est-à-dire que c'est un veupieux, je suis d'accord avec ça, j'adorerais que ce soit un sanctuaire.
18:44 Mais l'apparition du mot, à l'époque des hussards nord de la République,
18:48 on ne disait pas "l'école est un sanctuaire" parce que c'était un sanctuaire.
18:50 Et quand ce n'est plus le cas, on se met, les politiques, à se mettre à prononcer les mots.
18:54 Je prononce cette phrase pour la dernière fois de l'émission, c'est promis,
18:56 mais je suis d'accord avec Philippe.
18:58 C'est-à-dire que je pense que l'école est victime des mêmes mots que la société.
19:01 C'est ça, on peut les lister.
19:03 L'insécurité, il y en a partout, donc il y en a à l'école.
19:06 L'islamisation, il y en a partout, donc il y en a à l'école.
19:08 Le terrorisme, il y en a partout, donc il arrive qu'il y en ait à l'école.
19:11 Oui, c'est plus choquant, c'est plus grave, mais en fait c'est la même chose.
19:14 L'abrutissement généralisé, pardonnez-moi, mais il est dans toute la société,
19:17 donc il est à l'école.
19:19 Donc en fait c'est un problème global.
19:21 Et l'école ne peut pas, en effet, toute seule, venir en diguer.
19:24 Alors, dans le regressement et dans la recivilisation,
19:27 elle va être essentielle, mais comment vous dire ?
19:30 Mais le niveau a baissé considérablement, le niveau de l'école et donc le niveau de la société.
19:35 On a décidé que le niveau baisse, en fait.
19:37 Pardon, c'est plutôt ça qui s'est passé.
19:39 C'est-à-dire qu'entre les poilus qui étaient des ouvriers
19:42 et qui écrivaient des lettres dans un français parfait,
19:44 quand je lis aujourd'hui, je me dis "mais comment on a fait ?"
19:46 C'était vraiment des prolétaires, c'était l'échelle sociale la plus importante.
19:50 Avec une orthographe parfaite.
19:52 Avec un orthographe parfait et avec des tournures de phrases poétiques.
19:55 Tous, aujourd'hui, même dans des sphères éduquées, etc.,
20:00 les gens n'écrivent plus avec de l'orthographe correcte.
20:04 Donc l'ampleur de la tâche est immense.
20:08 Après tout, on va bien rejeter l'histoire du passé.
20:10 Je ne veux pas donner l'impression de cibler uniquement les médias comme seuls responsables,
20:13 mais partout où il y a un problème, ils sont là quand même.
20:15 C'est-à-dire que vous avez quelqu'un,
20:17 moi je ne suis pas un macroniste de la première heure
20:19 et je ne suis pas un soutien de Gabriel Attal acharné.
20:22 Mais Attal, c'est intéressant.
20:24 C'est un type intelligent qui sent les problèmes et qui sent comment les résoudre.
20:29 Quand il arrive à l'Éducation nationale, il identifie les chantiers.
20:33 Ce n'était pas non plus un truc de polytechnicien.
20:36 Il a vu les problèmes de la baïa, il s'est dit "il faut le résoudre".
20:38 Il voyait bien que ça durait depuis quelques mois, etc.
20:40 Problème du niveau et problème du harcèlement.
20:42 Il identifie les trois problèmes, il fait sa rentrée là-dessus.
20:45 Il s'est fait traiter de mec d'extrême droite par des journaux, en fait.
20:47 Il a été attaqué parce que interdire la baïa, c'est péché de lui faire.
20:51 Je suis d'accord.
20:52 Mais ça ne l'a pas empêché d'être approuvé sur ces sujets-là.
20:55 Par les Français, bien sûr.
20:56 On va prolonger le débat sur cette thématique parce que c'est très intéressant.
21:00 Et vous avez encore des choses à dire, bien sûr.
21:01 Mais nous marquons une pause rapide.
21:03 Et ça se dispute.
21:04 On revient avec Geoffroy Lejeune et Philippe Guibert dans quelques instants.
21:06 A tout de suite.
21:07 Toujours en direct sur CNews, la deuxième partie de "ça se dispute"
21:14 avec Geoffroy Lejeune et Philippe Guibert.
21:16 Et le point info immédiatement, Simon Guillin, bonsoir.
