« Rosalie », un film au féminisme affirmé sur une femme à barbe

  • il y a 5 mois
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Transcript
00:00 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas vous recevez Bernard-Henri Lévy.
00:08 Et on va parler maintenant cinéma avec Olivier Benkemoen, je sais que le cinéma vous dit à coeur aussi Bernard-Henri Lévy, vous êtes réalisateur par ailleurs.
00:16 Je sais pas si vous avez vu Rosalie de la réalisatrice Stéphanie DiGiusto qui vient de sortir.
00:22 Non, ça sort mercredi, personne ne l'a vu donc c'est mon exclusivité.
00:25 Je voulais quand même qu'on reste un peu ce matin dans les monstres et dans les monstruosités, dans un registre un peu différent avec ce film Rosalie.
00:34 Inspiré d'une histoire, l'histoire d'une femme monstrueuse qui a vécu au 19ème, le genre de femme que l'on aurait pu placer dans un zoo humain ou dans une baraque de cirque.
00:43 Car Rosalie est une femme à barbe.
00:45 Mais contrairement à ces femmes qui ont été exploitées ou qui ont choisi de faire commerce de leur pilosité hors du commun, Rosalie est une jeune femme qui a honte.
00:54 Dont le père, bourgeois parisien, a honte.
00:56 Il cache le secret de sa fille qu'il aime néanmoins.
00:59 Et lorsqu'un cafetier surendetté de province lui demande par correspondance la main de Rosalie, et la dot qui va avec évidemment, ce père va immédiatement dire oui.
01:08 Sans préciser qu'il y a un petit vice de forme cutanée.
01:12 "Elle sait faire beaucoup de choses, elle sait lire, elle sait même écrire."
01:15 "Mon père a essayé de tous les remettre quand j'étais petite."
01:17 "Vous êtes née comme ça, si vous monstruez."
01:19 "J'espère juste que vous soyez différents."
01:21 "Et moi que vous soyez comme les autres."
01:22 C'est Benoît Majimel qui joue le cafetier de province surpris, et même parfois en colère.
01:26 C'est un type qui a connu la guerre, qui est rentré blessé.
01:28 Imaginez, dans l'intimité, quand il va s'apercevoir que sa femme est couverte de poils.
01:32 "Oui, elle se rase la barbe au début et puis quand elle ouvre son filet."
01:37 Donc d'abord il va se trouver mal, ensuite il va la chasser, puis en avoir pitié, puis l'ignorer.
01:41 Puis s'apercevoir que sa présence dans son café attire l'ouvrier au comptoir.
01:45 Et tout va prendre une autre tournure lorsque elle va, contre l'avis de tous, arrêter de se raser.
01:50 Effectivement, il laisse épouser une belle et jolie barbe de viking qui va couvrir son visage poupon.
01:56 Et là, que va-t-il se passer, à votre avis ?
01:58 "Ça va marcher."
02:00 Ça va devenir l'établissement le plus branché, le plus hype de la région.
02:04 "Ça fait venir les clients."
02:06 "Faites pas ça, ils vont nous humilier."
02:08 "Vous êtes belle, Rosalie."
02:10 "Je vous fais pas honte."
02:12 "Je vous avais demandé ça, moi !"
02:14 La honte, la meute, le groupe qui se retourne, la violence.
02:17 Je raconte pas la fin, mais c'est pas une histoire qui se termine bien.
02:20 Cette jeune femme à barbe est superbement interprétée par Nadia Terezewski,
02:24 César du meilleur espoir l'an passé.
02:25 On est quand même en plein dans les sujets de société du moment.
02:27 Féminisme, affirmer son droit à la différence, où le film coche pas mal de casse.
02:32 Mais c'est abordé avec finesse, sans tomber dans un ultra militantisme de la non-binarité,
02:36 ce qui m'insupporte absolument, sans être non plus dans l'excès.
02:39 On comprend le message et par ailleurs, c'est superbement filmé.
02:42 "Ça vous amuse bien, cette petite comédie."
02:44 "C'est pas une femme, ça."
02:46 *Musique*
02:54 Nadia Terezewski, je crois que je l'ai mal dit.
02:56 Alors je l'aurais dit. Nadia Terezewski.
02:58 - C'est une histoire vraie ?
03:00 - Oui, inspirée d'une histoire vraie, celle de Clémentine Delay,
03:03 célèbre femme à barbe qui a tenu une boulangerie, puis un café,
03:06 mais qui a surtout posé pour une série de cartes postales,
03:08 qui sont restées célèbres avec sa barbe en tenue féminine,
03:11 mais aussi en tenue d'homme, fait rare,
03:13 parce qu'on était à une époque où les femmes ne pouvaient pas s'habiller en homme sans dérogation,
03:18 et c'est là où on s'aperçoit qu'on a fait un peu de chemin.
03:20 Cette Clémentine Delay, en son temps, a décliné une offre de 3 millions de francs de l'époque,
03:24 offerte par l'américain, finit à installer leur Barnum,
03:26 - Ah oui, les cirques Barnum.
03:28 - Et pour finir, pendant la première guerre mondiale,
03:30 elle s'est engagée aux côtés de la Croix-Rouge,
03:32 elle est devenue la mascotte de qui ? Je vous le donne en mille,
03:34 des poilus, évidemment.
03:36 La preuve que même en 1914,
03:38 - Ça tombait sous le sang.
03:40 - On ne peut pas si fermer que ça aux différences.
03:42 Je rêve qu'un jour on fasse un film sur cette Clémentine Delay.
03:44 En attendant, Rosalie arrive sur les écrans mercredi,
03:48 c'est avec Juliette Armanet, Benjamin Biollet
03:50 et également sa fille, Anna Biollet.
03:52 - Ah, il y a Juliette Armanet aussi dans le film ?
03:54 - Oui, Juliette Armanet.
03:56 - Qui joue une prostituée.
03:58 - Merci beaucoup Olivier Benkemoun.
04:00 Rosalie, à voir en salle à partir de mercredi.
04:02 à partir de mercredi.

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