21:19 Bonsoir, cher Lionel.
21:20 Et bonsoir à tous.
21:21 Cinq personnes désormais placées en garde à vue après la mort d'un adolescent à Viry-Châtillon.
21:26 La victime a donc succombé à ses blessures cet après-midi.
21:29 Hier, elle avait été rouée de coups par plusieurs personnes à la sortie du collège.
21:33 Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinats et de violences en réunion
21:36 aux abords d'un établissement scolaire.
21:38 Le gouvernement dénonce un crime barbare.
21:41 Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU demande de cesser les ventes d'armes à Israël.
21:45 C'est sa première prise de position depuis le début de cette guerre, le 7 octobre.
21:49 28 des 47 États membres de ce Conseil ont donc voté en faveur du texte présenté par le Pakistan.
21:55 Et puis préparez-vous, puisque demain sera une journée estivale en France.
21:58 Jusqu'à 30 degrés sont attendus dans certaines régions du pays.
22:02 C'est 10 degrés de plus que les normales de saison
22:04 et on devrait même frôler un record pour un mois d'avril par endroit, cher Lionel.
22:08 Merci beaucoup, Simon Guillin.
22:09 L'information revient à 22h en direct.
22:11 Nous sommes avec Geoffroy Lejeune et Philippe Guibert
22:13 et nous parlons aussi de cette ultra-violence au sein de l'école notamment
22:17 ou dans le périmètre du monde éducatif avec ses nombreux événements
22:21 qui ont frappé les établissements scolaires ces derniers mois
22:24 et les deux faits divers dont on vient de parler
22:27 qui sont peut-être vraisemblablement des faits de société.
22:29 Le ministère de l'Éducation nationale prend la chose très au sérieux
22:32 et va donc déployer un bouclier autour des élèves, des enseignants.
22:36 On va en parler, mais d'abord les explications de Sarah Barney et de Marine Sabourin.
22:41 Sanctuariser l'école et l'établissement scolaire,
22:44 c'est l'objectif que se donne le ministère de l'Éducation nationale.
22:47 Face à toutes les formes de violence qui traversent notre société,
22:50 l'école doit rester un sanctuaire républicain
22:53 au sein duquel la sécurité de chacun doit être assurée en permanence.
22:57 Plusieurs dispositifs sont déjà en place, mais pour la rentrée 2024,
23:01 le ministère souhaite aller encore plus loin
23:03 avec la création d'une équipe mobile de sécurité au niveau national.
23:06 Une réserve de 20 gens qui pourront être déployés sur tout le territoire
23:10 en moins de 48 heures lors de crise aiguë.
23:13 La création également dans chaque académie d'un service de défense et de sécurité académique,
23:18 mais aussi l'expérimentation d'un réseau d'appuis éducatifs
23:21 dont le but est d'apaiser le climat scolaire dans et autour des enceintes.
23:25 Des dispositifs peu convaincants selon le corps enseignant.
23:28 Ça n'y répond pas d'abord pour des raisons mathématiques,
23:30 c'est-à-dire que le compte n'y est pas, les moyens sont très restreints.
23:33 Moi, ce qui m'occupe depuis des années maintenant,
23:35 c'est qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné,
23:37 il y ait parfois parmi la jeunesse ou parmi des éléments historiques
23:40 qui pourraient menacer l'école, tout d'un coup, des accès de sociopathie terrible.
23:43 Une violence qui augmente globalement dans les établissements scolaires du secondaire
23:47 et notamment dans les collèges, où près de 3 incidents sur 4 sont enregistrés.
23:52 Philippe Guibert, ce bouclier, qu'en pensez-vous ?
23:56 Faut-il bonkériser les établissements scolaires pour que les élèves soient en sécurité ?
24:00 Mais excusez-moi, je crois que le gouvernement part sur une fausse piste.
24:03 En l'occurrence, par rapport aux faits dont on parle.
24:06 Parce qu'une fois que vous aurez mis un policier ou un gendarme
24:10 devant chaque établissement scolaire, 500 mètres plus loin, 1 km plus loin,
24:15 on pourra assister à ce qui s'est tragiquement passé à Montpellier et à Vierichâtillon.
24:21 Et donc le problème, c'est la violence, c'est l'ultra-violence des jeunes.
24:24 Qu'on protège les écoles, personne ne va être contre,
24:27 mais le problème, c'est cette ultra-violence
24:31 et à laquelle il faut trouver des réponses.
24:34 On l'a dit tout à l'heure, il y a sûrement des réponses pénales,
24:37 mais il ne peut pas y avoir que des réponses pénales
24:40 face à un problème de cette ampleur qui touche au fond de la société,
24:45 comme on le disait tout à l'heure.
24:48 Donc il va bien falloir trouver d'autres réponses à ça.
24:51 Geoffroy parlait de la responsabilité des médias
24:54 et de l'entreprise de déconstruction des autorités.
24:58 Je ne suis pas sûr, pas convaincu que ce soit l'explication principale
25:04 dans la mesure où, en mai 68, on n'a jamais fait l'éloge de la violence.
25:10 Non, mais c'est la conséquence.
25:12 D'aller jusqu'à ce degré de violence n'est plus un problème d'autorité,
25:17 c'est un problème de pulsion, c'est un problème de maintien des pulsions.
25:20 Alors l'autorité contribue, évidemment, à contenir les pulsions,
25:26 mais mai 68 et toute la période qui a suivi, c'est quoi ?
25:30 Parce que ça ne s'est pas passé qu'en France, on parle toujours de mai 68,
25:33 ça s'est passé dans tout l'Occident.
25:35 C'est le primat de l'individu sur le collectif, mai 68.
25:38 C'est l'individu qui compte plus que le collectif, que l'institution, que le cadre.
25:43 Et on a assisté à ça dans tout l'Occident, dans toute l'Europe et aux Etats-Unis.
25:48 C'est d'ailleurs partie des Etats-Unis dans les années 60.
25:51 Et donc je ne suis pas sûr que ça puisse expliquer à lui seul,
25:56 ce phénomène historique, cette violence qu'on retrouve,
25:59 qui n'est quand même pas...
26:02 qui concerne certains quartiers plus que d'autres quand même.
26:06 La violence s'étend dans nos sociétés.
26:10 Tout le monde le dit, les jeux vidéo sont de plus en plus violents.
26:13 L'exposition, l'accès à la violence par l'image est de plus en plus fort.
26:17 Ça, c'est un phénomène qu'il faudrait peut-être analyser dans ses conséquences.
26:22 Mais ce degré de violence n'existe pas systématiquement partout.
26:27 Ce n'est pas toute la jeunesse qui est concernée par ce degré de violence.
26:32 Et donc il faut comprendre pourquoi dans certains quartiers,
26:36 souvent les plus désintégrés socialement,
26:40 pourquoi on arrive à cette ultra-violence
26:45 et pourquoi cette désintégration est allée aussi loin.
26:48 Moi, je pense qu'il y a un problème majeur avec une partie des parents,
26:52 sur lesquels il y a une responsabilité personnelle en tant que parents,
26:57 mais sur lesquels aussi il y a des parents qui n'y arrivent plus.
27:00 Et donc je pense que dans notre entreprise de recivilisation
27:04 ou de maîtrise des pulsions, il y a sûrement la question d'autorité.
27:09 Mais il y a une question qui va être d'aider les parents qui n'y arrivent plus,
27:13 qui ont de la bonne volonté mais qui n'y arrivent plus,
27:15 souvent pour des conditions sociales, à retrouver le contrôle.
27:19 Donc il faut aider les parents ?
27:20 Je pense que c'est une grande question.
27:21 Donc il faut aider les parents ?
27:22 Oui, il faut une école.
27:23 Pour endiguer ce fléau, ce problème d'ultra-violence dans les établissements,
27:27 il faut aider les parents ?
27:28 Il faut repérer très vite les familles,
27:31 pas simplement monoparentales, même si elles peuvent en faire partie,
27:35 les familles où ça dysfonctionne gravement
27:37 et où les gamins ont des comportements anormaux.
27:39 Parce que pour qu'à 14 ans ou 15 ans, vous en soyez à ce degré de violence,
27:43 excusez-moi, ça n'a pas commencé il y a 6 mois.
27:46 Ça a commencé plus vite, plus jeune, plus tôt.
27:49 Et donc je crois que le travail de recivilisation, il peut passer par là.
27:52 On peut identifier les causes, mais pour endiguer ce phénomène,
27:56 est-ce que cela peut suffire, Geoffroy Lejeune,
27:58 d'aider les parents, de les accompagner pour éduquer leurs enfants ?
28:01 Non, je...
28:03 Je suis d'accord avec moi, vous.
28:05 Non, justement, je ne le suis plus.
28:08 Il y a énormément de choses hyper intéressantes dans ce que Philippe vient de dire.
28:11 Et je pense d'ailleurs que tu as listé toutes les balises du problème.
28:15 Maintenant, je ne suis pas du tout d'accord sur plein de trucs.
28:18 Alors oui, sur le primat de l'individu sur le collectif pour mai 68.
28:22 Mais la conséquence du primat de l'individu sur le collectif,
28:25 c'est que la pulsion est devenue la norme, la règle,
28:30 et personne ne doit l'entraver.
28:32 Donc on a en tête révolution sexuelle, pulsion sexuelle,
28:34 mais en fait c'est vrai dans tous les domaines.
28:36 C'est vrai pour la pulsion aussi de violence, etc.
28:39 En fait, quand tu retires l'autorité,
28:41 quand tu retires la chose supérieure pour laisser libre cours à la pulsion,
28:45 tu t'exposes à ce qu'on est en train de vivre aujourd'hui.
28:47 Évidemment, c'est un cycle très long, etc.
28:50 Ensuite, sur le fait d'aider les parents, pourquoi pas ?
28:52 Mais il y a un mot que tu n'as pas prononcé,
28:54 c'est parce que tu as parlé de quartier spécifique,
28:56 de désintégrer socialement, etc.
28:58 C'est celui de l'immigration.
28:59 Mais c'est important parce que comme on parle de civilisation,
29:01 en fait...
29:02 Je n'osais pas être le premier à en parler, mais c'est bien de ça.
29:04 C'est mon rôle, je suis là pour ça.
29:06 Mais en fait, c'est intéressant parce qu'on parle, là en l'occurrence,
29:10 on parle de gamins de 3ème ou 4ème génération.
29:13 4ème génération, ce n'est plus un problème de...
29:15 Ils ne sont pas déracinés, arrivés dans notre pays,
29:18 en ne sachant pas d'où ils viennent.
29:20 Ils sont nés français, ils seront toujours français,
29:21 il n'y a pas de sujet là-dessus.
29:23 Donc ça veut dire que c'est bien un problème de civilisation
29:25 et qu'en fait, ils n'ont pas intégré les codes de la civilisation
29:28 qui nous paraissent évidents à nous, qui sommes des natifs,
29:30 ni ceux dont viennent leurs parents,
29:32 qui ne sont pas les codes inclus de la violence dans la société de départ.
29:36 Mais en fait, en gros, ils n'ont pas de civilisation, c'est ça l'histoire.
29:39 Exactement.
29:40 Aujourd'hui, moi, je me suis fait décrire un peu,
29:42 notamment après les émeutes,
29:44 parce que c'était beaucoup des enfants issus de l'immigration.
29:46 C'est intéressant et en même temps tragique.
29:48 En général, disons, souvent, très souvent, bien trop souvent,
29:52 c'est une maman toute seule parce que le mari est parti faire autre chose,
29:56 qui doit gérer le fait qu'en arrivant à l'âge adolescent,
30:00 son gamin estime que l'autorité, ça devient lui en fait.
30:03 Et ça se passe dans beaucoup de familles d'origine étrangère.
30:07 Et donc ça...
30:09 Pas seulement, mais tu vas me dire pourquoi.
30:11 Pas seulement, évidemment, mais en l'occurrence,
30:13 pour le coup, dans la civilisation islamique,
30:15 le gamin, même s'il a 14 ans, il a plus de légitimité que la maman
30:17 pour être le patron, le chef de famille.
30:19 Bon, ça, c'est un sujet.
30:21 Et ensuite, pour terminer sur les solutions,
30:23 je vais parler de ce que je connais, moi, personnellement.
30:25 Mais j'en parle parce que je pense que ça répond à beaucoup de questions.
30:27 Il se trouve que j'ai beaucoup fréquenté la Légion étrangère quand j'étais petit,
30:30 quand j'étais gamin, parce que mon père, il travaillait.
30:32 Et donc, c'est un milieu très familial,
30:35 où en fait, vous êtes intégré dans la vie du régiment.
30:38 Et vous voyez comment c'est évolué.
30:39 Je le dis parce que ça peut paraître anecdotique.
30:41 En fait, pas du tout.
30:42 C'est un milieu où il n'y a quasiment que des étrangers
30:45 et où il n'y a quasiment que des anciens délinquants.
30:48 Et pourtant, c'est parce que la Légion, c'est la deuxième chance.
30:51 Tu arrives, tu changes de nom, tu repars de zéro.
30:54 On efface l'ardoise de ta vie d'avant
30:56 et tu as une occasion de te racheter.
30:58 Et bien, je redis les critères, immigration et délinquance.
31:02 Et pourtant, c'est un des endroits qui marche le mieux dans ce pays.
31:05 Et pour le coup, je pense que ça n'est dû que à la discipline,
31:09 à l'autorité qui, pour le coup, sont extrêmement fortes.
31:12 La sanction immédiate au premier écart, etc.
31:15 - Donc, rétablir un vrai service militaire, ce serait une solution ?
31:18 - Moi, je pense que ce serait un miracle pour la France et une catastrophe pour l'armée.
31:21 Mais bon, ça, c'est un autre débat.
31:22 Mais en règle générale, même ne serait-ce que s'inspirer de ça.
31:24 En fait, qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils n'ont pas inventé grand-chose.
31:26 Ils ont juste gardé le modèle d'avant.
31:27 Donc, vous avez une sanction immédiate dès qu'il y a un dérapage.
31:30 Et vous vous apprenez à tous ces gens.
31:32 Quand ils arrivent, ils ne parlent pas français.
31:34 En tout cas, souvent, ils ne parlent pas français.
31:35 Vous leur apprenez une langue.
31:36 Vous leur apprenez le code d'honneur du légionnaire.
31:38 Vous leur faites réciter au bout de 40 jours.
31:40 Les mecs sont là depuis 40 jours en France.
31:41 Ils récitent leurs dix commandements à eux.
31:44 Et en fait, à la fin, vous en faites des français,
31:45 parce qu'ils finissent par être naturalisés, en plus.
31:47 Mais parce qu'ils sont, Philippe Guybert, dans un cadre prédéfini,
31:50 avec de la discipline et avec l'éventualité,
31:53 s'ils ne correspondent pas à ces critères-là, d'une sanction, d'une punition.
31:58 Est-ce que ce ne serait pas plus simple pour ces délinquants,
32:01 ces fauteurs de trouble, de les menacer vraiment d'une sanction, d'une punition sévère ?
32:06 Est-ce que ça ne changerait pas les choses ?
32:08 On ne serait pas obligés d'aider les parents ?
32:10 J'y viens.
32:12 Plus la sanction sera précoce et rapide, plus elle sera, à mon avis, efficace.
32:16 Et sévère.
32:18 Et sévère, Philippe Guybert.
32:20 On n'est pas d'accord. Une sanction, il faut qu'elle soit sévère.
32:22 Si elle n'est pas sévère, ce n'est pas une sanction.
32:24 Mais je reviens sur ces cas de gamins.
32:26 Je suis convaincu, on verra l'enquête,
32:28 il y aura certainement des enquêtes et judiciaires, et peut-être journalistiques,
32:33 mais je suis sûr que dans l'histoire de ces gamins,
32:35 l'hyperviolence de gré, encore une fois, on ne parle pas de bagarre,
32:39 on parle de quasi volonté de tuer.
32:42 Il y a des éléments dans le passé de ces gamins
32:48 où il aurait sans doute fallu se dire, à un moment donné,
32:51 là, il faut non seulement sanctionner sévèrement, comme vous le disiez,
32:54 et puis il faut le prendre en charge.
32:56 Voilà.
32:57 Et donc, je pense que dans cette entreprise
33:00 où on a des gamins qui sont complètement déracinés
33:03 et qui ne sont pas encadrés,
33:05 je pense qu'effectivement, sans parler de la Légion étrangère,
33:07 il faut avoir des sanctions précoces qui ne sont pas forcément pénales,
33:11 parce que sur des gamins de 8-10 ans,
33:13 on ne va pas aller jusqu'à la sanction pénale.
33:15 Mais plus la sanction sera rapide, précoce,
33:19 et plus on l'apprendra tôt dans la vie du gamin
33:23 qui a des problèmes personnels ou autres, je ne sais pas de quelle nature,
33:28 plus on aura des chances, à mon avis,
33:30 d'éviter des passages plus que gravissimes à l'acte,
33:33 comme ceux dont on est en train de parler.
33:36 J'ajoute, parce que c'est moi-même qui ai mis la question des quartiers,
33:40 je pense qu'au-delà de la question des quartiers,
33:43 on est dans une époque, dans un monde,
33:45 qui a facilité grandement l'accès aux images violentes.
33:49 Pour tous les gamins.
33:51 Pardon de jouer les plus anciens,
33:54 mais pour moi, c'est invraisemblable qu'un gamin de 14 ans
33:57 ait accès à des images hyper violentes,
34:00 ou dans le domaine de la sexualité, à des images pornographiques
34:02 qui elles-mêmes peuvent être très violentes.
34:04 Ça induit un rapport aux autres,
34:07 au moment où l'individu, la personne, est en train de se construire,
34:09 qui me paraît profondément malsain et perverse.
34:12 Et donc, ça, ça ne touche pas,
34:15 ça ne touche l'ensemble de notre civilisation occidentale.
34:18 Internet a évidemment été plus qu'un accélérateur de ce phénomène-là.
34:23 Et donc, c'est pas un hasard, il y avait un auteur, un écrivain italien,
34:26 qui faisait remarquer que la diffusion à grande échelle
34:30 de la pornographie violente,
34:32 c'est presque une redondance de dire pornographie violente,
34:35 et des images de terrorisme affreuses,
34:38 c'est quasiment co-comitant, et c'est par Internet que c'est arrivé.
34:41 Donc, l'accès à des images violentes
34:43 hache complètement de changer de nature
34:45 par rapport à une génération comme la mienne.
34:47 - Évidemment, Internet et les réseaux sociaux ont fait muter la société complètement,
34:50 mais enfin, s'il y a une autorité parentale
34:52 qui dit à un adolescent ou à un enfant de 13 ou 14 ans,
34:55 tu ne touches pas au téléphone, tu ne touches pas aux réseaux sociaux,
34:58 tu ne vas pas surfer la nuit sur des films pornographiques.
35:02 - Oui, regardez comment il est regardé, ce parent-là, aujourd'hui.
35:05 Dans la société dans laquelle on vit,
35:07 le parent qui dit "moi, mon gamin n'aura pas de téléphone
35:09 avant ses 18 ans parce qu'il n'en a pas besoin
35:11 et parce que je n'ai pas envie qu'il ait accès à tout ça",
35:13 passe pour un vieux réacteur.
35:15 - Mais il y a le contrôle parental qui existe,
35:17 et puis on n'est pas obligé d'utiliser son téléphone la nuit.
35:19 - Je suis d'accord, mais je suis évidemment avec Raoul,
35:21 mais la vérité, c'est que la personne qui professe ce type d'éducation
35:24 passe pour un vieux réacteur, c'est tout, c'est comme ça.
35:26 Et moi, je suis d'accord, croyez-moi,
35:29 mes filles n'auront pas de téléphone à vendre très longtemps.
35:32 - On en reparle, Geoffroy.
35:35 - C'est pas qu'elles ne veulent pas, il n'y a pas de problème avec ça,
35:37 ne t'inquiète pas. Mais par contre, je pense en effet que,
35:40 je suis désolé de le dire, mais il faut revenir à des choses
35:43 qui existaient avant, on connaît ça, on ne doit pas inventer
35:45 un nouveau modèle de société, en fait, on sait d'où on vient
35:47 et on voit le désastre dans lequel on est.
35:49 Donc moi, je dis juste, tout ça a été...
35:52 - On est confronté à des défis nouveaux qui n'existaient pas
35:54 par rapport à des générations précédentes.
35:55 - Je suis d'accord avec toi, mais disons que la génération
35:57 des gamins de la guerre des boutons, s'ils avaient eu le téléphone
35:59 à ce moment-là, leurs parents leur auraient dit non.
36:01 Aujourd'hui, la priorité parentale n'est plus la même, c'est tout.
36:04 Donc il faut reconstruire ce genre de choses.
36:06 - Et il y avait la peur de la sanction aussi à l'époque de la guerre
36:08 des boutons, la peur du gendarme d'être puni si on commettait
36:11 une faute, évidemment.
36:14 - Voilà, c'est ça, la limite civilisationnelle, c'est l'intention
36:18 de donner la mort.
36:20 - Toutes les civilisations où les gamins se bagarrent,
36:22 c'est des bagarres de gamins.
36:24 - C'est pas de ça dont on parle.
36:26 - Quelques minutes pour terminer l'émission, il nous en reste 4.
36:29 Il faut aider les enseignants, bien sûr, le monde éducatif,
36:32 les élèves, et pour cela, au-delà peut-être de leur donner
36:35 des cours de Krav Maga ou de self-défense, le gouvernement
36:38 et le président de la République préfèrent réformer à fleur et moucheté
36:42 cet enseignement puisque lors d'une visite d'une école parisienne
36:44 cet après-midi, Emmanuel Macron a annoncé que les futurs enseignants
36:48 seraient recrutés à l'issue d'une licence, ce qui veut dire que le concours
36:51 pour être professeur va baisser, c'était Bac +5, ça passe à Bac +3.
36:55 On écoute Emmanuel Macron.
36:57 - Le concours sera passé à la fin de la licence.
37:01 Alors, il y aura une forme de passerelle, c'est une forme de prépa intégrée
37:04 cette licence qu'on va ainsi créer, donc il y aura des épreuves allégées
37:08 pour ceux qui s'engagent dès après le Bac et qui auront déjà eu tout ce corpus,
37:12 ce qui va nous permettre, en tout cas, on en est convaincus,
37:15 de bien mieux former, de mieux préparer, de le faire dès après Bac.
37:18 C'est ça qui va monter en charge dès l'année prochaine, et en fait,
37:22 sur 2-3 ans, on va le systématiser pour que toutes les générations
37:25 puissent arriver sur ce nouveau système.
37:28 - Avant de vous demander ce que font les deux autres ministres de l'éducation,
37:32 il y a Nicolas Belloubet, mais il y a aussi Gabriel Attal et Emmanuel Macron,
37:36 cette formation, cette réforme, elle vous inspire quoi ?
37:40 C'est recruter en quantité plutôt qu'en qualité, Geoffroy Lejeune ?
37:44 - C'est surtout qu'ils ont un problème de recrutement énorme, en fait.
37:46 - Voilà. - C'est la conséquence de tout ce qu'on est en train de dire
37:49 depuis maintenant 20 minutes. Les professeurs, les gens n'ont plus envie
37:52 d'être professeurs, et je les comprends, en fait. Donc du coup,
37:55 c'est très intéressant. D'ailleurs, les gens ont été recrutés au concours
37:58 avec parfois des notes très inférieures à la moyenne.
38:01 C'était déjà devenu beaucoup plus facile d'être professeur,
38:03 et ils sont obligés d'ouvrir les vannes, entre guillemets,
38:06 pour recruter un peu des profs. Maintenant, moi, c'est sur la partie
38:09 sécurité que je trouve, comment dire, très ironique.
38:15 Très ironique qu'on se prépare en effet à former les professeurs au Krav Maga
38:19 et à leur demander de venir faire des cours avec un gilet pare-balles,
38:21 parce qu'un jour, c'est ce qu'on va demander.
38:24 Mais on leur interdit de demander à une petite fille d'enlever son voile,
38:28 ce qui est pourtant la loi, en fait. - On leur a dit pas d'enlever son voile.
38:31 - Alors, ils ont le droit de le faire. Ils ont même le devoir.
38:34 - Ils ont le droit de le faire et au moment où... - C'est l'implication de la loi.
38:36 - Et moi, je suis désolé, je vais revenir sur cette histoire de la semaine dernière
38:38 du professeur Maurice Ravel. - Maurice Ravel.
38:40 - Proviseur, pardon. - Proviseur.
38:42 - Il y a un scandale énorme, et tout le monde est passé à autre chose,
38:45 et je ne comprends pas, c'est que le rectorat a dit qu'il était parti
38:47 pour convenance personnelle, alors qu'il est parti tétaniser,
38:50 parce qu'il avait peur de devenir... - Parce qu'il a reçu des menaces de mort.
38:52 - Exactement. - Bien sûr.
38:53 - Et on a laissé faire ça. Moi, j'ai interrogé mes interlocuteurs politiques
38:56 de la semaine au gouvernement en disant "Vous êtes sûrs ou pas ?
38:59 Vous auriez pas pu lui demander, mais ne serait-ce que symboliquement,
39:01 pour que le symbole inverse soit envoyé en réalité,
39:03 de faire les deux mois qui lui restaient ou les trois mois qui lui restaient
39:05 avant de partir à la retraite, quitte à lui mettre une escorte policière,
39:09 j'en sais rien, mais que ce soit pas eux qui aient gagné, en fait.
39:12 Et non. Ah non, non, non, on préfère.
39:14 Et on couvre le mensonge de l'ectorat qui dit convenance personnelle.
39:17 C'est quand même lunaire, vous vous rendez compte ?
39:19 - Votre réaction, Philippe Guibert, pour terminer, sur le fait qu'il y ait
39:21 donc trois ministres de l'éducation, puisque Nicole Belloubet est la ministre officielle,
39:26 Gabriel Attal a toujours dit, lorsqu'il a été nommé Premier ministre,
39:28 que ça restait son ministère de cœur, et c'était donc Emmanuel Macron,
39:32 le président de la République, qui porte la réforme.
39:34 Que font les deux autres ?
39:36 - Oh, ils font plein de choses. - Trois ministres de l'éducation
39:38 sont dans un bateau, deux tombent à l'eau.
39:40 - Emmanuel Macron avait déclaré, il y a, je crois que c'est un an,
39:44 que l'éducation faisait partie de son domaine réservé.
39:47 Alors vous savez, dans la tradition gaulo-mathéandienne,
39:50 le domaine réservé, c'était les affaires étrangères et la défense,
39:53 la diplomatie, les relations internationales, l'Europe.
39:56 Là, Emmanuel Macron a décidé d'y ajouter l'éducation.
40:00 Et qu'il se préoccupe de l'éducation, et qu'il considère que c'est une priorité de la nation,
40:06 on sera tous pour, et on est tous convaincus que c'est une priorité absolue.
40:11 Là où c'est beaucoup plus bizarre, comme système,
40:14 c'est qu'Emmanuel Macron se réserve, y compris des annonces,
40:17 alors qui ne sont pas simplement techniques, parce que ça, c'est pas que de la technique,
40:21 mais enfin qui sont des annonces détaillées, c'est-à-dire que c'est le président de la République
40:24 qui vient vous expliquer les modalités de passage, d'admission au concours.
40:30 Et là, je trouve qu'on est chez les fous, et qu'Emmanuel Macron ne gagne rien
40:34 qu'il fasse de l'éducation la grande priorité de la nation,
40:38 et qu'il le rappelle régulièrement, on l'applaudirait.
40:41 Qu'il vienne remplacer sa ministre et son Premier ministre,
40:45 qui a montré ses qualités de communicant, accessoirement,
40:48 pour exposer une mesure, là, je trouve qu'on est chez les fous,
40:53 et qu'Emmanuel Macron, à vouloir tout dire et tout faire,
40:57 absorbe l'énergie de l'exécutif, et je ne suis pas sûr que ça lui rende service.
41:02 Au total, ni au pays d'ailleurs.
41:04 Et ce sera le mot de la fin, car sa dispute est déjà terminée.
41:07 Merci Philippe Guibert, merci Geoffroy Lejeune, je sais.
41:09 On va demander du rab, on demandera à Serge Neidjar,
41:12 si on peut avoir un peu plus de temps à l'avenir.
41:16 Mais en tout cas, on sera là vendredi pour vous accompagner.
41:18 Merci. C'est Olivier de Kérenfleck avec C News et l'Information,
41:22 soir info dans quelques instants, et à demain 14h pour 180 minutes Info Weekend.
41:26 ici, à l'ABC News, pour un nouvel épisode de "C'est
41:28 [Musique]